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L’atelier vitrail

Dossier pédagogique

Qu’est ce que le vitrail ? Le vitrail est une composition décorative formée de pièces de verre blanches ou colorées enchâssées dans des cadres de plomb Les vitraux peuvent être unis ou décorés de motifs (géométrique, fleurs, personnages…) Le vitrail est ensuite installé devant une fenêtre ; la lumière joue un rôle très important puisqu’elle va accentuer / révéler les couleurs. Comment appelle t-on l’artisan qui fabrique le vitrail ? le verrier ou le vitrailliste Histoire du vitrail L’origine du verre : Le verre blanc est connu dès 4000 avant J C en Egypte et ne Orient. Les Romains l’utilisent pour fermer les ouvertures de leurs maisons. La technique de fabrication du verre, dont est dérivée celle du vitrail, est connue depuis l'Antiquité. Il s'agit de mélanger des cendres et du sable. La fusion des deux éléments, à une température très élevée (entre 1 200 et 1 500 °C) produit une pâte, dans laquelle on introduit de la poudre de métal pour la colorer. Plusieurs techniques se succèdent pour fabriquer la feuille de verre, étape première de la fabrication de vitraux. Le Moyen Age : âge d’or du vitrail Le vitrail coloré et décoré apparaît au tout début du Moyen Age (VIIIe au Xe siècle), mais l’art du vitrail se développe surtout à partir du XIIe siècle. Les vitraux des églises romanes utilisent beaucoup le verre blanc. Les ouvertures des églises étant souvent toutes petites, les vitraux sont clairs pour être plus lumineux. L’architecture gothique et l’émergence de l’art du vitrail. A partir du XIIIe siècle avec l’architecture gothique, les ouvertures deviennent de plus en plus grandes. Les murs sont percés d’immenses fenêtres décorées de sculptures autour desquelles sont apposés des vitraux. Les églises étant plus lumineuses, les couleurs des vitraux peuvent donc se foncer et la palette du verrier se diversifier :

- Le bleu est plus vif - Le bleu-rouge domine dans les fonds

Esthétique : beau Imperméable : qui résiste à l’eau Malléable : mou, qui peut être modelé (comme la pâte à modeler) Mouvement artistique : dans un mouvement artistique on regroupe plusieurs artistes peintres par exemples qui peignent de la même façon, avec la même concession de la peinture. Sorte d’école dans laquelle il y a souvent un maître / chef de file, et des élèves qui peignent en appliquant les principes du maître. Ex : les artistes du mouvement fauvisme peignent tous en privilégiant la couleur. Moyen Age : période de l’histoire entre le Ve et le XVe siècle Orient : correspond au point cardinal est, et s'oppose à l'occident (l'ouest). désigne les pays situés à l'Est de l'Europe Palette : la palette est un outil de peinture, servant à mélanger les couleurs. On parle aussi de palette pour désigner l’ensemble des couleurs utilisées par un peintre. Perspective : technique utilisée en peinture pour représenter les objets en trois dimensions. Plomb : type de métal Renaissance : mouvement artistique, littéraire et scientifique des XVe et XVIe siècle. Née en Italie puis propagée à travers l’Europe, cette nouvelle culture marque la fin du Moyen Age. Roman : Style architectural utilisé pour les constructions religieuses des XIe et XIIe siècles. Caractéristiques : murs épais intérieurs assez peu éclairés voûte en berceau arcs en plein cintre. Rosace : figure symétrique, formée de courbes inscrites dans un cercle. Une rosace à plus ou moins la forme d'une rose ou d'une étoile stylisée, et est utilisée comme motif de décoration. Saint : personne qui a mené une vie exemplaire et qui a été canonisé (reconnu comme saint par l’Eglise). Verrier / vitrailliste : nom de l’artisan fabricant des vitraux

La symbolique des couleurs

couleur vertus vices Image / idée associée

Blanc pureté, justice, espérance, étérnité

mort, désespoir, ambiguïté

Jaune richesse, noblesse, foi avarice, trahison, paresse, envie

soleil, or

Rouge force, courage, amour, passion, luxe, richesse

orgueil, cruauté, colère, violence

guerre, sang, enfer vitesse, action

chaleur Bleu loyauté, justice, sagesse,

divinité, fidélité calme, sérénité,

l’air, froid, eau Vert jeunesse, fertilité, désordre, folie, infidèle,

avarice nature, sauvage,

le végétal Noir pénitence, pauvreté,

humilité deuil, désespoir, mort

Vocabulaire :

Antiquité : période historique après la Préhistoire et avant le Moyen Age. Pour une civilisation, l'Antiquité commence avec le développement ou l'adoption de l'écriture. Le passage à l’Antiquité se produit donc à différentes périodes selon les peuples. Art nouveau : mouvement artistique de la fin du XIXe et du début du XXe siècle qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes et de la nature. Très décoratif, les créations art nouveau (peinture, vitrail, architectures, meubles…) s’inspirent beaucoup des végétaux (arbres, fleurs), des insectes, des animaux… Camaïeu : Peinture dans laquelle n'est employée qu'une seule couleur dans différents tons, plus sombres à plus claires. Chrétien : personne croyant en la parole du Christ. Livre de cette religion : la Bible. Emaux Peinture qui à la cuisson fond et se transforme en verre, donnant une couleur translucide (qui laisse passer la lumière) et brillante. Généralement appliqués sur les faces extérieures des vitraux, ils apportent une couleur supplémentaire à celle du verre. Il existe un large choix de couleurs Gothique : style architectural utilisé pour les constructions religieuses des XIIIe et XIVe siècles. Caractéristiques : églises plus hautes et plus fines très éclairées magnifiquement décorées (sculpture, vitraux).

- Les couleurs se nuancent : vert olive, vert émeraude, rouge carmin, rouge vermillon..

- Le jaune est moins employé

Les premières rosaces apparaissent sur les façades (vitraux de forme arrondies) Dès le XVe siècle la gamme de couleurs s’enrichit encore :

- Le violet - la sanguine (sorte de brun-rouge) - Le camaïeu très utilisé.

La Renaissance : la reconnaissance d’un art Avec la Renaissance le vitrail est désormais un art reconnu Nouveauté : les auteurs signent leurs oeuvres. Avant, les vitraux étaient anonymes, c’est à dire non signé par l’artisan qui les réalisait. La perspective fait son apparition dans le vitrail. On utilise beaucoup le « damassé » :décor régulier et répétitif d’inspiration orientale Les scènes sont de plus en plus travaillées et réalistes. Les formes gagnent en précision, les couleurs sont plus variées et nuancées. L'apparition des émaux étoffe encore la palette des couleurs et annonce le déclin de l'art du vitrail. Ils permettent désormais de mélanger les couleurs entre elles sur un même verre (avant il fallait les séparer par des plombs). Mais leur emploi exagéré retire aux vitraux leur transparence, et les fait passer de mode. Déclin, oubli puis renouveau au début du XXe siècle Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le vitrail n’a plus la côte. Le vitrail de couleur est même complètement oublié. Il faut attendre le mouvement « Art nouveau » pour que le vitrail redevienne à la mode et retrouve sa place dans l’architecture en tant qu’élément décoratif. On y voit souvent des fleurs et végétaux, des femmes ou des animaux.

Le symbolisme au Moyen Age : Le vitrail n’a pas toujours été considéré comme un art. A l’origine il a une fonction pratique : protéger contre les intempéries. C'est l'utilisation de verre coloré qui lui donne une fonction véritablement esthétique. Au Moyen Age les vitraux jouent un rôle important dans l’enseignement religieux des populations chrétiennes qui ne savent pas lire. On utilise ces images pour enseigner la vie de Jésus et des Saints. Il s'agit d'un art exclusivement religieux. Les vitraux des églises sont alors l'équivalent du catéchisme moderne. Les fenêtres basses, à portée de vue, racontent des moments de la vie du Christ et des Saints. Les fenêtres hautes, plus éloignées, présentent de grands personnages (la Vierge, les apôtres…). La lumière a une force symbolique. Les vitraux la transforment en lumière divine : « ils font entrer dieu dans l’église. » La technique primitive À l’origine, le verrier souffle la pâte pour former une sorte de bouteille (appelée « manchon »). Encore chaud et malléable, le manchon est fendu dans la longueur et aplati pour donner une feuille de verre. A partir du XVe siècle cette technique est peu à peu remplacée par le coulage du verre à plat, plus facile. Aujourd'hui, des dalles de verre moulé sont parfois utilisées. La technique aujourd’hui 1. La conception et la maquette Le vitrail laisse peu de place à l’improvisation! Le dessin et la couleur doivent être définis à l’avance. Voilà pourquoi on réalise avant une maquette : le vitrail tel qu’il sera une fois terminé mais de petite dimension. Cette maquette sert de modèle tout au long de la réalisation du vitrail. La maquette est ensuite agrandie aux même dimensions que le vitrail. La vitrailliste numérote les pièces du puzzle (les différents morceaux colorés ) pour s'y retrouver dans les étapes suivantes. 2. La coloration On choisit les verres suivant les couleurs indiquées sur la maquette. Pour bien en voir la couleur on les regarde à travers la lumière.

3. Le calibrage Grâce à ce dessin, on obtient des calibres en papier qui vont permettre de couper les verres aux bonnes dimensions. 4. La coupe La coupe des pièces est très précise car chaque défaut peut modifier le résultat (dans les mesures ou le motif). Au Moyen Âge, on porte un fer chaud sur la feuille de verre pour dessiner les contours de la pièce désirée. En l’aspergeant ensuite d’eau froide, le verre éclate en suivant le tracé, grâce au choc thermique. À partir du XVe siècle, le diamant remplace le fer et permet une découpe plus précise. Les calibres servent de guide pour chaque pièce et leur superposition avec les pièces doit être parfaite. 5. La colorisation Si besoin pour tracer les contours et les ombres des dessins, les artisans emploient un mélange, (de couleur noirâtre) appelé grisaille, appliquée sur le verre (sur la surface qui sera à l’intérieur du bâtiment). Une seconde cuisson du verre, autour de 600 °C, fixe ensuite la grisaille. 6. Le sertissage ou « mise en plomb » Le sertissage est l’étape qui permet d’assembler les verres et les plombs. Le « chemin de plomb » dessine le motif du vitrail. Les plombs sont placés selon le dessin, les verres sont emboîtés dans la rainure du plomb puis les plombs sont soudés pour maintenir les verres entre eux et consolider l’ensemble. 7. Le masticage Cette opération consolide le vitrail et le rend imperméable. On comble les fins espaces entre les verres et les plombs à l'aide d'un mastic liquide. Puis on nettoie avec de la sciure.