l'aéronautique recrute mais manque de candidats

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DOSSIER NOS CONSEILS POUR BOOSTER SA CARRIÈRE FOCUS COMMENT GAGNER PLUS DANS L’AÉRONAUTIQUE PORTRAIT « COMMENT JE SUIS DEVENU INGÉNIEUR DANS L’AÉRONAUTIQUE » HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE

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Page 1: L'aéronautique recrute mais manque de candidats

DOSSIERNOS CONSEILS POUR BOOSTER SA CARRIÈRE

FOCUSCOMMENT GAGNER PLUS DANS L’AÉRONAUTIQUE

PORTRAIT« COMMENT JE SUIS DEVENU INGÉNIEUR DANS L’AÉRONAUTIQUE »

HORS-SÉRIEAÉRONAUTIQUE

Page 2: L'aéronautique recrute mais manque de candidats

www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

SECURITÉ

thalesg roup.com/careers

DÉFENSE

TRANSPORT

AÉRONAUTIQUE

ESPACE

Chez Thales, nous repoussons les limites en permanence afin d’imaginer des solutions toujours plus innovantes. Ensemble, nous relevons chaque jour les plus grands défis technologiques liés à l’Aérospatial, le Transport, la Défense et la Sécurité. Ensemble, nous partageons la volonté de faire les choses autrement et l’ambition de faire toujours mieux. Ensemble, nous donnons du pouvoir à votre imagination pour libérer votre potentiel. Ensemble, nous sommes Thales.

*Repoussons les fRontièRes du possible

TogeTher weeXploRe A WoRldof possibilities*

Page 3: L'aéronautique recrute mais manque de candidats

3www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

Edito

L’aéronautique manque de bras et de

cerveaux. Il faut profiter de ce secteur

dynamique. Le Salon aéronautique du

Bourget, se tenant du 15

au 21 juin 2015, en est la

preuve. Cette branche de

l’économie se porte bien et

souhaite embaucher. À vous

de postuler pour un monde

qui dispose des plus grands

groupes mondiaux (Airbus

ou Dassault), mais aussi

une myriade de petites et

moyennes entreprises ou des

sociétés de services. Postuler

pour au moins 4 raisons. Tout

d’abord, le secteur est en pleine croissance.

De plus, son avenir, à perspectives analysables,

est radieux. Ensuite, cette activité permet de

conserver et d’améliorer son employabilité tant

les techniques aéronautiques sont à la pointe

du progrès. Enfin, la profession paye relativement

bien et propose à ses salariés des bonus

nombreux et variés, des comités d’entreprise de

rêve et la culture de la promotion interne. Autant

le préciser tout de suite, il n’existe pas beaucoup

d’activités de ce type en France. On pourrait

alors croire que les 8 000 postes sous contrat à

durée indéterminée proposés par les entreprises

du secteur en 2015 trouveront rapidement

preneurs. Malheureusement pour tout le monde,

il n’en sera rien selon le Gifas (Groupement des

industries françaises aéronautiques et spatiales)

qui regroupe la globalité (309) des entreprises

du secteur. Selon son président, Marwan Lahoud,

près de 2 000 postes - principalement des

ouvriers - sont restés vacants en 2014. Il y a fort

à parier que ces chiffres seront similaires pour

2015. La faute incombe, selon les professionnels

de l’aéronautique, à un défaut de formation et

de candidats. Un comble dans un pays dont

le taux de chômage dépasse les 10 %. Il faut

donc s’y précipiter. Pour cela, les parents et leurs

enfants doivent comprendre que ces métiers

de l’industrie sont porteurs. Ils doivent aussi

comprendre que les formations technologiques

et industrielles sont des cursus à choisir en priorité.

Or, on s’aperçoit que les études scientifiques sont

de plus en plus délaissées. C’est une erreur. Il faut

opter pour les mathématiques et les sciences.

Cela permet de décrocher des baccalauréats

technologiques, des diplômes de technicien

supérieur ou d’ingénieur. Si l’on travaille dans

des secteurs industriels en déshérence, il faut

aussi se reconvertir dans l’aéronautique. Cette

branche d’activité recherche des professionnels

ayant de l’expérience dans l’informatique

embarquée, la production, la maintenance. Le

secteur vous tend les bras. C’est suffisamment

rare pour accepter l’invitation.

Gwenole GuiomardRédacteur en chef d’emploipro [email protected]

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Profitez-en, l’aéronautique recrute et manque de candidats

Près de 2000 postes - principalement des ouvriers - sont restés vacants en 2014.

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et

SECURITÉ

thalesg roup.com/careers

DÉFENSE

TRANSPORT

AÉRONAUTIQUE

ESPACE

Chez Thales, nous repoussons les limites en permanence afin d’imaginer des solutions toujours plus innovantes. Ensemble, nous relevons chaque jour les plus grands défis technologiques liés à l’Aérospatial, le Transport, la Défense et la Sécurité. Ensemble, nous partageons la volonté de faire les choses autrement et l’ambition de faire toujours mieux. Ensemble, nous donnons du pouvoir à votre imagination pour libérer votre potentiel. Ensemble, nous sommes Thales.

*Repoussons les fRontièRes du possible

TogeTher weeXploRe A WoRldof possibilities*

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www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

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Commerce - DistributionConstruction - Immobilier

Assurance - Banque - Finance

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Nouveau Save the date 13 octobre 2015

du coaching gratuit pour décrocher son job

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5www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

Somma i r e

ENQUÊTED

R

L’AÉRONAUTIQUE RECRUTE, MAIS MANQUE DE CANDIDATS

Avec 84 Rafale vendus au début 2015 et 6 939 commandes d’Airbus en cours, le secteur aéro-nautique doit augmenter la cadence des productions. Pour cela, il recherche, non sans difficulté, des cadres et surtout des non-cadres chaudronniers, soudeurs, ajusteurs, drapeurs, techniciens moteur… P 7

DR

DR

DOSSIERLNOS CONSEILS POUR BOOSTER SA CARRIÈRE DANS L’AÉRONAUTIQUE

Les ouvriers du secteur ont la possibilité de devenir cadres. C’est déjà une bonne nouvelle. Mais sous condition de l’ancienneté. Pour cela, il convient donc d’accumuler les expériences. Le bâton de maréchal, de plus, ne s’obtiendra qu’à la cinquantaine venue. C’est long. Pour accélérer le mouvement, il faut décrocher des diplômes supplémentaires et/ou disposer d’expériences à l’étranger. P 10

FOCUSCOMMENT GAGNER PLUS DANS L’AÉRONAUTIQUE

Contrairement à une idée reçue, l’aéronautique ne fait pas partie des secteurs qui paient le mieux. Il est dans la moyenne, moyenne haute certes mais moyenne quand même, tant pour ses ouvriers, techniciens qu’ingénieurs. Néanmoins, certains parviennent à bien tirer leur épingle du jeu. Qui ? Pourquoi ? Et comment ? On vous dit tout sur les éléments qui dopent la fiche de paie. P 15

Dépôt légal 1er trimestre 2015 - Autor. minist. 29-957.29382. Imprimé par Roto France Impression 77185 Lognes. C.O. 310.905-1977 - Numéro d’enregistrement à la Commission paritaire pour les publications non quotidiennes 0717 T 81903. N° ISSN : 0042.126 X. Editeur : Groupe Industrie Services Info, Société par actions simplifiée au capital de 38 628 352 euros. Siège social : 10, place du Général de Gaulle 92160 Antony. RCS Nanterre 442 233 417. SIRET : 442 233 417 00041. TVA : FR29442233417. Principal actionnaire : ETAI. Directeur de la publication : Christophe Czajka

Président Directeur général : Christophe CzajkaDirecteur général délégué : Julien Elmaleh Directeur du pôle industrie : Pierre-Dominique Lucas

Antony Parc II - 10, place du Général-de-GaulleBP 20156 – 92186 Antony cedex

Tél. : 01-77-92-92-92usinenouvelle.com usine-digitale.fr

Tirage et diffusion contrôlés par

Pour joindre vos correspondants, composez 01 77 92, suivi des quatre chiffres indiqués après chaque nom. Pour leur adresser un e-mail, tapez l’initiale du prénom, le nom puis @usinenouvelle.com

RÉDACTIONDirecteur de la rédaction : Thibaut De Jaegher, 9483 Directrice adjointe de la rédaction : Anne Debray, 9251 Rédacteur en chef délégué : Pascal Gateaud, 9436 Rédacteur en chef délégué web : Charles Foucault, 9453Rédacteur en chef délégué indices et cotations : Myrtille Delamarche Pierre-Olivier Rouaud, grand reporter, 9426Assistante : Marielle Flèche, 9425Usinenouvelle.com Astrid Gouzik (chef de service adjointe), 9456 ; Julien Bergounhoux (webmaster), 9532 ; Julien Bonnet, 9662 ; Sylvain Arnulf, 9689 ; Lélia de Matharel, 9320Auto - Aéro - Biens de consommation Patrick Déniel (chef de service), 9448 ; Aéronautique - Défense : Hassan Meddah, 9441 ; Aéronautique - Métallurgie - Composites : Olivier James, 9431 ; Automobile : Pauline Ducamp, 9440 ; Sous-traitance - Technologies de production - Logiciels professionnels : Frédéric Parisot, 9670 ; Agroalimentaire et luxe : Adrien Cahuzac, 9445Économie - Social Anne-Sophie Bellaiche (chef de service), 9464 ; Économie : Solène Davesne, 9446 ; Financement - Droit : Arnaud Dumas, 9465 ; Formation - Social : Cécile Maillard, 9959 ; Management - RH : Christophe Bys, 9450 Numérique - Innovations Aurélie Barbaux (chef de service), 9470 ; Technologies : Thierry Lucas (grand reporter), 9472 ; Électronique - Informatique : Ridha Loukil, 9480 ; Télécoms : Emmanuelle Delsol, 9468 ; Nouveaux produits - Ingénierie - Emballage : Didier Ragu, 9435 Énergie - Environnement - Biens professionnels Transports publics : Olivier Cognasse (chef de service), 9438 ; Efficacité énergétique - Énergies renouvelables - BTP : Manuel Moragues (chef de rubrique), 9499 ; Énergie - Utilities : Ludovic Dupin, 9429 ; Transports - Logistique - Mécanique : Patrice Desmedt, 9471 ; Chimie - Pharmacie - Cosmétique : Gaëlle Fleitour, 9469Industrie Explorer - Régions Pascal Gateaud (rédacteur en chef délégué), 9436Indices et cotations : Franck Stassi, 9354Quotidien des usines : Catherine Houbart, 9430

Édition Chef de service : Guillaume Dessaix, 9498Directeur artistique : Eudes Bulard, 9501 Secrétariat de rédaction : Luis Ivars, 9433 ; Claire Nicolas, 9497 ; Maquette : Laurent Pennec (premier rédacteur graphique), 9502A participé à ce numéro : Dorothée Coelho (secrétariat de rédaction)Infographie : Florent Robert, 9495 ;Photo : Jean-Louis Salque (chef de service), 9484 ; Marielle Toupance (rédactrice photo) 9486 ; Pascal Guittet (photographe), 9492 ;Conception graphique : Rampazzo & AssociésFabrication : Véronique Salez, 9325 ;Librairie (numéros déjà parus et annuaires) : 9775

COMMERCIALDirectrice commerciale du pôle Industrie : Béatrice Allègre, 9362Directrice adjointe de la publicité et Mécanique/Production/Collectivités : Sefia Bourha, 9364Environnement/Énergie/Métallurgie et rubrique « Marchés de l’industrie » : Alix O’Neill, 9367 ; Transport/Informatique/Informatique industrielle : Frédéric Riou, 9369 ; Chimie/Bâtiment/Hygiène/Sécurité : Charlène Derycke, 9365 ; Services/Manutention/Emballage : Céline Tommasi, 9368 ; Télécoms/Électricité/Électronique/Mesure/Salons : Bertrand Doste, 9366 ; Annonceurs étrangers print & web : Simone Sfeir 9269, director of business development, Infopro International ([email protected]) Responsable exécution : Catherine Savry, 9355 Régions Directeur : Thierry Borde, 04-72-84-27-54 Est : Clarisse Michel, 03-88-84-36-06Publiscopies Les cahiers publiscopies : Katy Boucher, 9371Publicité de recrutement Agences – Grands comptes : Marie Aubier, 0140133673 ; Annonceurs : Marie Caland, 0140133675 ; Formation : Sandra Mention, 0140133678 Rédactions EmploiPro : Rédacteur en chef : Gwenole Guiomard, 0140133694Secrétariat de rédaction : Martine Favier Rédactrice Graphiste : Caroline Place, 0140133684Annonces classées La Bourse de l’équipement industriel : Katy Boucher, 9371 ; Marchés publics – Appels d’offres : RCM 0140133457 ([email protected])

CONFÉRENCES-ÉVÉNEMENTS Directrice : Manon Rossetti, 9229MARKETING, DIFFUSION – ABONNEMENTSDirecteur : Jean-Baptiste Alline Diffusion et Marketing clients : Laurence Vassor ADMINISTRATION-GESTIONDirecteur administratif et financier : Stéphane Deplus, 9402 Directeur des affaires sociales : Frédéric Sibille, 9444

POUR S’[email protected] ; Du lundi au vendredi (9 heures à 12 heures - 14 heures à 17 heures, 16 heures le vendredi) : 01-77-92-99-14 INFOPRO Communications - Service abonnements - Antony Parc II - BP 20156 - 92186 Cedex AntonyTARIFS ABONNEMENTS (TVA : 2,1 % incluse)1 an, France : 265 euros TTC ; 1 an, étudiant : 64 euros TTC (carte d’étudiant obligatoire) ; Étranger : nous consulter

Hors-série distribué gratuitement aux abonnés de l’Usine Nouvelle N° 3427

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Dossier

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L’AÉRONAUTIQUE RECRUTE, MAIS MANQUE DE CANDIDATS

« Nous venons de clore les candidatures pour les formations dans notre lycée. Nous avons 1 000 candidats pour 100 places », indique Marc Jouenne, DRH d’Airbus en France.

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7www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

Enquête

L’AÉRONAUTIQUE RECRUTE, MAIS MANQUE DE CANDIDATS

Avec 84 Rafale vendus au début 2015 et 6 939 commandes d’Airbus en cours, le secteur aéronautique doit augmenter la cadence des productions. Pour cela, il recherche, non sans difficulté, des cadres et surtout des non-cadres chaudronniers, soudeurs, ajusteurs, drapeurs, techniciens moteur…

En ce début d’année 2015, l’aéronautique est sur un nuage. Dassault va devoir produire quelque 90 Rafale pour l’Inde, l’Égypte et le Qatar. Airbus dis-

pose d’un carnet de commandes de 6 939 appareils. Tout le secteur est sur le pont. Les syndicats de Safran et Thales escomptent, par exemple, avec les Rafale, un millier d’embauches pour leurs entreprises et autant pour leurs sous-traitants. Chez Airbus, le travail est as-suré pour 10 ans. Au Gifas, le Groupement des indus-tries françaises aéronautiques et spatiales, qui regroupe la globalité (309) des entreprises du secteur, on table sur 8 000 embauches cette année. 31 % concerneront

les ouvriers (compagnons), 26 % les Etam (employés, techniciens, agents de maîtrise) et 43 % les cadres et ingénieurs. Certes, c’est moins que l’an passé (10 000 recrutements). Mais le secteur peine tout de même à recruter. Et tout particulièrement les non-cadres.

« 2 000 POSTES SONT RESTÉS VACANTS EN 2014 »Car les candidats manquent à l’appel. « En 2014, environ 2 000 postes d’ouvriers qualifiés sont restés vacants par manque de candidats et de formation », a alerté Marwan Lahoud, président du Gifas lors de la présentation du rapport annuel, en avril 2015. « Certains métiers en pro-

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www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015 8

Enquête

DEMANDEUR D’EMPLOI À AJUSTEUR-MONTEUR DANS L’AÉRONAUTIQUE

Pour répondre aux besoins croissants dans l’aéronautique sur les métiers de production, Pôle emploi a mis en place en Midi-

Pyrénées, le dispositif Aerodiag. Isabelle Salvador, directrice de l’agence Pôle emploi de Blagnac, nous le présente.

« Aerodiag est né en 2011 d’un constat : pour répondre à l’augmentation des cadences en production, les entreprises cherchent de la main-d’œuvre. De notre côté, au sein de Pôle emploi, nous disposions d’un potentiel vivier de candidats. Il fallait les rapprocher. Voilà comment les choses se déroulent. Tout d’abord, nous présentons, dans le cadre des ateliers sectoriels, les métiers et besoins du secteur. Aujourd’hui, par exemple, il faut répondre aux besoins en peintres d’une de nos entreprises partenaires UTC Aerospace Systems. Le besoin en ajusteurs-monteurs est, quant à lui, constant. Les personnes intéressées passent ensuite une batterie d’exercices pour tester leurs habiletés. Un ajusteur-monteur doit pouvoir travailler dans certaines postures, être précis dans ses gestes… S’il est retenu, nous le retrouvons en entretien pour valider son projet et ensuite nous l’envoyons en formation qualifiante financée par le Conseil régional et les Opca. Selon les profils, la formation dure entre 1 et 4 mois. En 2014, sur les 1 006 personnes présentes en atelier, 218 sont allées jusqu’au bout et ont décroché un poste dans l’aéronautique. » L. C.

duction connaissent de vives tensions, confirme Claude Bresson, directeur des affaires sociales et de la forma-tion au sein de la fédération professionnelle. Les anciens compagnons et techniciens partent à la retraite et les jeunes candidats se font rares. » La faute, selon lui, à une méconnaissance de ces métiers. « Il est difficile d’attirer des jeunes vers des métiers aux noms désuets comme “chaudronnier”, “usineur”, et “forgeron” », se lamente-t-il. Pourtant, ces métiers qui recrutent sont de qualité. Le chaudronnier, par exemple, prend connaissance des plans d’ouvrage à exécuter. Il choisit ses outillages, trace alors sur une feuille de métal les divers éléments à fabri-quer. Il utilise le plus souvent des machines automatisées qu’il règle. Une fois les pièces fabriquées, il réalise l’as-semblage provisoire à l’aide de points de soudure, cor-rige les défauts et procède enfin à l’assemblage définitif. L’ajusteur-monteur, autre métier qui embauche, joue au Lego. Il réceptionne d’abord toutes les pièces du sys-tème mécanique à réaliser : les écrous, les molettes, les couvercles, les structures et les fuselages. Il les adapte les unes aux autres pour former un ensemble cohérent. Il rectifie, lime, perce. Puis, il assemble les pièces en sui-vant les instructions du document technique. Enfin, il contrôle le fonctionnement avec une série de tests et d’essais. Drapeur, soudeur, câbleur, peintres sont aussi en quête de candidats titulaires d’un bac pro ou CAP.

« CHEF D’ATELIER, TECHNICIEN ET MAINTENANCE »Il n’y a pas que les compagnons qui sont difficiles à trou-ver. « Depuis près de 5 ans, nous recevons un nombre important et régulier de demandes pour des postes de chef d’atelier, de technicien qualité et maintenance », avance Emmanuel Arribat, senior manager de la division Industrie Hays-Toulouse. Pour y prétendre, il faut un Bac +2 et avoir effectué son apprentissage dans le sec-teur. Dans le secteur, on est vigilant. Ces métiers sont techniques, il faut une base solide. « Ils nécessitent une agilité et dextérité manuelle, une maîtrise des différents outils et machines ainsi qu’une connaissance de l’an-glais (les plans et documents sont rédigés en anglais) », explique Marc Jouenne, DRH d’Airbus en France. Le groupe puise dans son lycée (120 diplômés par an) et vivier interne en favorisant les mobilités pour répondre aux besoins. Après 18 000 embauches au cours de ces 6 dernières années, le groupe mise surtout sur la mobi-lité interne pour 2015 et peu sur des candidatures ex-ternes. Mais le DRH est cependant plus inquiet pour ses partenaires, équipementiers et sous-traitants et leur ca-pacité à attirer suffisamment de candidats. D’où la mise en place d’action, comme l’apprentissage partagé. Pour les Bac +5-ingénieurs, le recrutement est un peu moins problématique. « Les employeurs recherchent surtout des spécialistes de la recherche et développement, pré-

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9www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

Enquête

cise Timothée Gaignault, manager exécutif au sein de la division Ingénieur chez le recruteur Michael Page. Et s’ils sont sous-spécialisés en matériaux composites ou en électronique embarquée, avec 3-4 ans d’expérience, ils trouveront encore plus facilement du travail pour conce-voir, développer de nouveaux produits ou développer les process et mettre en place les techniques pour ensuite produire ces nouveaux produits. » Mais il existe aussi des tensions, car le secteur recherche des profils alliant des compétences très pointues et de l’expérience. Ces candi-dats sont rares.

CONVAINCRE LE PUBLIC Enfin, il y a le problème de la mobilité. « La difficulté de recrutement se pose soit pour certains sous-traitants installés dans des bassins peu dynamiques, soit dans certains bassins comme à Toulouse ou à Nantes où le secteur est très présent et la demande forte », explique Laurent Couppechoux, responsable de la communication du CFA des métiers aériens. Il faut convaincre les candi-dats de déménager. Il l’a déjà fait en engageant, grâce à un complément de formation, la mobilité d’ex-salariés de l’automobile de la région parisienne vers les sites aéro-nautiques toulousains. Avec le secteur automobile qui repart, ces candidats seront moins nombreux. Alors cata-

logues et visuels à la main, Laurent Couppechoux repart faire la tournée des lycées et des centres de Pôle emploi pour convaincre le public sur les opportunités à saisir. Lucile Chevalier

DR

LES MÉTIERS EN TENSION DANS L’AÉRONAUTIQUE Le secteur manque d’ajusteurs en composites, de techniciens motoristes et de techniciens méthode. Laurent Duverger, manager du centre expert mécanique métallurgie aéronautique chez Randstad, nous explique pourquoi.

« Le secteur entre dans une phase de production mettant en tension certains métiers. C’est le cas notam-ment de l’ajusteur en composites. De plus, les besoins pour ce type d’expertise sont plus vifs dans la région de Saint-Nazaire et de Toulouse qu’en région parisienne. Cette tension s’explique car ce type de matériau est de plus en plus utilisé dans la construction des nouveaux modèles d’avions comme l’A350. Ensuite, il existe peu de formations au regard des besoins du fait du coût élevé des matériaux composites. Il est également compliqué d’aller chercher cette expertise dans d’autres secteurs. Dans l’automobile, on utilise l’aluminium. Dans le secteur naval, on n’utilise pas la même gamme, on n’en fait pas non plus le même usage. On manque aussi de techniciens motoristes, notamment en maintenance. Pour travailler, ce dernier doit être agréé. Cet agrément se fait sur un modèle d’aéronef. Il est coûteux et doit être renouvelé. Enfin, au vu du rythme plus soutenu en production, on manque de techniciens méthode ou qualité qui préparent en amont et contrôlent en aval le travail des compagnons. » L. C.

Laurent Duverger.

« Les passerelles entre d’autres secteurs et le secteur de l’aéronautique ne sont pas toujours évidentes. Il faut souvent un complément de formation pour comprendre les spécificités de la production en aéronautique et avoir une connaissance des normes propres au secteur », explique Emmanuel Arribat, senior manager de la division Industrie Hays-Toulouse.

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www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015 10

Dossier

En 2014, le monde de l ’aéronau-

tique a accueilli un peu plus de 3 000 nouveaux ouvriers selon le Gifas (Groupe-ment des indus-tries françaises aéronautiques

et spatiales). Et cette année, il devrait ouvrir ses bras à Anthony Ventura, élève du bac professionnel au CFAI Provence. Le jeune homme, après un apprentissage com-plet chez Airbus sur le métier de fabrication de pièces en série, veut – c’est lui qui le précise – « s’orienter dans le secteur des composites ». Pour décrocher un job, il ne se fait pas trop de soucis. Le monde de l’aéronautique recherche des ouvriers, il les dénomme « compagnons », avec ce type de compétences. Reste à définir son ave-nir… Première bonne chose pour lui, et pour les autres,

le secteur promeut la mobilité interne et se targue de permettre aux cols bleus de devenir cols blancs. Le sys-tème fonctionne grâce aux politiques de mobilité interne et aux formations. Ainsi, le secteur investit 3,8 % de sa masse salariale à la formation de ses collaborateurs. Voi-là le discours, peu ou prou, des employeurs pour attirer vers eux les ouvriers qualifiés, pas si faciles à trouver. Qu’en est-il dans la réalité ? Car, il ne faut pas se leurrer, Anthony aura un long chemin à parcourir avant de deve-nir cadre. En général, sans raccourci, en accumulant les expériences, il pourra devenir cadre après avoir dépas-ser les… 50 ans. C’est, par exemple, la règle chez Air-bus Helicopter. Un col bleu devenu col blanc (technicien supérieur) doit avoir au moins 55 ans pour être promu cadre.

« SOFT SKILLS »En début de carrière, l’ouvrier démarre lentement. « Pen-dant les 5 à 6 premières années, il parfait son expertise métier, explique Jean-Pierre Santos, directeur du pôle Formation des industries technologiques PACA. Il ap-

NOS CONSEILS POUR BOOSTER SA CARRIÈRE DANS L’AÉRONAUTIQUE

Les ouvriers du secteur ont la possibilité de devenir cadres. C’est déjà une bonne nouvelle. Mais sous condition de l’ancienneté. Pour cela, il convient donc d’accumuler les expériences. Le bâton de maréchal, de plus, ne s’obtiendra qu’à la cinquantaine venue. C’est long. Pour accélérer le mouvement, il faut décrocher des diplômes supplémentaires et/ou disposer d’expériences à l’étranger.

« Dans nos métiers très techniques, le temps d’appren-tissage est long. Nous avons donc intérêt à fidéliser nos bons éléments en leur offrant de belles opportunités », explique Sandrine Asquier, DRH au sein de Daher.

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Dossier

prend à maîtriser parfaitement les tâches, les machines, les procédures, les plans écrits en anglais jusqu’à deve-nir autonome. Ce sont ces qualités, cette expertise tech-nique qui lui permettront de franchir le premier pallier. » Arrivé là, trois chemins se dessinent, au cours desquels s’effectue le passage d’ouvrier qualifié à technicien. Le parcours n° 1 consiste à devenir référent technique et manager. Entré, par exemple, dans l’entreprise comme intérimaire, le jeune va devenir expert et peut être nom-mé tuteur des apprentis. Il s’agit d’un bon moyen pour développer ses « soft skills », comme le précise le jargon RH. Il s’agit alors d’améliorer son sens de la pédagogie, sa capacité à transmettre des bons gestes, à animer et à superviser une petite équipe. Cela ouvre l’accès à un poste de technicien, puis plus tard à des postes d’enca-drement.

TRAVAILLER AVEC D’AUTRES ÉQUIPES Le chemin n° 2 est celui de la double compétence tech-nique pour devenir un super expert. « Le jeune peut alors passer de la fabrication de pièces en composite au

métallique ou l’inverse en suivant une des formations qualifiantes que nous offrons en interne, poursuit San-drine Asquier, DRH au sein de l’équipementier Daher. Ce type de polyvalence apporte une vraie valeur ajoutée à l’entreprise. Elle est donc reconnue et valorisée. » La 3e et dernière possibilité est d’acquérir une vision plus large de l’entreprise en évoluant horizontalement et en multi-pliant les expériences. Il s’agira alors de mieux appréhen-der le cycle de fabrication des appareils. Il faudra remon-ter la chaîne de travail, quitter l’atelier et s’installer dans le bureau des méthodes. Un jeune peut aussi descendre cette chaîne et intégrer un poste en qualité. Dans les 2 cas, il apprend à travailler avec d’autres équipes. Il acquiert une vision systémique de l’entreprise et peut prétendre à un rôle d’interface entre différents services.

« IL EXISTE DES RACCOURCIS, DES ACCÉLÉRATEURS » Peu importe la voie choisie, l’idée est de gravir les dif-férents échelons, d’acquérir de l’expérience et les com-pétences nécessaires. Pour cela, il faudra manager des équipes de plus en plus grandes ou récupérer des projets

Chez Daher, un peu moins de la moitié des postes sont pourvus pour la mobilité interne.

DR

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www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015 12

Dossier

DE COMPAGNON À RESPONSABLE DU TRAINING CENTER DE L’A380 Embauché comme compagnon chez Airbus en 1999 à un poste d’as-semblage, Thomas Rizzetto a gravi les différents échelons jusqu’à deve-nir responsable du training center de l’A380.« Mon histoire avec Airbus a commencé en 1997 au moment où j’inté-grais le lycée du groupe pour suivre un CAP mécanicien aéronef. Une

fois diplômé, j’ai été embauché en sep-tembre 1999 au poste 40, à l’assemblage de l’A320. Tous les diplômés d’un CAP à l’époque commençaient par là. J’y suis resté jusqu’en février 2004. C’était alors les débuts de l’A380. La chaîne d’assem-blage ouvrait à Blagnac et le groupe sélectionnait des compagnons avec une

bonne expertise technique pour ce nouveau projet. Pendant 4 ans, j’ai expérimenté tous les postes de l’assemblage : de la construction d’un prototype pour les tests à Dresde en Allemagne jusqu’au montage des trains d’atterrissage. En 2007, j’ai bénéficié d’une formation interne (filière perfectionnement ouvrier niveau 1) pour sortir du monde compagnon et devenir support technique, un rôle d’interface entre la production et le bureau d’études. J’y suis resté 2 ans, avant d’em-brayer sur une autre formation interne (filière perfectionnement ouvrier niveau 2) pour décrocher le poste de chef d’équipe. Depuis la fin 2013, je suis responsable du training center de l’A380. » . L. C.

« COMMENT JE SUIS DEVENU INGÉNIEUR DANS L’AÉRONAUTIQUE » Vincent Jegu était technicien motoriste chez un sous-traitant auto-mobile dans la région de Toulouse. La crise du secteur a été un dé-clencheur. Il a repris ses études pour devenir ingénieur dans l’aéro-nautique.

« Diplômé d’un BTS moteur à combustion interne en 2004, j’ai naturelle-ment commencé ma carrière chez un sous-traitant automobile. D’abord en région parisienne, puis rapidement à Toulouse. Mais, en 2008-2009, avec la crise qui a frappé l’automo-bile, cela devenait compliqué. Il y avait, bien sûr, la crainte de licenciements futurs. Mais surtout mes perspectives d’évolution étaient très réduites. Étant dans la région de Toulouse, en regardant les opportunités d’emplois, j’ai rapidement vu qu’il y avait quelque chose à jouer dans l’aéronautique. Mon BTS et mon expérience étaient très connotés automobile. Du coup, pour aller dans l’aéronau-tique, il aurait fallu de toute façon que je refasse une formation, une licence pro. En regardant les offres, j’ai rapidement constaté que les opportuni-tés étaient plus importantes et intéressantes pour les ingénieurs. Et j’avais aussi envie de m’éloigner un peu de la technique et de faire du management. Je me suis donc inscrit à la formation ingénieur en continue à l’Insa de Toulouse. Diplômé en 2012, j’ai été embauché chez Airbus comme ingénieur AOS / lean improver. ». L. C.

Vincent Jegu.

Thomas Rizzetto.

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technologiques de plus en plus complexes. On peut aussi choisir de découvrir l’ensemble des métiers de la chaîne. Une fois ces expériences accumulées, le jeune, il le sera de moins en moins, peut prétendre à un poste d’encadre-ment. « Ces délais devraient s’allonger dans les années à venir avec le recul de l’âge des départs à la retraite, anti-cipe Didier Hacquart, coordinateur syndical CFDT pour Air-bus Group. Néanmoins, il existe des raccourcis, des accéléra-teurs tels que le diplôme ou l’expérience à l’étranger dans les groupes internationaux. » Car le secteur aéronautique est autant concerné que les autres par la dévotion française aux diplômes en général et à celui d’ingénieur en particulier. Mais c’est long et difficile. Décrocher un titre d’ingénieur par le biais de la formation continue prend en moyenne 5 à 6 ans. Mais il ouvre directement la porte de l’encadre-ment. Il est, enfin, possible de gagner du temps en s’amé-liorant en anglais et en s’internationalisant. Le secteur favorise les salariés multiculturels. Dans les couloirs d’Air-bus, l’on estime qu’une expérience d’expatrié de 2 ans au minimum au sein d’Airbus fait gagner 2 ans d’expérience. Lucile Chevalier

« Certains métiers critiques et très techniques comme celui de “pistard”, qui s’occupe de la maintenance et de la mise en vol des appareils, permettent d’acquérir plus rapidement des responsabilités et sont du coup d’excellents tremplins de carrière », observe Didier Hacquart, coordinateur CFDT d’Airbus Group.

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Focus

« Grâce à son package salarial, l’aéronautique rivalise avec l’automobile. Un salarié chez Airbus ou Dassault bénéficie en ce moment de primes à l’intéressement et à la participation plus intéressantes que chez Renault ou PSA », déclare Romain Doutre, manager de la division Ingénieurs de Robert Walters.

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COMMENT GAGNER PLUS DANS L’AÉRONAUTIQUE

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Focus

Contrairement à une idée reçue, l’aéronautique ne fait pas partie des secteurs qui paient le mieux. Il est dans la moyenne, moyenne haute certes mais moyenne quand même, tant pour ses ouvriers, techniciens qu’ingénieurs. Néanmoins, certains parviennent à bien tirer leur épingle du jeu. Qui ? Pourquoi ? Et comment ? On vous dit tout sur les éléments qui dopent la fiche de paie.

« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, à ni-veau de responsabilité égale et pour un poste équi-valent, un ingénieur gagne jusqu’à 10 % de plus dans l’automobile que dans l’aéronautique ». Ainsi commence l’interview de Romain Doutre, manager de la division ingénieurs du cabinet de recrutement Robert Walters. Pour lui, le secteur aéronautique est dans la moyenne, moyenne haute certes, mais moyenne quand même comme le démontre, à son tour, l’Observatoire des ingénieurs. Pour ce dernier, le salaire médian de l’ensemble des ingénieurs est de 55 200 euros brut par an. Il est de 59 433 euros brut pour l’aéronautique mais de 68 274 euros brut pour les industries chimiques et même de 90 000 euros

brut dans l’industrie pétrolière. Les compagnons et techniciens, eux, peuvent-ils au moins prétendre à mieux ? Eh bien non, ou à peine. Dans l’aéronautique comme ailleurs, un ouvrier qualifié gagne par an et en moyenne 26 800 euros brut. À la rigueur, « un technicien [NDLR : dont le salaire moyen annuel tous secteurs confondus tourne autour des 30 000 euros brut] gagnera 2 à 3 % de plus dans l’aéronautique », indique le cabinet Michael Page.

DES AUGMENTATIONS DE 3 À 4 % PAR AN Soit. Néanmoins, l’aéronautique fait partie des sec-teurs industriels en France qui se portent le mieux : les carnets de commandes sont pleins, assurant ainsi

COMMENT GAGNER PLUS DANS L’AÉRONAUTIQUE

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Focus

INSPECTEUR QUALITÉ À EUROCOPTER, JE GAGNE 3 000 EUROS NET PAR MOIS

Damien Huchede est rentré chez Airbus en 1982 comme ajusteur-monteur. Il a gravi les échelons. Il est aujourd’hui inspecteur

qualité et touche un salaire de 3000 euros net par mois.

« En 1982, j’ai été embauché comme ajusteur-monteur sur le site Airbus de Marignane. Et j’y suis encore. J’occupe depuis 15 ans le poste d’inspecteur qualité. Pour résumer, mon travail consiste à vérifier en atelier que les compagnons ont bien exécuté leur travail. Pour cela, je gagne en moyenne 3 000 euros net par mois. Cela peut monter jusqu’à 3 300 euros net quand je touche des primes. Ces dernières sont attribuées pour compenser un déplacement ou lorsque je travaille dans une zone jugée dangereuse. Parfois, c’est aussi moins (autour de 2 800 euros) quand, en raison des jours fériés, je travaille moins de jours. Chaque année, je bénéficie des augmentations générales. Cette année, elles ont été de 0,5 %. Concernant les augmentations individuelles, ces derniers temps, elles m’ont permis de gagner 85 euros en plus sur mon salaire. L’entreprise prend aussi en charge 3,5 euros chaque jour sur mes déjeuners à la cantine. Et grâce au CE, je bénéfice de réduction sur mes loisirs. Pour une semaine passée dans un club de vacances, le groupe prend en charge 30 % du montant de la location. »

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du travail pour au moins une décennie. Cela permet aux entreprises d’envisager des politiques salariales sur le long terme et d’offrir à leurs salariés des aug-mentations plutôt avantageuses : de 3 à 4 % par an ces dernières années contre au mieux 2 à 3 % pour les autres industries. Si ce n’est pas assez, il existe plu-sieurs moyens de gagner plus. Comme de se faire embau-cher chez un donneur d’ordres plutôt que chez un sous-traitant de bout de chaîne. « Le grand groupe a les moyens d’assumer un 13e mois, un salaire plancher élevé (1 650 euros brut mensuel chez Airbus), une redistribution des bénéfices à travers les primes à la participation, atteignant 2 à 3 mois de salaire, et d’autres avantages par le biais du CE », précise Ludovic Andrevon, coordinateur CFE-CGC du groupe Airbus.

« LE GAIN EST TRÈS LIMITÉ »On peut également se demander si certaines exper-tises rares sont rémunérées plus généreusement que d’autres. La réponse est ici « normande ». « Le sec-teur respecte une certaine équité vis-à-vis de ses sa-lariés. Pour les expertises en tension, les entreprises peuvent faire un petit effort, néanmoins le gain est très limi-té », observe Sylvie Vanson, responsable grands comptes dans le pôle Industrie de l’intérimaire Manpower. Autrement dit, pour les ouvriers qualifiés débutants, chaudronniers ou

soudeurs par exemple, le gain au départ est presque nul. Pour les techniciens, une expertise rare et recherchée (matériaux composites ou moteurs par exemple) peut doper le salaire de départ de 5 à 15 %. Pour les jeunes ingénieurs en

« Un technicien débute autour de 25 000 euros brut par an. Quand il a ac-quis une dimension d’ingénieur en encadrant une équipe, il peut espérer alors une rémunération annuelle autour des 40 000 euros brut », confie Timothée Gaignault, manager executif au sein de la division Ingénieurs de Michael Page

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Acteur majeur de la sous-traitance aéronautique en Europe, Derichebourg Atis aéronautique s’inscrit comme le partenaire de choix des professionnels de l’aéronautique. Derichebourg Atis aéronautique a su développer des compétences variées et propose un large panel de savoir-faire en intervenant à tous les niveaux de la chaîne de production de l’avion.

Présentation de l’entreprise

• Plus de 17 ans d’expérience• Filiale en Espagne : Atis Ibérica• Filiale en Allemagne : Atis GmbH• Plus de 1500 salariés Techniciens & Ingénieurs• 95 millions € de CA en 2014

Métiers de l’entreprise

Industrialisation (référencé Airbus ME3S), Support Production, Management Qualité Produit, Consolidation supply chain, Coordination & Représentation clients, Intégration des systèmes mécaniques et électriques, Aménagement des cabines, Parachèvements, Essais en vol, Gestion de navigabilité, Gestion d’actifs, Lavage, Tractage, Décapage

Opportunités proposées

L’engagement de Derichebourg Atis aéronautique dans la dimension du recrutement s’inscrit dans la démarche sociale et humaine engagée par le groupe. Nous portons un intérêt particulier à nos salariés et futurs collaborateurs en misant sur l’intégration, la formation, la polycompétence, et la mobilité.

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Nos valeurs

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INGÉNIEUR MAÎTRISE D’OUVRAGE, JE GAGNE 3 200 EUROS NET PAR MOIS

Diplômé d’une grande école, cet ingénieur souhaite garder l’anonymat. Après 5 ans d’expérience, en 2014, il a été embauché comme ingénieur maîtrise d’ouvrage chez un constructeur. Il perçoit 3 200 euros net par mois.

« Depuis un an, mon travail consiste à formuler auprès de nos fournisseurs nos besoins techniques et à vérifier ensuite que les propositions faites par ces derniers répondent bien à notre demande. Autrement dit, je suis ingénieur responsable maîtrise d’ouvrage et je gagne 3 200 euros net par mois. Mais

à cela, il faut ajouter d’autres avantages qui me permettent d’accroître ma rémunération. Je travaille en effet pour un grand constructeur qui se porte très bien. Du coup, je touche une prime annuelle à la participation qui équivaut en moyenne à 3,5 mois de salaires. Ensuite, il y a un CE très avantageux qui peut,

par exemple, me rembourser jusqu’à 1 200 euros de mes frais de vacances par an. Il me permet aussi de payer mes places de cinéma ou mes cours de sport la moitié du prix. De changer de boîte m’a aussi aidé à booster mon salaire. Après 5 ans chez un motoriste, ma première boîte, je gagnais en salaire fixe, sans primes, 46 000 euros brut par an. Je l’ai quitté pour être embauché chez mon employeur actuel où je gagne 50 000 euros brut par an. »

LES SALAIRES DES OUVRIERS DANS L’AÉRONAUTIQUEUn ouvrier (compagnon dans le jargon aéronautique) se fait embaucher autour du Smic (1 137 euros net mensuel). Après 14 ans d’expérience, il double presque son salaire à 2 000 euros net mensuel.

Au départ, il ne faut pas espérer de gros salaires. Les ouvriers qualifiés dans l’aéronautique, comme ailleurs, débutent au Smic (1 137 euros net par mois), ou un peu au-dessus. Un chaudronnier débutant gagne ainsi par mois entre 1 200 et 1 300 euros net. Un ajusteur composite perçoit 1 140 euros net par mois. Le salaire est similaire pour un peintre. Un mécanicien, lui, peut viser un peut plus haut, autour des 1 400 euros net mensuels. Mais il existe des astuces pour ceux qui voudraient gagner plus et dès le départ. Pour cela, il faut opter pour un grand groupe. Chez Airbus par exemple, il existe des salaires planchers (1 271 euros net par mois chez Airbus). Cela veut dire qu’aucun salarié ne peut être recruté en dessous de ce montant. Ensuite, en gravissant l’échelon supérieur, le compagnon booste son salaire d’environ 200 euros en plus. Un agent de fabrication niveau 1 chez Airbus débute avec un salaire mensuel brut de 1 271 euros net par mois. Celui de niveau 2 gagne 1 463 euros net par mois. Celui du niveau 3 : 1 618 euros net mensuels. Après 14 ans d’expérience, le salaire moyen des compagnons est de 31 000 euros brut par an, soit près de 2 000 euros net par mois.

Un ouvrier de l’aéronautique.

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revanche, c’est plus intéressant. Mais ici, c’est moins une expertise particulière qui rapporte qu’une colora-tion aéronautique à son parcours estudiantin. Expli-cation : « Les entreprises rémunèrent mieux les jeunes ingénieurs diplômés d’une grande école “spécialisée”, comme Isae-Supaero ou l’Estaca (38 000 euros brut par an comme salaire de départ contre 33 000 à 35 000 euros brut annuels pour les autres) et elles les recrutent pour leur centre de R&D. Les autres vont en production », explique Timothée Gaignault, manager exécutif au sein de la division Ingénieur de Michael Page avant de pour-suivre : « Mais, l’aéronautique ne fait pas exception, elle rémunère par la suite mieux la gestion d’hommes et de projet que l’expertise. » Un ingénieur d’études qui reste dans l’expertise gagnera 3 % de plus en moyenne par an. Chef d’équipe, son salaire bondira de 10 %. S’il récu-

père la gestion d’un projet, le gain sera, en plus, de 4 % à 8 % selon la taille du projet.

IL FAUT GÉRER UN PROJET OU DES HOMMESCela vaut aussi pour les techniciens et ouvriers quali-fiés : pour gagner plus, il faut gérer un projet ou des hommes. Un technicien, embauché pour son expertise, débute avec un salaire tournant autour des 25 000 euros brut annuels. Il travaille son savoir-faire, gagne en autonomie et commence alors à récupérer la res-ponsabilité d’un domaine d’activité. C’est à ce mo-ment-là, après 10 à 12 ans d’expérience en moyenne, qu’il intéresse les cabinets de recrutement comme Michael Page. Il a alors acquis une dimension ingénieur et peut prétendre à un salaire tournant autour des 40 000 euros. Lucile Chevalier

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www.emploi-pro.fr ı HORS-SÉRIE AÉRONAUTIQUE ı juin 2015

L’Afpa accompagne l’aéronautique dans sa vitesse de croisièrePour anticiper les besoins en compétences de l’aéronautique et accompagner le développement professionnel de cette industrie, l’Afpa anime une veille sur l’ensemble du secteur. Fondée sur la concertation avec la branche de la métallurgie et les grands acteurs comme Airbus, Latécoère et d’autres, cette activité en amont permet de créer les formations et les certifi cations indispensables à forte accélération de la fi lière.

« Grâce à une veille sur l’ensemble du secteur, fondée sur une étroite concertation avec la branche de la métallurgie et les gros avionneurs, l’Afpa a anticipé la reprise dans l’aéronautique dès 2010 », se félicite le directeur régional de l’Afpa Midi-Pyrénées. En 2014, 42 avions A 320 sont construits par mois chez Airbus, pour moitié à Toulouse. Cette cadence doit s’accélérer progressivement pour atteindre 50 appareils par mois en 2017. Modernisation et remotorisation de l’A�320 viennent également s’inscrire au programme... Une fois les tendances identifi ées, il faut savoir rapidement répondre aux besoins en compétences générés par cette reprise.

DIVERSIFICATION DE L’OFFRE ET ACCÉLÉRATION DES CADENCESQuand l’Afpa investit dans un troisième tronçon d’Airbus, elle crée, avec la branche de la métallurgie, la formation d’intégrateur de cabine d’avion, sanctionnée par un CQPM*. Elle est alors le seul organisme habilité par le constructeur à conduire cette action. Mais innover ne su� t pas. L’Afpa doit aussi multiplier ses capacités d’accueil et d’intervention sur les formations récurrentes. Pari tenu à Toulouse-Balma. En instaurant un système d’entrées décalées, avec 2 équipes par jour qui se relayent sur le plateau technique, le centre réussit à doubler son volume de formations d’ajusteur monteur aéronef ou de monteur de structures d’aéronefs.

L’AFPA AU PLUS PRÈS DE SES CLIENTSL’Afpa constate par ailleurs un fort besoin de former au plus près des bassins d’emploi des entreprises. Si l’Afpa sait être proche de ses clients, elle sait aussi l’être de ses partenaires pour agir en réseaux et mutualiser ses moyens.

En 2014, les partenariats s’élargissent encore. C’est d’abord Labinal qui sollicite l’Afpa pour la formation de ses câbleurs en région Midi-Pyrénées. Cette entité du groupe Safran doit s’assurer de disposer des nouvelles ressources qualifi ées. Elle se tourne ainsi naturellement vers l’Afpa et son centre de Balma : fort de son plateau dédié, de ses formateurs et de son ingénierie, les parcours sont rapidement adaptés, et les premiers groupes formés.

Ce sont ensuite les ETT, fortement sollicités par les sous-traitants d’Airbus, qui se tournent vers l’Afpa en Picardie. Très réactive, l’équipe locale, accompagnée de l’ingénierie de formation, met à disposition de ces opérateurs un nouveau plateau technique pour la formation des Monteurs Structures Aéronefs. Basé à Amiens, il complète le dispositif Aéro de l’Afpa.

L’Afpa accompagne aujourd’hui la fi lière dans 8 centres. Avec plus de 25 formateurs et près de 750 stagiaires formés en 2014, elle confi rme son ancrage local et l’accompagnement en proximité de ses clients.Courtes ou longues, les formations de l’Afpa tournent au rythme de la reprise aéronautique : à plein régime.

*CQPM : Certifi cat de qualifi cation professionnelle de la métallurgie

LES FORMATIONS AÉRONAUTIQUE À L’AFPA • CHAUDRONNIER AÉRONAUTIQUE • MONTEUR DE STRUCTURES D’AÉRONEFS • TECHNICIEN AÉROSTRUCTURE • OPÉRATEUR COMPOSITES HAUTES PERFORMANCES • TECHNICIEN D’ATELIER EN MATÉRIAUX COMPOSITES • TECHNICIENS EN MAINTENANCE DES AÉRONEFSNouveau de cette année  • MONTEUR CÂBLEUR EN AÉRONAUTIQUE.

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Cette action est cofinancée par l’Union européenne. L’Europe s’engage en France avec le Fonds social européen.

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Les ingénieurs de Safran sont à l’origine de milliers de sauvetageschaque année

L’ Arriel est une famille de moteurs conçus par Safranpour les hélicoptères légers et moyens, mono et bimoteurs.3 fois plus compacts et 2 fois plus légers qu’un moteurde Formule 1, ces moteurs sont aussi plus puissants, plus écologiques et plus économes en carburant.

Grâce à l’Arriel, le moteur d’hélicoptère détenteur de nombreux records etconçu par les ingénieurs de Safran, Éric, secouriste dans les Alpes, peut veniren aide aux alpinistes en di� culté. Une innovation qui va bien au-delà d’une simple avancée technologique.

Safran recrute des ingénieurspour vivre des missions clés

safran-talent.com

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