lacan - seminaire 17 - résumé 27pgs

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  • 7/31/2019 Lacan - Seminaire 17 - Rsum 27pgs

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    S m i n a i r e X V I I *

    L e n v e r s d e l a p s y c h a n a l y s e

    T r o i s i m e t e m p s : S u i t e d u d e u x i m e d s a v e u

    R e t o u r d u t t r a d r e c o m m e d i s c o u r s

    Dernire tape de lanalyse lacanienne des surfaces, les Sminaires XVII et XVIII fonttransition entre cette priode bouscule et la dernire qui verra lavnement de la topologienodale.

    On se rappellera utilement le parti-pris de Lacan aprs son sminaire interrompu : celui de

    djouer par une formalisation logique les piges tendus par labord de la jouissance dans lechamp de la cure psychanalytique proprement dite. Et ceci, non sans avoir vu surgir destopologies spcifiques la paire signifiante, par exemple, ou la logique du fantasme.

    Ce qui va surgir comme tre nouveau dans ce Sminaire XVIIparticipe de ce doublemouvement : quadrangulaire et ttradrique et tournant la fois. Cet tre semble subsister duseul langage comme structure, indpendamment de la parole qui le parcourt.

    Quadrature du cercle que lextension du huit intrieur faisait prsager,

    ou encore, le rectangle antipodique dcoup et greff sur une sphre pour donner le cross-cap

    A. Des tres dans la structure

    Montrer ce quil en serait dun discours qui dpasse de beaucoup la parole, un discours sansparole, ne va pas videmment sans poser un problme.

    Lhypothse est que le langage a pour fonction de dcouper dans la structure quelque chosequi, topologiquement, est reprable. Il semble donc quici Lacan parle dun discours qui ne

    subsiste que du langage car, sans lui, il ny aurait aucune possibilit quil sinscrive ; mais

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    qui nait nul besoin dtre nonc pour que pourtant nos actes, eux, viennent sy inscrire ;(ainsi en est-il, par exemple, du surmoi).

    Ces structures dcoupes sont caractristiques en ceci quelles dgagent cette place de len-forme du petit a tel quil rsulte de la relation du signifiant un autre signifiant.

    Cet en-forme est dtermin par le rapport du signifiant (S1) au cercle de lAutre, lintrieurduquel Lacan inscrit le (S2).

    Lopration essentielle consiste introduire partir du (S1), la dimension du savoir,dimension qui ne sintroduit pas sans quune perte nen rsulte et qui est lobjet petit a.

    Lacan nous signale quel point cette opration a un joint dinsertion qui est le terme dejouissance lequel, effectivement, chappe linscription sur le petit ttrapode qui nous estpropos ce moment.

    Ce savoir,

    cest ce qui fait que la vie sarrte une certaine limite vers la jouissance. (p. 17)

    Et ce rapport du savoir la jouissance dtermine le plus-de-jouir qui nest rien dautre quepetit a, perte qui rsulte de la jouissance quand elle se met au savoir.

    Aussi bien, quatre discours rsultent de cette dcouverte :

    le discours du matre ;

    le discours de lhystrique ;

    le discours de lanalyste ;

    et un quatrime discours que Lacan laisse ouvert dans son sminaire, au dbut.

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    Il existe une double circulation ttradrique : celle qui permet un discours de passer unautre et puis celle, plus historique , qui signe lmergence de la notion de discours danslaventure des parltres .

    Ainsi, le champ propre du savoir sest-il dgag dabord partir du discours du matre (M)et du rapport antique qui existait entre le matre et lesclave, lesclave tant le dtenteur du

    savoir-faire ! On repre ainsi deux faces articules au savoir, il y a le savoir-faire qui estproche parent du savoir animal qui nest pas dpourvu de rseau langagier, et puis il y adgagement dune seconde couche qui sappellera lpistm qui veut dire, ni plus ni moins,trouver la bonne position qui permette que le savoir devienne savoir de matre : extrairelessence de ce savoir pour que ce savoir devienne savoir de matre. (p. 21)

    La philosophie na t rien dautre que la fonction historique par o sest extrait le savoir delesclave et sest transmu en savoir de matre. Mais ce nest pas encore la mme chose quelopration de la science, car le savoir qui a rsult de cette pistm antique ntait quunsavoir thorique, ce nest que du jour o on a renonc quelque chose dans ce savoir malacquis, donc dans ce rapport (S1) (S2), que sest dgage la fonction du Sujet et, en mme

    temps, la naissance de la science : voil lhypothse de Lacan. Ce moment, il le situe ducogito cartsien, nous le savons dj.

    Cette opration historique combine lignorance comme passion (Cf. Sminaire I) et la non-transitivit du savoir lgard de lui-mme. Lacan rserve au matre la fonction dignorance,celle qui est de ne pas savoir tandis que lesclave, lui, possderait un savoir tel que celui quelInconscient nous dmontre ntre pas savoir de lui-mme : il ne va pas de soi quil se sachelui-mme.

    Dj, dans lhistoire de la pense, les sceptiques avaient occup lgard du savoir uneposition intressante dans la mesure o eux-mmes avaient bien pens que le savoir ne

    pouvait se totaliser, sopposant la fonction du politique qui pense toujours que le savoir faitsphre.

    En somme, premire ide, le savoir vient au matre par lesclave mais que le matretransforme en quelque chose qui devrait se boucler ; deuxime ide, le savoir na pas eu danslhistoire de la pense la mme place chaque moment, du discours du matre antique celui du matre moderne. Il y a eu modification de la place du savoir, notamment parlexploitation capitaliste qui ne rend pas, par exemple, lesclave les rsultats vols dusavoir-faire qui lui reviennent puisque ce quil lui rend, ce nest pas son savoir, mais les

    produits de la socit de consommation.

    Un cheminement dans lhistoire du savoir a produit que le psychanalyste vienne alors

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    sinsrer dans cette fonction du savoir historique. On sait que Lacan a dsign dans le ventrede lAutre (A) lensemble des signifiants (S2) qui se prsentent sous la forme dun savoirqui ne se sait pas. Quelque chose vient donc, dune certaine faon, frapper du dehors pourque ce savoir qui ne se sait pas, sorte de ce ventre de lAutre.

    Voil ce quopre le discours analytique : lanalyste par sa place hystrise le discours,tant entendu quil y a dans le discours quelque chose qui pr-existe ce quil shystrise.En effet, Lacan prtend que le malentendu de lespce humaine concernant le rapport sexuel,cest--dire le fait que le signifiant ne peut pas rendre compte du rapport sexuel, est

    prcisment cause de cette hystrisation du discours. Le discours analytique produit cettehystrisation tout simplement par lassociation libre, production foisonnante de (S1) donc designifiants lextrieur de ce savoir qui ne se sait pas dans le ventre de lAutre. Lanalystene prenant pas la parole, il en rsulte un certain nombre de choses, notamment quil occupel, pour un temps au moins, la place du matre jusqu ce quil en vienne chuter sous la

    forme du petit a.

    Ceci nest rien dautre que la dsignation au terme de ce que le savoir est une opration quivise faire svanouir la dimension de la jouissance, autrement dit que le savoir sarrache

    cette jouissance. Raison pour laquelle ladite jouissance napparat pas dans le ttrapode.

    Par contre, la Vrit, elle, vient sy glisser dune faon toute particulire comme toujours carelle ne peut pas se dire toute , autrement que par nigme ou mortifie par citation.

    Quest-ce que cette opration qui place lAutre, lanalyste, dans la position dun tre, quilaisse parler quelquun en toute libert, tant suppos que cela conduise un savoir pour

    quau terme ledit analyste soit destin se trouver limin du processus ? Pourquoi donc unanalyste vient-il occuper cette place ? Pourquoi donc vient-il occuper ce lieu do il apparatque le dsir du matre, cest le dsir de lAutre, cest--dire le dsir que lesclave prvient

    par son savoir-faire, tant entendu que cest lesclave qui sait ce que le matre veut ?

    Tel est bien ce quen psychanalyse on appelle le transfert, cest--dire ce qui rsulte de ceque lanalyste se fait cause du dsir de lanalysant.

    B. Le Savoir, tissu de la jouissance

    1. Moyen de jouissance

    Par le dtour du discours universitaire quatrime discours i[i] qui traduit, voire trahit, lediscours analytique, Lacan fait remarquer la rotation des discours entre eux. Qui dit rotation,dit aussi changement de place des lments permutatifs et mise en vidence, par ce fait, dece qui jusque l se trouvait recach.

    Telle est bien la question du psychanalyste, co-substantielle lobjet a, lequel est ce qui,dans les effets de discours, a t le plus mconnu puisque de tout discours, lobjet a est lerejet. En outre, cet objet possde encore une autre caractristique, cest que, dans le discoursanalytique, (bien que prsent dans tous les discours) il vient en position dominante. Chaquediscours cela va de soi possde sa position dominante en fonction de la rotation des

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    lettres qui le composent.

    La dominante du discours du matre, ce sera la loi (S1) ; la dominante du discours delhystrique, cest le symptme ( ) ; la dominante du discours analytique, cest leffet derejet du discours (a), soit lobjet a ; restera inventer la dominante du discours universitaire.

    La difficult de trouver cette dernire mne Lacan sinterroger sur la structure donner ces ttrapodes, ces petits discours, structure qui rsulterait donc de la placequoccuperaient les autres lettres, une fois quune lettre diffrente vient dominance. Lacan

    parle ce propos dune liaison signifiante radicale qui nous permet dillustrer ce quest

    une structure travers cette formalisation du discours. Il en rsulterait mme des rgles deformalisation et des lments dimpossibilit.

    Essayer de vous obliger simplement choisir une place diffrente, dfinie en fonction des

    termes en haut , en bas , droite , gauche . Vous narriverez pas, quelque soitla faon dont vous vous y preniez, ce que chacune de ces places soit occupe par une lettrediffrente (p. 49) ou inversement, de choisir dans chacune de ces quatre formules, unelettre diffrente :

    Cette liaison signifiante nest rien dautre que la trace de la rptition, laquelle est ncessitepar la jouissance. La dialectique de la jouissance va contre la vie, et Freud lavait appeleinstinct de mort, cest--dire retour linanim.

    La rptition signifiante se prsente toujours sous la forme dun dfaut, sous la forme dunchecparce quelle rapporte quel point le savoir qui se constitue comme extrait de cette

    jouissance, dsigne la perte que linscription signifiante produit dans cette jouissance du faitmme quelle tente scrire. Cette perte, cest ce que Freud nous a appris reprer sous lafonction de lobjet perdu et que le masochiste essaie de retrouver par-dessus tout. Lacan,

    pour sa part, lavait dj articule dans son analyse de la fonction signifiante du trait unaireo sorigine le signifiant (comme effacement). Cest partir de l que le savoir spure et sedtache de tout savoir naturel.

    Est-il besoin encore de rappeler que ce savoir pur produit un Sujet qui nest pas le Sujet dela connaissance, qui nest pas le Sujet qui possderait une sorte de consistance, mais dont lafonction est simplement dtre sous le glissement du signifiant, sous le glissement produit

    par la pulsion de mort comme rptition signifiante : voil le sens de cette rptitioninaugurale qui est rptition visant jouissance.

    Par le dtour de la dominance de a dans le discours analytique, un aperu nous est donn dece qui prdomine dans le discours universitaire et qui est une articulation logique de cette

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    perte : cest lesavoir.

    Le savoir est, un certain niveau, domin et articul de ncessits purement formelles, desncessits de lcriture, ce qui aboutit de nos jours un certain type de logique, or ce savoirauquel nous pouvons donner le support dune exprience qui est celle de la logiquemoderne, qui est en soi et avant tout, maniement de lcriture, ce type de savoir, cest celui-l mme qui est en jeu quand il sagit de mesurer dans la clinique analytique lincidence dela rptition. (p. 53)

    Nous voici avec quelque chose de neuf. Bien sr, dans lexprience analytique, on parle,mais cette parole ne sert qu situer comment, dans un discours dtermin, dans unestructure, vient se rpter cette incidence du signifiant, trace de la pulsion de mort. Do lamise en place dun savoir qui, extrait de la jouissance, sarticule autour dune perte,

    laquelle perte, nous le savons, est la cause du dsir. Or, ce que Lacan nous apprend de neuf,

    cest que ce savoir nouveau qui surgit des effets de cette pulsion de mort est logifiable etlogifiable de la logique moderne.

    Le savoir, moyen de la jouissance ! (p. 54) est la formulation la plus pointue que Lacanen avance et qui justifie du mme coup nos efforts dans la production de cette thseuniversitaireii[ii]. Le trait unaire, nous noublierons pas sa qualit amboceptrice car, si dune

    part, en terme dnergtique, on pourrait dire que le savoir du fait du trait unaire travaille une entropie, dautre part, ce trait peut se conjoindre au corps, et cest ce qui se produit danslrotique puisque dans lrotique, le trait sidentifie un objet de jouissance, la marque surle corps comme dans la flagellation, par exemple, o le jouir : prend lambigut mme parquoi cest son niveau et nul autre que se touche lquivalence du geste qui marque, et du

    corps, objet de jouissance. (p. 55)

    Affinit de la marque avec la jouissance du corps o se distingue le passage du narcissisme la relation objectale. Autre faon de rappeler ce que le Sminaire XVIavait tent de montrer,la mesure porte au cur de la jouissance.

    Freud marque avec force que ce qui fait au dernier terme le vrai soutien, la consistance delimage spculaire de lappareil du Moi, cest quil est soutenu lintrieur par, quil ne faitquhabiller, cet objet perdu qui est ce par quoi sintroduit la jouissance dans la dimension deltre du sujet. (p. 55)

    Trait unaire et objet perdu saccoquinent donc pour faire sintroduire la jouissance dans lecorps.

    Cette jouissance sintroduit un peu par hasard, par accident, pour empcher le plaisir deronronner normalement; tout cart mme lger dans le principe de plaisir va toujours dans lesens de la jouissance. Ds que cet cart, que ce surplus du principe de plaisir peut sindiquer,cest--dire se trouve tre marqu du signifiant, nous entrons dans le champ du plus-de-jouirqui rsulte du fait que la dimension de la perte est signifie, est aperue, et cest seulement ce moment-l que la dimension de lentropie fait prendre corps au fait quil y a un plus-de-

    jouir rcuprer : rien dautre que le savoir mis au travail.

    Dans la pratique analytique, on constate que cest dans ce creux, dans cette bance-l que

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    viennent sintercaler, sengouffrer diffrents objets qui font bouchon lavance, qui sont lesobjets petit a. Cest cette structure lmentaire que vient sappareiller la fonction de la

    parole et qui na quun seul sens, cest de montrer quentre le savoir et la jouissance, commemoyen lun de lautre, il y a le travail qui a le sens de la Vrit. La parole rentre dans le jeusous cette forme : introduire la fonction de Vrit dans la structure.

    Il existe donc, dans lexprience humaine, une faiblesse fondamentale qui rsulte de la pertede labord de la jouissance sous le mode du savoir. Cette faiblesse spciale ce nest riendautre que la Vrit. Lamour de la Vrit, cest le nom donn lamour de cette faiblesse,cest--dire du fait que lon ne veut pas oublier que linscription signifiante dborde le

    principe de plaisir pour interroger le champ, lespace de la jouissance. Cette bance, cettefaiblesse, cest aussi ce que Freud avait appel la castration. Cest pourquoi, on attend dun

    psychanalyste quil vienne occuper la place o il doit faire fonctionner son savoir en termede Vrit, cest--dire, se confiner un mi-dire, cest--dire ni plus ni moins occuper la

    place de dsigner le lieu de cette faiblesse.

    2. La vrit de la mise au savoir

    Cette vrit, cest le discours analytique qui la dtient (sous la forme dun exercice deparole) sous une forme ncessairement imparfaite, car il dsigne lenvers des trois autresdiscours. Il ne les rsout pas. Envers, ici, rsonne avec la Vrit. (en vrit...!) Quelquechose se trouve, en quelque sorte, enserr dans le tissu du discours, et justifierait le Pas-tout!

    A la manire dun tissu qui enserre lobjet, il nous autorise nous interroger sur ce qui fait

    son envers, le discours analytique dans son bouclage nous permet de poser pareille question.

    En effet, la Vrit qui surgit de ce bouclage trouve son envers, pourrait-on dire, dans sadilution au cur des autres discours et, videmment de la manire la plus brillante, dans lediscours de lhystrique.

    Raison pour laquelle dans ces discours, Lacan va tenter dinscrire la fonction de la Vrit,dabord partir de ceci quelle semble attenante la position de la femme, laquelle ne peut

    pourtant en parler qu entrer dans le discours qui, il faut bien le reconnatre, est la maniredont lhomme a marqu le monde avec le signifiant. Si dune certaine faon, la Vritsapparente la femme, elle ne peut se manifester que sous les espces du signifiant, cest--

    dire quune part delle-mme est toujours cache, est toujours absente.(un peu comme lesignifiant sattaque dans lAutre la jouissance par le biais de la logique de laquantification)iii[iii] Lacan nen parlera que beaucoup plus tard (SminaireXX).

    Raison pour laquelle la fonction de Vrit participe, elle aussi, de cette logique o elle a tisole par la fonction de labsence ou, plus exactement, de ce qui est le pas-sans reprable dans la logique des quanteurs, mais aussi dans des expressions courantesfranaises comme il nest passans savoir.

    Cliniquement, cette dimension de la Vrit la fois inscrite dans le signifiant etncessairement le dbordant, cest ce que nous rencontrons dans lacte : dans un acte, il y atoujours bien des choses qui chappent et qui sont plus quimportantes. La dimension

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    dabsence sy rvle dans laprs-coup (comme Vrit de lacte).

    Comment sattaquer cet exil de la Vrit ?

    Wittgenstein est quelquun qui devant cette difficult a prtendu rduire la Vrit ce quisinscrit dans une proposition, et pour le faire, il a d identifier la structure de la Vrit lastructure grammaticale. (A partir de l, la dimension de Vrit ne dpend que de monnonciation, laquelle vise le fait de dire que ce que jnonce, je lnonce propos).

    Autrement dit, le vrai nest pas interne la proposition, car dans la proposition, il ny aquunfait, ce nest que si jajoute que ce fait est vrai que sintroduit la fonction de Vrit.Or, ce superflu, cest prcisment ce dont il faut rendre raison. Fonction de Vrit de la

    parole comme Lacan nous la enseign et que le sens et son ontologie masquent.

    Il ny a de sens que du dsir, il ny a de Vrit que de ce que cache ledit dsir de sonmanque pour faire mine de rien de ce quil trouve. (p. 69)

    Poursuivant, ici, son interrogation du discours universitaire, Lacan prtend qu travers lesens qui lui colle la peau, il maintient prcisment un je transcendantal, un je dumatre qui sgale limpratif pur comme ce dont sassurerait irrductiblement loprationdu savoir (S2) mis en position dagent dans ce discours. Il en rsulte que le discoursuniversitaire aurait la prtention dgaler la Vrit et la matrise du je transcendantal,iv

    [iv] .

    Dans la psychanalyse, la fonction de Vrit sgale une croyance au rcit et non une

    croyance qui a une fonction de Vrit hors la langue v[v] ; autrement dit, le je dans lapsychanalyse, qui la rend irrductible au discours universitaire, cest quil est innombrable, quil ny a nul besoin de continuit du je pour quil multiplie ses actes . (p. 73)

    Tout ceci rsulte de ce que dans la psychanalyse, la fonction de Vrit ne doit pas se trouverrapporte la dimension dusens, mais celle de lajouissance et cest ce que la formule unenfant est battu, formule du fantasme freudien, permet de montrer dans la reconstruction dela deuxime tape inconsciente du fantasme : le tu me bats est cette moiti du Sujetdont la formule fait sa liaison la jouissance, il reoit certes son propre message sous uneforme inverse, cela veut dire ici sa propre jouissance sous la forme de la jouissance delAutre. (p. 74)

    Faisant retour sur sa premire topologie, Lacan montre alors qu la limite, nous pourrionsdire que si legraphe ne parvenait pas boucler le retour du message lmetteur, cest toutsimplement parce que se situant dans la dimension du sens, il ne pouvait rendre compte decette autre moiti du discours qui appartient la Vrit, et ncessite une autre topologie pourse soutenir. Il rsulte que lAutre qui fait le lieu do cette moiti sest absente, nest passeulement lAutre du sens, mais lAutrevi[vi] porteur dun corps de jouissance bien que non

    saisissable de manire figurative, cest le grand Autre, nous dit Lacan.

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    Il a un corps inliminable de la substance de celui qui a dit je suis ce que je suis . (p.74)

    Il en rsulte que le fondateur de cette Vrit, cette espce de dieu de la Vrit, ne peut trequun dieu affect de la jouissance, ce que Sade avait bien repr, lui qui pouvait risquer la

    mort puisque ce qui lanimait tait justement ce dsir de jouissance : soit rien dautre quefaire voir son impuissance tre autre chose que linstrument de la jouissance divine. (p.75)

    La Vrit, dit Lacan, cest lamour quon porte cette jouissance interdite dont on parvient dtacher par les effets du langage, seulement, cette espce dentropievii[vii] dun plus-de-

    jouir. Il en rsulte la vrification, une fois de plus, de notre hypothse : Topologie dessurfaces : opration dvidement, dextraction, double de : la vrit comme en-dehors-du-discours, cest la sur de cette jouissance interdite. (p. 76)

    Et le pdicule arrach la jouissance que nous trouvons dans les logiques des quanteurs, il

    est vrai que par exemple, nous pose la question de savoir de quel jouir relvent alors cesconqutes logiques ; autrement dit, quest-ce que le thorme dincompltude dmontre delien avec la jouissance, ou encore quel est ici son rapport avec la Vrit ?

    De manire trs pudique, Lacan propose de considrer que le fait que la Vrit soit sororale la jouissance laisserait peut-tre entendre quelle ait quelque chose voir avec lOedipe,linterdit oedipien et linterdit de linceste. (Comme introduction de (S1) dans lAutre)

    On comprend mieux maintenant la raison pour laquelle Lacan sintresse la logique. Ilsintresse la logique parce que lombre porte de la jouissance dans le champ du langage,cest la vrit, et que la science qui sest interroge sur la fonction de vrit, cest la logique.

    Le problme, cest que tout discours essaie de matriser son objet et que par l, il devientautomatiquement discours du matre.

    Il sagit donc, pour le discours analytique de cerner un objet sans pour autant le matriser,sans vouloir en faire une synthse, et cest prcisment ce que Freud et Lacan tentent defaire en cernant cette dimension de la jouissance comme ce qui, dune certaine faon, ne

    peut tre matris.

    Il y a plus dans le langage quune diffrence irrductible entre lnonc et lnonciation : il ya dans ces obstacles, dans ces trbuchements qui sont les lapsus, par exemple, la tracedautre chose que de lirrcuprabilit du sens, cest un irrcuprable de la jouissance, qui se

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    rduit cette formule ne pas savoir qui dit ce lapsus cest--dire il existe un savoir quimchappe, un savoir de lInconscient , un savoir qui parle tout seul.

    La question est bien de remarquer quil nest pas commode de se situer en ce point o lediscours merge, voire, quand il y retourne, achoppe, aux environs de la jouissance. ( p.81)

    Voil ce que Freud et Marx, lun et lautre dans leur champ, ont tent de mettre un langagesous la forme dun non-dconnage , non sans avoir laiss tomber les bras, du ct deFreud, autour de la jouissance fminine. Peut-tre dailleurs ce fait quil na pas abord cette

    jouissance avec la mme rigueur que lInconscient, vient-il de ce quil ait rduit une simpleconomique, ce discours quil avait pourtant trouv sur la jouissance.

    Ce mme champ de la jouissance a t galement compltement effac dans la priode

    amricaine de la psychanalyse, effac au bnfice de la fonction du bonheur lequel, bienquintroduit tardivement dans la politique, ici, se trouve repris comme le cur de la thoriefreudienne sous cette forme il ny a du bonheur que du Phallus .

    Seulement, nous dit Lacan, cela ne rend heureux que le Phallus, cela ne rend heureux ni lemle, ni la femme chez qui on tente de faire accepter cette privation au nom de lamour, cequi ne fait que raviver, pour elle, le regret caus par cette privation, (cas essentiellement deshystriques qui bouchent en quelque sorte leur revendication pnienne par une insatisfactionou par une adoration de la fminit). Cest pourquoi, en supplance linterdit de la

    jouissance phallique, la psychanalyse nous a montr, au terme du complexe dOedipe, quequelque chose en vient prendre la place et qui est lafonction du plus-de-jouir.

    En effet, la jouissance avec laquelle Lacan sexplique de faon trs serre, indique unrapport la sexualit qui est essentiellement moderne, moderne et datable partir des latins.Elle na rien voir, cette sexualit grecque, avec laphusis, avec la nature, avec la diffrencedes sexes anatomiques, elle a voir avec quelque chose qui sen extrait, qui doit en tre

    spar et qui est la fonction du Phallus, chose qui semble particulire la fonction humaine.

    La question est darticuler ce quil en est de cette exclusion phallique dans le grand jeuhumain de notre tradition, qui est celui du dsir. Le dsir na pas de rapport immdiatement

    proxime avec ce champ. Notre tradition le pose pour ce quil est, lros, la prsentificationdu manque. (p. 87)

    Comment alors, sommes-nous sortis de cette jouissance de la nature qui pousse (phuein),comment sinon par quelque chose qui, dans lInconscient, sarticule comme rptition dutrait qui commmore lirruption de la jouissance. Cette irruption du trait se fait dans ledplaisir et ne slabore pas du tout partir de lauto-rotisme ; au contraire, il sagit dequelque chose que Lacan rfre explicitement la dominance de la femme en tant que mre,et qui institue la dpendance du petit homme.

    La femme donne la jouissance doser le masque de la rptition. Elle se prsente ici ence quelle est comme institution de la mascarade, elle apprend son petit parader, elle

    porte vers le plus-de-jouir parce quelle plonge ses racines, elle, la femme comme la fleur,dans la jouissance elle-mme. Les moyens de la jouissance sont ouverts au principe de ceci,

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    quil ait renonc la jouissance close et trangre la mre. (p. 89)

    De l, ce rapport initial sinverse avec le primat de la fonction mle, de lexclusion delorgane phallique qui spcifie la femme et lhomme dune faon dtre et de ne pas tre lafois, qui na plus rien voir avec la diffrence anatomique mais avec un renoncement au lieude la jouissance, articul par un trait exclu.

    De lirruption du discours du matre, Lacan retire ceci : ce qui est faire dans lanalyse,cest instituer un champ nergtique autre que celui de la thermodynamique hritire dudiscours du matre. Il faudrait que dautres structures que celles de la physique rgissentlnergtique humaine, et cest ce que Lacan cherche avec le champ de la jouissance. Ilaurait voulu avoir le temps dans sa vie den baucher les bases lacaniennes. On peut se

    demander si sa topologie nest pas justement ce champ en tant quil sbauche.

    En somme, lobjectif est de construire une formalisation qui montrerait ce savoir t lesclave par le matre. Par sa formalisation lui, Lacan voudrait en dmontrer les impasses,car il ne peut que constater lchec du savoir (formalis) sur la jouissance en attendant laformalisation nouvelle, celle des nuds.

    C. La rotation topologique des discours

    1. Lhystrique comme agent de circulation

    Le carrousel discursif que Lacan nous propose alors sappuie dune clinique freudienneirrfutable qui lie le pre et lhystrique comme modle inaugural.

    Le pre reste bien li la fonction matre et le discours du matre est aussi le discours qui estlenvers du discours de la psychanalyse. Ce discours nest pas symtriquement inverse, il esten quelque sorte en contre-point par rapport un point, cest--dire par rapport unerotation :

    Ce discours du matre est quelque chose qui sprouve au niveau de la politique puisquilinclut jusque et y compris le fait de la rvolution.

    Ce que Lacan va avancer de nouveau et par o le terme de pre va tre celui qui prside latoute premire identification, ce quil va avancer de nouveau, cest que : en smettant versles moyens de la jouissance qui sont ce qui sappelle le savoir, le signifiant-matre nonseulement induit, mais dtermine la castration. (p. 101)

    Cette hypothse de Lacan bien propre lier clinique et topologie discursive, se doit dtre

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    dmontre.

    En effet, le discours analytique est celui qui a isol la possibilit pour le signifiant de venirun jour, quel quil soit, en position-matre, cest--dire de reprsenter un sujet pour un autresignifiant sans que la totalit du sujet se trouve l reprsente. En dautres termes, une perteest visible (castration) dans cette opration.

    Cest dans la suite dHegel que ce discours est venu se positionner de cette sorte. Lacanparle dun corps perdu par lesclave ds lorigine, en face de la figure du matre et qui est lavrit de cette figure du matre. Ce savoir issu du corps perdu, cest lUrverdrngtdont parleFreud, que Lacan prtend tre un fait politique dfinissable en structure: une sorte de savoirsans tte originel.

    Nous nen savons plus rien parce que nous navons plus le support mythique des socits

    ethnographiques qui semblent chapper ce discours du matre (il ne commence quavec laprdominance du sujet et se trouve rduit ce mythe trs condens dtre identique sonpropre signifiant).

    Nous avons perdu la trace de la sparation davec le mythe do ce discours est n, mais ilnous reste la mathmatique qui sessaie reprsenter le savoir du matre en tant queconstitu sur dautres lois que le savoir mythique.

    Le savoir du matre se produit comme un savoir entirement autonome du savoirmythique, et cest ce quon appelle la science. (p. 103)

    Le discours mathmatique, dune certaine faon, tente galer le savoir du matre lidentit signifiante (A = A). Or, lidentit signifiante se trouve tre impossible, mais cestun postulat dont se dbarrasse le discours mathmatique pour se soutenir. Il en rsulte quela Vrit dans cette logique mathmatique se trouve tre rduite un jeu de valeurs, alorsque se trouve lude radicalement toute sa puissance dynamique. Cest pourquoi cetteexclusion du dynamisme du travail de la Vrit permet au discours analytique de poser laquestion ce discours mathmatique, d quoi sert cette forme de savoir qui rejette et exclutce dynamisme. videmment, dans un premier temps, on pourrait dire quil refoule ce quihabitait le savoir mythique et qui rapparatrait sous les espces de lInconscient, pave desavoir, savoir disjoint, qui simposerait cependant comme un autre discours la science.

    Cependant, Lacan en isolant quatre fonctions du discours : le signifiant-matre, le savoir,linsertion dans lajouissance et le lien avec lesujet, montre ainsi que ces fonctions peuventse trouver dans quatre sites diffrents incarns des figures du dsir, du grand Autre, de la

    perte et de la vrit.

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    Le caractre tournant (chtr) du discours du matre relve de la responsabilit pour ne pasdire de la diligence hystrique.

    Lhystrique introduit une question concernant ce quil en est du rapport sexuel qui, commetel prcisment, ne peut pas tre tenu dans le discours du matre. Au fond, lhystrique placele matre en position dAutre, l o ce matre plaait lesclave; position dAutre afin que lesavoir que ce matre pourrait retirer de la question du rapport sexuel, se trouve pour luirefoul.

    Le discours de lhystrique rvle la relation du discours du matre la jouissance en cecique le savoir (S2) y vient la place de la jouissance du matre. (en bas droite)

    Lacan propose de considrer que lhystrique, du fait de la division reue par le signifiant-matre, refuse la question du corps, refuse dtre lesclave, refuse de livrer son savoir : Elledmasque pourtant la fonction du matre dont elle reste solidaire, en mettant en valeur cequil y a de matre dans ce qui est lUn avec un grand U, dont elle se soustrait titre dobjetde son dsir. Cest l la fonction propre que nous avons repre ds longtemps, au moins

    dans le champ de mon cole, sous le titre du pre idalis. (p. 107)

    Voil comme lhystrique bouscule le discours du matre en chtrant ce pre idalis.

    Ce pre idalis est en ralit lhomme chtr quant sa puissance sexuelle ainsi que lemontre Dora, cest--dire le pre considr comme dficient par rapport une fonction laquelle il nest pas occup, soit une affectation symbolique. Cest une manire dimpliquerdans le mot pre quelque chose qui est toujours en puissance, en fait de cration.

    Cest ce que dj, dans laRelation dobjet, Lacan avait isol sous la forme de en puissancede pre , savoir que le pre soutient sa puissance de cration par rapport la femme, tout

    en tant hors dtat, voil ce quil en est du pre idalis par lhystrique.

    Pour lhystrique, cest une autre femme qui se trouve soutenir le dsir de ce pre idalis enprivant lhystrique de lobjet marqu de lidentification une jouissance qui est celle dumatre, dont lhystrique se trouve exclue. Elle veut sen exclure (privation) parce que laVrit de cette jouissance, Vrit du matre, doit dmontrer cette castration du matre.

    Lacan laisse entendre ici que le savoir ne peut tre introduit dans lhumanit par le matrequ la condition que lui-mme ne se fasse pas dominer par cette jouissance phallique, maisquau contraire, il lexclue de telle sorte que le forage du plus-de-jouir sopre du ct delesclave : cest l la figure du pre symbolique comme pre mort.

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    Lhystrique, ici, incarne le synopsis de la Relation dobjet dans le reproche-frustrationquelle adresse sa mre, dans la castration quelle fait stigmate du pre idalis, dans la

    privation, assomption par le sujet de la jouissance dtre prive.

    Sur ce point, Lacan se dmarque de Freud qui na pas pris au srieux ce que ces hystriqueslui disaient, et qui a invent le mythe dOedipe pour jouer le rle du savoir prtention devrit.

    Il semble, daprs Lacan, que ce que Freud voulait prserver, ctait lide dun pre qui,dans cette opration oedipienne, dfendrait ce quil y a de plus substantiel dans la religion, savoir, lidentification, la premire, un pre tout amour.

    Ide qui aboutit au meurtre du pre originel do procde lordre des fils entre eux, paramour pour ce pre mort.

    Cette opration, nous dit Lacan, vise dissimuler ceci : cest que ds lors quil entre dansle champ du discoursviii[viii] du matre, o nous sommes en train de nous orienter, le pre dslorigine est castr. (p. 115 )

    Nul besoin dun mythe supplmentaire dont Freud donnerait la forme idalise.

    Comment alors remettre ce savoir celui dOedipe comment le remettre en question ausite de la vrit ?

    Tel est ce que le discours analytique doit introduire et qui permet Lacan de poursuivre.

    On mesure combien cette opration rotatoire complmente la seule dfinition dusignifiant (marque dune trace efface pour tromper lAutre) en lincluant dans unedynamique discursive qui doit son moteur la jouissance a nouvellement introduite auregard du Sujet, dans la structure. ce quoi se dvoue lhystrique.

    2. Le premier moteur

    Ainsi, quelque chose circule dans la topologie dune faon, cette fois, qui ne sappuie plussur le besoin initial comme dans le graphe. La demande comme discours est amorce, telleune pompe eau, par le diktat premier (S1) du matre qui instaure la loi dun

    commandement qui va corrompre de son exigence chaque lettre venant dominance (haut gauche) dans chacun des discours.

    Lide se prcise de plus en plus, dune topologieix[ix] en mouvement non seulement danslarticulation des discours entre eux, mais aussi dans la vise de Lacan : construire un mobiletopologique qui dans lAutre (espace) dploierait les circuits de linaccessibilit subjective.

    Avant de reprendre cette hypothse finale, un long chemin cependant reste faire.

    Nous en sommes considrer pour lheure que les quatre discours entre eux se trouvent

    organiss, commencerpar le discours du matre autour de ceci, que la Vrit du discours

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    du matre est masque. Cette place, cest la place de la vrit.

    Ceci implique que au-del de petites lettres qui tournent, il y a des places. Les places, elles,sont fixes, et ce sont elles qui dterminent lordre et le commandement qui fait quundiscours se trouve diffrent dun autre. Ainsi, le discours de lhystrique va rendre comptedu discours du matre par ceci que mettant la non-univocit du sujet ( ) en position matre(S1), elle dmontre en quelque sorte la Vrit du discours du matre qui se trouvait cache,division qui a dj t labore sous la forme de ou je ne pense pas ou je ne suis pas.(SminaireDun Autre lautre)

    Cette Vrit pourtant quon ne peut que mi-dire raison pour laquelle elle se trouve sous labarre ne sgale pas ce Sujet dont on ne peut que constater la division, (et il ny a pasrecouvrement de limpossibilit de dire la Vrit ce fait de la division du Sujet.)

    Que ces discours sarticulent entre eux, on peut encore en trouver la preuve dans ceci queprcdemment, le discours du matre pouvait maintenir sa publication dans une ignorance lgard de la socit, alors que la venue du discours universitaire qui met en positiondominante ce qui, pour le matre, tait le savoir de lesclave, maintenant instaure unimpratif quil a hrit de la fonction matre en quelque sorte : limpratif de se dire, de se

    publier.

    Dans ce discours universitaire, celui qui est au travail en haut droite, le petit a, cestltudiant qui produit du Sujet, appelons-le sujet de la science, ce quvidemment la sciencene peut supporter, par dfinition.

    Dans ce discours, cest limpratif catgorique continue savoir , spar de la personne

    qui le prononce, qui se maintient dans le mi-dire : vrai dans les sciences humaines mais aussidans linclusion inluctable de lexprimentateur et de lexpriment, si classique desmmes sciences humaines o lobjet dtude est aussi le sujet qui tudie.

    Dans le discours de lanalyse, cest lobjet a qui vient en place decommandement. Cause dudsir pour le sujet, le psychanalyste soffre comme point de mire cette opration insensequi sengage sur la trace du dsir de savoir. Ce que lanalyse rvle de la fonction dudiscours du matre qui lui est essentiellement masque, cest dabord son rapport au plus-de-jouir et ensuite, le rapport sa Vrit (division du Sujet) et ceci se trouve prcismenttre la dfinition de la relation de petit a avec la division du sujet qui est la formule dufantasme, a.

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    Dans son dpart fondamental, le discours du matre exclut le fantasme. (p. 124)

    * = relation exclue

    Ce qui est interrog dans le discours de lanalyse et qui en fait le fondement, cest le savoirmis en position de Vrit dans son rapport la place dominante (a), les deux se trouvantrattachs.

    Ainsi, ce savoir en position de Vrit, ctait le sminaire des Nom-du-Pre, o devait setrouver justifie lmergence de la structure (structurante) du fantasme !

    Lacan ne veut plus en parler et, de toute manire, il naurait jamais pu se dire que sous laforme dun mi-dire. Cette place du savoir en tant que vrit, cest aussi la place qui taitoccupe par le mythe, cest cette place que le discours du matre a dbusqu (dans lediscours du capitaliste) en sassociant la science. Cest que dans le mythe, la vrit sesupporte dun mi-dire. Le mythe le dmontre effectivement en indiquant comment desrelations contradictoires peuvent se trouver identiques ; (ceci ne va pas dans le sens dune

    confusion, mais dans le sens dune indication que ce quil y a de contradictoire dans cesaffirmations, et tient au fait quil faut les faire tourner lune autour de lautre. Ainsi en est-il,par exemple, du Yin et du Yang).

    Donc, le mythe vient l o en (S2) se trouve attendu par le patient dans le discoursanalytique, quun savoir se manifeste, cest--dire, savoir de contenu manifeste ; alors que lecontenu latent est attendu de la part de lanalyste sous la forme dune interprtation. Lemythe, en ce sens, est un contenu manifeste bien que cela ne le dfinisse pas entirement.

    Dans le mythe dOedipe, Freud a mis en vidence deux choses en ralit diffrentes : lemythe hors-tragique, plus le meurtre du pre de la horde primitive. Deux choses qui se

    trouvent tre assez contradictoires puisque dun ct, cest davoir tu le pre quOedipepouse sa mre, alors que cest davoir tu le pre que les frres stablissent une loi. Pourcomprendre ces mythes : Oedipe, Mose, Totem et Tabou il faut, nous dit Lacan, aborder larfrence freudienne en faisant intervenir outre le meurtre et la jouissance, la dimension dela Vrit afin de voir si cette histoire du complexe dOedipe ntait pas tout simplement unrve de Freud.

    Reste donc le problme de la mise en mouvement de cette rotation si lOedipe ne peutsuffire comme mythe freudien en rendre compte.

    3. La mort du Pre: signifiant port au ventre de la jouissance

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    La mort du pre ne libre pas le Sujet de la loi, mais au contraire, lenchane ! Dieu estmort , point athistique de la psychanalyse, qui dtruit la religion, doit donc recevoir unautre sens que celui de librer de la loi, et cet autre sens est que cest partir de la mort du

    pre que sdifie linterdiction de la jouissance. Encore faut-il bien entendre quil sagit bienplus du meurtre que de la mort de ce pre.

    Reprenons donc le mythe de lOedipe freudien pour bien faire remarquer tout dabord cequOedipe opre au dpart de la tragdie, cest la prise en compte de lnigme de la sphinx,cest--dire la prise en compte de la Vrit pour teindre en quelque sorte le mi-dire danslaquelle elle se tenait sous la forme dune nigme ; seulement cela ne va pas sans que cetteVrit ne fasse retour sous la forme de la peste reproduisant nouveau cette question qui ne

    pourra trouver sa rsolution que par rapport au prix pay dune castration ou, plusexactement, dans la rduction dOedipe : tre la castration elle-mme. A savoir ce quireste quand disparat de lui, sous la forme de ses yeux, un de ses supports lus de lobjet a.

    (p. 146)

    Pas de matre sans que ne se paie le prix dune castration, Vrit cependant non-sue du sujetqui lprouve.

    Lacan commente au passage comment celui qui prend le pouvoir, qui devient le matre, nepeut ltre que du fait dtre chtr, (aussi bien dans des prises de pouvoir o tel Oedipe ilsagit deffacer la question de la vrit que dans les prises de pouvoir par succession).(Rduction un ordinal ; ex. Louis III).

    Si la castration est ce qui frappe le fils, nest-ce pas aussi ce qui le fait accder par la voie

    juste ce quil en est de la fonction du pre ? Cela sindique dans notre exprience. Et nest-ce pas dindiquer que cest de pre en fils que la castration se transmet ? (p. 141)

    La castration ici nmerge que de linterrogation de la Vrit.

    Lacan pense que la mort du pre ou le souhait de mort son gard nest rien dautre que levoile de cette castration. Ainsi, le souhait de mort de lenfant que lon attribue lide quilse ferait de la toute-puissance au-del de la mort, relve du mme voilage. Prserverlimmortalit du Pre y participe galement.

    Pour le montrer, Lacan reprend le rve du il ne savait pas quil tait mort , rve qui

    distingue lnonciation et lnonc quil a travaill dans le sminaire surLes formations delinconscient. Le cur de ce rve sarticule maintenant par Lacan comme la ncessit quequelque chose dirrductible ne se sache pas, autrement dit, que quelque chose ne sache pasque je suis mort.

    Je suis mort trs exactement en tant que je suis vou la mort mais au nom de quelquechose qui ne le sait pas, moi non plus, je ne veux pas le savoir. (p. 143)

    Je ne veux pas savoir ce qui de jouissance mest retir par la mort. (Soit, je me meurtri moi-mme comme matre).

    Cest ce non-savoir de la mort qui aurait pouss la logique prendre appui dans le

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    syllogisme tout homme est mortel ! .

    Il y aurait quivalence ici entre le pre mort et la jouissance, cest lui qui, en quelque sorte,la garderait. Le mythe du pre mort nest rien dautre que cette quivalence. Ce pre mort,ce meurtre originel est le lieu qui signifie le moment do est n linterdit de la jouissance,do elle a procd ; il se prsente sous le signe de limpossible mme, ce que Lacan atoujours essayer de dfinir pour tre la catgorie du Rel.

    Bute logique de ce qui, du Symbolique, snonce comme impossible, cest de l que leRel surgit. (p. 143)

    Ce mythe sinscrit maintenant dans une nouvelle discursivit, celle que les quatre discoursisolent.

    Le discours du matre nous montre la jouissance comme venant lAutre, cest lui qui en ales moyens. Ce qui est langage ne lobtient qu insister jusqu produire la perte do leplus-de-jouir prend corps. (p. 144)

    Cest pourquoi, dans legraphe, Lacan avait initialement montr comment la demande et sarptition engendrent une perte par le fait quon ny rpond pas, do ce plus-de-jouir

    prendrait corps. Elle peut soriginer dans une impuissance originelle ou dans le fait que,prcisment, personne ne rpond. S( ).

    Lepre relvient occuper dans la castration la place impossible de lagent de lopration auniveau du seul langage.

    Cest la position du pre rel telle que Freud larticule, savoir comme un impossible, quifait que le pre est ncessairement imagin comme privateur. Ce nest pas vous, ni lui, nimoi, qui imaginons, cela tient la position mme. (p. 149)

    La castration, cest lopration relle introduite de par lincidence du signifiant quel quilsoit, dans le rapport du sexe. Et il va de soi quelle dtermine le pre comme tant ce Rel

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    impossible que nous avons dit. (p. 149)

    Le dsir est issu de cette opration-l; cest elle qui le cause et ce qui le domine, ce dsir,cest le fantasme ou la loi du fantasme. Le vrai ressort de toute cette affaire du meurtre du

    pre est celui-ci, la jouissance : spare le signifiant matre, en tant quon voudraitlattribuer au pre, du savoirx[x] en tant que vrit. (p. 151)

    Cest dailleurs ce que le discours analytique dmontre : impossibilit de relier S1 et S2.

    Et voil qui permet darticuler ce quil en est vridiquement de la castration : cest que,mme pour lenfant, quoiquon pense, le pre est celui qui ne sait rien de la vrit. (p. 151)

    Le champ de la jouissance ne nous serait donc apprhendable dans la topologie lacanienneque sous la forme de ce signifiant de la mort du Pre port au ventre de la jouissance, formefreudienne dun mythe qui a pour fonction de sparer lorigine le Savoir et la Vrit.

    Il faut imaginer cet acte ce meurtre parce quun signifiantxi[xi] seul ne semble pas

    mme de donner corps la formule du rapport sexuel.

    Linguistique, ethnologie sont bien des tentatives dinterroger ce signifiant port au corps de

    lAutre, mais faute davoir pu en rapporter le lien troit avec la perte, elles se sparent l dela psychanalyse. Lobjet a est ce qui permet de les rintroduire toutes deux comme discours,cest--dire incluses dans une topologie de la jouissance et de la perte.

    Ainsi, lisant les trois premires questions de la Radiophonie (Scilicet 2/3), Lacan peutavancer que : La mtonymie oprant dun mtabolisme de la jouissance dont le potentielest rgl par la coupure du sujet, cote comme valeur ce qui sen transfre. (p.70)

    Cest par la coupure interprtative que se rvle la topologie moebienne par quoi lamtonymie mtabolise la jouissance.

    Ces quelques lignes nous permettent, encore quavec beaucoup dobscurits, de mesurer lelien de la jouissance avec la topologie des surfaces, mme aborde par leur versant logique :

    La mtonymie, ce nest pas du sens davant le Sujet quelle joue, (soit de la barrire dunon-sens), cest de la jouissance o le Sujet se produit comme coupure: qui lui fait donctoffe, mais le rduire pour a une surface lie au corps, dj le fait du signifiant. (Scilicet, p. 70)

    La surface, cest ce qui rsulte dune extraction du champ de la jouissance pour laconstitution du Sujet lacanien !

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    D. Conclusion : Remarque critique sur lensemble du sminaire

    Il semble bien que dans lanalyse de cette fonction de la jouissance entame avec lesminaire sur lidentification, Lacan ait prouv la ncessit de crer quatre discours quisorganisent entre eux, qui tournent entre eux qui, dune certaine faon, sont dans lastructure, ce qui organise la jouissance, qui lorganisent les uns par rapport aux autres.

    Bien plus, on pourrait mme penser que les quatre discours, dans leur articulation les uns parrapport aux autres, reprsentent une premire orientation dans le discours lacanien : lediscours du matre, clair du discours de lhystrique, produirait en quelque sorte lediscours universitaire ou discours de la science, lequel ne trouverait sa raison que dtreexpliqu par le discours analytique. La question se pose de savoir si dans la topologie dessurfaces, topologie de lvidement, cette circulation qui est oriente du fait de lobjet a,

    puisque cest ainsi que Lacan le prsente, cette circulation est la mme chose que ce que

    nous pourrions appeler lvidement de la bande. Quelque chose se mettrait sorienter sousforme dun videment du fait de lobjet a.

    On se rappellera utilement le tableau quadrangulaire du sminaire dun Autre lautre o manque penser et perte dtre se conjuguaient jusqu isoler leurs intersectionsrespectives. On peut penser que lvidement ralise topologiquement cette double oprationdcornage que la vie humaine nomme aussi affect, le seul que Lacan reconnaissexii[xii] : le produit de la prise de ltre parlant dans un discours en tant que ce discours le dterminecomme objet. (p. 176)

    Cette dtermination de ltre parlant sous la forme dun objet, cest--dire sous la forme

    dun plus-de-jouir, cest ce queffectivement Lacan va appeler ltre parlant-qui-se-fait-petit-a.

    Cet objet est cause du dsir car, cest comme manque--tre quil se manifeste. Cest laraison pour laquelle aussi lanalyste se pose cette place de la cause du dsir, car cest de lque de ltre lhomme est devenu, tant sous leffet du langage.

    Sous leffet du langage : cest ce que Lacan dsigne comme tant le discours du matre doil sensuit que lopration discursive inaugure produise son corrlat : le manque penser(S2) dans lurgence de la constitution dun Savoir.

    Cest pourquoi ici, le matre nest pas celui qui risque comme chez Hegel. Lacan proposeune autre dimension du matre. Le matre, cest celui quijoue du cristal de la langue, cest--dire qui fait glisser le matre en mtre, tre soi-mme, cest l que surgit le signifiant-matre. Le discours du matre est dj du signifiant-existence sous la forme du savoir-fairemythique (!) tiss dune manire telle que dj quand Descartes, dans le cogito, va sous laforme du doute la mettre en question, cest ce savoir immisc du matre trafiqu qui serarepouss.

    Ce que Lacan vise ici, cest ni plus ni moins la destruction du discours mythique origine partir des maldictions de Yahvxiii[xiii] et de sa froce ignorance lgard du discours de lasexualit. Trs prcisment ce que le discours du matre et sa suite ont dgag ce propos,cest quil ny a pas de rapport sexuel sinon voir lhomme dsirer la femme comme objet a

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    et la femme dsirer lhomme, trouver sa jouissance ce quil soit tout puissant, ce quesarticulant comme un matre, il soit comme homme en dfaut.

    De cette introduction du discours du matre, rsulte leffet qui inscrit ltre humain commetre parlant, ceci prs que dans ce lieu qui nest pas savoir mythique, il y a une non-diffrenciation de la fonction sexuelle. Lacan laisse entendre que cest en quelque sortelintroduction du discours du matre qui induit que le non-rapport sexuel caractrise lediscours humain. Le mle en tant qutre parlant : disparat, svanouit de leffet mme dudiscours du matre. (p. 179)

    Cest ici que Lacan situe la castration comme inscription de cet vanouissement du mle quiest dfinir comme privation de la femme ! (l o elle ne peut trouver quun mle endfaut) On notera que cette introduction du discours du matre par Lacan cest, en quelquesorte, la carte force que doit jouer l tre humain lorsquil devient parlant pour entrer

    dans cette systmatisation des savoirs et dans cette occurrence de la jouissance dont il nepourra sextraire que sous la forme de ce rapport particulier petit a.

    Il sagit l dune voie bien particulire du monde judo-chrtien et qui laisse dj ouverte laquestion de savoir ce quil en est dun discours qui ne serait pas inaugur par une tellerelation au matre, voire dun autre discours qui y ferait suite et qui inaugurerait du neuf.Cette dsexualisation sublimante est reprable au moyen dune certaine oprationmathmatiquexiv[xiv] bien approprie dterminer ce quil en est du Sujet, voire de ce quilen est devenu de lhomme et de la femme dans le discours. Ainsi, on en viendrait penserquune srie (soit ce qui a men dgager ce quon appelle, par exemple, la moyenne

    proportionnelle), on en arrive penser quune srie est ce qui au mieux peut reprsenter

    linscription signifiante pour un Sujet. Cette inscription sgale la formulation je suisun do il rsulte pour Lacan un affect gal petit a qui est la marque du signifiant dans lediscours.

    Le Un affecte le sujet et quelque chose dans cette barre qui est le fait de la rptition de ceun, sgale lobjet a. Autrement dit, lobjet a comme manque--tre vient sgaler cettefonction Un et se fait cause du dsir. (Cf.Dun Autre lautre, Sminaire XVI)

    Ltre ne saffirme dabord que de la marque du Un et tout le reste ensuite est rve,notamment la marque du Un en tant quil engloberait, quil pourrait runir quoique ce soit, ilne peut rien runir du tout, si ce nest prcisment la confrontation, ladjonction de la pensede la cause la premire rptition du Un. (p. 183)

    Cest pourquoi, Lacan peut se permettre davancer quand mme cette hypothse que ce quivient peupler ce monde de la science, directement issu de lincidence signifiante, se dploiedans une topologie organise par les objets a (que les cosmonautes, comme tout un chacun,

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    nous ont montr exister, par exemple, ce petit a de la voix humaine).

    Dans cette althosphre, qui est le lieu topologique o la science fait se dployer ses objets,on rencontre des gadgets lesquels sont nomms, par Lacan, du terme de lathouses et quisont le versant masculin de lincidence signifiante sur le Sujet !

    Si lhomme avait moins pratiqu le truchement de Dieu pour croire quil sunit avec lafemme, il y a peut-tre longtemps quon aurait trouv ce mot de lathouse. (p. 189)

    Lennui, cest que pour tre dans la position de la lathouse, il faut vraiment avoir cernque cest impossible. Cest pour cette raison quon aime tellement mieux mettre laccent surlimpuissance, qui existe aussi, mais qui est, je vous le montrerai, une autre place quelimpossibilit stricte. (p. 190)

    (Impuissance et impossibilit qui occupaient jusquici le champ logique dont la raison estlobjet a, comme raison de la srie signifiante btie partir du Un comme trait unaire !)

    Ce que la circulation intradiscursive nous permet de vrifier.

    Impossibilit et impuissance se conjuguent pour masquer lirruption de a dans les quatrediscours. Pour le montrer, partir de Freud dj, Lacan tente de recouvrir les trois termes gouverner, duquer, analyser davec ce qui se distingue comme constituant le radical desquatre discours dvelopps cette anne-l. Le radical de ces discours qui est quils sont

    prcisment sans parole, laquelle ne vient sy loger quensuite.

    Lacan insiste en premier sur la ncessit de distinguer la fonction de la parole de celle dediscours car, la parole peut trs bien fonctionner dans le discours comme un des lmentsqui circulent, par exemple comme petit a ou comme (S1).

    Deuximement, ct de cette place qui diffrencie le discours et la parole, il y a eulintroduction du discours du matre avec Hegel qui, dune certaine faon, a pingl lesignifiant matre (S1) en lidentifiant la mort. Cette opration est une opration qui tente dedire la vrit. Les oprations : gouverner, duquer, analyser qui sont dites impossibles, etqui correspondent trois des quatre discours, se complteraient du discours de lhystrique faire dsirer . Quatrime forme dimpossible!

    Lamour de la vrit souvent voqu pour tayer lacte analytique masque le plus souventlimpossibilit propre de chacun de ces discours, car damour ici, il ny a que passion duRel comme rptition de la pulsion de mort.

    Il en rsulte ce circuit infini dans les labyrinthes de la Vrit qui ne peut jamais tre abordque sous une figure discursive. En ce sens, lamour de la Vrit serait une figure qui nousrecache ce qui, dans le symptme, savre tre limpossibilit relle. Purger le Rel de laVrit, voil ce quon pourrait esprer et que lanalyse nous permet dentrevoir commeimpossible, cest--dire que la Vrit toujours nous empchera de saisir le Rel tout nu ;(cette Vrit, noublions pas que Lacan la situe comme petite sur de la jouissancelaquelle ne se trouve pas dans les places, ni dans les lettres qui schangent dans les quatre

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    discours).

    Limpossible pourtant scrit dans les quatre ttrapodes lacaniens. En effet, dans ces quatrediscours, la premire ligne comporte toujours une relation dimpossibilit. Cette relationlogique dimpossibilit se double dune relation quon voudrait voir scrire la deuximeligne de chacun de ces discours. Or, l prcisment, quelque chose obture, quelque choseempche que la place donne au terme de Vrit nous donne la fin de cette impossibilit. Ilen rsulte par exemple, que si les signifiants-matres viennent la place de lagent, la

    production, elle, na aucun rapport avec la Vrit.

    Dune certaine faon, limpossibilit se trouve en quelque sorte protge dans lanalyse quenous pourrions en faire, parlimpuissance rejoindre sa vrit !

    Ainsi, en est-il du discours du matre. Le plus-de-jouir qui ne peut retrouver son lien avec laVrit sauf passer par le discours de lhystrique, a t la source de tout un affolement

    philosophique qui a donn naissance lthique.

    Cette thique quest-ce dautre sinon la venue au cur du monde du Souverain Bien commetentative de justifier, de rendre logique, de faire lien entre cette place de la production dansle discours du matre o le plus-de-jouir vient sinscrire et le lieu de la Vrit o il se tapitcomme Sujet ?

    Ainsi, en est-il pour lhystrique qui ne peut conjoindre le savoir sa Vrit, puisquelle nepeut tre quobjet a (rejet), ce qui littralement rend les hommes fous delle; de mme dansle discours analytique o ce que ce discours produit nest quun signifiant-matre qui ne peutcomme tel avouer sa Vrit de savoir, (ce que pourtant Lacan cherchait en construisant saPasse).

    Nous sommes tout fait impuissants le rapporter ce qui est en jeu dans la position delanalyste, savoir, cette sduction de Vrit quil prsente, en ceci quil en saurait un bout

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    sur ce quen principe il reprsente. (p. 205)

    Aussi bien lexclusion de la jouissance de toutes ces structures pousse Lacan sinterrogersur le rapport quelles entretiendraient avec ce qui dbouche du discours, ce qui sen exclu etqui est lacte, (par exemple lacte rvolutionnaire). Questionner la jouissance devient donc

    peut-tre la porte de sortie de ce qui, dans les discours, savre tourner et se rpter sans fin.

    Or, cette jouissance, nous nen savons quelque chose que par lentre en jeu du signifiant,sans quoi, nous nen saurions rien, nous contentant (telle lhutre ou le castor ou la plante) de

    jouir de notre corps. Autrement dit, cette jouissance est corrlative du trait unaire, de lamarque pour la mort.

    Cest partir du clivage de la sparation de la jouissance et du corps dsormais mortifi,cest partir du moment o il y a jeu dinscription, marque du trait unaire que la question se

    pose. (p. 206)

    Le moment est donc venu dgaler lvidement par petit a une circulation ttradrique

    logique dont une relation serait exclue, symbolisant limpuissance de la production

    rejoindre sa vrit dans lconomie discursive.

    dans lexemple du discours universitaire ici choisi, les relations dimpossibilit () et debarre () lient les termes entre eux sauf entre (S1) (Vrit) et ( ) (production).

    Plus cest du ct de la Vrit que sattache votre qute, plus vous soutenez le pouvoir desimpossiblesxv[xv] qui sont ceux que je vous ai respectivement numrs la dernire fois gouverner, duquer, analyser. (p. 217)

    Il faut bien avouer que nous navons pas encore compltement russi dmontrer comment,

    dans cette topologie des surfaces inaugure par le sminaire sur lidentification, lvidementxvi[xvi] est un des noms de lopration logicienne en tant que deux relations (impossibilit etimpuissance, redoublant le manque penser et la perte dtre) la raliseraient dans ce champlogique danalyse du Rel. Nous pensons que la rudimentarit de nos connaissances logiqueset mathmatiques en est la raison.

    Ces petits quadripodes sont une faon dinterroger au sens mathmatique du terme ce Relsous labord dune fonction.

    Quest-ce quune fonction ?

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    Cest une criture de deux ordres de relations, mais cest une criture.

    Le fait de lcriture humaine sera maintenant loccasion pour Lacan davancer dun pas endirection dune ddramatisation de la psychanalyse pour montrer, par exemple, que le traitunaire, pour sinstaller comme signifiant-matre, na pas besoin de la grande comdie de lalutte mort oedipienne.

    Il suffit quil sinstalle comme trait. Il nest pas impensable non plus que le surgissement dusignifiant-matre soit li une honte certaine, mais que sa caractristique majeure soit quilest lisible. Cette lisibilit, cest ce que prcdemment, on a appel mtalangage. Lenvers dudiscours analytique devient le discours du matre en tant que ce dernier essaie de nouer lesignifiant-matre qui surgit, un nom (comme dans une thse universitaire !)

    Il ne peut, comme envers, se rduire de ce fait lui seul.

    Quel est alors ce signifiant-matre en position de Vrit dans une thse comme celle quinous permet de poser cette question ? Cest ce que la place de production dans le discours

    analytique permettrait dinaugurer dans notre socit.

    Encore faut-il parvenir linscrire !

    Comment faire passer S1 (le nom) une position de Vrit l o se trouve dans lediscours du matre, cest ce que le discours qui en est lenvers, soit le discours analytique,nous montrerait, l o S1 est la place de la production (en bas droite).

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    * Publi.

    i[i] Lacan voque la traduction dAnita Lemaire : lICS condition du langage , traduction enlangue universitaire de : le langage est la condition de lICS !

    ii[ii] Bien que non centre par la logique mais la topologie.

    iii[iii] Noublions pas que le pas nouveau que Lacan nous invitait faire dans cette analyse de lajouissance relevait dune topologie des surfaces formalise par une certaine logique.

    iv[iv] Ce qui est une position exactement inverse de celle de la psychose o comme Freud la dfiniavec lincroyance, lUnglauben, on peut dire quon a affaire un ne rien vouloir savoir du coin oil sagit de la Vrit.

    v[v] Problme donc pour cette thse que cette extraction dun savoir hors la vrit de sa languematernelle.

    vi[vi] Justification de notre hypothse que Lacan a ddoubl le lieu de lAutre dans cette topologiedes surfaces

    vii[vii] Entropie : rcupration de lnergie perdue par lintroduction de (S1), par la mise au savoir.

    viii[viii] Ainsi en est-il de la priode de latence o le dsir infantile tel le dsir du matre se doit,de structure, de mettre les pouces pour entrer dans la civilisation sexue humaine.

    ix[ix] Ide qui nous fut mise en cervelle par Fr. Praldi Montral (mai 1991), la suite de laprsentation esquisse de notre thse.

    x[x] Voici le retour de lignorance fondatrice de la ralit du livre I, caractristique structurale de lafonction du Pre rel !

    xi[xi] Ce meurtre du Pre port au ventre de lAutre est-il donc diffrent dun S1 ?

    xii[xii] Mais il accepte aussi langoisse.

    xiii[xiii] Par o Yahv est un prcurseur de la science !

    xiv[xiv] Cette rptition du Un institue notre dette au langage : quelque chose est payer, cest l la

    forme du Mehrlust! Dune part, la science fait surgir de nouvelles choses dans le monde, mais enplus, questionne le fait de savoir ce que veut dire manipuler le nombre au lieu de manipulerlImaginaire. Cette manipulation du nombre comme tel est la marque de ce que la science a produitsur notre monde de discours, savoir lartifice de remettre Dieu la garantie de la Vrit et, partirde l, duser de cette Vrit de manire logique, de manire formalise. Cette formalisation sedistingue radicalement de lunivers dans lequel la science a surgi, univers mythique tout fond sur lesdeux principes mle et femelle. Il en rsulte que ce qui fait mle est devenu laffect qui treint lemle du fait du discours et qui a un effet fminisant appel petit a. Inversement, la femelle sedterminera partir du vide.

    xv[xv] Les impossibles sont les discours valus partir de leur dominante vers la place de lAutre.

    xvi[xvi] A ceci prs que la rotation des lettres aux diffrentes places est bien lincarnation de cetvidement dans la structure.