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LES CRASSIERS Montagne de déchets issus du processus d’exploitation du charbon, les terrils qui encadrent le paysage de la région minière Stéphanoise sont communément appelés « Crassiers ». Ambivalents , les Crassiers de Saint-Etienne portent la mémoire du développement industriel et économique qui les ont fait pousser jusqu’à 120 mètres de hauteur.¹ Cette croissance remarquable est liée au pouvoir technologique de l’exploitation minière qui fut la base de l’éveil industriel de la France au XIXème siècle¹. Ces grandes montagnes sont des objets anthropomorphiques. Leur valeur réside surtout dans leur pouvoir de véhiculer la mémoire. Une mémoire soit positive, liée à la prospérité et l’essor industriel, soit négative, évoquant la vie de sacrifices et de restrictions personnelles des mineurs, le danger qu’ils affrontaient quotidiennement, et les répercussions environnementales qui marqueront inévitablement la ville d’une couleur grise et charbonneuse. Bayon, J. s’interroge si « certains patrimoines n’ont-ils pas aussi le droit de mourir ? » et remarque ensuite l’importance des valeurs que ce patrimoine industriel apporte à la Ville de Saint-Etienne : « Les valeurs, soubassements du bassin industriel stéphanois, sont indispensable pour comprendre son histoire et envisager son avenir. Ces valeurs sont invisible, souterraine et ce sont elles qui ont attiré autant que l’énergie fossile, les entrepreneurs, qui d’Allemagne, qui d’Angleterre, qui d’autres pays européens sont venus pour s’y installer. » (p.90)

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Page 1: Land Art - Saint Etienne BX2iniciativaatelier.files.wordpress.com/2018/02/land-art-saint-etienne-bx2.pdfmineurs dans leurs déplacements dans les galeries sombres, mais sert aussi

LES CRASSIERSMontagne de déchets issus du processus d’exploitation du charbon, les terrils qui encadrent le paysage de la région minière Stéphanoise sont communément appelés « Crassiers ».

Ambivalents , les Crassiers de Saint-Etienne portent la mémoire du développement industriel et économique qui les ont fait pousser jusqu’à 120 mètres de hauteur.¹ Cette croissance remarquable est liée au pouvoir technologique de l’exploitation minière qui fut la base de l’éveil industriel de la France au XIXème siècle¹.

Ces grandes montagnes sont des objets anthropomorphiques. Leur valeur réside surtout dans leur pouvoir de véhiculer la mémoire. Une mémoire soit positive, liée à la prospérité et l’essor industriel, soit négative, évoquant la vie de sacri�ces et de restrictions personnelles des mineurs, le danger qu’ils a�rontaient quotidiennement, et les répercussions environnementales qui marqueront inévitablement la ville d’une couleur grise et charbonneuse.

Bayon, J. s’interroge si « certains patrimoines n’ont-ils pas aussi le droit de mourir ? » et remarque ensuite l’importance des valeurs que ce patrimoine industriel apporte à la Ville de Saint-Etienne :

« Les valeurs, soubassements du bassin industriel stéphanois, sont indispensable pour comprendre son histoire et envisager son avenir. Ces valeurs sont invisible, souterraine et ce sont elles qui ont attiré autant que l’énergie fossile, les entrepreneurs, qui d’Allemagne, qui d’Angleterre, qui d’autres pays européens sont venus pour s’y installer. » (p.90)

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LA LUMIÈRETout comme les pics font partie des outils essentiels du travail des mineurs, l’objet indispensable à leur survie reste la lampe.

Porteurs de la �amme, la lampe devient le guide qui non seulement oriente les mineurs dans leurs déplacements dans les galeries sombres, mais sert aussi à monitorer la quantité de gaz toxique qui s’accumulait dans les galeries (grisou).

Les lampes ont aussi connu une évolution avec les progrès techniques continuels de l’exploitation minière. De ses modestes débuts en tant que simples dépôt de carburants pour nourrir une petite �amme, la lanterne recevra des améliorations techniques avec l’aide de l’Ecole de Mine, un système plus e�cace, une protection en verre, un mécanisme de ventilation et des nouveaux matériaux. Ce progrès est poussé jusqu’à atteindre des lanternes électriques alimentées avec des batteries.

Aux ingénieurs, gouverneurs et maître mineurs les lampes réservées étaient ces lui-là avec de matériaux non ferreux, pour n’ai pas in�uencé l’usage de la boussole.Ces lampes étaient les guides protectrices des mineurs en les ramenaient dans l’assurance, jusqu’à la lumière naturelle du jour à l’extérieur des galeries insalubres de la mine.

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SITE SPECIFICConçu sur mesure dans des paysages spéci�ques, l’art In-Situ ou Site Speci�c en anglais désigne une méthode artistique dans l’art contemporain, ou une installation artistique est réalisée à une échelle environnementale, et adaptée sur des territoires naturels, urbains ou anthropomorphisés. L’art In-Situ nous pousse à mener des ré�exions sur le contexte spatial où se produit l’œuvre, en utilisant une panoplie de matériaux et techniques di�érentes.

L’art In-Situ peut-être une manipulation permanente ou temporaire de son site d’accueil. Des exemples éminents sont les œuvres de Richard Serra et James Turrel.

https://www.archdaily.com/626191/richard-serra-s-east-west-west-east-rises-in-the-qatari-desert/5542875ce58ece706c00040b-richard-serra-s-east-west-west-east-rises-in-the-qatari-desert-photo “East-West/West-East” / Richard Serra. Image © Nelson Garrido

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LE PROJETNotre projet a pour but de projeter deux faisceaux lumineux à partir des sommets des deux crassiers les plus hauts de Saint-Etienne. Ces canaux de lumière vont se croiser au dessus du paysage urbain stéphanois en marquant le ciel nocturne d’un �ux de couleur blanche.

Focalisés sur le cœur de la ville, ces �ux lumineux sont le résultat d’une ré�exion profonde et les déclencheurs d’une prise de conscience collective sur le patrimoine industriel et la mémoire qui tombe dans l’oubli.

Le projet traite la problématique du patrimoine stéphanois. Nous proposons une ré�exion collective sur la ville à travers une installation artistique de mise en lumière, un élément identitaire de l’industrie minière, garant de survie et porteur d’espoir pour les mineurs.

La nouvelle couche lumineuse proposée s’ajoutera aux couches déjà existantes sur le territoire. Le charbon en sous-terrain, la ville en surface et en�n la lumière dans le ciel se complètent pour évoquer l’identité visuelle, historique et sociale de Saint-Etienne.

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FLUX LUMINEUX

CRASSIERSDE COURIOT

CRASSIERDE L’EPARRE

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LE PROJET

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MUSÉE DE LA MINEPour lancer le projet de mise en lumière, nous proposons comme activité initiatrice une visite nocturne du Musée de la Mine lors de la fête de la Sainte-Barbe le 4 Décembre 2018. Les visiteurs seront munis de lampes frontales et e�ectueront le parcours muséal en découvrant la structure du musée et ses espaces plongés dans une ambiance obscure, comme s’ils étaient réellement dans une mine. Après cette expérience immersive et authentique, ils sortiront plus conscients de l’intérêt de la lumière dans l’activité minière et par conséquent, ils réaliseront la portée de l’installation lumineuse des crassiers.

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SOURCE:BAYON, J. (2012) L’ Archéologie Industrielle en France: Le Patrimoine Invisible. nº 61. CILAC. Paris. p 91.

¹ DEPEYRE, M. (2012) L’ Archéologie Industrielle en France: Le Crassier, un patrimoine encombrant ? nº 61. CILAC. Paris. p 91.

CECCARELLI, G., DUPONT, M., VEYRON, T. (1994) Lumières de la Mine: Catalogue de l‘Exposition 28-01 à 01-09 de 1994. COURIOT. Saint-Étienne. p 175.

https://www.guggenheim.org/artwork/movement/site-speci�c-artenvironmental-art vu en 18/12/2017.

PHOTOS: Vignes, I. sauf l’indiquée.

+ SARA AOUN - Arch.iniciativaatelier.wordpress.com