le bassin versant de l’enéa diagnostic et enjeux

Le bassin versant de l’EnéaDiagnostic et enjeux

E.P.I.DOR

la rivière solidaire

ETABLISSEMENT

PUBLIC

INTERDEPARTEMENTAL

DORDOGNE

Décembre 2000

Sommaire

Sommaire ................................................................................................................ 0 Conception et réalisation ....................................................................................... 2 Introduction ............................................................................................................. 3

Chapitre 1 : Présentation générale du bassin versant de l’Enéa ....... 5

I.1 – Situation et localisation .................................................................................. 7 I.2 – Contexte physique .......................................................................................... 7 I.2.1 – Le relief ........................................................................................................ 7 I.2.2 – Géologie ....................................................................................................... 7 I.2.3 – Climatologie ................................................................................................. 9 I.2.4 – Hydrographie, hydrologie et dynamique fluviale ........................................... 9

I.3 – Le contexte biogéographique ...................................................................... 11 I.3.1 – Les milieux naturels .................................................................................... 11 I.3.2 – L’occupation du sol ..................................................................................... 13 I.3.3 - Les paysages et le patrimoine .................................................................... 15

I.4 – Le contexte humain ...................................................................................... 15 I.4.1 – La démographie et l'habitat ........................................................................ 15 I.4.2 - Les activités économiques .......................................................................... 17 I.4.2.1 – L’agriculture (carte 6) ............................................................................. 17 I.4.2.2 – Le tourisme ............................................................................................ 17 I.4.2.3 – L’industrie .............................................................................................. 19

I.5 – Les usages de l’eau et des milieux aquatiques .......................................... 19 I.5.1 – Alimentation en eau potable ....................................................................... 19 I.5.2 – Irrigation ..................................................................................................... 20 I.5.3 – La pêche de loisirs ..................................................................................... 21 I.5.4 – Les activités aquaphiles ............................................................................. 21

I.6 – L’assainissement et le traitement des ordures ménagères ...................... 21 I.6.1 – L’assainissement communal ...................................................................... 21 I.6.1.1 – Assainissement collectif ......................................................................... 21 I.5.2.2 – Assainissement individuel ...................................................................... 22

I.6.2 – Les ordures ménagères ............................................................................. 23

Chapitre 2 : Etude descriptive du bassin versant de l’Enéa ............ 25

II.1 – Hydrologie et courantologie ....................................................................... 27 II.1.1 – Méthodologie ............................................................................................. 27 II.1.2 – Résultats ................................................................................................... 29

Le bassin versant de l’Enéa : diagnostic et enjeux 1

II.2 – Cartographie de l’occupation du sol et cartographie écologique de la vallée de l’Enéa ..................................................................................................... 30 II.2.1 – Méthodologie ............................................................................................. 30 II.2.2 – Résultats ................................................................................................... 35 II.2.2.1 – L’Enéa .................................................................................................. 35 II.2.2.2– Les affluents de l’Enéa .......................................................................... 49 II.2.2.3 – Synthèse (annexe 6) ............................................................................ 63

II.3 – La qualité des eaux du bassin versant de l’Enéa ...................................... 65 II.3.1 – Méthodologie utilisée ................................................................................. 65 II.3.2 – Rappel des conditions météorologique et hydrologique ............................ 66 II.3.3 – Commentaires et résultats ........................................................................ 66 II.3.3.1 – L’Enéa .................................................................................................. 66 II.3.3.1.1 – Les résultats physico-chimiques ...................................................... 66 II.3.3.1.2 – Les résultats biologiques ................................................................. 69

II.3.3.2 – Les affluents de l’Enéa ......................................................................... 69 II.3.3 – La qualité des eaux du bassin de l’Enéa ................................................... 71

Chapitre 3 : Conclusion générale ....................................................... 75 Liste des illustrations ........................................................................................... 81 Annexes ................................................................................................................. 82


Conception et réalisation

E.P.I.DOR

la rivière solidaire

EPIDOR

TABLISSEMENT

UBLIC

NTERDEPARTEMENTAL

DOGNE

Etudiants DESS « Management Environnemental et Qualité des eaux » Promotion 2000 – 2001

BERTRAND SOPHIE BROUILLAUD PATRICIA

BROUQUE HELENE CAVARD NICOLAS CHOLEZ MARION

CLAVEL MAUD COUNIOT VALERIE

DENIS ANITA DENNAUD JEROME DIXNEUF MELANIE GABRIEL SOPHIE

GALIANA DA SILVA MARIA LANCE JEAN-HUGUES LE GALLIARS YANNICK

MICHALAK BORIS NORENA EMMANUEL PISSAVY LAURENT

ROUFFET ANTHONY


Introduction

L’établissement public E.P.I.DOR. accueille, depuis maintenant trois ans, les étudiants du DESS « Management environnemental et qualité des eaux » de la Faculté des Sciences de Limoges pour un stage de formation. L’objectif est de leur présenter la gestion par bassin versant et de réaliser avec eux un diagnostic ciblé. L’objectif de l’étude réalisée par les étudiants est d’apprécier la qualité des eaux d’une rivière dont le bassin est situé dans une zone agricole de type polyculture. Le bassin versant de l’Enéa répond à cet objectif et a été choisi pour plusieurs raisons :

• il appartient à une zone vulnérable aux nitrates au sens de la directive européenne « nitrates » numéro 91/676 du 12 décembre 1991,

• il existe, sur ce bassin des enjeux complémentaires à la qualité de l’eau, comme la gestion de l’espace rivière, d’habitats piscicoles et des paysages.

Cette étude a été réalisée en octobre 2000. Le travail suivant a été réalisé sous l’encadrement de l’équipe technique de l’établissement :

• une recherche bibliographique, • une cartographie de l’occupation du sol et de cartographie écologique, • des mesures de courantologie, • des campagnes de qualité des eaux, • des enquêtes auprès des principaux acteurs du bassin versant, • la rédaction d’un rapport d’étude.

Ce rapport présente de façon synthétique les principales caractéristiques du bassin versant de l’Enéa. Il formalise un diagnostic simple du bassin avec plus particulièrement, une appréciation à un instant donnée de la qualité des eaux des principaux cours d’eau du bassin versant de l’Enéa.


CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DU BASSIN VERSANT DE L’ENEA


Carte 1 : Situation du bassin versant de l’Enéa et présentation administrative


I.1 – Situation et localisation

L'Enéa est une petite rivière du Périgord noir qui s'écoule à l'ouest de Sarlat sur 16 kilomètres du nord vers le sud. Elle se jette en rive droite de la Dordogne au niveau du Cingle de Montfort sur la commune de Carsac-Aillac. Le bassin versant de l'Enéa s'étend sur une superficie de 120 km2 et concerne 14 communes du département de la Dordogne (carte 1). L'Enéa est alimenté par de nombreux petits ruisseaux qui ont pour certains des écoulements intermittents. Les quatre principaux affluents de l'Enéa sont de l’amont vers l’aval :

• Le Langlade, affluent rive gauche de l’Enéa, il s'écoule sur environ 6 km parallèlement à son affluent principal le Massoulie. C'est l'affluent le plus important de l'Enéa.

• Le Merdansou, affluent rive gauche, s'écoule de Salignac à Sainte-Nathalène sur environ 6 km. Ce ruisseau possède un écoulement intermittent (son lit était à sec lors de l’étude).

• Le ruisseau de Vedel s’écoule sur environ 2 km et rejoint l’Enéa en rive gauche au niveau de la commune de Prats de Carlux.

• Le ruisseau de Farge, s'écoule de Sarlat à Carsac-Aillac sur environ deux kilomètres et rejoint l’Enéa en rive droite.

I.2 – Contexte physique

I.2.1 – Le relief

Le bassin versant de l'Enéa s'inscrit dans le modelé du Périgord noir. Il s'agit d'un plateau calcaire karstique dont l’altitude varie entre 150 et 250 mètres. Les coteaux encadrant les vallées de l’Enéa et de ses affluents ont une hauteur comprise entre 50 et 100 mètres. Les vallées du bassin amont (Massoulie et Merdansou) sont étroites avec des versants rectilignes. A partir de Pont-Carral, sur la commune de Sainte-Nathalène, la vallée de l’Enéa s'élargit avec une plaine de 500 m de large aux pentes douces. En aval de Malavergne, sur la commune de Saint-Vincent-le-Paluel, la vallée de l'Enéa se rétrécit à nouveau, au contact de roches calcaires ayant bloquées l'évolution transversale du cours d'eau.

I.2.2 – Géologie

Le bassin de l’Enea recoupe les calcaires du Crétacé principalement et du Jurrassique dans la partie amont du Merdansou et du Langlade. Il s’inscrit sur la bordure Est du synclinal de Sarlat : l’inclinaison des couches géologiques vers l’ouest explique la dissymétrie des versants, des vallées et des ruisseaux du haut bassin, avec un versant rive droite assez raide et de profil connexoconcave, et un versant rive gauche rectiligne et à pente douce.


Carte 2 : Géologie simplifiée du bassin de l’Enéa Figure 1 : Profil en long de l’Enéa


Le calcaire gréseux du Cogniacien et du Santonien donnent naissance à de nombreuses sources, qui sont le plus souvent situées au contact des fonds de vallées (carte 2). La karstification de ces formations explique la présence de nombreux cours d’eau à écoulement intermittent. Dans le fond des vallées, on trouve un substrat d’alluvions composé de galets, de blocs calcaires, de sables, d’argiles et de dépôts du quaternaire. Ces dépôts proviennent principalement de la décalcification des calcaires et de l’érosion des dépôts sableux du Sidérolithique qui forment des placages sur la partie amont du bassin. A proximité de la confluence, on retrouve galets et sables qui sont des dépôts alluvionnaires de la Dordogne.

I.2.3 – Climatologie

Le climat est de type océanique dégradé. Le régime des précipitations est dicté par la circulation de masse d’air océaniques depuis l’atlantique. Néanmoins la proximité du massif central et sa tendance continentale apporte des singularités. Les amplitudes thermiques sont sensiblement plus importantes que sur les marges littorales en raison des hivers plus frais, expliqués par l’influence de la continentalité et la proximité du massif montagneux. Les fréquences importantes des brouillards dans les vallées jouent également un rôle particulier sur l’ensoleillement et donc les températures. Les températures moyennes mensuelles varient donc de 3.4°C en hiver à 21.3°C en été. Les précipitations sont relativement importantes. Elles oscillent en moyenne entre 800 et 1000 mm par an.Les périodes les plus arrosées se situent en automne et en hiver, avec des pics en octobre, décembre et avril. En été les précipitations sont les plus faibles, mais elles ont souvent un caractère orageux. Il n’est pas rare lors d’un orage de voir des précipitations dépasser largement 40 mm d’eau.

I.2.4 – Hydrographie, hydrologie et dynamique fluviale

Le réseau hydrographique est peu dense sur le bassin versant et les cours d’eau sont d’apparence assez calmes. La pente de l’Enéa diminue régulièrement de la source à la confluence avec la Dordogne (Figure 1), sa profondeur et sa largeur augmentent. Les débits transités sont assez faibles. L’Enéa présente un caractère assez imprévisible puisque de nombreuses crues ont eu lieu. Celle de 1944 fit d’importants dégâts en inondant l’église de Carsac-Aillac (environ 1 m d’eau) suite à une crue de la Dordogne. En effet, lorsque la Dordogne atteint des crues exceptionnelles, l’Enéa, bloqué à son exutoire, déborde par un phénomène de remous.


Carte 3 : Les milieux naturels remarquables du bassin de l’Enéa


Figure 2 : Profil en long du Merdansou

La commune de Sainte-Nathalène est régulièrement inondée par 30 à 40 cm d’eau lorsque le Merdansou déborde. Les fortes pentes de ce cours d’eau lui confèrent un régime assez torrentiel lors d’importantes pluies (Figure 2).

De plus, les terrains situés autour de l’Enéa se gorgent rapidement d'eau dés les premières pluies ce qui facilite l’extension des inondations aux prairies qui le bordent. La granulométrie des fonds des cours d’eau est constitué en grande partie de roche mère, de galets et de limons. Les apports en MES sont constitués essentiellement de matières organiques issues des versants et des berges. Les affluents et notamment le Langlade, apportent une quantité importante de limon et de sables issus de l’érosion des terrains agricoles, que l’on retrouve sous forme de dépôt à la confluence avec la Dordogne.

I.3 – Le contexte biogéographique

I.3.1 – Les milieux naturels

En Périgord se développent 3 séries végétales : la série du chêne pubescent, du chêne pédonculé et de l’aulne. Les conditions subméditerranéennes, la bonne exposition et un sol de rendzine dégradés permettent également le développement du chêne vert, que l'on trouve sur les coteaux calcaires bien exposés. Parmi les espèces méditerranéennes présentes sur le bassin versant de l’Enéa, il est possible de citer le chêne vert, l’érable de Montpellier, l’Immortelle stoechas… Ces différentes espèces vont composées des milieux remarquables pour la région. Certains coteaux ont été sélectionnés dans le cadre du projet NATURA 2000 (carte 3), pour la préservation de ces « yeuseraies » et de leur flore accompagnatrice menacées du risque d’enrésinement.

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Alti

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Les Garrigues

Le Bigayre

Pont de la D. 47 b St. Nathalène

confluence


Carte 4 : Occupation du sol du bassin


On retrouve aussi trois Zones Naturelles d’Intérêt Ecologiques Faunistiques et Florisitques (Z.N.I.E.F.F.) sur le bassin versant de l'Enéa qui ont été retenue pour leurs plantes à caractère méditerranéen. Deux ZNIEFF de type II (espace étendu) situées dans le secteur de Carsac-Aillac et dans le secteur de Proissans et une ZNIEFF de type I (pour un milieu précis) située dans le secteur de Carsac-Aillac (annexe 1 et carte 3). Sur les bords des cours d’eau, on observe la série de l’aulne avec ses espèces associées : saules, peupliers, frênes. Dans les vallées, le chêne pubescent recherche plus de chaleur, d’aridité car il apprécie les sols calcaires de cette région. La présence de l’eau, les nombreuses cultures et la faible abondance des espaces bâtis font de ce territoire un milieu très attractif pour la faune. On trouve dans la vallée de l’Enéa des cervidés (chevreuils et cerfs), des sangliers, une avifaune abondante (buse, rapace forestier…), des anatidés (majoritairement des colverts), des martins pêcheurs, des hérons cendrés et également beaucoup de rongeurs tels que des rats musqués et des ragondins. D’après le témoignage des gardes de l’Office National de la Chasse (O.N.C), des traces de vison auraient été trouvées sans qu’on puissent réellement confirmer leur présence.

I.3.2 – L’occupation du sol

La vallée de l’Enéa est une zone faiblement urbanisée. L’espace bâti est formé de maisons isolées et de petits bourgs. On trouve principalement sur ce territoire des zones de cultures, des espaces boisés et de nombreux étangs de petites tailles (carte 4). Il est ainsi possible de caractériser de l’amont vers l’aval :

• La partie amont de l’Enéa (source au lieu dit de Le Clauzel sur la commune de Proissans) est occupée par de très nombreux plans d’eau utilisés pour l’aminentation des réseaux d'irrigation agricoles ou destinés à la pratique de la pêche. La qualité du sol argileux très peu perméable explique cette abondance d'étangs. On trouve dans cette zone des parcelles boisées, de la maïsiculture et des prairies.

• De Pont-Carral (commune de Sainte-Nathalène) jusqu’à l’embouchure du Merdansou, la vallée de l’Enéa est occupée uniquement par des parcelles de maïs. Les sols sont largement drainés par de nombreux fossés.

• Du bourg de Sainte-Nathalène jusqu’au confluent avec la Dordogne, la vallée de l'Enéa est occupée par une alternance de parcelles de maïs, de forêts, de vergers de noyers et de prairies.

• La vallée du Langlade se caractérise par l’omniprésence de la maïsiculture. Les terres sont drainées par de nombreux fossés en raison de la nature argileuse du sol. Ceci n’est pas sans conséquences sur l’érosion des sols et sur les transferts de pollutions issues de l'activité agricole.

• La vallée du Merdansou se divise en deux. En effet, de la source jusqu’au Bigayre, la forêt domine alors qu’à l'aval on retrouve une alternance de culture, de prairies et de parcelles boisées de petites dimensions.


Carte 5 : Le bassin de l’Enéa : démographie et habitat


• Sur le Vedel, petit affluent rive gauche de l’Enéa, il existe une alternance de

cultures et de prairies ainsi que l’omniprésence d’élevages bovins. • Le ruisseau de Farge, affluent rive gauche de l'Enéa, est essentiellement

occupé par des parcelles de forêts, et notamment de peuplier d'Italie.

I.3.3 - Les paysages et le patrimoine

Les espaces boisés occupent presque la moitié du paysage de la vallée de l’Enéa, mais dans les vallées et sur les bords des cours d’eau, les surfaces boisées laissent la place à l’agriculture avec les cultures de tabac, de mais et les vergers de noyers. Le patrimoine historique est assez riche. La vallée de l’Enéa possède de nombreux sites remarquables : églises, châteaux, anciens moulins, ancienne minoteries ou carderies, lavoirs, bories… Ce patrimoine bâti, qui se trouve en partie sur les bords de la rivière, ne fait aujourd’hui l’objet que de peu de mise en valeur par les propriétaires et les communes du bassin.

I.4 – Le contexte humain

I.4.1 – La démographie et l'habitat

Le bassin versant de l'Enéa touche 14 communes dont 9 y ont plus de la moitié de leur superficie. La population totale du bassin est d’environ 5 148 habitants (hors Sarlat et d’après le recensement INSEE 1999) avec une densité moyenne de 40 hab/km²(carte 5). A l'exception de Sarlat (sous-préfecture de la Dordogne), toutes ces communes sont rurales et possèdent moins de 1200 habitants. L'habitat est très dispersé. En effet, si le bourg regroupe une grande partie de la population, les autres habitants restent éparpillés dans les hameaux, villages, et lieux dits parfois très à l'écart du bourg. La population de ces communes augmente depuis les dix dernières années (sur la commune de Saint Vincent Le Paluel : 151 habitants en 1988 et 207 habitants en 1999) et de plus en plus de citadins viennent s’y installer afin de profiter de la qualité de vie. Profitant de l’attrait touristique de Sarlat-la-Canéda, les populations estvales augmentent. Ces variations de population sont sensibles pour certaines communes (St Vincent-le-Paluel) et fortement marquées pour d'autres (Carsac-Aillac, Sainte-Nathalène) qui peuvent voire leur population multipliée par 3 ou 4.


Carte 6 : L’agriculture pratiquée dans le bassin de l’Enéa


I.4.2 - Les activités économiques

I.4.2.1 – L’agriculture (carte 6)

On recense, sur le bassin de l’Enéa, environ 180 exploitations agricoles (RGA – 1988). Les cultures : L’agriculture du bassin est caractérisée par sa diversité : cultures céréalières (maïs, blé, orge…), cultures fourragères, tabac, plantations de noyers et quelques cultures maraîchères. Le maïs représente la plus grande part des cultures céréalières qui sont irriguées à partir de l'Enéa. Les parcelles qui bordent l’Enéa sont de petites tailles ce qui ne facilitent pas leur exploitation. Aucun regroupement systématique n’a été réalisé. Cependant, certains agricultures ont procédé à des recalibrages du cours d’eau afin de faciliter le travail des parcelles. L'élevage : Les élevages sont de type traditionnels (production de lait, viande) mais on trouve aussi de très nombreux élevages hors sol notamment sur la partie Nord du bassin versant (Saint-Crépin-et-Carlucet, Salignac Eyvigues, Sainte-Nathalène, Proissans). Certains d’entre eux peuvent dépasser 400 têtes de bétail. Il s’agit principalement d’élevages intensifs de porcs et à moindre titre de veaux en batterie. Quelques élevages de volailles également hors sol (oies, canards) complètent cette activité. On constate aujourd'hui une stabilisation du nombre d'élevages industriels, voire une régression dans certaines communes en raison de la conjoncture agricole et de la chute des cours de la viande de porc. Il est fréquent de voir les agriculteurs avoir une autre activité, généralement en rapport avec le tourisme (chambre d'hôtes, ferme-auberge, camping à la ferme…).

I.4.2.2 – Le tourisme

La vallée de l'Enéa bénéficie de la proximité de Sarlat et de la richesse du patrimoine naturel et architectural présent sur l'ensemble de la vallée de la Dordogne. C’est un lieu de passage privilégié et de résidence situé entre l’autoroute A 20 et Sarlat « capitale du Périgord Noir ». La population estivale est répartie sur l'ensemble de la vallée. De nombreux campings sont implantés dans la vallée de l’Enéa. Certains d’entre eux disposent de capacité d’accueil très importantes (de l’ordre du milliers de touristes) en pleine période d’affluence estivale. Parallèlement à cette forme de tourisme organisé s’est développé ces dernières années un tourisme vert plus diffus sous la forme de campings à la ferme, ferme auberge, gîtes, en tant qu’activité complémentaire à celle de l’exploitation agricole.


Carte 7 : Les prélèvements en eau dans le bassin de l’Enéa : volume et répartition


Cette activité touristique génère un flux de pollutions supplémentaire et important à certaines périodes de l’année. Profitant des travaux prochainement réalisés par les communes dans le cadre des schémas d’assainissement mis en place, des efforts importants sur l’assainissement de ces campings vont être réalisés (remise en conformité, entretien régulier, contrôle des travaux…) Le projet de création d’un poste de technicien chargé du suivi de ces opérations devrait permettre d’améliorer l’efficacité de ces traitements et de limiter considérablement l’impact de ces activités sur l’Enéa.

I.4.2.3 – L’industrie

L'industrie est quasi inexistante : seule la commune de Carsac possède une zone industrielle bien identifiée mais qui ne se trouve pas sur le bassin de l'Enéa. A noter toutefois la présence d'une centrale à béton située prés de la rivière sur la commune de Carsac. La vallée de l'ENEA a pour vocation première l'agriculture et l'élevage. Le tourisme estival essentiellement lié à la présence d'une dizaine de campings situés sur les bords ou à proximité de l'Enéa, représente la seconde activité du bassin versant. Ces deux domaines tendent à se compléter pour mettre en place une nouvelle activité liée au tourisme à la ferme.

I.5 – Les usages de l’eau et des milieux aquatiques

Ce chapitre a été rédigé à partir des données disponibles sur le bassin et du résultats des rencontres avec les principaux acteurs (communes, usagers, administrations…).

I.5.1 – Alimentation en eau potable

Les communes du bassin versant sont regroupées en syndicats pour la production et la distribution d'eau potable. Ils sont au nombre de trois sur le bassin :

• un syndicat qui regroupe 10 communes aval dont Carsac, • un second regroupe les communes de Sainte-Nathalène, Saint-Vincent-Le-

Paluel, Proissans, Marcillac-Saint-Quentin, Saint-Crépin-Carcet et Saint-Genies,

• le syndicat de Prat de Carlux qui alimente Simeyrols et quelques communes hors du Bassin versant de l’Enéa.

La gestion est confiée généralement à des sociétés privées, qui gèrent en affermage le service des eaux (SOGEDO, CEO, C.G.E.). Le total des prélèvement pour l'AEP s'élève à environ 1 000 000 m3/an1 pour l'ensemble des communes du bassin (carte 7).

1 chiffre tiré de l’étude DOE-DCR réalisé en 1997 par la compagnie des Experts et Sapiteurs pour EPIDOR


L'alimentation en eau potable est assurée à partir de plusieurs sources ou forages captés sur le territoire de chaque syndicats. Les débits sont suffisants pour assurer l'alimentation en eau potable des populations y compris en période de pointe. Certains syndicats (Carsac-Aillac) disposent de maillages avec d'autres communes (réseaux de deuxième génération) qui permettent de garantir la sécurité de la distribution en cas de dysfonctionnements (fuites, travaux, problème ponctuel de qualité de l'eau…). Sur le bassin versant nous avons pu recenser a minima

• un captage sur le Codère, un des affluents de l’Enéa, • un captage d’une source proche de l’Enéa, au niveau du lavoir de Carsac

(proximité de la confluence du cours d’eau), • un captage d’une source à proximité de Saint Vincent Le Paluel, • un forage capté de 240 mètres de profondeur à proximité de l’Enéa, sur la

commune de Proissans. Les eaux distribuées sont naturellement calcaires, d'un pH voisin de 7 (neutralité) et ne font l’objet que d’un traitement de chloration au chlore liquide ou gazeux. Les usagers émettent parfois quelques remarques sur des goûts prononcés de chlore. Les captages et sources sont très vulnérables vis à vis des pollutions bactériologiques et des pollutions par les nitrates. Le bassin versant amont est d’ailleurs classé « zone vulnérable aux nitrates ». Les teneurs en nitrates des eaux distribuées sont cependant faibles à moyennes atteignant parfois les 25 mg/l et restent en deçà de la norme fixée à 50 mg/l pour les eaux potables. Il existe peu de périmètres de protection sur le bassin versant et ils sont souvent difficiles à mettre en place. Il convient à l'évidence d'être particulièrement attentifs sur les sources situées à proximité ou à l'aval des exploitations agricoles et des élevages intensifs hors-sol.

I.5.2 – Irrigation

Le volume d’eau prélevé dans la vallée à des fins d’irrigation représente environ 700 000m3/an2 (carte 7) et la majorité des exploitations sont équipées de compteurs. En effet, les cultures pratiquées dans le bassin comme le mais, le tabac, le blé… nécessitent un irrigation relativement importante. Plusieurs possibilités s’offrent alors aux exploitants agricoles pour assurer cette nécessaire irrigation :

• adhésion au syndicat d’irriguants de la Dordogne qui prélève de l’eau dans la Dordogne

• adhésion à un syndicat intercommunal d’irriguants et pompage à partir de grandes retenues d’eau alimentées par des sources

• pompage dans une retenue collinaire construite en bord de l’Enéa alimentée soit à partir de sources, soit par dérivation de l’Enéa

• pompage direct dans l’Enéa

2 chiffre tiré de l’étude DOE-DCR réalisé en 1997 par la compagnie des Experts et Sapiteurs pour EPIDOR


Cette dernière solution est de moins en moins utilisée si ce n’est par des particuliers ou quelques agriculteurs. Néanmoins et contrairement à l'AEP, les volumes sont prélevés sur une période courte et ciblée sur les 2 mois d'été ce qui conduit à amplifier le phénomène d’étiage des cours d’eau. Observations : Certains cours d’eau de l’Enéa s’assèchent durant la saison estivale. Le Merdansou était d’ailleurs à sec lors des différentes investigations de terrain réalisées en octobre 2000.

I.5.3 – La pêche de loisirs

La région de Sarlat n’est pas un lieu où la « culture pêche » est fortement ancrée. L’Enéa est un cours d’eau de première catégorie piscicole très prisé par les pêcheurs de truites, surtout en période d’ouverture ; c'est en quelques sortes le terrain de jeux des pêcheurs sarladais. Par le passé ce cours d’eau avait une excellente réputation piscicole (truites, écrevisses, anguilles…), mais il n’en est plus de même aujourd’hui et les pêcheurs regrettent cette évolution. On notera également la présence d’une pisciculture et d’étangs de pêche ou d’alevinage situés sur ou en dérivation du cours d’eau.

I.5.4 – Les activités aquaphiles

Aucune zone de baignade n’est aménagée sur l’Enéa et aucun sentier pédestre banalisé ne longe le cours d’eau sauf le GR 6 qui le traverse au niveau de Malvergne, entre Carsac et Saint Vincent Le Paluel.

I.6 – L’assainissement et le traitement des ordures ménagères

I.6.1 – L’assainissement communal

I.6.1.1 – Assainissement collectif

Six des quatorze communes situées sur le bassin versant de l'Enéa possèdent une station d'épuration mais seule celle de Carsac-Aillac se trouvent géographiquement dans le bassin à l'aval immédiat de la commune sur le bord du cours d'eau.


La station d'épuration de Carsac a une capacité de 800 E.H. et reçoit les eaux usées du bourg, de l’école, de la maison de retraite et des logement sociaux qui sont équipés d'un système de collecte séparatif. Le processus utilisé (décanteur-dégraisseur / lit bactérien forte charge / décanteur secondaire / 2 lagunes en série) semble adapté aux conditions imposées par les variations saisonnières de population. Si le fonctionnement proprement dit de la station ne semble pas poser de difficultés, on constate qu'aucun effluent épuré ne sort des lagunes, celles ci absorbant par infiltration la totalité du débit d'apport (environ 60 m3/j). La station d’épuration traite la quasi-totalité des effluents du bourg de Carsac. Les autres habitations de la commune disposent d’assainissement individuels de différents types (fosses toutes eaux, fosses étanches, …) dont le fonctionnement est inconnu. Des projets d’extension pour le raccordement d’une partie de ces habitations sont prévus, ce qui pourrait à terme justifier de revoir la capacité de traitement de la station d’épuration actuelle. Quatre communes du centre de la vallée (Proissans, Sainte-Nathalène, Saint-Vincent-Le-Paluel, Prat-de-Carlux) ont un Schéma Directeur d’Assainissement en cours. Ce projet est suivi par la DDAF de la Dordogne et le SIDEVE (Syndicat Intercommunal pour le Développement Economique de la Vallée de l’Enéa) de Sarlat. Outre l’assainissement des bourgs de ces communes, les interrogations portent sur le traitement des effluents des campings (qui peuvent concentrer, pour certain d’entre eux, une population supérieure à mille personnes l’été) et les effluents d’élevages hors sols (porcs et veaux en batterie de plusieurs centaine de têtes).

I.5.2.2 – Assainissement individuel

A l’échelle du bassin versant de l’Enéa, les difficultés rencontrées concernent principalement l’assainissement individuel, notamment ceux des campings et des élevages intensifs qui concentrent de fortes charges polluantes. En ce qui concerne les campings, une récente étude réalisée par le Syndicat d’Hôtellerie de Plein Air du département de la Dordogne montre que la plupart des campings ont des ouvrages sous dimensionnés. Ce constat ajouté au manque d’entretien de ces ouvrages autonomes peut provoquer des fuites d’effluents non traités dans les eaux de surface et souterraines vue le contexte géologique du secteur. Afin d’améliorer ces conditions, les professionnels travaillent actuellement avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne sur un contrat de branche qui devrait permettre d’apporter à la profession un soutien pour la réhabilitation de leurs ouvrages mais également un conseil technique spécifique.


L’assainissement des élevages hors sols est souvent hors normes, les plans d’épandage ne sont pas toujours en place ou respectés et les déversements sauvages en zone boisée ou à proximité des cours d’eau sont encore observés. S’ajoutent à cela les conséquences liées aux lessivages des aires de stockage des effluents, des terrains et aux débordements de cuves en période de forte pluies. Les acteurs concernés (Chambre de l’Agriculture, DDA , Conseil général) sont déjà engagés dans une dynamique d’amélioration à travers des mesures financières incitatives, des campagnes d’informations et des actions concrètes pour la mise aux normes des bâtiments d’élevage. Les autorités locales conscientes du problème et des enjeux ont également invité les élus et les responsables des activités concernées dans la Zone Vulnérable aux Nitrates (ZNV) à porter leurs efforts sur l’amélioration des teneurs en nitrates sur les forages dont les teneurs se situent souvent autour des 30 mg/l.

I.6.2 – Les ordures ménagères

L’ensemble des communes du bassin versant appartient au Syndicat de Collecte et de Traitements des Ordures Ménagères (SICTOM). Le ramassage est bien organisé et sa fréquence varie entre 2 (en période normale) et 3 fois par semaine (en été). Cette collecte satisfaisante aux yeux des élus, a permis l’élimination progressive de dépôts sauvages dans les villages, encore présents il y a une quinzaine d’années. Reste la question des encombrants supposés êtres recueillis dans les déchetteries mais qui viennent, souvent en pratique, s’ajouter aux stockages à coté des conteneurs (vieilles cuisinières, postes de télévision…). Ce dispositif sera prochainement complété par l’organisation d’un tri sélectif. Des réunions d’informations et de sensibilisation accompagne cette nouvelle mesure.


CHAPITRE 2 : ETUDE DESCRIPTIVE DU BASSIN VERSANT DE L’ENEA


Carte 8 : Localisation des sites de mesures de débits


L’objectif principal de cette étude étant d’analyser l’état qualitatif et physique des cours d’eau du bassin versant de l’Enéa, plusieurs opérations de terrain ont été imaginées afin de recueillir tous les éléments susceptibles d’appréhender ce bassin. Il s’agit :

• de courantologie qui permettra d’appréhender les conditions hydrologiques du milieu et les conditions dans lesquelles ont été réalisées les campagnes de qualité des eaux,

• de cartographie de l’occupation du sol et de cartographie écologique qui permettront de replacer les analyses de la qualité des eaux dans un contexte général, de les recouper avec les différentes activités anthropiques et les usages de l’eau,

• de campagnes de qualité des eaux qui permettront d’avoir une image de la qualité des eaux des cours d’eau,

• d’enquêtes auprès des principaux acteurs du bassin versant qui permettront d’apprécier le contexte socio-économique, de comprendre la position des habitants du bassin vis à vis de l’Enéa et de lister les préoccupations de ces personnes.

L’ensemble de ces opérations ont été organisées du 6 au 12 octobre 2000.

II.1 – Hydrologie et courantologie

Les principaux cours d’eau du bassin versant ont fait l’objet de mesure de débit afin d’apporter des données sur leur hydraulique pendant les campagnes de prélèvements physico-chimiques.

II.1.1 – Méthodologie

Les mesures ont concernés : • cinq sites correspondant aux secteurs concernés par les deux campagnes de

prélèvements physico-chimiques, • un site en aval du bassin qui a fait l’objet d’un suivi journalier pendant 6 jours

afin d’apporter sur la période d’étude des données plus complètes sur le contexte hydraulique du bassin versant (tableau 1 et carte 8).


Nom du site Localisation Nom

du cours d’eau Fréquence de suivi

ENEA 1 Le Moulin Fageat – commune de Proisssans

ENEA 2 mesures

ENEA 2 Pont de la D704a en face du camping Aquaviva– commune de Carsac

ENEA 2 mesures

ENEA 3 Pont de l’échelle limnimétrique de suivi des débits d’étiage dans Carsac

ENEA 6 mesures

LANG 1 Pont sur la route entre Proissans et Ste Nathalène – commune de Proissans

LANGLADE 2 mesures

MERD 1 Pont sur route en direction de Garrigue basse derrière l’église – commune de Ste Nathalène

MERDANSOU 2 mesures

Tableau 1 : Organisation de la manipulation de mesure de débit Les mesures ont été réalisées avec un courantomètre de type flomate 2000. C’est un courantomètre/débit mètre portable qui mesure la vitesse d’écoulement de l’eau à l’aide d’un capteur électromagnétique. Le flux d’un courant d’eau dans un champ magnétique crée un courant électrique induit dans une bobine : ce courant électrique est fonction de la vitesse. Les débits sont ensuite calculés par la méthode arithmétique dite des rectangles. Sur le terrain, l’emplacement des point de mesure pour chaque site a été choisi en fonction de plusieurs facteurs :

• peu de variation des conditions d’écoulement pendant la durée de la mesure • bon parallélisme des filets liquides entre eux • perpendicularité de l’écoulement à la section de mesure • éviter la proximité d’obstacles importants ou de courbes importantes risquant

d’induire des distorsions dans la distribution des vitesses. • éviter les zones de tourbillons importants • le fond doit être suffisamment régulier, la présence de gros blocs ou de forte

végétation aquatique peut induire des erreurs Une fois l’emplacement choisi, la mesure de la largeur s’est faite à l’aide d’un décamètre ruban. Par la suite, les mesures de vitesse s’effectuant sur des verticales, elles doivent être faites à des intervalles suffisamment rapprochés pour définir avec précision le profil de la section. Le choix du nombre de vertical est fonction de la régularité du profil en travers et des variations de débit pendant le jaugeage. La normalisation prévoit :

• si le profil est régulier, les intervalles ne doivent pas être supérieur à L/15 de la largeur.

• Si le profil du lit est irrégulier, les intervalles ne doivent pas être supérieur à L/20 de la largeur


En ce qui concerne les sites du bassin de l’Enéa, le nombre de vertical varie entre 15 et 20. Sur chacune de ces verticales, 3 mesures ont été effectuées à 0,2h, 0,6h et 0,8h (méthode utilisant 3 points de mesure). La mesure de la profondeur s’effectue à l’aide d’une perche à Vernier, équipée d’une platine pour limiter l’enfoncement. Les mesures de vitesses étant effectuées. La vitesse moyenne pour chacune des verticales est déterminée par la formule suivante correspondant à la méthode à 3 points de mesure.

Vm = 0,25*(V0,2h+2V0,6h+V0,8h) Il est intéressant de préciser qu’à l’exutoire, une échelle limnimètrique était en place et nous a permis de suivre la hauteur d’eau moyenne. Limite de la méthode : Il aurait été intéressant de définir des sites situés quelques mètres après les embouchures des affluents de l’Enéa afin d’avoir une idée concrète de la quantité d’eau réellement apportée par les sous bassins versants.

II.1.2 – Résultats

Figure 3 : Les débits mesurés sur l’Enéa le 6 et 9 octobre 2000 Les débits mesurés sont considérés comme des débits d’étiage, les précipitations automnales n’ayant pas encore débutées. L’Enéa est issue du regroupement de nombreuses petites sources qui lui confèrent un débit d’environ 0.05 m3/s.

ENEA 1ENEA 2

ENEA 3

06-oct-00

09-oct-000

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

Déb

it (m

3/s)

Rau LangladeRau Merdansou

Rau du VedelRau de Farge


En aval, le débit atteint 0,5 m3/s. Cette augmentation ne s’explique pas simplement par les apports des autres cours d’eau du bassin qui n’ont pas un débit assez conséquent pour l’alimenter. En effet, les débits mesurés sur le Langlade sont relativement faibles (0.08 et 0.077 m3/s), le Merdansou est à sec la plus grande partie de l’année, les ruisseaux du Védel et des Farges n’ont quasiment pas de débit. Le calcul du débit spécifique par bassin versant montre un apport d’eau qui pourrait être significatif de la présence de nombreux apports par phénomène karstique et notamment de couches sidérolithiques contenant des argiles qui en captant l’eau constituent de véritables aquifères. Ceci étant accentué par l’étroitesse du bassin versant à l’aval. Les mesures journalières à l’exutoire montrent une régularité du débit. Ils augmentent considérablement en cas de pluie, ceci du aux caractéristiques du bassin versant qui présente un drainage important. Le calcul de la densité de drainage nous donne une valeur de 0,41 km.km-2, caractéristique d’un milieu karstique.

Figure 4 : Suivi hydrologique journalier à l’exutoire Une des conclusions que l’on peut tirer de l’observation des débits est que l’eau présente sur le bassin versant est très rapidement drainée par l’Enéa, ce phénomène est accentué lors de fortes pluies. Ainsi, en cas de pollution, celle-ci peut être drainée très rapidement.

II.2 – Cartographie de l’occupation du sol et cartographie écologique de la vallée de l’Enéa

II.2.1 – Méthodologie

La cartographie écologique permet une compréhension du fonctionnement de la rivière. Il sera ainsi possible de faire un pré diagnostic sur les causes d'une érosion de berge ou de quantifier les habitats piscicoles sur l'ensemble du secteur d'étude. La cartographie écologique permet une grande souplesse dans les échelles d'approche.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

06/10

/00

07/10

/00

08/10

/00

09/10

/00

10/10

/00

11/10

/00

Date

Déb

it (m

3/s)


Elle permet également de répondre à des questions sur la plupart des thématiques associées aux rivières : dynamique fluviale, habitats piscicoles, entretien des berges, pollutions et auto-épuration, fonctionnement à des débits extrêmes, … EPIDOR a mis au point une méthode de description des cours d’eau adaptée aux études de petits sous-bassins. Cette méthode, appliquée à l’étude Enéa, comprend une description de la vallée au 1/5 000 et une description de la rivière au 1/1 000. Les données sont saisies dans un Système d'Information Géographique (SIG). Description de la vallée au 1/5 000 : La description des vallées du bassin versant au travers d’une cartographie au 1/5 000 permet de décrire l’occupation du sol avec une grande précision. Les espèces cultivées sont indiquées pour chaque parcelle, les chenaux sont caractérisés en fonction de leur écoulement (chenal principal, dérivation), et certaines structures comme les campings, les moulins, les élevages, les industries, les pompages, les stations d'épuration, …sont également localisées (annexe 2). Les données récoltées permettent d’avoir une idée assez précise des activités de la vallée susceptibles d'avoir une incidence sur les rivières. Ces informations sont utilisées pour compléter et préciser les données bibliographiques à l'échelle du bassin versant : activités polluantes, espaces naturels, crues et étiages, … Afin d’apporter des éléments complémentaires à l’étude sur la qualité des eaux du bassin versant de l’Enéa, cette méthode de description a été appliqué à l’ensemble des cours d’eau du bassin (carte 9). La méthode proposée repose sur une campagne de cartographie au 1/5 000 et la rédaction d’une fiche analytique par cours d’eau étudié. Les relevés ont été réalisés les 6 et 7 octobre 2000 dans une période de récolte du maïs et au début du semis du blé d'hivers. Les pratiques agricoles estivales sont donc assez faciles à décrire. Cependant, cette période ne permet pas de qualifier la fréquentation et les activités touristiques (sites de baignade, remplissage des campings, …). Description de la rivière : cartographie écologique au 1/1 1000 : La cartographie écologique est une méthode de description des rivières au 1/1 000 pour un cours d'eau de la taille de l'Enéa. Elle est basée sur la description de 6 compartiments (annexe 3) composant la rivière :

• berge gauche • berge droite • végétation de berge gauche • végétation de berge droite • substrat • écoulement


Carte 9 : Localisation des cours d’eau étudiés et des méthodes employées


Ces éléments décrits systématiquement sont complétés par la prise en compte des éléments particuliers tels que les seuils, les rejets, les pompages ou les encombres… La méthode proposée repose sur plusieurs étapes :

• Le choix du périmètre d’étude Dans le cas présent, la cartographie s’est limité à l’Enéa en aval de Sainte-Nathalène (carte 9). C’est à cet endroit que le cours d’eau est suffisamment important pour permettre un tel descriptif. De plus, les principales problématiques à résoudre se situe également sur ce secteur.

• La préparation du terrain Cette phase consiste en la préparation de fond cartographique du secteur et des différentes fiches thématiques à remplir. Elle est importante puisqu’elle conditionne la bonne réalisation du recueil des données.

• Le recueil des données Les personnes en charge de la cartographie parcourent le ou les cours d’eau à pied et recueille les données décrites dans l’annexe x. Dans le cas présent, les relevés de terrain se sont fait le 9 octobre 2000 en période de basse eau. Cette période est la plus adaptée pour la cartographie écologique, puisque c'est aux niveaux d'eau les plus bas que la rivière présente la plus grande variété d'écoulement. C'est aussi à cette période que le substrat du fond et les berges peuvent être le plus facilement observées.

L’informatisation et le traitement informatique des données sous Système d’Information Géographique (S.I.G) : Les données récoltées dans le cadre de la cartographie de vallée et de la cartographie écologique ont été informatisée et compilées dans un SIG. Les SIG sont des systèmes de gestion de bases de données. Ils permettent donc de stocker, traiter, et communiquer des informations. Ce sont des outils d'aide à l'analyse et à la décision. Techniquement, ces outils s'organisent en couches d'informations. Ainsi, le SIG Enéa contient une couche "communes", une couche "écoulement", une couche "parcelles", etc.… Dans le cas de l'Enéa, la structure utilisée est celle mise en place par EPIDOR. La spécificité du SIG est le géoréférencement : les objets décrits (rejets, parcelles, rivières, …) sont localisés. Il est donc possible d'éditer des cartes et d'effectuer des traitements sur la géométrie et la position des objets. Par exemple, il est possible de recouper les couches "substrat", "écoulement" et "encombres". On peut alors localiser et quantifier les secteurs à granulométrie assez grossière et écoulement rapide présentant des caches à proximité. Ce traitement permettrai de déterminer des habitats piscicoles potentiels.


Carte 10 : Localisation des six tronçons


Cette phase permet d’avoir à notre disposition une base de données ENEA regroupant l’ensemble des données récoltées (bibliographie, terrain, analyses…) sur le bassin et de réaliser des traitements permettant de poser un diagnostic simple sur les cours d’eau du bassin. Organisation : Les relevés de terrain ont été réalisés le 6, 7 et 9 octobre 2000 par les 10 étudiants. Les cours d’eau du bassin ont été coupé en tronçon « homogène ». Limites de la méthode et d’utilisation des données : Ces cartographies présentent des incertitudes au niveau de la limite des parcelles, de la limite des parcelles, de la dimension du lit mineur… ainsi que de la détermination du substrat dominant et du faciès d’écoulement qui restent subjectifs. La multiplication des opérateurs peut également poser d’homogénéité des observations récoltées.

II.2.2 – Résultats

Les différentes informations ont été récoltées par tronçons ou par aflluents, la restitution des résultats respectera donc cette même logique sur l’Enéa (de l’aval vers l’amont) et ses principaux affluents.

II.2.2.1 – L’Enéa

L’Enéa a été partagé en six tronçons (carte 10). Les fiches, qui suivent, exposent l’analyse des données récoltées sur ces derniers.

Tronçon 1 : Confluence avec la Dordogne – cimetière de Carsac Tronçon 2 : Cimetière de Carsac – pont entre le Moulin Neuf et le Bouyssou Tronçon 3 : Pont proche de Pech de Joug – Camping Aquaviva D704a Tronçon 4 : D704a – Château le Paluel Tronçon 5 : Château le Paluel – Confluence avec le Vedel Tronçon 6 : Confluence avec le Vedel – Sainte Nathalène

Les cartographies correspondantes sont présentées en annexe 4 et sont disponibles sur support informatique.


TRONÇON 1

• Annexe 4

Présentation du tronçon

Limites Amont : cimetière de Carsac Aval : confluence avec la Dordogne

Caractéristiques générales Longueur totale : 2.1 km. Longueur chenal principal : 1.6 km. Longueur chenal secondaire : 0.5 km. Plan d’eau et dérivation : deux retenue collinaires (0.1 ha). Orientation : Nord/Sud. En amont de l’église, l’Enéa est orienté Nord-Sud. Ensuite il méandre pour aller longer la falaise dans un axe Est-Ouest et se jeter dans la Dordogne. En amont de la zone 1(cf. ci-dessous), l'Enéa est séparé en deux bras. Au niveau du seuil (début de la zone 1 ), le bras secondaire disparaît pour réapparaître sous une ruine à côté de l'église de Carsac (début zone 2). Les deux bras se rejoignent 100m en aval, et l’Enéa s’écoule en chenal unique jusqu’à la confluence avec la Dordogne. Tous descripteurs confondus, on peut définir trois zones sur ce tronçon :

• zone 1 : du cimetière à l’église, • zone 2 : de l’église à la sortie du village de Carsac (station limnimètrique), • zone 3 : de la sortie de Carsac à la confluence.

Paysages et occupation du sol Ce premier tronçon de l’Enéa est celui qui est le plus à l’aval, et c’est un secteur à majorité, occupé par les cultures. Néanmoins on ne peut pas dire que la pression agricole soit trop forte. Les cultures se partagent équitablement les surfaces entre les cultures annuelles de céréales et les cultures permanente d’arbres (à bois et verger).

• en amont de Carsac (zone 1), des champs de maïs et des noyers, • en aval de Carsac (zone 3), des champs de maïs et des peupleraies.

Dans cette dernière zone, les parcelles sont plus étendues qu’à l’amont de Carsac où le parcellaire est important. La zone 2 étant située dans le bourg de Carsac est forcement moins tournée vers l’agriculture que les autres zones. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Tout le long du cours d’eau, les berges de nature argilo-limoneuses ont une pente forte, voire abrupte. Les berges de la rive gauche, en amont de la confluence, quand l’Enéa longe la falaise, deviennent plus douces et sablonneuses.


Dans la zone 1, les berges sont recouvertes de ronces. La présence de culture en bordure laisse penser que l’entretien est fait par les agriculteurs. La végétation arbustive, coupée de façon drastique, facilite le développement des ronces. Même dans la partie plus urbanisée, les berges sont peu, voire pas, entretenues. Dans la zone 3, en se rapprochant de la confluence, la végétation arborée, qui était surtout composée de frênes, d’aulnes et de peupliers change pour devenir principalement composée d’érables négundo et de repousses de peupliers.

Pente et sinuosité L’Enéa s’écoulant dans la plaine alluviale de la Dordogne, perpendiculairement à celle-ci, la pente est assez faible ; c’est la partie de l’Enéa la moins pentue.

Faciès d’écoulement L’écoulement est assez uniforme (biefs rapides, biefs lents) avec quelques rapides de faible dimension.

Largeur et profondeur La largeur du lit mineur varie de 4m à 5,30m jusqu’à la confluence des deux bras en aval de l’église. Il s’élargit ensuite jusqu’à 8m après le pont nouvellement construit sur lequel la D.D.A. a installé l’échelle limnimétrique). Puis il se stabilise en zone 3 entre 5,50m et 6,50m.La profondeur varie, en général, de 20 à 40 cm, avec une zone qui atteint 60 cm en amont de l’église. Quelques fosses ponctuelles peuvent être plus profondes. A la confluence avec la Dordogne, la profondeur est plus importante, du fait de l’interaction entre les deux cours d’eau produisant des remous.

Substrat Le substrat est caractérisé par une alternance blocs-galets grossiers, galets fins. Tout le fond du cours d’eau est colmaté par du sable limoneux, apporté par la Dordogne quand celle-ci est en hautes eaux et qu’elle remonte dans le lit de l’Enéa.

Habitats piscicoles La pente en zone 3 est très faible, l’Enéa est donc assez calme. Ce faible courant contraste avec celui de la Dordogne. Il s’agit donc d’une zone très prisée par les poissons d’eau calme de la Dordogne (gardons, ablettes,…) qui viennent y trouver refuge en hautes eaux. De plus, la falaise sous-cavée et les nombreux branchages peuvent servir d’abris et d’habitats piscicoles. En outre, il a été aperçu des truites dans la zone de confluence ainsi que dans les petites fosses de profondeur supérieure à 50cm, et surtout dans la fosse du seuil en amont de l’église.

Observations A proximité de l’église, un lavoir a été construit sur une résurgence d’eau limpide, dont le trop-plein va se jeter dans l’Enéa. Une station d’eau potable a été implantée à 10m de ce lavoir.


TRONÇON 2

• Annexe 4


Limites Amont : sur le pont situé entre Moulin Neuf et le Bouyssou (alt. 87m) Aval : cimetière de Carsac

Caractéristiques générales Longueur totale : 3.1 km. Longueur chenal principal : 1.5 km. Longueur chenal secondaire : 1.5 km. Longueur affluents : 0.1 km. Plan d’eau et dérivation : quatre plan d’eau (0.3 ha). Orientation : Nord/Sud. Au début du tronçon, l’Enéa s’écoule dans un chenal unique sur une centaine de mètres, puis une vanne sépare un chenal secondaire du chenal principal. Deux cents mètres plus en aval, une mare abritant quelques oies est reliée au chenal secondaire. En aval, une vanne permet d’alimenter un plan d’eau relativement important au niveau de l’ancienne usine du lieu-dit Le Touron.

Paysages et occupation du sol Sur la rive droite, les cultures de maïs sont importantes et alternent avec des zones de forêt et de friches. La rive gauche est occupée par de nombreux jardins privés, mais il y a aussi du maïs, et des cultures permanentes d’arbres (vergers, peupliers). A noter dans la partie aval, la présence d’une zone d’habitation appartenant à la commune de Carsac-Aillac. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges sont abruptes sur tout le tronçon et ne présentent pas d’érosion significative. On n'observe aucun aménagement particulier. En aval, la berge droite est totalement recouverte de ronces, puis la ripisylve devient plus dense avec une dominance de frêne et de cornouiller sanguin. La rive gauche est plus entretenue et présente une végétation arborée et arbustive irrégulière.

Pente et sinuosité Ce tronçon est très sinueux en amont et devient assez rectiligne en aval. Dans l’ensemble, sa pente est assez faible, mais il est important de noter la présence de deux seuils artificiels (cascades) d’environ 3m de dénivelé. Ils sont situés au niveau de l’ancienne usine (Carsac-Aillac) et au niveau du pont de la limite amont.


Faciès d’écoulement

Tout au long de l’Enéa, il y a une alternance de biefs lents et de bief rapides, provoqués par les nombreux seuils.

Largeur et profondeur La largeur moyenne du lit mineur est de 5,7m, avec des valeurs comprises entre 4m et 7m. La partie la plus étroite se trouve en aval, et notamment entre la mare et la vanne reliant le chenal secondaire. La profondeur moyenne est de 0,45m et varie globalement de 0,2m à 0,5m. Cependant, la présence de seuils plus ou moins importants fait apparaître des fosses atteignant 1m.

Substrat En amont du seuil du lieu-dit Le Touron, le limon domine. Plus en aval, la roche mère et les blocs, colmatés partiellement de sable, occupent le fond du lit.

Habitats piscicoles Il a été mis en évidence :

• de nombreux habitats piscicoles (branchages, souches et zones calmes), • beaucoup d’encombres et notamment des arbres sûrement déracinés par

la tempête, • de nombreux seuils permettant une bonne oxygénation de l’eau.

Observations Malgré la présence de grandes parcelles de maïs tout le long de la berge droite, aucun pompage permanent ou rejet n’a été observé.


TRONÇON 3

• Annexe 4


Limites Amont : camping Aquaviva Aval : jusqu’au pont proche du Pech de Joug

Caractéristiques générales Longueur totale : 3.2 km. Longueur chenal principal : 1.6 km. Longueur chenal secondaire : 1.6 km. Plan d’eau et dérivation : cinq plan d’eau en dérivation (0.4 ha). Orientation : Nord/Sud. L'Enéa subit trois dérivations successives:

• un chenal alimentant un moulin, • une alimentation de bassins dans une pisciculture, • alimentation d'un étang au camping Aquaviva.

Paysages et occupation du sol La vallée est plate, assez large et se trouve délimitée en aval par des falaises calcaires. En amont, des jardins alternent avec des plantations de peupliers et la forêt. En aval, le cours d'eau est marqué par l'exploitation agricole, les bandes enherbées ne sont pas toujours respectées avec des champs se prolongeant jusqu’en bordure de rivière. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges sont abruptes et stables. Trois cas d'érosion ont néanmoins été détectés:

• au niveau du moulin où seule la strate herbacée est maintenue et n'assure pas suffisamment la consolidation.

• dans le camping Aquaviva où la construction d'une route a provoqué une érosion à cause du ruissellement pluvial. Une consolidation de type tunage a été installée.

• au dessus de la D704 où un surplomb important s'est formé malgré le système racinaire développé de la strate arborée.

De plus, de nombreux terriers de ragondins fragilisent la berge située juste après le pont Pech de Joug, sur une vingtaine de mètres. Dans la partie aval du tronçon, la végétation de berge est surtout arbustive. Plus en amont, dans les terrains privés où l'entretien semble plus régulier, la ripisylve est surtout de type arborée et herbacée. Les espèces végétales autochtones vivant sur les parties sauvages du lit mineur disparaissent alors au profit d'arbres d’ornement plus exotiques.


A l’amont du camping Aquaviva, la végétation de berge n'est plus entretenue et reprend un aspect arbustif et arboré.

Pente et sinuosité La sinuosité est faible. La pente est faible et régulière avec une seule rupture de pente notable (1m), à l'extrême aval du tronçon.

Faciès d’écoulement Le faciès d'écoulement est de type radier au niveau du camping Aquaviva et du moulin. Dans le reste du lit l'écoulement est lent (bief lent).

Largeur et profondeur La profondeur varie régulièrement à cause des dérivations qui diminuent notablement le débit. La hauteur d'eau moyenne évolue entre 20 et 70 cm. La largeur du lit est constante (3 à 4 m). Au niveau des seuils de dérivation, la largeur peut atteindre 6m.

Substrat La granulométrie du lit mineur est caractérisée par une alternance de galets et de blocs calcaire majoritairement colmatés par 10 à 20 cm de vase, hors des zones de radier.

Habitats piscicoles A l'amont de chaque seuil, la hauteur d'eau autorise une présence piscicole intéressante. Des poissons ont été observés notamment à proximité de la pisciculture.

Observations Aucun pompage direct dans le cours d'eau n'a été observé. Plusieurs rejets de différents types pouvant altérer la qualité de l'eau ont été identifiés :

• une canalisation provenant probablement des habitations à proximité, • une canalisation provenant du camping Aquaviva (à proximité des sanitaires), • échappement des bassins en dérivation (camping et pisciculture), • une canalisation (φ 30cm) qui traverse le cours d'eau. Un écoulement longe ce

tuyau et se déverse dans la rivière (fuite ou drainage?).


TRONÇON 4

• Annexe 4


Limites Amont : en aval du château du Paluel, en limite de peupleraie. Aval : en amont de la confluence avec le bras secondaire, le long de la D704a.

Caractéristiques générales Longueur totale : 4.0 km. Longueur chenal principal : 1.3 km. Longueur chenal secondaire : 2.7 km. Plan d’eau et dérivation : trois plan d’eau (0.4 ha). Orientation : Nord/Sud-Ouest Le ruisseau est formé de trois bras s'écoulant de la limite amont jusqu'en bas des peupleraies. Le cours d'eau principal est celui du milieu et les deux bras secondaires étaient à sec lors de l'étude. Après la confluence, l'Enéa se divise à nouveau en deux bras au lieu dit la Falgueyrade. On trouve quelques plans d'eau sur la partie aval du tronçon, en face du camping Aquaviva.

Paysages et occupation du sol C’est une zone assez peu agricole, on y trouve essentiellement des prairies et de nombreux boisements de petites tailles . On peut toutefois noter la présence d’une plantation de peuplier mal entretenue à l’amont et de quelques parcelles de maïs. Le long de la D704a, la berge droite est bordée par des friches. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Sur ce tronçon, les berges ont une pente forte à abrupte. La berge rive gauche varie de 1,20 mètres à l'amont à 2 mètres le long de la D704a. La berge rive droite est plus régulière (en moyenne 1,20 mètres). La ripisylve est essentiellement constituée de peupliers et de frênes. La densité arborée est faible, et la densité arbustive est variable mais globalement faible. Le tronçon situé entre les deux peupleraies n'est pas du tout entretenu et la forte densité locale de végétation ne permet que quelques rares accès au cours d'eau (l'appréciation des hauteurs de berges et de la nature des fonds est incertaine).

Pente et sinuosité La pente est douce sur l'ensemble du tronçon. De la limite amont jusqu'à la Falgueyrade, l'Enéa est rectiligne selon un axe Nord / Sud. Le bras principal bifurque ensuite et forme alors plusieurs méandres. Le bras secondaire reste relativement rectiligne et suit un axe Est / Ouest, puis Nord / Sud.


Faciès d’écoulement

Le cours d'eau est très homogène et se présente sous la forme d'un bief lent jusqu'au lavoir, il forme ensuite un bief rapide sur une centaine de mètres puis ralentit à nouveau.

Largeur et profondeur On peut délimiter trois zones différentes qui paradoxalement ne correspondent pas aux faciès préalablement décrits :

• une zone amont qui se termine au niveau de la division de la Falgueyrade et où la profondeur avoisine 1 mètre.

• une zone médiane d'environ 200 mètres où la profondeur est moindre (environ 20 à 40 centimètres)

• une zone aval d'une profondeur moyenne de 50 centimètres La largeur de l'Enéa sur tout le tronçon est d'environ 3 mètres, à l'exception d'un rétrécissement sur les 200 mètres au cours desquels la profondeur est la plus faible (largeur de 2,30 mètres).

Substrat Le fond du lit est généralement sablonneux, mis à part quelques rares tronçons où le limon est dominant. On trouve également une petite zone de galets en amont de l'ancien lavoir.

Observations Seuls deux pompages ont été identifiés sur le tronçon. Ils sont positionnés sur des bras secondaires.


TRONÇON 5

• Annexe 4


Limites Amont : la confluence avec le Vedel. Aval : Château le Paluel

Caractéristiques générales Longueur totale : 4.5 km. Longueur chenal principal : 1.6 km. Longueur chenal secondaire : 2.6 km. Longueur affluents : 0.4 km. Plan d’eau et dérivation : six plan d’eau (1.5 ha). Orientation : Nord-Sud Dans la moitié amont, l’Enéa est constitué de deux chenaux ; dans la moitié aval il est constitué d’un chenal principal en eau et de deux chenaux secondaires à sec. Cette configuration est due à la présence de nombreux moulins alimentés à l’époque par ces chenaux secondaires. On peut remarquer de nombreuses retenues collinaires le long du tronçon. Nous avons relevés des sources et des résurgences au niveau des zones boisées et des prairies.

Paysages et occupation du sol C’est le tronçon de l’Enéa où la vallée est la plus large, pourtant ce n’est globalement pas une zone utilisée pour l’agriculture. En amont, on observe une majorité de pâtures et quelques cultures de maïs, en aval, des prairies alternent avec de grandes futaies de feuillus et quelques jardins privés. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges, d’une hauteur moyenne de 1m, sont abruptes et présentent quelques érosions. On note une protection de berge le long d’un jardin privé. La végétation, relativement dense, se compose de frênes, de quelques aulnes, et de cornouillers sanguins, essentiellement au niveau des futaies et des pâtures.

Pente et sinuosité La pente est moyenne (0,4%). La sinuosité est faible (beaucoup de secteurs rectilignes). On note la présence de deux seuils.

Faciès d’écoulement Le lit présente une alternance de biefs rapides et de biefs lents (profondeur moyenne de 0,5m) et quelques fosses. On note plusieurs ruptures de pente.


Largeur et profondeur

La profondeur moyenne est de 0,5m et la largeur est de 3m. Substrat

Granulométrie : sable et limons (quelques graviers). Habitats piscicoles

L’habitat piscicole apparaît assez riche car de nombreux poissons ont été observés.

Observations Nous avons identifié plusieurs points de pompage.


TRONÇON 6

• Annexe 4


Limites Amont: les deux ponts sur la route D47 à niveau de Sainte Nathalène. Aval: la confluence avec le Vedel.

Caractéristiques générales Longueur totale : 5.5 km. Longueur chenal principal : 1.9 km. Longueur chenal secondaire : 3 km. Longueur affluents : 0.6 km. Plan d’eau et dérivation : un étang en dérivation (0.1 ha). Orientation : Nord/Sud Sur ce tronçon, on trouve à l’amont deux chenaux qui se rejoignent au bout de 250 mètres, pour former un chenal unique pendant 150 mètres avant de se voir grossi par le Merdanssou au niveau de Sainte Nathalène. Ce chenal se prolonge sur deux kilomètres avant de se repartager jusqu’à la fin du tronçon en deux bras possédant de nombreuse connexions (souterraines et à l’air libre) entre eux. On peut noter un plan d’eau en amont du tronçon.

Paysages et occupation du sol La partie en amont est logiquement urbanisée dans le village de Sainte Nathalène avec néanmoins une zone de jardins. On peut également noter la présence de quelques parcelles de maïs de part et d'autre de la commune. En aval, l'occupation du sol est essentiellement constituée de prairies et de cultures annuelles, notamment du maïs. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges sont majoritairement abruptes et de structure argilo-limoneuse. Dans les zones d'habitat et de culture, les strates arborées et arbustives sont discontinues, voire absentes. Par contre, dans les zones non exploitées ou en prairie, ces strates sont plus denses. Les espèces dominantes sont le peuplier, le frêne et l'aulne. La végétation de berges, mis à part quelques exceptions, n'est pas entretenue et sa largeur est comprise entre un et trois mètres.

Pente et sinuosité Dans cette zone, la pente moyenne de l'Enéa est faible, environ 2%, avec à l'aval de petites ruptures. La rivière est majoritairement rectiligne pour ce secteur. On peut néanmoins noter la présence de quelques méandres légers.

Faciès d’écoulement Le faciès d'écoulement dominant est le bief lent. On trouve aussi quelques biefs rapides ainsi que des petites rapides en aval. Ces derniers sont provoqués par de petites ruptures de pente naturelles.


Largeur et profondeur

L'Enéa a sur ce secteur une largeur de 2 à 4 mètres. Sa profondeur est comprise entre 0,2m et 0,7m avec une moyenne de 0,5m.

Substrat Le sable est dominant. On remarque aussi la présence de galets et de roche mère dans quelques zones.

Habitats piscicoles Différentes espèces piscicoles ont été observées, notamment quelques truites de façon sporadique.

Observations L'eau de l'Enéa est apparemment très limpide. Néanmoins, une canalisation pour le rejet d'effluent liquide a été observée dans le village de Sainte Nathalène. A noter également la présence d'une station d'essence à Sainte Nathalène située à côté de la rivière.


Carte 11 : Localisation des affluents étudiés et faisant l’objet d’une description


II.2.2.2– Les affluents de l’Enéa

Pour des raisons de temps mais également méthodologiques, les affluents de l’Enéa ont simplement fait l’objet d’une description de la vallée au 1/5 000. En effet, les cours d’eau étant souvent trop petit pour permettre une description de la rivière au 1/1 000. Cette partie est donc consacrée à la présentation des résultats de cette cartographie qui se fera par affluent étudié (carte 11). Remarque : L’Enéa amont a été qualifier « ’affluent »et est présenté ici pour deux raisons : d’abord, il a simplement fait l’objet de la cartographie au 1/5 000 et ensuite parce que sa morphologie est plus proche des autres cours d’eau du bassin que celui de l’Enéa en aval de Sainte-Nathalène. Aussi, vont être présentés : 1 - Le ruisseau de Massoulie (6,7 Km) 2 - Le ruisseau de Langlade (10,1 Km) 3 - Le ruisseau de Merdansou ( 6 Km) 4 - Le ruisseau de Vedel (2,2 Km) 5 - Le ruisseau de Farge (1,7 Km) 6 - Enéa Amont (A), de la source au « Moulin de la Borie » (3,22 Km) 7 - Enéa Amont (B), du « moulin de la Borie » à la confluence du Merdansou (3,42 Km) La cartographie au 1/5000ième est présentée en annexe 5 et est disponible sur support informatique.


LE RUISSEAU DE MASSOULIE

• Annexe 5

Présentation du ruisseau

Présentation générale Affluent de rive droite du ruisseau de « Langlade », il trouve son origine en contrebas du camping de « Saint Crépin et Carlucet ». On remarque sa configuration bis-partide en tête de bassin. Sa confluence avec le ruisseau de Langlade se situe au niveau de « Pont Caral », en bordure de route, à l’aval de l’élevage avicole mentionné sur l’IGN « Série bleue 2436 Ouest » (Sarlat-Souillac). La source elle-même n'est pas clairement définie et l'on peut considérer que le ruisseau est formé à la sortie de deux plans d'eau, juste à la limite communale de « Saint-Crépin et Carlucet » et de « Proissan ».

Caractéristiques générales Orientation : le Massoulie suit un axe Nord / Sud. Longueur : 5,3 kilomètres pour le cours principal et 1,4 kilomètre pour le bras rive droite. L'une des caractéristiques majeures du Massoulie est d'être perturbée par la présence de nombreux plans d'eau en tête de bassin, aussi une douzaine sont situés sur le cours même du ruisseau et deux sont en dérivation. On remarque un fonctionnement parfois sous terrain du cours d’eau sans pouvoir toutefois expliquer le phénomène avec certitude : soit il s’agit d’une tendance naturelle du cours d’eau ou bien d’un busage ou encore la résultante de travaux de recalibrage (drains, section droite…). Dans la partie aval, on rencontre des canaux d'irrigation dans plusieurs parcelles de cultures annuelles (champs de maïs), ce qui traduit une volonté de valoriser ces espaces pour une pratique culturale, bouleversant un écosystème particulier typique de ces coteaux calcaires entre la vallée de la Vézère et celle de la Dordogne : les zones humides.

Paysages et occupations du sol De la source jusqu'au « Pech Monteil », le cours d'eau traverse une vallée étroite bordée de collines boisées. De nombreux chemins de randonnée sont praticables et permettent de découvrir un paysage frais et confiné à la dimension de ces deux petites vallée bien marquées aux étangs mystérieux. Jusqu'à la confluence avec le bras rive gauche, on traverse de nombreuses prairies, puis, en aval, dans une vallée qui s'élargit, apparaissent des cultures annuelles (principalement du maïs).


A partir des traitements de la base de données, il est possible d’indiquer pour l’ensemble du cours d’eau la part respective de chaque élément de l’occupation du sol : 51 % de boisements de feuillus 26 % de « Friche, Broussailles, Marécages » en tête de bassin 12 % de plan d’eau 10 % de cultures annuelle 1% de culture permanente 24 % de boisements de feuillus 25 % de « Friche, Broussailles, Marécages » en partie aval 04 % de plan d’eau 35 % de culture annuelle 12% de culture permanente Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges sont relativement abruptes sur tout le linéaire du cours d’eau. Leur hauteur est plus importante sur la partie aval sur environ 500 mètres, au milieu des cultures annuelles (caractéristique certainement liée à un aménagement). La ripisylve est quasi absente sur la moitié aval et peu dense sur la partie amont. A noter la présence d'une roselière juste au-dessous de la confluence avec le bras rive droite.

Pente et sinuosité La pente naturelle est douce mais certains détournements du cours d'eau sont à l'origine de petites ruptures de pente. En effet, certainement dans la volonté de mieux valoriser l’espace utilisable dans ce fond de vallée, là où la configuration naturelle du milieu devrait concentrer les écoulements on trouve de la maïsiculture avec un petit cours d’eau (fossé) en périphérie. Il serait intéressant de voir comment se comporte le système lors d’un gros épisode pluvieux et lorsque les sols sont détrempés. Enfin, le ruisseau est peu sinueux, voire rectiligne lorsqu'il est canalisé. On dénombre trois courtes zones de ce type sur la partie amont et une zone d'une centaine de mètres au milieu des champs de maïs en aval. Il forme un grand méandre dans sa partie médiane.

Aspect de l’eau L'eau est assez trouble, surtout à l'aval immédiat des plans d'eau situés en amont où l’on remarque une très nette tendance à l’eutrophysation. L'eau ne parvient jamais à s'éclaircir totalement et son odeur est nauséabonde sur la partie amont. Toutefois, le parfum des "champs de menthe" empêche la localisation d'un rejet très probable.

Observations Les pompages sont nombreux sur l'ensemble du Massoulie, d'autant que la plupart des plans d'eau servent de réservoirs destinés à l'irrigation.


LE RUISSEAU DU LANGLADE

• Annexe 5


Présentation générale Le Langlade est un affluent rive gauche de l’Enéa alimenté par deux bras, confluant au lieu dit « Les Termes », c’est l’affluent de l’Enéa le plus haut placé sur le bassin versant. L’origine de l’écoulement du bras de droite est constitué par la réunion de 2 sources formant deux bras distincts, l’un au niveau de « St-Crépin » et l’autre au niveau de « Carlucet ». Le bras gauche orienté Nord-Sud/Sud ouest, situé plus en aval et dont la confluence se situe au niveau de « Langlade » est rapidement asséché par un étang creusé dans le lit mineur, provoquant l’arrêt de l’écoulement de surface.

Limites Amont : 2 sources en eau de part et d’autre du village « Les Roumevies », alimentant le bras droit (alt. 240m) - 2 sources au lieu dit « Les Trois Fonds », alimentant le bras gauche (alt. 164m) Aval : 500m en dessous de l’élevage avicole vers « Pont-Carral » (alt. 119).

Caractéristiques générales Longueur totale : 10,1 km. Orientation : Nord-Sud. Plan d’eau et dérivation : Huit retenues collinaires sont dénombrées. Certaines présentent un signe d’eutrophisation. Il y a un chenal principal et nous avons observé de nombreux drainages du lit principal en amont.

Paysages et occupations du sol Plusieurs villages sont situés sur le bras droit (« Les Roumevies », « St-Crépin », « Carlucet », « Marcès », « Langlade », « La Brouillie », « Le Touron », « Pont Carral »), en zones de coteaux uniquement. Les coteaux sont couverts de futaies de feuillus et de quelques pâturages. On remarque la présence de « castinières » et de nombreux chemins ceinturent la vallée, principalement organisée par l’activité agricole qui remonte très haut. Cette vallée encaissée est plate et large de 100 à 200m. La culture du maïs est largement présente, surtout sur le bras droit et sur l’aval du bras gauche (La caractéristique commune à tous ces champs de maïs est d’occuper tout le fond de la vallée jusqu’à flanc de coteau laissant au Langlade le rôle d’un fossé d’écoulement ). Il n’y a que peu de pâtures, très peu de friches et quelques haies d’arbres. Enfin, les cultures permanentes ne représentant qu’une faible représentation de l’occupation du sol sur l’ensemble du cours d’eau (trois peupleraies en amont de « Marcès » et une noyeraie sur le bras de droite au dessus de « Font Grande Source »). On remarque aussi de nombreuses prises d’eau, pompages agricoles et conduites d’irrigation. Dans une certaine mesure, il est possible d’évoquer l’organisation monospécifique de l’activité agricole autour du maïs, laissant au spectateur un paysage peu varié, au sein duquel le cours d’eau n’existe quasiment plus.


Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges sont hautes et abruptes (1,5m à 2m) et modelées par l’activité agricole ; elles sont « entretenues » sans correspondre toutefois à une gestion équilibrée de la ripisylve. Cette dernière composée essentiellement de repousses d’arbustes et de ronces semble indiquer l’intervention systématique d’un matériel lourd de type épareuse.

Pente et sinuosité Sur le bras droit, la pente est forte sur le premier km (5%) et moyenne ensuite. Sur le bras gauche, la pente est plus faible, de l’ordre de 0,8%. La sinuosité est faible, le cours d’eau est le plus souvent rectiligne et il est visiblement dévié le long des futaies (à flanc de coteaux) par l’activité agricole.

Faciès d’écoulement La majorité du cours d’eau est constitué de biefs rapides alternant avec quelques biefs lents.

Largeur et profondeur du lit en eau Le lit s’encaisse et s’élargit d’amont en aval. On a noté quelques valeurs selon la position :

• En amont → Profondeur = 0,05m, Largeur = 0,4m. • Intermédiaire → Profondeur = 0,10m, Largeur = 0,75m. • En aval → Profondeur = 0,25m, Largeur = 2,75m

Substrat Les sables et les limons sont majoritairement présents. De plus, on observe ponctuellement le colmatage du lit mineur, avec la constitution de barres de tuf calcaire et une sédimentation des berges physiques.

Habitat piscicole L’habitat piscicole semble peu favorable au développement des poissons, la limite la plus contraignante étant le manque d’eau. On note quelques proliférations d’algues le long du cours d’eau dans sa partie aval signe que l’activité agricole induit des perturbations physicochimiques (nitrates).

Observations Il existe plusieurs puits creusés dans la nappe alluviale pour l’irrigation (certains sont équipés de compteur). Le ruisseau de Langlade reste l’affluent de l’Enéa où l’agriculture est la plus présente avec une tendance à la maïsiculture très importante ( plus de 50 % de l’occupation du sol sur l’amont du bras droit). Sur le coteau de gauche, au lieu dit « les Trois Fonds » on remarque la présence du Manoir « d’Eyrignac », de ses jardins et de son aérodrome.


LE RUISSEAU DE MERDANSOU

• Annexe 5

Présentation du ruisseau Le Merdansou est un affluent berge gauche de l'Enéa, sa longueur est d’environ 6 kilomètres. Il s'écoule dans une direction Sud-Ouest, porte le nom de « Mianson » dans sa partie amont puis devient le « Merdansou » au niveau de « Le Cambou ». La source située à 200m d'altitude est localisée dans une forêt à 2km à l'Ouest de la commune « d’Eyvigues », et il conflue avec l'Enéa à « Sainte Nathalène ». Lors de la présente étude, réalisée le 07/10/2000, le cours était totalement asséché. De fait, certains paramètres ne seront pas abordés dans ce paragraphe.

Source 1 km 2 km 3 km 4 km 5 km Ste Nathalène Partie amont Partie médiane Partie aval Paysages et occupations du sol Sur les trois premiers kilomètres, le cours du « Merdansou » traverse une vallée occupée par une prairie de fauche d’une centaine de mètre de largeur. La vallée est bordée de hauts coteaux boisés de forêt mixte. Dans la partie aval, le cours d’eau est bordé d’une plaine plus large constituée de parcelles de fauche, de pâture et de culture. Même si la toponymie est quelques fois un peu délicate à définir, le nom de ce cours d’eau ne laisse aucune équivoque quant à son utilisation passée. Il est intéressant de constater qu’en tête de bassin ( au niveau de « Garrigues ») prédomine la prairie à plus de 50 % de l’occupation du sol et la forêt mixte 28 % mais qu’il existe aussi une parcelle de maïs juste à l’aval de la source. Aussi, la valorisation culturale de ce fond de vallée n’est apparemment possible qu’ici, compte tenu de l’étiage très prononcé de cet affluent de l’Enéa. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Le cours d’eau s’encaisse progressivement, et la hauteur des berges passe de 0,5m. en amont pour atteindre progressivement 1,2m. en partie aval.

Pente et sinuosité La pente du « Merdansou » est forte sur les quatre premiers kilomètres (1,2%), et plus douce sur les deux derniers kilomètres (0,5%). La sinuosité du cours est faible.


Largeur Partie amont : 0,5 m. Partie médiane : 1 m. Partie aval : 1,5 m.

Substrat Partie amont : roche mère Partie médiane : gros galets (Quartz) Partie aval : sable

Observations La carte I.G.N. identifie un affluent rive droite au Merdansou, environ trois kilomètres après sa source. Mais il n’en existe aucune trace visible sur le terrain. Au lieu dit « Galmier », sur le coteau de berge droite quasiment à la confluence avec l’Enéa se trouve le camping de « la Palombière » et sa source captée.


LE RUISSEAU DU VEDEL

• Annexe 5


Limites Amont : lavoir au lieu-dit « Les Gouilles » (alt. 130) Aval : à la confluence avec l’Enéa au lieu-dit « Roquemaure » (alt. 103)

Caractéristiques générales Le Vedel est un affluent rive gauche de l’Enéa long de 2,2km.

Paysages et occupations du sol En amont, le paysage dans le bassin versant est particulièrement agricole : nombreuses cultures irriguées par au moins quatre stations de pompage et présence de quatre bâtiments d’élevage. On remarque la présence de noyeraies en tête de bassin, d’un champs de tabac et de quelques parcelles de maïs. En aval, le Vedel présente un tressage important mais la végétation dense à cet endroit interdit tout passage (au niveau du lieu dit « Les Bruyères »). Une source pourrait également alimenter le Vedel (lieu dit « le Peyrat »). On note aussi une structuration assez dense du bâti sur les coteaux (Hameau de « l’Homond », du « Sirey ») avec le développement de nouvelles constructions. Caractéristiques du lit mineur La source du bras principal du Vedel n’a pu être identifiée. Elle paraît être plus en amont que ce qui est indiqué sur la carte IGN. Le lit mineur, très sinueux, présente une largeur d’environ un mètre et un débit relativement constant. Le substrat dominant est du limon. Les berges sont très abruptes et bien entretenues en amont, mais la non gestion de la végétation rivulaire conduit à une situation où le milieu est complètement fermé a l’aval de la route qui coupe le Vedel au niveau du «Moulinot ». On remarque une petite zone très récemment débardée nous laissant découvrir une source alimentant un petit réservoir juste en dessous du lieu dit « Les Bruyères ». Observations Présence d’un élevage de palmipèdes conséquent sur un petit affluent de berge gauche de l’Enéa, situé à environ 500 m en amont du Vedel. Aussi attention pour l’interprétation de la qualité des eaux à ne pas confondre l’incidence de cette « mare aux canards » directement réalisée sur le cours de cet affluent et l’apport éventuel d’une perturbation physico-chimique du Vedel.


LE RUISSEAU DE FARGE

• Annexe 5


Limites Le ruisseau de Farge prend sa source à 115 mètres d’altitude le long du chemin GR 64 A à l’intersection de la route en direction de « Vialard ». Il se jette dans l’Enéa à 80 mètres d’altitude à droite de la D 70, à 100 mètres de « Moulin Neuf ».

Caractéristiques générales Il s’étend sur 1.7 km de long et est orienté ouest/est. Quatre retenues collinaires modifient l’écoulement naturel du cours d’eau. Certaines ont une vocation agricole, d’autres sont utilisées pour la pêche. C’est le dernier affluent de l’Enéa avant sa confluence avec la Dordogne.

Paysages et occupations du sol La rivière traverse successivement des zones de friches, de taillis et des plantations de peupliers. Le niveau d’urbanisation et d’exploitation agricole est très faible. La culture principale est la maïssiculture. Seule une habitation est implantée au-dessus de la source. Caractéristiques du lit mineur

Berges et végétation de berges Les berges ne sont pas entretenues et la quasi totalité du cours d’eau est privée de lumière à cause du développement de la végétation. Cela limite donc la présence de la flore aquatique. La strate arbustive (ronces, taillis) est largement dominante. Un " entretien " excessif a certainement été effectué par les agriculteurs. La strate arborescente n’est présente que sur un tronçon du ruisseau situé entre la cimenterie et la peupleraie.

Pente et sinuosité En partie amont, la pente est importante (8%). Elle devient ensuite plus faible (1.6%).

Faciès d'écoulement La vitesse d’écoulement est relativement lente même au niveau de la source où deux retenues d’eau effacent l’effet de la pente. Le méandrage est nul.

Largeur et profondeur La largeur moyenne du lit mineur est de 0.7 mètres et la profondeur d’eau est constante (environ 5 cm). Le débit à la source est significatif et fait l’objet de deux pompages.


Substrat

Le substratum est calcaire et la granulométrie fine (graviers et sable). L’écoulement est lent surtout dans la partie médiane du cours d’eau. A cet endroit, la rivière est souterraine sur environ 200 mètres. A noter aussi, une expansion de la zone mouillée dans une plantation de peupliers.

Observations

Pompages et rejets Deux pompages sont implantés à la source du ruisseau. L’un est fait directement dans la nappe et est utilisé pour la production d’eau potable. Le deuxième, effectué dans une retenue collinaire juste après la source, permet l’irrigation. Un autre pompage a lieu par une cimenterie, près de la confluence. Les eaux de lavage sont récupérées dans un bassin de décantation. Son efficacité est à vérifier notamment en cas de crues (on observe dans le lit mineur des particules de ciment et des graviers provenant de la centrale à béton).

Autres Une décharge sauvage (pouvant être à l’origine de pollutions) est présente près de la source, en amont du pompage AEP. De plus, à deux endroits, une partie de l’eau s’écoule dans le fossé en bordure de la D 70. L’impact sur la qualité de l’eau pourrait donc être important en cas de déversements de polluants. On remarque aussi à l’aval du captage AEP la réalisation sur le cours d’eau d’un aménagement en béton par lequel passe tout le débit du Vedel. Fermé par des grilles aux deux extrémités, on remarque la présence de poissons (Vairons et quelques petits gardons dont certains sont crevés). L’usage exact de ce vivier reste incertain.


L’ENEA AMONT (A), DE LA SOURCE AU « MOULIN DE LA BORIE »

• Annexe 5


Limites Amont : située dans une prairie de fauche sur la commune de « Proissans », entre deux collines boisées, la source n'est pas réellement définie. Aval : au niveau du château de « la Roussie », toujours sur la commune de « Proissans », en contrebas du « Moulin de la Borie ».

Caractéristiques générales Longueur du tronçon : 3,22 kilomètres. Orientation : la vallée suit un axe Nord-Ouest / Sud-Est. On trouve sur toute la zone de nombreux plans d'eau. L'Enéa est dérivé en aval du viaduc pour créer des bassins d'ornement dans un jardin. Juste en aval du « moulin de la Jamme », un petit affluent se jette dans l'Enéa en berge droite. Mesurant 1.3 Km, on remarque trois plans d’eau installés au fil de l’eau au milieu d’un boisement mixte, l’apport de ce petit affluent est équivalent au débit de l’Enéa. 875 m en aval, à « Ladignac », un deuxième petit affluent de berge droite (source au lieu dit « Le Castanet » et de 0.925 Km de long) conflue avec l’Enéa au « Moulin de Fageat ». Ici, trois plans d'eau sont reliés entre eux, et un en déconnexion. Le ruisseau est également dérivé à plusieurs endroits pour former des canaux d'irrigation (en aval du « Moulin de la Jamme »), qui semble ne plus être utilisés en tant que tel.

Paysages et occupation du sol A partir du « Val d’Ussel » et son gros camping, on remarque la présence de petits hameaux avec « les Campagnoles », « la Bretonnie », « les Poulvelleries », « le Pech de Vidal » et surtout « Proissan ». Ici, l’occupation du sol est surtout composée de prairies, sauf au niveau du « Moulin de la Jamme » où on remarque une parcelle de Maïs de 4 hectards. Un chemin peu ombragé longe le ruisseau en rive gauche, de la source jusqu'au viaduc. Cette partie est bordée à gauche d'une colline boisée, et à droite se développent les pâtures et les parcs des moulins de « Jammes », »Fageat » et « de la Borie ». A noter la présence de deux roselières et de quelques parcelles boisées. En aval des plans d'eau de Ladignac, la végétation de berge est plus dense (parfois inextricable) et la vallée se resserre. Caractéristique du lit mineur

Berges Sur tout le tronçon, les berges en rive droite et rive gauche sont de hauteurs faibles (moins de 1 mètre) et parfois affaissées par le passage du bétail (notamment en limite aval).


Pente et sinuosité

La pente est douce et le tronçon rectiligne. Observations Il existe plusieurs pompages à proximité des plans d'eau de « Ladignac ». L'un d'eux, situé dans une prairie, sert pour l'alimentation en eau potable. Certains points de pompage semblent à l'abandon (en amont du lieu dit « les Campagnoles « ).


L’ENEA AMONT (B), DU « MOULIN DE LA BORIE » JUSQU’AU PONT DE

« SAINTE NATHALENE »

• Annexe 5 Présentation du ruisseau

Limites Amont : « Moulin de la Borie » Aval : pont de « Sainte Nathalène » (juste à l’amont de la confluence du Merdansou)

Caractéristiques générales Longueur : 3.42 km Orientation : Nord-Ouest/Sud-Est Cette potion de l’Enea amont est très complexe et aurait idéalement due être cartographiée au 1/1 000 car elle correspond avec la confluence du Langlade et du Massoulie (« Moulin Pointu ») et est caractérisée par un fort tressage. On remarque la présence d’un troisième petit affluent de berge droite au niveau du « Pech des Iles » et qui conflue en amont du « Moulin de Paille ». Ce petit affluent possède deux retenues dont celle qui est le plus a l’aval est connectée au cours d’eau. L’activité agricole y est très importante tant au niveau de la maïsiculture que des élevages avicoles. On remarque un tressage très important et la présence de 4 moulins (« le Moulin de Paille »,« le Moulin Pointu », « le Moulin de Latour » et « le Moulin de Massaud »). La configuration de la vallée est suffisamment large pour pouvoir y développer une agriculture irriguée ; de nombreux chenaux l’atteste. Les zones bâties, hormis les moulins sont sur les coteaux ainsi que le camping « des Grottes de Roffy ».

Paysages et occupation du sol En amont, la vallée, large d’environ 200 mètres, est occupée essentiellement de pâtures marécageuses et de friches. Les coteaux sont constitués de futaies de feuillus. Ici, on remarque la présence de quelques cultures permanentes, avec deux noyeraies et trois peupleraies.En aval de la confluence du Massoulie et du Langlade, la vallée est plus large et plus plate et on y trouve de grandes parcelles de maïs et des pâtures. Les coteaux sont constitués de futaies de feuillus et on note la présence de pins sur les hauteurs. Le tressage avec les différents moulins montre une intervention humaine ancienne sur cette portion de l’Enèa, et on remarque aussi quelques sources dans la plaine alluviale et sur la frange des coteaux.


Caractéristique du lit mineur

Berges En amont, les berges sont très basses et la végétation de berge est dense. En aval, les berges sont plus hautes (1,5m) et semblent indiquer une intervention régulière mais trop importante.

Pente et sinuosité La pente est forte sur 500 m (2%), puis sur tout le reste du tronçon, elle est beaucoup plus faible (0,6%). La sinuosité est faible. Seuls quelques méandres, plus ou moins naturels, diversifient le cours.

Faciès d’écoulement L’écoulement est rapide en amont. En aval, l’écoulement principal est plutôt lenthique et les chenaux de dérivation sont des biefs lents. Au niveau des moulins, on remarque des ruptures de pentes et quelques petites cascades qui « brassent » l’eau, permettant une oxygénation de l’eau (auto-épuration).

Largeur et profondeur En amont, le cours d’eau (chenal unique), est large de 2m et profond de 0,7m. En aval, le cours d’eau est dévié de nombreuses fois, formant un tressage complexe parfois alimenté par des résurgences (au niveau du « Moulin de Latour »).

Substrat Le substrat est calcaire et la granulométrie composée de sables, de graviers et de limons.

Habitats piscicoles L’habitat salmonicole semble potentiellement plus favorable en amont où la ripisylve correspond à une situation équilibrée.

Observations Une station essence est implantée à proximité du cours d’eau au niveau de « Sainte-Nathalène ».


II.2.2.3 – Synthèse (annexe 6)

L’occupation du sol La surface agricole utile (S.A.U) occupe la moitié des surfaces bordant la rivière. Au moment de l’étude, l’essentiel des parcelles de cultures étaient à nu, ce qui peut entraîner un phénomène d’érosion hivernal. Les boisements, représentent 1/3 de la surface du bassin versant, ils sont surtout composé de feuillus. En comparant la cartographie écologique de l’Enéa 2000 au 1/5000ème à une cartographie effectuée par Gérard GARBAYE de la « Gaule Sarladaise » en 1987, nous avons constaté peu de changements significatifs concernant l’occupation du sol. Les seules modifications notables sont l’augmentation des peupleraies au détriment de la forêt, de Carsac à Ste Nathalène et la disparition des marécages à la confluence au profit d’une plantation de peupliers. La dynamique fluviale Les faciès d’écoulement trouvés sur l’Enéa sont majoritairement lents et la présence de seuils accentue cette tendance. On observe peu de zones de rapides, ni d’ailleurs de zones profondes. La pente est régulière. La granulométrie La granulométrie des fonds de l’Enéa est dominée par des sables et des limons. Les zones de galets sont faibles. De nombreux secteurs présentent des concrétions calcaires. Cette réalité illustre bien les caractéristiques physico-chimique de l’eau de ces rivières. Le carbonate de calcium dissous, précipite à l’air libre. L’importance des secteurs à faible granulométrie (73 %) est également lié à l’érosion des terrains. Cette dernière résulte des pratiques agricoles (terrains nus, terres drainées…) qui amènent au cours d’eau les matières les plus fines. Cette caractéristique va à l’encontre des « intérêts » d’une faune piscicole salmonicole qui préfère les fonds graveleux et perméables. Les berges et la végétation rivulaire 98 % des berges de l’Enéa qui ont été cartographiées sont stables. Ceci s’explique par le caractère lent du cours d’eau qui est peu agressif et par la texture limoneuse et argileuse des berges. La végétation des berges est globalement peu entretenue (74 %). Sur l’ensemble des berges, 26% d’entre elles sont entretenues. Ce pourcentage inclut les jardins et les zones trop coupées aboutissant ultérieurement à des ronciers. Le manque d’entretien ne constitue pas un problème. En revanche, cette situation recoupe des situations différentes allant de zones où les berges ont été rasées et sont colonisées par les ronces à des zones totalement sauvages (plutôt accueillantes pour la faune). Les habitats piscicoles : L’habitat piscicole est paradoxalement difficile à analyser. Cours d’eau classé en 1ère catégorie, l’Enéa abrite principalement des espèces de cyprinidés.


Carte 12 : Localisation des sites de prélèvement retenus


Parmi les problèmes évidents, on peut citer des conditions de milieu peu adaptées aux salmonidés (peu de galets, de zones rapides pour la reproduction…). En effet, sur l’ensemble du lit de l’Enéa cartographié, 8% des fonds sont caractérisés par un écoulement lotique associé à une granulométrie moyenne (graviers, galets, galets grossiers). De plus, la présence de nombreux étangs et seuils perturbe l’habitat et favorise les espèces d’eaux calmes. Il faut souligner que les salmonidés ont peu de chance de trouver dans ce ruisseau de bonne possibilité de reproduction. Néanmoins, si la truite survit dans ce milieu, c’est en partie grâce à la bonne qualité globale des eaux et notamment grâce à leur fraîcheur et leur bonne oxygénation en été. Il est également important de signaler le rôle de l’embouchure de l’Enéa pour la protection des espèces lors de la remontée de la Dordogne.

II.3 – La qualité des eaux du bassin versant de l’Enéa

Les objectifs principaux de ces campagnes d’analyses sont de réaliser une « photographie instantanée » de la qualité des eaux du bassin versant de l’Enéa et dans la mesure du possible, d’identifier l’origine des pollutions mise en évidence.

II.3.1 – Méthodologie utilisée

Trois campagnes de prélèvement ont été réalisées du 6 au 12 octobre 2000. Elles se sont déroulés quelles que soient les conditions climatiques :

• le vendredi 6 octobre : campagne physico-chimique • le samedi 7 octobre : campagne hydrobiologique • le lundi 9 octobre : campagne physico-chimique

Le périmètre d’étude s’étend sur l’ensemble du bassin versant et plus particulièrement sur les cours d’eau de l’Enéa, du Massoulie, du Langlade, du Merdansou, du Védel et du Farge. Quinze sites de prélèvement (carte 12 et annexe 7) ont fait l’objet d’analyses physico-chimiques et deux d’analyses hydrobiologiques. Plusieurs paramètres ont été mesurés ; il s’agit :

• In situ : température de l’air (°C), température de l’eau (°C), conductivité (µs/cm), oxygène dissous (mg/l), taux de saturation en oxygène (%), pH (unité pH), observations visuelles

• En laboratoire : ions ammonium (mg/l), nitrites (mg/l), nitrates (mg/l) et orthophosphates (mg/l)

• Au niveau de la qualité hydrobiologique : réalisation de l’Indice Biologique Global Normalisé

Les paramètres de terrain ont été mesuré à l’aide d’appareil WTW portable et les analyses de laboratoire grâce à un spectrophotomètre de type DR2000 HACH. L’IBGN a été réalisé selon le protocole AFNOR NFT 90-350. Il s’agit d’une méthode basée sur l’étude des invertébrés benthiques du cours d’eau et de leur capacité réactive par rapport à la qualité des eaux.


II.3.2 – Rappel des conditions météorologique et hydrologique

La campagne du 06/10/00 s’est déroulée sous un temps ensoleillé (15 à 22°C) après une période pluvieuse, alors que celle du 09/10/00 a été dominée par un ciel couvert (13 à 16°C). Les débits étudiés précédemment n’ont pas significativement varié entre les deux campagnes. On note, cependant, un débit légèrement plus élevé lors de la deuxième campagne.

II.3.3 – Commentaires et résultats

II.3.3.1 – L’Enéa

II.3.3.1.1 – Les résultats physico-chimiques

Température de l’eau : Les températures sur l’Enéa varient de 13 à 14°C. L’écart observée entre la première et la deuxième campagne s’explique simplement par le fait que les prélèvements lors de la campagne 2 ont été réalisé plus tôt dans la matinée. Les températures augmentent logiquement de l’amont vers l’aval. Elles sont également favorables au développement de la vie aquatique. L’oxygène dissous

Figure 5 : Profil en long de l’oxygène dissous mesuré sur l’Enéa en 2000

L’ensemble des valeurs relevées sont proches de la saturation (entre 80 et 90% de saturation). Les mesures sont homogènes sur tout le cours d’eau et les variations peu importantes. L’oxygène dissous n’apparaît pas comme un facteur limitant la vie aquatique et il ne met pas en évidence de pollutions.

Le pH Le pH relevé reste proche de 8 sur l’ensemble de l’Enéa. Ces valeurs sont normales et dues au contexte géologique très marqué par les calcaires.

6

7

8

9

10

11

12

0,002,004,006,008,0010,0012,0014,00

pK (km)

[O2]

en

mg/

l

C1 : le 6/10/2000 C2 : le 9/10/2000


La conductivité La conductivité est comprise entre 430 et 450 µs/cm. Elle reste constante et régulière sur l’Enéa. Elle est caractéristique du contexte géologique calcaire de l’Enéa. En effet, les roches sédimentaires ont une forte capacité d’échange ce qui confère à l’eau une minéralisation importante. La présence de teneurs importantes en hydrogénocarbonates et calcium provoque un colmatage du fond du cours d’eau par des concrétions calcaires. Les ions ammonium

Figure 6 : Profil en long des ions ammonium mesurés sur l’Enéa en 2000 Le profil en long des concentrations en ions ammonium relevées sur l’Enéa met en évidence deux zones sensibles :

• la source : les concentrations sur le point le plus amont sont les plus élevées (0,12 et 0,05 mg/l). Ceci peut s’expliquer par la présence d’une habitation à une centaine de mètres en amont.

• en aval de la pisciculture (ENEA003b) : un légère hausse lors de la première campagne est observable et peut mettre en évidence un impact ponctuel de la pisciculture.

On ne relève pas d’influence particulier des affluents sur l’Enéa. Les nitrites On observe de faibles concentrations en nitrites (<0.015 mg/l). Elles restent homogènes sur le cours d’eau et il n’y a pas de différence significative entre les deux campagnes sauf au niveau du point ENEA003b correspondant à l’aval d’une pisciculture.

0,00

0,02

0,04

0,06

0,08

0,10

0,12

0,14

0,002,004,006,008,0010,0012,0014,00

pK (km)

[NH

4] e

n m

g/

C1 : le 6/10/00 C2 : le 9/10/00


Les nitrates L’ensemble des teneurs relevées sur l’Enéa est supérieur à 15 mg/l. L’observation du profil en long des nitrates permet de mettre en évidence plusieurs phénomènes :

• une zone amont, de ENEA007 à ENEA005 où les teneurs sont importantes et en augmentation. Cette hausse se produit après l’arrivée de Langlade où les teneurs relevées sont de l’ordre de 22 mg/l. On se situe également dans un secteur où les cultures en bordure de cours d’eau sont importantes,

• une zone où il se produit une baisse des teneurs,

Figure 7 : Profil en long des nitrates mesurés sur l’Enéa en 2000

• une zone aval avec des valeurs moins fortes de l’ordre de 16 -17 mg/l. Dans ce secteur, on observe moins de cultures et plus de prairies au abord du cours d’eau. Les apports en nitrates sont donc moins importants sur cette zone. Néanmoins, les teneurs restent supérieures à 15 mg/l et on observe lors de la première campagne deux pics de concentrations correspondant à l’aval de la pisciculture (ENEA003b) et de Carsac (ENEA001).

Les orthophosphates Les valeurs relevées en orthophosphates sont faibles et varient entre 0 et 0,05 mg/l. Ajoutés aux teneurs relativement importantes en nitrates et à un écoulement faible en période d’étiage, les orthophosphates pourraient favoriser des phénomènes d’eutrophisation sur l’Enéa. Il convient par conséquent de porter une attention particulière à ce paramètre afin qu’elles n’augmentent pas.

6

8

10

12

14

16

18

20

22

02468101214

pK (km)

[NO

3] e

n m

g/

C1 : le 6/10/2000 C2 : le 9/10/2000

avalLanglade

aval Vedel

aval Farge

aval Carsac


II.3.3.1.2 – Les résultats biologiques

Localisation des points Note IBGN Point amont (= ENEA001 des sites de prélèvement physico-chimique)

15/20

Point aval (=sites de mesure de débit aval)

13/20

Tableau 2 : Résultats des IBGN sur l’Enéa Le point amont (note de 15) met en évidence une eau de bonne qualité biologique. Néanmoins, cette note est inférieure à ce que l’on pourrait espérer d’un cours d’eau proche de sa source. Ce résultat ne met pourtant pas en évidence une perturbation du milieu par des pollutions importantes. En effet, elle est simplement due à des habitats peu diversifiés. Le pH basique, ajouté à une forte minéralisation (calcium, hydrogénocarbonates) provoquent un colmatage des blocs par le calcaire réduisant ainsi la disponibilité des habitats pour les macro invertébrés. Le point aval (note de 13) est globalement d’assez bonne qualité. On retrouve le problème du colmatage dû aux concrétions calcaires et à un dépôt vaseux provenant du lessivage des sols. Aucune pollution chimique importante n’a été mise en évidence par cet IBGN puisque les taxons polluo-sensibles sont représentés. De plus, l’indice est relativement bon et ce malgré l’époque de sa réalisation (octobre) et les conditions climatiques (période pluvieuse). Il faut noter que la baisse de la température de l'eau influence le cycle biologique des macro invertébrés qui sont hétérothermes, ce qui peut réduire quantitativement le nombre de taxons et par voie de conséquence, l’IBGN. L’étude réalisée en 1974 par le GREF montre des résultats biologiques sensiblement identiques à ceux trouvés ici. On n'a donc pas de réels bouleversements de la qualité biologique de l'eau depuis 1974.

II.3.3.2 – Les affluents de l’Enéa

Le Langlade et son affluent le Massoulie Le conductivité et le pH sont caractéristiques des cours d’eau situé en zone sédimentaire : conductivité comprise entre 400 et 500 µs/cm et pH aux alentours de 8. Les teneurs en oxygène dissous sont proches de la saturation. Les teneurs en ions ammonium, nitrites et orthophosphates restent faibles et ne mettent pas en évidence de pollutions. En revanche, les concentrations en nitrates sont les plus importantes du bassin (supérieures à 25 mg/l).


Figure 8 : Concentrations en nitrates mesurés sur le Massoulie et le Langlade

Ces valeurs peuvent être dues à la présence de nombreuses cultures de mais en bordure de ces deux cours d’eau. Le recoupement entre les informations relevées lors de la cartographie des affluents et les résultats physico-chimiques montre que tous les points sont situés dans des zones de cultures.

Le Merdansou Lors des deux campagnes de prélèvement, ce cours d’eau connu pour son écoulement intermittent était à sec. Le ruisseau de Vedel L’ensemble des paramètres mesurés in situ ne mettent pas en évidence la présence de pollutions. Les nitrites et orthophosphates sont présents dans une faible proportion. Les concentrations en nitrates sont élevées et varient entre 12 et 26 mg/l comme sur le reste du bassin. En revanche, les teneurs en ions ammonium sont les plus élevées du bassin versant. Ce composé est caractéristique d’une dégradation incomplète de matières organiques. L’origine de ces ions peut être un rejet direct ou la dégradation des végétaux présents dans le cours d’eau à l’endroit du prélèvement.

Figure 9 : Concentrations en ions ammonium sur le Vedel

Le ruisseau du Farge L’ensemble des paramètres mesurés in situ ne mettent pas en évidence la présence de pollutions. En revanche, les teneurs en ions ammonium ajoutés aux nitrates mettent en évidence une zone perturbée. Malgré les investigations de terrain, ce constat est difficilement explicable.

05

101520253035

[NO

3] e

n m

g/l

MAL

A001

MA

SS

001

MA

SS

002

LAN

G00

1C1 : le 6/10/2000 C2 : le 9/10/2000

0,00

0,05

0,10

0,15

0,20

[NH

4] e

n m

g/

Campagne 1 Campagne 2


II.3.3 – La qualité des eaux du bassin de l’Enéa

La qualité physico-chimique des eaux du bassin de l’Enéa a été évaluée en prenant en compte six paramètres (oxygène dissous, taux de saturation en oxygène, ions ammonium, nitrites, nitrates et orthophosphates) qui permettent de juger différentes formes de pollution. Ces paramètres sont analysés en fonction de la grille globale d’appréciation de la qualité des eaux de l’Agence de l’Eau Adour-Garonne. La classe de qualité physico-chimique résulte de la prise en compte du paramètre le plus déclassant. La température, le pH et la conductivité étant liés aux évènements météorologiques et aux caractéristiques hydrogéologiques, ces paramètres et leurs analyses ont été mis de côté afin d’obtenir une bonne image de la qualité des eaux du bassin. La qualité des eaux de l’Enéa est classée bonne au cours des deux campagnes d’analyse (carte 13). Le paramètre déclassant est dans 99% des cas les nitrates. En revanche, la qualité des affluents de l’Enéa est plutôt passable puisque 60% des points sont déclassés en qualité 2. Sur les quinze sites de prélèvement suivi, il est possible de considérer que quatre d’entre eux présentent des signes de pollution puisqu’il y a sur ces points une convergence entre les paramètres nitrates et ions ammonium. Il s’agit :

• du site ENEA005 situé en aval du Langlade • du site ENEA003b situé en aval de la pisciculture et du camping • du site MASS001 point amont sur le Massoulie • du site VEDE001 point en amont de la confluence avec l’Enéa sur le Vedel

Sur l’ensemble des points, les teneurs en nitrates sont élevées comparées à d’autres cours d’eau du bassin. En effet, les concentrations dépassent rarement les 5 mg/l sur la Dordogne. L’étude réalisée par le CEMAGREF en 1974 sur l’Enéa montre des résultats identiques à ceux de la présente étude sauf pour les nitrates. En effet, les valeurs rencontrées à l’époque était 2,5 fois moins importantes qu’aujourd’hui. Plusieurs sources potentielles de nitrates peuvent être envisagées que le bassin :

• des sources agricoles : fertilisants (drainage et infiltration provoquant un écoulement continu dans le cours d’eau), élevages hors-sol (veaux, porcs, volailles grasses)

• des sources domestiques : campings, village vacances avec doublement de la population l’été


Carte 13 : La qualité physico-chimique du bassin versant de l’Enéa


L’Enéa est en relation directe avec les eaux souterraines de part la nature karstique des sous sols et les teneurs relevées par ANTEA lors de son étude « Sensibilité des eaux souterraines et superficielles du bassin versant de l’Enéa aux pollutions agricoles » étaient de l’ordre de 30 mg/l voire plus. Ce constat peut expliquer également les teneurs en nitrates des eaux de surface. Ce constat a d’ailleurs conduit les autorités à classer certaines communes de ce secteur en zone vulnérable aux nitrates dont le bassin amont de l’Enéa. Les pollutions ponctuelles mises en évidence par les pics en ammonium peuvent, quant à elles, être dues au lessivage des sols et aux rejets ponctuels des habitations, de la pisciculture ou des élevages. Nous pouvons visiblement craindre d’être sur ce cours d’eau dans un processus d’eutrophisation, favorisé par les teneurs en nitrates élevées, la présence de phosphore et le débit faible en étiage. La concentration en orthophosphates et les conditions favorables telles que le déséquilibre du rapport N/P suffiraient au développement des algues et à la désoxygénation de l’hydrosystème. Ceci ramène au problème de l’entretien des berges, puisque l’ombre est un facteur limitant de l’eutrophisation (réduction des capacités photosynthétiques) au même titre que la vitesse d’écoulement le brassage de l’eau et les nombreux travaux visant à réouvrir le cours d’eau.


CHAPITRE 3 : CONCLUSION GENERALE


Les différentes investigations menées sur le bassin et les rencontres avec les acteurs locaux ont permis de mettre en évidence plusieurs enjeux de gestion sur le bassin. La gestion de l’espace rivière : Les berges de l’Enéa sont globalement stables. Ceci s’explique par le caractère peu dynamique de la rivière (faciès d’écoulement lent, granulométrie fine…). En matière d’entretien, les berges de l’Enéa sont globalement peu entretenues mais ce qui est le plus marquant, c’est qu’il existe une grande disparité dans cet entretien. En effet, on observe, sur certaines zones du cours d’eau, une prolifération des ronciers indiquant que la végétation précédente (arbustes, arbres…) a été rasée. Cet entretien est visiblement trop important par endroit alors qu’il est totalement absent sur d’autres secteurs. La Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA) intervient notamment dans l’entretient des berges et des lisières de bois à la demande des agriculteurs, des particuliers, des associations de pêche, moyennant contrepartie financière. Elle réalise chaque année l’entretien d’une partie du cours de l’Enéa. Les travaux réalisés par les agriculteurs et les représentants de l’association de pêche de Sarlat permettent une valorisation des terres agricoles et une facilitation des accès aux berges. Il est, cependant, regrettable que les tailles soient massives et trop radicales. Ceci aboutit à produire rapidement une végétation essentiellement constituée de ronciers en bordure du cours d’eau. Afin de continuer à mener ces opérations d’entretien, il serait souhaitable que les agriculteurs, les pêcheurs et la CUMA adoptent des méthodes d’entretien plus douces qui pourraient leur être présentées lors de sessions de formation. La gestion piscicole : La cartographie écologique réalisée entre Sainte-Nathalène et Carsac-Aillac met en évidence un cours d’eau au faciès d’écoulement lent et à la granulométrie fine. Bien qu’il soit classé en première catégorie piscicole, l’Enéa ne possèdent pas les caractéristiques d’un cours d’eau salmonicole. En effet, ces espèces préfèrent les zones rapides avec un fond de granulométrie moyenne (graviers, galets, galets grossiers). De plus, la présence de nombreux étangs et seuils perturbe l’habitat et favorise les espèces d’eaux calmes. L’Enéa subit une forte pression de pêche résultant de l’attente des adhérents de l’AAPPMA (association de pêcheurs de Sarlat). Chaque année, plus de 150 kg de grosses truites sont déversées dans l’Enéa, une quinzaine de jours avant l’ouverture de la pêches (entre le 8 et le 16 Mars), en 5 ou 6 points du cours d’eau, de l’embouchure jusqu’à Sainte-Nathalène.


La plupart de truites relâchées sont prises dans le mois qui suit, les autres redescendant dans la Dordogne sans que la libre circulation puisse se faire dans l’autre sens : les moulins et les seuils de la partie inférieure du cours d’eau gênant ou empêchant la remonté du poisson en période d’étiage. Après le pic d’affluence du mois de Mars, les pêcheurs puisent dans le potentiel naturel du cours d’eau, qui est limité par sa nature et ses caractéristiques (faciès, peu d’habitat, substrat..). Depuis ces dernières années, les pêcheurs signalent une mutation négative du cours d’eau avec un appauvrissement en poissons et un changement des espèces piscicoles. Plusieurs hypothèses peuvent être formulées pour expliquer ce changement :

• les curages de l’Enéa sur certaines parties du cours d’eau (essentiellement entre Carsac et Sainte Nathalène) et les recalibrages ou les détournements d’affluents (Mansoulie) ont conduit à une évolution du biotope et à une diminution des espèces typiques des zones salmonicoles,

• les coupes franches de végétations arbustives et herbacées ont réduit la valeur des habitats et les apports nutritifs nécessaires au développement de la vie piscicole (facilitation de l’accès aux berges, valorisation et augmentation de surface des terre agricoles),

• l’introduction volontaire ou non d’autres espèces de poissons par les piscicultures, les étangs adjacents et les alevinages a perturbé les populations en place.

La gestion qualitative de la ressource Les résultats « hydrologiques » et les caractéristiques géologiques du secteur (système karstique) mettent en évidence une alimentation de l’Enéa par les eaux souterraines. L’augmentation rapide des débits à la suite de pluies importantes met également en évidence un transit rapide des eaux que ce soit au niveau des cours d’eau ou des eaux souterraines. Les eaux du bassin vont donc avoir une sensibilité particulière aux pollutions diffuses et accidentelles puisque ces dernières seront rapidement drainées vers les cours d’eau. Les différents résultats obtenues sur ce bassin mettent en évidence des eaux qui sont globalement de bonne qualité. Néanmoins, d’importantes teneurs en nitrates (entre 14 et 30 mg/l) ont été relevées sur l’ensemble des cours d’eau du bassin. Ces teneurs peuvent mettre en évidence l’influence des activités agricoles sur la qualité des eaux de surface mais quand elles sont couplées à des ions ammonium une pollution plutôt d’origine urbaine. Le classement d’une partie du bassin versant en zone vulnérable confirme cette vulnérabilité aux nitrates. Ces nitrates peuvent provenir d’un part des fertilisants mais également des effluents d’élevage ou encore des rejets urbains (communes, campings…).


Afin de réduire les apports d’origine agricole, la Chambre d’Agriculture de la Dordogne à Sarlat (CRDA) mène depuis plusieurs années un gros travail d’information et de conseil auprès des agriculteurs dans le cadre de l’opération « Ferti-mieux ». Cette action s’inscrit dans le cadre des mesures agro-environnementales financées par l’Etat et la CEE, auxquelles s’ajoutent les fonds de gestions d’espace rural FGER. L’opération ferti-mieux a permis :

• l’organisation de journées d’information et de formation des agriculteurs • l’édition de plaquettes • des essais d’engrais et des analyses d’effluents • la création de plan d’épandage • la plantation de reygrass permettant une fixation des nitrates et des terres

après coupe des céréales et une limitation des apports d’engrais par la suite. La Chambre d’Agriculture engage également des actions spécifiques dans le cadre du classement en zone vulnérable. De plus, elle envisage de mettre en place une collecte des effluents des élevages hors sol et un traitement sur une plate-forme de compostage. Cette dernière associera des déchets végétaux, de boues de STEP, l’effluent brute des élevages et des fraction fermentescibles d’ordures ménagères. Sur la base de l’expérience de ce compostage (plate forme terminée en 2001), la Chambre d’Agriculture envisage ensuite un stockage et un traitement collectif à l’échelle du Sarladais. En ce qui concerne les pollutions d’origine domestiques, certaines communes du bassin se sont engagées dans un Schéma Directeur d’Assainissement. En effet, le Syndicat Intercommunal pour le Développement Economique de la Vallée de l’Enéa (SIDEVE) suit avec attention le projet du Schéma Directeur d’Assainissement des communes de Proissans, de Sainte Nathalène, de Prats de Carlux et de Saint Vincent le Paluel. Ce dernier permettra aux communes concernée de planifier leurs travaux et privilégier les techniques d’assainissement mixtes : collectifs, semi-collectifs, individuel, en fonction de la configuration des sites à épurer. La commune de Carsac-Aillac a prévu d’étendre son réseau d’assainissement afin d’augmenter le taux de raccordement à la station d’épuration. Au niveau de l’assainissement des campings, le Syndicats d’Hôtellerie de Plein Air a réalisé une étude sur l’assainissement et les économies d’eau des hôtelleries de plein air. Cette dernière devrait permettre de négocier avec l’Agence de l’Eau Adour-Garonne un accord de branche afin de mettre aux normes l’assainissement des campings, de réaliser de nouveaux traitements… et de créer un poste de techniciens-conseillers en matière d’assainissement pour les professionnels. Le patrimoine naturel et bâti Le bassin de l’Enéa présente des atouts touristiques reconnus qui s’appuient à la fois sur le patrimoine culturel (châteaux, églises...), sur le patrimoine naturel (paysage, zone remarquable...) et sur le caractère rural du bassin (accueil à la ferme, hôtellerie de plein air, produits de ferme...).


Son intérêt a été mis en évidence plus récemment, à travers l’action d’une association « Les amis de l’Enéa », à qui l’on doit le classement de la vallée aux bâtiment de France. Si la motivation première de cette association se portait sur la préservation du patrimoine bâti, cette initiative a également permis par extension, une prise de conscience collective sur l’intérêt de la sauvegarde du patrimoine naturel et du cours d’eau en particulier. En effet, ce bassin abrite des milieux naturels remarquables et a été désigné comme une zone potentielle NATURA 2000 (coteaux calcaires de Proissans, Sainte Nathalène et Saint Vincent le Paluel). La démarche NATURA 2000 nécessitera la réalisation d’un état des lieux et la définition d’orientation de gestion en concertation avec les usagers. Ces quatre enjeux de gestion pourront faire l’objet de débat entre gestionnaires, acteurs locaux, élus, usagers et riverains de la vallée. Différentes voies de travail pourront ainsi être envisagé dans le but commun de restaurer la vallée de l’Enéa et de réunir autour d’elle l’ensemble de la population riveraine.


Liste des illustrations

Carte 1 : Situation du bassin versant de l’Enéa et présentation administrative .......... 6 Carte 2 : Géologie simplifiée du bassin de l’Enéa ...................................................... 8 Carte 3 : Les milieux naturels remarquables du bassin de l’Enéa ............................ 10 Carte 4 : Occupation du sol du bassin ...................................................................... 12 Carte 5 : Le bassin de l’Enéa : démographie et habitat ............................................ 14 Carte 6 : L’agriculture pratiquée dans le bassin de l’Enéa ........................................ 16 Carte 7 : Les prélèvements en eau dans le bassin de l’Enéa : volume et répartition 18 Carte 8 : Localisation des sites de mesures de débits .............................................. 26 Carte 9 : Localisation des cours d’eau étudiés et des méthodes employées............ 32 Carte 10 : Localisation des six tronçons ................................................................... 34 Carte 11 : Localisation des affluents étudiés et faisant l’objet d’une description ...... 48 Carte 12 : Localisation des sites de prélèvement retenus ........................................ 64 Carte 13 : La qualité physico-chimique du bassin versant de l’Enéa ........................ 72 Figure 1 : Profil en long de l’Enéa ............................................................................... 8 Figure 2 : Profil en long du Merdansou ..................................................................... 11 Figure 3 : Les débits mesurés sur l’Enéa le 6 et 9 octobre 2000 .............................. 29 Figure 4 : Suivi hydrologique journalier à l’exutoire .................................................. 30 Figure 5 : Profil en long de l’oxygène dissous mesuré sur l’Enéa en 2000 ............... 66 Figure 6 : Profil en long des ions ammonium mesurés sur l’Enéa en 2000 .............. 67 Figure 7 : Profil en long des nitrates mesurés sur l’Enéa en 2000 ............................ 68 Figure 8 : Concentrations en nitrates mesurés sur le Massoulie et le Langlade ....... 70 Figure 9 : Concentrations en ions ammonium sur le Vedel ...................................... 70 Tableau 1 : Organisation de la manipulation de mesure de débit ............................. 28 Tableau 2 : Résultats des IBGN sur l’Enéa .............................................................. 69


Annexes

Annexe 1 : Les Zones Naturels d’Intérêts Ecologiques, Faunistiques et Floristiques Annexe 2 : La cartographies de l’occupation du sol Annexe 3 : La cartographie écologique au 1/1000ième Annexe 4 : Cartographies écologiques de l’Enéa aval Annexe 5 : Bassin versant de l’Enéa : occupation du sol par tronçons de vallée Annexe 6 : Exploitation des données cartographiques : résultats et synthèse Annexe 7 : Localisation et description des sites de prélèvements retenus pour l’étude

le bassin versant de l’enéa diagnostic et enjeux

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