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L'alimentation du sportif et l’altitude Loïc BERGER et Rémi GRAU - BDNS2

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L'alimentation du sportif et l’altitude

Loïc BERGER et Rémi GRAU - BDNS2

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SommaireIntroduction 3

Partie 1 - Les besoins alimentaires d’un sportif 4

A. La couverture des besoins nutritionnels 4

1. Besoins énergétiques 42. Besoins en micronutriments 5

B. L’optimisation des apports alimentaires 6

1. Avant l’effort 62. Pendant l’effort 73. Après l’effort, la récupération 7

Partie 2 - Réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude 8

A. Réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude 8

1. Réponse ventilatoire 82. Réponse cardiaque 83. Réponse hématologique : capacité de transport de l’oxygène 94. Réponse musculaire 9

B. Réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude 9

1. Performance aérobie 9

Conclusion 11

Annexes 12

1. Rôles des glucides 12

2. Rôles des protéines 12

3. Rôles généraux des lipides 12

4. Affiche repères de consommation pour avoir une alimentation équilibrée 13

5. Affiche structure des différents repas 13

6. Recette boisson de l’effort 14

7. Evolution de la concentration sérique d’EPO et du nombre de globules rouges

au cours d’un séjour à 4350m 14

8. VO2 max au niveau de la mer 15

Bibliographie / Sitograhie: 16

A. Bibliographie 16

B. Sitographie 16

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Introduction

Pour tous les sportifs l’amélioration des performances sportives passe par un effort continu et rigoureux.

En sport, l’amélioration physiologique n’apparaît que durant la période de récupération qui suit un entraînement difficile.Cette adaptation est une réponse à la charge maximale imposée aux systèmes cardiovasculaires et musculaires et se caractérise par l’amélioration de l’efficacité du cœur, l’augmentation des capillaires dans les muscles, l’augmentation du glycogène stocké et du système enzymatique mitochondrial dans les cellules musculaires. Durant les périodes de récupération, ces systèmes atteignent des niveaux de fonctionnement plus élevés pour compenser le stress qui leur a été imposé c’est la surcompensation. Il en résulte que l’on a maintenant atteint un niveau de performance plus élevé.

Afin d’augmenter leur niveau de performance, certains sportifs n’hésitent pas à réaliser des stages d’entraînement en altitude. L’objectif de l’entraînement et de la vie en altitude pour le sportif est de stimuler des adaptations hématologiques, respiratoires et métaboliques destinées à augmenter son niveau de performance.L’exposition du sportif à un environnement où la pression partielle en oxygène dans l’air inspiré est plus faible qu’au niveau de la mer, constitue un stress physiologique qui peut potentiellement accroître les réponses adaptatives de l’organisme. C’est cet élément que cible l’entraînement afin d’atteindre un niveau de performance plus élevé le jour de la compétition.

Dans le cadre de ce travail de recherche, nous allons étudier le rôle de l’alimentation du sportif et les réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude ?

Dans un premier temps nous allons analyser les besoins alimentaires d’un sportif, puis nous étudierons les réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude.

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Partie 1 - Les besoins alimentaires d’un sportif

L’alimentation est un facteur déterminant dans la performance sportive.

L’activité physique du sportif requiert une vigilance soutenue sur son alimentation en raison des impératifs énergétiques. Son activité sportive nécessite un apport énergétique supérieur à celui d’un sédentaire du même sexe.

Ces apports nutritionnels sont principalement fournis par l’alimentation

Une bonne alimentation permet au sportif de mieux supporter les efforts physiques, de ne pas basculer dans le surentraînement et d’éviter les risques de blessures.

A travers cette partie, nous allons dans un premier temps analyser la couverture des besoins nutritionnels puis nous étudierons l’optimisation des apports alimentaires.

A. La couverture des besoins nutritionnels

Pour un sportif, la couverture de ses besoins nutritionnels est essentielle, elle permet de mettre l’organisme dans des conditions optimales pour être performant.Chaque sportif possèdent des besoins qui lui sont propres et dépendent de différents facteurs tels que l’âge, le sexe, le type d’activité, le niveau d’entrainement.Cependant, il est possible de définir des règles générale concernant ces besoins en termes d’apports énergétiques et d’apports en macro- et micronutriments.

1. Besoins énergétiques Les besoins énergétiques du sportif sont augmentés à hauteur des dépenses induites par l’exercice physique. Cette augmentation doit être compensée par une augmentation des apports alimentaires afin de ne pas aboutir à une situation de déficit énergétique, ce qui serait nuisible aux performances et à la santé du sportif.La notion de disponibilité énergétique représente l’énergie qu’il reste à l’organisme pour assurer les fonctions métaboliques autres que celles liées à l’exercice. Elle se calcule en soustrayant les dépenses énergétiques engendrées par l’exercice aux apports énergétiques alimentaires.

Les glucides représentent le principal substrat énergétique pour la réalisation d'activité sportive de haut niveau et d'intensité élevée. Ils ont aussi un rôle structural, car ils rentrent dans la composition du tissu conjonctif.Nous différencions les glucides assimilables (simples et complexes) des glucides non assimilables (les fibres).Les besoins en glucides des sportifs sont assez variables, ils dépendent du type, du volume, de l’intensité ainsi que du gabarit du sportif.

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Les protéines sont les «  éléments bâtisseurs » de nos muscles, et entrent dans la composition de tous les tissus corporels. Elles interviennent donc dans de nombreuses fonctions biologiques et vitales et favorisent également la satiété.L'ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a déterminé le besoin en protéines qui peut être exprimé en pourcentage de l’AETQ (Apport Energétique Total Quotidien): 10 à 20% de l'AETQ Avec un apport de sécurité de 0,83g/kg de poids idéal/jour (cette valeur correspond à un apport minimal de référence et non à une valeur à atteindre).Les besoins en protéines des sportifs sont assez variables, pour les sportifs en endurance elles s’échelonnent entre 1,2 et 1,4 g/kg/j de poids corporel par jour alors que les besoins des athlètes confirmés dans des exercices de force s’élèvent à 1,3 à 1,5 g/kg/j et peuvent atteindre 2 g/kg/j en période de prise de masse musculaire, sans jamais dépasser 2,5 g/kg/j. Cependant, il est recommandé de ne pas avoir recours à de telles quantités de protéines plus de 6 mois dans l’année.Cet apport en protéines est principalement fourni par l’alimentation mais certains apports élevés en protéines peuvent devenir difficiles à atteindre et il est possible d’avoir recours à l’utilisation de compléments alimentaires, mais cette proportion ne doit pas dépasser un tiers des apports protéiques.

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Les lipides sont essentiels afin d’assurer leur triple rôles, énergétique, structurel et fonctionnel, mais ils sont aussi nécessaires pour couvrir les besoins en acides gras essentiels.Cela confère aux lipides une place majeure et justifie qu’un apport minimum soit recommandé.L'ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a déterminé le besoin en protéines qui peut être exprimé en pourcentage de l’AETQ (Apport Energétique Total Quotidien): 35 à 40% de l’AETQ, dont:

• 4% AET d’acide linoléique ;• 1% AET d’acide a-linolénique ; • 5 à 20% AET acide oléique ; • 250 mg/j d’EPA ; • 250 mg/j de DHA ;• 10% max AET d’AGS dont 8% max AET d’acides laurique, mystique et palmitique

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2. Besoins en micronutriments Les micronutriments (vitamines et minéraux) jouent également un rôle central, à la fois pour optimiser la capacité de performance et garder la continuité de l’entraînement par l‘absence de blessures. Les besoins accrus en micronutriments d’un sportif résultent, d’une part, de la plus grande dépense énergétique avec les modifications métaboliques qu’elle entraîne, et d’autre part, des pertes par la sueur, l’urine et les selles.Pour cela il est nécessaire de consommer des aliments présentant une forte densité nutritionnelle. Cette notion de densité nutritionnelle réfère à la richesse en micronutriments d’un aliment en fonction de son apport énergétique.

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Les aliments qui sont les plus susceptibles de contribuer favorablement à l’apport en micronutriments sont les fruits et légumes, les œufs, le lait, les produits laitiers pauvres en graisses et en sucres, la plupart des produits de la mer (poissons et fruits de mer) et les féculents non raffinés (pains complet ou aux céréales, pâtes au blé complet, riz complet, légumes secs).

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B. L’optimisation des apports alimentaires

Une alimentation équilibrée passe obligatoirement par 4 à 5 moments clés dans la journée:

• Le petit déjeuner ;• Une collation éventuelle ; • Le déjeuner ; • Une collation ;• Le dîner.

Ces trois repas et une à deux collations doivent être planifiés en fonction des horaires de pratique sportive et modifiés selon les besoins spécifiques d’un sportif sachant qu’il faut tenir compte d’une durée minimale de 35 minutes pour l’ingestion d’un repas principal.

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L’entrainement s’accompagne de modifications physiologiques, ces modifications aboutissent, entrainement après entrainement, à l’amélioration des performances physiques. Il est aujourd’hui bien établi que les apports alimentaires et hydriques à l’exercice sont capables de moduler ces adaptations physiologiques.

1. Avant l’effort Avant un exercice, il est nécessaire de consommer des aliments et boissons très digestes afin de ne pas entrainer de troubles digestifs qui seraient préjudiciables, que ce soit à l’entrainement ou en compétition.Il est également recommandé de respecter un délai de 3 heures entre la fin d’un repas et le début de l’activité physique et d’1 à 2 heures pour les collations. Cependant certains sportifs s’alimentent volontiers en quantité jusqu’à 1h30 à 2h avant l’effort alors que d’autres ont besoin d’un laps de temps beaucoup plus important pour ne pas être gêné par des troubles digestifs à l’effort. Il convient donc à chaque sportif de définir le délai qui lui convient.

La dernière prise alimentaire avant une compétition est primordiale afin de préparer l’athlète à être performant, sans que les troubles digestifs viennent perturber son effort.Pour cela, quelques recommandations sont adressées au sportif, relatives à cette dernière prise alimentaire avant la compétition :

• L’hydratation: boire suffisamment afin de préserver un bon statut hydrique ;• Limitation des graisses et fibres: afin de favoriser la vidange gastrique réduire les

risques de troubles gastro-intestinaux ;• Apport riches en glucides: afin de maintenir la glycémie (pâtes, riz ..) et ne pas

puiser dans ses réserves d’énergie avant l’effort ;

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• Adaptations des quantités ingérées: en fonction du délai séparant le dernier repas de la compétition et de sa tolérance digestive.

2. Pendant l’effort Pendant l’exercice, l’objectif est double : prévenir la déshydratation et limiter l’épuisement des réserves en glycogène. Ces objectifs vont être d’autant plus importants que la durée de l’effort est longue. Recommandations adressées au sportif, relatives à l’alimentation pendant la compétition:

• Hydratation: 125 ml toutes les 30 minutes et 250 ml en ambiance chaude ; • Une ration d’attente (hydrique): fortement conseillée:• Si nécessaire, il est possible de consommer également des aliments: gâteaux de

riz, des barres céréalières, des biscuits, des fruits oléagineux, …

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3. Après l’effort, la récupération La récupération est une étape fondamentale de la performance. Le sportif de haut-niveau s’entraîne généralement une à plusieurs fois par jour. Une mauvaise récupération entre 2 séances compromet la qualité de l’entrainement suivant.

Après un effort physique les besoins de l’organisme diffèrent des autres phases. En conséquence, des apports spécifiques sont à privilégier lors de cette période. Il est donc impératif d’envisager une prise en charge nutritionnelle en restant à l’écoute de son corps.

Besoins fondamentaux de l’alimentation après l’effort:• Réhydrater et reminéraliser l’organisme: notamment en termes de sodium et

potassium et particulièrement si les conditions climatiques sont chaudes ;• Assurer la reconstruction des stocks de glycogène musculaire et hépatique ;• Favoriser la reconstruction musculaire, l’élimination des déchets ainsi que

l’équilibre acido-basique.

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Partie 2 - Réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude

L’exposition à l’altitude induit une baisse de la consommation maximale d’oxygène (VO2max).En revanche, la performance anaérobie est bien préservée dans cette condition. Parmi les mécanismes d’acclimatation à l’altitude, la stimulation de l’érythropoïèse permet d’augmenter la capacité de transport de l’oxygène dans le sang. Cet état peut subsister quelque temps après un séjour en altitude et est susceptible d’améliorer temporairement la VO2 max lors du retour en plaine.

A travers cette partie, nous allons tout d’abord analyser les réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude, puis les effets de l’altitude sur les différentes composantes de la performance.

A. Réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude

1. Réponse ventilatoire La ventilation augmente immédiatement par stimulation des chémorécepteurs

périphériques, puis progressivement par acclimatation ventilatoire.Il s’ensuit une hypocapnie et un état d’alcalose respiratoire progressivement compensés (partiellement) par le rein.

2. Réponse cardiaque L’activité adrénergique augmente de façon permanente, il en résulte une augmentation de la fréquence cardiaque. La fréquence cardiaque varie en deux temps :

• En aigu : - La fréquence cardiaque au repos et la fréquence cardiaque sous

maximale augmentent.- La fréquence cardiaque maximale ne varie pas.

• Après quelques jours :- La fréquence cardiaque au repos et sous maximale reviennent vers

leurs valeurs de normoxie.- La fréquence maximale diminue (ex: -5 b/min à 1900m). Cette baisse

est due à une désensibilisation des récepteurs beta- adrénergiques. La baisse de la fréquence cardiaque maximale peut supprimer l’effet bénéfique de l’augmentation de l'hémoglobuline, expliquant que la VO2 max n’augmente pas avec l’acclimatation.

Les variations de débit cardiaque suivent celles de la fréquence cardiaque.

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3. Réponse hématologique : capacité de transport de l’oxygène L’érythropoïèse est stimulée par l’augmentation de la sécrétion d’érythropoïétine (EPO) dans le tubule proximal rénal. L’évolution de la concentration d’EPO lors d’un séjour en altitude est biphasique : augmentation initiale rapide, puis décroissance progressive pour atteindre des valeurs proches de la normale. L’augmentation de EPO est fonction de l’altitude: + 30 à 40% dans les premières heures à 2000 m, + 300% à 4500 m.La capacité de transport de l’oxygène par le sang augmente au cours de l’acclimatation :

• Dans un premier temps (1 ou 2 jours) : la concentration en hémoglobine ([Hb]) augmente du fait d’une diminution du volume plasmatique.

• Ensuite : l’élévation d’hémoglobine reflète une polyglobulie varie, dont l’intensité dépend de l’altitude et de la durée du séjour (+1% par semaine à 2500 m, jusqu’à 12% après 12 semaines à cette altitude).

L’augmentation de EPO est fonction de l’altitude: + 30 à 40% dans les premières heures à 2000 m, + 300% à 4500 m.Une exposition à une altitude supérieure à 1600-1800 m est nécessaire pour stimuler l’érythropoïèse. Il est important de souligner que, lors d’une exposition à l’hypoxie, le nombre de globules rouges (ou la masse globulaire) augmente progressivement, en dépit d’un retour de la concentration d’EPO à des valeurs proches de la normale.

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4. Réponse musculaire Le pouvoir tampon du muscle augmente. Il n’y a pas de réelle augmentation de la capillarisation, mais une diminution de la masse musculaire ; le nombre de capillaire /fibre est inchangé.En aigu, la glycolyse anaérobie est sollicitée ; en chronique, la lactatémie maximale est diminuée (paradoxe du lactate).

B. Réactions physiologiques de l’organisme à l’hypoxie d’altitude

1. Performance aérobie La baisse de la performance aérobie en fonction de l'altitude est un phénomène

bien documenté. La consommation maximale d'oxygène (VO2 max) diminue dès 600 m pour les sportifs entraînés, de 10% à 2000 m, 30% à 5000 m, 70% à 8000 m et des trois quarts au sommet de l'Everest (8848 m).

Différentes étapes du transport de l’oxygène entre l’air inspiré et les muscles actifs deviennent des facteurs limitants en altitude et rendent compte de la diminution de VO2 max.

L'exposition à une altitude modeste est également susceptible de limiter la performance aérobie, même si les variations n'atteignent que quelques pour-cents. Une baisse significative de VO2 max est ainsi mise en évidence dès 600 m d'altitude chez des sujets très entraînés, alors que celle-ci survient au delà de 1200 m chez des sujets sédentaires.

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Cette limitation précoce de la puissance maximale aérobie en altitude chez l'athlète est vraisemblablement liée à une désaturation artérielle en oxygène à l'exercice maximal, qui existe déjà au niveau de la mer, et qui est exagérée, même à faible altitude. La saturation artérielle en oxygène (SaO2) diminue à l’exercice en altitude, d’autant plus que l’altitude est élevée, d’autant plus que l’exercice est intense. Le mécanisme en est un transfert incomplet d’oxygène au niveau alvéolo-capillaire pulmonaire.

Une réponse ventilatoire inadéquate, ainsi qu'un subœdème interstitiel pourraient en être responsables.Cette désaturation en oxygène à l’exercice, atteint un niveau maximal en hypoxie aiguë. Après quelques jours d’acclimatation à l’altitude, ce phénomène est moins marqué, en raison de l’acclimatation ventilatoire. Pourtant, malgré ces effets bénéfiques de l’acclimatation, il est important de rappeler que la performance aérobie, qui est limitée dès l’arrivée en altitude, reste abaissée, même au terme d’une période d’acclimatation.Seul un séjour en altitude de très longue durée (plusieurs mois) serait susceptible de rétablir en partie la VO2 max.

Dès que l’athlète est exposé à l’altitude, généralement supérieure à 2000m, ses possibilités aérobies sont systématiquement limitées. Il est alors très important de tenir compte de cette contrainte dans la planification de l’entraînement.

Parmi les facteurs permettant d’expliquer l’absence d’augmentation de la VO2 max au cours de l’acclimatation, la baisse de la fréquence cardiaque maximale pourrait jouer un rôle non négligeable. Ce phénomène, bien décrit en haute altitude, peut être considéré comme un mécanisme de protection du myocarde, face à une diminution de la disponibilité en oxygène.

En contrepartie, la limitation de la fréquence cardiaque maximale en altitude retentit sur le débit cardiaque maximal et la performance aérobie. Bien que ce phénomène soit limité à moyenne altitude, des données récentes indiquent que la fréquence cardiaque maximale peut diminuer de 5 b/min entre le niveau de la mer et le 8ème jour à 1900 m. La baisse de la fréquence cardiaque maximale pourrait donc interférer avec l’amélioration de la performance aérobie au cours de l’acclimatation, même dans le cas d’un stage d’entraînement en moyenne altitude.

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Conclusion

La nutrition est pleinement impliquée dans le phénomène de surentraînement parce qu’elle contribue de manière importante au maintien de l’homéostasie cellulaire.

Les milliards de cellules qui constituent notre organisme disposent en effet de formidables capacités à maintenir leur état d’équilibre malgré les nombreuses sollicitations. Toutefois, pour ce faire, elles doivent disposer des nutriments nécessaires à cette adaptation et au contrôle de l’inflammation. En clair, les cellules doivent être bien nourries !

Concernant l’entraînement en altitude, la programmation d’un séjour en montagne dans la préparation d’une compétition est toujours bénéfique, à condition d’avoir fait contrôler médicalement sa condition physique. Un tel séjour est en effet salutaire car il stimule les capacités d’adaptation de l’organisme à l’altitude, le soustraie à la pollution et lui vaut de bénéficier d’un environnement naturel attrayant.

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Annexes

1. Rôles des glucides • Rôle énergétique : le glucose est le premier substrat utilisés par la cellule ;• Rôle de structure : le glucides entrent dans la constitution de toutes nos cellules

et dans celles de nombreuses molécules (acides nucléiques, récepteurs membranaires, tissu conjonctif, ATP, …) ;

• Rôle d’épargne azotée : les protéines sont constituées d’azote. ce rôle illustre le fait que l’organisme utilise préférentiellement le glucose à des fins énergétiques plutôt que les protéines. On dit alors que le glucose met en épargne l’azote donc l’utilisation du glucose met en épargne celle des protéines.

2. Rôles des protéines • Rôle structural : rôles fondamentaux des protéines, on les retrouves dans un très

large nombre d’éléments structuraux (membranes cellulaires, collagène, kératine, tissu conjonctif, trame protéique de l’os, mas musculaire, …) ;

• Rôle dans les échanges d’eau : elles développent la pression oncotique ; • Rôle catalytique : les enzymes sont des protéines ; • Rôle dans la contraction musculaire : complexe actine-myosine, … ;• Rôle dans le transport de molécule du sang : lipoprotéine pour le cholestérol,

hémoglobine pour le sang, transferrine pour le fer, … ; • Rôle de protection du système immunitaire : les anticorps sont des protéines ;• Rôle de régulation du système endocrinien : de nombreuses hormones sont des

protéines (exemple: insuline) ; • Rôle dans la circulation de l’information : les récepteurs, messagers sont très

souvent des protéines ; • Rôle de régulation de l’expression du génome : les facteurs de transcription sont

des protéines ; • Rôle énergétique : rôle secondaire.

3. Rôles généraux des lipides • Rôle énergétique: il s’agit du deuxième substrat utilisé par l’organisme et du plus

énergétique ; • Rôle structural: ils représentent 50% du poids sec de la membrane cellulaire ;• Rôle d’isolant thermique: conservation de la chaleur ; • Rôle de précurseur hormonaux: hormone sexuelle notamment ; • Rôle de solvant et de transporteur: pour molécules lipophiles, notamment les

vitamines liposolubles (A, D, E, K).

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4. Affiche repères de consommation pour avoir une alimentation équilibrée

5. Affiche structure des différents repas

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Réalisée par Rémi GRAU

Structure des repasBien manger c’est assurer le fonctionnement optimal de l’organisme !

Voici quelques conseils sur la structure des différents repas afin d’avoir une alimentation équilibrée:

Petit-déjeuner:Comporte au minimum trois éléments:

- une boisson chaude ou froide:• réhydratation de l’organisme

- un produits céréalier:• apport d’énergie sur le long terme

- un produit laitier:• apport en protéine, permet la satiété• apport en calcium

Peut comporter en plus:- une portion de fruit:

• apport de sucre à énergie immédiate• apport en fibres: « mise en route » du tube digestif• apport en vitamines et minéraux

- une portion de VPO (viande, poisson, oeuf):• apport en protéine (permet la satiété) et en fer

- une source de matières grasses:• apport en lipides

- éventuellement un élément du groupe des produits sucrés:

• apport immédiat en énergie• apporter du plaisir

Déjeuner et dîner:Composé de:

- un produit céréalier:• énergie sur le long terme • satiété • apport en fibre

- une portion de légumes:• apport en fibres, vitamines et minéraux

- une portion de VPO (viande, poisson, oeuf):• apport en protéine et en fer

- une source de matières grasses:• apport en lipides et vitamines liposolubles

- un produit laitier:• complémente l’apport en protéines• apport en calcium

- une portion de fruits:• apport en fibres, vitamines et minéraux

- éventuellement un produit sucré (exemple: pâtisserie,…):• pour le plaisir alimentaire

Collation:Peut être composée des mêmes éléments que le petit-déjeuner:

- une boisson- un produits céréalier- un produit laitier- une portion de fruit- une source de matières grasses- éventuellement un produit sucré

On préconise souvent: produit céréalier + produit laitier ou: produit céréalier + fruit ou: produit laitier + fruit

Recommandation:

- Diversifier son alimentation:• consommer des aliments provenant des

différents groupes alimentaires

- Varier son alimentation:• consommer différents aliments au sein du même

groupe alimentaire

Réalisé par Rémi GRAU

Réalisée par Rémi GRAU

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6. Recette boisson de l’effort

7. Evolution de la concentration sérique d’EPO et du nombre de globules rouges au cours d’un séjour à 4350m

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Source : Richalet J-P, Herry J-P. Médecine de l’alpinisme (2ème éd.). Masson, Paris, 1998

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8. VO2 max au niveau de la mer

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Source : Terrados N. Altitude training and muscular metabolism. Int J Sports Med 1992;

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Bibliographie / Sitograhie:

A. Bibliographie— Alimentations, Nutrition et Régimes, Eugénie Auvinet, Caroline Hirschauer, Anne-Laure Meunier - Collection Diététique et Nutrition - 3ème trimestre 2016— Alimentation pour le sport, de la performance à la santé, Docteur Stéphane Cascua et Véronique Rousseau (diététicienne du sport)

B. Sitographie— http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais— http://www.universalis.fr— http://www.diet-sport-coach.com— http://santesportmagazine.com— http://runners.fr— https://www.anses.fr/fr— http://www.insep.fr— https://www.nicolas-aubineau.com— https://www.irbms.com— http://franceolympique.com— http://www.fftri.com

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