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l’encoche l’encoche revue d’information de la commune de Montana Décembre 2014 - N° 18 La famille Taillens, un métier, une passion © 2014 Commune de Montana, sauf mention spéciale en fin d’article. Reproduction autorisée avec mention de la source et envoi d’une copie à l’administration communale de Montana, CH-3963 Crans-Montana 1.

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Page 1: l’encoche...En 1965, la boulangerie traverse la rue et ne quittera plus le site actuel. En1970, Marie-Claire rejoint l’entre-prise et inaugure la succursale de Crans au Grand-Place

l’encochel’encocherevue d’informationde la commune de Montana Décembre 2014 - N° 18

La famille Taillens,un métier,

une passion

© 2014 Commune de Montana, sauf mention spéciale en fin d’article.Reproduction autorisée avec mention de la source et envoi d’une copie à l’administrationcommunale de Montana, CH-3963 Crans-Montana 1.

Page 2: l’encoche...En 1965, la boulangerie traverse la rue et ne quittera plus le site actuel. En1970, Marie-Claire rejoint l’entre-prise et inaugure la succursale de Crans au Grand-Place

1 N° 18 - 2014l’encoche

Francine Huggler-Rey

La famille Taillens

L’histoire de la familleTaillens à Crans-Montanacommence dans les annéestrente par l’arrivée d’OscarTaillens, père de Guido et deReto et grand-père de Nicolaset de Sylvie, pour un poste deboulanger à la boulangeriePraplan.

Pendant neuf ans, il apratiqué sa profession àSierre, ville où il a rencontréBerthe, sa future femme etmère de ses enfants Guido etReto.

En 1943, l’opportunité seprésente à lui de se mettre àson compte en reprenant l’entreprise qui lui a transmiscette passion, située à l’avenue de la gare de Montana.Celle-ci avait déjà passé en plusieurs mains, celles desfamilles Stambach, puis Morier.

En époque de guerre, un métier dans l’alimentationsubit de plein fouet les conséquences du rationnementet nécessite, comme pour tout le monde, de se fourniren matière première au moyen de tickets de ravitaille-ment. Le beurre entre autres est très limité, le pain nepeut être vendu que deux jours après sa fabrication, cequi le rend plus consistant. Le matériel d’époqueconsiste en un pétrin et en une table à façonner ;l’équipe est constituée de papa, de maman au magasin,et toujours d’au moins un apprenti (la gent féminine yayant sa place aussi).

Précurseurs dans leur canton avec l’arrivée dupremier four électrique du Valais, les Taillens ont depuislors cette envie permanente de modernisation, enviequi perdure au fil des générations. Aujourd’hui encore,l’entreprise avance avec son temps et profite d’un équi-pement de pointe.

Oscar et Berthe en 1945.

UUUUn métier, une passion,depuis quatre générations

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Au début, c’est une clientèle locale bienagrémentée de militaires qui savoure lesproduits de boulangerie : trois à quatresortes de pain, des tartes aux fruits(composée d’ailleurs plus de pâte que defruits).

La guerre se termine, le tourisme sedéveloppe, de même que la station. Cinqboulangers se partagent le marché : lesfamilles Bonvin, Willener, Gerber, Barras etTaillens. L’hôtellerie est en plein essor. Laconcurrence est saine, chacun a sa clientèleet l’entente entre les boulangers de Crans-Montana est toujours d’actualité.

Les deux frères Guido et Reto participent rapidementà la vie de l’entreprise comme porteurs de pain. En1959, Guido part accomplir son apprentissage à Coire;en 1961, Reto commence sa formation à Montana.L’année 1963 est une année funeste, marquée par ledécès du chef de famille; elle réunira les deux frères àla tête de l’entreprise, quoique, comme le dit RetoTaillens, les comptes restent tenus par maman.

En 1965, la boulangerie traverse la rue et ne quitteraplus le site actuel. En 1970, Marie-Claire rejoint l’entre-prise et inaugure la succursale de Crans au Grand-Place.L’évolution progressive est marquée par la constructiondu laboratoire des Barzettes en 1976, par l’ouverture en1987 du premier tea-room de Montana et, en 1991, parl’inauguration de celui de Crans (celui des filles !), gérépar Marie-Claire et Sylvie.

En 1988, après avoir découvert le monde, Nicolasintègre à son tour l’entreprise et lui apporte son expé-rience internationale. Pasquale, époux de Sylvie, met lamain à la pâte dès 2002.

Le passage à Crans-Montana d’une clientèle de plusen plus internationale, aux goûts variés, entraîne undéveloppement des produits: on s’ouvre à la pâtisserie,puis aux sandwichs, jusqu’à arriver aujourd’hui à desproduits de confiserie très sophistiqués, de véritablesœuvres d’art.

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La famille Taillens

Reto et Guido Taillens.

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Trente sortes de pain etquarante sortes de pâtisseriessont proposées tout au long del’année. Si les quantités sontadaptées selon la saison, le choixreste le même.

L’équipement actuel rend lemétier et les horaires beaucoupmoins astreignants. Le travail denuit diminue, la mode des émis-sions TV culinaires, les concoursdéveloppent l’attractivité d’uneactivité de l’ombre ; humble, leboulanger n’aime pas être sur ledevant de la scène. On peut

cependant regretter que, dans la profession, si nom-breuses sont les aspirantes féminines, peu d’entre ellesvont au-delà d’une formation de base.

Les temps changent, les méthodes, le marché, laconcurrence aussi. Les hôtels se fournissent de moinsen moins chez le boulanger, préférant des produitsindustriels qu’ils terminent eux-mêmes; les commercesd’appoint (stations services) avec leurs produits précuitsne sont pas non plus accueillis avec enthousiasme parla profession. Heureusement, les restaurants sontencore fidèles.

Pour pallier ces changements, l’entreprise Taillensdéveloppe ses activités en tant que traiteur dans l’évé-nementiel (elle participe à l’Open de golf depuis 2001, àdes courses de ski,…) et à domicile (grâce à l’équipe-ment du Farinet). Elle descend dans les villages autravers des magasins Edelweiss et Vis-à-Vis et reprend laBoulangerie de Lens. De nouveaux produits sontproposés, comme le pain de la semaine qui provient engénéral de contacts, d’amitié avec des boulangersd’autres régions ou du pays. La progression des appella-tions IGP, BIO, AOC, …, rassure la clientèle et lesTaillens.

Dans l’entreprise, la notion de créativité est trèsimportante et une équipe dynamique à tous les

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La famille Taillens

La famille au complet :Reto, Marie-Claire, Guido, Sylvie, Nicolas et Pasquale.

Gourmandises.

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échelons y participe : on essaie desnouveautés, qui seront testées par desdégustations privées et publiques, puis misessur le marché ; en 2014, le défi de créerentièrement le Dessert de Noël est lancé auxquatre apprentis de la maison ! La multi-culturalité de la clientèle permet toutes lesaudaces ! Heureusement, car le Valaisan estplutôt attaché à la tradition.

Le Swiss Bakery Trophy est organisé tousles deux ans par l’Association romande desArtisans Boulangers Pâtissiers Confiseursdans le cadre du salon des goûts et terroirs deBulle. Des artisans de toute la Suisse soumet-tent à six experts, leurs spécialités et créa-tions. En fonction du nombre de pointsattribués, les produits reçoivent desmédailles d’or, d’argent, de bronze. Cetautomne 2014, l’entreprise valaisanne en aobtenu deux de chaque ainsi que le titre deChampion valaisan 2014-2015. La médailled’or attribuée à Diwige réjouit toute l’entre-prise, car cet entremet a été rêvé et élaboréexclusivement par les apprentis.

Pour le futur, la famille Taillens, très attachée à larégion de Crans-Montana, espère y rester sans avoir à sedévelopper exagérément hors des communes du Haut-Plateau. Le souhait n’est pas là: on aime connaître sesclients, les rencontrer. On croit en la station; la dernièreacquisition, Le Farinet, coup de cœur de la famille etdont la construction date de 1926, en est la preuve :Quand on nous l’a proposé, on n’a pas pu dire non.C’était un honneur, une grande émotion, même si nousne connaissions pas beaucoup la restauration en soi.(Reto Taillens).

Ainsi, la famille se réjouit-elle du nouveau centreYcoor et de tout ce qu’il apportera encore à cette magni-fique région qui le lui rend bien.

Francine Huggler-Rey

4 N° 18 - 2014l’encoche

La famille Taillens

Le Farinet avec son nouvel habit de lumière et,ci-dessous, sa nouvelle terrasse.

La nouvelle génération ? Comme tousles autres, Antoine et Giada serontlibres dans leur choix. Personne n’ajamais été obligé de rester dans l’en-treprise familial ; ici, on est heureux

au travai !