le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · le terme de biofeedback ou...

12
© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 1 Lors de l’utilisation d’une thérapeutique il convient de préciser son but, les moyens qu’elle utilise et ses limites. Dans les thérapies psychomotrices on se trouve face à une hété- rogénéité qui exige ce type de précision (Cor- raze, 2010). La thérapie que nous envisageons a pour cible le symptôme, elle utilise une mise en place d’un milieu artificiel qui va exiger du sujet qui en accepte le principe, l’apprentissage d’une réponse adaptée. Cet apprentissage par conditionnement opérant ce fait par la voie de la conscience mais son principe lui échappe. L’apprentissage aboutira à une capacité de contrôle par le sujet sur des processus qui jusqu’alors lui échappaient. L’évaluation du ré- sultat portera sur le degré de réduction du symptôme. Au-delà de la simple réduction du symptôme on sait que le bénéficiaire voit une augmentation de l’estime de soi due à l’acqui- sition de sa capacité de contrôle. Cette der- nière constatation permet d’envisager une composante cognitive dans les mécanismes du biofeedback (Holroyd et al., 1984). Le Bio-feed-back (BFB) a fait son apparition en tant que procédé thérapeutique depuis une quarantaine d’années. Dans la préface du livre de Remond et Blanchard-Remond (1994), Pierre Flor Henry évoquait le peu d’intérêt des français pour la recherche et les applications de cet outil précieux pour les thérapeutes que constitue le BFB. Dans cet exposé, nous montrerons différentes modalités et applications du biofeedback pou- vant intéresser les psychomotriciens. Pour illus- trer l’évolution classique de l’apprentissage de la relaxation, nous prendrons l’exemple d’une patiente adulte. Puis nous exposerons 4 cas d’enfants présentant une comorbidité trouble de l’attention/trouble anxieux, pour lesquels nous avons été amenés à introduire le biofeed- back dans la prise en charge psychomotrice. DÉFINITION DU BIOFEEDBACK (BFB) Remond et Blanchard-Remond (1994) don- naient l’exemple suivant pour définir le BFB : « quand vous vous regardez dans un miroir vous faites de la rétroaction biologique ». Cet exemple intéresse au premier plan le psycho- motricien utilisateur habituel du miroir pour rééduquer la posture, le schéma corporel et d’autres troubles psychomoteurs. Le terme de biofeedback ou rétroaction bio- logique désigne un procédé qui permet d’en- registrer un signal physiologique donné et de le restituer au sujet, sous forme visuelle ou au- ditive. En réglant la sensibilité de l’appareil, le signal peut être amplifié et devient ainsi plus perceptible par le sujet. Le sujet ainsi renseigné prend conscience de son état mais aussi de sa capacité à le contrô- ler. Il semblerait, qu’aujourd’hui encore, on perde du temps à vouloir prouver, en labora- toire, l’utilité de cette technique. Les principes L’application du BFB s’appuie sur 2 principes : Entretiens de Psychomotricité Université de Versailles St-Quentin, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Service des Urgences Médico-chirurgicales, Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la prise en charge psychomotrice P. Abeilhou*, J. Corraze** * Psychomotricienne – [email protected] ** Professeur honoraire des universités Psychomotricité

Upload: others

Post on 11-Apr-2020

6 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 1

Lors de l’utilisation d’une thérapeutique ilconvient de préciser son but, les moyensqu’elle utilise et ses limites. Dans les thérapiespsychomotrices on se trouve face à une hété-rogénéité qui exige ce type de précision (Cor-raze, 2010). La thérapie que nous envisageonsa pour cible le symptôme, elle utilise une miseen place d’un milieu artificiel qui va exiger dusujet qui en accepte le principe, l’apprentissaged’une réponse adaptée. Cet apprentissage parconditionnement opérant ce fait par la voie dela conscience mais son principe lui échappe.L’apprentissage aboutira à une capacité decontrôle par le sujet sur des processus quijusqu’alors lui échappaient. L’évaluation du ré-sultat portera sur le degré de réduction dusymptôme. Au-delà de la simple réduction dusymptôme on sait que le bénéficiaire voit uneaugmentation de l’estime de soi due à l’acqui-sition de sa capacité de contrôle. Cette der-nière constatation permet d’envisager unecomposante cognitive dans les mécanismes dubiofeedback (Holroyd et al., 1984).

Le Bio-feed-back (BFB) a fait son apparition entant que procédé thérapeutique depuis unequarantaine d’années. Dans la préface du livrede Remond et Blanchard-Remond (1994),Pierre Flor Henry évoquait le peu d’intérêt desfrançais pour la recherche et les applicationsde cet outil précieux pour les thérapeutes queconstitue le BFB.

Dans cet exposé, nous montrerons différentesmodalités et applications du biofeedback pou-

vant intéresser les psychomotriciens. Pour illus-trer l’évolution classique de l’apprentissage dela relaxation, nous prendrons l’exemple d’unepatiente adulte. Puis nous exposerons 4 casd’enfants présentant une comorbidité troublede l’attention/trouble anxieux, pour lesquelsnous avons été amenés à introduire le biofeed-back dans la prise en charge psychomotrice.

DÉFINITION DU BIOFEEDBACK (BFB)

Remond et Blanchard-Remond (1994) don-naient l’exemple suivant pour définir le BFB :« quand vous vous regardez dans un miroirvous faites de la rétroaction biologique ». Cetexemple intéresse au premier plan le psycho-motricien utilisateur habituel du miroir pourrééduquer la posture, le schéma corporel etd’autres troubles psychomoteurs.

Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique donné et dele restituer au sujet, sous forme visuelle ou au-ditive. En réglant la sensibilité de l’appareil, lesignal peut être amplifié et devient ainsi plusperceptible par le sujet.

Le sujet ainsi renseigné prend conscience deson état mais aussi de sa capacité à le contrô-ler. Il semblerait, qu’aujourd’hui encore, onperde du temps à vouloir prouver, en labora-toire, l’utilité de cette technique.

Les principes

L’application du BFB s’appuie sur 2 principes :

Entretiens dePsychomotricité

Université de Versailles St-Quentin, AssistancePublique-Hôpitaux de Paris, Service des UrgencesMédico-chirurgicales,

Le biofeedback : une aide techniquesupplémentaire à la prise en chargepsychomotriceP. Abeilhou*, J. Corraze**

* Psychomotricienne – [email protected]** Professeur honoraire des universités

Psychomotricité ■

Page 2: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

2 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2010

Psychomotricité ■

• les théories de la cybernétique dont le prin-cipe fondamental repose sur le fait qu’une va-riable ne peut être contrôlée seulement si uneinformation sur celle-ci est accessible à celuiqui veut agir dessus. Pour cela, le BFB a re-cours à des appareils, plus ou moins com-plexes permettant :

- d’une part de capter un processus physiolo-gique donné dont l’individu n’est habituelle-ment pas conscient,

- d’autre part de lui fournir instantanément etavec une grande précision une information surce processus et ses variations dans le temps ;

• mais aussi celles de l’apprentissage qui s’in-téressent aux changements durables d’uncomportement produit par des contingencesenvironnementales. S’inspirant de ces théo-ries, le biofeedback est un moyen de renforcerle sentiment d’efficacité personnelle du sujetet ses capacités à se contrôler.

Ces 2 conditions étant réunies, (mesure et in-formation), le sujet va pouvoir apprendre àexercer progressivement un contrôle volon-taire sur ce processus physiologique.

Les applications

Dans les années 60 Kamiya s’intéressa au phé-nomène interne de perception de certainsétats du cerveau. Il découvrit qu’avec un feed-back EEG, un sujet pouvait apprendre à fairela différence entre des états mentaux à domi-nante Alpha ou à dominante Bêta et qu’ilpouvait secondairement « apprendre » à pro-duire ces états Alpha et Bêta à la demande(Kamiya, 1969 ; Sterman & Friar, 1972 ; Ster-man, 2000).

Lubar et al. (1995). suggérent que l’on peutaugmenter les capacités d’attention en sup-primant ou diminuant dans l’activité corticalela partie correspondant à l’activité thêta et enaugmentant en parallèle l’activité bêta. C’estla naissance et le développement du neuro-feedback.

En évaluant l’activité cérébrale (sommeil,concentration, vigilance) en fonction de la fré-quence des champs électriques émis par lecerveau (ondes alpha, bêta, thêta, delta) l’EEGpeut aider à traiter les troubles de l’attentionet l’hyperactivité motrice (Evans & Abarbanel,

1999 ; Xu, Reid & Steckelberg, 2002).

En apprenant à analyser ce que l’on ressent,on réussit progressivement à agir sur son corpset à corriger d’autres systèmes biologiques dé-faillants. Par exemple, en mesurant avec unEMG (électromyogramme) les réactions d’unmuscle, on apprend au patient à rééduquerou à renforcer ce muscle. De même, on peutapprendre à maîtriser ses émotions grâce à unGSR (réponse électrodermale de la peau).

Ces applications peuvent ainsi intéresser denombreux thérapeutes, du kinésithérapeuteau psychomotricien.

L’efficacité du BFB a d’abord été démontréedans le traitement :

• des céphalées de tension

• de certaines douleurs chroniques

• de la maladie de Raynaud

• des migraines vasculaires

• de l’hypertension artérielle essentielle

• de certaines arythmies cardiaques

• des troubles gastro-intestinaux

Le maniement des appareillages s’est nette-ment amélioré. Les indications et les utilisationsse sont également diversifiées, mais ne serontcitées ici uniquement celles qui peuvent nousintéresser dans notre pratique professionnelle.

BFB ET THÉORIE DES APPRENTISSAGES

L’utilisation du BFB met en application 3concepts de référence développés dans l’ap-proche cognitivo-comportementale (Légeron,1997 ; Mihaescu, Séchaud & Delsignore,1998) : le conditionnement opérant, la tech-nique d’autocontrôle et la résolution de pro-blème qui en découlent.

Dans le conditionnement opérant l’organismeopère sur l’environnement. Ce sont les consé-quences de son action qui vont le conduire àmodifier son comportement.

Si les conséquences sont positives, la fré-quence d’apparition du comportement vaaugmenter. Si elles sont négatives, la fré-quence d’apparition va diminuer. La notion derenforcement qui en découle ne peut être uti-lisée sans évoquer la notion de motivation.

Page 3: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 3

Psychomotricité ■

Quel que soit l’exercice proposé, très souvent,la confusion est faite entre un manque de mo-tivation et un faible sentiment d’efficacité per-sonnelle.

Prenons l’exemple de l’apprentissage de la re-laxation (Corraze, 2009). Pour apprendre, ilfaut s’entraîner. Mais pour poursuivre cet en-traînement, plus ou moins contraignant, il fautêtre sûr que l’effort fourni est « rentable ».C’est la raison pour laquelle, la pratique indi-viduelle à la relaxation est souvent interrom-pue. Parfois le sujet ne ressent rien departiculier ou bien la sensation peut mêmeêtre désagréable. Il n’est pas sûr de faire la re-laxation correctement et pense que la relaxa-tion ne marche pas pour lui. Rapidement ilabandonne l’apprentissage.

En observant en continu, avec une sensibilitésuffisante pour que les changements interve-nant immédiatement soient repérés, le sujetest rassuré sur ses compétences, sa motivationest renforcée.

Enfin, la motivation de l’individu pour changerdoit être suffisante. Les avantages secondairesdu trouble sont à prendre en compte. Ils peu-vent expliquer le manque d’adhésion du sujetà la prise en charge.

Enfin, au fur et à mesure des séances, le BFBpermet d’évaluer si les stratégies proposéespar le thérapeute et/ou celles mises en placespar le sujet lui-même pour améliorer la dé-tente ou adapter le protocole à la situationsont efficaces.

BIOFEEDBACK ET RELAXATION

Des études menées en thérapies cognitivo-comportementales, ont souligné l’intérêt de larelaxation « comportementale » uniquementciblée sur le contrôle de la réponse physiolo-gique sans nécessairement obtenir « des étatsde conscience altérés ».

Description d’une séance type

Un capteur de la réponse électrodermale(GSR), placé au contact des doigts transmetdes données moyennées, à un ordinateuréquipé d’un logiciel spécialisé dans le traite-ment de ces informations physiologiques. Cet

équipement permet la visualisation en tempsréel des données mesurées par les capteurs,diverses animations et le traitement des don-nées, au travers d’écrans et de scénarios mo-dulables pour une large variété d’applications.

Le GSR mesure avec beaucoup de précision lesvariations de la conductivité de la peau en re-lation avec l’état émotionnel ou le stress. Lessignaux mesurés sont convertis sous différentesmodalités de feedback (visuels ou auditifs).

Ainsi, le biofeedback informe le thérapeute etle patient sur ce qui se passe lorsque celui-cise met en état de relaxation. L’entretien avecle sujet fournit un complément d’informationpar l’analyse des perceptions du sujet et de sesattentes. Il permet d’objectiver les manifesta-tions physiologiques en réponse à différentsstimuli internes (pensées parasites, interpréta-tions des sensations, ...) et externes (consignesdu protocole de relaxation, bruits divers, ...). Ilrenseigne aussi sur les difficultés de concen-tration, mémorisation des consignes, l’émoti-vité et les capacités d’autocontrôle.

Exemple d’apprentissage de larelaxation avec BFB : le cas de Mme M.

Mme M. connaît la relaxation. Elle a été sen-sibilisée à la technique en pratiquant la so-phrologie et le yoga. Mais cela ne suffit paspour l’aider à gérer son problème de sommeilqui perdure depuis l’enfance.

Elle attend de la relaxation un moyen de sepasser des anxiolytiques et autres traitements.La technique de relaxation proposée et les mo-dalités d’utilisation du biofeedback sont dé-terminées par les objectifs visés.

L’apprentissage de la relaxation se déroule enplusieurs étapes comme suit.

Premières séances de relaxationguidées (Training Autogène de Schultz)

La séance débute par le recueil d’informationsconcernant ce qui motive Mme M à appren-dre la relaxation et quelles sont ses attentes. Illui est demandé de décrire comment se mani-feste le stress, l’anxiété physiologiquement etpsychologiquement

Après une explication des mécanismes de larelaxation et la présentation du protocole de

Page 4: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

4 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2010

Psychomotricité ■

relaxation et du BFB, nous passons ensuite àla séance guidée de relaxation (Training Auto-gène de Schultz) qui dure environ 10 mn. Lescapteurs sont placés pour l’enregistrement desvariations de la conductivité de la peau. Lesmarqueurs (traits en pointillés sur la figure) si-gnalent les différents bruits externes repéréspendant la séance (changements de consignes,téléphone, changements de position de la pa-tiente, bâillements...). Les premiers et dernierstraits correspondent à la fermeture et l’ouver-ture des yeux c’est à dire le début et la fin de larelaxation (figure 1).

Figure 1 : 1e séance guidée

Dans l’analyse des résultats, nous ne détaille-rons pas tous les renseignements fournis à lafois par la courbe et les explications de MmeM. Mais sans être expert, on peut cependantconstater que la courbe évolue bien dans lesens souhaité. La conductivité de la peau enlien avec le niveau de tension interne, de stressou d’émotion, a bien diminué. Mme M. re-connaît s’être bien détendue. L’évolution del’état de relaxation pendant la séance puis laconfrontation avec ce que s’est dit (cogni-tions), a fait (comportement) et a ressenti(émotions) Mme M. montrent qu’elle sembletrès réceptive à la technique proposée.

La séance se termine par la définition des mo-dalités de l’entrainement à la relaxationjusqu’à la prochaine séance (quand, com-ment, où, à quelle fréquence, quels objec-tifs,...). Un protocole écrit reprenant les étapeset les consignes est donné.

Séances suivantes de relaxation guidée

Figure 2 : 2e séance guidée

Figure 3 : 3e séance guidée

Aux 2e et 3e séances, la courbe à tendance àévoluer en sens inverse. Ce qui est fréquem-ment observé. En effet, Mme M. ne se laissepas simplement guider mais est en attente derésultat. Elle souhaite retrouver les mêmessensations que lors de la 1re séance et « prou-ver » qu’elle s’est bien entraînée à la relaxationpendant la semaine. La forme des variationsne signale pas des émotions mais simplementune augmentation de la vigilance.

A la 4e séance (figure 4), Mme M se détendbien, ce qu’elle confirme par sa propre per-ception des ressentis. Mme M. dit quelle ne seconcentre plus uniquement sur la consigneverbale mais quelle reste à l’écoute de la sen-sation, qu’elle « y plonge dedans ». Elle esttrès accessible au protocole, a bien compris lesmécanismes.

Page 5: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 5

Psychomotricité ■

4 séances de relaxation guidée, à 1 semained’intervalle chacune ont été nécessaires maissuffisantes pour évaluer l’évolution de l’ap-prentissage et la maîtrise de la relaxation.

La recherche commune de solutions à la foiscognitives et comportementales alternatives,adaptées, pour améliorer progressivement ladétente a été efficace.

Les courbes des séances suivantes guidéesproposées occasionnellement seront pratique-ment similaires. Mme M. est en demande defaire une relaxation non guidée afin de vérifiersi comme elle le perçoit lorsqu’elle la fait à lamaison, elle est capable de se détendre.

Séances de relaxation « autonome »

Mme M. n’est pas guidée. Elle suit les étapesdu protocole en se répétant en « voix off » lesconsignes. Les marqueurs se limitent donc àce qui peut être observé de l’extérieur (ouver-ture et fermeture des yeux, respirations pro-fondes en début et fin de relaxation, bruitsexternes divers (porte, voitures...).

Le niveau de conductivité a baissé au débutpuis s’est stabilisé. Mme M. reconnaît qu’elles’est un peu détendue mais se sachant obser-vée, elle avait peur de ne pas bien faire (fi-gure 5).

Les courbes des dernières séances se ressem-blent. La conductivité baisse rapidement dèsle début puis plus lentement, sans grosses ir-régularités. A l’ouverture des yeux, le niveaude détente est maintenu (figures 6 et 7).

Mme M. a compris l’approche tridimentionnellepour tendre vers l’état de relaxation : cognitive(faire abstraction des pensées parasites), com-

Figure 4 : 4e séance guidée Figure 5 : 1re séance seule

Figure 6 : 5e séance seule

Figure 7 : 10e consultation, 6e séance seule

Page 6: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

Figure 9 : Bastien, 2e séance guidée

Séances autonomes

6 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2010

Psychomotricité ■

portementale (je fais quelque chose de précis,je suis à l’écoute des sensations) et émotionnelle(je suis calme, mon cœur bat calmement).

Les entretiens confirment aussi l’habileté deMme M à utiliser la relaxation pour gérer lestress, l’anxiété, les émotions au quotidien.

L’approche cognitivo-comportementale menéesimultanément pour atténuer les troubles dusommeil a été bénéfique. Elle a nettement di-minué le traitement pour ne garder que desdoses « homéopathiques ».

BFB ET TROUBLES PSYCHOMOTEURS

Dans les 4 cas qui vont suivre, l’idée d’utiliser leBFB GSR avait un double objectif : proposer unapprentissage de la relaxation pour mieux gérerle stress, l’anxiété mais aussi, par le biais dumono-idéisme, entraîner les sujets à se concen-trer, à focaliser l’attention sur une consigne, nepas se laisser distraire par des pensées parasitesou des bruits externes.

Nous verrons, selon les cas, que l’évolution etles résultats ont été très différents.

Bastien

Bastien est un adolescent de 15 ans, il est enseconde. La prise en charge en psychomotri-cité fait suite à l’expertise du neuropsychiatre,dans le cadre de séquelles d’un traumatismecrânien consécutif à un accident de cheval.

L’examen a mis en évidence un trouble de l’at-tention et de la concentration, des acou-phènes à type de sifflements intermittents del’oreille droite qui n’étaient pas présents avantl’accident. Le bilan psychomoteur confirme letrouble de l’attention.

L’apprentissage de la relaxation (Training Au-togène de Schultz) avec enregistrements parBFB est progressivement introduit dans la priseen charge psychomotrice.

Bastien est un jeune adolescent qui s’impliquerapidement dans le travail demandé.

Séances guidées

Durant la 1re séance guidée (TAS réduit), Bastiense concentre sur les consignes, la conductivitéaugmente en même temps que sa vigilance (fi-gure 8).

Figure 8 : Bastien, 1re séance guidée

Au cours de la 2e séance guidée, Bastien resteà l’écoute des consignes et des sensations,sans chercher à atteindre un niveau en parti-culier (figure 9).

Figure 10 : Bastien, seul

Page 7: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 7

Psychomotricité ■

Durant cette 1re séance, seule la détente estbonne (figure 10).

Figure 11 : Bastien, seul

A la séance suivante, la maîtrise est confirmée(figure 11). Une 2e séance le même jour, gui-dée celle-là, n’est pas meilleure que celle réa-lisée seul (figure 12).

Figure 12 : Bastien, séance guidée

L’entretien et l’analyse commune des courbesrévèlent les qualités de réflexion de ce jeuneadolescent sensible volontaire, qui veut sedonner les moyens de s’en sortir.

Laura

Laura est une adolescente de 13 ans, en classede 3e. Elle est suivie en psychomotricité pourun Trouble Déficitaire de l’Attention avec im-pulsivité. Un PAI et des aménagements sco-laires ont été mis en place avec, entre autres,un tiers temps et un soutien par rapport au

trouble de l’attention. Laura est une adoles-cente volontaire, enjouée qui s’est toujoursbien impliquée dans la prise en charge. Ellecomprend bien les techniques et fait des ef-forts pour les utiliser. Mais cela lui demandebeaucoup d’énergie.

Elle a besoin d’être encouragée et abandonnerapidement dès qu’elle est face à une diffi-culté. Elle manque de confiance en elle.

Un des premiers axes de travail a été le déficitattentionnel et les techniques de gestion del’impulsivité (Corraze & Albaret, 1996 ; Revol& Brun, 2010). Le bilan d’évolution montredes progrès dans les domaines travaillés maisla maman pointe l’anxiété de Laura, ses diffi-cultés d’endormissement en période d’exa-men ou de compétition de volley (sport qu’ellepratique à un haut niveau).

En accord avec Laura, nous introduisons untemps de relaxation dans les séances de psy-chomotricité. La technique proposée est leTraining Autogène de Schultz. L’apprentissagese fait étape par étape en rajoutant uneconsigne à chaque séance.

Figure 13 : Laura, 6e séance guidée

Dès les 1res séances Laura se détend bienlorsqu’elle est guidée. La détente est de plusen plus profonde au fur et à mesure que nousrajoutons une consigne. (figure 13).

A la 7e séance (figure 14), Laura souhaite gar-der les yeux ouverts pendant la séance guidée.Elle gigote sur le fauteuil. Les marqueurs signa-lent ses changements de positions et les ma-nipulations des capteurs.

Page 8: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

8 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2010

Psychomotricité ■

Figure 15 : Laura, 8e séance

Laura accepte de fermer les yeux. Malgré lesnombreux bruits parasites venant de la salled’attente Laura arrive à se concentrer sur le pro-tocole et à amorcer une détente (figure 15).

Figure 16 : Laura, 9e séance

Guidée, Laura arrive à se détendre mais ellen’est pas encore intéressée pour faire la relaxa-tion seule. Nous continuons donc à faire desséances guidées, de temps en temps, lorsqu’ellese sent trop stressée (figure 16).

Julie

Julie est une enfant de 9 ans ½, en CM1. Elleprésente un trouble des acquisitions de lacoordination associé à un trouble déficitairede l’attention. Elle présente aussi une impulsi-vité liée à une forte anxiété de performance.Elle manque de confiance en elle. Elle préfèreéviter les situations où elle pourrait être en dif-ficulté. Les troubles praxiques et l’impulsivitésont les premiers axes de travail de la prise encharge psychomotrice.

La rencontre avec le biofeedback se fait demanière très fortuite. Julie est une enfant trèscurieuse. Lorsqu’elle voit l’appareil de biofeed-back installé sur le bureau, elle pose des ques-tions sur son utilisation et tout naturellementdemande à l’essayer.

Pour justifier sa demande elle avance aussi despeurs, des inquiétudes qui réapparaissent lesoir, au moment de l’endormissement.

Nous lui proposons une petite séance de 5 mnmaximum avec un protocole court (respira-tions profondes + inventaire des points d’ap-puis + respirations profondes).

Figure 17 : Julie, essai 1, séance guidée

La descente de la courbe est très irrégulière (fi-gure 17). Les respirations sont trop rapides,saccadées. Julie ouvre souvent les yeux pourvérifier sa performance sur la courbe. Cepen-

Figure 14 : Laura, 7e séance guidée

Page 9: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 9

Psychomotricité ■

dant le résultat au final va bien dans le sensattendu.

Après avoir analysé ensemble la courbe et pré-cisé comment s’y prendre pour l’améliorer Juliedemande à essayer à nouveau (figure 18).

Figure 18 : Julie, essai 2, séance guidée

Aux séances suivantes, Julie demande de re-faire un peu de relaxation (figure 19).

Figure 19 : Julie, 2e séance guidée

Pour lui laisser la possibilité d’aller plus loindans la détente nous rajoutons progressive-ment des consignes au protocole initial. Juliesemble bien y adhérer (figure 20).

Elle est plus calme, plus à l’écoute lorsquenous passons aux activités suivantes.

Lorsqu’il lui est demandé si l’appareil l’aideJulie répond que grâce à lui elle a comprisqu’elle allait trop vite. « La nuit suivante j‘ai es-

sayé d’aller moins vite mais je ne sais pas si j’airéussi ».

A la 4e séance, Julie veut essayer seule (fi-gure 21).

Figure 21 : Julie, 4e séance seule

Elle semble motivée pour continuer. Elle com-mence à utiliser la relaxation au moment ducoucher. Mais elle craint que cela ne facilite lasurvenue des peurs du fait de l’isolement sen-soriel ce qu’elle a bien perçu et qui prouvequ’elle a bien compris les mécanismes mis enplace.

Max

Max a 12 ans, il est en 6e. La demande initialedes parents concerne le sommeil qui pose pro-blème depuis longtemps. La phase d’endor-missement est longue ; la phase intermédiairerapporte quelques réveils, du somnambulisme

Figure 20 : Julie, 3e séance guidée

Page 10: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

10 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2010

Psychomotricité ■

(Mateo-Champion, 2008). Au matin, Max estfatigué.

Une évaluation neuropsychologique révèle« une dyssynchronie entre ses différentes apti-tudes qui souligne des difficultés attention-nelles, crée un sentiment de frustration et audelà, une perte de confiance en soi. Des signesd’anxiété sont repérés, des appréhensions, destics, des idées récurrentes négatives, des varia-tions de l’humeur, des auto-dévalorisations,des manipulations d’objets, des auto-manipu-lations, une émotivité et une extrémisation desréactions. Max est un enfant à l’esprit vif, atta-chant, compétitif, sensible et fragilisé. »

Proposer la relaxation parait au premier abordjudicieux. Max semble d’accord. Les premièresséances sont consacrées à l’élaboration d’unprotocole de relaxation qui se veut adapté auproblème de sommeil, à l’âge et à l’effort queMax pense pouvoir fournir.

Pour cela, nous nous inspirons de la méthodede Jacobson en combinant 5 exercices decontraction/relâchement associés à des exer-cices de respiration et un inventaire des pointsd’appuis c'est-à-dire une relaxation dyna-mique, courte. Les séances sont guidées maissans enregistrement par BFB.

En parallèle, nous abordons aussi le trouble del’attention, l’impulsivité et une dysgraphie parune prise en charge psychomotrice « tradi-tionnelle » (jeux et exercices variés).

L’intérêt pour la relaxation s’avère rapidementlimité. Max ne refuse pas de la faire mais ma-nifeste peu d’enthousiasme. Malgré le peu detemps qui y est consacré pendant la séance etbien qu’il se soit endormi plus rapidement lessoirs où il l’a pratiquée, guidé par sa maman.

Nous en concluons que l’absence de feedbacken est peut être la cause.

Lorsque nous pouvons enfin lui proposer lesenregistrements, nous nous retrouvons devantla même réaction.

Une fois la curiosité pour du matériel nouveauinformatique passée, malgré la réduction dela durée de la relaxation, l’allègement desexercices, les résultats objectivés par la courbeet nos encouragements il est de plus en plusdifficile de motiver Max pour faire une relaxa-

tion qu’elle soit guidée ou qu’il soit autonome(figures 22 à 25).

Figure 22 : Max, 2e séance guidée

Figure 23 : Max, 3e séance guidée

Nous avons donc décidé de laisser momenta-nément de côté cette approche ne voulant pasprendre le risque que Max perde définitive-ment tout intérêt et s’investisse moins dans lesautres domaines de la prise en charge psycho-motrice.

Il faut cependant préciser que cette tendanceà être rapidement désintéressé par une activitéou même un jeu est habituelle chez Max (Cf.un jeu cérébral acheté pour son anniversaire).

Différentes hypothèses explicatives du fait quele BFB « ne marche pas » avec Max peuventêtre formulées :

• Le trouble de l’attention est si important quele BFB différé (moins de 5 mn) est considéré

Page 11: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

© ENTRETIENS DE BICHAT 2010 - 11

Psychomotricité ■

comme tardif et n’a pas l’effet d’encourage-ment escompté.

• Le mode de feedback retenu n’est pas assezattrayant, il faut peut être en changer plus ré-gulièrement.

• Ce n’est pas la bonne variable physiologiquequi est prise en compte.

La pertinence de passer au neurofeedbacks’impose. On peut y trouver plusieurs avan-tages. Le neurofeedback s’adresse directe-ment au fonctionnement cérébral. Dans le casde Max, la variable attentionnelle semble êtrela composante à apprendre à contrôler. Le ren-forcement peut et doit être immédiat. De nou-velles animations, plus ludiques, plusattrayantes doivent être proposées et chan-gées plus souvent.

CONCLUSION

Nous voulions montrer la nécessité de sortirde la phase d’étude, d’expérimentation, de re-cherche en laboratoire et passer à une utilisa-tion pratique qui ne se limite pas à décrire lefonctionnement d’un appareil et ses principesgénéraux d’utilisation mais la façon de l’utiliseret de l’adapter non seulement à un troublemais aussi au cas par cas.

Le BFB est un outil supplémentaire qui ne rem-place en aucun cas la prise en charge habituellemais vient élargir les possibilités de médiationmises à disposition du psychomotricien.

Le psychomotricien montre ainsi la spécificitéde son intervention, incluant l’outil BFB, dansla prise en charge d’un sujet, évoluant dansun environnement donné, doté de compé-tences et de difficultés particulières. Pour celale professionnel doit être clair avec ses objec-tifs de prise en charge.

La prise en charge psychomotrice doit prendreen compte non seulement le trouble psycho-moteur mais aussi les différentes modalitésd’expression du trouble anxieux qui l’accom-pagnent (Corraze, 2002, 2009).

Cela montre (et c’est ce qui est rassurant) quela simple transposition d’une technique pouraussi intéressante quelle soit, ne suffit pas.Sans la compétence du professionnel capabled’en ajuster l’utilisation et de la transposer aucas concerné, les résultats obtenus risquentd’être négligeables voire néfastes.

Sans aucun doute, il est relativement facile delire une courbe et d’en interpréter le résultat.Mais lorsque les résultats affichés ne corres-pondent pas à ceux espérés et pourraientdonc diminuer la motivation et l’implicationdu sujet, c’est au thérapeute de trouver les ar-guments pour les rendre positifs, et renforcerainsi l’estime de soi en posant des objectifsréalistes.

L’écoute est indispensable pour poser un diag-nostic, comprendre un fonctionnement, ajusterla technique et les stratégies à un enfant, uncas, une situation, un contexte, une demande.

Le manque de confiance, si souvent présentchez les patients petits et grands que nous re-cevons, nous impose de ne peut pas nier l’in-

Figure 24 : Max, séance autonome

Figure 25: Max, séance autonome

Page 12: Le biofeedback : une aide technique supplémentaire à la ... · Le terme de biofeedback ou rétroaction bio-logique désigne un procédé qui permet d’en-registrer un signal physiologique

12 - © ENTRETIENS DE BICHAT 2010

Psychomotricité ■

térêt de leur proposer un moyen de retrouverune meilleure estime de soi.

Les différentes manières dont ils exprimentleur reconnaissance, l’adhésion malgré lescontraintes à la prise en charge, l’augmenta-tion de leur participation personnelle et res-ponsable nous incite à penser qu’il fautdévelopper la pratique de cette technique.

Enfin, et ce n’est pas négligeable, le BFB aaussi pour avantage d’être indolore, de ne pasavoir d’effet secondaires, de risques de dépen-dance. Il peut être une alternative non chi-mique dans le traitement de certainespathologies (Eisenberg et al., 2004 ; Fuchs etal., 2003).

RÉFÉRENCES1 - Corraze, J. (2002). Les troubles psychomoteurs. Mar-

seille : Solal.

2 - Corraze, J. (2009). La psychomotricité : un itinéraire.Marseille: Solal.

3 - Corraze, J. (2010). Psychomotricité : histoire et valida-tion d’un concept. In C. Matta Abizeid & J.-M. Albaret(Eds.), Regards sur la psychomotricité libanaise (2000-2010) : de la théorie à l’examen psychomoteur. Bey-routh : Université Saint-Joseph.

4 - Corraze, J., & Albaret, J.-M. (1996). L’enfant distraitet agité. Paris: Expansion Scientifique Française.

5 - Eisenberg, J., Ben-Daniel, N., Mei-Tal, G., & Wertman,E. (2004). An autonomic nervous system biofeedbackmodality for the treatment of Attention Deficit Hyper-activity Disorder. The Israel Journal of Psychiatry andRelated Sciences, 41, 45+.

6 - Evans, J. R., & Abarbanel, A (1999). Introduction toquantitative EEG and neurofeedback. Academic Press

7 - Fuchs, T., Birbaumer, N., Lutzenberger, W., Gruzelier,J. H., & Kaiser, J. (2003). Neurofeedback treatment forAttention-Deficit/Hyperactivity Disorder in children: Acomparison with methylphenidate Applied Psycho-physiology and Biofeedback, 28, 1-12.

8 - Holroyd, KA, Penzien, DB, Hursey, KG, Tobin DL, Ro-gers, L, Holm, JE, Marcille, PJ, Hall, JR, Chila, AG(1984). Change mechanisms in EMG biofeedback trai-ning: Cognitive changes underlying improvements intension headache. Journal of Consulting and ClinicalPsychology, 52, 1039-1053.

9 - Kamiya, J. (1969). Operant control of the EEG alpharhythm and some of its reported effects on conscious-ness. In C. T. Tart (Ed.), Altered states of consciousness(pp. 519-529). Garden City, N. Y.: Anchor Books.

10 - Légeron P. (1997). La médecine comportementale.Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive,7 , 33-40.

11 - Lubar, J. F., Swartwood, M. O., Swartwood, J. N., &O'Donnell. P. H. (1995). Evaluation of the effective-ness of EEG neurofeedback training for ADHD in aclinical setting as measured by changes in T.O.V.A.scores, behavioral ratings, and WISC-R performance.Biofeedback and Self-Regulation, 20 (1), 83-99.

12 - Mateo-Champion, M. F (2008). Mieux connaitre lesommeil des enfants et des adolescents. Marseille :Solal.

13 - Mihaescu, G., Séchaud, M. C., & Delsignore, A.(1998). Précis de thérapie comportementale et cog-nitive. Chène-Bourg : Ediction Médecine et Hygiène.

14 - Remond, A., & Blanchard-Remond, A. (1994). Bio-feedback, principes et applications. Paris: EditionMasson.

15 - Revol., O., & Brun, V. (Eds.) (2010). Trouble Défici-taire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité : dela théorie à la pratique. Paris : Masson.

16 - Sterman, M. B., & Friar, L. (1972). Suppression of sei-zures in an epileptic following sensorimotor EEGfeedback training. Electroencephalography and Cli-nical Neurophysiology, 33(1), 89-95.

17 - Sterman, M. B. (2000). EEG markers for attentiondeficit disorder: pharmacological and neurofeedbackapplications. Child Study Journal, 30, 1-23.

18 - Xu, C., Reid, R., & Steckelberg, A., (2002) Techno-logy applications for children with ADHD: assessingthe empirical support. Education and Treatment ofChildren, 25, 224-248.