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LAMALLE Séverine IUFM DE BOURGOGNE Dossier n°0262049L Concours de recrutement de professeurs des écoles Concours de recrutement de professeurs des écoles Directeur de mémoire : Madame Chéritel Année 2004

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LAMALLE Séverine IUFM DE BOURGOGNE

Dossier n°0262049L

Concours de recrutement de professeurs des écolesConcours de recrutement de professeurs des écoles

Directeur de mémoire : Madame Chéritel Année 2004

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Je tiens tout particulièrement à remercier Mme Chéritel, pour son aide et sesconseils lors de l’élaboration de ce mémoire.

Mes remerciements s’adressent également à tous les enfants de la classe deMS-GS, qui ont participé activement à la mise en œuvre de ce projet.

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SOMMAIRE

Introduction...................................................................................................... 1

Première partie : des éléments de théorie.................................................... 2

I. Le conte : intérêts et enjeux........................................................................2A. Les enjeux moraux et psychologiques.............................................................................2B. L’intérêt du conte pour les élèves....................................................................................3

1. Sa structure.......................................................................................................... 32. Culture commune et plaisir................................................................................. 3

II. Lire et écrire des contes................................................................................................ 4A. La nécessité d’apprendre à lire pour écrire et à écrire pour lire.......................................4

1. Les instructions officielles...................................................................................42. La nécessité de donner du sens à l’écrit...............................................................53. L’entrée dans l’écriture par la lecture.................................................................. 5

B. Le conte, définition et caractéristiques............................................................................ 61. Définition.............................................................................................................62. Caractéristiques................................................................................................... 6

a) Les composantes du conte.................................................................... 6b) La structure narrative............................................................................7

III. La mise en réseau.......................................................................................................... 8A. Définitions....................................................................................................................... 8

1. L’apprentissage culturel.......................................................................................82. La mise en réseaux.............................................................................................. 8

B. La démarche.....................................................................................................................9C. Les enjeux........................................................................................................................10

Deuxième partie : l’expérimentation en classe..................................................12

1) Présentation de la classe....................................................................................................... 12a) Le lieu de stage............................................................................................................ 12b) Les conditions d’expérimentation......................................................................... 12

2) Présentation du projet.................................................................................................... 12a) Les objectifs...........................................................................................................12b) La mise en réseaux................................................................................................ 13c) La bibliographie.....................................................................................................13d) La présentation de la séquence..............................................................................14e) La trame de la séquence.........................................................................................14f) Quelques remarques à propos des lectures............................................................ 16

3) Description et analyses des séances............................................................................... 17

4) Analyse de la séquence....................................................................................................36

Conclusion........................................................................................................ 38

Bibliographie.

Annexes.

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Introduction.

Durant mon enfance, j’ai baigné dans l’univers du merveilleux et del’imagination : mes parents et mes grands-parents m’ont lu nombre de contes. Jeme souviens particulièrement du moment du coucher, au cours duquel ma mèreme lisait, chaque soir, un nouveau conte.

Comment, après avoir moi-même été fascinée par ces récits merveilleux,ne pas vouloir désirer les faire partager aux enfants ?

Certes, l’enfant d’aujourd’hui vit dans un monde d’images imposées où latélévision, les multimédias lui livrent des dessins animés et autres émissions quine tendent pas à favoriser le développement de leur imaginaire. C’est pourquoi,il m’a paru important d’aider les enfants à développer leur propre imagination,l’enfance étant une période propice et privilégiée dans le domaine del’imaginaire. En effet, c’est au cours de cette période que l’enfant va petit à petitconstruire sa personnalité, et plus il développera son univers intérieur, plus ilaura la facilité, plus tard, pour écrire.

L’imagination joue en effet un grand rôle dans la construction de l’enfantet elle est le facteur essentiel de son épanouissement futur. Chaque individu adroit à une part de rêve et d’évasion nécessaire à son équilibre.

C’est ainsi que le conte m’a semblé être un support particulièrementintéressant. Il possède, effectivement, le pouvoir de rendre le merveilleuxaccessible aux enfants. Il joue sur le mode de l’imaginaire car chaque enfant, àson écoute, se construit sa propre histoire et met donc en activité sonimagination. Le conte renferme beaucoup de richesses et permet d’introduire lemerveilleux dont chaque humain a besoin, en particulier au stade de l’enfance.

Le conte permet donc l’évasion puisqu’il se passe dans un passé lointainet indéterminé, l’enfant rentre dans un monde totalement nouveau où la magieest reine, il peut alors s’identifier à tel ou tel personnage.

Toutefois, il ne faut pas oublier que les contes ont des sens ambigus etmultiples et ouvrent des perspectives où le sujet qui les reçoit s’engageindividuellement et avec son affectivité propre.

Le conte a, par conséquent, une importance capitale au niveau dudéveloppement psychologique de l’enfant.

Ainsi, la mise en réseau à travers les contes aura été, pour moi, l’occasionde m’interroger sur l’envie de lire et d’écrire chez les enfants de maternelle.

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Première partie : des éléments de théorie.

I. Le conte : intérêts et enjeux.

A. Les enjeux moraux et psychologiques.

Le conte a exercé de tout temps une influence importante sur la vie desenfants. En effet, certains auteurs dès le XIIème siècle, ont repris les thèmes descontes populaires hérités de la tradition orale pour les transformer en undiscours visant à contraindre les enfants à se conformer aux règles du codesocial prôné par la société d’alors. Ainsi, les plus célèbres auteurs de contes(Perrault, Grimm, Andersen…), ont largement contribué à faire connaître cepatrimoine littéraire, mais en l’utilisant ou en le déformant, pour légitimer ou,au contraire, critiquer le processus culturel du monde qui était le leur.

Charles Perrault, par exemple, a utilisé le conte dans l’intentiond’améliorer les esprits et les conduites des jeunes enfants. Il écrit dans sapréface des Histoires ou contes du temps passé (1657) que « partout (dans lescontes) la vertu y est récompensée, et partout le vice y est puni. Ils (les contes)tendent tous à faire voir l’avantage qu’il y a d’être honnête, patient, laborieux,obéissant et le mal qui arrive à ceux qui ne le sont pas. » Ainsi peut secomprendre la fin tragique du Petit Chaperon rouge qui n’a pas suivi lesconseils avisés prodigués par sa mère…

Le conte, tout en divertissant l’enfant, l’éclaire sur lui-même et favorise ledéveloppement de sa personnalité. D’après Bruno Bettelheim, dansPsychanalyse de contes de fées, les contes merveilleux peuvent donc contribuerà la formation de la personnalité car ils ont pour caractéristiques de poser desproblèmes existentiels en termes brefs et précis. En outre, ils simplifient toutesles situations et les personnages, qui sont en nombre réduit, correspondant à untype. Dans pratiquement tous les contes, le bien et le mal sont matérialisés pardes personnages et par leurs actions, le mal est par exemple, symbolisé par leloup, le dragon, l’ogre… Les personnages ne sont pas ambivalents, ils sont toutbons ou bien tout méchants. Ainsi, l’enfant pourra facilement s’identifier au bonpersonnage. On retrouve, avec le conte, les voies de l’imagination, de lacréation et de l’identification, qui est un des moteurs de la construction del’identité.

Le conte semble donc être un outil privilégié, non seulement pour accéderà l’imaginaire mais également pour favoriser le développement de lapersonnalité de l’enfant. C’est pourquoi, il m’a paru pertinent de ne pas occulterla notion de plaisir, facteur de motivation, pour débuter mon projet avec lesélèves.

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B. L’intérêt du conte pour les élèves.

1. Sa structure.

Le conte semble être un mode de récit particulièrement attrayant à l’écolematernelle et à l’école élémentaire ; on constate en effet, une grande motivationdes élèves pour ce type de texte.

D’après les Instructions Officielles, il est indispensable de familiariser lesenfants, dès leur plus jeune âge, à ce type d’écrit tout en ne négligeant pas pourautant les autres. Ainsi, « certaines formes littéraires peuvent être travailléespour elles-mêmes et donner lieu à des progressions spécifiques […]. C’est aussile cas du conte pour lequel on dispose de modèles d’analyses structuralessuffisamment adaptés à des apprentissages didactiques pour que les élèvespuissent s’en servir à leur tour dans des situations de production. »

Le conte est un support pédagogique intéressant qui permet de se fixer uncertain nombre d’objectifs. Ainsi, il permet de se représenter mentalementl’histoire tout en procurant un plaisir certain de la lecture et de l’écoute (lorsquel’adulte ou l’enfant-conteur lit ou raconte).

Cette forme de récit très structurée qu’est le conte, est un outilpédagogique précieux mais il constitue également un véritable fond culturelcommun.

2. Culture commune et plaisir.

Familiariser les enfants avec l’univers des contes, leur faire découvrir etredécouvrir, c’est contribuer à enrichir leur culture et leur patrimoine commun.En effet, depuis des millénaires, les hommes ont aimé dire et raconter deshistoires qu’ils avaient reçues de leurs parents. Et ces histoires se sonttransmises de génération en génération sans que jamais leur infinie répétitionn’ait rompu le fil de l’enchantement. Pour peu que nous gardions une fraîcheurd’âme et une capacité d’émerveillement, les contes nous entraînent encoreaujourd’hui, dans le royaume des songes.

Il est impossible de situer l’origine des contes, dans l’espace ou dans letemps. Les contes sont issus du patrimoine populaire, ils ont conquis tous lesauditoires, se sont enrichis dans la bouche et les gestes de chaque conteur, ontvoyagé, ont emprunté et digéré sans cesse d’autres thèmes, en un mot ont vécupour arriver à bon port : le nôtre. Ceci a pu être possible grâce à des auteurs, telsque Perrault, Grimm, Andersen… qui, séduits par le charme de ces contes oucraignant qu’ils ne se perdent, ont puisé dans le fond traditionnel en fixant dessujets intemporels auxquels ils ajoutèrent leur coup de patte et leur talent. Ainsi,

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ils ont effectué le nécessaire labeur de transmission et ont maintenu la liaisonentre le plus lointain passé et notre présent.

C’est également à nous, en tant qu’enseignant, de faire connaître cethéritage commun. En effet, La maîtrise de la langue à l’école précise que « Lafréquentation assidue et partagée de ces effets, convenant à l’âge des enfants,est le gage d’une meilleure compréhension des autres types de lectures auxquelsl’école confronte ses élèves. Elle est aussi l’occasion d’installer un rapportconfiant entre générations, tant il est vrai que ce patrimoine […] est devenuintemporel ».

Nous devons également exploiter les contes car ils exercent sur l’enfantune « magie » qu’il convient également d’exploiter. Je ne reviendrai pas sur larichesse imaginative de ce type de récit, j’ajouterai seulement qu’il suffitd’observer l’attitude des enfants (et la nôtre) lorsqu’on leur lit ou raconte unconte, pour être convaincu du pouvoir qu’il a sur les enfants. Comme ils sontattentifs et enthousiastes, il serait dommage de ne pas l’utiliser comme sourcede motivation pour travailler l’écrit.

Le conte a ainsi de nombreux intérêts et enjeux : il favorise ledéveloppement imaginaire et psychologique de l’enfant, tout en s’inscrivantdans un patrimoine culturel commun. C’est pour ces raisons que je l’ai choisicomme support dans l’interaction de la lecture et de l’écriture.

II. Lire et écrire des contes.

A. La nécessité d’apprendre à lire pour écrire et à écrire pour lire.

1. Les Instructions Officielles.

L’école primaire joue un rôle essentiel dans l’accès à la maîtrise de lalangue. En effet, Alain Legrand, dans la « Présentation » de La maîtrise de lalangue à l’école, affirme que : « l’accès à une bonne maîtrise de la langue et dela culture écrite est une condition essentielle à la réussite scolaire et, au-delà, àla réussite sociale. Elle est, pour cette raison, l’objectif premier de l’écoleprimaire. »

Savoir lire, écrire et s’exprimer de manière correcte sont les pôlesessentiels qui constituent le fondement de l’insertion sociale et de la liberté deréflexion. La maîtrise de la langue française est nécessaire pour ne pas être unfacteur d’exclusion. Jack Lang dans la Préface des Nouveaux Programmes2002, écrit que « la langue nationale nous construit et nous réunit » et il ajouteque « sans une bonne maîtrise du français, comment comprendre les

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mathématiques, suivre en histoire, préparer une expérience ? ». Par conséquent,l’apprentissage de la langue va acquérir une place plus importante.

En outre, il est fondamental d’avoir à l’esprit que l’apprentissage de lalangue s’inscrit dans une interaction constante entre le lire et l’écrire. Ces deuxnotions indissociables sont la clé de voûte d’une éducation de l’écrit. Ainsi, ilest indispensable de mener de front ces deux activités étroitement imbriquées.On n’apprend pas à lire puis à écrire ni inversement. On apprend à lire et àécrire. Les programmes sont clairs à ce sujet : « Lire et écrire sontindissociables et se renforcent mutuellement. ».

L’apprentissage se fait donc dans un va-et-vient permanent entre ces deuxdomaines, chacun ayant pourtant ses propres caractéristiques. Néanmoins, ilfaut que l’enfant se sente suffisamment concerné pour produire l’effortnécessaire pour entrer dans l’écrit.

2. La nécessité de donner du sens à l’écrit.

L’enfant ne peut fournir l’effort d’apprendre à écrire que s’il désireacquérir le statut de producteur de textes. Si la diversité des textes lui permet deprendre conscience des différentes formes et fonctions de l’écrit, il est essentielqu’il comprenne qu’écrire a une valeur, qu’écrire reflète ce qu’on a envie dedire, ce que l’on est et que cela intéresse les autres. Il est primordial que lesélèves prennent conscience que devenir producteur de textes se réalise dans uncadre qui place l’école et les élèves dans un système de communication. Il fautdonc que les enfants trouvent leur place dans ce monde de l’écrit, non plusseulement comme lecteurs et récepteurs mais comme producteurs, commeéditeurs et comme diffuseurs.

L’apprentissage de l’écriture ne peut donc se faire sans la mise en placede véritables projets d’écriture.

3. L’entrée dans l’écriture par la lecture.

J’ai voulu, en effet, faire entrer les enfants dans le conte parl’intermédiaire de la lecture et plus précisément de la lecture-plaisir. DanielPennac, dans son ouvrage Comme un roman, relate son expérience d’élève : sonprofesseur de français arrivait en classe avec de nombreux livres, d’aspectimposant et il en lisait suffisamment pour donner l’envie d’en lire la suite…

Un de mes principaux objectifs d’enseignante est de faire, de cettemanière, découvrir le plaisir de lire, ainsi que le note le M.E.N. (ministère del’éducation nationale) dans La maîtrise de la langue à l’école, « un enseignantqui lit, qui montre qu’il lit, qui parle de ses lectures, qui n’hésite pas à lesinsérer explicitement dans les activités de la classe, est un enseignant qui suscitela lecture autour de lui. ». Les programmes de 2002, insistent également sur le

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rôle de la lecture à haute voix par le professeur qui permet la rencontre avec lesœuvres littéraires.

En effet , la littérature est indispensable pour l’entrée dans la lecture,c’est-à-dire l’entrée dans la culture, et pour donner l’envie d’écrire. Il estnécessaire que l’enfant soit confronté à la production littéraire destinée àl’enfance car c’est par celle-ci qu’il entrera plus aisément dans le plaisir del’écrit grâce à la fréquentation de la « belle » langue : c’est la littérature quioffre les meilleurs modèles.

B. Le conte, définition et caractéristiques.

1. Définition.

Le conte populaire, ou merveilleux trouve ses origines dans des mythes etdes légendes aux motifs universels. Il provient d’une tradition orale, il setransmet de bouche à oreille par des générations de conteurs lors de veilléespopulaires et familiales, jusqu’à la fixation par l’écriture. Nous avons évoquéprécédemment le travail de ces auteurs (Perrault, Grimm,…) qui ont permis la« sauvegarde » des contes, nous pouvons néanmoins ajouter que, la littératurede jeunesse se développant depuis de nombreuses années, de nouveauxécrivains ont exploité ce genre en le transformant plus ou moins.

2. Caractéristiques.

a) Les composantes du conte.Le conte est tout d’abord un récit. D’un point de vue linguistique, c’est un

type d’énoncé relatant des faits présentés comme « passés », et marqué parl’effacement du sujet qui parle, l’emploi de la troisième personne, ainsi quecelui du passé simple et de l’imparfait.

Le conte est également caractérisé par la présence de formules rituellesconnues de tous. Ainsi, quel conte ne débute t-il pas par « Il était une fois… »ou bien une variante de cette tournure. A peine ces quelques mots et nous voilàdéjà dans le monde de l’imaginaire… La fin du conte est, elle aussi, parfoisfigée par une phrase, par exemple : « Ils se marièrent et eurent beaucoupd’enfants ». N’oublions pas également toutes ces petites formules répétitives,qui relèvent d’un conte particulier mais qui nous ont particulièrement séduites,telles que « Tire la chevillette et la bobinette cherra. ».

Dans le conte, l’espace et le temps sont indiqués de manière trèsimprécise, les lieux fréquentés par le héros sont assez limités : la forêt, lechâteau, la montagne… Ils n’ont pas de situation géographique précise, ilsservent d’indicateurs : ce sont eux qui annoncent qu’une aventure commence.Ainsi, de façon générale, le pays ou la région dans lesquels se déroule le récit ne

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sont jamais indiqués. Le conte se situe dans un passé lointain, difficile à situer,puisque l’action se passe « jadis », « il y a très longtemps »… C’est del’imaginaire.

Les personnages du conte sont des personnages stéréotypés qui n’ont pasd’épaisseur psychologique. Ils n’ont ni nom, ni âge, juste une raison sociale ouun attribut. Ils peuvent être classés en deux catégories : d’un côté, le(s) hérosqui possède(nt) des valeurs morales et de l’autre celui (ou ceux) qui veut (ouveulent) du mal au héros c’est-à-dire le(s) faux-héros, agresseur(s). Ils sontindéterminés bien que sortant d’un passé très lointain. Nous pouvons doncdistinguer principalement trois figures :

- le héros- les adjuvants : ce sont des personnages « gentils » qui viennent en aide au

héros- les opposants : ce sont les personnages méchants, qui causent du tort au

héros et ne connaissent pas le bonté. Ils peuvent prendre la forme duloup, de l’ogre, du géant…

b) La structure narrative. V. Propp et l’analyse structurale. C’est en 1928 que paraît le premier livre consacré à la structure du conte : il

s’agit de Morphologie du conte de Vladimir Propp. S’appuyant sur un corpusd’une centaine de contes merveilleux russes, il esquisse un modèle général defonctionnement qui permet, non pas de classer les contes selon leur sujet, maisselon leur structure.

Il résume le conte à trente et une fonctions constituées par les actions despersonnages, et qui, selon lui, s’enchaînent toujours de manière identique.

Cependant, cette classification se limite aux contes russes étudiés.Certes, de nombreuses fonctions se retrouvent dans la plupart des contes,

mais elles ne s’enchaînent pas toujours de manière identique.La répartition des fonctions en sept sphères d’action (le conte étant pour

Propp un récit à sept personnages) est beaucoup plus intéressant et justifiable.Elle ouvre la voie au schéma actanciel de Greimas.

Le schéma quinaire du récit (d’après Larivaille). Le conte est un type de récit présentant les caractéristiques du récit

d’imagination. Il se déroule en cinq étapes :- l’état initial : ou état dans lequel se trouvent les personnages au début de

l’histoire- la force perturbatrice : ou problème qui déséquilibre la situation initiale- la dynamique d’action : ou quête : le héros part à la recherche d’une

solution ou d’un objet…- la force équilibrante ou solution : le héros triomphe- la situation finale : qui est une nouvelle situation d’équilibre

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III. Apprentissages culturels et mise en réseaux.

Dans, Comment l’enfant devient lecteur, Gérard Chauveau part dupostulat suivant : « Un enfant devient lecteur en devenant un pratiquant de laculture écrite, en fréquentant des livres et toutes sortes de supports de l’écrit, enquestionnant des textes nombreux et variés, en produisant, seul ou avecd’autres, des textes écrits, en discutant de ses lectures et des lectures de sesproches… ».

A. Définitions.

1. L’apprentissage culturel.

Ainsi, d’après G. Chauveau, la notion de culture écrite mérite d’êtrerelativisée. En effet, peuvent coexister et de façon indépendante, une cultureécrite ordinaire, qui aurait une visée utilitaire ou pratique et une culture écritecivilisée qui aurait des fins proprement intellectuelles et spirituelles. De cettemanière, entrer dans l’écrit peut se faire par deux entrées distinctes : l’entréedans les écrits ordinaires, et l’entrée en littérature.

Bernard Devanne, lui, dans Lire, écrire des apprentissages culturels,retient de la définition du terme culture son sens premier : « développement etenrichissement des diverses facultés de l’esprit par certains exercicesintellectuels » ; par extension, « ensemble des connaissances qui permettent àl’esprit de développer son jugement, son goût » (extrait du Larousse). Ainsidéfinie, la culture apparaît alors comme une priorité à l’école.

B. Devanne parle d’apprentissage car c’est l’enfant qui apprend et ilconsidère que l’acte d’enseignement constitue au mieux une aide àl’apprentissage. Le maître accompagne les enfants dans la conduite de leurpropre apprentissage. Il est « médiateur culturel » et l’enfant, « sujet culturel ».

2. La mise en réseaux.

Les apprentissages culturels ont pour objectif premier l’appropriation derepères nécessaires à la construction des représentations fondatrices du mondede l’écrit. La mise en réseaux désigne l’organisation de ces repères en systèmeset leur stabilisation au fil du temps. La culture n’est donc pas l’ouverture à unesimple diversité de styles ou l’assemblage d’ouvrages épars mais unestructuration de références, une organisation de textes liés au sein d’un système.

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La mise en réseau, qui peut être définie comme la lecture pendantplusieurs semaines d’albums ou de romans se rapportant tous à un même critère(tel que le thème, l’auteur, le personnage principal, les variantes d’une mêmehistoire, le genre…), apparaît alors comme un moyen privilégié de construireune culture littéraire.

Un livre ne peut prendre racine qu’à partir d’une mémoire culturellespécifique à chaque enfant. D’où l’intérêt de construire une culture communedans la classe, afin d’échanger à partir de cette mémoire commune.

La mise en réseaux s’avère être également une opération intellectuellefondamentale. Il s’agit effectivement de créer les conditions pour que lesenfants associent, dissocient, explicitent, mettent en relation, pour ensuitedéduire des règles qui seront ensuite stabilisées. Ils élaborent alors, des savoirset des compétences dans le domaine de l’écrit et construisent leur culture pardes lectures et une exploration de l’univers littéraire.

Ainsi, ces mises en relation, ces comparaisons, à force de pratique, derencontres, gagnent progressivement en précision et en pertinence : l’enfant meten réseaux en ce sens qu’il exprime une relation perçue entre tel livre présentéet d’autres livres précédemment rencontrés. Il s’agit donc de construire des lienset des passerelles entre les œuvres : présence d’un même personnage, similitudede la structure narrative, thème récurrent… Il fait alors partager sa propredémarche de pensée en réseaux.

Cette manière de penser : repérer les analogies et les différences, est aucœur de tout apprentissage.

De plus, l’abondance des lectures magistrales vise à constituer un vécunarratif commun à la classe pour rendre possibles et efficaces les échanges entrepairs.

La programmation des lectures est envisagée sur un temps assez long(selon B. Devanne 6 ou 7 semaines) et de façon régulière, afin de stabiliser lesétats successifs de savoirs, pour ensuite les déstabiliser et les rendre pluscomplexes, plus interactifs. Cette programmation doit cependant rester ouverteafin de tenir compte des avancées des enfants, de leurs intérêts.

B. La démarche.

La fréquentation quotidienne de toutes sortes d’écrits permet donc laconstruction de la pensée en réseaux et ainsi l’acquisition du savoir-lire et dusavoir-écrire.

Celle-ci peut prendre différentes formes :- présentation, lecture, relecture de livres- classement de livres, rédaction de listes utilitaires…

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- activités comparatives à la fois par opposition et par repéragesd’analogies

- activités plus spécifiques de production d’écritsUne articulation étroite entre lecture et écriture est nécessaire dès le plus

jeune âge pour stimuler toutes les formes d’interaction entre la position derécepteur d’écrit (être lecteur) et celle de producteur d’écrits (être scripteur) afinde permettre aux enfants de réussir leur approche de la langue écrite. Lapratique de production de textes constitue une aide décisive à l’exploration del’écrit, donc à la lecture.

Les Instructions Officielles abondent dans ce sens : « L’apprentissage de lalecture et celui de l’écriture sont parfaitement complémentaires. L’un et l’autresont en permanence menés de pair et se renforcent mutuellement. Il est essentielque dans la classe ils soient abordés au sein des mêmes séquences dans desalternances rigoureusement pensées. Apprendre à écrire est l’un des meilleursmoyens d’apprendre à lire ».

C. Les enjeux.

Ainsi, la lecture en réseau est préconisée, dans les Nouveaux Programmesde 2002 (cycle des apprentissages fondamentaux), de la façon suivante : « Lesauteurs de littérature de jeunesse, et en cela ils ne se distinguent pas des autresécrivains, tissent de nombreux liens entre les textes qu’ils écrivent et ceux quiconstituent le contexte culturel de leur création. C’est dire qu’on ne comprendvéritablement un livre, serait-ce un simple album, sans retrouver ces relationssubtiles qui font d’une œuvre une œuvre littéraire. Les lectures littéraires ducycle des apprentissages fondamentaux, comme celles des autres cycles, doiventdonc être choisies avec soin et organisées en parcours qui permettent deretrouver un personnage, un thème, un genre, un auteur, un illustrateur… Par là,et par là seulement, l’habitude de fréquenter les livres devient progressivementune culture ».

En plus de donner le goût de livre et le plaisir de lire, les apprentissagesculturels à l’école doivent donc permettre de réduire les inégalités en permettantla réussite de tous les enfants. En effet, dans certains milieux sociaux, lafréquentation des livres ou d’autres supports écrits est peu voire pas valorisée.Par conséquent, l’enfant issu de ce milieu ignore les attitudes d’un lecteur. C’estdonc à l’Ecole que revient la mission de faire découvrir à l’enfant comment secomporter face à l’écrit puisque le devoir de l’institution (et c’est son enjeufondateur, le principe de réussite pour tous) est d’offrir un environnementsusceptible de permettre à ces enfants de milieux « défavorisés » de développer« des attitudes et aptitudes culturelles ». Ainsi, dès l’école maternelle, les

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enfants doivent pouvoir acquérir ces conduites grâce à des pratiques culturellesriches.

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Seconde partie : l’expérimentation en classe.

1) Présentation de la classe.

a) le lieu de stage

C’est pendant mon premier stage en responsabilité à l’école maternelleAndré Malraux de Coulanges-les-Nevers que j’ai choisi d’expérimenter la miseen réseaux autour du personnage du loup dans les contes.

La classe dans laquelle j’ai mis en place ce projet rassemble dix-sept élèvesde grande section et six élèves de moyenne section.

b) les conditions d’expérimentation

Pendant la durée de ce stage, et pour diverses raisons, notamment la grippe,et le fait qu’il s’agissait de la période précédent les vacances de fin d’annéescolaire (Noël), l’effectif des enfants de moyenne section a été très réduit (voireparfois nul).

Par conséquent, je n’ai presque pas différencier les contenus de mes séancesentre ces deux niveaux.

De plus, je tiens à préciser que le groupe classe était relativement homogènevis-à-vis de la maîtrise de la langue et de la compréhension.

2) Présentation du projet.

a) les objectifs- découvrir et mémoriser des contes traditionnels- établir des liens et des comparaisons entre différents récits entendus- produire un écrit à partir d’éléments connus (personnages)

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b) la mise en réseauCroiser les histoires, les situer culturellement : rapprocher les livres, les

auteurs, les illustrations, trouver des analogies en matière de textes,d’illustrations, de structures, d’actions, de situations, de personnages, permet dedévelopper progressivement une attitude et des compétences de lecteur, àsavoir : comparer, croiser, rapprocher, opposer, rechercher, percevoir , identifieret traiter des éléments pertinents, comprendre. ¹

Parmi des mises en réseaux culturels très variées, j’ai choisi d’étudier celles’articulant autour du personnage du loup dans les contes traditionnels.

c) la bibliographieAlbums :

- Le Petit Chaperon Rouge , Charles Perrault, illustrations de JoëlleJolivet, Albin Michel Jeunesse

- Le Petit Chaperon Rouge , Grimm, illustrations de J-François Martin,collection les petits cailloux, Nathan

- Les Trois Petits Cochons , conte traditionnel illustré par AgnèsMathieu, collection les petits cailloux, Nathan

- La Véritable Histoire des Trois Petits Cochons , Erik Blegvad,collection folio benjamin, Gallimard Jeunesse

- Le Loup et les Sept Cabris , les Frères Grimm, illustrations de M-LaureViney, collection Ribambelle, Hatier

- Pierre et le Loup , Serge Prokofiev, illustrations de Erna Voigt,collection folio benjamin, Gallimard Jeunesse

- Le loup est revenu ! , Geoffroy de Pennart, Kaléidoscope

Musique :- Gérard Philipe raconte un conte musical pour les enfants, Pierre et le

Loup de Serge Prokofiev

- Hugo découvre la nature, le loup

¹ D’après Bernard Devanne , dans Lire et Ecrire des Apprentissages Culturels.

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d) la présentation de la séquence

La séquence s’est déroulée de façon quotidienne sur l’ensemble des troissemaines de stage.

Mon objectif était, dans un premier temps, la découverte et lamémorisation de certains contes traditionnels faisant apparaître le loupcomme un des personnages principaux. Je souhaitais que les enfants soientcapables de reformuler dans leurs propres mots la trame narrative desdifférentes histoires, raconter un récit déjà connu en s’appuyant sur lasuccession des illustrations, qu’ils puissent identifier les divers personnagesrencontrés…

Plus généralement, mon objectif premier était de permettre aux enfants dese constituer un riche univers de référence, c’est-à-dire connaître des contestraditionnels.

Puis, devant leur vif intérêt face à ces différents contes, j’ai décidé demodifier la fin de ma séquence en leur proposant un projet d’écriture à partirdes contes déjà vus en classe, et plus précisément à partir des différentspersonnages rencontrés.

Ainsi, l’album « le loup est revenu » n’a pas été lu comme les autres,mais a servi de support à un travail collectif d’écriture.

Il faut que je précise que cette séquence, s’est inscrite dans un projet plusglobal autour du personnage du loup.

Ainsi, l’aventure du loup Isengrin dans le Roman de Renard, a fait l’objet,en découverte du monde, d’une réflexion quant au changement d’état del’eau puis, d’une réalisation d’expériences.

De même, le personnage du loup nous a conduit, en lecture, à l’étude duphonème [ou], mais également à l’utilisation du traitement de texte.

Enfin, l’écoute du conte musical Pierre et le Loup, a été l’occasion dedécouvrir et d’essayer de reconnaître différents instruments de musique,grâce à leur association à chacun des personnages de l’histoire.

e) la trame de la séquence

* séance 1 :Lecture du conte : Le Petit Chaperon Rouge de C. Perrault.

* séance 2 :Lecture du conte : Le Petit Chaperon Rouge de Grimm.

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* séance 3 :Réalisation de fiches d’identité des personnages principaux du Petit ChaperonRouge.

* séance 4 :Lecture du conte : Les Trois Petits Cochons.

* séance 5 :Lecture du conte : La Véritable Histoire des Trois Petits Cochons.NB- Réalisation de fiches d’identité des personnages.

* séance 6 :Lecture du conte : Pierre et le Loup.NB- Réalisation de fiches d’identité des personnages.

* séance 7 :Lecture du conte : Le loup et les sept cabris.NB1- Réalisation également de fiches d’identité des personnages.NB2- Entre la séance 6 et la séance 7, lecture de l’album : Elmer, David McKee, Kaléidoscope mise en défaut par les élèves: “ce n’est pas une histoire de loup”.

* séance 8 :Acivité de tri d’images issues d’albums connus

* séance 9 :Construction d’un petit livre en remettant dans l’ordre des images séquentiellesextraites d’albums connus.

* séances 10 et 11 :Ecriture sous forme de dictée à l’adulte, de l’histoire « Le loup est revenu » àpartir des illustrations de l’album.

* séance 12 :Retour sur le récit réalisé par les élèves et comparaison avec le véritable textede l’album « Le loup est revenu ».Etude de l’expression des différents personnages, hypothèses sur leurssentiments : la peur du loup notamment.

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f) quelques remarques à propos des lectures

Il m’a semblé important de créer un lieu de conte pour garder la magie etdonner le plaisir du conte aux enfants mais également de choisir le moment dela journée le plus opportun. Ainsi, les séances de lectures ont toujours eu lieu juste après les rituels dumatin, dans le coin regroupement que nous avons, au fil des contes, décoré avecdes coloriages, images… des différents personnages rencontrés.

Cependant, il arrivait que certains albums soient relus à d’autres momentsde la journée, par exemple avant la sortie de classe.

Les lectures, dans cet espace devenu très convivial, suscitaient un telenthousiasme chez les élèves, que nombre d’entre eux ont apporté des livres(albums divers, contes traditionnels…) à l’école afin que je puisse les lire àl’ensemble de la classe.

Chaque matin, je lisais donc à voix haute un nouveau conte, une nouvellehistoire. Les élèves, assis sur les bancs ou en tailleur devant moi, écoutaient trèsattentivement le récit. Ils intervenaient librement en chuchotant, émettaient deshypothèses quant à la suite de l’histoire, posaient des questions, faisaient desremarques sur les illustrations… De véritables échanges entre les élèvess’instauraient à ce moment-là, et encore plus après la lecture complète del’album.

Aussi, afin de favoriser et de développer la relation livre-élève ainsi quele goût pour la lecture, j’ai fait en sorte que les élèves puissent avoir libre accèsaux livres au fur et à mesure qu’ils étaient lus en classe. Ceux-ci étaient alors àdisposition dans une panière à proximité du coin regroupement (où d’autreslivres étaient également rangés). Chaque élève pouvait lire, feuilleter, regarderles illustrations des albums dès qu’il avait un moment de libre dans la journée.

Ce moment , seul ou partagé avec d’autres enfants, est important dans larelation que l’enfant construit avec le livre et l’écrit.

Toutefois, je n’ai pas permis aux enfants d’emprunter les livres et de lesemmener à la maison. La consultation de ces albums se faisait uniquement dansle cadre de la classe.

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3) Description et analyse des séances.

J SEANCE 1 :

Lecture découverte du conte Le Petit Chaperon Rouge de Charles Perrault.

Objectif : - découvrir ou (redécouvrir) un conte traditionnel

Compétences :- être capable d’émettre des hypothèses sur un album à partir de la

première de couverture- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange- être capable de dégager le thème d’un texte littéraire

Matériel :- le conte Le Petit Chaperon Rouge de C. Perrault

Durée / Situation d’apprentissage : 30min / collectif

Déroulement :

1- Découverte collective de la 1ère de couverture. réactions libres des élèves par rapport à ce livre puis, repérage à l’aide de questions, des différents éléments composants

la 1ère de couverture : le titre, le nom de l’auteur, la maison d’éditions, lenom de l’illustrateur

NB- Explicitation du terme « illustrations » pour quelques MS.

2- Lecture à haute voix par la maîtresse du conte Le Petit ChaperonRouge de Perrault.

3- Réactions libres des élèves, échanges entre-eux puis questionnementde la maîtresse : « Connaissiez-vous déjà cette histoire ? Comment ? » « Est-ce que vous avez déjà entendu une histoire qui ressemble à celle

que je viens de vous lire ? »

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4- Toujours pendant la discussion, quelques questions de compréhensiondu conte : « De qui parle l’histoire ? » « Que doit faire le Petit Chaperon Rouge ? » « Qui rencontre t-il dans le bois ? » « Comment se termine l’histoire ? »

Analyse de la séance.

Cette séance s’est bien déroulée.

Après que les élèves se sont installés dans le coin regroupement, jeme suis assise face à eux, et j’ai sorti l’album de mon sac.

A ce moment déjà, les enfants paraissaient captivés par l’illustrationde la 1ère de couverture et des hypothèses quant à ce livre émergeaientalors. Certains élèves, ont immédiatement reconnu le Petit ChaperonRouge.

Cependant, l’étude de la 1ère de couverture a posé quelquesdifficultés. Seuls certains GS, connaissaient l’expression « 1ère decouverture ». De plus, sur mon support, la distinction entre le nom del’auteur et le titre n’était pas très évidente. J’ai donc bien montré lesdivers éléments un à un aux élèves.

Les enfants m’ont ensuite précisé, qu’avant de leur lire l’histoire,nous devions dire tous ensemble : « Cric crac, l’histoire va sortir duplacard ! », puis qu’à la fin nous devions également dire : « Cric crac,l’histoire est finie ! ».

Cette lecture, par l’histoire elle-même mais également par lesnombreuses illustrations, a suscité un vif intérêt des élèves et denombreuses réactions.

Toutefois, je tiens à préciser, que je ne leur ai pas lu la moralité quise trouve à la fin du conte, car celle-ci m’a paru trop difficile decompréhension pour des enfants de cet âge. J’ai donc achevé mon récitsur ces lignes : « Et, en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur lePetit Chaperon Rouge et la mangea. ».

Suite à cette lecture, certains élèves ont remarqué qu’ils avaient déjàentendu cette histoire, mais que ce n’était pas tout à fait la même…

J’ai également pu constaté la compréhension de ce conte grâce auxdiverses réponses qui m’ont été formulées.

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J SEANCE 2 :

Lecture découverte du conte Le Petit Chaperon Rouge de Grimm.

Objectif : - raconter brièvement l’histoire de quelques personnages rencontrés

dans un conte découvert en classe- découvrir ou (redécouvrir) un conte traditionnel- comparer deux versions d’un même conte

Compétences :- être capable d’émettre des hypothèses sur un album à partir de la

première de couverture- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange- être capable de dégager le thème d’un texte littéraire

Matériel :- le conte Le Petit Chaperon Rouge de Perrault- le conte Le Petit Chaperon Rouge de Grimm- une affiche

Durée / Situation d’apprentissage : 30min / collectif

Déroulement :

1- Retour sur le conte de C. Perrault. Demander aux enfants de raconter l’histoire entendue la veille.

2- Découverte collective de la 1ère de couverture. repérage des différents éléments constituant la 1ère de couverture hypothèses des élèves par rapport à ce nouveau livre: « c’est la même

histoire… , non ce n’est pas la même… » permettre aux enfants de toucher, regarder, feuilleter les deux albums

3- Lecture à haute voix du conte Le Petit Chaperon Rouge de Grimm.

4- Echanges libres entre pairs.

5- Comparaison des deux versions du même conte. « Est-ce exactement la même histoire qu’hier ? Pourquoi ? » « Qu’est-ce qui change ? Qu’est-ce qui est différent ? »

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« Quel livre préfères-tu ? Pourquoi ? (illustrations ? histoire ? fin ?) »

6- Réalisation d’une affiche sous forme de dictée à l’adulte desdifférences entre ces deux versions.

Analyse de la séance.

La séance s’est bien déroulée.

L’étude de la 1ère de couverture est relativement rapide. Les enfantsretrouvent aisément les divers éléments excepté le nom de l’auteur qui nefigure pas sur cette 1ère de couverture.

D’après l’illustration de la 1ère couverture, les enfants reconnaissentimmédiatement les personnages et en concluent qu’il s’agit de la mêmehistoire bien que le livre soit différent.

Suite à la lecture du conte, les enfants, très enthousiastes, veulenttous avoir la parole. Ce qui m’a posé, au début, le problème de l’écoutedes autres. Nous avons donc décidé, ensemble, que pour parler, il fallaittout d’abord lever le doigt et attendre que la maîtresse donne la parole.

L’activité de comparaison, ne leur a posé aucun problème. Lesdifférences entre les deux versions du conte Le Petit Chaperon Rouge,qu’elles soient d’ordre général ou alors très précises sont énumérées trèsrapidement par les enfants. Un élève fait également remarqué à sescamarades que les deux histoires commencent « par la même chose » àsavoir : Il était une fois….

J SEANCE 3 :

Réalisation de fiches d’identité des personnages principaux.

Objectif : - établir des fiches d’identité

Compétences :- être capable d’identifier les personnages principaux d’une histoire

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- être capable de les caractériser physiquement et moralement

Matériel :- le conte Le Petit Chaperon Rouge de Perrault- le conte Le Petit Chaperon Rouge de Grimm- une affiche

Durée / Situation d’apprentissage : 30min / groupe

Déroulement :

1- Questionnement sur le conte. « De qui parle ce conte ? » « Combien y-a-t-il de personnages dans le conte Le Petit Chaperon

Rouge ? Lesquels ? »NB- Le chasseur n’est présent que dans l’une des deux versions.

2- Réalisation des fiches d’identité des personnages principaux. explicitation des termes « personnages principaux » par groupe de 5 élèves description d’un des personnages sous forme de

dictée à l’adulte 4 groupes, 4 personnages : le Petit Chaperon Rouge, le Loup, la grand-

mère et le chasseur

3- Lecture à haute voix par la maîtresse des fiches d’identité au groupeclasse.

Analyse de la séance.

Les élèves identifient clairement les différents personnages etrepèrent aisément lesquels peuvent être qualifiés de principaux.

Cependant, les caractériser, apparaît comme un exercice plusdifficile. En effet, ils parviennent relativement bien à les décrirephysiquement mais, au niveau de la description morale, ils se limitentsouvent à des adjectifs qualificatifs tels que « gentil » ou « méchant ».

J SEANCE 4 :

Lecture découverte du conte Les Trois Petits Cochons.

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Objectif : - raconter brièvement l’histoire de quelques personnages rencontrés

dans des contes découverts en classe- découvrir ou (redécouvrir) un conte traditionnel- reconnaître la présence d’un même personnage à travers différents

contes

Compétences :- être capable d’émettre des hypothèses sur un album à partir de la

première de couverture- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange- être capable de dégager le thème d’un texte littéraire

Matériel :- le conte Les Trois Petits Cochons.

Durée / Situation d’apprentissage : 30min / collectif

Déroulement :

1- Rappel des deux albums déjà lus en classe.

2- Etude de la 1ère de couverture. « Quel est le titre du livre ?… » « D’après l’illustration de la 1ère de couverture de quoi va parler

l’histoire ? »

3- Lecture à haute voix par la maîtresse du conte Les Trois PetitsCochons.

4- Questionnement des élèves. « De qui parle l’histoire ? » « Qu’arrive t-il au premier petit cochon ? Puis au deuxième ?

Pourquoi ? » « Est-ce la même histoire que les deux autres livres que nous avons déjà

lus ? » « Y-a-t-il un personnage que vous connaissez déjà ? Lequel ? » « Que répondent les petits cochons au loup quand il veut entrer dans leur

maison ? » « Que lui arrive t-il à la fin du conte ? »

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Analyse de la séance.

La séance s’est bien déroulée.

Pour les enfants, il s’agit à présent d’un rituel. Tous les matins, j’aiquelque chose pour eux dans mon sac : un nouveau livre, une nouvellehistoire.

Certains précisent même que, « c’est tout le temps des histoires deloup ! ». A partir, de la lecture de ce conte, les élèves commencent donc eux-même à établir la mise en réseaux de ces albums par rapport larécurrence du personnage du loup.

Il faut noter que l’histoire était déjà connue par certains GS.Cependant, tous ont montré un vif intérêt à l’écoute de ce conte, et se sontsouvenus de détails dès la première lecture.

J SEANCE 5 :

Lecture découverte du conte La véritable histoire des Trois Petits Cochonsd’E. Blegvad.

Objectif : - découvrir ou (redécouvrir) un conte traditionnel- comparer deux versions d’un même conte

Compétences :- être capable d’émettre des hypothèses sur un album à partir de la

première de couverture- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange

Matériel :- le conte Les Trois Petits Cochons. - le conte La véritable histoire des Trois Petits Cochons d’E. Blegvad.- une affiche

Durée / Situation d’apprentissage : 30min / collectif

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Déroulement :

1- Retour sur le dernier conte découvert en classe. « Quel est le dernier conte que nous avons lu en classe ? » « Qui peut raconter l’histoire ? »

2- Etude de la 1ère de couverture.

3- Lecture à haute voix du conte : La véritable histoire des Trois petitsCochons. réactions libres des élèves

4- Comparaison des deux versions du même conte. « Que vous rappelle cette histoire ? » « Est-ce exactement la même ? » « Qu’y a t il de différent, de semblable ? » « Qu’arrive t-il au loup à la fin de l’histoire ? » « Quel livre préfères-tu ? Pourquoi ? (illustrations ? histoire ? fin ?) » « Que pouvons nous dire de ce conte ? »

5- Réalisation des fiches d’identité des personnages principaux (engroupe).

Analyse de la séance.

Cette séance s’est bien déroulée.

Cette séance a été marquée par le retour de deux enfants malades.J’ai donc profité de cette occasion pour demander aux autres élèves deleur raconter le dernier conte que nous avions vu à savoir Les Trois PetitsCochons.

Puis, quand j’ai sorti le livre La véritable histoire des Trois PetitsCochons, les enfants ont été très surpris car il s’agissait d’un livre géant,ce qui les a également beaucoup impressionnés !

Très attentifs, ils ont bien observé la 1ère de couverture et ils en ontconcluent que c’était sûrement comme le Petit Chaperon Rouge. En effet,avant la lecture du conte, ils ont émis l’hypothèse que c’était sans doutepresque que la même histoire que Les Trois Petits Cochons mais quequelque chose allait se passer avec le loup.

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Les enfants ont énuméré très facilement les points communs ainsique les différences entre ces deux histoires. Certains élèves ont même faitla remarque que contrairement au Petit Chaperon Rouge, les deuxhistoires sur Les Trois Petits Cochons n’avaient exactement le même titre. Nous sommes donc à nouveau arrivés à la conclusion qu’ils’agissait de deux versions du même conte.

J’ai donc expliqué que les contes étaient issus de la tradition orale,ce qui expliquait les différences entre les versions d’un même conte (j’aiégalement expliqué l’expression tradition orale).

La séance s’est achevée par la réalisation, par groupe de cinqélèves, de fiches d’identité (de chaque petit cochon et du loup) sur le mêmeprincipe que celles établies lors de l’étude du conte Le Petit ChaperonRouge.

J SEANCE 6 :

Lecture découverte du conte Pierre et le Loup de Serge Prokofiev.

Objectif : - découvrir ou (redécouvrir) un conte traditionnel- raconter un conte déjà connu en s’appuyant sur la succession des

illustrations

Compétences :- être capable d’émettre des hypothèses sur un album à partir de la

première de couverture- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange

Matériel :- le conte Pierre et le Loup de S. Prokofiev- le conte Le Petit Chaperon Rouge de Perrault- le conte Le Petit Chaperon Rouge de Grimm- le conte Les Trois Petits Cochons. - le conte La véritable histoire des Trois Petits Cochons.

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Durée / Situation d’apprentissage : 30min / collectif

Déroulement :

1- Etude de la 1ère de couverture. repérage du titre, nom de l’auteur … à partir de l’illustration, hypothèses des enfants par rapport à l’histoire

2- Lecture à haute voix par la maîtresse du conte : Pierre et le Loup deS. Prokofiev.

3- Débat / Questionnement. « Que pensez-vous de cette histoire ? Pourquoi ? » « Est-ce que ce livre est comme tous les autres ? » « De quoi parle ce conte ? »

4- Retour sur les différents contes découverts en classe. Tous les albums sont dans un sac, un enfant vient tirer un livre. Les autres

doivent vite retrouver les personnages présents dans ce conte, puisraconter brièvement l’histoire.

Analyse de la séance.

La séance s’est bien passée.

Mon support, l’album géant du conte Pierre et le Loup, a captivé ànouveau les enfants de part sa taille.

Dès le début de la séance, lors de l’étude de la 1ère de couverture, lesélèves en ont conclu qu’il s’agissait « encore » d’une histoire de loup !

De même, j’avais à peine terminé mon récit, qu’un élève a faitremarqué que cette fois l’histoire ne commençait pas par « il était unefois… » et qu’à la fin le loup n’était pas mort.

A chaque lecture j’ai pu constater que les enfants étaient trèsattentifs à tous les détails de l’histoire. Ainsi, avant même que j’ai posé laquestion, les enfants ont remarqué que les illustrations de l’album étaientdifférentes de celles des autres livres vus jusqu’à présent. Dans ce conte, iln’y avait pas seulement des dessins mais aussi des instruments et des notesde musique.

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J’ai alors repris l’album en lisant le nom de chaque instrument demusique rencontré (le violon, la flûte…). J’ai expliqué que Pierre et leLoup était avant tout un conte musical, c’est-à-dire que c’est une histoirequi peut être contée en musique à l’aide des instruments d’un orchestre.Chaque personnage de l’histoire est alors représenté par un instrumentdifférent qui joue une petite phrase musicale facile à retenir. En fin dejournée, j’ai donc fait écouter ce conte sous sa forme musicale auxenfants.

Je pense que j’aurais peut-être dû directement présenté aux enfantsla version musicale du conte, en tournant simplement les pages de l’albumgéant au fil de l’histoire.

J SEANCE 7 :

Lecture découverte du conte le Loup et les Sept Cabris des Frères Grimm.

Objectif : - découvrir ou (redécouvrir) un conte traditionnel- repérer l’organisation d’un conte

Compétences :- être capable d’émettre des hypothèses sur un album à partir de la

première de couverture- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange- être capable de reformuler dans ses propres mots un passage lu par

l’enseignant

Matériel :- le conte Le Loup et les Sept Cabris des Frères Grimm- une affiche

Durée / Situation d’apprentissage : 30min / collectif

Déroulement :

1- Etude de la 1ère de couverture.

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repérage des éléments constituant la 1ère de couverture (mais cette fois-cile titre est caché)

les enfants émettent des hypothèses sur le titre du conte d’après la seuleillustration de la 1ère de couverture

2- Lecture à haute voix du conte : Le Loup et les Sept Cabris. suite à la lecture, les élèves proposent de nouveaux titres pour le conte vérification collective

3- Questions. « Est-ce qu’il s’agit de la même histoire que les autres contes ? » « Y a-t-il des choses qui se ressemblent ou qui sont différentes par aux

autres contes ? »

4- Réalisation d’un résumé du conte. les enfants sont en demi-classe le résumé se fait sous forme de dictée à l’adulte sur une affiche

Analyse de la séance.

A l’issue de cette séance, les enfants ont clairement défini par eux-mêmes la mise en réseaux que j’attendais. Ils m’ont à nouveau dit, que jevenais encore de leur lire une histoire de loup et qu’à chaque fois c’était« la même chose ». En effet, par ces termes ils m’ont expliqué que danstoutes mes histoires, « le loup était méchant et qu’il voulait toujoursmanger les gentils ».

Ils ont également remarqué au fil de mes lectures que la plupart descontes commençaient par une formule identique à savoir « il était unefois… » et qu’à deux exceptions près, le personnage du loup disparaissait(mourrait) à la fin de chaque conte.

Même s’ils n’arrivaient pas à l’exprimer, je pense que les enfantscommençaient à comprendre, à travers ces contes, le principe du schémaquinaire. En effet, ils étaient tout à fait, capable d’identifier la situationinitiale ainsi que la situation finale et de remarquer qu’il y avait eu unchangement entre ces deux états.

Faire résumer le conte aux enfants, m’a semblé un bon exercice devérification de la compréhension de l’histoire, et je pense qu’il auraitcertainement été intéressant que je fasse résumer même brièvementd’autres contes.

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Je tiens également à préciser qu’entre la séance 6 sur Pierre et leLoup et la séance 7 sur Le Loup et les Sept Cabris, j’ai lu un autre albumaux enfants afin qu’ils effectuent une réelle mise en défaut. Comme ilsavaient remarqué que je ne leur lisais que des « histoires de loup »chaque jour, un matin dans mon sac, je leur ai emmené le livre Elmer.

Et, avant que je ne leur ai dit quoique ce soit, ils m’ontdit : « Maîtresse, en fait tu n’as pas que des livres de loup chez toi… ».

J SEANCE 8 :

Activité de tri d’images extraites d’albums connus.

Objectif : - reconnaître des illustrations appartenant à des albums connus

Compétences :- être capable d’effectuer un tri d’images en fonction des albums dont

elles sont issues - être capable de reconnaître la 1ère de couverture d’albums connus

Matériel :- deux feuilles A3- ciseaux / colle- livres à disposition

Durée / Situation d’apprentissage : 40min / individuel

Déroulement :

1- Distribution des feuilles. « Qu’y a-t-il sur les feuilles que je viens de vous distribuer ? » « A votre avis, qu’allez vous devoir faire ? » explicitation de la consigne : trier les différentes images en fonction de

l’album auquel elles appartiennent reformulation de la consigne par un élève

NB- Possibilité de s’aider des livres pour les élèves en difficultés.

2- Correction individuelle au bureau.

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Analyse de la séance.

La séance s’est bien déroulée.

Les élèves ont reconnu spontanément la plupart des images que jeleur ai proposées. En effet, très peu d’élèves ont eu recours aux différentsalbums pour effectuer leur tri. L’activité n’a donc posé aucun problème enparticulier, mis à part peut-être, pour quelques élèves, la difficulté dudécoupage et du collage... Lors de la correction, j’ai pu noter que deuxélèves seulement, avaient quelques erreurs dans leur tri.

Cependant, j’aurais peut-être dû faire un retour sur l’activité avec legroupe classe afin de m’assurer de la compréhension de chacun.

J’ai également constater qu’en faisant leur tri, certains enfantss’amusaient à raconter l’histoire à haute voix « Là, c’est quand… ».

Cette activité montre une fois de plus, que j’aurais pu être davantageambitieuse avec cette classe.

J SEANCE 9 :

Réalisation d’un petit livre en remettant en ordre des images séquentielles.

Objectif : - repérer la structure du schéma narratif : le schéma quinaire à l’aide

d’images séquentielles

Compétences :- être capable d’ordonner en s’appuyant sur sa mémoire des images

séquentielles

Matériel :- 6 ( ou 7 ) images séquentielles (format A4 ou A5)- 6 ( ou 7 ) feuilles blanches (A4 ou A5)- ciseaux / colle / crayon- livres à disposition

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Durée / Situation d’apprentissage : 1h30 / individuel

Déroulement :

1- Distribution des différentes images séquentielles. Tous les élèves n’ont pas les mêmes illustrations. Différenciation par

rapport au nombre d’images, au format de ces images et par rapport àl’album dont elles sont issues.

consigne : remettre les différentes images dans le bon ordre (celui del’histoire) afin de réaliser un petit livre

reformulation de la consigne par un élèveNB- Les enfants peuvent s’aider des livres en cas de difficultés.

2- Une fois, les images dans l’ordre, les enfants les collent sur les feuillesblanches. Puis, ils numérotent les pages dans l’ordre de 1 à 6 (ou7).

3- Correction individuelle au bureau où chaque petit livre est alors agrafé.NB- Les élèves qui ont terminé en premier aident les autres.

Analyse de la séance.

Cette séance a été beaucoup plus longue que je ne le pensais, et cepour plusieurs raisons.

Tout d’abord, je n’ai pas assez tenu compte du fait qu’il s’agissaitencore du premier trimestre pour les enfants, et par conséquent que lenombre d’images à ordonner étaient trop important pour eux. En effet,étant donné que les élèves avaient, à cette période de l’année, encore peufait d’activités de rangement, j’aurais du limiter le nombre d’imagesséquentielles à ordonner, à seulement 4 ou 5 mais pas plus.

De plus, le fait de faire coller sur une feuille blanche chaque image,ne s’est pas avéré très judicieux de ma part dans le sens où, cela à conduitcertains enfants à effectuer deux rangements, car ils avaient « défaits »leur premier classement lorsqu’ils ont voulu coller. Il aurait été préférablede demander aux enfants, dans un premier temps de découper chaqueimage et de la coller sur chaque feuille blanche, puis dans un secondtemps de ranger celles-ci dans l’ordre de l’histoire.

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De même, il aurait été plus prudent de faire numéroter les pages dupetit livre, une fois que celui-ci ait été agrafé, cela aurait à nouveau évitéquelques erreurs.

Toutefois, même si l’activité a duré excessivement longtemps, lesélèves ne sont pas désintéressés de la séance (qui est malgré tout passéetrès vite). En effet, ils étaient très motivés par la réalisation de ce petitlivre, et ne se sont donc pas lassés de l’activité (ce que je craignais).

Ainsi, à la fin de la séance, les enfants étaient très fiers de leur livre,et avaient hâte de le montrer à leurs parents.

J SEANCES 10 et 11 :

Production d’écrit à partir d’illustrations.

Objectif : - écrire sous la forme de dictée à l’adulte une histoire à partir

d’éléments connus

Compétences :- être capable d’identifier des personnages connus dans les illustrations

d’un livre encore inconnu- être capable de raconter à l’aide de la dictée à l’adulte une histoire à

partir d’illustrations- être capable d’écouter autrui et d’exposer son point de vue en restant

dans les propos de l’échange

Matériel :- le livre Le loup est revenu.- des affiches

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Durée / Situation d’apprentissage : 30min(chaque séance) / groupe de 4/5élèves

Déroulement :

1- En collectif, bref rappel de tous les contes découverts en classe.

2- Présentation du livre Le loup est revenu. étude de la 1ère de couverture hypothèses sur le titre

3- Dictée à l’adulte par groupe de 4 / 5 élèves. écriture de l’histoire de l’album Le loup est revenu., à partir de ses

illustrations lecture à haute voix au fil des pages, par la maîtresse, des différents titres

des journauxNB1- Chaque groupe raconte l’histoire de quatre illustrations en moyenne.NB2- A chaque nouveau groupe, lecture de ce que les camarades ont écrit justeavant.

4- Lecture à haute voix par la maîtresse du texte définitif à l’ensemble dela classe, en montrant bien chaque mot au fur et à mesure.

Analyse de la séance.

Bien que la dictée à l’adulte soit un exercice relativement difficile, laséance s’est bien passée.

Les élèves ont tout d’abord reconnu le mot « loup » dans le titre del’album. J’ai alors choisi de leur lire le titre de l’album.

Les élèves ont immédiatement identifié l’ensemble des personnagesissus des différents contes étudiés en classe.

Toutefois, lors de la dictée, je leur ai fait remarqué qu’il ne fallaitpas parler trop vite pour me laisser le temps d’écrire, que le débit devaitêtre assez lent pour que je puisse noter ce qu’ils me dictaient.

De plus, il a fallu gérer la prise de parole des enfants. En effet, j’aipu remarquer que certains enfants avaient du mal à participer mêmeaprès mes diverses sollicitations alors que d’autres intervenaient tout letemps. Je leur ai donc expliqué que pour pouvoir communiquer dans de

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bonnes conditions, il fallait lever le doigt et attendre que je donne laparole.

Ils devaient se rendre compte que lorsqu’ils parlaient tous en mêmetemps, personne n’entendait ce qui était dit. Pour rétablir un bon climat decommunication, c’est-à-dire pour que tout le monde puisse s ‘exprimer ets’écouter, je me suis rendue compte qu’il suffisait que je m’arrête pourqu’ils prennent conscience de ce problème.

J SEANCE 12 :

Retour sur la production d’écrit et comparaison avec le texte original.

Objectif : - comparer deux récits d’une même histoire

Compétences :- être capable de repérer l’expression des personnages, d’émettre des

hypothèses sur leurs sentiments- être capable d’écouter autrui, et de demander des explications- être capable d’exposer son point de vue et ses réactions dans un

dialogue ou un débat en restant dans les propos de l’échange

Matériel :- le livre Le loup est revenu.- la production d’écrit Le loup est revenu.

Durée / Situation d’apprentissage : 20min / collectif

Déroulement :

1- Lecture de l’album Le loup est revenu. . réactions libres des enfants par rapport à leurs souvenirs de leur

production d’écrit

2- Lecture de leur production d’écrit Le loup est revenu. comparaison : points communs, différences détails supplémentaires dans l’album…

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3- Etude de l’expression des personnages. « Que ressent le lapin quand on frappe à sa porte ? » « Pourquoi ? » « A quoi le voyez-vous ? » « Et pour les autres personnages ? »

Analyse de la séance.

La séance s’est bien déroulée.

Les enfants étaient très curieux de connaître la « vraie » histoire dulivre Le loup est revenu. . Ils voulaient savoir si ce qu’ils avaient écritcorrespondait à ce que l’auteur avait lui-même rédigé.

Après la lecture de l’album, les enfants en ont concluent que c’étaitpresque la même histoire, mais qu’ils préféraient quand même la leur ! Jeleur ai donc, dit à ce moment là qu’il s’agissait à nouveau de deuxversions d’une même histoire.

Les élèves ont également bien su expliquer « la peur du loup »ressentie par les différents personnages.

4) Analyse de la séquence.Tout d’abord, en trois semaines de stage, de part mes lectures à haute

voix quotidiennes, je pense avoir éveillé chez les enfants un vif intérêt pourles contes traditionnels.

En effet, si ce rituel de « l’heure » du conte a suscité chez la plupartd’entre eux, l’envie de lire, il a également permis l’entrée dans l’écriture.

Ainsi mon objectif a été de faire entrer les enfants dans la culture parla lecture de ce genre : le conte, mais également par un de sespersonnages caractéristiques : le loup.

Les enfants ont donc montré un réel enthousiasme à chacune de cesséances et ont très rapidement établi la mise en réseaux que j’attendais.

Le fait, qu’ils aient très vite repéré la récurrence du personnage duloup dans les différents contes que je leur lisais, « c’est encore une

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histoire de loup maîtresse… », m’incite à penser que j’aurais pu, aveccette classe, être davantage ambitieuse.

Ces enfants étaient particulièrement perspicaces pour leur âge, de partleur remarques et leurs capacités à repérer des détails. Je pense que pourla plupart d’entre eux, la fréquentation des livres faisait parti de leurshabitudes, que ce soit à l’école ou dans leur famille.

Ainsi, j’aurais certainement pu établir, avec eux, une mise en réseauxplus complexe, par exemple en m’intéressant aux différents statuts du loupdans les contes, ou bien, une mise en réseaux par rapport à un auteurcomme Geoffroy de Pennart, avec Le loup sentimental., Le loup estrevenu., Le déjeuner des loups., Baltazar…

De plus, mon projet d’écriture aurait certainement pu être plusapprofondi. Il aurait, je pense, été judicieux, de revenir sur cetteproduction, d’effectuer un deuxième jet afin, de pallier quelquesimperfections telles que les répétitions… Cependant, en trois semaines,cela n’aurait pu se faire, faute de temps.

Ces rencontres avec les histoires ont constitué un moment de réelplaisir pour tous les enfants. Lors des lectures magistrales, j’ai trouvé uneécoute attentive, des observations, et des questions pertinentes. Ils étaientavides chaque jour de découvrir de nouvelles histoires. Le moment de lalecture était très attendu. En effet, les illustrations et les récits étaient trèsagréables pour eux-mêmes et les enfants n’avaient pas vraimentl’impression de travailler. Ils ont également beaucoup apprécié laconsultation libre des albums.

Pour toutes ces raisons, ce serait avec grand plaisir, que j’aimeraismener un projet tel que celui-ci dans ma classe, en apportant toutefoisquelques modifications.

Tout d’abord, pour mener une véritable pratique de mise en réseaux,un tel projet serait nécessairement inscrit sur du long terme (comme lepréconise B. Devanne).

De plus, il me semble intéressant de partir d’une mise en réseauxautour d’un personnage récurrent (comme ici, le loup) dans les contes,puis de dériver vers d’autres mises en réseaux plus complexes commecelles énumérées ci-dessus (statut des personnages, caractéristiques del’auteur, structure du récit…).

Ce projet aurait pour finalité la réalisation d’un conte par élèves, del’écriture de l’histoire jusqu’à la création des illustrations.

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Je pense que le conte est un support très riche et intéressant àtravailler avec les enfants de maternelle, mais qu’il peut également l’êtretout autant avec des élèves de n’importe quel cycle.

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Conclusion.

J’ai souhaité lors de la réalisation de ce mémoire professionnelle, mettreen place avec des enfants grande et moyenne section de maternelle, une mise enréseaux dans les contes afin de développer chez eux, un réel plaisir de la lectureet de l’écriture.

La mise en réseau, théorie développée par Bernard Devanne, consiste àcréer des liens, des passerelles entre les œuvres littéraires. Cette pratiquefavorise la construction des compétences nécessaires à l’élaboration desreprésentations concernant l’écrit. Ces savoir-faire se construisent notammentpar des lectures à haute voix de l’enseignant.

Ce dispositif doit permettre également la mise en place d’un rapport aulivre favorable et susciter le goût de lire.

J’ai choisi d’expérimenter la mise en réseaux par la lecture de contes(traditionnels notamment) pour plusieurs raisons. D’une part, le conte constitueun support d’apprentissage en lecture-écriture adapté à des enfants dematernelle. D’autre part, il occupe une place privilégiée dans la littérature dejeunesse. Il est également très apprécié des enfants et nécessaire à laconstruction de la personnalité.

Lors de l’expérimentation, la mise en réseau s’est effectuée trèsrapidement : des parallèles entre les différents contes ont été établis, lepersonnage récurrent du loup a été clairement identifié… Les lectures à hautevoix ont été appréciées ainsi que la libre consultation des albums lus ce qui apermis de renforcer la relation livre-élève.

Le conte (traditionnel) qui fait partie de notre patrimoine, de notreculture, est un support intéressant et riche pour les apprentissages. Mais, jepense que les enfants auront compris qu’il s’agit avant tout d’un type de textequ’on se fait plaisir de lire, plaisir d’écouter et plaisir d’imaginer.

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BIBLIOGRAPHIE

BETTELHEIM Bruno, Psychanalyse des contes de fées, Collection Réponses,Robert Laffont, 1976

CHAUVEAU Gérard, Comment l’enfant devient lecteur. Pour une psychologiecognitive et culturelle de la lecture, Retz, 1997

DEVANNE Bernard, Lire et écrire des apprentissages culturels, tome 1,Armand Colin, 1996

Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école maternelle ?, Lesnouveaux programmes, CNDP, 2002

Ministère de l’Education Nationale, Qu’apprend-on à l’école élémentaire?, Lesnouveaux programmes, CNDP, 2002

Ministère de l’Education Nationale et de la Culture, La maîtrise de la langue àl’école, Collection une école pour l’enfant- des outils pour les maîtres, CNDP,1992

SANZ Michel, Lire et écrire des contes, Bordas, 1992

TAUVERON Catherine, Lire la littérature à l’école. Pourquoi et commentconduire cet apprentissage spécifique ?, Hatier Pédagogie, 2002

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ANNEXES

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Annexe 1

Le Petit Chaperon Rouge.

Perrault

- le Petit Chaperon Rouge emmèneun petit pot de beurre et de la galetteà sa grand-mère

- le Petit Chaperon Rouge est mangépar le méchant loup à la fin

- il n’y a pas de chasseur

- le Petit Chaperon Rouge va dans lelit avec le loup

Grimm

- le Petit Chaperon Rouge emmèneune cruche de vin et de la galette àsa grand-mère

- à la fin, le Petit Chaperon Rouge etsa grand-mère sont sauvées

- il y a un chasseur qui sauve le PetitChaperon Rouge et sa grand-mère

-les illustrations sontdifférentes

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Annexe 2

Le Petit Chaperon Rouge.

- elle est gentille- elle est belle- elle est habillée toute en rouge

Le loup.

- il est méchant- il est très grand- il fait peur- il a de grandes dents- il a de grands yeux et de grandes oreilles

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La grand-mère.

- elle est gentille- elle est vieille- elle est malade- elle a une petite-fille- elle a des lunettes- elle a un bonnet de nuit

Le chasseur.

- il est gentil- c’est lui qui sauve le Petit Chaperon Rouge et sa grand-

mère- il a une grande barbe et des moustaches- il a un chapeau vert- il a un fusil

Annexe 2 bis

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Le loup est revenu !C’est l’histoire d’un lapin qui va chercher sonjournal.Le lapin a peur, le loup est revenu !Il pense que c’est le loup qui fait « TOC !TOC ! TOC ! » à sa porte.En fait, ce n’était pas le loup qui étaitderrière la porte. C’était les Trois PetitsCochons, pour dire qu’ils avaient peur parceque le loup est revenu.Les Sept petits Cabris et leur maman arriventchez le lapin parce qu’ils ont vu dans lejournal que le loup est revenu.Il y a encore quelqu’un qui frappe à la portedu lapin ! C’est un petit mouton.Tout le monde est réuni dans la salle à mangeret ils entendent encore : « TOC ! TOC !TOC ! ».

Annexe 6

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C’est Pierre qui arrive avec son journal, unfusil, le canard et l’oiseau.Ils prennent une photo et en même temps, onentend : « TOC ! TOC ! TOC ! ».C’est le Petit Chaperon Rouge .Ils sont tranquilles, ils mettent la table. Lelapin fait la cuisine.Ils sont en train de manger et ils entendentencore :« TOC ! TOC ! TOC ! ». Ils pensentque c’est un autre petit copain qui arrive chezmonsieur lapin. Mais, c’est le loup !Le loup est couché par terre et tous les amisdu lapin lui sautent dessus.Le loup devra faire tout ce que le lapindemande.Après, il est à table avec tout le monde et ilmange une galette.

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Résumé:

Lire et écrire sont deux actes complexes mais indispensables dans notresociété. L’école a donc comme objectif majeur de rendre les élèves capables demaîtriser la langue. L’enseignant doit alors trouver des supports adaptés. Leconte semble en être un à privilégier du fait de sa structure spécifique et de sonattrait auprès des enfants. J’ai choisi de l’utiliser en classe dans le cadre d’unemise en réseaux autour du personnage du loup.

Mots clés:

- conte- mise en réseau- lecture- projet d’écriture- littérature de jeunesse

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