l'acteur public n°3

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JOURNAL DU THÉÂTRE DIJON BOURGOGNE SPÉCIAL THÉÂTRE EN MAI Découvrez le programme complet du festival en p. 2 INVITATION Participez à la présentation publiquedu festival lundi 4 mai à 19 h au Parvis Saint- Jean en présence de François Rebsamen avec un spectacle surprise et des gourmandises au bar du Parvis Entrée libre (dans la limite des places disponibles) Réservation conseillée au 03 80 30 12 12 Théâtre en mai fête sa vingtième édition avec une moisson de spectaclesvenus des qua- tre coins du monde, des cations, des lectures, ungrand débat, de la musique, desren- contres, desrepas. Mélange des genres, mélange des gens : un beau précipité d’hu- main, une grande diversité de formes liéespar l’envie commune d’explorer et de partager des histoires d’aujourd’hui, de s’ouvrir en grand aux bruits de lacité et de ceux qui l’habitent. Enracontant notre monde, nous voulons le questionner , affirmer des engagements artistiques et citoyens. Un festival politique, donc (suite p.2), POURQUOI CE MONDE EST - IL SI BEAU ? - GEORG BÜCHNER, WOYZECK Ce journal ne peut être venduséparément -(Communiqué) N ° 3 - 12 AVRIL 2009 - JOURNAL PARAISSANT CHAQUE TRIMESTRE Des 4 coins du monde Ils arrivent d’Argentine, du Burkina Faso, de Corée, de Biélorussie, de Hongrie : couvrez-les au fil des pages de ce scial Tâtre en mai. 3spectacles en création Quoi de plus ré- jouissant quela naissance d’un texte, d’unobjet tâtral nouveau ? T roisspectacles voient le jour lors du festival : Je suis en colère, mais ça me fait rire ; King, Malcolm, Baldwin ; et Ministre. Petites et grandes formesRetour de compa- gnies bien connues des Bourguignons, accueil de jeunes pousses, lectures, concerts, films, tou- tes les formesse croisent àTâtre en mai... Tâtre en mai mode d’emploi Sommaire (p.2) Informations pra- tiques, tarifs, horaires, lieux (p.16), agapes culinaires et culturelles et (p.19) Une vie après le festival Supplément scial en pages centrales : tout savoir sur la fin de saison du TDB et, en avant-première, lestemps forts de la saison 2009/2010 ! THÉÂTRE ET POLITIQUE

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Le journal du Théâtre Dijon Bourgogne - n°3

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Page 1: L'acteur public N°3

J O U R N A L D U T H É Â T R E D I J O N B O U R G O G N E

SPÉCIALTHÉÂTRE EN MAI

Découvrezle programme completdu festival en p. 2

INVITATIONParticipez à la présentation

publique du festival

lundi 4 mai à 19 hau Parvis Saint-Jean

en présence deFrançois Rebsamen

avec un spectacle surpriseet des gourmandises

au bar du Parvis

Entrée libre (dans la limite des placesdisponibles) Réservation conseillée

au 03 80 30 12 12

Théâtre en mai fête sa vingtième édition avec une moisson de spectacles venus des qua-tre coins du monde, des créations, des lectures, un grand débat, de la musique, des ren-contres, des repas. Mélange des genres, mélange des gens : un beau précipité d’hu-main, une grande diversité de formes liées par l’envie commune d’explorer et departager des histoires d’aujourd’hui, de s’ouvrir en grand aux bruits de la cité etde ceux qui l’habitent. En racontant notre monde, nous voulons le questionner,affirmer des engagements artistiques et citoyens. Un festival politique, donc (suite p.2),

P O U R Q U O I C E M O N D E E S T - I L S I B E A U ? - G E O R G B Ü C H N E R , W O Y Z E C K

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N ° 3 - 1 2 A V R I L 2 0 0 9 - J O U R N A L P A R A I S S A N T C H A Q U E T R I M E S T R E

Des 4 coinsdu monde

Ils arriventd’Argentine,

du Burkina Faso,de Corée,

de Biélorussie,de Hongrie :

découvrez-les au fildes pages de cespécial Théâtre

en mai.

3 spectaclesen création

Quoi de plus ré-jouissant que lanaissance d’untexte, d’un objet

théâtral nouveau ?Trois spectacles

voient le jour lorsdu festival : Je suisen colère, mais çame fait rire ; King,Malcolm, Baldwin ;

et Ministre.

Petiteset grandesformes…

Retour de compa-gnies bien connuesdes Bourguignons,accueil de jeunespousses, lectures,

concerts, films, tou-tes les formes se

croisent à Théâtreen mai...

Théâtre enmai moded’emploi

Sommaire (p.2)Informations pra-

tiques, tarifs,horaires,

lieux (p.16),agapes culinaires

et culturelleset (p.19)

Une vie aprèsle festival

Supplémentspécial en pages

centrales :tout savoir sur la

fin de saisondu TDB et, en

avant-première,les temps fortsde la saison2009/2010 !

THÉÂTRE ET POLITIQUE

Page 2: L'acteur public N°3

Le théâtre dans la Cité20e édition de Théâtre en mai. Cette année, ce festival très prisé des amateurs de théâtre s’ouvre

sur les quartiers dijonnais et innove, grâce à une thématique originale mais non moins actuelle,le théâtre et la cité.

En effet, si le rapprochement entre ces deux entités peut apparaître comme une évidence, cette

initiative lui donne sens. Le théâtre et la cité sont tous les deux des lieux d’expression et de

partage. Ils rassemblent des populations, défendent des idées et des valeurs et chaque indi-

vidu y a sa place. Un théâtre dans la cité, c’est ainsi que François Chattot conçoit son art et

ses différentes formes d’expression.

Pour rester fidèle à sa tradition de découverte et d’échanges, le festival Théâtre en mai proposeradonc un programme 2009 riche et créatif mettant à l’honneur l’art dramatique des quatre coins

du monde mais aussi des talents régionaux.

Temps fort de la vie culturelle dijonnaise, cet événement a toujours été accessible à tous, sym-

bole d’un parti-pris bien défini, celui que l’art et la culture ne sont pas des domaines réser-

vés à une partie de la population. Au nom de la ville de Dijon, je ne peux que soutenir ce choix

en réaffirmant ici que la municipalité actuelle a toujours défendu la volonté d’une politique

culturelle ouverte, faite par et pour tous.

Je profite également de cette occasion pour saluer l’engagement des personnes qui s’inves-

tissent chaque année pour le festival. A n’en pas douter, la qualité et la réussite de cet évé-

nement traduisent la passion de ses organisateurs.

Je vous souhaite un très bon festival et une belle continuation à Théâtre en mai.

François RebsamenSénateur-maire de Dijon

Président du Grand Dijon

(suite de la page 1) politique au sens noble du terme : l’art de vivre ensemble, de se confronter et de

s’accorder. Théâtre et politique, la relation est ancienne et toujours actuelle, comme nous le rappelle

Bernard Sobel : Athènes a inventé le théâtre en même temps que la démocratie. Si la démocratie était

accomplie, il n’y aurait plus besoin de théâtre. Pour l’heure, certains des artistes qui nous font le

grand plaisir de participer au festival portent témoignage qu’aujourd’hui encore cet art est un art

de résistance, de combat. Et s’il ne peut pas tout, il est toujours urgent de réfléchir à « comment

les mots et les images, les histoires et les performances peuvent changer quelque chose au monde

où nous vivons. » (Jacques Rancière).

Un grand débat ponctuera cette vingtième édition le 18 mai à 19h. Il sera consacré aux relations

entre culture et démocratie, un enjeu essentiel des politiques culturelles : quelle place donner à la

culture, quels acteurs, quel rôle pour les responsables publics, les institutions culturelles, selon

quelles modalités détermine-t-on les choix et les engagements, en bref comment marier culture et

citoyenneté. Telles sont les questions que nous agiterons au cours de cette rencontre.

Avec François Rebsamen, Kasimir Bisou et d’autres intervenants prestigieux, intellectuels, artistes,

politiques, ce débat organisé en partenariat avec Sciences-Po Dijon marquera un temps fort de ce

Théâtre en mai.

Enfin, cette vingtième édition est aussi l’occasion d’un coup de chapeau amical à tous ceux qui

ont fait le festival, en commençant par

François Le Pillouër et Marie-Odile Wald,leurs fondateurs en 1990. Coup de chapeauaussi au public, acteur essentiel de ce suc-

cès, grâce auquel, au fil des ans, ce rendez-

vous s’est imposé comme une manifesta-

tion théâtrale essentielle dans le paysage

bourguignon, rythmant le mois de mai de

ses découvertes et curiosités.

François ChattotActeur, directeur

du Théâtre Dijon Bourgogne

THÉÂTRE EN MAI

Le Théâtre Dijon Bourgogneest subventionné par

Le Théâtre Dijon Bourgogneremercie ses partenaires

Le Théâtre Dijon Bourgognecollabore avec

La librairie

Grangier

POLITIQUES CULTURELLESET DÉMOCRATIERENCONTRE PUBLIQUElundi 18 mai à 19 h, Parvis Saint-Jean

Introduction par Doc Kasimir Bisou

avec François Chattot, Matthias Langhoff,Claude Patriat, François Rebsamen,et (sous réserve) Jean-Louis Hourdin,Jack Ralite, Jan Rubes, Bernard Sobel,un représentant du ministère de la CultureEn partenariat avec Sciences-Po Dijon

SOMMAIREKING, MALCOLM, BALDWIN – LESCHEMINS DE LA RÉVOLTE – USA 1963

Kenneth B. Clark, Françoise Lepoix p3

LES CORÉENSMichel Vinaver, Byun Jung Joo et MarionSchoëvaërt p4

SAINT JEANNE DES ABATTOIRSBertolt Brecht, Bernard Sobel p5

POTESTAD et SOLO BRUMASEduardo Pavlovsky, Norman Briski

et Claudio Tolcachir p6

L’OPÉRA PAYSANBéla Pintér p7

TATU OU LA GUERRE DU CHEAU CONGOLuis Marquès, Dioari Abidine Coulidiaty p8

GÉNÉRATION JEANS et ZONEDE SILENCENikolaï Khalezine, Natalia Koliada etVladimir Scherban p9

JE SUIS EN COLÈRE,MAIS ÇA ME FAIT RIREEugène Durif, Jean-Yves Picq, Jean-Pierre

Siméon et Jean-Louis Hourdin p10

MINISTREIvan Grinberg, Damien Bouvet p11

WE ARE LA FRANCEJean-Charles Massera, Benoît Lambert p12

FLORILÈGE DU DISCOURS POLITIQUEStéphan Castang p13

Deux lectures de Muriel Mayette

Cinéma à l’Eldorado : cycle de films

Noir-Américains

Rencontres p14

Partenariats / nourritures / concerts p15

Agenda / pratique / tarifs p16

SUPPLÉMENT EN PAGES CENTRALES :Saison 2009/2010 : préprogramme p IBeautés de fin de saison : LE PETIT CIRQUEDES TRIBUNS (Chattot, SF), RICERCAR(Tanguy-Théâtre du Radeau) p IILes Brèves du Parvis p IIILe Portrait : Théâtre en mai, 20e p IV

Page 3: L'acteur public N°3

L’accession de Barack Obama à la présidence des États-Unis incite

à mesurer le chemin parcouru : moins d’un demi-siècle nous sépare

des luttes menées parallèlement par Malcolm X ou Martin Luther

King pour la reconnaissance des droits civiques des Afro-Améri-

cains. Le choix de Françoise Lepoix de travailler, en collaboration

avec Anisia Uzeyman et Frédéric Leidgens, sur ces figures ma-

jeures de la révolte noire américaine paraît donc ici d’autant plus

judicieux. En redonnant chair et corps à leurs paroles, le spec-

tacle King, Malcolm, Baldwin – Les Chemins de la révolte risque

donc fort de nous aider à comprendre les ressorts de la révolte

d’alors. Et d’éclairer un peu mieux l’histoire directement

contemporaine.

3

Françoise Lepoix – est née en

1954 à Valence - se forme à l’école du Théâtre

national de Strasbourg de 1975 à 1978 – joue en

1980 dans la création collective Vous êtes ici, on

est là d'après la métamorphose et le Journal de

Frantz Kafka aux ateliers costumes du théâtre de

Gennevilliers, avec François Chattot – joue, entre

autres, sous la direction de Renata Scant, Michel

Froelhly, Moni Grego, Jean-Paul Wenzel,

Bernard Bloch, Matthias Langhoff – participe

à l’aventure Théâtrale des « Fédérés » à

Hérisson et Montluçon – met en scène une

vingtaine de spectacles avec sa compagnie

Cinétique (créée en 1987) – est lauréate de la

Villa Médicis hors les murs en 2009 – crée

King, Malcolm, Baldwin – Les Chemins de la

révolte - USA 1963 au Théâtre Dijon

Bourgogne.

Alors que l’Amérique vient d’élire pour lapremière fois de son histoire un Noir commeprésident, Françoise Lepoix nous invite à unjuste regard en arrière. Vers un passé pas siéloigné que ça...

KING, MALCOLM, BALDWINLes Chemins de la révolte USA 1963 [création]

King, Malcolm X, Baldwin, trois figures de la révolte Noire Américaine © P. Cox

KING, MALCOLM, BALDWIN

Les Chemins de la révolte USA 1963

d’après Nous, les Nègres. Entretiens avec Kenneth B. Clark

un projet de Françoise Lepoix en collaboration avec Anisia

Uzeyman et Frédéric Leidgens

adaptation Frédéric Leidgens, Françoise Lepoix

avec Françoise Lepoix et Lyazid Khimoum (Kenneth B. Clark)

maquillage Isabelle Lemeilleur, recherches sonores et musicales

Anisia Uzeyman et Quentin Dumay, lumière et son équipe

technique du TDB

production déléguée Théâtre Dijon Bourgogne - CDN

coproduction Compagnie Cinétique

jeudi 14 et vendredi 15 à 22hsamedi 16 à 14h30dimanche 17 à 19h30salle Jacques Fornier

Itinéraire d’une mise en scèneEn mai 1963, une chaîne de télévision publique de Boston (USA) invite troisgrandes figures des mouvements noirs américains des années 1960 : le pas-

teur Martin Luther King (né en 1929, il sera assassiné le 4 avril 1968), le

« ministre » Malcolm X (Malcolm K. Little né en 1925, assassiné le 21 février1965), leader des musulmans noirs, et l’écrivain James Baldwin (1924-1987).

Ils s’entretiennent séparément à l’antenne avec Kenneth B. Clark (1914-

2005), enseignant, psychologue et écrivain noir américain, militant de l’inté-

gration des enfants noirs à l’école publique.

La parole de ces trois hommes nous permet de mieux comprendre la complexitéde l’engagement humain dans l’action, d’entendre au travers de leur biographie

le processus qui entraîne l’un à une philosophie de l’amour, l’autre à la violence

et à la religion musulmane et le troisième à la littérature. Malcolm X s’oppose à Mar-tin Luther King. Baldwin essaye de comprendre et interroge les limites de chacun.

Il me semble nécessaire aujourd’hui, de faire entendre, avec le recul de l’Histoiresur une scène française, ces engagements humains dans la lutte pour la dignité.

Françoise Lepoix (janvier 2009)

« L’avenir du Noir dans notre pays est exactement aussi lumineux ou aussi sombre que

l’avenir du pays. C’est au peuple américain et à ses représentants, c’est au peuple amé-

ricain seul de décider si oui ou non il va regarder en face cet étranger qu’il a si long-

temps calomnié, s’il va s’occuper de lui, et assumer sa présence. Ce que les Blancs doi-

vent faire, c’est chercher en eux-mêmes pourquoi il leur a fallu un nègre au début. Parce

que je ne suis pas un nègre, je suis un homme, mais si vous croyez que je suis un nègre,c’est parce que vous en avez besoin. [...] Si je ne suis pas le nègre ici, et si vous l’avez in-

venté – c’est vous, les Blancs, qui avez inventé le nègre – alors il faut que vous trouviezpourquoi. Et l’avenir du pays en dépend. »

James Baldwin, extrait de Nous, les Nègres. Entretiens avec Kenneth B. Clark

« King, Baldwin, Malcolm X, ne sont pas trois solutions historiques possibles au problème noir,entre lesquelles les Américains pourraient choisir. Il n’existe pas plusieurs visages d’oppri-més (...) il n’y en a qu’un seul, qui bouge, qui se transforme lentement, de l’étonnement dou-

loureux et encore plein d’espoir, à la haine et à la violence, aux envies de meurtre et de des-

truction. King, Baldwin et Malcolm X jalonnent le même et implacable itinéraire de la révolte,dont il est rare que le ressort, une fois lâché, ne se détendra pas jusqu’au bout. »

Albert Memmi, Nous, les Nègres. Entretiens avec Kenneth B. Clark, préface à l’édition de 1965

(

En contrepoint, cycle de films «Black American» au cinéma Eldorado (p. 14)

Page 4: L'acteur public N°3

Deux ans après la fin de la guerre de Corée (1950-

1953), Gabriel Monnet commande une pièce de théâtre

à un jeune romancier, Michel Vinaver. Initialement in-

titulé Aujourd’hui, le texte est rebaptisé Aujourd’hui ou

les Coréens lors de sa première mise en scène par

Roger Planchon, en 1956 à Lyon. Rarement reprise

par la suite, la pièce doit attendre 1991 pour être tra-

duite en coréen, puis 2006 pour être jouée en Corée,

à l’initiative de la compagnie Wuturi. C’est ce spec-

tacle mis en scène par le duo franco-coréen Marion

Schoëvaërt et Byun Jung Joo que Théâtre en mai

accueille en ouverture de sa 20e édition.

4

1950, 1er roman Lataume, publié chez Gallimard

1980, quitte Gillette France après y avoir tra-

vaillé 28 ans en tant que cadre supérieur puis

PDG2002, écrit 11 septembre 2001, sa 17e pièce (hors

adaptations)

2003, parution du 8e volume de son théâtre

complet

2009, met en scène avec Gilone Brun l’Ordi-

naire, sa 1re pièce à entrer au répertoire de la

Comédie-Française

Entre Corée et France, Histoire et théâtre, cultureancestrale revivifiée et écriture contemporaine,les Coréens cultivent les espaces de rencontres.Ils nous invitent à les découvrir, en toute curiosité...

LES CORÉENSSÉOUL

LES CORÉENSde Michel Vinaver

mise en scène Marion Schoëvaërt et Byun Jung Joo

avec Ko Ki Hyug, Seo Sang Won, Moon Jeong Soo, Kim

Wan, Kim Hyun Jung, Kong Sang A, Park Jun Mi, Oh Yujin,

Jee Hyun Jun, Ahn Byung Chan, Sung Youl Suk, Lee Jin,

Yang Jong Yook et les musiciens Kim Jin Yuck, Byun Jung

Joo, Kim Dong Kun, Chen Ji Yoon, Park Jun Goo

traduction Marion Schoëvaërt, Byun Jungjoo (basée sur la traduction

originale de Ahn Chi Woon), surtitrage Hervé Pejaudier, Han Yumi,

direction musicale Choi Young Suk, composition Kim Dong Kun,

chorégraphie Park Jun Mi, maître de danse masquée Ko Kihyug,

maître de kung fu Bae Sangpil, accessoires et décor Cho Eun

Byeol, lumière Lee Yu Jin, costumes Choi One, maquillage Lee

Dong Min

production Wuturi Players avec l’aide de Korea Foundation

et du Seong Nam Art Center

la première des Coréens a eu lieu le 10 novembre 2006 au

Seong Nam Art Center

remerciements à Art Council Korea, Seongnam Art Center,

Seongnam Cultural Foundation, Fondation Beaumarchais

remerciements spéciaux à Michel Vinaver, Han Yumi, Hervé

Péjaudier, Choi Jun Ho - directeur du Centre culturel

Coréen à Paris, Uijeongbu Arts Center

L’histoireAprès un bombardement américain, tout est détruit dans le petit village nord-coréen de

Yu-Won et de nombreux villageois sont morts. Non loin, dans la forêt, cinq soldats français,volontaires des forces de coalition, sont perdus. Une petite fille de Yu-Won trouve un caporal

français blessé. Elle l’aide à enterrer un soldat américain qui a succombé à ses blessureset lui demande en échange de l’aider à trouver le corps de son frère mort.

Autour des Coréens, quelques notes de Michel VinaverLe politique et le sacréIl a fallu sans doute qu’un demi-siècle s’écoule avant que la pièce puisse être montée et reçue

par le public en Corée du Sud sans susciter de remous. En effet, les habitants du village (imagi-naire) de Yu-Won voient dans l’armée du Nord les troupes qui vont libérer le pays, et dans l’ar-

mée du Sud y compris ses alliés de l’ONU (pour l’essentiel des effectifs américains), l’envahisseur...On sait aujourd’hui quelle illusion recouvrait cette conviction.

Mode de représentationPuisant dans une tradition théâtrale, fondée sur une fusion de la danse, de la musique et du jeu, les

comédiens de Wuturi, dirigés par Byun Jung Joo et Marion Schoëvaërt, ont osé laisser de côté toutsouci de réalisme dans la figuration, non seulement des personnages autochtones et, ô surprise, par

le fait de la liberté qu’ils se sont donnée, mais aussi de la stupéfiante énergie qu’ils y ont mise, et,sans rien sacrifier de l’histoire qui très exactement se raconte, ils ont débouché dans le mythe.

Michel Vinaver, janv. 08

BEAUGERON. – Et si on jouait au monument ?

BONASSIER. – On n’est plus assez nombreux.

EXAXERGUÈS. - Et qui fera le monument ?

BEAUGERON. – On est toujours assez nombreux. Amène le mouflet au milieu. Il fera le monu-

ment. (Le garçon coréen est traîné au centre, on le fait tenir debout.) Moi, je suis le préfet, toi t’es laveuve, toi t’es l’ancien combattant, toi le général, toi les enfants des écoles. (La veuve se voile la

tête d’un linge, l’ancien combattant présente une branche comme un drapeau, ils font cercle.) Conci-

toyens, amis, vous autres femmes éplorées, vous autres jeunes espoirs de la France que je salue

avec fierté, vous qui portez les culottes courtes, vos culottes bientôt deviendront longues, etvous autres, là...

LHOMME. – Le monument devrait être voilé.

On jette une vareuse sur la tête du petit Coréen.

BEAUGERON. – C’est avec une émotion indicible que je viens vous inviter, oui, je vous inviteà vous incliner bien bas, très bas, devant la mémoire de ceux qui sont morts – allez, Bonassier,plus bas ! - qui sont morts pour beaucoup de choses à la fois, tellement de choses que tout ça,ça se mélange un peu, forcément. D’abord pour leurs aïeux. Et puis, pour la gloire. Et puis,pour la liberté chérie. Et puis, pour les arbres de leur pays.

Les Coréens, scène 3, Actes Sud, 1993

Michel Vinaver (1927, Paris)

jeudi 14 à 19hvendredi 15 à 19hsamedi 16 à 19hParvis Saint-Jean 2hen coréen surtitré en français

(

Du politiqueCette pièce est-elle politique et, si elle l’est, que dit-elle ? En réalité, on ne le sait pas. Elle dit ce quele public reçoit. Et que fait l’auteur ? Il explore un champ politique. Il ne prend pas un parti et ne donnepas une vision de ce qui serait la position juste politiquement contre une autre qui ne le serait pas. Il dé-crit un champ, un espace. Dans cet espace, devient politique, du point de vue du théâtre, ce qui donneau spectateur la possibilité de se repérer. Or, tel spectateur se repérera autrement que tel autre.

Michel Vinaver, propos recueillis par Joëlle Gayot, UBU, Scènes d’Europe, mai 2008

Les Coréens de Vinaver joués, chantés et dansés par les Wuturi de Corée :

un spectacle qui croise traditions et création contemporaine © DR

Page 5: L'acteur public N°3

L’histoireA Chicago, Pierpont Mauler, roi de la viande et magnat

de la conserve, se débarrasse de ses concurrents en les

entraînant à la faillite. Jeanne Dark, fervente croyante,croit pouvoir aider les travailleurs des abattoirs de Chi-

cago soumis au chômage et au désespoir. Mais face àla misère sociale et morale des pauvres, son discours

et ses actes ne font que conforter le système et le pou-

voir des industriels…

5

1930 – Première pièce, Baal

1930 – Sainte Jeanne des abattoirs

1941, s’installe aux États-Unis

1949, retour en Allemagne, fonde

le Berliner Ensemble à Berlin Est

1957-1960, est assistant et membre du collec-

tif de mise en scène du Berliner Ensemble

1974, crée la revue Théâtre/Public

1964-2006, dirige le Théâtre de Gennevilliers,

où il met en scène une cinquantaine de spec-

tacles

2008, met en scène Sainte Jeanne des Abattoirs

2009, met en scène la Pierre de Marius von

Mayenburg en novembre au TDB

Sainte Jeanne des abattoirs, portée par une troupede jeunes comédiens tout juste sortis du Conservatoirenational d’art dramatique de Paris, questionne avecforce notre actualité et ses contradictions : celles

d’une humanité confrontée à sa propre violenceet à la faillite de ses illusions.

SAINTE JEANNE DES ABATTOIRSPARIS

SAINTE JEANNE DES ABATTOIRS

de Bertolt Brecht

texte français Pierre Deshusses

mise en scène Bernard Sobel

en collaboration avec Sophie Vignaux

avec Jérémie Bédrune, Olivier Bernaux, Priscilla

Bescond, Chloé Chevalier, Christophe Degli Esposti,

Adama Diop, Caroline Espargilière, Eva Hernandez,

Noémie Rosenblatt, Sylvain Sounier, Marianne Téton,

Clio Van De Walle, Geneviève Voisin, Slimane Yefsah

lumière Bernard Sobel, son Bernard Valléry, musique Olivier

Bernaux, Eva Hernandez, Vimala Pons, costumes Mina Ly,

assistantes costumes Emilie Delannoy, Clotilde Lerendu

coproduction Compagnie Bernard Sobel, Conservatoire

national supérieur d’art dramatique

coréalisation Théâtre Dijon Bourgogne

remerciements à la MC 93 Bobigny et au Jeune Théâtre

National

L’Arche est éditeur et agent du texte représenté

Bertolt Brecht écrit cette pièce en 1930. Est-ce le contexte de crise sociale

et économique de l’Allemagne à cette époque qui justifie cette œuvre ?

Je ne crois pas que cette œuvre soit une réponse à la crise de 1930 mais elle est plu-

tôt une réflexion plus générale sur l’humanité et sur l’organisation qui régit les rap-

ports entre humains dans la société en Allemagne et ailleurs, hier et aujourd’hui.

Aujourd’hui, en France en 2008, nous vivons avec la remise en cause quotidienne de

l’idée même de révolution. Certains remettent en cause la révolution au nom de la luttecontre la violence et au nom d’une société pacifiée. Quand Bertolt Brecht écrit Sainte

Jeanne des abattoirs en 1930 ce n’est pas la crise économique qui l’intéresse mais l’en-

vie de poser la question de la violence dans l’histoire.

Sainte Jeanne des abattoirs est donc une œuvre pour aujourd’hui ?

Bien sûr, puisque la violence est notre quotidien même si l’on tente de la nier, de l’effa-

cer, de faire semblant que le progrès de l’humanité va vers une sorte de paix fictive etfactice qui régulerait les rapports humains... Il y a violence permanente, puisqu’il y a en

permanence castration de nos pulsions. Ce poème dramatique est un outil tout à fait per-tinent pour analyser ce qui nous entoure, surtout maintenant que nous sommes débarras-

sés de l’illusion de l’espoir.Vous avez créé ce spectacle avec des acteurs issus du Conservatoire national supé-

rieur d’art dramatique. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Le fait de travailler avec cette jeune équipe de comédiens m’a permis de faire jouer le même

personnage par plusieurs acteurs et de montrer les différentes facettes des personnages.

Des personnages qui n’existent pas car ils ne sont que des données, des allégories. Il y aune pureté naturelle dans le jeu qui permet de faire semblant « d’incarner » des personnages.

Ces jeunes gens étaient intensément pris par ce que Brecht écrit et qui leur rappelait ce

qu’ils lisent tous les jours dans leurs journaux : délocalisations, retour du religieux, casse ducontrat social.

Sainte Jeanne des abattoirs est-elle une pièce didactique ?

Non, c’est un apologue, une parabole. Mais toutes les pièces de Brecht ont un point commun,c’est qu’elles ont été écrites pour faire avancer les comédiens et les spectateurs dans laconnaissance des choses. Brecht ne donne pas de leçons aupublic ou aux acteurs, il propose une maïeutique pourapprendre. Et l’équipe d’acteurs avec la-

quelle j’ai travaillé a beaucoup apprisdans la période troublée qui est la nô-

tre. Ils ont appris historiquement,sociologiquement, philosophi-

quement à mieux comprendrel’univers dans lequel ils vivent.

Entretien avec Bernard Sobel,

réalisé par Jean-François Perrier,

juin 2008 (extraits)

L’impératif de se défaire de toute

illusion sur son propre sort n’est rien

d’autre que l’impératif de se défaire d’un

état des choses qui a besoin d’illusion.

Karl Marx

Bertolt Brecht(1898, Augsbourg – 1956, Berlin Est)

vendredi 15 à 19hsamedi 16 à 16hdimanche 17 à 16hCaserne Heudelet 2h50

(

Bernard Sobel (1936, Paris)

Théâtre en mai, 20e!

Il y a une quinzaine d’années, Théâtre

en Mai était l’événement de l’année. À l’époque

de Dominique Pitoiset, c’étaient les quinze jours

ou il se passait quelque chose à Dijon.

Où il y avait des concerts, où ça bougeait...

Le Magic Mirror, les soirées à l’Usine, certaines

soirées au Parvis, ce ne sont que de très

bons souvenirs !

Mathieu Munier, Simone Traiteur,

gérant du Bar du Parvis

La Jeanne Dark de Brecht face aux ouvriers © Anne Gayan

Page 6: L'acteur public N°3

L’histoireDans le huis clos de son appartement, un homme nous confie son

histoire. Il revient notamment sur les deux événements qui ont bou-

leversé sa vie. Il évoque ce jour où, après des années de doutes

et de douleurs, lui et sa femme réussissent enfin à avoir cet en-

fant, cette petite fille Adriana. Il raconte aussi dans quelles cir-

constances, quelques années plus tard, des hommes « bien

comme il faut » sont venus et ont emmené sa fille, lui expliquant

simplement que l’époque « d’âvaant » était révolue.

« Pendant la dictature, entre 1976 et 1982, notre pays a

développé l’une des pathologies sociales les

plus graves et les plus difficiles à diagnosti-

quer. Ce nouveau phénomène était jusque-là in-

connu de la psychiatrie mondiale. Des hommes

et des femmes se sont spécialisés dans l’enlè-

vement des enfants de militants tombés pen-

dant la répression, enfants qu’ils considé-

raient comme butin de guerre. Est née alors

une nouvelle secte d’hommes « normaux »

qui assassinaient les parents pour s’approprier

les enfants dont ils changeaient l’identité. Ils

justifiaient ces enlèvements en prônant une

nouvelle éthique : ils étaient les nouveaux « papas gentils »

de ces enfants qu’ils avaient « sauvés de l’enfer rouge ».

Potestad est né de la nécessité impérieuse de dénoncer ce phé-

nomène, nouveau type de monstruosité issu de la dictature,

cette nouvelle faille « éthique » qui a compté tant de

complices (…) »

Eduardo Pavlovsky, extraits de « Prológo »

et de « Balbuceos del proceso creativo »,

in Teatro Completo I, Atuel, Buenos Aires, 1997

6

Figure majeure du théâtre contemporain argentin,Eduardo Pavlovsky présente deux pièces, dont

l’une pour la première fois en France. Son écritureincisive et musicale décrypte la violence derrièrel’apparente humanité. Dans ce théâtre simple et

direct, le propos est politique et non dénué d’am-biguïté...

POTESTAD / SOLO BRUMASBUENOS AIRES

POTESTADde Eduardo Pavlovsky

mise en scène Norman Briski

avec Susana Evans et Eduardo Pavlovsky

assistant à la mise en scène Eduardo Misch, musique Martin Pavlovsky

avec l’aide de la Cancillería argentina - Ministère des Affaires étran-

gères argentin et du Théâtre Caliban, direction Norman Briski

Potestad a été édité avec La Mort de Marguerite Duras

(traduction Françoise Thanas) aux éditions Théâtrales

L’histoireDeux femmes et un homme, portant une blouse identique, sont dans une sorte de

dépôt. Leur « travail » consiste à recevoir et classer des berceaux qui arrivent re-

couverts d’une toile, à mettre les bébés dans des sacs dès que leur mort estconstatée, et à les jeter… on ne sait où...

« En 2004, on apprenait que dans la province

de Tucumàn (intérieur de l’Argentine), desbébés pesant moins de 500 g à la naissance

ne recevaient aucun soin médical et étaient“considérés comme morts’’.

Dans Solo brumas, il ne s’agit pas pourPavlovsky de raconter un événement - Tu-

cumàn n’est pas nommé – mais plutôt de

partir des faits pour dénoncer, ou aborder,par le biais d’une écriture précise et tran-

chante, des thèmes universels comme l’ins-

tallation de l’indifférence du monde face

aux injustices et aux inégalités, leur accep-

tation (hypocrite) par ceux qui ne veulent pas regarder la réalité, se sentant sans doutedégagés de toute responsabilité. »

Françoise Thanas, traductrice des pièces de Pavlovsky

SOLO BRUMASde Eduardo Pavlovsky

mise en scène et lumière Norman Briski

avec Mirta Bogdasarian, Susana Evans, Eduardo Misch,

Eduardo Pavlovsky et la voix de Marcelo D’Andrea

assistante à la mise en scène Silvana Correa, assistant technique Andrés Bai-

lot, assistantes à la scénographie Fabiana Battauz, Marìa Pía Molina Brescia,

chorégraphie Silvina Laguna, costumes Marìa Claudia Curetti, scénographie

et décor Bea Blackhall, construction décor Jordana Secondi, Verónica Vojciki,

Oscar May et Paula Rossenfeld, bande son Martin Pavlovsky, régie son Miguel

Gentile, conseiller dramaturgique Osvaldo Saidon, photo Marilina Calòs, tra-

duction et surtitrage Françoise Thanas, remerciements Fernando Ulloa

avec l’aide de la Cancillería argentina - Ministère des Affaires étrangères argentin

et du Théâtre Caliban, direction Norman Briski

Solo Brumas a été créée au Centro Cultural de Cooperación,

à Buenos Aires, en juillet 2008

vendredi 15 à 22h,samedi 16 à 19h30,dimanche 17 à 19h30Tente du Radeau 1hen espagnol surtitré en français

(mardi 19 à 19h30,mercredi 20 à 19h30,jeudi 21 à 14h30Parvis Saint-Jean 1h15en espagnol surtitré en français

(

Psychanalyste, acteur de cinéma et de théâtre, auteur, Eduardo

Pavlovsky a écrit une quinzaine de pièces de théâtre. Toutes ont

été publiées et montées en Argentine et plusieurs sont

régulièrement jouées dans d’autres pays, en Amérique latine et

ailleurs. Ainsi Potestad, écrite en 1985, a été présentée dans de

nombreux festivals en Amérique latine, aux États-Unis, au Canada

et en Europe. Jean-Louis Trintignant en donne une lecture en 1992

lors du festival d’Avignon et la met en scène en 2003. Solo Brumas,

dernière pièce écrite par Pavlovsky, a été jouée pour la première fois

en juillet 2008 à Buenos Aires.

Eduardo Pavlovsky (1933, Argentine)

Solo Brumas est une pièce sur la “brumosité” du quotidien.

La monstruosité du quotidien. Le quotidien du monstrueux.

Dévoiler l’argument, c’est déjà trahir l’esprit de la pièce.En tant qu’auteur, c’est la pièce la plus brumeuse que j’ai écrite.Eduardo Pavlovsky

Potestad - Naître ou ne pas être à Tucumàn (M. Bogdasarian, S. Evans) © A. Fernandez

Page 7: L'acteur public N°3

L’histoireUn mariage se prépare à la hâte. Pour les parents du garçon il n’y a pas de temps

à perdre car la mariée est enceinte. Et tant qu’à célébrer des alliances, le père

du jeune fautif profite de l’occasion pour marier sa fille adoptive avec le chef de

gare. Sauf que celle-ci n’en veut pas, elle en pince pour le marié qui ne lui est

pas destiné. Voilà où l’on en est quand s’ouvre une cérémonie dans laquelle les

secrets de famille s’invitent sans crier gare... Les aveux succèdent aux mélodies

dans ce spectacle mascotte de Béla Pintér, metteur en scène considéré comme

l’un des représentants de la nouvelle génération du théâtre hongrois.

7

1998, fonde la compagnie Béla Pintér &

Company

2003, intègre le Théâtre national hon-

grois comme metteur en scène invité

2007, 1er séjour en France au festival

Passages de Nancy avec Korcula et l’Opéra

Paysan

2008, l’Opéra paysan est joué au Festival

d’Automne à Paris

L’Opéra paysan, extravagant spectacle de théâtre musi-cal, est emblématique du travail de Béla Pintér. Tout ense coulant dans le style de l’opéra baroque, la créationbouscule le genre avec vivacité et énergie et y introduitde bruyants contrastes : légendes et chansons villageoi-ses intemporelles croisent musique baroque, folkloriquetransylvanienne, contemporaine et pop-rock.

L’OPÉRA PAYSANBUDAPEST

L’OPÉRA PAYSANtexte et mise en scène Béla Pintér

avec Szilvia Baranyi, Sándor Bencze, Tamás Deák, Éva

Enyedi, Zoltán Friedenthal, Sarolta Nagy-Abonyi, Béla

Pintér, László Quitt, Hella Roszik, Tünde Szalontay, Zsófia

Szamosi, Szabolcs Thuróczy, József Tóth

les musiciens Benedek Darvas, Antal Kéménczy, Lajos Ke-

lemen, Krisztina Molnár, László Nyíri, Andrea Pass, Gá-

bor Pelva, György Póta, Bertalan Veér

maître de chant Beáta Berecz, assistante à la mise en scène

Krisztina Kovács, décors Péter Horgas, costumes Mari Benedek,

lumière Zoltán Vida, musique Benedek Darvas, assistants Szilvia

Matók, Andrea Pass, son János Rembeczki, régie de scène Ta-

más Kulifay, Gábor Tamás, répétiteur Beáta Berecz

production Compagnie Béla Pintér

avec le soutien de l’Onda

spectacle accueilli en collaboration avec le Festival Passages /

Nancy, qui a présenté en 2007 avec le Szkéné Theatre, la pre-

mière en France

Pourquoi avoir intitulé le spectacle l’Opéra paysan ?Béla Pintér : Le public ne doit pas s’attendre avec ce titre à un opéra, mais à un spec-

tacle mêlant tradition et modernité, sacré et profane, tragique et comique. Ainsi, les mor-ceaux musicaux se basent sur la musique populaire hongroise de Transylvanie et sur desmélodies baroques que nous interprétons au fil du spectacle. Le spectacle n’a rien à voiravec l’Opéra des Gueux de John Gay, c’est une création de la compagnie.

Vous dites que ce spectacle est particulièrement important pour vous, par la place

qu’il occupe dans le paysage théâtral hongrois contemporain. Pourquoi ?

Béla Pintér : L’Opéra paysan exploite et met en jeu la musique populaire hongroise et laculture populaire dans une forme novatrice, tant dans la mise en scène, la structure, que

dans l’humour à l’œuvre.

Vous êtes venus plusieurs fois en France jouer l’Opéra paysan. Cela a-t-il influencé le jeu

ou votre façon d’aborder le spectacle ?

Béla Pintér : Je mets en scène les spectacles de la compagnie en Hongrie, sans me soucierd’une « adaptation » lors de tournées à l’étranger. Ainsi, nous avons joué l’Opéra paysan danstreize pays sans modifier la création. C’est un plaisir énorme de voir ce spectacle apprécié pardes spectateurs de cultures différentes.

Que représente pour vous le fait de faire

du théâtre aujourd’hui en Hongrie?

Béla Pintér : Le théâtre est mon

unique moyen d’expression. J’ai lachance de pouvoir travailler avecma compagnie de façon totale-

ment indépendante, sans res-

triction aucune et mon travail

artistique est en accord total

avec mes idées, ce en dépit desdifficultés financières.

(propos recueillis par C.C.)

Béla Pintér (1970, Budapest)

samedi 16 à 20hdimanche 17 à 20hGrand Théâtre 1h15en hongrois surtitré en français

(

Théâtre en mai, 20e!

Un souvenir, c’est Royal de Luxe...

ils sont venus plusieurs fois, avec Embouteillages

et Peplum. Embouteillages c’était des conneries en ville

comme un arbre qui sortait d’une voiture,

ou une nana sur un tas de sable qui bronzait.

Et avec Peplum ils faisaient une parodie

de cirque romain, là encore en plein air.

J’adore leurs trucs.

Gérard Ravé, régisseur

de scène au TDB

Autour de l’Opéra paysan,concert avec les Fauves (1h - entrée libre)

Dimanche 17 à 16h, cour du musée des Beaux-Arts

Les musiciens de l’Opéra paysan revisitent les mélodiespopulaires et folkloriques hongroises. Un concert pourtous, organisé par le musée des Beaux-Arts dans le ca-

dre de la saison culturelle hongroise, et en résonance

à l’exposition des Fauves hongrois (exposition ayantlieu jusqu’au 15 juin 2009).

Tarif réduit de 4€ pour l’exposition les Fauves hongrois,

sur présentation d’un justificatif, pour les abonnés TDB (sai-

son 08-09 et Théâtre en mai 2009).

Tarif réduit pour l’Opéra paysan pour tout titulaire d’un

billet d’entrée à l’exposition Fauves hongrois.

Un mariage extravagant et joyeux © Éric Didym

Page 8: L'acteur public N°3
Page 9: L'acteur public N°3

J O U R N A L D U T H É Â T R E D I J O N B O U R G O G N E

N E D É S E S P É R E Z J A M A I S / F A I T E S I N F U S E R D A V A N T A G E - H E N R I M I C H A U X , T R A N C H E D E S A V O I R

N ° 3 - S U P P L É M E N T S P É C I A L - M A I - J U I N 2 0 0 9 - R E N S E I G N E M E N T S 0 3 8 0 3 0 1 2 1 2

En avant première,l’avant-programmede la saison 2009-2010du Théâtre Dijon Bourgogne(sous réserve de modification)

NOVEMBRE

LA JEUNE FILLE DE CRANACHJean-Paul Wenzel

LA PIERREMarius von Mayenburg /

Bernard Sobel

DÉCEMBRE

MÉDÉEEuripide / Laurent Frechuret

VIE DE JOSEPH ROULINPierre Michon / GuillaumeDelaveau

VAN GOGHVincent Van Gogh / AntoninArtaud / O’Cottrell

JANVIER

WE ARE L’EUROPEJean-Charles Massera /

Benoît Lambert

SEXAMORPierre Meunier

FÉVRIER

TRISTAN ET …Richard Wagner / Lancelot

Hamelin / Mathieu Bauer /

Cie Sentimental Bourreau

MARS

LA NUIT DES ROISWilliam Shakespeare / Jean-LouisBenoit

LES TRAVAILLEURS DE LA MERVictor Hugo / Paul Fructus

AVRIL

CASIMIR ET CAROLINEÖdön von Horváth / Leyla Rabih /

Grenier/Neuf

MAI

L’AMOUR DES TROIS ORANGESSerge Prokofiev / Pascal Verrot /

Sandrine Anglade

coréalisation Opéra de Dijon

FESTIVALTHÉÂTRE EN MAI 2010

EN TOURNÉES TRÉTEAUX

CHEMISE PROPREET SOULIERS VERNISJean-Pierre Bodin

LES TRAVAILLEURSDE LA MERVictor Hugo / Paul Fructus

ET AUSSI

Des spectacles en partenariat

(ABC / A pas contés, Art Danse,Why Note, etc.),le Cabaret de l’Âne,les disputes du Parvis, des forma-

tions pour les professionnels et

pour les amateurs,des projets pédagogiques, des

rencontres avec le public,un nouveau site Internet…

Programme complet cet été.

OCTOBRE

LE MÉDECIN MALGRÉLUIMolière / Gounod / PascalVerrot / Sandrine Angladecoréalisation Opéra deDijon

CHEMISE PROPREET SOULIERS VERNISJean-Pierre Bodin

A.L.I.C.E.ALICE & LEWIS IN CARROLL

EXPÉRIENCES

Lewis Carroll / BenoitBradel

SEPTEMBRE

PRÉSENTATION PUBLIQUEDE LA SAISON (12/09)

ARRÊTEZ LE MONDE,JE VOUDRAIS DESCENDREThéâtre Dromesko

Page 10: L'acteur public N°3

II

AU TDB APRÈS LE FESTIVAL« Ceci n’est pas du théâtre d’images » proteste François Tanguy pastichant Magritte1.

La dimension picturale est pourtant présente dans son théâtre et plus encore dans

Ricercar où l’orchestration des lumières et l’utilisation de gélatines de couleur sont

particulièrement prégnantes.

Mais, il est vrai, on ne peut parler d’arrêts sur image.

Le théâtre du Radeau est un théâtre en perpétuel mouvement : tout circule, se déplace,se transforme. Des acteurs en chapeau, costumes et jupe de tulle ne cessent d’effec-

tuer des traversées, d’entrer, de sortir, d’installer puis de déplacer comme dans un ate-

lier de peintre des châssis, toiles, portes, panneaux, reconfigurant chaque fois la scène

différemment. Mouvement de flux et de reflux.

Le théâtre du Radeau est une ardoise magique : les images fugaces, à peine constituées,s’effacent et se succèdent dans un fondu enchaîné.Le spectateur de Ricercar ressemble à celui qui contemplerait un ciel nuageux : plus la vi-

tesse de déplacement des nuages est fulgurante plus il est comme happé par ces formes fuyan-

tes toujours à recomposer. L’imagination est ainsi constamment sollicitée.

Sur cet espace mouvant et décentré (où plusieurs actions peuvent se jouer simultanément

à des endroits différents du plateau) la contemplation fascinée n’exclut pas la liberté de ca-

drage.

François Tanguy entend « nettoyer les optiques » d’un spectateur émancipé2 rendu ainsi ca-

pable d’ajuster en permanence ses propres perceptions.

Et pour être bien sûr que ni ces perceptions ni le sens jamais ne se figent, François Tanguy met

en tension et en danger - souvent avec humour - tous les éléments constitutifs du théâtre : lamusique, par exemple, couvre comme dans les films de Godard la voix des acteurs ou intervient

en contrepoint d’une situation ou d’un texte ; la lumière éclaire de façon artisanale et disconti-

nue ; les textes convoqués par fragments n’obéissent souvent à aucune logique narrative ; les ac-

teurs, avec une apparente désinvolture, tournent parfois le dos au public…Le théâtre du Radeau, on l’aura compris, n’est pas un théâtre d’expression ni d’illustration. Il ne

raconte rien sinon l’acte poétique lui-même.

Ricercar3 au final, porte bien son nom. À l’instar de la musique, la pièce emporte le spectateur sur

les chemins de l’émotion.

Carole Vidal-Rosset

À fin de saison estivale, nomadisme théâtral... Après sa mise enscène de l’École des génies de Miklós Hubay, la compagnie SFrevient. Elle prend cette fois la clé des champs en compagniedu directeur du TDB, François Chattot, pour un « road-trip-moped »joliment cinglé (et en mobylettes, donc) à suivre au fil du canalde Bourgogne.

RICERCARThéâtre du Radeau

mise en scène François Tanguy

Tente du Radeau, 40 avenue du Drapeau, Dijon

du 2 au 11 juin

mar 2, ven 5, sam 6, mar 9 à 20h30, mer 3, jeu 4,

mer 10, jeu 11 à 19h30, sam 6 et dim 7 à 17h

mer 3 (spectacle suivi d’une rencontre publique

menée par Jean-Luc Mattéoli)

(spectacle accueilli en partenariat avec l’Opéra

de Dijon)

Rens. TDB, 03 80 30 12 12,

www.tdb-cdn.com

“CECI N’EST PASDU THÉÂTRE D’IMAGES”

LE PETIT CIRQUE

DES TRIBUNS

tournée mobylettes

du 15 juin au 19 juillet

en Bourgogne

mise en scène Sébastien Foutoyet

scénographie Romain Nieddu

avec François Chattot, Julien

Colombet, Ingrid Reveniault

et Pascale Oudot (en alternance)

accordéon Stéphanie Miroy

technique Gérard Ravé

Rens. TDB, 03 80 30 12 12,

www.tdb-cdn.com

La genèseLa tournée clôturant la saison du TDB a une histoire particulière : « C’est autour de ce projet de mobylettes quenous nous sommes rencontrés avec les SF » note François Chattot, ajoutant que c’est cette « capacité à vouloir “col-porter’’, par tous les moyens possibles », qui l’a séduit dans la jeune compagnie. « Partir comme cela en tournée enrégion, ça ne propage pas uniquement du théâtre, mais aussi, simplement, de la vie... »

Le principe1 mois, 15 représentations, 6 mobylettes, 3 comédiens, 1 metteur en scène, 1 accordéoniste, 1 scénographe et 1 voi-ture-balai. Voilà pour l’inventaire de cette drôle de tournée-tréteaux. Équipées de carrioles, les mobylettes transpor-teront le matériel, les artistes installant à chaque étape leur Petit Cirque improvisé. Cette économie de moyens revendiquée,ajoutée à l’âge des mobylettes, risquent fort de piquer les curiosités ! Car les SF étant fondus de vieilles bécanes, cesont, pour certaines, de vrais objets de collection qui battront la campagne. Là encore, ce souci de “faire du bruit, dedécaler le regard’’ vise à éveiller l’attention, pour susciter écoute et échanges. Si le spectacle constitue l’élément ma-jeur d’une telle démarche, il s’inscrit au milieu d’une constellation de petits gestes, telles la clôture de la représenta-tion par une guinguette, la gratuité du spectacle pour le public et les municipalités qui l’accueillent, ou encore une ré-sidence de travail de quinze jours à Pernand-Vergelesses. C’est dans ce village emblématique de l’histoire de ladécentralisation théâtrale que le Petit Cirque verra le jour.

Parole de TribunsConstruit sur un enchevêtrement de textes, le Petit Cirque des tribuns mêle des extraits du Souverain fou d’Hervé Péjaudieret de la Maladie d’être mouche de Anne-Lou Steininger aux paroles d’un « Tiers-Etat » incontrôlable. Comme l’explique lemetteur en scène Sébastien Foutoyet, « Les deux tribuns sont des fictions : la reine s’adresse à ses mouches, tandis que lesouverain ne s’adresse qu’à lui-même. Face à ce qui pourrait être une sorte de père et mère Ubu modernes, le peuple aussis’exprime. Cette parole est constituée d’articles de journaux travaillés et remaniés, parlant de la crise financière. » Les troisvoix se répondent et dialoguent, chacune renvoyant, qui sait, à sa propre absurdité.

LE PETIT CIRQUE DES TRIBUNS : ON THE ‘’MOB’’ AGAIN

1 Référence au tableau de Magritte Ceci n’est pas une pipe. 2 Jacques Rancière, Le Spectateur émancipé, Ed. La Fabrique, 2008. 3 Ricercar (du latin ricercare : rechercher), ancienne forme musicale basée sur le procédéde l’imitation, dit « tout » : la filiation avec d’autres pièces du Radeau (Orphéon, Cantates, Coda…), la dimension musicale (variations libres autour d’un motif, polyphonie, absence de figuration) mais aussi la recherche.

Poésie et musique pour un spectacle privilegiant l’imagination © F. Tanguy

Du théâtre, oui, mais en mobylettessinon rien ! © R. Nieddu

Page 11: L'acteur public N°3

Regard sur...

L’éducationDu 6 au 9 avril 2009, neuf

classes option théâtre de

neuf lycées bourguignons ontclos le travail d’une saison

sur Hamlet de Shakespeareau cours du stage final de

Traverses. La saison pro-chaine sera consacrée à Ca-

simir et Caroline, d’Ödon von

Hörvath (mis en scène parLeyla Rabih).

Les formationsCentre de formation profes-

sionnelle des acteurs duspectacle vivant, le TDB aparticipé à une journée dé-

partementale d’information

et d’échanges organisée le

31 mars, par Musique Danse

Bourgogne. Deux rendez-

vous sont à suivre, à Aux-

erre en mai et à Chalon-sur-Saône en juin.

À venir, à Dijon,en Bourgogne,et ailleurs

J’vais l’dire à la merdu 20 au 24 avril

stage ados dirigé par Chris-

tian Jehanin

salle Jacques Fornier

La Charrue et lesÉtoiles en tournéedu 21 avril au 2 mai

à la Comédie de Genève

de Sean O’Casey, mise en

scène Irène Bonnaud

Radeau mon beausouci, rencontreconférence6 mai (*)par Jean-Luc Mattéoli, docteuren études théâtrales, en lien

avec le spectacle Ricercar

Parvis Saint-Jean

mer 6 mai, 18h (tout public)

Dire peindre / Frag-ments d’une fiction1er juin (*)En clôture de l’atelier Dire

peindre mené par FrançoisChattot, les étudiants de l’É-

cole nationale supérieure

d’art présentent les installa-

tions, happenings ou perfor-mances réalisés sur le thème

du “dire’’ l’acte de création.

Suivra la projection des tra-

vaux réalisés durant l’atelierFragments d’une fiction.

Parvis Saint-Jean

lun 1er juin, 20h30

Ricercardu 2 au 11 juin

Théâtre du Radeau, mise en

scène François Tanguytente du Radeau, 40 avenue

du Drapeau, Dijon

mar 2, ven 5, sam 6, mar 9 à

20h30, mer 3, jeu 4, mer 10,jeu 11 à 19h30, sam 6 etdim 7 à 17h

mer 3, spectacle suivi d’une

rencontre publique menée

par Jean-Luc Mattéoli

Les 8 faces du théâtre,Face 8 - en lien avecRicercar8 juin

animé par François TanguyParvis Saint-Jean

Le Texte inapparent,le geste inapparentdu 8 au 19 juin

Destiné aux professionnelsdu spectacle, ce stage estmené par Daniel Dobbels,danseur, assisté de Carole

Fèvre (en partenariat avecArt Danse).

Le Petit Cirque des tri-bunsdu 15 juin au 19 juillet (*)en Bourgogne

tournée mobylettes par lacompagnie SF et FrançoisChattot (voir ci-contre)

Boby ditdu 17 au 20 juin

Gérard Guillaumat, aprèsD’où viens-tu mon petit ? nousconvie à un récital Boby La-

pointe. Il est accompagné de

l’accordéoniste Victor Zuc-

chini, sous la direction duchef de troupe Jean-LouisHourdin.

Parvis Saint-Jean

(mer 17, jeu 18 à 19h30, ven

19 à 20h30, sam 20 à 17h)

Le Balde la contemporaine24 juin

Deuxième round pour ce Bal

mariant plaisir de la danse etmusique contemporaine, di-

rigé par Pablo Cueco (en par-tenariat avec l’Opéra de Di-

jon).

auditorium, Dijon

mer 24 à 20h (+ d’infos :03 80 48 82 82)

Le TDB et le Conser-vatoire de Dijon (*)Partenaire du Conservatoire,le TDB accueille :Spectacles de théâtre,danse classique et

contemporaine

22 au 27 juin

Parvis Saint-Jean et salle

Jacques Fornier (+ d’infos :03 80 48 83 40)

(au Théâtre des Feuillantsle 9 juin à 21h, la classe d’artdramatique joue Mon Ismé-

nie d’Eugène Labiche )

Ciné-concertsdu 6 au 12 juillet

festival Dièse (en partena-

riat avec Scènes occupations,programmation courant juin)

Parvis Saint-Jean

Press10 et 11 juillet

chorégraphie Pierre Rigal

salle Jacques Fornier (en

partenariat avec Art Danse)

Soirée cabaret cirque11 juillet

festival Dièse (en partena-

riat avec Scènes de Cirque)

Parvis Saint-Jean

(*) entrée libre dans la limite des pla-

ces disponibles

+ d’infos :TDB, 03 80 30 12 12,www.tdb-cdn.com

Édité par le Théâtre Dijon BourgogneDirecteur de la publication François ChattotRédaction Caroline Châtelet, François Chattot, Ivan Grinberg, Florent Guyot, Carole Vidal-RossetContributions Eugène Durif, Jean-Yves Picq, Jean-Pierre Siméon, Dioari Abidine Coulidiaty, MathieuMunierVisuels Paul Cox (p1, p3, p9, p11)Crédits photographiques Anne Gayan (p5), Eric Didym (p7), Antonio Fernandez (p6),

François Tanguy (pII), Romain Nieddu (pII), Nikolaï Lasita (p9), Clément Bartringer (p 12),John Foley (p14), Vincent Arbelet (p19)Croquis François Chattot (pIII, pIV)Remerciements à Jeanne Buszewski, Élodie Chataignier, Marie-Paule Languet,Anne-Marie Lebeslé, Véronique Philibert, Bernadette PugetRéalisation tempsRéel, DijonImpression Le Bien Public, Dijon (21)

III

LES BRÈVES DU PARVIS

AU FOUR ET AU PARVIS,PAR MATHIEU MUNIERBŒUF À LA FICELLEpour 4 à 5 personnespréparation : 1h15boisson conseillée : Madiran

Ingrédients

1 kg de bœuf à rôtir, très tendre(filet ou rumsteack),

Pour le bouillon : vert de poireau,carottes, céleri branche, laurier,persil plat, thym, clou de girofle,gros sel et grains de poivre.

Pour la garniture :400 g de haricots verts400 g de carottes5 poireaux5 pommes de terre roseval1/4 de céleri boule.

Condiments : raifort, gros sel, moutarde, etc.

Matérielficelle fine, cuillère en bois à manche long, faitout.

- Faire un bouillon de légumes avec 2,5 litres d'eau et tous les ingrédients citésprécédemment.

- Porter à ébullition et laisser mijoter 20 minutes.- Pendant ce temps, faire revenir la viande.- Ficeler la viande aux deux extrémités et l'attacher à une cuillère en bois à man-

che long.- La poser à cheval sur le faitout contenant le bouillon. Y plonger la viande en vé-

rifiant qu’elle ne touche pas le fond. Le bouillon doit être en pleine ébullitionpour que la viande soit saisie.

- Laisser cuire 25 minutes par kilo de viande.- Servir immédiatement, accompagné des légumes cuits dans le bouillon et des

condiments.

(Le Bar du Parvis est ouvert avant et après chaque représentation.)

© François Chattot

Page 12: L'acteur public N°3

LE PORTRAITThéâtre en mai, histoires d’un festivalThéâtre en mai fête sa vingtième édition. L’Acteur public revient sur la genèsede ce qui est devenu aujourd’hui une manifestation essentielle de la vie culturelle à Dijon.

L’aventureNouvelles ScènesLa généalogie du festival est

longue et complexe. En 1986,voit le jour Nouvelles Scè-nes, l’un des (si ce n’est le)

tout premiers festivals orga-

nisés à Dijon. Il rassemble

autour d’un projet ouvert etpluridisciplinaire diversesstructures de la ville, l’A-

theneum, l’Université de

Bourgogne, le Consortium,le Nouveau Théâtre de Bour-gogne et le CROUS. FrançoisLe Pillouër et Marie-Odile

Wald, membres avec notam-

ment Jean Maisonnave duGrenier de Bourgogne en as-

surent l’organisation. Vasteréunion, gros succès qui vacompromettre son avenir : la« fratrie » des fondateurs se

divise rapidement, tant le re-

tentissement national attise

les ambitions de chacun.

Naissancede Théâtre en maiC’est de cette scission que naîtThéâtre en mai dont la pre-

mière édition s’étend sur un

mois entier, du 2 mai au 1er

juin 1990. Le nouveau festi-val, créé à l’initiative de F. Le

Pillouër et M.-O. Wald, estporté par l’association Ar-

temps, avec l’aide de Gildasle Boterf de l’ABC et de lacompagnie Dominique Pitoi-

set. Son objectif, précise Ma-

rie-Odile Wald, est de se « re-

centrer sur le théâtre. Nousentendions partout dire que lanouvelle génération n’existaitpas, qu’il n’y avait pas de re-

lève. Or il existait à l’époque

un “théâtre de garage’’, descompagnies isolées jouant où

elles pouvaient. L’idée était de

les réunir. » Une gageure, d’au-

tant que programmer en mai àl’époque relevait d’une « to-

tale folie, ce qui n’a pas em-

pêché un succès critique et

public. » Le festival est lancé,chaque édition apporte samoisson de rencontres, cer-

taines inoubliables comme

celle entre Stéphane

Braunschweig et Giorgio Bar-berio Corsetti pour le Manteau

du diable. Dès lors, sous desformes et avec des contenus

différents, Théâtre en mai

s’impose comme une plate-

forme théâtrale ouverte sur lacréation, sur le monde et sesbruissements...

Un festival,des festivalsLorsque François Le Pillouër,nommé directeur du théâtrenational de Bretagne, quitteDijon avec Marie-Odile Wald

en 1994-1995, une page se

tourne. Dominique Pitoisetdevient directeur du NouveauThéâtre de Bourgogne et le

festival est intégré à ce der-nier. Renommé en 1996 «

Rencontres Internationalesde Théâtre », il fait une large

place aux compagnies étran-

gères. On se souvient desgrandes heures du MagicMirror. En 2001, Pitoisetcède la place à Robert Can-

tarella, le festival se tourne

résolument vers les écritu-

res contemporaines et de-

vient « Frictions ». En 2007,tout juste arrivé à Dijon,François Chattot intitule pro-

visoirement le rendez-vous «

Le Festival », façon d’apprê-

ter une page blanche, avantde renouer l’année suivanteavec son nom de naissance,Théâtre en mai.

Une identitévivaceEn bientôt vingt ans, le fes-

tival s’est fait découvreur de

talents multiples et s’est ou-

vert à l’international, nom-

bre d’artistes étrangers (Ro-

méo Castellucci, Christoph

Martaler, Thomas Oster-

meier…) faisant leurs armesen France en passant par Di-jon. Chaque édition est l’oc-

casion d’une moisson de

théâtre, remodelant la circu-

lation de la culture et despublics. Faire redécouvrir laville à ses habitants, bous-

culer les frontières entre

l’art, les places qui lui sontdévolues et la cité, sont desquestions régulièrement po-

sées par Théâtre en mai.

L‘édition 2009 s’apprête àles réitérer, preuve que le

festival n’en a pas fini avecses germinations artis-

tiques...

C.C., I.G.

IV

© François Chattot

tdbwhat else ?

agence de communication fabrice roy & florence menu 03 80 44 11 75 www.tempsreel.fr

tempsRéel

tempsRéel aime la culture !

Page 13: L'acteur public N°3

9

Dans certaines régions du monde, jouer, pratiquer le th-éâtre, relève de l’urgence. C’est le cas au Bélarus (ou Bi-élorussie), où vit et travaille l’équipe du Théâtre libre deMinsk. Régulièrement accueillie en France notammentpar le festival Passages de Nancy, la compagnie présenteà Théâtre en mai Génération jeans, pièce emblématiquede son travail, et Zone de silence, l’un de ses derniersspectacles. À découvrir.

GÉNÉRATION JEANS - ZONE DE SILENCEMINSK - THÉÂTRE LIBRE DE MINSK

GÉNÉRATION JEANS

texte Nikolaï Khalezine avec la participation de Natalia

Koliadatraduction française Alexis Vadrot et Youri Vavokhine

mis en scène et interprété par Nikolaï Khalézine

assistante à la mise en scène Natalia Koliada,

musique Laur Berdjanine (Dj Laurel)

production Théâtre libre de Minsk

spectacle accueilli en collaboration avec le festival Passages /

Nancy

ZONE DE SILENCE« Epos » social contemporain en trois parties

Partie I – Légendes d’enfance – Natalia Koliada, Nikolaï Khalezine,

Vladimir Scherban

Partie II – Différents – Vladimir Scherban

Partie III – Chiffres – Vladimir Scherban

mise en scène Vladimir Scherban

avec Pavel Rodak-Gorodnitski, Yana Rusakevitch, Oleg Sidortchik,

Anna Solomianskaya, Denis Tarasenko, Marina Yurevitch

rédaction littéraire Konstantin Steshik, assistantes à la mise en scène Svetlana

Sougako (Partie I) et Irina Yarochevitch (Parties II et III), traduction et adap-

tation Youri Vavokhine (en collaboration avec Alexis Vadrot)

production Natalia Koliada et Nikolaï Khalezine, Théâtre libre de Minsk,

mars 2008

première européenne, XIIe édition du Prix Europe pour le théâtre, Théâtre na-

tional de la Grèce du Nord, Thessalonique, le 12 avril 2008

spectacle accueilli en collaboration avec le festival Passages / Nancy

Génération jeans est une référence au symbole de liberté qu’a été le

jean à l’époque soviétique et qui est de nouveau l’un de ceux choisis par

l’opposition. Nicolaï Khalezine retrace le parcours d’un dissident politique

et relate sa conception de la liberté, enracinée dans la pratique clandestine

des jeans et de la musique à l’époque soviétique.

Constituée de trois parties indépendantes, Zone de silence explore

différents tabous de la société bélarusse : le mythe de “l’heureuse

enfance soviétique’’, les marginaux - qui officiellement n’existent pas -et la manipulation de l’opinion par les statistiques.

Zone de silence « a été donné pour la première fois au Théâtre na-

tional de Thessalonique le 12 avril 2008, lors d’un raout culturo-

européen («Prix Europe») où Warlikowski, le Théâtre libre et Ché-

reau étaient honorés. Un «souvenir horrible», confiera Natalia, où

l’équipe a eu la désagréable impression d’avoir été utilisée comme

caution et faire-valoir «humanitaire», à mille lieues de leur pro-

jet théâtral dont tout le monde se foutait. On leur a demandé de

jouer Zone de silence devant une salle de 800 places, sur un pla-

teau immense où l’on avait donné juste avant la Traviata. On ne

leur a posé des questions que sur la situation politique, on ne

leur a jamais parlé théâtre. Malaise donc. Car la force du Théâ-tre libre de Minsk, c’est bien d’apporter des réponses théâtrales,artistiquement fortes, à ce questionnement là et non de tenir

des discours. Autrement dit, quel théâtre faire aujourd’hui en

Biélorussie ? Zone de silence y répond avec force. »

Propos recueillis par Jean-Pierre Thibaudat

(Conseiller artistique du festival Passages)

mercredi 20 à 22hjeudi 21 à 19h,vendredi 22 à 19hTente du Radeau 1h20

en russe surtitré en français

(

Théâtre libre,mode d’emploiLe Théâtre libre de Minsk est fondé en 2005 parNikolaï Khalezine (1964, Minsk), journalisteet dramaturge, et Natalia Koliada (1973, Minsk),journaliste et militante. Ils sont rejoints par plu-

sieurs artistes, dont le metteur en scène Vladi-

mir Scherban (1975, Donetsk), tous vivant souspression permanente. Et pourtant, ils continuentà jouer... Dans des conditions bien particulières,expliquées par Nikolaï et Natalia :Nikolaï : Pour assister à une représentation du

Théâtre libre de Minsk, il vous faut d’abord téléphoner à Macha, lui donner vos coordon-

nées. Un jour avant le spectacle elle vous rappellera et vous donnera un lieu de rendez-vousqui ne sera pas l’endroit où l’on va jouer le spectacle. Vous serez accueilli par une personne

et accompagné, par petits groupes, à l’endroit où se déroulera le spectacle.

Natalia : En décembre, on a donné rendez-vous aux gens dans un cimetière au milieu de

la nuit car on jouait à côté.

Nikolaï : Le plus souvent, on joue dans des bars, des clubs, des bistrots mais récemment

la plupart des bars ont été privés de licence suite à nos représentations. Nous avons es-

sayé de développer en réaction le concept de “théâtre total’’ emprunté à l’équipe de foot

des Pays-Bas des années 70. C’est simple et à l’époque ce fut révolutionnaire : 1) faire despasses, 2) passer de la défense à l’attaque rapidement, très rapidement, 3) faire pression

sur tout le terrain. Pour l’instant cette tactique s’avère être la bonne. Il y a une relation

de cause à effet : plus on a de succès en Europe, moins cela va pour nous en Biélorussie.

Propos recueillis par Jean-Pierre Thibaudat

(conseiller artistique du festival Passages), in Bulletin n°8, Passages 2007

jeudi 21 à 21h30venredi 22 à 21h30samedi 23 à 21h30Caserne Heudelet 2h45 (avec entracte)en russe, biélorusse et trasianka* surtitré en français

(Nikolaï Khalézine, un théâtre de résistance en Biélorussie © Nikolaï Lasita

* trasianka : dialecte sans grammaire né du mélange entre le biélorusse et le russe.

© Nikolaï Lasita

Page 14: L'acteur public N°3

« Il s’agit, à travers ce cabaret, de porter notre

colère grâce à un rire franc et généreux, nous me-

nant à une sorte de compassion et de solidarité,

nous les acteurs et vous les spectateurs, face à un

monde où la loi glacée du plus fort est l’unique

projet. » Pour donner corps à cette colère,Jean-Louis Hourdin a sollicité trois auteurs,Eugène Durif, Jean-Yves Picq et Jean-Pierre Si-

méon, tissant leurs voix dans un cabaret sa-

vant et populaire. Chacun d’eux nous livre ici

un regard sur le titre du spectacle.

10

Formé au Théâtre national de Strasbourg,

Jean-Louis Hourdin fonde en 1976 avec

Arlette Chosson le GRAT (Groupe d’action

théâtrale et culturelle), compagnie avec

laquelle il a mis en scène à ce jour plus de

trente spectacles présentés en France et

à l’étranger. En 1979, avec Olivier Per-

rier et Jean-Paul Wenzel, il crée les Fé-

dérés (nés de la réunion de trois com-

pagnies, les Fédérés alliaient dans leur

projet conscience politique, esprit

populaire et exigence poétique).

Un cabaret, ça mélange. Sentiments, arts, idées, genres

et personnes... Avec Je suis en colère, mais ça me fait rire,le chef de troupe Jean-Louis Hourdin nous convie à un« cabaret poétique et politique, gai et joyeux sur l’étatde notre terrible monde ».

JE SUIS EN COLÈRE, MAIS ÇA ME FAIT RIREMASSILLY [création]

JE SUIS EN COLÈRE,

MAIS ÇA ME FAIT RIRE

textes de Eugène Durif, Jean-Yves Picq et Jean-Pierre

Siméon

chef de troupe Jean-Louis Hourdin

avec Eloïse Brunet, Priscille Cuche, Paul Fructus,

Pierre Henri, Julie Kpéré, Laurent Meininger

les musiciens Marie-Claire Dupuy, Stéphane

Gueydan, Karine Quintana

costumes Cissou Winling, Catherine Sardi, musique

Karine Quintana, régie générale Jean-Pierre Dos,

régie lumière Félix Jobard, régie son Antoine Richard

production GRAT – Cie Jean-Louis Hourdin, Groupe

des Vingt Théâtres en Ile-de-France,

Théâtre Dijon Bourgogne - CDN

avec le soutien de la DRAC Bourgogne et de

la SPEDIDAM

De rire et de colère, oui. Mais il y a rire et rire, colère

et colère.

Il y a par exemple le show-rire : rire à pleine bouche qui bave

aux commissures des lèvres et qui sent le rot. Celui-là me

fait froid dans le dos. Il y a le rire-de-force : c’est celui qu’on

vous arrache comme la dent du fond, avec de grosses pa-luches bien grasses. Celui-là me fait vomir.Pareil pour la colère. Il y a par exemple la colère-qui-pète :mauvaise digestion des peurs, des rancœurs et des pe-

tites haines faisandées. Elle pue. Il y a la colère Me-faire-

ça-à-moi : quand la tête est si grosse qu’une piqûre d’a-

mour-propre la fait éclater. Celle-là me ferait plutôtmarrer.Et puis il y a le rire et la colère de l’homme humain.

Le rire de l’homme humain ne s’entend pas en géné-

ral. Il allège, il dénoue, il lave à l’eau claire. Comme

un baiser, une poignée de mains, un regard échangé.

Pas un rire de gorge : un rire d’âme. D’ailleurs il se

partage, lui.

La colère de l’homme humain ne hurle ni ne trépi-

gne. Elle n’est pas aveugle : elle voit très bien où

elle veut en venir. Elle ne pense pas qu’elle a rai-

son mais elle pense. Elle se sait nécessaire mais

elle préférerait ne pas. La colère nécessaire de l’-

homme humain finit dans un rire.

Jean-Pierre Siméon

Poète, romancier, dramaturge et critique, Jean-Pierre Siméon

est auteur associé au TNP de Villeurbanne et directeur ar-

tistique du Printemps des poètes depuis avril 2001.

Le rire naît du grave, nous le sa-

vons de tout temps. Et comme

aujourd’hui c’est grave de chezgrave, nous allons donc rire encoreplus. De ce rire étrange et hébété,fait de détresse et de silence, de

consternation et d’étonnement,comme quand on reçoit un coup de

couteau mortel. On n’y croit pasquand on le reçoit, on pense seule-

ment à un coup de poing. Ce n’estque quand le sang se met à couler de

la plaie que l’on commence un peu às’inquiéter. Mais c’est trop tard. Ceci

dit “tout est relatif” comme le suggé-

rait ce facétieux d’Einstein, en vous ti-rant une langue qui allait devenir lavoie lactée. C’est seulement ainsi qu’on

réinvente l’univers : rien n’est jamaistrop tard à une langue bien tirée.

Jean-Yves Picq

Auteur d’une vingtaine de pièces de théâtre, de li-

vrets d’art lyrique ou de danse, Jean-Yves Picq col-

labore avec de nombreux théâtres et compagnies,

en tant que metteur en scène et comédien.

Jean-Louis Hourdin(1944, Héricy)

mercredi 20 à 22hjeudi 21 à 21h30vendredi 22 à 21h30samedi 23 à 20hsalle Jacques Fornier

(

En tentant d’imaginer

Ils seraient là à se débattre,même plus personnages, ni acteurs,un petit groupe, une communauté brinquebalanteet fragile dans la lumière d’une éphémère agora,chacun avec ses mots,ses accès de parole solitaire, ses échappéesses embardées,comme des petites vies dont nous parviendraientdes échos fugitifs.

Des petits moments d’être.

Là, ils seraient là,À ne plus jouer.À ne plus pouvoir jouer,à jouer comme des enfants parfois,à bouger un peu à côté de leurs gesteslégèrement à côté d’eux-mêmes.

À tenter d’en rire parfoisÀ ne plus pouvoir en rireÀ tenter de parler de ce qui les étouffe

À trouver les mots quand ils les perdent,quand ils s’éloignent d’eux comme il fautEn éclats de colère étouffée

en comptines et litaniesen paroles fredonnées pour rien.

Menues chansonnettes qui leur viennentparfois à la gorge ou aux lèvres.

et qui s’en vont aussitôt se perdre.

Eugène Durif

Eugène Durif a publié récemment un roman, Laisse les hommes pleurer, et une

pièce de théâtre, la Nuit des feux (Actes Sud), créée en mai 2008 au Théâtre de

Guéret et au Théâtre national de la Colline par Karelle Prugnaud.

Un cabaret des rires et de leurs possibles © P. Cox

Page 15: L'acteur public N°3

L’histoireUn homme seul nous fait face. Il porte costume de ville etcasque de chantier. Comme nous, il attend que commencela cérémonie des vœux du ministre du Travail. Car le mi-nistre, depuis peu, c’est lui. Alors il s’est attelé à la tâ-che, prépare ses discours, lance des études, délègue,commande, prend des mesures. Faire face. Avec unequestion lancinante, pour le chanteur de charme qu’il est :pourquoi lui ? Et une autre, inquiétante par les abîmesqu’elle découvre : le travail, qu’est-ce que c’est ? L’a-bomination et l’esclavage aliéné, ou l’activité qui faithomme ? Qu’en est-il alors des animaux qui, parfois, par-lent à travers lui ?

11

1980 à 1983, joue sous la direction

de Philippe Genty, Gilles Chavas-

sieux, Jacqueline Boeuf, etc.

1986, 1er solo, Damien Bouvet met

sa langue dans sa poche

2008, joue Kifelozof et Finifini

à Théâtre en mai

2009, reprend la parole dans

Ministre

1991, met en scène le Souverain

fou de Hervé Péjaudier au Festi-

val d’Avignon

1999-2003, est conseiller de l’Or-

chestre de Paris pour le jeune

public2001, publie Un épisode du

monde moderne

2009, écrit et met en scène

Ministre

Accueilli à Théâtre en mai en 2008,Damien Bouvet revient, mis en scène par

Ivan Grinberg. Le clown dont les spectacles

se passent en général de paroles reprendici de la voix dans une forme récitale dé-pouillée et néanmoins très habitée.

MINISTRENEUVY-DEUX-CLOCHERS [création]

MINISTREsottie tragi-comique de Damien Bouvet et Ivan Grinberg

avec Damien Bouvet

musique de Guillaume Druel

production Cie Voix-Off

avec le soutien de la DRAC Centre, Conseil régional du Centre,

Conseil général du Cher

et l'aide du Théâtre Dijon Bourgogne

Paroles croiséesI.G. : Les mots, ces dernières années, étaient presque complètement exclus du travail

de Damien. Là, il avait l’envie de s’y frotter de nouveau. Partis de l’idée d’un bonhomme

qui se retrouve à son corps défendant ministre du travail, nous lui fabriquons un texte, ma-

tériau dont la forme finale naîtra au cours des répétitions.D.B. : C’est un puzzle, on crée l’image et la forme des pièces simultanément, tout en le fai-

sant. Il y aura de la friction entre des moments de silence, où on va ressentir le corps, les

mouvements, l’usure, et des moments de parole. Avec de grands écarts entre ces différents

temps.

I.G. : Quand Damien dit « Je n’ai pas de mots, je n’ai pas de textes », c’est vrai et faux. Ses

spectacles ont toujours comporté du son, du borborygme, quelque chose qui “va vers’’ et qui

est même d’avant la parole. C’est une sorte de parole matérielle, concrète, son travail ren-

voie à des éléments archaïques liés à des sensations.

D.B. : J’ai l’impression que dans le théâtre où on n’utilise pas la parole, tout parle. Mais les

mots ouvrent un autre espace. Leur arrivée vient d’une nécessité pour moi de déstabiliser les

acquis, de me “re-verticaliser’’. Auparavant, lorsque je jouais avec du texte je singeais un peu,ça ne m’appartenait pas véritablement. Peut-être est-il question aussi de ça dans le spectacle...

I.G. : Indirectement, Ministre parle de ce que c’est d’avoir une voix, des voix. Le ministre est

au sens étymologique celui qui “sert’’. C’est donc un réceptacle intéressant pour donner chair

à cette idée de quelqu’un qui prend la parole ou qui est “pris de parole’’. Il y a un rapport entre

le politique et l’expérience mystique qui est lié au don de soi : tu “es’’ le pouvoir mais tu ne l’es

qu’en étant le serviteur de quelque chose de plus grand que toi. D’où, peut-être, la présence de

“descentes d’animaux’’ dans le texte...

D.B. : Les animaux, c’est une construction de l’enfance : enfant, j’allais souvent dans une por-cherie voisine voir les cochons de lait, avec leurs jolis cils et leur peau très douce. Lorsque tu es

petit, tu fais un amalgame de tout ça et tu te dis que tu aurais pu être un animal, ou que tu l’es

encore un peu. Après, les mots et comportements nous rappellent constamment notre appartenance

au monde animal. Tout cela ça ne s’oublie pas... Et sur scène, tu n’en finis pas d’être tout à la fois.

I.G. : Le travail est à la fois la chose la plus humanisante et la plus déshumanisante. C’est le lieu

de l’aliénation et le lieu de la constitution de l’identité. Entre ces deux choses-là il y a toute la place

pour “qu’est-ce que c’est que naître au monde ?’’, qu’est-ce qui nous différencie de la bête de

somme... Cela ramène à des espaces travaillés par Damien depuis longtemps : les frontières entre

celui qui parle et celui qui ne parle pas, le fou et le non fou, l’humain et l’animal.

D.B. : Je suis plus intéressé par la peinture, la sculpture, que par le théâtre. Un peintre est seul à exprimer

ce qu’il doit exprimer. Lorsqu’on est seul sur scène c’est pareil, on parle de solitude en touchant au

multiple. Partant du corps, le mien, “je fais avec’’, en étant à l’écoute de ce que j’ai et

j’exprime le monde à travers mon corps. Ce qui me passionne c’est qu’il y ait tout dans un spectacle :mort, vie, dérisoire, désopilant, navrant...

Damien Bouvet(1961, Nantes)

jeudi 21 à 16hvendredi 22 à 19hsamedi 23 à 16hBourse du travail

(

Ivan Grinberg(1961, Bruxelles)

C’est un fait bien connu que l’ouvrier qui peut subvenir à ses besoins en travaillant trois

jours sur sept sera oisif et ivre le reste de la semaine. Les pauvres ne travailleront jamais

un plus grand nombre d’heures qu’il n’en faut pour se nourrir et subvenir à leurs débau-

ches hebdomadaires… Nous pouvons dire sans crainte qu’une réduction des salaires dans

les manufactures de laine serait une bénédiction et un avantage pour la nation – et ne fe-

rait pas de tort réel aux pauvres.

J. Smith, Memoirs of Wool, 1747

Ministre au travail © P. Cox

Page 16: L'acteur public N°3

12

Théâtre en mai, Rencontres internationalesde théâtre, Frictions... Si le festival a vu sonnom muter au fil des directeurs, les fidélités,elles, demeurent. La venue de We are laFrance mis en scène par Benoît Lambert pro-longe un compagnonnage fidèle et précieux

avec le Théâtre de la Tentative. Et proposedans une forme grinçante et drôle « une pe-tite leçon d’économie politique ».

WE ARE LA FRANCEBELFORT

WE ARE LA FRANCE

textes Jean-Charles Massera

mise en scène Benoît Lambert

avec Marc Chevillon, Guillaume Hincky, Elisabeth Hölzle

scénographie et images Antoine Franchet, costumes Violaine

L. Chartier, régie générale Marc Chevillon

production déléguée Le Théâtre de la Tentative

coproduction Le Granit - Scène nationale de Belfort, le Nou-

veau Théâtre de Besançon - Centre dramatique national,

Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux

création le 18 mars 2008 au Centre d’affaires et de rencon-

tres de Baumes-les-Dames

Depuis l’installation de sa compagnie en Bourgogne, Benoît Lambert a jalonné

son parcours d’incursions au TDB. Que ce soit dans la saison ou lors du festi-

val, le Théâtre de la Tentative a fait ses armes à Dijon, creusant au fil de ses

passages son propre sillon théâtral. We are la France constitue d’ailleurs une nou-

velle étape dans les projets de la compagnie. Première collaboration entre Be-

noît Lambert et Jean-Charles Massera, We are la France sera suivi d’un deuxième

opus We are l’Europe, commande de textes à Massera. Sortie officielle prévue en

novembre 2009 avec un passage en janvier 2010 au TDB, affaire à suivre...

We are la France, What is it ?Comme Benoît Lambert l’explique : « We are la France est une variation autourde l’œuvre de Jean-Charles Massera, une plongée dans son univers esthétique

et conceptuel. Élaboré à partir de plusieurs textes, le spectacle se présentecomme une petite leçon d’économie politique à l’usage de tous. Deux acteurs, ac-

compagnés d’un technicien et d’une télévision, viennent soulever plusieurs ques-

tions brûlantes : pourquoi nos sociétés dites “avancées’’ sont-elles si anxiogènespour ceux qui y vivent ? Le travail docile et la consommation effrénée peuvent-ils constituer la base d’un monde habitable ? Quel rapport puis-je établir entre l’évo-

lution du taux de croissance ou celle du pouvoir d’achat, et les contenus concretsde ma vie quotidienne ? Sommes-nous condamnés à rester les spectateurs pas-

sifs du grand spectacle du monde ? Comment fait-on pour survivre en temps de

paix ?… » À partir de ces interrogations, le dispositif scénique simple suggère une

conférence. Mais ce sentiment s’estompe rapidement, tant tout, dans le langage

et les sujets abordés, dérape lentement. Et lorsque la mécanique se grippe, l’ironie

et l’humour prennent le pas sur l’hyperréalisme initial. On bascule alors dans un

univers où auto-dérision et absurdité dominent, court-circuitant les propos aux al-

lures didactiques. Les deux comédiens, Guillaume Hincky et Elisabeth Hölzle –

comédienne membre d’Idem Collectif, compagnie soutenue pour la saison par le TDB– quittent alors leurs rôles initiaux pour devenir de vrais super-héros...

J’ai un point de vue, mais je n’ai pas de certitudes à opposer à d’autres certitudes.

En ce sens, j’espère faire un théâtre politique, mais pas forcément un théâtre mi-

litant, ou partisan. Je ne fais pas un théâtre au service d’une cause, ou alors si, d’une

seule : l’entretien public de l’imaginaire. C’est notre vraie tâche et c’est une tâche

politique parce qu’elle est indispensable à la bonne vie d’une société. L’imaginaire

est un bien public, qu’il faut défendre, parce qu’il s’adresse à bien plus de monde

qu’on ne le pense, il rayonne, il profite au-delà de ceux qui le produisent et au-delàde ceux à qui il semble s’adresser d’abord : d’autres s’y trouvent exposés, ça béné-

ficie à tout le monde.

Benoît Lambert, entretien avec Patrick Lardy,

Nouveau Journal n°15, Nouveau Théâtre de Besançon

1993, agrégé de sciences sociales (sociologie)

1993, création avec Emmanuel Vérité du Théâtre

de la Tentative

1999-2002, le Théâtre de la Tentative est associé

au Théâtre, Scène nationale de Mâcon

depuis 2005, Benoît Lambert est artiste associé

au Granit scène nationale de Belfort

2010, mettra en scène au TDB We are l’Europe,

de Jean-Charles Massera

1971-1974, ceinture blanche de judo

1994, publie son 1er roman, Gangue Son

2001, écrit Quelque chose en nous de général, une

commande du festival Nouvelles Scènes

2003, se lance dans une carrière cycliste sous

le nom de Jean de la Ciotat

2005, redevient Jean-Charles Massera à plein

temps, commence à collaborer avec Benoît Lam-

bert2008, s’engage avec d’autres auteurs dans la pu-

blication de la revue TINA (There is no alternative

– littérature)

Benoît Lambert(1971, Rennes)

Jean-Charles Massera(1965, Mantes-la-Jolie)

mardi 19 à 15h (scolaires) et 19h30lycée Montchapetmercredi 20 à 18hIUP Denis Diderotjeudi 21 à 17hHôtel Bouchu1h

(They are la France, they have burning questions (E. Hölzle, G Hincky) © C. Bartringer

Page 17: L'acteur public N°3

À l’heure de la communication à tout crin, lacompagnie du Détour secoue notre torpeur faceaux habituels discours politiques. Un commandomené par trois chantres d’un nouvel art de vivrel’entreprise. Burlesque et pince-sans-rire.

FLORILÈGE DU DISCOURS POLITIQUEMÂCON

FLORILÈGE DU DISCOURS POLITIQUE

texte et mise en scène Stéphan Castang

avec Stéphan Castang, Agnès Larroque, Laure Seguette

production Cie du Détour

L’histoireIls sont trois sur scène, en costume gris et tailleurs pastel, trois “révolution-

naires’’ venus proposer des solutions à la situation actuelle de la France.

Totalement sincères dans leurs engagements, ils prônent une révolution “libé-

rale’’ et s’engagent même à réveiller le leader qui est en nous... Ceci sous une

forme burlesque, car comme le trio l’explique, « il ne s’agit pas d’attaquer fron-

talement les politiques. C’est la rhétorique qui nous intéresse. Notre vision se pré-

sente plutôt de profil, sur un point de vue décalé : celui de nos trois protagonis-

tes, persuadés d’œuvrer pour le bien commun, prenant un auditoire en otage à des

fins “pédagogiques’’. Ainsi transformés en “tribuns’’ d’un jour, ces “apôtres’’ d’un

genre nouveau apparaîtront à la fois dangereux et ridicules dans l’espérance d’un

monde meilleur, dans cette volonté de rééduquer l’humanité, nous enseignant lamaxime du moment : “Il faut avant tout gagner la bataille de la communication avant

de gagner la bataille des idées’’. »

13

Florilège du discours politique enquelques mots, par Stéphan Castang

GenèseLe texte a été écrit pour l’essentiel en 2005 et ce qui est plutôt amu-

sant, c’est qu’il comportait déjà le “travailler plus pour gagner plus’’,alors que Nicolas Sarkozy ne l’avait pas encore intégré dans son dis-

cours politique. Je ne suis pas médium, mais c’est un vieux gimmick

lié à une idéologie du travail, qui existait déjà au XIXe siècle.

ProposOn essaie de faire entendre au plus près 50 minutes de discoursultra-libéral et de montrer l’idéologie qu’il peut y avoir derrière cesmots-là. Lorsqu’un homme politique dit : “ce n’est pas agir par idéo-

logie mais par pragmatisme’’, cette pensée comporte une idéologie.

Prôner la concurrence comme moteur, avoir recours à la métaphoresportive, relèvent d’une idéologie.

PolitiqueComment le politique peut-il devenir une marque comme une autre ?

Comment se rendre attractif et vendre du politique ? Les progrès de

ces dernières années n’ont trait qu’à la communication, ce qui faitque le discours politique est devenu quelque chose de très synthé-tique, avec peu de vocabulaire. C’est le fameux “parler vrai’’. Cetteévolution-là fait qu’il y a du sens à faire entendre le Florilège. De

même, comment le discours du marketing nourrit-il un certain

discours politique ? Quels pourraient être les dangers sur un plan

économique mais également humain à vouloir diriger un Étatcomme une entreprise ?

Mireille – Vous croyez peut-être que le monde s’arrête de tourner quand vous par-tez en vacances ?

Ghislaine – Non ! Alors battez-vous ! La concurrence est le meilleur moteur de l’-

homme.

Mireille – Les vacances, c’est pour les autres... ceux qui veulent rien faire !

Ghislaine – Travaillez ! Même le dimanche si vous pouvez ! On ne peut restercomme ça sans rien faire... Nous devons changer ! Et ça commence chez vous ! Im-

posez la compétition... À Noël, battez-vous pour avoir la plus grosse dinde du quar-tier ! Rendez jaloux vos enfants, n’achetez qu’un seul cadeau, et obligez-lesà se battre pour l’obtenir, on n’a pas tout sans donner rien, et ça très jeune, il fautle comprendre ! Nous devons devenir plus compétitifs, plus rentables, en un motdevenons meilleurs.

Florilège du discours politique (extrait)

vendredi 22 à 19hSciences Po Dijonsamedi 23 à 14h30 et 18hThéâtre des Feuillants50mn

(

La compagnie du DétourCréée en 2001, la compagnie du Détour est dirigée par Stephan Castang, Agnès Larroque etLaure Seguette. C’est un travail commun sur le récit et les formes burlesques qui réunit le

trio, chacun étant selon les spectacles acteur, metteur en scène ou bien auteur. Ainsi depuissa création, le Détour a monté : Solange, Tri Sélectif, Le Défilé de César, Boule de gomme, Mo-

destes Propositions…, La révolution n’aura pas lieu dimanche, Richard III à 3 (chantier). Ces créa-

tions n’empêchent pas les trois artistes de travailler sur d’autres projets. Ainsi, en 2009, tan-

dis que Stéphan Castang tourne avec la compagnie l’Artifice le solo Nam-Bok le hâbleur d’aprèsJack London, Laure Seguette et Agnès Larroque préparent la prochaine création du Détour,Éloge du dépassement de soi par le travail....

Ils sont jeunes, ils sont la révolution (A. Larroque, S. Castang, L. Seguette)

Congédier les fantasmes du verbe fait chair

et du spectateur rendu actif, savoir que les

mots sont seulement des mots et les spec-

tacles seulement des spectacles peut nous

aider à mieux comprendre comment les

mots et les images, les histoires et les per-

formances peuvent changer quelque chose

au monde où nous vivons.

Le Spectateur émancipé,

Jacques Rancière, 2008

Page 18: L'acteur public N°3

14

Enrôlé de force en 1993, il rejoint en

1998 les États-Unis. Là, il y réalise

de brillantes études secondaires et uni-

versitaires. Ambassadeur de l’Unicef, il

fait partie du Human Rights Watch Chil-

dren’s Rights Division Advisory Commit-

tee et intervient dans le monde entier

pour défendre la cause des enfants

soldats.

LECTURES / CINÉMA / RENCONTRES

Sierra

Leone. À douze ans, la vie d’Ishmael bascule brusquement: capturé par l’armée, il devient « enfant-soldat ». Dans un

pays ravagé par la guerre, les deux camps - armée gou-

vernementale et groupes rebelles - recrutent les enfantset leur apprennent à égorger, torturer, mutiler. Il a seize

ans lorsqu’une mission humanitaire lui permet de quit-ter l’armée, et son existence se trouve une nouvelle foisbouleversée...

Ishmael Beah (1980)

Tchernobyl. Ce mot évoque une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nousdu drame humain, quotidien, qui a suivi l’explosion de la centrale en 1986 ?Svetlana Alexievitch cède la parole aux survivants, et nous fait entrevoir un mondebouleversant. L’événement prend, alors, une toute autre dimension..

Comédienne, administrateur général dela Comédie-Française, Muriel Mayettenous invite à la découverte de récits terri-bles et poignants. Deux lectures,aux écarts autant géographiques que géo-politiques.

dimanche 17 à 14h30Hôtel Bouchu 1h (entrée libre)( jeudi 21 à 14h30

Hôtel Bouchu 1h (entrée libre)

LE CHEMIN PARCOURU

de Ishmael Beah

traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Martinache

LA SUPPLICATIONChronique du monde après l’apocalypse

de Svetlana Alexievitch

traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain

Écrivain et journaliste biélorusse soutenue

par le Parlement européen des écrivains,

elle mène depuis les années 1980 un in-

lassable travail de fouilles au cœur des

récents traumatismes de l’histoire so-

viétique. Ses ouvrages, fondés sur des

entretiens, touchent ainsi à des sujets

tels que la participation des Soviétiques

à la guerre russo-afghane (les Cercueils

de zinc, 1990), les femmes soldats de

l’Armée rouge durant la Seconde

Guerre mondiale (La guerre n’a pas un

visage de femme, 2004), ou encore la

catastrophe de Tchernobyl.

SvetlanaAlexievitch (1947)

Nous allons vivre à Tchernobyl. Désormaisnotre maison est ici. Tchernobyl est notre mai-

son, notre patrie... (Soudain, elle sourit.)

Ici, les oiseaux chantent comme partout. Et il y aun monument à Lénine... (Près de la porte, en nous

disant au revoir.) Tôt le matin, nous avons entendudes coups de marteau dans la maison d’à côté : on en-

levait les planches clouées sur les fenêtres. Il y avaitune femme :

D’où venez-vous ?

De Tchétchénie.

Elle n’ajoute rien. Elle se contente de pleurer.

Les gens me posent des questions et s’étonnent. L’un d’eux

m’a posé la question tout de go : Est-ce que j’aurais emmené

mes enfants dans un endroit où sévirait la peste, ou le

choléra ? Mais moi, je connais la peste ou le choléra. Je sais ce

dont il s’agit. Mais, la peur dont on parle, ici, je ne la connais

pas. Je ne l’ai pas dans ma mémoire... »

La Supplication, Chronique du monde après l’apocalypse, p76,éditions Jean-Claude Lattès, 1999

(

RENCONTRES en apéroEn partenariat avec Sciences-Po Dijon,le TDB nous invite à aller plus loin au-

tour des spectacles. Des rencontres,animées conjointement par des étu-

diants de Sciences-Po et l’équipe du

TDB, ponctueront le festival. Le Parvis

Saint-Jean s’improvise en lieu d’apéri-

tif, un bon moyen pour prolonger avecles artistes le plaisir de la découverte.

Apéro coréen – samedi 16 mai, 12h

Apéro hongrois – dimanche 17 mai, 12h

Apéro argentin – mercredi 20 mai, 12h

Apéro burkinabé – jeudi 21 mai, 12h

Apéro bélarusse – samedi 23 mai, 12h

CINÉMAAvec le cinéma Eldorado, Théâtre en mai se met à lapellicule... Durant le festival et en résonance au spec-

tacle King, Malcolm, Baldwin – Les Chemins de la ré-volte, USA 1963, l’Eldo diffuse un cycle de quatrefilms, emblématiques des mouvements des Noirs-

Américains. (En version originale sous-titrée.)

Cycle Black AmericanCotton Comes To Harlem ou la Case de l’oncle Tom

Ossie Davis, États-Unis, 1970, 1h37Un pêcheur noir escroque les habitants de Harlem en

leur vendant un hypothétique billet pour l’Afrique.

(jeudi 14 à 20h, dimanche 17 à 16h, jeudi 21 à 18h)

Shaft, les nuits rouges de Harlem

Gordon Parks, États-Unis, 1971, 1h40John Shaft, détective noir-américain, opèrant à Har-

lem est engagé par un gros bonnet de la drogue dontla fille a été enlevée.

(samedi 16 à 22h, lundi 18 à 20h, samedi 23 à 22h)

My Brother’s Wedding

Charles Burnett, États-Unis, 1983, 1h20Le mariage du frère de Pierce a lieu le même jour que

les obsèques de son meilleur ami, tué après sa sor-tie de prison. Un choix s’impose.

(vendredi 15, mardi 19 et vendredi 22 à 18h15)

Black Sheep (diffusion vidéo)

Charles Burnett, Etats-Unis, 1983, 1h23La vie quotidienne dans le ghetto de Watts ou l'on

suit Stan, le tueur de moutons.

(dimanche 17 et dimanche 24 à 12h)

+ d’infos : cinéma Eldorado, 03 80 66 51 89

477e sociétaire de la Comédie-

Française

Entrée à la Comédie-Française

le 15 septembre 1985

Sociétaire depuis le

1er janvier 1988

Administrateur général

depuis le 4 août 2006

Muriel Mayette(Paris, 1964)

MURIEL MAYETTE : deux lectures

© John Foley – Opale Comédie-Française

Page 19: L'acteur public N°3

Musique en MaiThéâtre en mai, 20e ne déroge pas à la règle des concerts.Version fauves ou rock bourreau, le festival monte le son lors de deux sets.

Concert avec les Fauves

Dimanche 17 à 16h (entrée libre)Cour du musée des Beaux-Arts

Revisitant les traditions populaires hongroises, les musiciens de l’Opéra paysan (p.7) s’instal-lent pour un concert unique, familial et joyeux, à l’occasion de l’exposition les Fauves hongrois.En partenariat avec le musée des Beaux-Arts.

Fin de partie avec les Sentimental Bourreau

Samedi 23 à 23h30 (entrée libre sur réservation)Parvis Saint-JeanRock’n’roll en clôture du festival avec la troupe des Sentimental Bourreau. L’équipe, qui aimeles rencontres entre théâtre et musique, revient à Dijon, après Tendre jeudi l’an dernier et avantun Tristan et Iseult de son invention la saison prochaine.

Mots d’imagesScénographe, illustrateur, dessinateur, Paul

Cox a réalisé l’affiche de Théâtre en mai

2009, ainsi que les images accompagnant

les trois créations.

Il a voulu « une affiche qui ne soit pas littérale,privilégiant une image un peu mystérieuse etfortement symbolique ». Soit une table, destréteaux, et de multiples raisons : « La table aune très longue histoire dans la peinture, l’artcontemporain, en tant que support du par-tage des repas, etc. Quant aux tréteaux, j’at-tache de l’importance au fugace, au dé-

ployable, aux choses qui ne sont pasdéfinitives. La table sur les tréteaux me

semble être une belle illustration de cela. »

Cette collaboration est également l’occa-

sion pour Paul Cox de revenir à la création

d’affiches de spectacles, une activité qu’il

a longtemps exercée pour l’Opéra de

Nancy. C’est d’ailleurs là-bas que Chattotet Cox se sont connus, lors de la mise en

scène de l’Histoire du Soldat (1997), spec-

tacle pour lequel le premier jouait et le

deuxième signait les décors.

15

L’école du théâtreLe TDB travaille depuis de nombreuses années avec lacité scolaire de Montchapet, liant un peu plus étroitementau fil des projets théâtre et éducation. Ainsi, pourThéâtre en mai, Montchapet accueille deux représenta-

tions de We are la France, tandis que des élèves inves-

tissent le festival. Des allers et retours bénéfiques et pré-

cieux, que détaillent en quelques mots Robert Lebœuf

et Carole Vidal-Rosset.Proviseur, Robert Lebœuf, est un partisan convaincu de

l’activité théâtrale en établissement scolaire. « Je considère cela comme une école de vie formidable, aux effets particu-

lièrement positifs. Sur la cité scolaire cette année, 450 élèves au bas mot auront, de près ou de loin, touché à l’activité théâ-

tre, que ce soit en tant que spectateurs, participants à des actions, ou acteurs. Une dynamique claire se crée et la diversifi-

cation des activités rayonne sur d’autres établissements. L’équipe d’enseignants de la cité scolaire est soucieuse de

travailler à la construction de la culture de nos jeunes, dont le théâtre constitue un élément majeur. »

Carole Vidal-Rosset, enseignante, assure un service éducatif au TDB. Elle souligne l’enjeu pour les élèves d’une

participation active au festival : Soucieux de permettre à de “jeunes pousses” régionales de s’exprimer, François Chat-

tot a encouragé les élèves de terminale de l’option théâtre de Montchapet à mettre en espace avec le metteur en scène Guy

Martinez quelques pages de la pièce d’Ivan Grinberg, Un épisode du monde moderne, publiée à Théâtre ouvert. Ce texte,qui tresse ensemble la grande Histoire (putsch à Moscou en 1991) et la petite histoire (histoire d’amour, quête du père,aventures d’un mafieux, trafics en tous genres...) met sous loupe, dans une langue à la fois très chorégraphiée et très

jubilatoire, les dérives et les impasses (idéologiques, médiatiques...) de notre temps. Le TDB offre ainsi aux élèves lachance de s’emparer d’un texte contemporain encore pratiquement jamais monté, de participer pleinement au proces-sus de création et de devenir acteurs (à tous les sens du terme) de ce festival 2009.

(propos recueillis par Caroline Châtelet)

UN ÉPISODE DU MONDE MODERNEdimanche 17 à 14h30Parvis Saint-JeanWE ARE LA FRANCE

mardi 19 à 15h (scolaires) et 19h30Lycée Montchapet

LES BRÈVES DE MAI

« Le théâtre est une institution entre parenthèses,

une sorte d’oracle coûteux, un lieu chèrement payé,

mais dont on n’a pas encore fini, loin de là, de pen-

ser l’énergie productive ; un lieu où l’apparition, le

fait de prendre la parole et de rendre visible ce qui

ne l’était pas jusqu’alors, peuvent s’accomplir. C’est

une institution miraculeuse. On ne s’étonnera ja-

mais assez qu’une société parvienne de temps en

temps à faire jouer son inconscient dans des lieux

de spectacle définis. »

Peter Sloterdijk, Ni le soleil ni la mort, Hachette, Pa-

ris, 2003 pour l’édition française, p.101

Nourrituresprintanières

Théâtre en mai, ce ne

sont pas que des plaisirs vi-

suels et textuels. Les arts de

la bouche aussi font la fête auParvis Saint-Jean et la Can-tine du festival ouvre ses por-tes. Menus légers ou assiettespantagruéliques, Simone Trai-

teur - aka Mathieu Munier et Sté-

phanie Duvignon -, déballe sa carteprintanière.

Plats salés, desserts, boissons pourtoutes les bourses, du 14 au 23 mai,de 12h à 15h et de 19h à 23h (formule

à 9€ - hors boisson / réservation

03 80 30 12 12).

Le Bar, lui, est ouvert du lundi au vendredi de 12h à 15h puis à partir de 18h etles samedi et dimanche à partir de 12h.

La Librairie du Parvis, une sélection de livres et publications sur le théâ-

tre proposée en partenariat avec la librairie Grangier. Tous les jours à partirde 18h.

Au Parvis, la cantine du festival © Vincent Arbelet

Page 20: L'acteur public N°3

LUNDI 4 MAI19h Présentation publique* du Festival suivied’un spectacle surprise Parvis Saint-Jean

JEUDI 14 MAI19h Les Coréens Parvis Saint-Jean (2h)20h Cotton Comes to Harlem Eldorado (1h37)22h King, Malcolm, Baldwin - Les Chemins de larévolte. USA 1963 Salle J. Fornier [création]

VENDREDI 15 MAI18h15 My Brother’s Wedding Eldorado (1h20)19h Les Coréens Parvis Saint-Jean (2h)19h Sainte Jeanne des Abattoirs Caserne Heude-let (2h50)22h King, Malcolm, Baldwin - Les Chemins de larévolte. USA 1963 Salle J. Fornier [création]22h Potestad Tente du Radeau (1h)

SAMEDI 16 MAI12h Apéro coréen* Hôtel Bouchu (1h)14h30 King, Malcolm, Baldwin - Les Cheminsde la révolte. USA 1963 Salle J. Fornier [création]16h Sainte Jeanne des Abattoirs Caserne Heude-let (2h50)19h Les Coréens Parvis Saint-Jean (2h)19h30 Potestad Tente du Radeau (1h)20h L’Opéra paysan Grand Théâtre (1h15)22h Shaft, les nuits rouges de Harlem Eldo-rado (1h40)

DIMANCHE 17 MAI12h Apéro hongrois* Parvis Saint-Jean (1h)12h Black Sheep Eldorado (1h23)14h30 Un Épisode du monde moderne*Parvis Saint-Jean (1h)14h30 Le Chemin parcouru* (lecture) Hôtel Bou-chu (1h)16h Sainte Jeanne des Abattoirs Caserne Heude-let (2h50)16h Concert Opéra paysan* muséedes Beaux-Arts (1h)16h Cotton Comes to Harlem Eldorado (1h37)19h30 Potestad Tente du Radeau (1h)19h30 King, Malcolm, Baldwin - Les Cheminsde la révolte. USA 1963 Salle J. Fornier [création]20h L’Opéra paysan Grand Théâtre (1h15)

LUNDI 18 MAI19h Débat / Politiques Culturelles*Parvis Saint-Jean20h Shaft, les nuits rouges de HarlemEldorado (1h40)

MARDI 19 MAI15h We are la France (scolaires)Lycée Montchapet (1h)18h15 My Brother’s Wedding Eldorado (1h20)19h30 Solo Brumas Parvis Saint-Jean (1h15)19h30 Tatu ou la guerre du Che au Congo GrandThéâtre (1h30)19h30 We are la France Lycée Montchapet (1h)

MERCREDI 20 MAI12h Apéro argentin* Hôtel Bouchu (1h)18h We are la France IUP Denis Diderot (1h)19h30 Solo Brumas Parvis Saint-Jean (1h15)19h30 Tatu ou la guerre du Che au Congo GrandThéâtre (1h30)22h Génération Jeans Tente du Radeau (1h20)

22h Je suis en colère mais ça me fait rireSalle J. Fornier [création]

JEUDI 21 MAI12h Apéro burkinabé* Parvis Saint-Jean (1h)14h30 La Supplication* (lecture)Hôtel Bouchu (1h)14h30 Solo Brumas Parvis Saint-Jean (1h15)16h Ministre Bourse du travail [création]17h We are la France Hôtel Bouchu (1h)18h Cotton Comes to Harlem Eldorado (1h37)19h Génération Jeans Tente du Radeau (1h20)19h30 Tatu ou la guerre du Che au Congo GrandThéâtre (1h30)21h30 Je suis en colère mais ça me fait rire SalleJ. Fornier [création]21h30 Zone de silence Caserne Heudelet (2h45)

VENDREDI 22 MAI18h15 My Brother’s Wedding Eldorado (1h20)19h Florilège du discours politique Sciences PoDijon (50mn)19h Génération Jeans Tente du Radeau (1h20)

19h Ministre Bourse du travail [création]21h30 Je suis en colère mais ça me fait rire SalleJ. Fornier [création]21h30 Zone de silence Caserne Heudelet (2h45)

SAMEDI 23 MAI12h Apéro bélarusse* Hôtel Bouchu (1h)14h30 Florilège du discours politique Théâtredes Feuillants (50mn)16h Ministre Bourse du travail [création]18h Florilège du discours politique Théâtredes Feuillants (50mn)20h Je suis en colère mais ça me fait rireSalle J. Fornier [création]21h30 Zone de silence Caserne Heudelet (2h45)22h Shaft, les nuits rouges de HarlemEldorado (1h40)23h30 Clôture / Concert* des SentimentalBourreau Parvis Saint-Jean

DIMANCHE 24 MAI12h Black Sheep Eldorado (1h23)

* entrée libre

PROGRAMME / INFORMATIONS PRATIQUES / THÉÂTRE EN MAI 2009

1 Parvis Saint-Jean - rue Danton • 2 Salle Jacques Fornier - 30, rue d’Ahuy • 3 Grand Théâtre - place du théâtre• 4 Hôtel Bouchu - 1, rue Monge • 5 Caserne Heudelet - 40, av. du Drapeau, Grand Dijon • 6 Tente du Radeau /40, av. du Drapeau, Grand Dijon • 7 Musée des Beaux Arts - rue de la Liberté • 8 Bourse du travail - 17, rue duTransvaal • 9 Lycée Montchapet - 36, boulevard François Pompon • 10 IUP Denis Diderot - 36, rue Chabot Charny• 11 Théâtre des Feuillants - 9, rue Condorcet • 12 Sciences Po Dijon - 14, avenue Victor Hugo •13 Cinéma Eldorado - 21, rue Alfred de Musset • 14 Administration du théâtre - 23, rue Courtepée

NAVETTES GRATUITES (sauf les 14 et 18)

départ place Bossuet30 mn avant le début des spectacles(Caserne, Tente du Radeau, lycée Montchapet)

LES TARIFSFORMULES EN MAIChoisissez parmi les formules proposées celle quiressemble à votre festival :· Pass journée en mai Nouveauté

18 € (tarif plein) 13 € (tarif réduit)

Valable pour 1 journée du festival (tous les spectacles,

films de la journée)

· Pass en mai 1 : 40 € (tarif plein) 20 € (tarif réduit)

Tout le festival (tous les spectacles, films)

· Pass en mai 2 : 60 € (tarif plein) 30 € (tarif réduit)

Tout le festival à deux (tous les spectacles, films à deux)

· Carte Tribu en mai : 60 € (tarif plein) 10 entrées

à 6 €, valables sur tout le festival (tous les spectacles,

films)

* Tarif réduit : abonnés TDB 08-09, abonnés structurespartenaires (Théâtre de Beaune, Nouveau Théâtre de Be-sançon, L’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, l’Arc auCreusot, L’Opéra Dijon, l’Association Bourguignonne Cul-turelle ABC, musée des Beaux-Arts de Dijon, les Amis del’Eldo, Mâcon Scène Nationale, Scènes du Jura, Le Théâtred’Auxerre), demandeurs d’emploi, allocataires des mi-nima sociaux, intermittents et professionnels du specta-cle, moins de 26 ans, étudiants, familles nombreuses,Passeports-Loisirs, carte Cezam

TARIFS HORS FORMULESLes spectacles de Théâtre en mai sont accessibles

aux tarifs suivants : Plein tarif 15 €, Tarif réduit* 10 €,groupes (à partir de 10) 8 €, groupes scolaires 6 €,films tarifs Eldorado

Pour profiter de votre formule, pensez à réserver.

L’accès aux spectacles se fait dans la limite des places

disponibles.

ACCUEIL BILLETTERIEau Parvis Saint-Jean rue Danton - DijonTél. 03 80 30 12 12 – Fax 03 80 30 01 89

Ouverture à partir du mardi 14 avril aux horaires

habituels, du lundi au vendredi de 13h à 19h et lesamedi de 11h à 16h

Du jeudi 14 mai au samedi 23 mai, la billetterieest ouverte tous les jours de 12h à 20h

Possibilité d’achat de place sur le lieu de la re-présentation 30 minutes avant le début du spectacle(dans la limite des places disponibles)

Réservations par téléphone

ou au Parvis Saint-Jean

Elles doivent être confirmées impérativement par

paiement 48 heures avant la représentation choisie

Mode de paiement

A l’accueil du théâtre : espèces, carte ou chèquebancaire, chèque postal, chèque vacances,chèque “ Access “Par correspondance : chèque bancaire ou postal li-bellé à l’ordre du TDB, chèque vacances,chèque “ Access “Par téléphone : carte bancaire

Administration

23, rue Courtepée - BP 72936 - 21029 Dijon cedex

tél 03 80 68 47 47 / fax 03 80 68 47 [email protected]

RENSEIGNEMENTSRÉSERVATIONS03 80 30 12 12

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