le journal · 2012. 8. 1. · chaque occurrence, la division surveillance de l’espace oriente les...

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Publication du Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes. juillet 2012 LE JOURNAL dispositif particulier de sûreté aérienne SOMMAIRE MOT DU COMDAOA Ce numéro de Zone Ops est consacré à la mission de sûreté aérienne. C’est la mission principale du CDAOA qui veille en permanence sur le ciel de France et ses approches. De jour comme de nuit, tout au long de l’année, des hommes et des femmes en assurent les différents volets, de la détection à l’intervention. Ce sont des experts, des professionnels parfaitement entraînés. Ils sont au cœur de l’efficacité de notre système de défense aérienne et sont les garants de sa réactivité. Cet été, deux événements particuliers de sûreté aérienne se rajouteront au dispositif permanent : le 14 juillet, puis le soutien au Jeux olympiques et paralympiques de Londres. Pour la première fois cette année, le système sol-air «Mamba» et le drone Harphang seront intégrés au dispositif mis en place pour les cérémonies du 14 Juillet. A leurs côtés, fortement sollicités toute l’année pour la surveillance de Paris et de ses environs, l’escadron d’hélicoptères « Parisis» et ses Fennecs fait l’objet d’un focus dans ce numéro. En cette période, le nombre de vols d’avions légers et de tourisme au dessus de notre territoire est à son maximum. Les moyens que nous mettons en œuvre sont là pour leur porter assistance mais aussi leur rappeler les règles de survol en cas d’infraction. C’est le dossier spécial de ce Zone OPS. Bonne lecture et bons congés d’été. Général de corps aérien Antoine Noguier Dans le cadre des cérémonies du 14 juillet à Paris, le CDAOA met en place, sur directives du Premier Ministre, un Dispositif Particulier de Sûreté Aérienne. Destiné à renforcer les capacités permanentes de détection et d’intervention, il verra la mise à contribution de moyens complémentaires interarmées variés. Pour la détection, un réseau de guetteurs à vue sera déployé ; de plus, un drone Harfang survolera la région parisienne, apportant un appréciable complément de détection visuelle. Les moyens actifs d’intervention, au-delà des habituels chasseurs et hélicoptères armés, incluront des avions Epsilon utilisés comme guet aérien. En ultime recours, des moyens sol- air seront répartis autour de la capitale, avec le premier déploiement opérationnel du système «Mamba». LA SÛRETÉ AÉRIENNE Dossier 1 A c t u a l i t é P 1 D o s s i e r P 3 - 4 La Sûreté aérienne U n i t é P 6 le «Parisis» E s p a c e P 6 La protection des moyens spatiaux D o s s i e r P 5 assistance en vol & PolAir A g e n d a P 6 Enfin, la chaîne d’engagement permanente sera complétée par une Cellule de Coordination de l’Activité Aérienne (C2A2) destinée à informer, dans les plus brefs délais, les autorités préfectorales de tout évènement aérien. 14 Juillet L a parole au GCS P 2

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Page 1: LE JOURNAL · 2012. 8. 1. · chaque occurrence, la division surveillance de l’espace oriente les radars SATAM pour acquérir des mesures supplémentaires, d’un plus haut degré

Publication du Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes.

juillet 2012

LE JO

URNA

L

dispositif particulier de sûreté aérienne

Directeur de publication : Général de corps aérien Antoine NOGUIER, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennesRédacteurs : GDA Thierry CASPAR FILLE-LAMBIE, Adjudant Denis DURUY, Commandant Thierry CATTANEO, Capitaine Sylvain LEGER

Conception graphique / Infographies : Major Patrick MARTIN, Sergent-chef Yoann RANNOUPhotographies : SIRPA-Air, BA107, BA942, ECPAD, BA 279

La protection des moyens spatiaux

Agenda 2012

L’Escadron hélicoptère 3/67 «PARISIS»

SOMMAIREMOT DU COMDAOA

Ce numéro de Zone Ops est consacré à la mission de sûreté aérienne. C’est la mission principale du CDAOA qui veille en permanence sur le ciel de France et ses approches. De jour comme de nuit, tout au long de l’année, des hommes et des femmes en assurent les différents volets, de la détection à l’intervention. Ce sont des experts, des professionnels parfaitement entraînés. Ils sont au cœur de l’efficacité de notre système de défense aérienne et sont les garants de sa réactivité.

Cet été, deux événements particuliers de sûreté

aérienne se rajouteront au dispositif permanent : le 14 juillet, puis le soutien au Jeux olympiques et paralympiques de Londres. Pour la première fois cette année, le système sol-air «Mamba» et le drone Harphang seront intégrés au dispositif mis en place pour les cérémonies du 14 Juillet. A leurs côtés, fortement sollicités toute l’année pour la surveillance de Paris et de ses environs, l’escadron d’hélicoptères « Parisis» et ses Fennecs fait l’objet d’un focus dans ce numéro.

En cette période, le nombre de vols d’avions légers et de tourisme au dessus de

notre territoire est à son maximum. Les moyens que nous mettons en œuvre sont là pour leur porter assistance mais aussi leur rappeler les règles de survol en cas d’infraction. C’est le dossier spécial de ce Zone OPS.

Bonne lecture et bons congés d’été.

Général de corps aérien Antoine Noguier

Dans le cadre des cérémonies du 14 juillet à Paris, le CDAOA met en place, sur directives du Premier Ministre, un Dispositif Particulier de Sûreté Aérienne.

Destiné à renforcer les capacités permanentes de détection et d’intervention, il verra la mise à contribution de moyens complémentaires interarmées variés.

Pour la détection, un réseau de guetteurs à vue sera déployé ; de plus, un

drone Harfang survolera la région parisienne, apportant un appréciable complément de détection visuelle.

Les moyens actifs d’intervention, au-delà des habituels chasseurs et hélicoptères armés, incluront des avions Epsilon utilisés comme guet aérien.

En ultime recours, des moyens sol-air seront répartis autour de la capitale, avec le premier déploiement opérationnel du système «Mamba».

Pour un satellite, quelle que soit son orbite, le danger qui prédomine est l’entrée en collision avec un autre objet spatial. Les orbites basses sont si congestionnées que les satellites défense opérés par le CNES sont menacés plusieurs fois par mois.

Pour assurer sa mission de surveillance de l’espace, le CDAOA dispose de moyens participant à la détection de ces dangers. Les données radar issues de GRAVES sont en particulier exploitées par le Centre d’Orbitographie Opérationnelle du CNES pour émettre des alertes « collision ». À chaque occurrence, la division surveillance de l’espace oriente les radars SATAM pour acquérir des mesures supplémentaires, d’un plus haut degré de précision. Dés

lors, le risque de collision est estimé finement afin de fournir à l’opérateur tous les éléments nécessaires à la décision de manœuvrer pour éviter une éventuelle catastrophe.

Pour les risques de collision avec des débris de taille inférieure au pouvoir de détection de GRAVES, la France à recours, sous protocole, aux messages d’alertes en provenance du JSpOC (Joint Space Operational Center) des États-Unis. Conçu pour surveiller l’arsenalisation de l’espace et soutenir les opérations, GRAVES

ne comblera pas ces lacunes ; ce vide capacitaire sera traité par son successeur en 2025.

LA SÛRETÉ

AÉRIENNE

Dossier

16

7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, les hélicoptères AS 555 Fennec de l’escadron d’hélicoptères (EH) 3/67 « Parisis » , sont prêts à intervenir.

Cette unité du commandement des forces aériennes met en œuvre quotidiennement, au profit de la posture permanente de sûreté, deux hélicoptères à Villacoublay et un troisième sur la base aérienne de Saint Dizier.

Équipés d’une caméra thermique et embarquant des tireurs d’élite, leur emploi est subordonné aux ordres de la haute autorité de défense aérienne. Les équipages sont formés pour réaliser toutes les mesures actives de sûreté aérienne : identification, voire contrainte sur un aéronef lent évoluant à basse altitude. Conformément aux instructions du Premier ministre, ces mesures

peuvent aller jusqu’à l’emploi de la force.

L’escadron est également sollicité pour des dispositifs particuliers de sûreté aérienne. Ces mesures sont prises lors d’évènements ponctuels nécessitant une protection renforcée, comme un sommet rassemblant de nombreux chefs d’État type G8.

O u t r e sa mission de protection de l’espace aérien, l’EH 3/67 intervient également p o u r porter assistance aux aéronefs en situation d’urgence.

L’hélicoptère complète efficacement l’action des avions de chasse dans un domaine de vol si particulier. Maillon essentiel de la chaîne de la défense aérienne, l’EH 3/67 « Parisis » participe à chaque instant à la garantie de la sûreté de l’espace aérien français.

A c t u a l i t é P 1

D o s s i e r P 3 - 4

La Sûreté aérienne

U n i t é P 6

le «Parisis»

E s p a c e P 6

La protection des moyens spatiaux

D o s s i e r P 5

assistance en vol & PolAir

A g e n d a P 6

Enfin, la chaîne d’engagement permanente sera complétée par une Cellule de Coordination de l’Activité Aérienne (C2A2) destinée à informer, dans les plus brefs délais, les autorités préfectorales de tout évènement aérien.

14Juillet

24 juin : Journée de la base aérienne à Evreux01 juillet : Journée de la base aérienne à Avord09 au 27 juillet: Exercice OTAN Precise Response à Suffield (Canada)

14 juillet : Fête nationale - Défilé aérien15 au 25 octobre : Exercice AIREX - BAPEX - VOLCANEX

RADAR GRAVES

L a parole au GCS P 2

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Assistance en vol & PolAir

Le général de brigade aérienne Hervé Rameau est à la tête de la brigade aérienne des opérations située à Lyon, dont fait partie le centre national des opérations aériennes (CNOA). Cet organisme est au cœur des dispositifs mis en place dans les procédures d’assistance en vol et de police du ciel.

Avec une dizaine d’interventions par an, l’assistance en vol est une mission qui reste relativement méconnue du public. Quelles en sont les modalités de déclenchement ?

Compte tenu de ses responsabilités au sein du dispositif de la posture permanente de sûreté, le CNOA est connecté en permanence avec les systèmes de surveillance et de contrôle aérien, qu’ils soient militaires ou civils. Ceci garantit une remontée rapide de l’information vers la Haute Autorité de Défense Aérienne (HADA) dès lors qu’un appareil est en difficulté.

Lorsqu’une situation de cette nature se produit, une proposition d’assistance est spontanément proposée par le CNOA sous l’autorité de la HADA, même si le pilote n’en fait pas lui-même la demande.

L’aide est tout d’abord apportée par radio via le contrôle aérien. Cependant, lorsque le contact radio est interrompu suite à une panne ou que l’assistance radio s’avère insuffisante, l’intervention d’un aéronef militaire, seul à offrir l’expertise et la réactivité requises pour une

assistance en vol, devient nécessaire. Le CNOA fait alors appel à un appareil de la permanence opérationnelle ou tout autre avion de l’armée de l’air en cours de mission et procède à une interception. Le pilote entame alors un dialogue avec l’appareil en difficulté, soit par radio si elle est fonctionnelle, soit par signes standardisés de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale. Grâce à cela, l’avion sera en mesure d’être redirigé vers le terrain d’atterrissage le plus proche ou le plus adapté selon les circonstances.

Ce type d’actions se rapproche-t-il de celles que l’on peut appliquer lors des mesures POLAIR ?

Le point commun est le dispositif dédié à la PPS sous l’autorité de la HADA. Mais il faut bien comprendre le but des mesures POLAIR : elles permettent d’assurer la continuité au sol des opérations de police débutées dans les airs. Ainsi, les mesures POLAIR s’inscrivent au cœur de la sûreté aérienne avec une notion de coercition éventuelle, ce qui n’est pas le cas lors d’une assistance en vol qui relève de la sécurité aérienne.

Le processus est enclenché par l’occurrence d’une infraction commise par un aéronef.

Quand, par exemple, une pénétration de zone interdite est constatée, elle est immédiatement signalée au CNOA qui est au cœur de la remontée de l’information, rappelons le.

La HADA va alors prendre la décision de déclencher une mesure POLAIR et apprécier son niveau de graduation (de 1 à 7) en fonction de la gravité de l’infraction.

Les services de la Police nationale et de la Gendarmerie sont immédiatement avertis et sont dirigés vers le terrain de destination de l’appareil en infraction ou le terrain d’arraisonnement si telle est la décision de la HADA. Ils procèdent alors, sous l’autorité de la HADA, à l’interpellation de l’équipage et à toutes les mesures jugées appropriées. Dans un deuxième temps, une procédure judiciaire vient conclure l’évènement.

Dans ces évènements, la coordination permanente avec le contrôle aérien civil, la Police nationale, la Gendarmerie et les Douanes est essentielle. C’est pourquoi une cellule interministérielle, regroupant des représentants de ces quatre entités, fait partie intégrante du CNOA. Elle garantit notamment une réponse permanente et réactive lors de ce type d’opérations.

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La parole au Général Commandant en Second

Depuis quelques minutes, tous les aéronefs sont dans leurs attentes, la reconnaissance météo m’a permis de choisir la configuration du défilé, le Président de la République vient de s’asseoir dans la tribune, place de la Concorde l’animation commence, tout est prêt. Je donne le signal du départ au soprano chargé de transmettre mes ordres sur les ondes. « for all aircraft, Hotel one is 10,31 minutes, 40 seconds ». Cette phrase retentit sur la fréquence d’ « Etoile », le poste de commandement du défilé aérien situé sur le toit de l’arc de triomphe. A tour de rôle et selon un ordre bien défini, chaque leader de formation collationne l’information. A partir de ce moment là, je sais qu’il ne nous reste qu’une douzaine de minutes avant que la Patrouille de France ne déroule son tapis tricolore pour les aéronefs du défilé aérien du 14 juillet, au dessus de la plus belle avenue de monde. J’imagine dans les cockpits des avions et des hélicoptères, les pilotes et les navigateurs, affinant et comparant leurs calculs pour passer au dessus de la tribune à l’heure précise qui leur a été fixée. Le moment crucial, c’est la rejointe de l’axe du défilé après avoir quitté les circuits d’attente assignés à chaque formation. Un peu d’avance ou de retard, et la marge de séparation entre deux formations devient trop faible pour garantir la sécurité. Les équipages n’ont guère le choix : être à l’heure, où retourner dans l’attente, si j’estime que c’est trop juste. Je sais donc, avec mon équipe, que nous n’allons avoir que quelques secondes pour prendre des décisions : montrer l’ensemble des capacités des forces aériennes françaises tout en garantissant la sécurité au dessus de la capitale, nous non plus nous n’avons guère le choix. Mais nous sommes sereins : la partition a déjà été jouée, les instrumentistes ont tous du talent, quelque soit les

orchestres dont ils proviennent et la répétition générale s’est bien passée. Sereins car confiants, mais non moins vigilants.

Le défilé aérien du 14 juillet, c’est comme un orchestre de circonstance que l’on rassemblerait tous les ans pour une occasion exceptionnelle. Les instrumentistes tournent, mais la partition change peu, même si on la revisite chaque année au gré des thèmes choisis. Pour 2012, il s’agit de mettre en valeur certaines unités des Forces Aériennes Françaises Libres créées il y a 70 ans et de rappeler les opérations de l’année écoulée, avec un point d’orgue pour Harmattan. Un box intervention rappelle que les avions de la Marine et de l’Armée de l’air ont conduit, aux côtés de nos camarades britanniques, des missions communes au-dessus de la Lybie. Les hélicoptères des armées de terre et de l’air, défilent dans des formations tactiques rappelant la nature des engagements qu’ils ont menés ensemble en Côte d’Ivoire, en Afghanistan et en Lybie. Le producteur, le gouverneur militaire de Paris et le chef d’orchestre, le directeur du défilé aérien, se sont mis d’accord très tôt sur la composition des tableaux. L’équipe de direction a pu ainsi modifier ce qui devait l’être, intégrer les enseignements de l’an passé pour produire un nouvel ordre d’opérations (la partition) et le transmettre aux équipages et aux contrôleurs afin qu’ils se l’approprient, jusqu’à le connaître presque par cœur. Durant ce temps, l’équipe technique travaillait à établir les communications entre le directeur et les équipages, indispensables à la réalisation et à la sécurité. Tous les aéronefs doivent pouvoir communiquer avec le PC « Etoile », malgré leur faible altitude et la distance. Pour assurer, on utilise l’E3F, déployé dans la cadre de la mission de sûreté aérienne, comme relais radio. Ces communications ont été testées de nombreuses fois ces dernières semaines. Elles vont permettre de transmettre les décisions, notamment celles liées aux conditions météorologiques : au fur et à mesure que le plafond et la visibilité faibliront, on passera d’un orchestre symphonique à un orchestre de chambre, pour terminer éventuellement sur un quatuor. Mais elles permettent, aussi et surtout, aux pilotes de transmettre toute information liée à l’exécution ou à la sécurité. Le chef d’orchestre ne pouvant voir ses instrumentistes, il doit au moins pouvoir leur transmettre les changements d’interprétation dictés par les circonstances.

Face à moi, derrière l’arche de la Défense, je commence à percevoir les Alpha-jets tricolores de la Patrouille de France. Derrière moi, sur les Champs Elysées, le public, arrivé tôt ce matin, ne les voit pas encore, mais il les sent. Il sait que, dans un instant la magie va se reproduire. Les avions d’abord, les hélicoptères ensuite, vont exécuter la partition dans un tempo majestueux pour montrer, une fois encore, la rigueur et la perfection dans l’exécution des aviateurs des Armées françaises et de leurs camarades du ministère de l’intérieur, sous les yeux émerveillés des petits et des grands. En les regardant passer au-dessus de moi, aussi ému que la première fois que je vis un Mirage IIIC dans la campagne bourguignonne, je rends hommage à tous ceux qui ont œuvré depuis de longs mois à cette réussite. Je pense aux mécaniciens qui, tôt ce matin, ont préparé les avions, aux contrôleurs qui, à l’instant présent, les suivent et s’apprêtent à les guider vers leurs bases, où d’autres, de toutes spécialités, les attendent pour les recevoir, les protéger et les sécuriser jusqu’au bout. Avec le même professionnalisme, tous les jours, au dessus du territoire national, ou sous tous les cieux du monde, ces mêmes aviateurs font la fierté des Ailes françaises en portant assistance à leurs concitoyens, en assurant leur sécurité et en les défendant. Ce matin, rassemblée à Paris ou derrière un poste de télévision, la Nation leur rend hommage. Ils le méritent tous.

Général de division aérienne Thierry CASPAR-FILLE-LAMBIEDirecteur du défilé aérien pour le 14 juillet 2012 2

14Juillet

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détectionHADA

PO Chasse & Hélico

Coopération

La Sûreté Aérienne

Le 26 novembre 1958, Charles de Gaulle, alors Président du Conseil, ordonnait aux instances militaires d’autoriser, en temps de paix, l’ouverture du feu par des avions militaires sur tout appareil qui n’obtempèrerait pas aux sommations règlementaires. Cette date a marqué le renouveau de la défense aérienne française, créée en 1945.

Depuis la prise d’otages dans un avion d’Air France à Marseille en 1994 jusqu’au drame du World Trade Center à New York en 2001, notre système de défense a du s’adapter et évoluer pour faire face à ces menaces nouvelles et changeantes.

Tout aéronef, c’est-à-dire tout objet volant, doit donc être clairement identifié pour ne pas être considéré comme potentiellement menaçant. Avec l’augmentation de la densité du trafic aérien, la défense aérienne agit en véritable police du ciel pour faire de la prévention, porter assistance ou protéger des sites sensibles.

Directement placée sous la responsabilité du Premier ministre, la mission de sûreté aérienne est dévolue au commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) qui assure la permanence de la souveraineté de l’espace aérien français. Compte tenu de la vitesse des appareils, la rapidité d’exécution est primordiale. Une chaîne décisionnelle courte favorise la coordination des acteurs de la défense aérienne et garantit des temps de réaction très brefs, pour agir avec la plus grande efficacité. De la détection à l’intervention, 1000 aviateurs mettent quotidiennement en œuvre les moyens de l’armée de l’air au profit de cette mission destinée à assurer la sécurité de nos concitoyens.

En sa qualité de haute autorité de défense aérienne (HADA), le commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes est directement subordonné au Premier ministre. Il exerce le contrôle opérationnel des moyens aériens mis à sa disposition pour assurer la mission de sûreté aérienne.

Cette fonction, assurée 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, requiert la présence permanente de la HADA. Ainsi,

un nombre restreint d’officiers se relaient chaque jour pour assurer la continuité du commandement et de la conduite des opérations

en cas d’évènement aérien.

Pour identifier la menace, 80 radars interconnectés

permettent une couverture optimale de l’espace aérien

français et forment un véritable filet tendu au-dessus de la métropole. Ils sont

également reliés à quatre centres de détection et de contrôles militaires qui fusionnent les informations

et fournissent une visualisation permanente de la situation des aéronefs survolant le sol français.Ce système peut être complété par des avions radar

ainsi que des radars mobiles.

Le centre national des opérations aériennes (CNOA), situé à Lyon, est

chargé de la programmation et de la conduite des opérations aériennes

(hors nucléaire) de l’armée de l’air ainsi que de l’activité quotidienne

d’entraînement de nos aéronefs. Son action s’étend

aux exercices nationaux et internationaux, lui conférant une expertise de tout premier ordre en la matière. Il participe également à la conduite des missions interministérielles liées à la sûreté nationale et au service public.

Grâce aux moyens de détection mis à sa disposition, il assure la surveillance de l’espace aérien français pour anticiper d’éventuelles menaces. Il est aussi en relation avec ses homologues des pays limitrophes avec lesquels il échange les situations aériennes.

Le travail permanent du personnel de la salle d’opérations du CNOA permet à la HADA d’évaluer la menace et de faciliter la prise de décision des hautes autorités

de l’État. Quand la situation l’exige, la HADA déclenche des mesures actives de sûreté aérienne, réalisées par des avions ou des hélicoptères armés. Elles sont effectuées en

coordination avec les organismes de circulation aérienne militaire et civile.

Ce dispositif permet également d’aider les appareils en difficulté, en leur fournissant une assistance radio, radar ou en vol. En cas d’accident aérien, la HADA est chargée de

déclencher, suspendre et arrêter les opérations de recherches et de sauvetage, de renseigner les autorités et de coordonner les actions des différents ministères. Pour cela, elle s’appuie sur

quatre centres de coordination et de sauvetage qui couvrent la région d’information de vol française et qui assurent, en liaison avec le CNOA, la conduite et la coordination des moyens engagés.

Il n’y a pas de frontière physique dans le ciel et contrôler les aéronefs venant des pays voisins doit pouvoir se faire avant leur entrée au-dessus de notre sol. L’anticipation et la prévention sont deux données essentielles à la garantie de la sûreté de notre espace aérien.

C’est pourquoi la France a conclu des accords bilatéraux de coopération avec tous ses voisins européens lui permettant de poursuivre une mission de suivi d’un aéronef suspect au-delà de ses frontières, en mettant ses

avions sous le commandement tactique du pays qu’ils survolent. Cela donne le temps à la nation concernée de reprendre la mission en cours. Il y a bien sûr une logique de réciprocité et les aéronefs de nos partenaires peuvent également pénétrer notre espace aérien pour assurer la continuité d’une éventuelle mesure.

Ainsi, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suisse, partagent avec la France leurs informations sur la situation de leur propre espace aérien.

CNOA

Creil

Lorient

Bordeaux

St DizierVillacoublay

Avord

Istres

Mont de Marsan

Orange

Permanence Opérationnelle Chasse

Permanence Opérationnelle Hélicoptère

Détection &Ravitaillement

Après avoir détecté une éventuelle menace, la HADA peut prendre la décision d’intervenir. Les moyens dont elle dispose sont nombreux et la permanence opérationnelle, qui représente le « bras armé » de la défense aérienne, en fait partie.

Deux vecteurs d’intervention sont capables d’assurer cette mission : les avions de chasse et les hélicoptères. Répartis judicieusement sur tout le territoire français, ils permettent une intervention rapide et efficace, en tout temps.

Cette diversité de moyens permet de s’adapter aux différentes situations qui pourraient se présenter. Les chasseurs ont principalement vocation à intervenir sur des appareils évoluant à grande vitesse type « avions de ligne ». Les hélicoptères, avec à leur bord un tireur d’élite, peuvent agir à très basse altitude. Ils sont idéaux sur des aéronefs moins rapides tels que des petits avions de tourisme, voire très lents et légers comme un ULM.

Par leur action, ils peuvent contraindre un appareil à changer de route s’il survole une zone interdite par exemple. En dernier recours et conformément aux instructions du Premier ministre, l’usage de la force pourra également être envisagé.

Sur les 1000 aviateurs impliqués dans la mission de sûreté aérienne, plus de 200 personnes (pilotes, mécaniciens et contrôleurs) assurent la continuité de l’action de la permanence opérationnelle et sont prêts à répondre immédiatement en cas d’alerte.

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Assistance en vol & PolAir

Le général de brigade aérienne Hervé Rameau est à la tête de la brigade aérienne des opérations située à Lyon, dont fait partie le centre national des opérations aériennes (CNOA). Cet organisme est au cœur des dispositifs mis en place dans les procédures d’assistance en vol et de police du ciel.

Avec une dizaine d’interventions par an, l’assistance en vol est une mission qui reste relativement méconnue du public. Quelles en sont les modalités de déclenchement ?

Compte tenu de ses responsabilités au sein du dispositif de la posture permanente de sûreté, le CNOA est connecté en permanence avec les systèmes de surveillance et de contrôle aérien, qu’ils soient militaires ou civils. Ceci garantit une remontée rapide de l’information vers la Haute Autorité de Défense Aérienne (HADA) dès lors qu’un appareil est en difficulté.

Lorsqu’une situation de cette nature se produit, une proposition d’assistance est spontanément proposée par le CNOA sous l’autorité de la HADA, même si le pilote n’en fait pas lui-même la demande.

L’aide est tout d’abord apportée par radio via le contrôle aérien. Cependant, lorsque le contact radio est interrompu suite à une panne ou que l’assistance radio s’avère insuffisante, l’intervention d’un aéronef militaire, seul à offrir l’expertise et la réactivité requises pour une

assistance en vol, devient nécessaire. Le CNOA fait alors appel à un appareil de la permanence opérationnelle ou tout autre avion de l’armée de l’air en cours de mission et procède à une interception. Le pilote entame alors un dialogue avec l’appareil en difficulté, soit par radio si elle est fonctionnelle, soit par signes standardisés de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale. Grâce à cela, l’avion sera en mesure d’être redirigé vers le terrain d’atterrissage le plus proche ou le plus adapté selon les circonstances.

Ce type d’actions se rapproche-t-il de celles que l’on peut appliquer lors des mesures POLAIR ?

Le point commun est le dispositif dédié à la PPS sous l’autorité de la HADA. Mais il faut bien comprendre le but des mesures POLAIR : elles permettent d’assurer la continuité au sol des opérations de police débutées dans les airs. Ainsi, les mesures POLAIR s’inscrivent au cœur de la sûreté aérienne avec une notion de coercition éventuelle, ce qui n’est pas le cas lors d’une assistance en vol qui relève de la sécurité aérienne.

Le processus est enclenché par l’occurrence d’une infraction commise par un aéronef.

Quand, par exemple, une pénétration de zone interdite est constatée, elle est immédiatement signalée au CNOA qui est au cœur de la remontée de l’information, rappelons le.

La HADA va alors prendre la décision de déclencher une mesure POLAIR et apprécier son niveau de graduation (de 1 à 7) en fonction de la gravité de l’infraction.

Les services de la Police nationale et de la Gendarmerie sont immédiatement avertis et sont dirigés vers le terrain de destination de l’appareil en infraction ou le terrain d’arraisonnement si telle est la décision de la HADA. Ils procèdent alors, sous l’autorité de la HADA, à l’interpellation de l’équipage et à toutes les mesures jugées appropriées. Dans un deuxième temps, une procédure judiciaire vient conclure l’évènement.

Dans ces évènements, la coordination permanente avec le contrôle aérien civil, la Police nationale, la Gendarmerie et les Douanes est essentielle. C’est pourquoi une cellule interministérielle, regroupant des représentants de ces quatre entités, fait partie intégrante du CNOA. Elle garantit notamment une réponse permanente et réactive lors de ce type d’opérations.

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La parole au Général Commandant en Second

Depuis quelques minutes, tous les aéronefs sont dans leurs attentes, la reconnaissance météo m’a permis de choisir la configuration du défilé, le Président de la République vient de s’asseoir dans la tribune, place de la Concorde l’animation commence, tout est prêt. Je donne le signal du départ au soprano chargé de transmettre mes ordres sur les ondes. « for all aircraft, Hotel one is 10,31 minutes, 40 seconds ». Cette phrase retentit sur la fréquence d’ « Etoile », le poste de commandement du défilé aérien situé sur le toit de l’arc de triomphe. A tour de rôle et selon un ordre bien défini, chaque leader de formation collationne l’information. A partir de ce moment là, je sais qu’il ne nous reste qu’une douzaine de minutes avant que la Patrouille de France ne déroule son tapis tricolore pour les aéronefs du défilé aérien du 14 juillet, au dessus de la plus belle avenue de monde. J’imagine dans les cockpits des avions et des hélicoptères, les pilotes et les navigateurs, affinant et comparant leurs calculs pour passer au dessus de la tribune à l’heure précise qui leur a été fixée. Le moment crucial, c’est la rejointe de l’axe du défilé après avoir quitté les circuits d’attente assignés à chaque formation. Un peu d’avance ou de retard, et la marge de séparation entre deux formations devient trop faible pour garantir la sécurité. Les équipages n’ont guère le choix : être à l’heure, où retourner dans l’attente, si j’estime que c’est trop juste. Je sais donc, avec mon équipe, que nous n’allons avoir que quelques secondes pour prendre des décisions : montrer l’ensemble des capacités des forces aériennes françaises tout en garantissant la sécurité au dessus de la capitale, nous non plus nous n’avons guère le choix. Mais nous sommes sereins : la partition a déjà été jouée, les instrumentistes ont tous du talent, quelque soit les

orchestres dont ils proviennent et la répétition générale s’est bien passée. Sereins car confiants, mais non moins vigilants.

Le défilé aérien du 14 juillet, c’est comme un orchestre de circonstance que l’on rassemblerait tous les ans pour une occasion exceptionnelle. Les instrumentistes tournent, mais la partition change peu, même si on la revisite chaque année au gré des thèmes choisis. Pour 2012, il s’agit de mettre en valeur certaines unités des Forces Aériennes Françaises Libres créées il y a 70 ans et de rappeler les opérations de l’année écoulée, avec un point d’orgue pour Harmattan. Un box intervention rappelle que les avions de la Marine et de l’Armée de l’air ont conduit, aux côtés de nos camarades britanniques, des missions communes au-dessus de la Lybie. Les hélicoptères des armées de terre et de l’air, défilent dans des formations tactiques rappelant la nature des engagements qu’ils ont menés ensemble en Côte d’Ivoire, en Afghanistan et en Lybie. Le producteur, le gouverneur militaire de Paris et le chef d’orchestre, le directeur du défilé aérien, se sont mis d’accord très tôt sur la composition des tableaux. L’équipe de direction a pu ainsi modifier ce qui devait l’être, intégrer les enseignements de l’an passé pour produire un nouvel ordre d’opérations (la partition) et le transmettre aux équipages et aux contrôleurs afin qu’ils se l’approprient, jusqu’à le connaître presque par cœur. Durant ce temps, l’équipe technique travaillait à établir les communications entre le directeur et les équipages, indispensables à la réalisation et à la sécurité. Tous les aéronefs doivent pouvoir communiquer avec le PC « Etoile », malgré leur faible altitude et la distance. Pour assurer, on utilise l’E3F, déployé dans la cadre de la mission de sûreté aérienne, comme relais radio. Ces communications ont été testées de nombreuses fois ces dernières semaines. Elles vont permettre de transmettre les décisions, notamment celles liées aux conditions météorologiques : au fur et à mesure que le plafond et la visibilité faibliront, on passera d’un orchestre symphonique à un orchestre de chambre, pour terminer éventuellement sur un quatuor. Mais elles permettent, aussi et surtout, aux pilotes de transmettre toute information liée à l’exécution ou à la sécurité. Le chef d’orchestre ne pouvant voir ses instrumentistes, il doit au moins pouvoir leur transmettre les changements d’interprétation dictés par les circonstances.

Face à moi, derrière l’arche de la Défense, je commence à percevoir les Alpha-jets tricolores de la Patrouille de France. Derrière moi, sur les Champs Elysées, le public, arrivé tôt ce matin, ne les voit pas encore, mais il les sent. Il sait que, dans un instant la magie va se reproduire. Les avions d’abord, les hélicoptères ensuite, vont exécuter la partition dans un tempo majestueux pour montrer, une fois encore, la rigueur et la perfection dans l’exécution des aviateurs des Armées françaises et de leurs camarades du ministère de l’intérieur, sous les yeux émerveillés des petits et des grands. En les regardant passer au-dessus de moi, aussi ému que la première fois que je vis un Mirage IIIC dans la campagne bourguignonne, je rends hommage à tous ceux qui ont œuvré depuis de longs mois à cette réussite. Je pense aux mécaniciens qui, tôt ce matin, ont préparé les avions, aux contrôleurs qui, à l’instant présent, les suivent et s’apprêtent à les guider vers leurs bases, où d’autres, de toutes spécialités, les attendent pour les recevoir, les protéger et les sécuriser jusqu’au bout. Avec le même professionnalisme, tous les jours, au dessus du territoire national, ou sous tous les cieux du monde, ces mêmes aviateurs font la fierté des Ailes françaises en portant assistance à leurs concitoyens, en assurant leur sécurité et en les défendant. Ce matin, rassemblée à Paris ou derrière un poste de télévision, la Nation leur rend hommage. Ils le méritent tous.

Général de division aérienne Thierry CASPAR-FILLE-LAMBIEDirecteur du défilé aérien pour le 14 juillet 2012 2

14Juillet

Page 5: LE JOURNAL · 2012. 8. 1. · chaque occurrence, la division surveillance de l’espace oriente les radars SATAM pour acquérir des mesures supplémentaires, d’un plus haut degré

Publication du Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes.

juillet 2012

LE JO

URNA

Ldispositif particulier de sûreté aérienne

Directeur de publication : Général de corps aérien Antoine NOGUIER, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennesRédacteurs : GDA Thierry CASPAR FILLE-LAMBIE, Adjudant Denis DURUY, Commandant Thierry CATTANEO, Capitaine Sylvain LEGER

Conception graphique / Infographies : Major Patrick MARTIN, Sergent-chef Yoann RANNOUPhotographies : SIRPA-Air, BA107, BA942, ECPAD, BA 279

La protection des moyens spatiaux

Agenda 2012

L’Escadron hélicoptère 3/67 «PARISIS»

SOMMAIREMOT DU COMDAOA

Ce numéro de Zone Ops est consacré à la mission de sûreté aérienne. C’est la mission principale du CDAOA qui veille en permanence sur le ciel de France et ses approches. De jour comme de nuit, tout au long de l’année, des hommes et des femmes en assurent les différents volets, de la détection à l’intervention. Ce sont des experts, des professionnels parfaitement entraînés. Ils sont au cœur de l’efficacité de notre système de défense aérienne et sont les garants de sa réactivité.

Cet été, deux événements particuliers de sûreté

aérienne se rajouteront au dispositif permanent : le 14 juillet, puis le soutien au Jeux olympiques et paralympiques de Londres. Pour la première fois cette année, le système sol-air «Mamba» et le drone Harphang seront intégrés au dispositif mis en place pour les cérémonies du 14 Juillet. A leurs côtés, fortement sollicités toute l’année pour la surveillance de Paris et de ses environs, l’escadron d’hélicoptères « Parisis» et ses Fennecs fait l’objet d’un focus dans ce numéro.

En cette période, le nombre de vols d’avions légers et de tourisme au dessus de

notre territoire est à son maximum. Les moyens que nous mettons en œuvre sont là pour leur porter assistance mais aussi leur rappeler les règles de survol en cas d’infraction. C’est le dossier spécial de ce Zone OPS.

Bonne lecture et bons congés d’été.

Général de corps aérien Antoine Noguier

Dans le cadre des cérémonies du 14 juillet à Paris, le CDAOA met en place, sur directives du Premier Ministre, un Dispositif Particulier de Sûreté Aérienne.

Destiné à renforcer les capacités permanentes de détection et d’intervention, il verra la mise à contribution de moyens complémentaires interarmées variés.

Pour la détection, un réseau de guetteurs à vue sera déployé ; de plus, un

drone Harfang survolera la région parisienne, apportant un appréciable complément de détection visuelle.

Les moyens actifs d’intervention, au-delà des habituels chasseurs et hélicoptères armés, incluront des avions Epsilon utilisés comme guet aérien.

En ultime recours, des moyens sol-air seront répartis autour de la capitale, avec le premier déploiement opérationnel du système «Mamba».

Pour un satellite, quelle que soit son orbite, le danger qui prédomine est l’entrée en collision avec un autre objet spatial. Les orbites basses sont si congestionnées que les satellites défense opérés par le CNES sont menacés plusieurs fois par mois.

Pour assurer sa mission de surveillance de l’espace, le CDAOA dispose de moyens participant à la détection de ces dangers. Les données radar issues de GRAVES sont en particulier exploitées par le Centre d’Orbitographie Opérationnelle du CNES pour émettre des alertes « collision ». À chaque occurrence, la division surveillance de l’espace oriente les radars SATAM pour acquérir des mesures supplémentaires, d’un plus haut degré de précision. Dés

lors, le risque de collision est estimé finement afin de fournir à l’opérateur tous les éléments nécessaires à la décision de manœuvrer pour éviter une éventuelle catastrophe.

Pour les risques de collision avec des débris de taille inférieure au pouvoir de détection de GRAVES, la France à recours, sous protocole, aux messages d’alertes en provenance du JSpOC (Joint Space Operational Center) des États-Unis. Conçu pour surveiller l’arsenalisation de l’espace et soutenir les opérations, GRAVES

ne comblera pas ces lacunes ; ce vide capacitaire sera traité par son successeur en 2025.

LA SÛRETÉ

AÉRIENNE

Dossier

16

7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, les hélicoptères AS 555 Fennec de l’escadron d’hélicoptères (EH) 3/67 « Parisis » , sont prêts à intervenir.

Cette unité du commandement des forces aériennes met en œuvre quotidiennement, au profit de la posture permanente de sûreté, deux hélicoptères à Villacoublay et un troisième sur la base aérienne de Saint Dizier.

Équipés d’une caméra thermique et embarquant des tireurs d’élite, leur emploi est subordonné aux ordres de la haute autorité de défense aérienne. Les équipages sont formés pour réaliser toutes les mesures actives de sûreté aérienne : identification, voire contrainte sur un aéronef lent évoluant à basse altitude. Conformément aux instructions du Premier ministre, ces mesures

peuvent aller jusqu’à l’emploi de la force.

L’escadron est également sollicité pour des dispositifs particuliers de sûreté aérienne. Ces mesures sont prises lors d’évènements ponctuels nécessitant une protection renforcée, comme un sommet rassemblant de nombreux chefs d’État type G8.

O u t r e sa mission de protection de l’espace aérien, l’EH 3/67 intervient également p o u r porter assistance aux aéronefs en situation d’urgence.

L’hélicoptère complète efficacement l’action des avions de chasse dans un domaine de vol si particulier. Maillon essentiel de la chaîne de la défense aérienne, l’EH 3/67 « Parisis » participe à chaque instant à la garantie de la sûreté de l’espace aérien français.

A c t u a l i t é P 1

D o s s i e r P 3 - 4

La Sûreté aérienne

U n i t é P 6

le «Parisis»

E s p a c e P 6

La protection des moyens spatiaux

D o s s i e r P 5

assistance en vol & PolAir

A g e n d a P 6

Enfin, la chaîne d’engagement permanente sera complétée par une Cellule de Coordination de l’Activité Aérienne (C2A2) destinée à informer, dans les plus brefs délais, les autorités préfectorales de tout évènement aérien.

14Juillet

24 juin : Journée de la base aérienne à Evreux01 juillet : Journée de la base aérienne à Avord09 au 27 juillet: Exercice OTAN Precise Response à Suffield (Canada)

14 juillet : Fête nationale - Défilé aérien15 au 25 octobre : Exercice AIREX - BAPEX - VOLCANEX

RADAR GRAVES

L a parole au GCS P 2