l'auvergne, en routes

38
L’AUVERGNE EN ROUTES Une collection originale de Christian Izalguier i talique éditions

Upload: cheminat-benjamin

Post on 14-Mar-2016

221 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Tome 2 d'Auvergne Collection

TRANSCRIPT

Page 1: L'auvergne, en routes

L’AUVERGNE ENROUTES

Une collection originale de Christian Izalguier

italiqueéditi

ons

Page 2: L'auvergne, en routes

La Route romane en Auvergne rassemble sur son parcours l’élite de l’architecture religieuse ro-mane auvergnate. Or, ce circuit de découverte à la fois artistique et historique, représentatif

d’un tourisme culturel de proximité, n’est certainement pas le fruit du hasard. Il irrigue en effet une partie de cette province, historiquement baptisée Basse-Auvergne, re-coupant essentiellement la moitié sud du Puy-de-Dôme, en empiétant quelque peu sur la Haute-Loire voisine des environs de Brioude. Un territoire qui, en même temps que l’an 1000 se lève sur le destin des hommes de l’époque, voit éclore sur son sol une floraison d’édifices, symboles de la pureté de l’art roman. Cette fièvre architecturale et religieuse fait de la Basse-Auvergne une des régions de France parmi les plus riches et les plus enrichissantes en matière de patrimoine roman.

La signature de l’hommeChaque église, maillon de cette chaîne touristique, est évi-demment singulière. Elle se démarque de ses voisines par son histoire, les raisons de son édification, son emplace-ment, son rayonnement mais aussi par son ornementation intérieure, tant au regard de la sculpture que de la peinture murale.

La Route romane en AuvergneL’approche scientifique de ces détails exige souvent un commentaire approprié de la part d’un spécialiste ou le recours à une documentation ciblée. Il existe toutefois une unité artistique et architecturale indéniable que l’œil, même profane, ne pourra manquer de déceler à travers les visites successives. Le style roman auvergnat se dis-tingue par des décors très épurés, des lignes massives, une répartition harmonieuse des différents éléments, conférant à la fois puissance et solidité aux édifices qui en sont l’expression. Une sérénité parfois accentuée par les paysages naturels qui environnent le monument. Sou-vent dictée par la configuration bâtie ou naturelle du lieu d’implantation, par la durée relativement courte des cam-pagnes de construction ou simplement par des impératifs d’ordre économique, cette simplicité toute en élégance et en harmonie est la marque de style du roman en Basse-Auvergne.

En outre, à chaque contemplation, une évidence s’im-posera, même au visiteur le plus boulimique et le moins averti. Chaque monument reste, par ses dimensions, ses décors intérieurs et extérieurs et, tout bonnement, par ses composantes architecturales, au premier rang desquelles les impressionnantes voûtes ou les chapiteaux sculptés, un éternel hommage au savoir-faire de l’homme autour de ce qui reste un de ses plus précieux auxiliaires pour affronter l’usure du temps : la pierre.

– 36 –

Page 3: L'auvergne, en routes

– 37 –

p OLa route, axe structurel de la connaissance de l’art romanLa promotion et la vulgarisation auprès d’un large public des richesses romanes auvergnates par le biais d’une route à thème ne sont que l’un des axes de la stratégie de sen-sibilisation publique au patrimoine religieux auvergnat qu’entend développer l’association Terres romanes d’Au-vergne. Celle-ci existe depuis plus de douze ans et a su, au fil du temps et de la consécration de ses activités, atti-rer à elle près d’une dizaine de communes, chacune haut lieu d’une architecture romane. Une bonne partie d’entre elles s’égrènent le long de ce grand val d’Allier, véritable colonne vertébrale de l’Auvergne (Lavaudieu, Brioude, Auzon, Mailhat-Lamontgie, Blesle, Issoire, Saint-Sa-turnin) ; les autres se blottissent au pied des monts Dore (Saint-Nectaire, Orcival) ou du puy de Dôme (Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand).

Si la recherche d’une synergie et d’une meilleure effica-cité dans la divulgation de la connaissance du patrimoine reste le pivot de ce groupement, son souci de faire partager au plus grand nombre un do-maine jusque-là réservé à quelques connais-

seurs demeure exemplaire. C’est dans cet esprit qu’a été conceptualisée une vaste programmation à la fois cultu-relle et touristique, intitulée « Saison romane » et qui, du printemps à l’automne, sous forme de visites guidées, de spectacles, de concerts, de conférences pédagogiques, d’ateliers-découverte, d’excursions en campagne romane, apporte au public de multiples créneaux de curiosité.

Les membres de Terres romanes d’Auvergne s’appuient également sur une structure pérenne en termes de docu-mentation, de recherche et d’information auprès du public qui n’est autre que le Centre d’art roman Georges-Duby, installé à Issoire dans les salles de l’ancien monastère qui, au Moyen Âge, était relié à la célèbre abbatiale. Ce centre entretient à l’année un foisonnement d’animations sous forme d’expositions, de projections, de conférences, de visites commentées destinées à l’élargissement de la culture romane.

Voici donc un domaine de connaissances soigneusement entretenu au plan régional. Pour l’heure, commencez par savourer la majesté de chaque étape en composant libre-ment votre itinéraire à la rencontre de quelques beaux té-moignages du génie humain.

Page 4: L'auvergne, en routes

Le résultat lumineux d’un imposant programme de restauration.F

Page 5: L'auvergne, en routes

La Route romane en Auvergne

SituationJuchée sur la butte clermontoise, la fière cathédrale de Cler-mont, drapée dans sa majesté de lave noire, ne saurait éclipser du paysage historique local la basilique Notre-Dame-du-Port, installée au centre de ce quartier dit du « Port » et dont l’éty-mologie peine encore à être dévoilée, même si l’interprétation la plus couramment admise entend s’appuyer sur le terme latin portus pour désigner cet endroit de la ville où les marchandises étaient apportées, puis entreposées, et enfin commercialisées.

Véritable cocon de silence et de recueillement au cœur de la trépidante capitale auvergnate, Notre-Dame-du-Port, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998, a fait l’objet de toutes les attentions de la part des autorités culturelles, qui sont à l’origine d’une lourde campagne de restauration menée à partir de 2007.

Le point d’orgue de cette remise en état ayant été marqué par la réinstallation en l’église de la statue de Notre-Dame du Port, annonçant simultanément la réouverture de l’édifice aux fidèles et aux visiteurs.

À découvrirL’extérieur se signale par un bel étagement du chevet montrant de fines mosaïques ; ce dernier constituant un exemple accom-pli de l’art roman auvergnat. Le portail sud quant à lui exhibe un décor parfaitement représentatif de certaines scènes telles que le baptême du Christ ou l’adoration des Mages.

La sculpture intérieure, essentiellement celle des chapiteaux his-toriés, reste la richesse majeure de ce monument. On y relève toute l’habileté et le soin que les sculpteurs de l’époque ont mis à rendre explicite l’ensemble des scènes auprès d’un pu-blic souvent étranger à la culture livresque. Sous la main des artisans artistes d’alors, certaines séquences telles que le péché originel, le combat des vices et des vertus ou d’autres passages importants inspirés de la Bible acquièrent une autre portée et une autre symbolique historique et culturelle.

(fin XIe-début XIIe siècle)

La basilique Notre-Dame- du-Port de Clermont-Ferrand

Le résultat lumineux d’un imposant programme de restauration.F

Page 6: L'auvergne, en routes

– 6 –

Un chapiteau prenant pour thème l’avarice, l’avare étant figuré ici avec sa bourse autour du cou.

Page 7: L'auvergne, en routes

– 41 –

La Route romane en Auvergne

SituationÀ l’ombre des monts Dore et des monts Dôme, la basilique Notre-Dame d’Orcival est littéralement enchâssée dans le petit village de montagne qui vit sous son aile depuis des siècles. Dans ce frais vallon où coule le Sioulet, l’église veille comme un berger sur ce trou-peau de vieilles maisons alors que la lauze recouvre de ses épaisses écailles les toitures de cet ensemble parfaitement homogène.

L’édifice est presque né de la montagne environnante puisqu’il a fallu, pour le construire, entailler la roche avoisinante, réaliser d’énormes travaux de terrassement et même détourner un ruisseau.

À découvrirVoici un lieu de culte marial réputé depuis le XIe siècle alors qu’une église située à l’autre bout du village accueillait déjà une statue de la Vierge. La basilique, édifiée au XIIe siècle, reçut aussitôt l’illustre statue, toujours présente dans le chœur de l’édifice. À l’issue de son cheminement de lumière jusqu’à l’autel, le visiteur va décou-vrir la Vierge d’Orcival, revêtue d’un parement d’orfèvrerie (c’est la seule en Auvergne) et surtout magnifiquement conservée, ayant été soigneusement cachée durant la période révolutionnaire.

Autre particularité liée à la présence de la Vierge : l’adoration que lui ont vouée au fil des siècles prisonniers et déportés, venus la remercier une fois leur liberté recouvrée en apportant ici chaînes, boulets, menottes et autres fers, justifiant l’appellation de « Notre-Dame de la Délivrance » donnée à la célèbre statue et celle de « Notre-Dame des Fers » attribuée à la basilique. Quelques élé-ments de cette tradition sont encore visibles sur l’édifice.

Enfin, si les caractéristiques architecturales de Notre-Dame d’Orci-val sont communes aux autres églises romanes, elle n’en présente pas moins une particularité qui est celle d’avoir conservé sa tour de clocher d’origine.

(milieu XIIe siècle)

La basilique Notre-Dame d’Orcival

– 6 –

Un chapiteau prenant pour thème l’avarice, l’avare étant figuré ici avec sa bourse autour du cou.

Page 8: L'auvergne, en routes

À vivreLe pèlerinage marial d’Orcival est extrêmement connu ; il ras-semble depuis le XIIe siècle des milliers de fidèles le jour de l’Ascension, alors que la Vierge est montée en procession au tombeau, à flanc de vallée, et redescendue ensuite au village. La veille, c’est une procession nocturne qui réunit les pèlerins sur le site de l’église d’origine.

Sur un plan plus artistique et culturel, la basilique connaît de-puis 2011 un incontestable éveil grâce à l’initiative de l’asso-ciation des Musicales d’Orcival. Complètement sous le charme d’un tel bijou d’architecture religieuse et, partant de là, désireuse de lui insuffler un rayonnement culturel, cette association s’est lancée dans l’organisation de concerts avec une soirée inaugu-rale brillantissime au printemps 2011 placé sous le signe de l’Orchestre d’Auvergne, dirigé pour l’occasion par son ancien chef Arie van Beek.

L’été de cette même année aura permis de poursuivre sur cette lancée musicale en permettant à de jeunes formations de mu-sique de chambre de se produire dans les murs de la basilique, l’encouragement à l’émergence de nouveaux talents étant bien l’un des objectifs que s’est assignés l’association.

La mosaïque bleue des toits d’Orcival.

Le chœur, symbole de la pureté romane.

Y

– 42 –

Page 9: L'auvergne, en routes

YÀ vivreLe pèlerinage marial d’Orcival est extrêmement connu ; il ras-semble depuis le XIIe siècle des milliers de fidèles le jour de l’Ascension, alors que la Vierge est montée en procession au tombeau, à flanc de vallée, et redescendue ensuite au village. La veille, c’est une procession nocturne qui réunit les pèlerins sur le site de l’église d’origine.

Sur un plan plus artistique et culturel, la basilique connaît de-puis 2011 un incontestable éveil grâce à l’initiative de l’asso-ciation des Musicales d’Orcival. Complètement sous le charme d’un tel bijou d’architecture religieuse et, partant de là, désireuse de lui insuffler un rayonnement culturel, cette association s’est lancée dans l’organisation de concerts avec une soirée inaugu-rale brillantissime au printemps 2011 placé sous le signe de l’Orchestre d’Auvergne, dirigé pour l’occasion par son ancien chef Arie van Beek.

L’été de cette même année aura permis de poursuivre sur cette lancée musicale en permettant à de jeunes formations de mu-sique de chambre de se produire dans les murs de la basilique, l’encouragement à l’émergence de nouveaux talents étant bien l’un des objectifs que s’est assignés l’association.

La mosaïque bleue des toits d’Orcival.

Le chœur, symbole de la pureté romane.

Y

– 42 –

Page 10: L'auvergne, en routes

Ce n’est qu’au tournant des années 2000 que le thermalisme a commencé de gommer l’image surannée de la cure et du séjour médicalisé pour oser un rapprochement avec un monde jusque-

là tenu soigneusement à l’écart : celui du tourisme. Un projet d’envergure, car face à un thermalisme classique en voie d’essoufflement, il a fallu ni plus ni moins bâtir une offre entièrement nouvelle, bien qu’indirectement reliée à la précédente, grâce à l’omniprésence d’un élément natu-rel : l’eau et ses vertus. Tout cela pour attirer au cœur des villes d’eaux une clientèle plus jeune, plus actuelle, plus active, en proie à des rythmes de vie et à des besoins incon-nus du temps des curistes de la Belle Époque.

Ce fut la voie du bien-être et de la remise en forme qui guida les choix de reconversion et donc d’investissements souvent colossaux pour lesquels collectivités locales, prestataires touristiques, responsables d’établissements thermaux furent et sont encore aux avant-postes.

L’Auvergne, terre d’élection du thermalisme, ne pouvait rester à l’écart de cette évolution vers un tourisme innovant. Située au cœur d’un immense territoire, le Massif central, réputé de tout temps pour les qualités thérapeutiques de ses eaux, elle a parfaitement su réactualiser son offre car elle s’en est tout simplement donné les moyens. La création en 1998 de la route des Villes d’eaux fut sans conteste une étape décisive en fédérant, autour d’un organisme unique un ensemble de stations thermales de grande notoriété déci-dées à devenir de nouvelles destinations touristiques.

Les objectifs furent on ne peut plus clairs : un complet bouleversement de la perception de l’image des villes

La route des Villes d’eaux du Massif centrald’eaux, fondé sur l’émergence d’un produit touristique entièrement repensé à base d’ingrédients déjà reconnus sur place, conforté par des campagnes promotionnelles et pour lequel la route s’est imposée comme un relais com-mercial entre les voyagistes et les prestataires des stations concernées engagés dans des projets de développement.

Restait à donner du contenu et du sens à cette attractivité moderne. Les cités thermales auvergnates ont su, en mi-sant sur leurs richesses patrimoniales et leur environne-ment d’exception mais aussi sur leurs équipements d’ac-cueil, de culture et d’animation préexistants, surfer sur le marché en pleine ébullition du loisir et du bien-être.

L’indispensable dose de culture et de patrimoineL’intérêt majeur de la route des Villes d’eaux du Massif central est bien de regrouper, sur l’Auvergne et les régions limitrophes, un ensemble de cités thermales dont l’excep-tionnelle richesse patrimoniale fut la conséquence directe de la grande vogue des cures thermales. Néanmoins, et l’Auvergne est à ce titre un parfait condensé de cette diver-sité, chaque ville affiche un patrimoine historique (hôtels, villas, thermes, casinos, théâtres, buvettes…), des richesses naturelles (parcs, jardins, allées, sources…), une culture et finalement une atmosphère qui lui sont propres et que les responsables locaux s’attachent à valoriser comme complé-ments à leurs nouvelles formules d’accueil.

Le touriste pourra ainsi choisir entre le Bourbonnais des bocages, symbolisé par Bourbon-l’Archambault et ses

– 62 –

Page 11: L'auvergne, en routes

La route des Villes d’eaux du Massif central pthermes ornés de plafonds à caissons et de céramiques po-lychromes, Vichy et son unique concentration de trésors d’architecture Belle Époque, Saint-Nectaire, connu pour son fromage de montagne éponyme et son église romane, Châtelguyon et ses thermes majestueux, Chaudes-Aigues et son grand écran de plateaux, de lacs et de gorges. Et tous ces décors reprennent vie ! Entre visites guidées, ba-lades ludiques, fêtes Belle Époque, on découvre l’histoire de Bourbon en calèche, on profite d’un concert dans le parc de Châtelguyon, on renoue avec le passé prestigieux de Vichy lors des fêtes Napoléon III, on se confronte à la rude existence des hauts plateaux à Chaudes-Aigues. C’en est fini des ternes séjours des curistes d’antan !

Sain de corps et d’espritLe cadre est donc là, propice à un vrai ressourcement ; reste à plonger dans l’univers de la relaxation corporelle, source de sérénité intérieure, agrémentée ou non de l’ef-fort physique, car le ticket « sport/remise en forme » est le plus souvent joué par la clientèle. On ne compte plus les formules « week-end en liberté » ou « courts séjours »

imaginées par les villes d’eaux qui toutes, à des degrés divers cependant, misent sur la carte « sport/détente/remise en forme ». Et là, chacun y va de ses choix en toute souplesse, depuis les seniors actifs jusqu’aux cadres urbains en quête de loisirs novateurs et aux familles plus traditionnelles, toujours attirées par le grand « Massif à la fois central et reposant ».

Sur cet échiquier du bien-être, thermoludisme et spas sont les formules gagnantes. Avec Royatonic, Vichy Spa les Célestins, Caleden à Chaudes-Aigues ou encore l’espace Aquadétente à Saint-Nectaire, l’Auvergne dispose d’équi-pements phares, générateurs d’un tourisme différent et cependant très accessibles. À l’heure où les stations de ski auvergnates sont tributaires des caprices du climat, la région a peut-être trouvé là une source de renouveau.

Le groupement Thermhôtel « Bien-être et bons hôtels » vous propose une belle sélection de produits de remise en forme dans les villes d’eaux d’Auvergne et du Massif central.

Tous les renseignements sur www.thermhotel.com.Retrouvez de nombreuses informations sur les séjours bien-être et le patrimoine

des 17 stations de la route des Villes d’eaux sur le site Internet www.villesdeaux.com.Route des Villes d’eaux du Massif central - 8, avenue Anatole-France - 63130 Royat.

Tél. : 04 73 34 72 80 - E-mail : [email protected]

– 63 –

Ce n’est qu’au tournant des années 2000 que le thermalisme a commencé de gommer l’image surannée de la cure et du séjour médicalisé pour oser un rapprochement avec un monde jusque-

là tenu soigneusement à l’écart : celui du tourisme. Un projet d’envergure, car face à un thermalisme classique en voie d’essoufflement, il a fallu ni plus ni moins bâtir une offre entièrement nouvelle, bien qu’indirectement reliée à la précédente, grâce à l’omniprésence d’un élément natu-rel : l’eau et ses vertus. Tout cela pour attirer au cœur des villes d’eaux une clientèle plus jeune, plus actuelle, plus active, en proie à des rythmes de vie et à des besoins incon-nus du temps des curistes de la Belle Époque.

Ce fut la voie du bien-être et de la remise en forme qui guida les choix de reconversion et donc d’investissements souvent colossaux pour lesquels collectivités locales, prestataires touristiques, responsables d’établissements thermaux furent et sont encore aux avant-postes.

L’Auvergne, terre d’élection du thermalisme, ne pouvait rester à l’écart de cette évolution vers un tourisme innovant. Située au cœur d’un immense territoire, le Massif central, réputé de tout temps pour les qualités thérapeutiques de ses eaux, elle a parfaitement su réactualiser son offre car elle s’en est tout simplement donné les moyens. La création en 1998 de la route des Villes d’eaux fut sans conteste une étape décisive en fédérant, autour d’un organisme unique un ensemble de stations thermales de grande notoriété déci-dées à devenir de nouvelles destinations touristiques.

Les objectifs furent on ne peut plus clairs : un complet bouleversement de la perception de l’image des villes

La route des Villes d’eaux du Massif centrald’eaux, fondé sur l’émergence d’un produit touristique entièrement repensé à base d’ingrédients déjà reconnus sur place, conforté par des campagnes promotionnelles et pour lequel la route s’est imposée comme un relais com-mercial entre les voyagistes et les prestataires des stations concernées engagés dans des projets de développement.

Restait à donner du contenu et du sens à cette attractivité moderne. Les cités thermales auvergnates ont su, en mi-sant sur leurs richesses patrimoniales et leur environne-ment d’exception mais aussi sur leurs équipements d’ac-cueil, de culture et d’animation préexistants, surfer sur le marché en pleine ébullition du loisir et du bien-être.

L’indispensable dose de culture et de patrimoineL’intérêt majeur de la route des Villes d’eaux du Massif central est bien de regrouper, sur l’Auvergne et les régions limitrophes, un ensemble de cités thermales dont l’excep-tionnelle richesse patrimoniale fut la conséquence directe de la grande vogue des cures thermales. Néanmoins, et l’Auvergne est à ce titre un parfait condensé de cette diver-sité, chaque ville affiche un patrimoine historique (hôtels, villas, thermes, casinos, théâtres, buvettes…), des richesses naturelles (parcs, jardins, allées, sources…), une culture et finalement une atmosphère qui lui sont propres et que les responsables locaux s’attachent à valoriser comme complé-ments à leurs nouvelles formules d’accueil.

Le touriste pourra ainsi choisir entre le Bourbonnais des bocages, symbolisé par Bourbon-l’Archambault et ses

– 62 –

Page 12: L'auvergne, en routes

– 4 –

Un des phares culturels de la ville : l’opéra de Vichy.

Page 13: L'auvergne, en routes

– 65 –

La route des Villes d’eaux du Massif central

Reine des villes d’eaux, Vichy le fut incontestablement, surtout au début du XXe siècle, âge d’or de l’empire colonial français où l’on voyait déambuler dans la ville une riche clientèle venant des quatre coins du monde.

Ici aussi, le thermalisme est entré en désuétude, mais Vichy a su surfer sur des courants plus porteurs en devenant un lieu d’excellence du « prendre soin de soi ». Malgré cela, la seconde ville de l’Allier préserve un charme indéniable, un art de vivre qui lui est propre ; elle est devenue pour le Grand Clermont ce que Deauville est à Paris. On y vient le dimanche faire ses emplettes un peu superflues auprès des boutiques branchées, nichées dans les anciens passages ; on s’attarde pour voir et être vu aux immenses terrasses des brasseries ; on passe sans transition de la dernière exposition à voir aux délices des parcs ombragés et plus que centenaires.

La ville est un triptyque d’abord construit sur les soins ther-maux. Louis XIII s’y était déjà intéressé, Napoléon Ier également avant que Napoléon III en fasse la capitale incontestée du ther-malisme, un héritage que viennent réanimer chaque année les grandes Fêtes Napoléon III. De cet âge d’or nous est resté un florilège d’édifices tous aussi remarquables tels que le Grand Établissement thermal, le Grand Casino, les différents parcs, chalets et galeries Napoléon III, le pavillon de la source des Célestins, les grands hôtels de prestige et cet exubérant foison-nement des villas de tout style.

Alors que la vie thermale s’éteint doucement, le sport prend le relais avec l’aménagement dans les années 1960 du lac d’Allier, lieu de prédilection des loisirs nautiques, et d’un vaste complexe omnisports sur les rives de Bellerive. La culture enfin éclaire et fait rayonner Vichy. Le palais des Congrès, l’opéra et son musée, qui ont succédé au Grand Casino, le centre culturel Valery-Larbaud, la médiathèque, le pôle universitaire situé dans les anciens bains Lardy sont des foyers de développement sur lesquels viennent se greffer à l’année rencontres, congrès, séminaires.

Ces trois volets de dynamisme ne font qu’un et ont permis au Vichy moderne de trouver sa quatrième voie avec le renouveau thermal symbolisé par les thermes des Dômes et, surtout, le Vichy Thermal Spa les Célestins, l’univers haut de gamme des soins corporels.

Vichy l’impériale

Office de tourisme de Vichy03200 Vichy

Tél. : 04 70 98 71 94www.vichy-tourisme.com

Chaque année, le faste impérial revit lors des fêtes Napoléon III.

– 4 –

Un des phares culturels de la ville : l’opéra de Vichy.

Page 14: L'auvergne, en routes

– 66 –

Le pôle thermal vichyssois est aujourd’hui un énorme complexe dédié à la remise en santé aussi bien qu’à la remise en forme et largement ouvert sur le bien-être et l’esthétique. Réunissant sur un même site trois unités à l’architecture très typée (style palace années 1930 pour le Vichy Spa Hôtel les Célestins, architecture néomauresque pour les thermes des Dômes, lignes contemporaines pour les thermes Callou), l’en-semble joue par ailleurs la carte du tourisme thermal. Chaque établissement de soins dispose en effet d’une liaison directe, souvent par le biais d’une passerelle, avec un hôtel-restaurant partenaire, concrétisant ainsi la formule du séjour-santé associé au séjour-découverte de la ville et de ses environs.

Ce réseau artériel en surface entre les trois composantes ther-males trouve, de façon assez spectaculaire et inattendue, son équivalent sous terre. Là, on découvre un impressionnant maillage de canalisations thermales courant sur plusieurs ki-lomètres qui nous ramène tout naturellement à la source de la renommée locale : l’eau.

Dans les locaux de l’Insti-tut des laboratoires Vichy, un mur d’écrans rappelle au visiteur l’origine natu-relle de l’eau thermale, née au cœur même des volcans d’Auvergne et dont le lent cheminement jusqu’à Vichy, dans les profondeurs du sol de Limagne, lui assure à la fois la protection de sa pureté et surtout sa richesse excep-tionnelle en sels minéraux et oligoéléments.

L’eau aux mille bienfaitsCe parcours en milieu pro-tégé confère à l’eau de Vichy de multiples propriétés dont

les effets sont vérifiés depuis des siècles et dont la portée thé-rapeutique se révèle incroyablement diversifiée. Voici une eau dont les bienfaits sont ressentis à la fois sur le plan intérieur et extérieur. Depuis toujours, on vient ici soigner les troubles digestifs, gastriques ou intestinaux grâce aux fameuses « cures de boisson ». Une spécialité qui s’est élargie à bien d’autres affections telles que l’insuffisance rénale, le cholestérol ou les méfaits d’une alimentation trop acide. L’eau de Vichy, en tant que boisson, est également reconnue pour ses pouvoirs apai-sants et réhydratant. Sur le plan externe, c’est la peau qui en est

Le degré supérieur de l’eauVoici le symbole même du thermalisme

actif des années 2000, dopé par des formules

alliant le meilleur de la tradition et de l’innovation ; un thermalisme définitivement lavé de ces images de cures imposées et ennuyeuses ;

un thermalisme vers lequel on vient plus par choix personnel, animé du désir

de préserver cet irremplaçable patrimoine qu’est la santé. Plantés au cœur du Vichy

de la Belle Époque, de cette ville sacrée reine des villes d’eaux,

lancée au XIXe siècle par Napoléon III et déjà assidûment fréquentée

bien avant lui par Mme de Sévigné, les thermes Callou signent

par leur architecture audacieuse le tournant de la modernité.

e

Page 15: L'auvergne, en routes

– 67 –

La route des Villes d’eaux du Massif central

l’une des premières bénéficiaires, grâce au pouvoir adoucissant et aux propriétés anti-inflammatoires de l’eau. La rhumatologie reste, quant à elle, un des domaines de prédilection du traite-ment, plus spécialement les arthroses et lombalgies, grâce au procédé des « illutations », qui ne sont autres que des envelop-pements à base de boues thermales obtenues par maturation des eaux mélangées à un kaolin extrait localement.

Thermalisme nouvelle générationFigurant parmi les stations thermales européennes les plus ré-putées et les plus prestigieuses, Vichy a pu, durant une longue période transitoire qui suivit la haute époque des cures, souffrir de cette image surannée des villes d’eaux. Et cependant, en dépas-sant très largement le stade médical de son offre de soins, la ville a su donner l’exemple d’une reconversion et d’une diversification parmi les plus remarquées, tout en restant fidèle à un savoir-faire ancien revisité que symbolise si bien la douche originale dite « à quatre mains » et qui assure le succès des tendances actuelles.

Par son environnement naturel soigneusement entretenu, par sa réputation de ville sportive acquise au prix de multiples in-vestissements, par le niveau de sa saison culturelle, la station affiche un dynamisme réel qu’elle met aussi au service de ce que l’homme possède de plus précieux : son capital santé. Le complexe thermal est aujourd’hui engagé dans une démarche de prise en charge globale de la santé de l’individu qui se dé-marque par trois points forts : la qualité reconnue des eaux, le sérieux des équipes professionnelles et la personnalisation des parcours de soins. Vichy ne prend jamais la santé à la légère, même en s’attaquant à des troubles aussi répandus que l’excès de poids. Le programme « Maigrir à Vichy » par exemple, mené par le centre nutritionnel et parfaitement intégré dans le plan national « Nutrition/Santé », offre la prise en charge la plus com-plète possible, alliant notamment l’équilibre de l’alimentation et la remise en activité physique progressive mais aussi des soins thermaux, des ateliers de thérapie comportementale, des confé-rences spécialisées, jusqu’à des menus diététiques en pension

Le spa les Célestins : une des adresses les plus select du bien-être en France.

e

– 66 –

Le pôle thermal vichyssois est aujourd’hui un énorme complexe dédié à la remise en santé aussi bien qu’à la remise en forme et largement ouvert sur le bien-être et l’esthétique. Réunissant sur un même site trois unités à l’architecture très typée (style palace années 1930 pour le Vichy Spa Hôtel les Célestins, architecture néomauresque pour les thermes des Dômes, lignes contemporaines pour les thermes Callou), l’en-semble joue par ailleurs la carte du tourisme thermal. Chaque établissement de soins dispose en effet d’une liaison directe, souvent par le biais d’une passerelle, avec un hôtel-restaurant partenaire, concrétisant ainsi la formule du séjour-santé associé au séjour-découverte de la ville et de ses environs.

Ce réseau artériel en surface entre les trois composantes ther-males trouve, de façon assez spectaculaire et inattendue, son équivalent sous terre. Là, on découvre un impressionnant maillage de canalisations thermales courant sur plusieurs ki-lomètres qui nous ramène tout naturellement à la source de la renommée locale : l’eau.

Dans les locaux de l’Insti-tut des laboratoires Vichy, un mur d’écrans rappelle au visiteur l’origine natu-relle de l’eau thermale, née au cœur même des volcans d’Auvergne et dont le lent cheminement jusqu’à Vichy, dans les profondeurs du sol de Limagne, lui assure à la fois la protection de sa pureté et surtout sa richesse excep-tionnelle en sels minéraux et oligoéléments.

L’eau aux mille bienfaitsCe parcours en milieu pro-tégé confère à l’eau de Vichy de multiples propriétés dont

les effets sont vérifiés depuis des siècles et dont la portée thé-rapeutique se révèle incroyablement diversifiée. Voici une eau dont les bienfaits sont ressentis à la fois sur le plan intérieur et extérieur. Depuis toujours, on vient ici soigner les troubles digestifs, gastriques ou intestinaux grâce aux fameuses « cures de boisson ». Une spécialité qui s’est élargie à bien d’autres affections telles que l’insuffisance rénale, le cholestérol ou les méfaits d’une alimentation trop acide. L’eau de Vichy, en tant que boisson, est également reconnue pour ses pouvoirs apai-sants et réhydratant. Sur le plan externe, c’est la peau qui en est

Le degré supérieur de l’eauVoici le symbole même du thermalisme

actif des années 2000, dopé par des formules

alliant le meilleur de la tradition et de l’innovation ; un thermalisme définitivement lavé de ces images de cures imposées et ennuyeuses ;

un thermalisme vers lequel on vient plus par choix personnel, animé du désir

de préserver cet irremplaçable patrimoine qu’est la santé. Plantés au cœur du Vichy

de la Belle Époque, de cette ville sacrée reine des villes d’eaux,

lancée au XIXe siècle par Napoléon III et déjà assidûment fréquentée

bien avant lui par Mme de Sévigné, les thermes Callou signent

par leur architecture audacieuse le tournant de la modernité.

e

Page 16: L'auvergne, en routes

– 68 –

La douche à quatre mains : recette 100% vichyssoise.

complète concoctés par des chefs spécialement formés. L’aide à la perte de poids se poursuit même sur une période de six mois après la fin de la cure d’amaigrissement.

Toujours autour du contrôle du poids, les personnels des thermes ont également élaboré un programme spécial pour les femmes atteintes d’un cancer du sein en phase de rémission complète. Associant tout à la fois exercices physiques, soins thermaux et suivi diététique, ce traitement a été créé en collaboration avec le Centre Jean-Perrin, à Clermont-Ferrand.

Spa : l’esprit VichyAvant de franchir l’entrée du Thermal Spa les Célestins et de vous livrer corps et âme au monde de Vichy, regardez une der-nière fois la couverture de l’élégante brochure qui signe sa pré-sentation. Bien sûr, ce lieu est infiniment spa, sans doute encore plus qu’ailleurs, un univers où sont convoquées toutes les at-tentions requises par votre corps et qui vous seront prodiguées par une multitude de mains expertes. Mais attardez-vous sur le côté « sérieusement thermal » de l’établissement et vous com-prendrez alors que, jusque dans ce paradis confirmé du corps et de l’âme, on se réclame d’une source de richesse unique : l’eau thermale ; car, au beau milieu d’une impressionnante équipe de professionnels du sport, de la nutrition, de la beauté, bref du bien-être, et venant en appui aux techniques de soins les plus avérées, l’eau thermale de Vichy et ses vertus uniques sont un précieux auxiliaire.

Alors, bienvenue dans le plus grand (7 500 mètres carrés), le plus ancien des spas d’Europe, cent pour cent thermal. Ici, le décor et l’architecture sont à la hauteur des prestations et des attentes d’une clientèle internationale. Dès l’entrée, ambiance évanescente qui donne l’impression de quitter la terre ferme, où le personnel d’accueil, de soin, d’entretien évolue comme sur du coton, et puis cette impression d’élévation (corporelle ou spirituelle ?) prodiguée par cette immense coupole de verre et cette nacelle panoramique qui s’envole vers les étages. Inutile d’aller plus loin : vous êtes déjà à bord d’une autre sphère, avant même de rentrer dans le vif du programme ou du séjour pour lequel vous êtes venu. L’immensité des lieux vous donne

l’impression d’être seul et la délicieuse sensation que l’on s’oc-cupe exclusivement de vous. Rien n’est oublié : salle de repos, tisanerie biologique, salon de coiffure, boutique de vêtements et d’accessoires de bain. Vous choisissez entre les forfaits min-ceur, antistress, mal de dos, vitalité, sport, forme, teint, antiâge où s’entrecroisent, dans chacun d’eux, diagnostics, évaluations, conseils, suivi médical, accompagnement et, surtout, approche personnalisée, cultivée ici avec une extrême rigueur.

Vous découvrirez aussi le traitement haut de gamme de la santé et de la beauté de la peau à travers la prestigieuse signature de l’Institut des laboratoires Vichy où, dès l’accueil, l’eau et la pierre des volcans se confrontent dans une atmosphère annon-ciatrice totalement épurée et scientifique, symbole de perfection.

L’Hôtel des Célestins, quatre étoiles (très prochainement cinq) fait corps avec le Thermal Spa ; c’est l’endroit idoine pour re-nouer en douceur et en raffinement avec des plaisirs purement terrestres, vers lesquels vous vous laisserez porter presque naturellement. Parfum feutré d’un palace d’autrefois dans sa coque de modernité. Nostalgie quand tu nous tiens !

Page 17: L'auvergne, en routes

La source des Célestins : un grand classique du Vichy thermal.

Les thermes de Vichy – 03200 VichyTél. : 04 70 97 39 59

Numéro vert : 0800 30 00 63www.destinationvichy.com

– 68 –

La douche à quatre mains : recette 100% vichyssoise.

complète concoctés par des chefs spécialement formés. L’aide à la perte de poids se poursuit même sur une période de six mois après la fin de la cure d’amaigrissement.

Toujours autour du contrôle du poids, les personnels des thermes ont également élaboré un programme spécial pour les femmes atteintes d’un cancer du sein en phase de rémission complète. Associant tout à la fois exercices physiques, soins thermaux et suivi diététique, ce traitement a été créé en collaboration avec le Centre Jean-Perrin, à Clermont-Ferrand.

Spa : l’esprit VichyAvant de franchir l’entrée du Thermal Spa les Célestins et de vous livrer corps et âme au monde de Vichy, regardez une der-nière fois la couverture de l’élégante brochure qui signe sa pré-sentation. Bien sûr, ce lieu est infiniment spa, sans doute encore plus qu’ailleurs, un univers où sont convoquées toutes les at-tentions requises par votre corps et qui vous seront prodiguées par une multitude de mains expertes. Mais attardez-vous sur le côté « sérieusement thermal » de l’établissement et vous com-prendrez alors que, jusque dans ce paradis confirmé du corps et de l’âme, on se réclame d’une source de richesse unique : l’eau thermale ; car, au beau milieu d’une impressionnante équipe de professionnels du sport, de la nutrition, de la beauté, bref du bien-être, et venant en appui aux techniques de soins les plus avérées, l’eau thermale de Vichy et ses vertus uniques sont un précieux auxiliaire.

Alors, bienvenue dans le plus grand (7 500 mètres carrés), le plus ancien des spas d’Europe, cent pour cent thermal. Ici, le décor et l’architecture sont à la hauteur des prestations et des attentes d’une clientèle internationale. Dès l’entrée, ambiance évanescente qui donne l’impression de quitter la terre ferme, où le personnel d’accueil, de soin, d’entretien évolue comme sur du coton, et puis cette impression d’élévation (corporelle ou spirituelle ?) prodiguée par cette immense coupole de verre et cette nacelle panoramique qui s’envole vers les étages. Inutile d’aller plus loin : vous êtes déjà à bord d’une autre sphère, avant même de rentrer dans le vif du programme ou du séjour pour lequel vous êtes venu. L’immensité des lieux vous donne

l’impression d’être seul et la délicieuse sensation que l’on s’oc-cupe exclusivement de vous. Rien n’est oublié : salle de repos, tisanerie biologique, salon de coiffure, boutique de vêtements et d’accessoires de bain. Vous choisissez entre les forfaits min-ceur, antistress, mal de dos, vitalité, sport, forme, teint, antiâge où s’entrecroisent, dans chacun d’eux, diagnostics, évaluations, conseils, suivi médical, accompagnement et, surtout, approche personnalisée, cultivée ici avec une extrême rigueur.

Vous découvrirez aussi le traitement haut de gamme de la santé et de la beauté de la peau à travers la prestigieuse signature de l’Institut des laboratoires Vichy où, dès l’accueil, l’eau et la pierre des volcans se confrontent dans une atmosphère annon-ciatrice totalement épurée et scientifique, symbole de perfection.

L’Hôtel des Célestins, quatre étoiles (très prochainement cinq) fait corps avec le Thermal Spa ; c’est l’endroit idoine pour re-nouer en douceur et en raffinement avec des plaisirs purement terrestres, vers lesquels vous vous laisserez porter presque naturellement. Parfum feutré d’un palace d’autrefois dans sa coque de modernité. Nostalgie quand tu nous tiens !

Page 18: L'auvergne, en routes

Leur âge d’or se situe au début du XIXe siècle, lorsqu’ils étaient près de 3 000 à produire de la farine ou de l’huile et à emplir la cam-pagne auvergnate du bruissement régulier de

leur mécanisme.

Deux siècles plus tard, les moulins d’Auvergne sont à peine une trentaine à brandir fièrement l’étendard d’une activité régulière. Comme elle fut une terre de vi-gnobles, l’Auvergne fut autrefois une terre de moulins à eau autour desquels s’organisait une solide vie sociale et économique à dominante rurale. Jusqu’au XVIIIe siècle, la plupart de ceux-ci appartenaient à des propriétaires fonciers, nobles ou bourgeois, qui en confiaient l’exploi-tation à des meuniers fermiers. Maîtres d’œuvre de ce circuit économique, les meuniers, à l’origine de véri-tables dynasties, incarnèrent plusieurs générations d’in-géniosité humaine et de défenseurs, bien avant l’heure, du milieu naturel. Ils furent aussi des rouages essentiels de la chaîne alimentaire dans les campagnes françaises.

Depuis la Première Guerre mondiale et l’apparition pro-gressive de techniques et de mentalités nouvelles, bien des villages ont eu le sentiment de perdre un peu de leur âme en voyant décliner leurs petits moulins de cam-pagne, qu’ils honoraient et respectaient au même titre que l’église, la mairie ou l’école du pays. Que subsiste-t-il aujourd’hui de la richesse de cette activité ancestrale où l’homme avait réussi le tour de force de concilier la maî-trise d’une source d’énergie, l’eau, avec les besoins vitaux de la population ? Un patrimoine souvent vieillissant et

La route des Moulins d’Auvergnedésaffecté, donc fragile, souvent mal connu et parfois même involontairement impliqué dans les sempiternels débats environnementaux autour de la propreté de l’eau des rivières. Alors, les moulins en sont-ils réduits à n’être plus que des vestiges de la vie ancestrale, des sentinelles de l’oubli ? Eh bien, justement pas ! Si la presse régio-nale a pu à leur égard parler de « moulins qui ne dorment plus », c’est que ces derniers sont désormais mus par une énergie nouvelle : celle de la foi en leur avenir et de la passion qui habite au premier chef ceux qui les possèdent. Que ces derniers agissent sur un véritable coup de cœur au hasard d’une visite ou qu’ils s’estiment investis d’un devoir de survie d’un héritage familial, les voici engagés dans des programmes de conservation, de restauration, de renaissance d’une activité, parfois de transformation radicale au service d’un tout autre destin ; ça bouge et ça restaure dans les campagnes !

Et puis, il y a ce sacro-saint retour vers les repères et les valeurs de jadis qui continue de guider nos contempo-rains dans cette quête effrénée d’une identité rassurante. Et c’est l’eau de ce courant existentiel qui va réalimenter les moulins. Du même coup, voici ces précieux témoins du quotidien d’autrefois propulsés sur la scène touristique régionale. Les adeptes d’un tourisme vert, écologique, familial et, disons-le, plus économique, vont apprécier de séjourner en ces lieux transformés en gîte rural, en chambre d’hôte ; ils vont redécouvrir les vertus d’un pain ou d’une brioche travaillés à l’ancienne à partir de la fa-rine du moulin ou celle de l’huile de noix, de noisette,

– 6 –

Page 19: L'auvergne, en routes

– 7 –

La route des Moulins d’Auvergne bd’amande également élaborée sur place. Parfois, ce sont des artistes qui ont métamorphosé ces témoins du passé pour en faire soit une galerie d’expositions, soit un atelier pédagogique, quand ce ne sont pas les recettes tradition-nelles du terroir qui retrouvent leur jeunesse grâce à la magie d’un restaurateur ou d’un aubergiste toujours sen-sible à la poésie de l’eau et de son décor ambiant. Ailleurs, on conte, on raconte, on apprend, on redécouvre les in-dispensables de l’économie rurale au cours de visites, de fêtes, de journées ou de séjours à thème.

Ainsi, du Bourbonnais au Velay, des Combrailles au Li-vradois-Forez, la vie reprend-elle progressivement pos-session de ce patrimoine auvergnat même si, encore une fois, quelques-unes seulement de ses représentants peu-vent se réclamer d’une activité régulière de production.

La route du renouveauDerrière cet élan salvateur, il y a forcément des hommes, animés d’un même combat, des irréductibles défenseurs de ces lieux de mémoire de la France paysanne. Ils sont environ 150 à s’être ainsi regroupés au sein de l’Associa-tion régionale des amis des moulins d’Auvergne (Aram), elle-même membre de la Fédération française des asso-ciations de sauvegarde des moulins. La signature d’une charte commune les unit sur des objectifs communs de restauration, de remise en fonctionnement, de préserva-tion de l’environnement, de valorisation par l’économie touristique et artisanale.

À travers son centre de ressources, installé dans le Puy-de-Dôme, à Bourg-Lastic, qui fait figure de centre d’ar-chives sur la thématique molinologique en Auvergne mais aussi de lieu de documentation publique ou d’exposition de maquettes finement réalisées ; à travers les visites pé-dagogiques et touristiques organisées dans une trentaine de moulins présents sur la route des Moulins d’Auvergne, l’Aram joue sur l’éveil de la connaissance du public à ce monde bien particulier autour de l’un des thèmes de prédilection de ce IIIe millénaire, à savoir la rareté et la préservation de l’eau. Chaque propriétaire est ainsi invité à en faire son cheval de bataille à travers une leçon de choses parmi les plus concrètes. C’est cet enjeu qui amène aussi l’Aram à agir de concert avec certaines Agences de l’eau sur le plan de la protection de cet élément naturel et également à être partenaire du Festival de l’eau (H2O), sur un projet de soutien exemplaire aux moulins de l’État africain du Burkina Faso et aux femmes de ce pays, qui en assurent le fonctionnement.

L’Aram entretient également un réseau d’échanges de savoirs et de conseils techniques avec d’autres régions françaises telles que le Jura ou la Loire et travaille dans le même esprit à un niveau européen que pourrait bien incarner prochainement un jumelage avec les meuniers de Pologne. Enfin, vous qui emprunterez la route des Mou-lins d’Auvergne, vous devrez noter précisément deux dates qui émaillent l’année festive et culturelle de l’Aram. La Journée nationale des moulins et du patrimoine de pays se déroule en juin et retrace leur évolution à partir

p

Leur âge d’or se situe au début du XIXe siècle, lorsqu’ils étaient près de 3 000 à produire de la farine ou de l’huile et à emplir la cam-pagne auvergnate du bruissement régulier de

leur mécanisme.

Deux siècles plus tard, les moulins d’Auvergne sont à peine une trentaine à brandir fièrement l’étendard d’une activité régulière. Comme elle fut une terre de vi-gnobles, l’Auvergne fut autrefois une terre de moulins à eau autour desquels s’organisait une solide vie sociale et économique à dominante rurale. Jusqu’au XVIIIe siècle, la plupart de ceux-ci appartenaient à des propriétaires fonciers, nobles ou bourgeois, qui en confiaient l’exploi-tation à des meuniers fermiers. Maîtres d’œuvre de ce circuit économique, les meuniers, à l’origine de véri-tables dynasties, incarnèrent plusieurs générations d’in-géniosité humaine et de défenseurs, bien avant l’heure, du milieu naturel. Ils furent aussi des rouages essentiels de la chaîne alimentaire dans les campagnes françaises.

Depuis la Première Guerre mondiale et l’apparition pro-gressive de techniques et de mentalités nouvelles, bien des villages ont eu le sentiment de perdre un peu de leur âme en voyant décliner leurs petits moulins de cam-pagne, qu’ils honoraient et respectaient au même titre que l’église, la mairie ou l’école du pays. Que subsiste-t-il aujourd’hui de la richesse de cette activité ancestrale où l’homme avait réussi le tour de force de concilier la maî-trise d’une source d’énergie, l’eau, avec les besoins vitaux de la population ? Un patrimoine souvent vieillissant et

La route des Moulins d’Auvergnedésaffecté, donc fragile, souvent mal connu et parfois même involontairement impliqué dans les sempiternels débats environnementaux autour de la propreté de l’eau des rivières. Alors, les moulins en sont-ils réduits à n’être plus que des vestiges de la vie ancestrale, des sentinelles de l’oubli ? Eh bien, justement pas ! Si la presse régio-nale a pu à leur égard parler de « moulins qui ne dorment plus », c’est que ces derniers sont désormais mus par une énergie nouvelle : celle de la foi en leur avenir et de la passion qui habite au premier chef ceux qui les possèdent. Que ces derniers agissent sur un véritable coup de cœur au hasard d’une visite ou qu’ils s’estiment investis d’un devoir de survie d’un héritage familial, les voici engagés dans des programmes de conservation, de restauration, de renaissance d’une activité, parfois de transformation radicale au service d’un tout autre destin ; ça bouge et ça restaure dans les campagnes !

Et puis, il y a ce sacro-saint retour vers les repères et les valeurs de jadis qui continue de guider nos contempo-rains dans cette quête effrénée d’une identité rassurante. Et c’est l’eau de ce courant existentiel qui va réalimenter les moulins. Du même coup, voici ces précieux témoins du quotidien d’autrefois propulsés sur la scène touristique régionale. Les adeptes d’un tourisme vert, écologique, familial et, disons-le, plus économique, vont apprécier de séjourner en ces lieux transformés en gîte rural, en chambre d’hôte ; ils vont redécouvrir les vertus d’un pain ou d’une brioche travaillés à l’ancienne à partir de la fa-rine du moulin ou celle de l’huile de noix, de noisette,

– 6 –

Page 20: L'auvergne, en routes

– 8 –

d’histoires, d’anecdotes, de personnages ; les bâtiments s’ouvrent alors aux visiteurs et accueillent animations, expositions mais aussi dégustations. Quant à la fête de la Saint-Victor, qui anime chaque année en juillet un site différent, c’est une rétrospective colorée et costumée sur les fêtes et la vie d’autrefois autour des moulins. Pour célébrer saint Victor, ce centurion romain devenu patron des meuniers d’Auvergne pour avoir fini écrasé sous une meule en refusant jusqu’à ses derniers instants d’abjurer sa foi, chaque adhérent vient à la fête en costume de meu-nier ou de meunière et, tout le jour, après avoir assisté à la messe, on festoie, on fait ripaille et on renoue avec des gestes de la vie d’antan, à l’image de la « bugeade », qui regroupait les femmes au bord de la rivière pour une les-sive collective du linge dans les marmites.

La route des Moulins vous conduira principalement sur trois départements auvergnats : l’Allier, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire. Chaque territoire possède ses incon-tournables. Dans le Bourbonnais, vous allez revivre l’his-toire de la meunerie grâce au musée du même nom, mais

il s’agit d’un lieu de mémoire animé par la meunière et sa fille, devenues conteuses pour l’occasion. À Lapa-lisse, c’est un restaurant gourmand qui réveille le goût des curieux pour le passé des moulins ; le moulin Marin installé bucoliquement au bord de la Besbre, invite à la détente. En Combrailles, il faut se rendre à l’Huilerie de Blot, où toute une palette d’huiles de noix, de noisette, de sésame, et autres cacahuète et pistache vont séduire les connaisseurs.

Cap vers l’est ensuite avec, tout près d’Ambert, le cé-lébrissime moulin Richard-de-Bas, qui abrite un musée historique du Papier, dont on peut encore suivre la fabri-cation artisanale. Enfin, sur les hauteurs du Brivadois, en Haute-Loire, souffle la renommée des moulins à vent d’Ally, les seuls en Auvergne. Ils sont cinq à avoir retrou-vé fière allure et à vous distiller chacun des musiques un peu différentes.

À côté de ces ténors, bien d’autres bâtiments débordent de ce charme désuet si particulier aux moulins. Que la route vous soit belle et bonne !

Page 21: L'auvergne, en routes

– 8 –

d’histoires, d’anecdotes, de personnages ; les bâtiments s’ouvrent alors aux visiteurs et accueillent animations, expositions mais aussi dégustations. Quant à la fête de la Saint-Victor, qui anime chaque année en juillet un site différent, c’est une rétrospective colorée et costumée sur les fêtes et la vie d’autrefois autour des moulins. Pour célébrer saint Victor, ce centurion romain devenu patron des meuniers d’Auvergne pour avoir fini écrasé sous une meule en refusant jusqu’à ses derniers instants d’abjurer sa foi, chaque adhérent vient à la fête en costume de meu-nier ou de meunière et, tout le jour, après avoir assisté à la messe, on festoie, on fait ripaille et on renoue avec des gestes de la vie d’antan, à l’image de la « bugeade », qui regroupait les femmes au bord de la rivière pour une les-sive collective du linge dans les marmites.

La route des Moulins vous conduira principalement sur trois départements auvergnats : l’Allier, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire. Chaque territoire possède ses incon-tournables. Dans le Bourbonnais, vous allez revivre l’his-toire de la meunerie grâce au musée du même nom, mais

il s’agit d’un lieu de mémoire animé par la meunière et sa fille, devenues conteuses pour l’occasion. À Lapa-lisse, c’est un restaurant gourmand qui réveille le goût des curieux pour le passé des moulins ; le moulin Marin installé bucoliquement au bord de la Besbre, invite à la détente. En Combrailles, il faut se rendre à l’Huilerie de Blot, où toute une palette d’huiles de noix, de noisette, de sésame, et autres cacahuète et pistache vont séduire les connaisseurs.

Cap vers l’est ensuite avec, tout près d’Ambert, le cé-lébrissime moulin Richard-de-Bas, qui abrite un musée historique du Papier, dont on peut encore suivre la fabri-cation artisanale. Enfin, sur les hauteurs du Brivadois, en Haute-Loire, souffle la renommée des moulins à vent d’Ally, les seuls en Auvergne. Ils sont cinq à avoir retrou-vé fière allure et à vous distiller chacun des musiques un peu différentes.

À côté de ces ténors, bien d’autres bâtiments débordent de ce charme désuet si particulier aux moulins. Que la route vous soit belle et bonne !

Page 22: L'auvergne, en routes

Printemps naissant au moulin Marin.F

Page 23: L'auvergne, en routes

La route des Moulins d’Auvergne

D’emblée, le voyageur est interpellé par les dimensions du bâtiment principal qui, par sa hauteur répartie sur six étages, ferait presque figure de château défensif. Or, juste-ment, le moulin Marin, dont les murs datent de 1854, fut édifié avec les pierres provenant du château féodal voisin de Lamothe. Mais ici, nul besoin de repousser les attaques d’un assaillant venu de la plaine ! C’est au blé et donc à la farine que fut dès l’origine consacré ce volumineux bâtiment fondé par un cer-tain Étienne Dereure. Un bâtiment qui abritait alors une véritable usine à blé. Sa hauteur démesurée s’explique par le fait que les céréales étaient acheminées à la cime du moulin et, qu’en l’ab-sence de soufflerie, le tri des grains se faisait par le haut avant que le blé sélectionné arrive sur les meules du bas.

L’ensemble vécut à ce rythme jusqu’au milieu du XXe siècle lorsque le moulin fut cédé à des chiffonniers qui n’eurent d’autre dessein que de défigurer le site. Le sauvetage, et donc la ré-novation puis la transformation du moulin en hôtel-restaurant relèvent d’une prouesse à mettre au crédit de ses actuels pro-priétaires. Les chambres d’inspiration moderne sont toutes re-groupées dans une annexe récente où chacun pourra goûter la reposante ambiance d’un séjour au bord de l’eau.

Le goût du traditionnel, c’est en traversant la cour pour se rendre dans l’immense salle de restauration que le client pourra s’en délecter. Chaleur du bois, réconfortante cheminée, convivialité spontanée de la maîtresse des lieux, table délicatement dres-

sée, décor à la fantaisie sur-prenante comme cette mul-titude de vieilles assiettes vertigineusement accrochées

aux poutres de la salle. Nous sommes dans l’ancien maga-sin du moulin, aux proportions impressionnantes et dont les deux portes-fenêtres en arc s’ouvraient autrefois sur les quais de chargement. Au mur, deux pelles de bois au manche démesuré rappellent la proximité du four de cuisson des pains.

Tout cela respire un parfum d’antan s’accommodant à la per-fection avec la table de cette maison qui séduit par une cuisine traditionnelle régionale judicieusement actualisée. Ah ! ce filet de lieu noir nappé d’une sauce aux échalotes et au vin blanc de Saint-Pourçain vous transporte par sa simplicité et sa saveur ! Si l’ambiance de la salle vous semble trop animée, prenez de la hauteur en déjeunant sereinement dans la mezzanine, où vous apprécierez mieux encore les vraies dimensions de cette ancienne « cathédrale du blé ».

Grandeur de la nature au moulin Marin

C’est la Besbre qui coule paresseusement au bord du moulin Marin, haut lieu

de la meunerie, aux portes de Lapalisse, dans la calme et verdoyante campagne

bourbonnaise.

Moulin Marin – 03120 LapalisseTél. : 04 70 99 08 53

www.moulin-marin.comLe moulin Marin est un hôtel-restaurant

de la chaîne Logis de France trois cheminées.

– 11 –

Printemps naissant au moulin Marin.F

Page 24: L'auvergne, en routes

– 8 –– 8 –

Dans les entrailles impressionnantes du musée de la Meunerie.

Page 25: L'auvergne, en routes

– 13 –

La route des Moulins d’Auvergne

À l’instar de tant d’autres, le mécanisme du moulin de Montciant s’est définitive-ment tu voilà déjà plusieurs décennies sous l’effet conju-gué des impératifs de renta-bilité et d’unités de produc-tion modernisées. Mais en ce lieu, on respire encore avec émotion les traces d’un pas-sé florissant lorsque le mou-lin, dans les mains de la même famille depuis 1880, commer-çait avec les départements de l’Allier, de la Loire et du Rhône, en approvisionnant en farine panifiable les boulangers tandis que la présence de la gare de chemin de fer voisine permettait l’expédition de l’or blanc par wagons.

Depuis le début des années 1990, Mme Beluze et sa fille, des-cendantes des meuniers d’origine, ont imaginé un destin de re-change à ce vieil établissement dont l’atmosphère, les outils de production, l’environnement naturel, les traces d’activité hu-maine sont parvenus intacts jusqu’à nous avec leur lot de sou-venirs. Sur fond d’authentique bruit de roues et d’engrenages, le musée de la Meunerie égrène les épisodes d’une existence artisanale et agricole, certes harassante mais émaillée d’anec-dotes parfois truculentes.

Tout commence à l’extérieur du moulin avec la mise en route des deux roues à augets. Ce terme désigne la présence de

bacs destinés à recevoir l’eau motrice. Si ce n’est pas une particularité propre au moulin de Montciant, Mme Beluze se plaît à insister sur l’origi-nalité de ces deux roues en mouvement parallèle sur le même axe et dont la raison d’être tient simplement à la faiblesse de la chute en cet endroit et à la nécessité de

doubler la force motrice. Un coup d’œil attentif sur l’arrière du bâtiment, auquel est encore adossée une imposante cheminée, nous éclaire sur l’histoire du site : « Des pierres de l’édifice d’origine sont encore visibles, commente Mme Beluze ; certains actes notariés attestent l’existence du moulin en 1777, date à laquelle les murs et la maison du meunier furent emportés par de violentes inondations. La cheminée, qui est encore visible aujourd’hui, servait autrefois à la machine à vapeur qui sup-pléait la force des roues. »

Dans les entrailles du moulinDans la partie réservée au musée, le visiteur va se faire explo-rateur de la haute époque de la meunerie, sous la conduite de Mme Beluze et de sa fille, dont l’ancêtre, marchand de grains au village voisin d’Arfeuilles, investit à 25 ans sur les installations de Montciant. « C’était audacieux pour l’époque, mais l’affaire

Le moulin de Montciant, passion de femmes

Descendu de la montagne bourbonnaise, le Barbenan trace un vallon

d’un peu plus de 20 kilomètres avant de rejoindre la Besbre.

Son parcours est modeste mais, avant la Seconde Guerre mondiale,

son débit était suffisant pour alimenter en énergie une quinzaine

de petits moulins, dont celui de Montciant, sur la commune du Breuil,

dans l’Allier.

– 8 –– 8 –

Dans les entrailles impressionnantes du musée de la Meunerie.

Page 26: L'auvergne, en routes

– 14 –

prit rapidement son essor. » Entreprise rurale par excellence, le moulin était également relié économiquement à la ferme atte-nante et occupait un important personnel journalier. En dehors des outils et des installations techniques, véritable dictionnaire tactile de l’activité meunière du XIXe siècle et d’une partie du XXe siècle, l’endroit incarne avec délice la mémoire des hommes employés ici même.

Rentrons dans la chambre de l’ouvrier meunier, chargé de réapprovisionner en grains les meules de façon permanente. L’homme y menait une vie ascétique dans une sombre cellule, à peine éclairée d’une fenêtre obstruée par un toit ; sur une table, un broc et une cuvette, rudimentaire nécessaire pour la toilette et puis, un seau hygiénique au pied d’un lit en fer d’une place. « Était-il condamné au célibat ? » Mme Beluze soulève la question d’un œil malicieux. « Ah, rassurez-vous, il avait bien une vie amoureuse en cachette ! » Au premier étage toujours, le plâtre des murs porte encore les traces de dessins ou de signes cabalistiques, témoignages d’ouvriers agricoles ne sa-chant écrire. Les meules gardent aussi le souvenir du passage des rhabilleurs, venus remettre en état les rayons des meules ;

des compagnons itinérants, à l’allure et à l’habillement plutôt rustres et aux méthodes parfois indélicates.

Entre une visite de la bluterie conservée en l’état tout en haut du bâtiment et qui servait, grâce à son tamis de soie, à séparer les composants des grains de blé et des explications sur le pro-cessus de fabrication de la farine, Mme Beluze se faufile avec aisance entre les différents engrenages. D’un geste délicat, elle laisse tomber silencieusement au sol une poignée de farine. « Vous avez deviné pourquoi cela se fait sans bruit ? Mais parce qu’on a enlevé le son ! » dévoile-t-elle d’un rire contenu.

Avant de refermer les lourdes portes de son musée et d’une époque restée figée depuis des années déjà, Mme Beluze dé-signe du regard, parmi les pièces exposées, un genre de cha-riot. « On appelle cela un diable, voyez-vous ; il servait à trans-porter le sac de blé. Quant à la clochette que vous voyez là, on l’actionnait à l’heure des repas pour prévenir le meunier occupé tout en haut du moulin. » Et l’eau du Barbenan de s’écouler au rythme des légendes, des anecdotes grivoises, des historiettes qui peuplent le moulin. Tant qu’il y aura des femmes pour en faire battre le cœur !

Musée de la MeunerieRoute de Montciant - 03120 Le Breuil

Tél. : 04 70 55 01 09 ou 04 70 55 01 68

www.tourisme-montagne-bourbonnaise.com

Y

Page 27: L'auvergne, en routes

Les deux roues à augets du moulin étaient là pour doubler

la force motrice.

– 14 –

prit rapidement son essor. » Entreprise rurale par excellence, le moulin était également relié économiquement à la ferme atte-nante et occupait un important personnel journalier. En dehors des outils et des installations techniques, véritable dictionnaire tactile de l’activité meunière du XIXe siècle et d’une partie du XXe siècle, l’endroit incarne avec délice la mémoire des hommes employés ici même.

Rentrons dans la chambre de l’ouvrier meunier, chargé de réapprovisionner en grains les meules de façon permanente. L’homme y menait une vie ascétique dans une sombre cellule, à peine éclairée d’une fenêtre obstruée par un toit ; sur une table, un broc et une cuvette, rudimentaire nécessaire pour la toilette et puis, un seau hygiénique au pied d’un lit en fer d’une place. « Était-il condamné au célibat ? » Mme Beluze soulève la question d’un œil malicieux. « Ah, rassurez-vous, il avait bien une vie amoureuse en cachette ! » Au premier étage toujours, le plâtre des murs porte encore les traces de dessins ou de signes cabalistiques, témoignages d’ouvriers agricoles ne sa-chant écrire. Les meules gardent aussi le souvenir du passage des rhabilleurs, venus remettre en état les rayons des meules ;

des compagnons itinérants, à l’allure et à l’habillement plutôt rustres et aux méthodes parfois indélicates.

Entre une visite de la bluterie conservée en l’état tout en haut du bâtiment et qui servait, grâce à son tamis de soie, à séparer les composants des grains de blé et des explications sur le pro-cessus de fabrication de la farine, Mme Beluze se faufile avec aisance entre les différents engrenages. D’un geste délicat, elle laisse tomber silencieusement au sol une poignée de farine. « Vous avez deviné pourquoi cela se fait sans bruit ? Mais parce qu’on a enlevé le son ! » dévoile-t-elle d’un rire contenu.

Avant de refermer les lourdes portes de son musée et d’une époque restée figée depuis des années déjà, Mme Beluze dé-signe du regard, parmi les pièces exposées, un genre de cha-riot. « On appelle cela un diable, voyez-vous ; il servait à trans-porter le sac de blé. Quant à la clochette que vous voyez là, on l’actionnait à l’heure des repas pour prévenir le meunier occupé tout en haut du moulin. » Et l’eau du Barbenan de s’écouler au rythme des légendes, des anecdotes grivoises, des historiettes qui peuplent le moulin. Tant qu’il y aura des femmes pour en faire battre le cœur !

Musée de la MeunerieRoute de Montciant - 03120 Le Breuil

Tél. : 04 70 55 01 09 ou 04 70 55 01 68

www.tourisme-montagne-bourbonnaise.com

Y

Page 28: L'auvergne, en routes

Qui n’a pas goûté un jour d’été au rafraîchis-sant clapotis de la vieille fontaine, gardienne de la place ombragée ? Qui n’a pas délicate-ment poussé avec une curiosité d’enfant cette

lourde porte en bois grinçante donnant sur un enclos de verdure ? Qui ne s’est pas laissé gagner par ce sentiment de plénitude, presque d’extase, à la vue de cette campagne déroulée au pied de vieux remparts ? Qui n’a pas écouté avec recueillement cet artisan potier, délicate-ment penché sur son travail, parler passionnément de ce qui fait sa vie ?

Celui qui n’a pas pris sa part de cette découverte émo-tionnelle, déroulée au fil des rues pentues, grossièrement pavées, toujours traversées par des chats à la silhouette fuyante et silencieuse, toujours bordées de ces mauves ou de ces roses trémières aussi à l’aise dans la pierre sèche que dans la terre, toujours parcourues par un habitant au regard scrutateur et au bonjour discret, celui-ci ignore tout du caractère des Plus Beaux Villages de France. Un caractère d’exception aux dires de l’association qui les re-groupe, comme autant de précieux symboles de la France rurale posés ici et là dans la campagne, dans la montagne ou aux abords des côtes françaises. Très prisés par le tou-riste étranger, qui y voit là l’émanation authentique d’un certain art de vivre à la française mais aussi du visiteur de l’Hexagone, qui vient se réimprégner d’un mode de vie presque oublié qui ferait presque figure de rare privilège, les 155 plus beaux villages de France, membres de ce club très sélectif, incarnent la diversité architecturale, clima-

Le circuit des Plus Beaux Villages de Francetique et humaine de notre douce France. Ils justifieraient à eux seuls un classement global au patrimoine mondial de l’Unesco par les trésors dont ils sont dépositaires.

Exceptionnel, avons-nous dit ? Soit et, partant de là, digne d’être préservé. C’est bien là le sens premier de la mission que s’est fixée l’association des Plus Beaux Villages de France. En accueillant dans ses rangs 155 villages de ca-ractère, elle entend bien fédérer ces derniers autour d’une vraie « marque déposée » qui se traduit pour chaque ad-hérent par la signature d’une charte de qualité et donc par le respect d’un minimum d’engagements. Le côté conser-vatoire de la mission est prépondérant ; il se manifeste déjà par l’indispensable prise de conscience de la qualité d’un lieu par les acteurs politiques et économiques ain-si que par la population qui y vit et, indirectement, par ceux qui la découvrent de l’extérieur. C’est cette prise de conscience qui doit être à l’origine d’une démarche per-manente de sauvegarde et de valorisation de tout ce qui compose la typicité du lieu, qu’il s’agisse du patrimoine collectif, de l’habitat individuel, de l’environnement im-médiat, de l’atmosphère du site mais aussi de ses savoir-faire et de ses productions.

Car nous y voici précisément : l’on se méprendrait forte-ment en considérant l’association comme un simple garde-mémoire des vieilles pierres et de la vie d’autrefois. Les membres de ce club très convoité ne sont ni des vitrines ni des réserves d’Indiens mais bien des entités où peut s’épanouir une dynamique économique dans le plus pur

– 86 –

Page 29: L'auvergne, en routes

– 87 –

Le circuit des Plus Beaux Villages de France p Frespect de l’héritage du passé. L’association s’est judicieu-sement découvert un slogan : « Vivons l’exception », dans lequel la notion de vie s’impose tout autant que l’excep-tion environnementale ou architecturale du site. Relancer et promouvoir un produit local de tradition, faire découvrir une cuisine de terroir à l’abri de murs séculaires, ouvrir dans son atelier un stage de peinture sur émaux, animer des rencontres autour de la vigne, faire déjeuner ses invités en terrasse après une nuit passée en chambre d’hôte, c’est aussi cela le label de qualité des Plus Beaux Villages, pour lesquels l’association affiche une ambition suprême : en faire des lieux d’art de vivre et de culture.

Et ce ne sont pas là que de belles intentions ! La fine fleur des villages français multiplie les initiatives vers une dynamique d’accueil et donc de développement tou-jours plus forte. C’est le principe des séjours à thème par exemple. Présentés sur le site internet de l’association et commercialisés par un tour-opérateur partenaire, ils vont permettre à la clientèle française et étrangère de suivre des cours de cuisine, des stages d’artisanat, de s’initier à la pétanque, de profiter d’une visite privée du village… L’événementiel rythme aussi le calendrier du groupement grâce en particulier à deux rendez-vous majeurs autour du terroir et de l’artisanat français. La Lorraine accueille ain-si chaque printemps le marché aux vins des Plus Beaux Villages : une formidable opportunité promotionnelle des vignobles de France auprès de nos voisins européens ! Quant aux Journées artisanales organisées en 2009, au cœur du Rouergue, dans les murs de la bastide de Sauve-

terre, elles réunirent plusieurs dizaines d’artistes, d’arti-sans, d’artisans d’art venus faire partager leurs créations dans un secteur symbole de tradition et de renouveau du village de France.

Le club auvergnatInégalement répartis sur l’ensemble des quatre départe-ments auvergnats, les 11 Plus Beaux Villages de la région affichent chacun une personnalité très marquée ; l’un par son passé prestigieux, l’autre par une production tradi-tionnelle, un autre par la présence d’une abbaye, un autre encore par un personnage historique.

Du haut Cantal théâtral et grandiose aux douces vallées de l’Allier ou de l’Alagnon, de la généreuse Limagne bourbonnaise à l’inquiétante austérité des hauts plateaux du Velay, l’élite des villages auvergnats mérite plus qu’un simple pèlerinage en ses murs. Au fil de la visite, chacun va vous dévoiler ses richesses de vie.

Le joyau du Bourbonnais, c’est Charroux ; l’ancienne ville franche affiche aujourd’hui une renommée interna-tionale grâce à une spécialité ancestrale : sa moutarde est toujours élaborée à l’ancienne à partir des vins du terroir de Saint-Pourçain et réveille le goût jusqu’au Japon.

Aux portes de Clermont-Ferrand, Saint-Saturnin réussit le tour de force de réunir sur son sol deux incontournables édifices du patrimoine auvergnat ; son église figure parmi les églises majeures de l’art roman auvergnat tandis que

Qui n’a pas goûté un jour d’été au rafraîchis-sant clapotis de la vieille fontaine, gardienne de la place ombragée ? Qui n’a pas délicate-ment poussé avec une curiosité d’enfant cette

lourde porte en bois grinçante donnant sur un enclos de verdure ? Qui ne s’est pas laissé gagner par ce sentiment de plénitude, presque d’extase, à la vue de cette campagne déroulée au pied de vieux remparts ? Qui n’a pas écouté avec recueillement cet artisan potier, délicate-ment penché sur son travail, parler passionnément de ce qui fait sa vie ?

Celui qui n’a pas pris sa part de cette découverte émo-tionnelle, déroulée au fil des rues pentues, grossièrement pavées, toujours traversées par des chats à la silhouette fuyante et silencieuse, toujours bordées de ces mauves ou de ces roses trémières aussi à l’aise dans la pierre sèche que dans la terre, toujours parcourues par un habitant au regard scrutateur et au bonjour discret, celui-ci ignore tout du caractère des Plus Beaux Villages de France. Un caractère d’exception aux dires de l’association qui les re-groupe, comme autant de précieux symboles de la France rurale posés ici et là dans la campagne, dans la montagne ou aux abords des côtes françaises. Très prisés par le tou-riste étranger, qui y voit là l’émanation authentique d’un certain art de vivre à la française mais aussi du visiteur de l’Hexagone, qui vient se réimprégner d’un mode de vie presque oublié qui ferait presque figure de rare privilège, les 155 plus beaux villages de France, membres de ce club très sélectif, incarnent la diversité architecturale, clima-

Le circuit des Plus Beaux Villages de Francetique et humaine de notre douce France. Ils justifieraient à eux seuls un classement global au patrimoine mondial de l’Unesco par les trésors dont ils sont dépositaires.

Exceptionnel, avons-nous dit ? Soit et, partant de là, digne d’être préservé. C’est bien là le sens premier de la mission que s’est fixée l’association des Plus Beaux Villages de France. En accueillant dans ses rangs 155 villages de ca-ractère, elle entend bien fédérer ces derniers autour d’une vraie « marque déposée » qui se traduit pour chaque ad-hérent par la signature d’une charte de qualité et donc par le respect d’un minimum d’engagements. Le côté conser-vatoire de la mission est prépondérant ; il se manifeste déjà par l’indispensable prise de conscience de la qualité d’un lieu par les acteurs politiques et économiques ain-si que par la population qui y vit et, indirectement, par ceux qui la découvrent de l’extérieur. C’est cette prise de conscience qui doit être à l’origine d’une démarche per-manente de sauvegarde et de valorisation de tout ce qui compose la typicité du lieu, qu’il s’agisse du patrimoine collectif, de l’habitat individuel, de l’environnement im-médiat, de l’atmosphère du site mais aussi de ses savoir-faire et de ses productions.

Car nous y voici précisément : l’on se méprendrait forte-ment en considérant l’association comme un simple garde-mémoire des vieilles pierres et de la vie d’autrefois. Les membres de ce club très convoité ne sont ni des vitrines ni des réserves d’Indiens mais bien des entités où peut s’épanouir une dynamique économique dans le plus pur

– 86 –

Page 30: L'auvergne, en routes

– 88 –

son imposant château, autrefois possession des seigneurs de Latour d’Auvergne, reçut en toute logique Catherine de Médicis et son fils Charles IX. Un peu plus au sud, voici Montpeyroux, aux allures de village andalou, ag-glutiné autour de son donjon. Sa carrière d’arkose et son vignoble ont assuré l’essor du bourg. Après plusieurs dé-cennies d’éclipse, la vigne accomplit un véritable retour en force. Porte d’entrée du Livradois-Forez, balcon avec vue imprenable sur les monts Dore et la Limagne, Usson, ancienne forteresse détruite par Richelieu, vit encore du souvenir de la reine Margot, à la personnalité pour le moins très contrastée. Mais le bourg abrite aussi un couple de graphistes émailleurs de talent. Au bord de la Couze, près d’Issoire, s’étire le village de Saint-Floret, dont on remarque aussitôt le vieux pont, garni d’un oratoire, et en surplomb le donjon, principal vestige de l’ancien château. Ici, la une du terroir est entre autres occupée par un trufficulteur.

En suivant l’autoroute A75, en direction de Montpel-lier, la Haute-Loire nous invite à emprunter la vallée de l’Alagnon pour y découvrir Blesle. L’ancienne « bonne ville d’Auvergne », longtemps placée sous la protection d’une abbaye de bénédictines, est une ruche de produits artisanaux, parmi lesquels une bière brassée localement. À deux pas de Brioude s’étire doucement la « vallée de Dieu », occupée par la Sénouire, affluent de l’Allier, et par Lavaudieu, dont l’abbaye fut emplie des prières des reli-gieuses bénédictines jusqu’à la Révolution. Les maisons sont encore dans leur jus agricole et vigneron. Le miel produit ici est réputé tandis que le monastère reste source

de vie artistique dès les premiers jours de l’été. Bien plus à l’est, la jeune Loire s’offre son premier château en faisant émerger de ses gorges les ruines wagnériennes d’Arlempdes. Ici, festival de théâtre, vol en montgolfière et, sur un plan plus terre à terre, domaine de prédilection du premier légume sec bénéficiaire de l’AOC : la célèbre lentille verte du Puy. Enfin, Pradelles, à cheval sur le Ve-lay, le Gévaudan et le haut Vivarais, est précisément la cité du cheval de trait, mais cette ancienne place forte est riche de son histoire de ville-étape commerciale pour les marchands de la route du sel, religieuse pour les pèlerins de la voie Régordane, devenue de nos jours halte touris-tique pour les adeptes du fameux chemin de Stevenson et de son inséparable ânesse, Modestine.

C’est au pied des monts du Cantal que sont posées les deux perles cantaliennes des Plus Beaux Villages de France. Salers est superbe à la fois dans sa majesté et sa beauté figée. On parcourt cet écrin presque religieusement dans une atmosphère historiquement décalée. C’est le vil-lage du goût aux déclinaisons multiples et de l’artisanat précieux. Plus discret, le village de Tournemire est avant tout celui du château d’Anjony, un des plus médiatiques d’Auvergne. On s’y rend comme en pèlerinage tant le site est emblématique de l’histoire et de la géographie de la Haute-Auvergne.

Voilà, le rideau se lève sur un magnifique parcours, reflet d’une Auvergne multiple, à voir et surtout à vivre, au gré de vos envies.

Page 31: L'auvergne, en routes

– 88 –

son imposant château, autrefois possession des seigneurs de Latour d’Auvergne, reçut en toute logique Catherine de Médicis et son fils Charles IX. Un peu plus au sud, voici Montpeyroux, aux allures de village andalou, ag-glutiné autour de son donjon. Sa carrière d’arkose et son vignoble ont assuré l’essor du bourg. Après plusieurs dé-cennies d’éclipse, la vigne accomplit un véritable retour en force. Porte d’entrée du Livradois-Forez, balcon avec vue imprenable sur les monts Dore et la Limagne, Usson, ancienne forteresse détruite par Richelieu, vit encore du souvenir de la reine Margot, à la personnalité pour le moins très contrastée. Mais le bourg abrite aussi un couple de graphistes émailleurs de talent. Au bord de la Couze, près d’Issoire, s’étire le village de Saint-Floret, dont on remarque aussitôt le vieux pont, garni d’un oratoire, et en surplomb le donjon, principal vestige de l’ancien château. Ici, la une du terroir est entre autres occupée par un trufficulteur.

En suivant l’autoroute A75, en direction de Montpel-lier, la Haute-Loire nous invite à emprunter la vallée de l’Alagnon pour y découvrir Blesle. L’ancienne « bonne ville d’Auvergne », longtemps placée sous la protection d’une abbaye de bénédictines, est une ruche de produits artisanaux, parmi lesquels une bière brassée localement. À deux pas de Brioude s’étire doucement la « vallée de Dieu », occupée par la Sénouire, affluent de l’Allier, et par Lavaudieu, dont l’abbaye fut emplie des prières des reli-gieuses bénédictines jusqu’à la Révolution. Les maisons sont encore dans leur jus agricole et vigneron. Le miel produit ici est réputé tandis que le monastère reste source

de vie artistique dès les premiers jours de l’été. Bien plus à l’est, la jeune Loire s’offre son premier château en faisant émerger de ses gorges les ruines wagnériennes d’Arlempdes. Ici, festival de théâtre, vol en montgolfière et, sur un plan plus terre à terre, domaine de prédilection du premier légume sec bénéficiaire de l’AOC : la célèbre lentille verte du Puy. Enfin, Pradelles, à cheval sur le Ve-lay, le Gévaudan et le haut Vivarais, est précisément la cité du cheval de trait, mais cette ancienne place forte est riche de son histoire de ville-étape commerciale pour les marchands de la route du sel, religieuse pour les pèlerins de la voie Régordane, devenue de nos jours halte touris-tique pour les adeptes du fameux chemin de Stevenson et de son inséparable ânesse, Modestine.

C’est au pied des monts du Cantal que sont posées les deux perles cantaliennes des Plus Beaux Villages de France. Salers est superbe à la fois dans sa majesté et sa beauté figée. On parcourt cet écrin presque religieusement dans une atmosphère historiquement décalée. C’est le vil-lage du goût aux déclinaisons multiples et de l’artisanat précieux. Plus discret, le village de Tournemire est avant tout celui du château d’Anjony, un des plus médiatiques d’Auvergne. On s’y rend comme en pèlerinage tant le site est emblématique de l’histoire et de la géographie de la Haute-Auvergne.

Voilà, le rideau se lève sur un magnifique parcours, reflet d’une Auvergne multiple, à voir et surtout à vivre, au gré de vos envies.

Page 32: L'auvergne, en routes

La moindre maison ancienne abrite une échoppe, un atelier d’artisan.

F

Page 33: L'auvergne, en routes

– 91 –

Les Plus Beaux Villages de France

Murmures de pierresAncienne ville fortifiée au Moyen Âge, dotée de privilèges et de sa propre administration, Charroux conserve de magnifiques traces de son passé à la fois marchand et intellectuel. Il faut visiter la cour des Dames, le lieu le plus ancien de la ville, la maison du prince de Condé, l’église médiévale Saint-Jean-Bap-tiste, les portes d’Orient et de l’Horloge, la halle du XIXe…

Le musée de Charroux et de son canton est à lui seul le plus riche des parcours historiques et humains sur la ville.

Bruits de fêtesLe printemps s’ouvre avec l’énorme foire à la brocante, le dernier dimanche d’avril. C’est la première grande brocante de l’année en France et la plus importante du département. 350 exposants et 35 000 visiteurs sur une seule journée. Un événement forcé-ment très attendu et très couru.

En août a lieu la Fête des artistes et des artisans.

En novembre, la Fête de la soupe, dont le concept a fait école depuis. Rendez-vous festif et populaire autour du plat du pauvre au cours duquel le public achète son bol artisanal à 8 euros et s’en va à travers le village goûter à des soupes complètement originales. Une recette éprouvée.

Les hasards de l’Histoire font bien les choses en ce village au passé citadin, car c’est précisément en franchissant la porte d’Orient pour pénétrer dans les « faubourgs » par la rue de la Boucherie que l’on accède à la boutique de Pascale et Bruno, un petit cocon amoureu-sement décoré, entièrement dédié à cette épice, le safran qui, pour le profane, dégage souvent un parfum d’Orient. Une impression pas totalement dénuée de tout fondement, comme le confirme Bruno, avec sa verve et sa passion sans retenue pour ce crocus aux ac-cents si particuliers : « Souvenons-nous qu’avant la Première Guerre mondiale, la France exportait son safran vers de lointains pays, en raison de ses pouvoirs colorants sur le textile. À votre avis, l’étoffe des saris portés par les femmes indiennes était colorée à partir de quelle teinture ? »

Charroux

F

Parmi les multiples pouvoirs de séduction de Charroux, il y a cette surprenante

juxtaposition de spécialités hautement traditionnelles et de productions révélées plus récemment. Voici

que l’indétrônable moutarde de Charroux à la forte renommée

se trouve depuis peu taquinée sur son propre territoire par le safran

de Charroux, dont le lancement est le fruit d’une initiative pour le moins audacieuse.

Point info antenne touristique03140 Charroux

Tél. : 04 70 56 87 71www.charroux.com

Le safran de Charroux : laissez-vous surprendre !

La moindre maison ancienne abrite une échoppe, un atelier d’artisan.

F

Page 34: L'auvergne, en routes

Bruno aime se comporter en guide explorateur à l’intérieur de sa boutique, tant à l’égard des groupes que des curieux qui poussent la porte de cet univers atypique. Était-il réellement préparé à cette destinée nouvelle et à mettre du même coup un peu plus d’épices dans sa vie quotidienne ? Il vous répondra, d’un air entendu, que Charroux, ce fascinant village, a le pouvoir de faire naître des voca-tions soudaines. Avec Pascale, sa compagne, sans laquelle cette idée n’aurait sans doute pas germé, Bruno s’emploie avec art à faire partager à ses visiteurs l’univers du safran, à fort pouvoir évocateur mais somme toute peu connu. Le cheminement de la connaissance s’appuie sur le goût, et la principale surprise réside dans la décou-verte d’une plante à double facette. « À quoi pense-t-on en parlant du safran ? Forcément à l’épice, la plus noble des épices, qui vient relever la paella, le couscous ou le poulet, mais encore ? » s’amuse Bruno, qui invite alors son interlocuteur à déguster du bout de sa sucette un liquide un peu ambré : du miel au safran.

Le voyage gustatif dans l’inattendu peut alors commencer, mais sur un mode essentiellement sucré qui promène la dégustation de gelée en confiture, de miel en sirop, autant de substances qui, selon le spécialiste, vont « réveiller » le safran, lequel, à son tour, se révèle un excellent exhausteur de goût à l’égard du thé ou de la mélisse par exemple. Le novice poursuit son exploration en butinant sur de petites collections de confitures fabriquées ici au gré des saisons, à partir des fruits du verger familial. Et là, le coup de cœur s’accélère pour Pascale et Bruno, dont on aura deviné qu’ils ne sont pas de simples revendeurs !

De l’éclosion de la plante à celle du goûtIl y a donc un verger mais aussi un jardin dont les 650 mètres carrés se couvrent, à l’automne, en plein village, de la floraison du précieux crocus. « Nous avons planté le premier bulbe en été 2009. Depuis, chaque année, le même rythme s’impose à nous avec une phase finale de récolte en octobre-novembre, immédiatement suivie, dans la journée même, de l’émondage, qui consiste à couper le pistil de la plante, contenant la fameuse épice. Ensuite, on sèche et on conditionne. » Le safran de Charroux ne se contente pas d’être dégusté ; on peut aussi participer à sa récolte et à son émondage en compagnie de nos deux producteurs-récoltants.

Le dernier chic est de se procurer les paniers garnis méticuleusement préparés ; la gelée de safran, idéale pour améliorer un jus de rôti, y côtoie le sirop de safran, qui donnera de l’imagination à vos kirs, et le vinaigre de cidre au safran, utilisé pour déglacer les noix de Saint-Jacques. Attention suprême : un petit livret de conseils et de recettes est toujours glissé dans la présentation. Mais que l’on se rassure, rien n’égale les petites recommandations culinaires délivrées par Bruno, dont même Valérie Saignie, qui préside aux destinées de la Ferme Saint-Sébastien voisine, va jusqu’à s’inspirer !

Le Safran de Charroux, producteurs-récoltants2, rue de la Boucherie

03140 CharrouxTél. : 04 70 59 67 49 ou 06 07 98 41 02

Bruno, une passion sans

limite pour le safran.

– 92 –

Page 35: L'auvergne, en routes

On peut affirmer sans risque aucun que rien n’échappe au pouvoir d’investigation de l’équipe de rédaction des Cahiers bourbonnais, immergés en plein cœur historique

du village de Charroux. Car depuis 1957, date de leur lancement par un architecte mais aussi président d’une société savante locale, Marcel Génermont, pas un seul recoin

de la province bourbonnaise qui n’ait été passé au peigne fin, pas un seul événement local qui n’ait été relaté et commenté par l’équipe de journalistes de la revue qui, au fil

du temps, fait figure d’irremplaçable outil de connaissance sur la vie bourbonnaise.

Les Cahiers bourbonnais, marqueur de territoire

Apparemment, l’on serait tenté de dresser un parallèle avec L’Auver-gnat de Paris dans la mesure où, aujourd’hui encore, le lectorat des Cahiers est constitué pour une bonne part d’expatriés à qui l’on sert chaque trimestre une photo au laser de ce qui fait l’essence de la vie de leur terroir d’origine. À la vérité, rien ne manque à l’appel, qu’il s’agisse du dernier débat d’orientation budgétaire du conseil général de l’Allier, de la réfection d’un muret de pierres sèches, partie inté-

grante d’un petit patrimoine historique rural, de la recette du célèbre clafoutis aux cerises bourbonnais lorsque revient le temps des fruits rouges, des Rencontres théâtrales d’Hérisson, de la disparition d’une personnalité locale, d’un fait divers survenu à Montluçon en 1813 et qui renseigne sur l’état de canicule qui devait sévir cette année-là dans la cité industrielle des bords de Cher. On ne peut que rester admiratif devant la tenue aussi régulière d’une chronique départe-

Les Plus Beaux Villages de France

Une publication pour défendre l’identité bourbonnaise.

Bruno aime se comporter en guide explorateur à l’intérieur de sa boutique, tant à l’égard des groupes que des curieux qui poussent la porte de cet univers atypique. Était-il réellement préparé à cette destinée nouvelle et à mettre du même coup un peu plus d’épices dans sa vie quotidienne ? Il vous répondra, d’un air entendu, que Charroux, ce fascinant village, a le pouvoir de faire naître des voca-tions soudaines. Avec Pascale, sa compagne, sans laquelle cette idée n’aurait sans doute pas germé, Bruno s’emploie avec art à faire partager à ses visiteurs l’univers du safran, à fort pouvoir évocateur mais somme toute peu connu. Le cheminement de la connaissance s’appuie sur le goût, et la principale surprise réside dans la décou-verte d’une plante à double facette. « À quoi pense-t-on en parlant du safran ? Forcément à l’épice, la plus noble des épices, qui vient relever la paella, le couscous ou le poulet, mais encore ? » s’amuse Bruno, qui invite alors son interlocuteur à déguster du bout de sa sucette un liquide un peu ambré : du miel au safran.

Le voyage gustatif dans l’inattendu peut alors commencer, mais sur un mode essentiellement sucré qui promène la dégustation de gelée en confiture, de miel en sirop, autant de substances qui, selon le spécialiste, vont « réveiller » le safran, lequel, à son tour, se révèle un excellent exhausteur de goût à l’égard du thé ou de la mélisse par exemple. Le novice poursuit son exploration en butinant sur de petites collections de confitures fabriquées ici au gré des saisons, à partir des fruits du verger familial. Et là, le coup de cœur s’accélère pour Pascale et Bruno, dont on aura deviné qu’ils ne sont pas de simples revendeurs !

De l’éclosion de la plante à celle du goûtIl y a donc un verger mais aussi un jardin dont les 650 mètres carrés se couvrent, à l’automne, en plein village, de la floraison du précieux crocus. « Nous avons planté le premier bulbe en été 2009. Depuis, chaque année, le même rythme s’impose à nous avec une phase finale de récolte en octobre-novembre, immédiatement suivie, dans la journée même, de l’émondage, qui consiste à couper le pistil de la plante, contenant la fameuse épice. Ensuite, on sèche et on conditionne. » Le safran de Charroux ne se contente pas d’être dégusté ; on peut aussi participer à sa récolte et à son émondage en compagnie de nos deux producteurs-récoltants.

Le dernier chic est de se procurer les paniers garnis méticuleusement préparés ; la gelée de safran, idéale pour améliorer un jus de rôti, y côtoie le sirop de safran, qui donnera de l’imagination à vos kirs, et le vinaigre de cidre au safran, utilisé pour déglacer les noix de Saint-Jacques. Attention suprême : un petit livret de conseils et de recettes est toujours glissé dans la présentation. Mais que l’on se rassure, rien n’égale les petites recommandations culinaires délivrées par Bruno, dont même Valérie Saignie, qui préside aux destinées de la Ferme Saint-Sébastien voisine, va jusqu’à s’inspirer !

Le Safran de Charroux, producteurs-récoltants2, rue de la Boucherie

03140 CharrouxTél. : 04 70 59 67 49 ou 06 07 98 41 02

Bruno, une passion sans limite pour

le safran.

– 92 –

Page 36: L'auvergne, en routes

Les découvertes gourmandes de La Remise

Voici un Francilien heureux de vivre à Charroux en Bourbonnais.

Pour Michel Bougard, jeune retraité de l’industrie pharmaceutique,

devenir « charlois » répondait à un choix : celui de « rentrer en campagne », au cœur d’un village ayant acquis depuis fort longtemps ses lettres

de noblesse, paré de tous les traits d’une communauté vivante

et dont l’ancien patrimoine reste encore accessible financièrement.

Michel remit donc en état une ancienne grange du centre du village, jadis relais de poste et écurie à chevaux et, son emploi du temps ayant horreur du vide, imagina d’y installer un com-merce. Ainsi, La Remise était née, devenue depuis l’étape incon-tournable des amateurs de produits bons, naturels et parfois rares. Ici, le clinquant n’est pas de mise ; il faut juste pousser la porte discrète du magasin pour s’imprégner progressivement de la richesse fabuleuse d’un lieu qui tient tout à la fois de l’épi-cerie de village d’autrefois et de l’épicerie fine plus « tendance » susceptible de combler les attentes d’une clientèle urbaine.

Dans un étonnant bric-à-brac pourtant savamment orchestré, Michel a convoqué les petits producteurs de la France entière, faisant par exemple coexister avec bonheur la lentille blonde de la planèze de Saint-Flour avec les haricots blancs du Pays basque. « Mon principe est simple, avoue-t-il : il vise à valoriser

mentale aussi dense qui, pour un peu, vous dispenserait d’acheter votre quotidien, en dépit du léger décalage chronologique de l’infor-mation fournie.

Les Cahiers bourbonnais se démarquent surtout par l’insertion au beau milieu de la revue de cahiers spéciaux dédiés à l’histoire, aux lettres, aux arts, à travers des thèmes ou des personnages ayant un lien avec cette province. On franchit donc un degré dans l’éveil culturel du lecteur, en étant fidèle à la recette de proximité territoriale qui fait le succès de ce genre de publication. Cette ligne éditoriale reste en tout point fidèle au souhait premier du fondateur de la re-vue, Marcel Génermont, qui était de contribuer à la vulgarisation des arts et lettres en Bourbonnais. Dans ce cahier central, on retrouve la plume de plusieurs historiens, chercheurs, chroniqueurs, habitués à collaborer, parfois de longue date, avec Les Cahiers, conférant ainsi à la revue tout son intérêt scientifique.

Enfin, Charroux abrite également le siège des Éditions des Cahiers bourbonnais (ECB), qui publient régulièrement des ouvrages avec la terre des Bourbons comme cœur de cible. ECB a ainsi publié der-nièrement une série de biographies en trois tomes (un pour chaque grande ville de l’Allier) dédiée aux Bourbonnais célèbres et remar-quables, des origines à la fin du XXe siècle.

À travers cette histoire vieille de plus de 50 ans des Cahiers, c’est aussi le désir ouvertement avoué d’affirmer l’identité bourbonnaise qui est mis en avant par Jean-Pierre Petit, le directeur, et toute son équipe de rédaction. Celui-ci, par ailleurs attaché familialement à Charroux, avait, avec le concours d’abonnés et d’autres fidèles de la maison, repris la revue en 1983, en y mettant toute sa force de conviction. Aujourd’hui se pose néanmoins la question de la péren-nité du support et de sa survie financière. Avouons qu’il serait dom-mage de laisser s’éteindre cette flamme, celle d’un pays, le Bourbon-nais, qui a toujours revendiqué sa personnalité propre au sein de sa région de rattachement, l’Auvergne.

Les Cahiers bourbonnais, revue et maison d’édition

11, rue de l’Horloge - 03140 CharrouxTél. : 04 70 56 80 61

www.cahiers-bourbonnais.com

– 94 –

Page 37: L'auvergne, en routes

les petits exploitants fermiers et les vignerons, avec une préfé-rence affichée en faveur de la production bio. Avec le temps, j’ai pu tisser un réseau de liens très fidèles avec des fournisseurs de plusieurs régions chez qui je me rends directement. C’est donc un gage de qualité basée sur une connaissance mutuelle. Et puis, je recherche en permanence des produits nouveaux découverts au fil de salons spécialisés ou en me documentant. La clientèle y est très sensible. » Les habitués des « grandes villes de la région » ne s’y trompent pas, de même que les touristes venus de Suisse, d’Angleterre, des Pays-Bas ou encore les curistes des stations auvergnates venus en début ou en fin de séjour ; ils savent pouvoir trouver en ce royaume de la gour-mandise le remède à leurs envies.

Alors certes, le Bourbonnais, province d’adoption de notre homme, est fort bien représenté, au même titre que l’Auvergne voisine. Citons en vrac l’inévitable moutarde traditionnelle de Charroux ou son huile de noix, le whisky fabriqué à Hérisson, les surprenantes terrines, rillettes et autres fritons à base de viande charolaise, les bienfaisantes pastilles Vichy ou encore ces préparations de crème de lentilles à l’image de ce fondant aux lentilles glacées et au chocolat noir prêt à tartiner, originaire

La Remise, cave et produits régionaux03140 Charroux

Tél. : 04 70 56 88 71www.laremisecharroux.com

du Velay. Au rayon des nouveautés, c’est le safran de Charroux qui tient la vedette, directement issu de la safranière locale du Terroir des Vignaux : on vient acheter à La Remise le fameux condiment présenté en stigmates ou ses produits dérivés (thé, vinaigre…). Les vins de Saint-Pourçain ont aussi la faveur de Michel ; il propose depuis peu la cuvée de premier vin bio de Saint-Pourçain, provenant des récoltes du domaine de Bois Brûlé. Bien d’autres terroirs de France ont un droit d’entrée à La Remise et, quelle que soit l’origine géographique du produit, Michel n’est jamais à court d’anecdotes ou de commentaires susceptibles d’émousser la curiosité du client.

Un dernier détail d’importance : La Remise est ouverte toute l’année. Fort heureusement, car il faut revenir souvent pour épuiser toutes les surprises gustatives de ce petit eldorado !

Derrière la Remise, une vraie caverne d’Ali Baba.

– 95 –

Les découvertes gourmandes de La Remise

Voici un Francilien heureux de vivre à Charroux en Bourbonnais.

Pour Michel Bougard, jeune retraité de l’industrie pharmaceutique,

devenir « charlois » répondait à un choix : celui de « rentrer en campagne », au cœur d’un village ayant acquis depuis fort longtemps ses lettres

de noblesse, paré de tous les traits d’une communauté vivante

et dont l’ancien patrimoine reste encore accessible financièrement.

Michel remit donc en état une ancienne grange du centre du village, jadis relais de poste et écurie à chevaux et, son emploi du temps ayant horreur du vide, imagina d’y installer un com-merce. Ainsi, La Remise était née, devenue depuis l’étape incon-tournable des amateurs de produits bons, naturels et parfois rares. Ici, le clinquant n’est pas de mise ; il faut juste pousser la porte discrète du magasin pour s’imprégner progressivement de la richesse fabuleuse d’un lieu qui tient tout à la fois de l’épi-cerie de village d’autrefois et de l’épicerie fine plus « tendance » susceptible de combler les attentes d’une clientèle urbaine.

Dans un étonnant bric-à-brac pourtant savamment orchestré, Michel a convoqué les petits producteurs de la France entière, faisant par exemple coexister avec bonheur la lentille blonde de la planèze de Saint-Flour avec les haricots blancs du Pays basque. « Mon principe est simple, avoue-t-il : il vise à valoriser

mentale aussi dense qui, pour un peu, vous dispenserait d’acheter votre quotidien, en dépit du léger décalage chronologique de l’infor-mation fournie.

Les Cahiers bourbonnais se démarquent surtout par l’insertion au beau milieu de la revue de cahiers spéciaux dédiés à l’histoire, aux lettres, aux arts, à travers des thèmes ou des personnages ayant un lien avec cette province. On franchit donc un degré dans l’éveil culturel du lecteur, en étant fidèle à la recette de proximité territoriale qui fait le succès de ce genre de publication. Cette ligne éditoriale reste en tout point fidèle au souhait premier du fondateur de la re-vue, Marcel Génermont, qui était de contribuer à la vulgarisation des arts et lettres en Bourbonnais. Dans ce cahier central, on retrouve la plume de plusieurs historiens, chercheurs, chroniqueurs, habitués à collaborer, parfois de longue date, avec Les Cahiers, conférant ainsi à la revue tout son intérêt scientifique.

Enfin, Charroux abrite également le siège des Éditions des Cahiers bourbonnais (ECB), qui publient régulièrement des ouvrages avec la terre des Bourbons comme cœur de cible. ECB a ainsi publié der-nièrement une série de biographies en trois tomes (un pour chaque grande ville de l’Allier) dédiée aux Bourbonnais célèbres et remar-quables, des origines à la fin du XXe siècle.

À travers cette histoire vieille de plus de 50 ans des Cahiers, c’est aussi le désir ouvertement avoué d’affirmer l’identité bourbonnaise qui est mis en avant par Jean-Pierre Petit, le directeur, et toute son équipe de rédaction. Celui-ci, par ailleurs attaché familialement à Charroux, avait, avec le concours d’abonnés et d’autres fidèles de la maison, repris la revue en 1983, en y mettant toute sa force de conviction. Aujourd’hui se pose néanmoins la question de la péren-nité du support et de sa survie financière. Avouons qu’il serait dom-mage de laisser s’éteindre cette flamme, celle d’un pays, le Bourbon-nais, qui a toujours revendiqué sa personnalité propre au sein de sa région de rattachement, l’Auvergne.

Les Cahiers bourbonnais, revue et maison d’édition

11, rue de l’Horloge - 03140 CharrouxTél. : 04 70 56 80 61

www.cahiers-bourbonnais.com

– 94 –

Page 38: L'auvergne, en routes

Textes de Christian Izalguier

Photos de Joël Damase, Jérôme Chabanne, Luc Olivier, Hervé Monestierwww.auvergne-collection.com

auvergne collection

Prix : 28 E

LaroutedesMoulinsd’Auvergne

LaRouteromaneenAuvergne

LaroutedesVillesd’eauxduMassifcentral

LesPlusBeauxVillagesdeFrance

LaroutehistoriquedesChâteauxd’Auvergne

Routes principales

Routes secondaires

La route de la Bête du Gévaudan

La route des Métiers en Livradois-Forez

La route des Églises peintes en Bourbonnais

La route des Curiosités des gorges de l’Allier

Le circuit des Jardins du Massif central

La route de l’Archange, itinéraire culturel des chemins de saint Michel

Sortez des sentiers battus et prenez des routes à thème,

pour découvrir l’Auvergne autrement.