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L’éminent préhistorien Eudald Carbonell valide le gisement archéologique du Bois de Riquet lors de sa venue à Lézignan-la-Cèbe Le samedi 15 juin 2013, léquipe de direction du gisement de Lézignan-la-Cèbe accueillait Eudald Carbonell , préhistorien de notoriété internationale et directeur du site d’Atapuerca, situé près de Burgos. Ce site espagnol livre des industries préhistoriques témoignant de peuplements très anciens puisque les niveaux archéologiques de base y sont datés à 1,2 million d’années (M.A). Etaient également présents, Jordi Augusti, spécialiste en datations paléontologiques, et Luc Wengler, professeur de préhistoire à l’université de Perpignan. Tous trois ont pu visiter le site et expertiser les collections issues des campagnes de fouilles effectuées depuis 2008. Photos en visite sur le site : Ramon Capdevila et Eudald Carbonell Jordi Augusti et Eudald Carbonell Régulièrement, au cours des années de travail, le site de Lézignan a recueilli le soutien de chercheurs réputés : dès 2008 Yves Coppens a soutenu le projet et porté sa publication à l’Académie des Sciences. Suite à une demande de M. Marchési, directeur du SRA, Henri de Lumley a fait expertiser le site par ses équipes de Tautavel puis a émis un avis favorable adressé au SRA en date du 28 juillet 2011. Dans sa conclusion suite à l’expertise il écrit : « C’est évidemment un site préhistorique très ancien qui atteste de l’arrivée de l’homme sur les rivages septentrionaux de la méditerranée…il est étonnant que certains chercheurs puissent concevoir d’interrompre le chantier, considérant que la position stratigraphique et l’origine anthropique des pièces sont encore extrêmement contestables ».

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  • L’éminent préhistorien Eudald Carbonell valide le gisement archéologique du Bois de Riquet

    lors de sa venue à Lézignan-la-Cèbe

    Le samedi 15 juin 2013, l’équipe de direction du gisement de Lézignan-la-Cèbe accueillait Eudald Carbonell , préhistorien de notoriété internationale et directeur du site d’Atapuerca, situé près de Burgos. Ce site espagnol livre des industries préhistoriques témoignant de peuplements très anciens puisque les niveaux archéologiques de base y sont datés à – 1,2 million d’années (M.A). Etaient également présents, Jordi Augusti, spécialiste en datations paléontologiques, et Luc Wengler, professeur de préhistoire à l’université de Perpignan. Tous trois ont pu visiter le site et expertiser les collections issues des campagnes de fouilles effectuées depuis 2008. Photos en visite sur le site :

    Ramon Capdevila et Eudald Carbonell Jordi Augusti et Eudald Carbonell

    Régulièrement, au cours des années de travail, le site de Lézignan a recueilli le soutien de chercheurs réputés : dès 2008 Yves Coppens a soutenu le projet et porté sa publication à l’Académie des Sciences. Suite à une demande de M. Marchési, directeur du SRA, Henri de Lumley a fait expertiser le site par ses équipes de Tautavel puis a émis un avis favorable adressé au SRA en date du 28 juillet 2011. Dans sa conclusion suite à l’expertise il écrit : « C’est évidemment un site préhistorique très ancien qui atteste de l’arrivée de l’homme sur les rivages septentrionaux de la méditerranée…il est étonnant que certains chercheurs puissent concevoir d’interrompre le chantier, considérant que la position stratigraphique et l’origine anthropique des pièces sont encore extrêmement contestables ».

  • Les interprétations de l’équipe et de leurs invités sont convergentes : le locus 1 qui livre les industries

    les plus anciennes est caractérisé par deux unités sédimentaires distinctes :

    - l’US2, située dans une cavité intra-coulée livre une industrie lithique certaine qu’il faut

    encore caractériser avec la découverte, en contexte de fouille, d’autres outils. La datation est

    actuellement fondée sur la corrélation entre les âges de la grande faune et des

    micromammifères : elle se centre autour de – 1,2 Ma dans une fourchette entre –1,4 et -1

    Ma.

    - l’US4, est interprétée comme une arrivée en masse de sédiments contre le front d’érosion

    naturel de la coulée (une coulée de boue assez classique en contexte d’érosion de reliefs

    volcaniques assez marqués et très instables). Il livre une autre industrie ancienne, de type

    acheuléen archaïque qui pourrait représenter la plus ancienne industrie de ce mode en

    Europe. La datation relative actuellement proposée pour la mise en place de cette unité est

    d’au moins – 900 000 ans. Les moyennes de datations cosmogéniques actuellement

    disponibles confirment que les galets de quartz contenus n’ont plus vu la lumière depuis au

    moins 1,4 Ma.

    Déborah Barsky, Eudald Carbonell et Jordi Augusti en expertise des outils

    Suite à cette journée de travail sur le terrain et sur les collections, Il a été convenu que les

    collaborations scientifiques allaient être renforcées entre équipe du projet Lézignan et les

    laboratoires ibériques afin d’exploiter au moins les données actuellement disponibles et programmer

    les travaux dans le futur. Pour les experts espagnols habitués aux gisements de ce «très

    ancien paléolithique», le gisement de Lézignan-la-Cèbe s’intègre bien dans les travaux de recherches

    actuellement en cours sur l’origine du peuplement humain d’Europe de l’Ouest.

  • Pour immortaliser cet événement de première importance.

    De nouveaux scientifiques vont se succéder sur le site d’ici fin Juillet, avec notamment la venue de

    Robert Sala, directeur du célèbre site de Orcé ( Andalousie ), qui a dernièrement livré, associé à une

    industrie datée de – 1,3 Ma, le plus ancien reste humain d’Europe: une dent de lait !

    Le site ressort donc conforté par cette seconde expertise indépendante et l’équipe de gestion est plus que jamais mobilisée pour poursuivre les travaux dès que les autorisations auront été données par l’autorité de tutelle : Le Service Régional d’Archéologie (S.R.A).