l'art de la bonne diction et la chronophotographie de la

8
L'art de la bonne diction et la chronophotographie de la parole : positions diverses de la bouche pour la diction. Extrait de la Nature, 1905.

Upload: others

Post on 28-Mar-2022

8 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

L'art de la bonne diction et la chronophotographie de la parole : positions diverses de la bouche pour la diction. Extrait de la Nature, 1905.
Edifact, le langage de la communication
des acteurs de l'économie
Col. Historique des Télécommunications
L e besoin pour l'homme d'échanger des infor­
mations remonte bien loin dans le temps. Il
serait né le jour où il s'est mis à commercer. Les
tablettes d'argile, en Babylonie, et le papyrus
égyptien en auraient constitué le premier support.
Les documents du commerce, comme le Connaisse­
ment né en Angleterre au XII e siècle, puis la Lettre au xive,
ont pris le relais... postal. Cinq siècles plus tard, le génie
de l'homme aidant, s'ouvre l'ère des techniques de com­
munication au nom souvent forgé à partir du préfixe grec
« télé », au loin, à distance.
Le téléphone est apparu au siècle dernier pour
transmettre la voix. Puis ce fut l'éclosion, au seuil des
années cinquante, du télex et de l'ordinateur qui introdui­
sit de nouveaux supports physiques de l'information
textuelle, tels la bande magnétique et les disquettes, puis
multimédia, tels les vidéodisques et les disques compacts
CD-Rom. Le Minitel permettant d'interroger des ser­
veurs télématiques, le télécopieur, le micro-ordinateur
envahirent les bureaux en quelques années.
Le micro-ordinateur a permis l'informatisation au
sein d'un groupe d'entreprises qui en avaient reconnu
l'avantage majeur, à savoir la saisie unique des documents
commerciaux et formulaires administratifs liés à une
transaction import/export, cette documentation ayant
été au préalable normalisée ou, selon le terme consacré,
« alignée » sur un patron, un canevas, baptisé « Formule-
cadre des Nations-unies pour les documents commer­
ciaux » - norme ISO 6 4 2 2 . Les documents calqués sur ce
modèle ont un même format, un cadre commun et les
mentions qui y sont portées y sont regroupées par
thèmes : par exemple, description de la marchandise,
pays (du vendeur, d'origine), poids, quantité, prix.
Puis le micro-ordinateur ou PC a été connecté à un
modem pour communiquer directement à un ou plusieurs
destinataires des textes libres, des graphiques. Ainsi, le
courrier électronique voyait le jour en même temps que
les « boîtes aux lettres électroniques ». Ces BAL pouvaient
remplacer les boîtes aux lettres postales. La communica­
tion sans papier devenait réalité. La trace écrite pouvait
être obtenue par l'édition du texte sur l'imprimante
couplée au PC. Grande nouveauté, les données pouvaient
être retraitées à réception par le destinataire.
L'EDI, une révolution culturelle dans l'entreprise
Sans doute, l'innovation la plus spectaculaire née de
l'alliance de l'informatique et des télécommunications
est-elle l'EDI, qui constitue, bien plus qu'une avancée
technologique, une véritable culture d'entreprise concer­
nant tous les acteurs de l'économie.
L'EDI est entré en scène en Europe il y a quelques
années, après avoir fait son apparition aux Etats-Unis
pour la gestion d'actions ponctuelles dans certaines gran­
des firmes, à la fin des années soixante, et au Japon à la fin
des années soixante-dix.
Ce sigle, le même en américain et en français, pour
en souligner l'universalité, signifie Electronic Data
Interchange ou échange de données informatisé, informa­
tisé étant au masculin singulier, ce participe se rapportant
à l'échange.
La définition la plus utilisée de l'EDI est l'« échange
de données structurées sous forme de messages 1 préagréés,
d'ordinateur à ordinateur par l'intermédiaire de réseaux
de télécommunications ».
tions d'un système informatique à un autre. Il est réalisé
entre entités juridiques distinctes.
normalisés dont l'ensemble constitue un message.
Les partenaires doivent se mettre d'accord sur la
structure des messages qu'ils vont échanger afin que
chacun puisse les traiter par sa propre application. Cette
approbation est régie par un « contrat d'interchange » ou
convention qui fixe un cadre juridique pour les transac­
tions et technique pour les communications.
L'échange est opéré d'une application tournant sur
l'ordinateur d'un émetteur à l'application tournant sur
l'ordinateur d'un récepteur.
une entreprise, les messages échangés d'un correspondant
à un autre, sont véhiculées par les réseaux de télécommu­
nications, soit directement, soit indirectement.
La connexion directe peut être effectuée par :
- les réseaux privés ou dédiés à l'intérieur d'une
entreprise ou d'un groupement professionnel ;
- le réseau téléphonique public commuté (RTPC) ;
- des données à commutation de paquets, (RDCP)
comme le réseau Transpac, filiale de France-Télécom ;
- l e réseau public de données à commutation de
circuits (RDCC) ;
(RNIS), Numéris en France.
La connexion indirecte est effectuée par l'intermé­
diaire d'un service de réseaux à valeur ajoutée (IBM In, GE
Information Services, etc.).
entreprises/administrations occasionnant des volumes
peuvent être réalisées en EDI, depuis le cycle complet des
opérations commerciales, en passant par le cycle industriel
des activités de conception, fabrication, maintenance d'un
produit, jusqu'à la gestion des activités du BTP, des
emplois, de l'environnement, des prestations sociales,
juridiques, médicales, touristiques, etc.
un langage. Pour se faire comprendre par son interlocu­
teur, il lui faut parler le même. Pour que les applications
d'ordinateur puissent dialoguer et se comprendre sans
devoir élaborer une structure de données spécifique, et
donc une interface propre à chaque « couple de partenai­
res » de l'échange, il leur faut tout pareillement parler un
langage commun.
Au début des années quatre-vingt, on ne relevait pas
moins de 19 standards de traitement et d'échange de
données commerciales opérationnels. Les Directives pour
l'échange de données commerciales, ou GTDI, britanni­
ques, préconisées par les « facilitateurs » du commerce ne
sortaient pas vraiment du rang, pas plus que la proposition
de norme expérimentale française, EFC, échanges de
fichiers commerciaux, fondée sur le modèle OSI (Inter­
connexion des systèmes ouverts) de l'ISO, qui était pu­
bliée en 1 9 8 3 .
Pourtant, la nécessité d'élaborer un standard de
portée mondiale devenait cruciale, car les usagers poten­
tiels ne savaient à quel saint se vouer ! Les pionniers de
l'EDI utilisaient des formats spécifiques répondant à leurs
stricts besoins. Mais ils eurent tôt fait de percevoir les
limites de leurs standards propriétaires aboutissant à les
enfermer dans des tours d'ivoire, les empêchant de s'ouvrir
sur l'extérieur. En effet, si deux sociétés utilisent des
standards différents pour s'échanger des données, deux
formats de fichiers sont nécessaires. Il en faut 2 2 pour 4
sociétés {cf. schéma 1) . Et on atteint le chiffre de 9 9 0 0
pour 1 0 0 sociétés ! Il fallait couper court à cette perspec­
tive de création de tours de Babel.
D'autres constatations rendaient cette normalisa­
tion indispensable :
- l'augmentation du volume des échanges, et leur
mondialisation ;
- le développement de l'informatisation chez cha­
cun d'eux ;
communications ;
prise avec son environnement, en remplaçant les flux
physiques (courrier, disquettes) par des flux d'informa­
tions transmissibles directement d'ordinateur à ordinateur.
Vers un langage universel
L'idée de perfectionner les GTDI en y incorporant
les innovations françaises d'EFC, a déclenché, en 1 9 8 4 , le
processus vers l'élaboration d'une norme universelle.
L'internationalisation des GTDI « modernisées »,
conduite par une instance internationale, le Groupe de
travail de la facilitation des procédures du commerce
international, placé sous l'égide des Nations unies, mon­
dialement connu sous le nom de W P 4 2 , s'est trouvée
accélérée par la contribution des Américains qui avaient
élaboré, au sein d'un Joint Electronic Data Interchange
Committee (JEDI) des standards EDI validés par l 'ASC
X I 2 de l'Ansi {Accredited Standards Committee XI2 de
VAmerican National Standards Institute.)
l'amélioration des GTDI a alors noué le contact avec le
JEDI en vue de tenter de recueillir l'adhésion la plus large
possible des GTDI. Une première réunion euro-améri­
caine a eu lieu, en novembre 1 9 8 5 , à New York sous la
présidence de Dennis Mac Ginnis, de la North American
Philips Corporation, et de Ray Walker, directeur du
comité de facilitation britannique du commerce, SITPRO.
Les fondations d'un langage commun étaient posées.
En février 1 9 8 6 , la Commission des Communautés
européennes appuyait l'avancée de ces travaux « transcon­
tinentaux ».
Lors de sa session de septembre de la même année, le
W P 4 « encourageait vivement les experts nord-améri­
cains et européens à mettre au point une norme unique
pour l'EDI, applicable au commerce ». En effet, destiné à
l'origine, à réduire le fossé creusé entre l'arrivée des
marchandises (utilisant des transports de plus en plus
rapides) et celle des documents (ayant recours aux services
postaux traditionnels) les accompagnant, l'EDI était con­
sidéré comme le vecteur de la facilitation des échanges.
Les pans de l'édifice Des recommandations capitales unanimes étaient
établies au cours d'une réunion à Washington D C , en juin
1 9 8 6 , parle Comité JEDI. Elles préconisent notamment :
— la mise au point d'une syntaxe universelle ;
— le principe de l'agencement des données en
segments ;
devenait l'UN/JEDI désignant l'échange électronique de
données, fondé sur les recommandations des Nations unies.
Le W P 4 les entérinait en septembre 1 9 8 6 . à sa
session de printemps, il approuvait l'acronyme Edifact. Le
sigle UN/EDI avait été suggéré mais la proposition reje­
tée, car elle faisait allusion à une pratique commercialisée
aux Etats-Unis par une société baptisée EDI Inc.
Par ailleurs, il convenait de préciser les domaines
couverts par cet EDI. Edifact, ou échange de données pour
l'administration, le commerce et le transport répondait
parfaitement à ce dessein.
En septembre 1 9 8 7 , à Berlin, le Comité T C 1 5 4 de
l'ISO adoptait les Règles de syntaxe soumises par les
experts des Nations unies - norme ISO 9 7 3 5 - à l'issue
d'une procédure de consultation accélérée (fast track).
Le 2 novembre 1 9 9 2 , 7 6 % des entreprises américai­
nes, membres de l'Ansi, se prononçaient en faveur de
l'utilisation de cette norme et l'abandon de la leur (XI2) ,
en 1 9 9 7 .
Le creuset de l'UN/Edifact
Dans l'optique de la consolidation des travaux Edifact/
Onu et de la mise au point des messages normalisés des
Nations unies, les UNSMs, le GE 1, groupe d'experts des
éléments de données et de la télématique, proposait au
W P 4, qui le chapeaute, de désigner trois rapporteurs
Edifact responsables devant lui :
- Dennis Mac Ginnis (Etats-Unis),
l'Amérique du Nord, le deuxième pour l'Europe de l'Ouest
et le troisième pour l'Europe de l'Est étaient créés au début
de l'année 1 9 8 8 avec, à leur tête, les rapporteurs désignés
par le W P 4, au cours de la session du printemps 1 9 8 7 .
Aujourd'hui, le Conseil nord-américain a été élargi
en Conseil pan-américain ; et trois autres pour l'Australie/
Nouvelle-Zélande, l'Asie et l'Afrique, dans leur ordre
chronologique de création, ont agrandi le cercle.
En janvier 1 9 8 8 , le conseil Edifact de l'Europe de
l'Ouest, connu sous le sigle WEEB 4, s'installait à Bruxel­
les au sein de la Commission des Communautés euro­
péennes. L'équipe commune des rapporteurs Edifact/
Onu tenait sa première réunion à Washington D C en avril
1 9 8 8 . Ainsi s'ouvrait le cycle des Joint Rapporteurs Team
meetings/Réunions communes des rapporteurs, ou JRT.
Ces réunions, qui regroupent les « édifacteurs » du monde
entier, sont consécutives aux sessions du W P 4. Elles ont
pour objectif majeur d'assurer la coordination des travaux
menés par les six conseils Edifact dans le cadre du dévelop­
pement du langage et des messages qui en découlent.
Les composantes du langage Edifact/Onu
A l'exemple de la communication humaine qui re­
pose sur des phrases composées de mots agencés selon des
règles de grammaire, le langage Edifact s'appuie sur un
vocabulaire, une grammaire, des messages.
Le vocabulaire ou, plus précisément, le répertoire
d'éléments de données 5 commerciales, connu sous le
nom de TDED (Trade Data Interchange Directory), cons­
titue un dictionnaire des termes du commerce, à chacune
des 8 0 0 données qu'il contient ont été attribués :
- un identifiant numérique à 4 chiffres permettant
de définir la catégorie à laquelle la donnée se rapporte
(documentation, dates, montants, mesures, transport,
etc.) ;
documents ou formulaires normalisés ;
caractères (alphabétiques, numériques, ou alphanuméri­
ques) maximal pour les données textuelles, ou fixe si la
donnée est structurée sous forme codée.
Ex : 8 0 6 6 Mode de transport (en clair) an.. 1 7
8 0 6 7 Mode de transport, codé an3
(cf schéma 2 , « Règles de numérotat ion des
données ».)
normalisés (pays, monnaies, unités de mesure, termes de
paiement, etc.).
La grammaire ou règles de syntaxe sur le plan de
l'application édicté des règles permettant d'organiser l'en­
semble des données entrant dans la composition d'un
message afin qu'il soit parfaitement compréhensible par
l'application qui le reçoit. Elles servent à structurer et à
envelopper les données pour les transporter sur le réseau
à leur destinataire. Les données contenues dans le message
font l'objet d'un regroupement en segments 6 , qui appa­
raissent soit de façon isolée comme les segments de service
servant à l'échange, les segments UNH, UNT (segment
d'en-tête permettant notamment d'identifier le type de
message transmis et segment de fin de message) par
exemple, soit au sein de messages comme les segments de
données contenant des précisions sur la transaction, par
exemple, les références bancaires du vendeur dans le
message « Facture », la description de l'emballage dans
l'« Avis d'expédition ». Les données de service sont insé­
rées au sein de familles de segments de service dont trois
comprennent un segment d'ouverture et un segment de
fermeture :
d'interchange,
groupe fonctionnel des messages du même type,
- UNH, UNT : segments d'en-tête et de fin de
message, (cf schéma 2).
tête de l'interchange, UNB, un segment spécial UNApeut
être transmis pour définir la chaîne de caractères de
service, utilisée dans la transmission. Un autre segment,
UNS est utilisé pour séparer les différentes sections d'un
message.
textuelle et/ou codée - , comportent les informations
telles que le code produit ou le prix unitaire. Elles sont
reconnaissables par la position qu'elles occupent au sein
d'un segment préalablement défini.
Chaque message remplit une fonction déterminée.
Par exemple, le message « Qality », Qualité, est un
Message permettant de communiquer les résultats de tests
effectués pour satisfaire aux besoins d'un produit précis ou
d'un processus spécifique. Il comporte, sans limitation,
des données de tests et de mesures, des informations
statistiques et la description des méthodes utilisées pour
effectuer les tests.
La Commission économique pour l'Europe des Na­
tions unies qui abrite le W P 4 est associée à l'ISO. C'est le
Comité technique 1 5 4 de l'ISO qui traite des Documents
et éléments d'information dans l'administration, le com­
merce et l'industrie qui a avalisé les deux piliers du langage
normalisé Edifact/Onu :
- en 1 9 8 5 , le Répertoire d'éléments de données
commerciales - norme ISO 7 3 7 2 - (française NF/
EN27372) ;
- en 1 9 8 7 , les Règles de syntaxe au niveau de l'appli­
cation - norme ISO 9 7 3 5 - (française NF/EN29735) ,
reprises par le Comité européen de normalisation, le
CEN, en normes.
En 1 9 8 8 , le premier message normalisé des Nations
unies, le message facture, Invoic voyait le jour.
La boîte à outils Edifact
Une véritable boîte à outils Edifact/Onu accompa­
gne ces deux normes :
taxe ;
- un jeu de répertoires (messages, et données, don­
nées composites 5 , segments et codes associés aux messa­
ges déjà élaborés ou en cours de confection). Ces répertoi­
res constituent le répertoire pour l'échange de données
commerciales des Nations unies, connu sous le sigle UN/
T D I D (United Nations Trade Data Interchange
Directory) 7 ;
données commerciales par télétransmission ou règles
UNCID 8 de la C N U D C I 9 .
La maintenance d'Edifact
Edifact/Onu, y compris le développement des messages,
sont confiés aux conseils Edifact régionaux. Les représen­
tants de la France siègent au conseil Edifact de l'Europe de
l'Ouest, aux côtés de délégués du W P 4 et du CEN.
Les messages sont confectionnés au sein des Groupes
de développement de messages, Message Development
Groups, qui sont au nombre de 12 depuis la fin de l'année
1 9 9 3 (cf. schéma 4). Ces MDs rapportent avec les Groupes
d'Intérêt spécial (Modélisation, EDI interactif, Sécurité,
Guides d'implémentation des messages) au Comité de
coordination technique, le T C C . Les travaux d'avance­
ment des messages sont évalués par le Groupe de confor­
mité technique, le T A G .
Les autres conseils Edifact ont une structure à peu
près calquée sur le même modèle. Leur rapporteur soumet
au GE 1, lors de ses sessions plénières bi-annuelles, les
réalisations effectuées au sein des organes des divers
conseils. Elles sont ensuite entérinées (ou parfois rejetées)
par le W P 4 de la CEE/Onu.
L'état de l'art Au 3 0 septembre 1 9 9 3 , 1 6 8 messages sont entrés
dans le processus de normalisation Edifact/Onu. Ils sont
répartis en trois catégories selon leur état d'avancement
qui comporte trois stades :
- statut 1 : document pour essais (statut de projet de
norme) ;
- statut 2 : recommandation des Nations unies (sta­
tut de norme). Ils sont en passe d'accéder au statut de
norme CEN.
4 2 sont au statut 2 ; 1 3 , au statut 1 et 1 1 3 , au
statut 0.
ciale (offre, commande, facturation, paiement, douane,
statistiques, transport, assurance, qualité, etc.), permet­
tant de pratiquer le « commerce électronique », qui était
la première cible visée.
s'appliquant aux activités d'autres sphères de l'économie
(administrations de tous types, achats publics, industries
de la construction, du tourisme, services sanitaires et
sociaux,...), le prouvent à l'envi. L'acronyme Edifact pour­
rait s'enrichir d'un / e t d'un S !
Le coup de pouce de Bruxelles pour la généralisation de l'EDI/Edifact
Pour inciter à l'essor de l'EDI/Edifact dans le tissu
économique européen, le Conseil des ministres des Com­
munautés européennes prenait, le 5 octobre 1 9 8 7 , une
initiative majeure instituant le programme communau­
taire Tedis (Trade Data Interchange Systems), ou Trans­
fert électronique de données à usage commercial utilisant
les réseaux de communications.
sectoriels d'utilisateurs de l'EDI de différents états mem­
bres de la Communauté dénommés Groupes pan-euro­
péens d'utilisateurs, ou PEGs. On en compte 1 8 à la fin
1 9 9 3 . Ce sont, par ordre chronologique : Odette (auto­
mobile), EAN (distribution), Rinet (assurance), Cefic/
EDI (chimie), Edifice (électronique), Œdipe (énergie),
Emedi (santé), Edibuild (construction), Edificas (compta­
bilité), European Oil and Gaz (pétrole, gaz), EEO (livrai­
son express), Edipap (papeterie), Editex (textile), Edivin
(industrie viti-vinicole), SLCT (transport maritime), Edi­
teur (livre), Edicities (urbanisation), IFRA (journaux),
Edifer (transport ferroviaire).
dans les PME/PMI, qui contribuent très largement au
commerce européen, six appels d'offres ont été lancés par
la Commission : le premier dans le cadre de la première
phase du programme Tedis - 1 9 8 8 - 1 9 8 9 - , en octobre
1 9 8 8 . Il avait pour thème, le « développement de projets
pilotes EDI impliquant des PMI/PME s'engageant à
respecter les normes internationales Edifact et/ou l'archi­
tecture OSI ». La dotation financière de la Commission
était de 5,2 millions d'ECU. Les cinq suivants se sont
inscrits dans la deuxième phase Tedis - 1 9 9 1 - 1 9 9 4 - ,
d'un montant de 2 5 millions d'ECU (175 MF). Ils distin­
guaient des actions dans les domaines de la normalisation,
des télécommunications, des aspects légaux, de la sécurité
des messages, des projets multisectoriels et pan-euro­
péens, des campagnes de sensibilisation à l'EDI/Edifact,
etc.
Le dernier appel d'offres où sont reconduits les
mêmes thèmes a été lancé le 2 8 janvier 1 9 9 4 .
L'offre EDI/Edifact
repose essentiellement aujourd'hui sur des logiciels de
traduction conformes aux normes Edifact. Leur objectif
principal est de traduire au format Edifact les données de
l'application interne de l'entreprise, puis de les convertir
aux formats de messages Edifact.
Les données sont extraites sous forme électronique.
Un logiciel EDI de traduction remplit trois fonctions :
- extraction ;
données nécessaires au message qui sera transmis de
manière à le rendre lisible par le programme de formatage.
La conversion transforme automatiquement les don­
nées qui sont au format de l'extracteur en données au
format normalisé Edifact.
Une fois cette opération de formatage achevée, le
message est créé et prêt à être émis. Le logiciel de commu­
nication entre en jeu. Il gère les numéros de téléphone du
correspondant et réalise l'aiguillage automatique vers lui.
Son rôle est d'assurer l'interface avec le (les) protocole
(s) 1 0 qui transporte (nt) les messages au destinataire.
Une fois le message reçu, ses données sont décodées
du format Edifact au format de l'application interne du
correspondant. Les données peuvent alors être insérées
dans un fichier interne et traitées par le logiciel applicatif.
Ces logiciels sont en général implantés sur une
station EDI - un P C - reliée au système d'information de
l'entreprise.
aux systèmes d'information des entreprises partenaires de
l'échange.
sein des groupes de développement de messages du conseil
Edifact. Le relais de ces travaux est assuré, sur le plan
national, par un Cos-EDI au sein de l'Afnor en partenariat
avec l'Association Edifrance, qui traite des aspects promo­
tionnels et stratégiques de l'EDI. Ce dernier volet a son
importance car l'EDI est avant tout une stratégie d'entre­
prise.
exercice technique, mais d'une orientation stratégique
avec son lot d'enjeux organisationnels, culturels et so­
ciaux.
affaires constitue une priorité du fait de la concurrence
effrénée à laquelle se livrent les nations. Il en va de la survie
des entreprises. Pour continuer à remplir leurs carnets de
commandes, elles doivent se mettre à l'heure de l'EDI.
Mais, pour en tirer tous les bénéfices, elles doivent changer
leurs structures traditionnelles en réorganisant leurs flux
informationnels et en éliminant toute procédure n'appor­
tant pas de valeur ajoutée à leurs produits et/ou presta­
tions, et leurs comportements en créant des partenariats et
en recherchant le juste équilibre avec leurs congénères et
leur environnement.
L'EDI les aidera à simplifier et à rationaliser leurs
processus internes, et le jeu des normes et outils Edifact les
assurera de disposer d'une documentation commune et
d'un langage unique et fédérateur, leur permettant de
communiquer à l'extérieur.
LES CHIFFRES ARABES ET LEUR ORIGINE
O n sait que nos chiffres sont appelés vulgairement chiffres arabes, sans égards pour l 'or igine probable de l'échelle ar i thmét ique à laquelle ils appart iennent ; car b ien que les Arabes possèdent u n système de numéra t ion ident ique au nôtre, la p lupar t des auteurs admettent qu' i ls l 'ont emprunté aux H i n d o u s vers le dix ième siècle de notre ère.
Les savants ne sont d u reste pas d'accord sur leur origine et bien des explications différentes ont été mies en avant pour déterminer la provenance de ce système de numéra t ion , sans qu'aucune d'elles soit parvenue à le faire avec cert i tude.
Nous trouvons une nouvelle version dans le Genova Catholico Militaritelaquelle, si elle n'est pas plus probante que les autres, a au moins le méri te de l ' ingéniosité. D'après cette version, les Arabes, excellents géomètres autrefois, eurent l'idée de former les chiffres avec des figures géométriques don t les angles étaient comptés (f ig. 1 ).
Les angles q u e c o m p o r t e n t les f i g u r e s de nos n e u f c h i f f r e s s o n t en e f fe t c o n f o r m e s à ce t te e x p l i c a t i o n . Les partisans d 'une or ig ine H i n d o u e ne pouvant admettre cette théorie en donnent une différente qu i est la suivante : d'après eux, le signe fondamental fu t à l 'or igine la f igure d u carré, qu i servit à former tous les autres chiffres ; soit en les f ract ionnant , soit en y ajoutant.
Les transformations avaient l ieu ainsi ( f ig. 2) . [...] D'après une troisième op in ion , Isaac Vossius, Hue t , W a r d , et habi lement soutenue par feu Philarète Chasles, nos chiffres nous viendraient
des pythagoriciens et auraient une or igine purement occidentale. [...] Extra i t de la Nature, 1899.
1 2 3 V 5 6
7 8 9
1. Message : terme utilisé pour décrire la façon dont des
données sont structurées en vue de remplir une fonction précise
de manière que leur transmission et leur traitement par des
moyens électroniques puissent se faire dans des conditions
optimales.
2. W P 4 : Groupe de travail de la facilitation des procédu­
res du commerce international, placé sous l'égide de la Commis­
sion économique pour l'Europe des Nations unies. Il tient deux
sessions par an.
3. Qualifiant : donnée donnant un sens précis à une don­
née ou à un segment.
4. : WEEB : Western European Edifact Board.
5. - Donnée : la plus petite unité d'information dans un
message.
nées au minimum. Chacune des parties est dite « donnée
constitutive »).
l'intérieur de cet ensemble.
Directory/Répertoire pour l'échange de données commerciales ;
UN/TDED United Nations/Trade Data Eléments Directory/
Répertoire d'éléments de données commerciales.
8. UNCID : Uniform rules ofConductfor the Interchange
of Trade Data transmission. Règles uniformes de conduite pour
l'échange de données commerciales par télétransmission.
9. CNUDCI : Conférence des Nations unies pour le droit
commercial international.
gue entre deux équipements informatiques.