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Master/DU TICE La notion d’usages Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

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Page 1: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Master/DU TICELa notion d’usages

Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Page 2: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Le diffusionnisme ou l’adoption par les usagers en 5 phasesla connaissance : l'individu est exposé à

l'innovation et acquiert quelques notions sur son fonctionnement ;

la persuasion : l'individu amorce une prise de position au sujet de l'innovation ;

la décision : l'individu s'engage dans des activités lui permettant d'adopter ou de rejeter l'innovation ;

l'implantation : l'individu utilise l'innovation au quotidien et l'évalue ;

la confirmation : l'individu tente d'obtenir des informations venant renforcer son choix.

Page 3: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Critique du diffusionnismeSelon ce schéma, ce sont les caractéristiques

de l'innovation, telles qu'elles sont perçues par les individus, qui déterminent son taux d'adoption.

Ne dit rien de la genèse de l’innovationUne étude limitée à la diffusion postule que

ce processus se déroule sans aucune transformation de l’innovation

Par principe, l’innovation serait bonne : les ingénieurs, les techniciens ont fait ce que la technique pouvait proposer de mieux ; à la société de l’accepter et de l’adopter.

Page 4: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Sociologie de la traduction1re étape : l’analyse du contexte2e étape : la problématisation3e étape : création d’un réseau4e étape : intéressement et enrôlement5e étape : constitution de l’acteur réseau6e étape : construction des asymétriesEx. le combat Renault/EDF sur le moteur

électrique

Page 5: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

L’anthropologie des techniquesPasser d’une sociologie de l’innovation à une

sociologie des situations d’action1re phase : saisir l’objet technique à travers

des épreuves 2e phase : décrire l’objet technique comme un

scénario matérialisé3e phase : opérer une dé-scription = dégager

le script de l’objetEx. : travail d’Akrich ou Boullier

Page 6: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La sociologie des organisationsNotions-clés

La rationalité limitéeLa stratégieLe marginal sécant

Apport fondamentalComprendre comment fonctionne une

organisation sans se limiter à l’organigramme officiel

Les limitesL’organisation vue comme un jeu d’acteurs

permanent (sans mémoire ni idéologie)Sous-estimation du pouvoir officiel

Page 7: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Résumé des épisodes précédentsUne métaphore centrale : le réseau composé

d’humains et de non-humains2e métaphore : le porte-parole (tirée de

Hobbes)3e métaphore : la traduction (tirée de M.

Serres)L’innovation est donc l’art d’intéresser un

nombre croissant d’alliés qui vous rendent de plus en plus fort

Conséquence : le succès (ou l’échec) d’une innovation ne vient pas de la qualité ou de la justesse d’un dispositif technique > tout repose sur la solidité du réseau

Page 8: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La critique de P. FlichyLe réseau

Extrêmement lâche et attrape-toutLes auteurs disent à la fois que plus le réseau est

étendu, plus il est solide et, en même temps, qu’il ne vaut que par la solidité de son maillon le plus faible

L’acteurÀ la fois les représentés, les porte-parole et les acteurs

stratégiques (capables d’instaurer un rapport de force en leur faveur)

Le contextePeut-on évacuer tout élément extérieur à l’innovation ?Tout est-il explicable en termes de rapports de force

entre acteurs ?

Page 9: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

L’analyse socio-technique4 objectifs pour cette approche :

Intégrer analyse et sociétéLa technique au cœur de l’analyseAccent mis dans l’analyse sur l’interaction des

acteurs entre eux, entre eux et l’objet technique

Interactions possibles que si relative stabilité dans ces différents rapports

La notion de « cadre de référence »Permet de percevoir, comprendre les

phénomènes par les acteurs et d’organiser leurs propres actions

Ex. : le promeneur dans une foire à la ferraille…

Page 10: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

L’analyse socio-techniqueLe cadre de fonctionnement

Définit un ensemble de savoirs et de savoir-faire mobilisés ou mobilisables dans l’activité technique

Celui des concepteurs, des constructeurs, des réparateurs, des usagers aussi.

Le cadre d’usageCelui de l’activité de l’usager et du concepteur

aussi…Les liens entre les deux : le cadre socio-

techniqueDeux cadres distincts comme le montre la

panneMais articulés dans un cadre commun

Page 11: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Et l’usager ?Des usagers stratégiques

Peu nombreuxEx. des banquiers des années 1930 ou

entreprises américaines dans les années 1940La plupart sont des usagers tactiques

Flichy parle d’une activité de braconnageL’usager doit d’abord faire preuve de capacités

tactiques dans le cadre de fonctionnementSes marges de manœuvre sont beaucoup plus

grandes dans le cadre d’usage

Page 12: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

L’innovation à l’écoleL’école n’est pas le simple réceptacle des

savoirs et outils en provenance de la sociétéIls ne s’imposent pas sous la pression

extérieureCertaines innovations sociotechniques viennent

du monde éducatifLes innovations se plient aux contextes et

peuvent influer en retour sur ces contextesEx. : le processus d’import-export pour le

cédéromComment se forge à l’école les usages

éducatifs des « nouveaux » outils et médias ?3 réponses différentes

Page 13: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La thèse de l’impératif économiqueThèse des technologues de l’éducation1er argument : une progression spiralée des

innovationsEx. : rapports sur les pays en développement

2e argument : le système éducatif est obligé de passer par la technologisation

Mais l’impératif économique est loin d’être le seul moteur de l’innovation éducative…

Page 14: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La thèse des cycles improductifsThéoricien de l’innovation Larry CubanLes innovations et l’école, une « romance

inconstante »Inertie à cause de l’organisationFaiblesses de l’interprétation de Cuban

Il néglige le poids des consignes (ex. de la calculette) et surestime la capacité des acteurs à exprimer des besoins

La soi-disant paralysie institutionnelle est contredite par l’histoire

Page 15: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La thèse de l’innovation par détournementSelon D. Boullier, G. Jacquinot ou J. Perriault,

l’usager s’approprie l’outil et le média en fonction de ce qu’il décide d’en faire

Les innovations technico-pédagogiques se font sur le mode de la capture ou du détournement

L’innovation est le fruit d’un compromis qui se solde par l’émergence d’un cadre de référence socio-technique

L’innovation est instable, fragile, précaireCette thèse ne dit rien des conditions

d’acceptation ou de refus d’une innovation par les utilisateurs

Page 16: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La question du paradigmeEnsemble structuré et cohérent de théories

et de représentationsL’organisation éducative considérée comme

un ensemble structuré de manière paradigmatique : savoirs liés à la production scientifique, contenus structurés par la logique de la matière, pédagogie transmissive, mode collectif et simultané d’enseignement, professionnels qualifiés par examens et concours nationaux, outils et médias aux usages collectifs et individuels…

Hypothèse : paradigme actuel concurrencé par un autre

Page 17: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Genèse d’un paradigmeL’ordre orthographique

1830 : 63% des 15000 instituteurs ne maîtrisent pas l’orthographe > la quasi-totalité maîtrise en 1850

Encouragement d’une certaine mobilité sociale par l’éducation reçue

Orthographe et syntaxe ont des « vertus civilisatrices »

Le choix de l’enseignement collectif et simultanéExercice roi : la dictée

Le manuelLa leçon : questions sur un texte, explications

grammaticales et syntaxiques

Page 18: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

D’un paradigme à l’autre ?Crise du manuel ?

Crise de l’édition scolaire mais le secteur reste important

Crise des usages du manuel : média standardisé et de masse qui contrarie le souci des enseignants de se libérer de la leçon-type

Essor de l’autoproductionSon principal concurrent : la reprographieTendance au bricolage de ressources

artisanales personnalisées

Page 19: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

De nouveaux usages ?Aspirations à la personnalisation

Avancées timides de l’autoformationL’exemple des ressources PCSM-UEL en

sciencesNouveaux usages en attente ?

Usages, parties prenantes d’un paradigme et lui-même en dépend aussi > voir si un nouveau paradigme émerge

Concurrence entre ancien et nouveau paradigme : enseignement massifié et standardisé versus enseignement sur mesure

Outils unidirectionnels pour des usages collectifs et en présentiel / outils modulaires, utilisables à distance, etc.

Page 20: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La question de l’industrialisationMassification

Les progrès de la scolarisationRationalisationTaylorisation

Effets d’entraînementVoisinage des industries culturelles

Modèles socio-économiquesDes industries éducatives à part entière ?

Page 21: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

L’édition de manuelsL’invention du manuel

L’ancêtre du manuel, le livre éducatifL’industrialisation de la chaîne éditoriale

Menaces sur le manuelLa crise de confianceLa concurrence de l’autoproduction

Le modèle éditorial contesté

Page 22: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

L’informatique pédagogiqueLa mécanisation pédagogique

Les machines à enseignerSkinner et la révolution industrielle de

l’enseignementLe projet d’informatisation didactique

d’inspiration béhaviouristeUne seconde voie : Logo

Des dispositifs pour permettre à l’appropriation des connaissances par l’apprenant lui-même

Équipe de Papert au MIT, au croisement de l’intelligence artificielle et de la psychologie génétique de Piaget

Page 23: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

La formation à distanceLe parent pauvre

D’abord un enseignement de substitutionProblèmes récurrents de positionnement

Une réponse au problème des coûts : la création de mégaétablissements

Un concurrent, le « e-learning »Inventé par Cisco, repris par l’administration

Clinton, puis par les expertsRapprochement de l’informatique et de la

formation à distance

Page 24: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Les produits pour l’éducation non formelleUn ensemble disparate

Livres, journaux, films, programmes audiovisuels et multimédias, émissions de radio et de télévision, sites Internet, etc.

La répartition entre ce qui s’apprend à l’école et en dehors d’elle est fluctuante

Une double référencePrésence de la culture scolaireCaution des industries de la culture et du

divertissementQuel avenir ?

Page 25: Laurent Petit SGTICE, Université Pierre et Marie Curie

Systèmes numériques d’information et de gestionLa genèse

Les infrastructures de service : (LMS) portails, plates-formes collaboratives, bureaux virtuels, espaces numériques de travail

Les outils techno-pédagogiques s’adressent soit aux enseignants seuls, soit aux apprenants et aux enseignants

Maillon essentiel de la mise en relation d’offres et de demandes

De (trop) grandes espérances ?