la rotonde - Édition du 8 septembre 2008

20

Upload: la-rotonde

Post on 31-Mar-2016

223 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

La Rotonde est le journal indépendant de l'Université d'Ottawa.

TRANSCRIPT

Page 1: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008
Page 2: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

ActualitésCéline BastoHouda [email protected]

le 8 septembre 2008

[email protected] • www.larotonde.ca

Céline Basto

Le recteur Allan Rock se dit prêt à aller au-delà de l’ébauche du Code de conduite personnelle présenté aux étudiants en avril dernier. « On veut faire un document qui ne soit pas basé sur le Code mais sur nos aspirations communes, c’est-à-dire quelles sont les responsabilités des quatre groupes qui constituent la communauté universitaire, les étu-diants, les professeurs, les membres du personnel et l’Administration. », explique le recteur. C’est donc offi -ciel, les discussions portant sur le Code étudiant n’auront désormais plus lieu.

D’après le recteur, il y a effective-ment un vide juridique sur le plan des droits des membres de la com-munauté qu’il espère voir comblé par la création d’un poste d’ombudsman. A-t-on prévu une disposition visant à rayer le Code de façon permanente de l’Université d’Ottawa ? « On ne travaille pas sur le Code en ce mo-ment […] étant donné la réaction des étudiants en avril dernier, il est peu probable qu’un tel Code étudiant soit proposé », soutient Rock en ne préci-sant toutefois pas si des dispositions ont été prises ou pas. Selon Federico Carvajal, représentant de la GSAÉD dans le comité qui se penche sur cet-te question, ce serait avec une Charte des Droits des étudiants que l’on pré-viendrait la mise en place d’un Code dans l’avenir.

Deuxième phase du projet

Parler de droits et de responsabili-tés des étudiants et en arriver à une Charte. Mais quel type de Charte ? Rock parle de responsabilités en précisant toutefois que le document n’est pas encore élaboré et que c’est au comité de voir les besoins de l’Université. Carvajal, qui siège sur ce comité est, de son côté, catégorique. « Nous n’avons pas besoin d’autres responsabilités, nous en avons déjà assez. Ce qui nous manque, ce sont des droits qu’on veut voir respectés. Pour moi, c’est très clair. ». Pour Serge Dupuis, représentant de la GSAÉD, l’administration semble in-sister sur le fait que le Code visait à provoquer un débat sur le campus et que maintenant l’Administration parle de droits et de responsabilités. En fait, des représentants des deux syndicats étudiants, Mireille Ger-vais du Centre de recours étudiant et Francine Pagé du Centre d’équité en

matière des droits de la personne ont formé un comité qui vise à étudier la situation des droits des étudiants. Ceux-ci s’inspirent actuellement de la Déclaration des droits des étu-diants et étudiantes, approuvée en 1989. « Évidemment, nous n’allons pas copier le document, nous vou-lons l’adapter. On y rajouterait par exemples les droits linguistiques, pour garantir les services en fran-çais et offrir la possibilité à l’étudiant d’étudier dans une langue. »

Le comité sur les responsabili-tés des droits des étudiants et de la création du poste d’ombudsman, est composé d’un nombre égal de repré-sentants de la FÉUO, de la GSAÉD et de l’Administration. Le projet de création d’un poste d’ombudsman a déjà pris son envol et les parties impliquées dans ce dossier, notam-ment les syndicats sur le campus, ont été consultées sur les termes de référence proposés par le comité.

Il aura fallu…

Pour en arriver à son abolition, il aura fallu une manifestation, une pé-tition, des demandes des syndicats étudiants, la création d’un comité et un changement de rectorat. Le 9 avril dernier, l’administration Patry a pro-posé l’ébauche du Code de conduite personnelle aux syndicats étudiants qui ont perçu ce document comme un affront à liberté de rassemblement et d’expression. Certains étudiants se sont donc réunis et organisés. Une pétition a été mise en ligne et des courriels de masse ont été envoyés à la communauté universitaire. En réponse, l’université a mis en ligne l’ébauche du Code sur la première page de son site web et a envoyé un courriel à son corps professoral met-tant au clair son point de vue : pro-téger les étudiants. Le 25 avril, une manifestation organisée par la Coali-tion contre le Code rassemblait plus de 500 étudiants devant la pelouse de Tabaret. La pétition avait alors été remise à l’administration et com-portait plus de 4000 signatures de tout le personnel de la communauté. Avant son départ, Patry a proposé la création d’un groupe de travail pa-ritaire, composé d’un nombre égal d’étudiants, de sénateurs et de mem-bres du Bureau des gouverneurs. Ces derniers se penchent depuis sur la rédaction d’un Code des droits et responsabilités des étudiants, et de la création possible d’un poste d’om-budsman. Ce comité a été mis en

Allan Rock : « Au-delà du Code » CODE ÉTUDIANT

Le recteur souhaite aller « au-delà du Code » tout en gardant le même objectif : que tous et toutes s’entendent sur la façon dont il faut traiter les autres sur le campus.

place. Ce sont les représentants de la FÉUO, Roxanne Dubois et Seamus Wolfe, ainsi que les représentants de la GSAÉD, Federico Carvajal et Ser-ge Dupuis, qui négocient l’avenir du Code avec Bruce Feldthusen et Ca-therine Lee, représentants de l’Ad-

ministration. Avec l’arrivée d’Allan Rock au poste de recteur, le dossier de l’ombudsman, qui connaissait des entraves depuis quelques années, a tout de suite été pris en charge et le processus a été entamé. Depuis le 30 août dernier, une lettre a été mise en

ligne pour annoncer que les discus-sions ne porteront plus sur le Code de conduite et que l’on irait « au-delà du Code ».

Dans son aise habituelle, allant Rock a profi té du Fedstock pour prendre la parole devant les centaines d’étudiants présents pour faire la fête. Photo par Guy Hugues.

Page 3: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Actualités

[email protected]

le 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 3

Céline Basto

Rien, dans la Constitution de la Fédération étudiante, ne prévoit la résolution d’un cas de confl it d’intérêts. C’est du

moins ce qu’en pense Ryan Ken-nery, représentant de la Faculté des Arts au Conseil d’administration de la FÉUO. Cette question a déjà été soulevée dans le passé sans ja-mais réellement aboutir. Le Conseil

n’a à aucun moment été en mesure de se mettre d’accord sur la défi ni-tion d’un confl it d’intérêts. Les dé-bats sont normalement menés trop loin, selon Seamus Wolfe, v-p aux affaires universitaires de la FÉUO et le consensus, jamais atteint. Aujourd’hui, le débat refait surface. Kennery devrait présenter une mo-tion sur le sujet à la réunion du Conseil d’administration d’octobre prochain (et non à celle du 14 sep-

Une politique sur les con� its d’intérêts devrait être présentée au C.A. de la Fédération étudiante en octobre

CONFLITS D’INTÉRÊTS À LA FÉUO

Politique contentieuse

Houda Souissi

Ryan Kennery, représentant de la Faculté des arts, compte prendre au pied de la lettre la recommandation approu-

vée par le Conseil d’administration (CA) engageant la FÉUO à « don-ner (à ses membres) l’expérience de la FÉUO ». Il présentera dès la prochaine réunion du Conseil des suggestions d’amendements à la Constitution de la Fédératio Cana-dienne des Étudiant(E)s.

Si son opposition face à une ad-hésion entière de la FÉUO au sein de la FCÉÉ est de notoriété publi-que, Kennery dit espérer voir les représentants du campus y adopter une attitude proactive au cours des prochains mois : « En étant mem-bres éventuels, nous ne pouvons pas simplement nous asseoir dans un coin et observer. Nous devons contribuer à façonner la FCÉÉ. »

Trois motions

La première résolution prévoirait que le CA mandate l’exécutif à pré-senter une demande d’amendement des règlements sur le bilinguisme. La maîtrise de deux langues – parmi le français, l’anglais et une langue autochtone – serait alors requise pour occuper les postes de prési-dent, vice-président et trésorier. Ac-tuellement, seul le premier d’entre eux fait l’objet d’une telle exigence.

Selon Kennery, « il est normal

qu’en tant qu’association bilingue nous exigions que les mêmes critè-res s’appliquent pour l’exécutif de la FCÉÉ que pour nos représentants de la FÉUO. » En février dernier, Ken-nery n’avait pu briguer le poste de vice-président aux affaires universi-taires de la FÉUO, le niveau de son français ayant été jugé insuffi sant.

La seconde motion viserait quant à elle à réduire le délai exigé entre la tenue de deux référendums. Ac-tuellement, la Constitution prévoit qu’un délai de deux ans doit s’être écoulé depuis l’adhésion pour per-mettre la tenue d’un référendum de désaffi liation. De même, il faut également laisser s’écouler deux ans entre chaque tentative de désaffi -liation. Kennery souhaite abaisser ce délai minimal à six mois. Selon lui, il est injuste que les étudiants de programmes d’un an – comme ceux de la Faculté d’éducation – n’aient peut-être jamais l’occasion de se prononcer sur cette question. « Le délai de deux ans constitue un obs-tacle à la démocratie », poursuit-il.

Dean Haldenby, président de la FÉUO, ne partage pas cette opinion : « Je pense que le règlement est juste. La FCÉÉ a besoin de stabi-lité. Un référendum, ça donne une bonne idée de ce que souhaitent les étudiants pour les deux années sui-vantes. » Il souligne en outre que la Constitution de la FÉUO prévoit elle aussi un délai de deux ans entre deux référendums portant sur une même cotisation.

Enfi n, disant vouloir s’assurer que le déroulement du référendum soit « juste et honnête », Kennery pro-posera que le Comité de surveillance du référendum ait dorénavant son mot à dire quant à la participation de personnes n’appartenant pas à l’association locale lors d’un réfé-rendum. Les règlements actuels ne fi xent aucune limite à ce sujet, ce qui de l’avis de certains procure un avantage indu à la FCÉÉ.

Jointe par téléphone, Katherine Giroux-Bougard, présidente de la FCÉÉ, n’était pas en mesure de jus-tifi er l’existence d’un tel règlement : « Tout ce que je peux dire, c’est que cela a été voté par les associations membres et que la majorité d’entre elles ont considéré que c’est ce qu’il y avait de mieux. »

La FCÉÉ mise à l’épreuve

Si l’accueil que réserveraient les membres de la FCÉÉ à ces motions est effectivement incertain, Ken-nery se dit confi ant de voir recevoir l’appui de ses collègues du CA : « Ce sont là trois motions raisonnables, à mon sens. » D’autre part, certains administrateurs généralement sym-pathiques à la FCÉÉ ont exprimé dernièrement des réserves par rap-port aux règlements référendaires imposés par le lobby national.

Advenant un vote favorable au CA, la présentation de ces motions lors de l’assemblée semi-annuelle pourrait représenter un élément

décisif en prévision du référendum. Rappelons que le rejet de toutes les motions présentées par la FÉUO lors de l’assemblée de novembre 2004 avait apporté de l’eau au mou-lin des détracteurs de la FCÉÉ, me-nant quelques mois plus tard à la désaffi liation.

Le vote au CA pourrait être reporté

La présentation de ces motions devant le CA pourrait toutefois être reportée, certaines règles procédu-rales n’ayant pas été suivies à la let-tre. Federico Carvajal, président du CA, soutient qu’elle ne pourront pas être soumises à un vote dès la réu-nion du 14 septembre, étant donné qu’elles n’ont pas fait l’objet d’un point d’information au cours de la réunion tenue en juillet dernier. C’est durant cette même réunion que le CA avait approuvé par un vote de 25 à 3 l’adhésion en tant que membres éventuels et la tenue d’un référendum sur la question dans les prochains mois. Les motions ne pourront donc être débattues avant octobre.

L’assemblée semi-annuelle de la FCÉÉ se tiendra du 26 au 29 no-vembre.

Voir tableau en page 4 sur l’historique de la FCÉÉ

L’administrateur de la FÉUO propose des amendements à la Constitution en vue de l’assemblée semi-annuelle de la FCÉÉ

« Nous devons contribuer à façonner la FCÉÉ » CONSEIL D’ADMINISTRATION » FÉUO

L’opposition de Ryan Kennery à une adhésion entière de la FÉUO au sein de la FCÉÉ est de notoriété publique. Photo par Guy Hughes.

tembre comme convenu puisque le document doit être revu par l’avocat de la FÉUO). Celle-ci suscite déjà l’attention et fait ressortir un point de litige : la présence d’employés au C.A.

Au cœur du document

La politique sur les confl its d’in-térêts proposée par Kennery pré-voit que les membres de l’exécu-tif et du conseil d’administration soient tenus d’aviser leurs homo-logues lorsqu’ils se trouvent en confl it d’intérêts. Cette déclaration sera donc prise en note dans le pro-cès-verbal de la réunion. D’après le document, ces derniers sont invités à s’abstenir lors d’un vote si l’on considère qu’ils pourraient être en confl it d’intérêts. Cependant, le do-cument n’oblige pas les membres à déclarer ces confl its. « Personnelle-ment, je pense que s’il y a un confl it d’intérêt, la personne devrait s’abs-tenir. Mais est-ce que c’est quelque

chose qu’on devrait l’imposer, je ne sais pas. Si on regarde le fonction-nement des conseils d’autres entre-prises, dès qu’il y a confl it d’intérêt on doit s’abstenir. », affi rme Sa-muel Breau, administrateur au CA de la FÉUO.

« Une politique sur les confl its d’intérêts est nécessaire dans n’im-porte quel Conseil afi n de clarifi er les zones grises et permettre un fonctionnement adéquat », estime Kennery.

Exit employés : sujet délicat

Faris Lehn occupe actuellement le poste d’assistant à l’exécutif en plus d’être représentant facultaire au Conseil d’administration. Selon lui, il se pourrait très bien qu’il soit en situation de confl it d’intérêts. C’est pour cette raison-là qu’il a proposé à Kennery d’ajouter à la politique sur les confl its d’intérêts un passage visant à interdire la présence d’em-ployés de la FÉUO au C.A. « Je suis

un employé actuellement et je vois comment je pourrais utiliser ma position au conseil contre l’exécutif qui est mon employeur. Si j’étais, par exemple, bouleversé par une dé-cision prise par un exécutif dans le cadre de mon travail, je pourrais vo-ter contre les motions avancées par cet exécutif, uniquement par rancu-ne », avance-t-il. Pour Kennery, ce règlement éviterait par exemple que les membres de l’exécutif embau-chent des personnes dont ils savent qu’elles vont les appuyer au conseil. « Je ne pense pas que ce soit le cas à présent, mais c’est dans l’éventua-lité que de tels cas surviennent », réitère-t-il. Le document prévoit que l’interdiction des employés de siéger au Conseil entrerait en vi-gueur à partir de mai 2009. « Il y a des employés sur le CA qui ont des contrats, je veux respecter leur en-gagements. », affi rme Kennery.

Suite en page 4

« Une politique sur les confl its d’intérêts est nécessaire afi n de clarifi er les zones grises et permettre un fonctionnement adéquat» - Ryan Kennery

- Ryan Kennery

Page 4: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Actualités

[email protected]

le 8 septembre 2008

4 • www.larotonde.ca

La planète peut-elle supporter votre empreinte écologique?Réponse : www.durable.uOttawa.ca

QUELQUES CAS OÙ LES RÈGLEMENTS DE LA FCÉÉ ONT ÉTÉ POR-TÉS DEVANT LES TRIBUNAUX...

» FCÉÉ c. FÉUO (1995)

À la suite de la décision adoptée par le CA de tenir un référendum de désaffi liation à l’oc-casion des élections annuelles, la FCÉÉ présente une demande d’injonction pour reporter sa date. Appuyée par l’Administration, la FÉUO refuse également de se plier à d’autres règlements référendaires de la FCÉÉ, notamment celui concernant la présence de re-présentants rémunérés lors de la campagne. La cour déclare valides les règlements de la FCÉÉ et prononce une injonction forçant la FÉUO à se conformer au règlement exigeant un préavis de six mois. Le vote est donc reporté à mars et le oui l’emporte facilement.

» Mowat c. USSU et FCÉÉ (2005)

À la suite d’une victoire du oui lors du référendum d’affi liation, Robin Mowat, ancien pré-sident du University of Saskatchewan Students’ Union (USSU), poursuit cette dernière ainsi que la FCÉÉ pour faire déclarer invalides les résultats. Mowat considère anormal le fait que la question référendaire ne mentionnait pas le montant de la cotisation, comme l’exigent les règlements de l’association locale. Le Tribunal déclare le référendum sans ef-fet, reconnaissant ainsi que les règlements de la FCÉÉ ne peuvent totalement éclipser ceux des associations locales.

» FCÉÉ c. KSA (2008)

Alors que des étudiants du Kwantlen Student Association (KSA) tentent de quitter la FCÉÉ, les négociations au sein du Comité de surveillance du référendum donnent lieu à un ca-fouillage. David Karp, de la Presse universitaire canadienne, rapporte que les représentants de la FCÉÉ ont tenté de faire adopter une question référendaire longue de deux pages. Voyant cela, les représentants du KSA choisissent de confi er l’organisation du référendum à une entreprise indépendante. La FCÉÉ se présente alors devant la Cour suprême de Colom-bie-Britannique pour réclamer une injonction reportant la tenue du référendum à la session d’automne. Bien que le tribunal déclare illégale la décision prise unilatéralement par KSA de retenir les services d’un tiers, il se montre très sévère envers la FCÉÉ et refuse de repousser le référendum de plusieurs mois. Le juge en chef considère que la FCÉÉ fait preuve de mau-vaise foi en retardant délibérément le vote. La date est fi nalement fi xée au mois d’avril et les pro-FCÉÉ l’emportent avec 56% des voix.

« Il s’agit d’une politique qui dé-fi nit ce qui est un confl it d’intérêts, qui ne force personne ».

Cependant, ce passage du docu-ment ne fait pas l’unanimité. « On doit s’assurer que cela ne limite pas ce que les étudiants engagés peuvent faire dans leur communauté », sou-tient Wolfe. Il estime que parfois, on pense, à tort, que parce qu’un bénévole ou un employé participe aux affaires de la FÉUO, cela signifi e qu’il y a confl it d’intérêts. « Légale-ment, ce n’est pas un confl it d’inté-rêts. Le confl it d’intérêts s’applique seulement si on peut bénéfi cier fi -nancièrement ou autrement d’une décision prise », affi rme-t-il. Tout comme Dean Haldenby, président de la FÉUO, Seamus Wolfe avance qu’il est important de donner une défi nition du confl it d’intérêts avec laquelle le C.A est « à l’aise ». Se-lon le président, si une politique sur les confl its d’intérêts est mise en place, il n’est pas nécessaire de blo-quer l’accès du C.A aux employés ou même aux bénévoles, puisque celle-ci devrait servir à régler ce genre de confl it.

Un exécutif non votant

Bien qu’elle ne soit pas incluse dans cette motion et qu’elle soit intimement reliée aux confl its d’in-térêts, une autre situation confl ic-tuelle pèse sur le dos de quelques membres du conseil : les votes des membres de l’exécutif. Il y a, d’ailleurs eu un point d’informa-tion à cet égard lors de la dernière réunion du Conseil. « En fi n de journée , les membres de l’exécutif devraient être redevables au C.A et je trouve que cela ne fonctionne pas vraiment en ce moment. Est-ce que l’exécutif est vraiment redeva-ble aux membres du C.A. s’ils ont

le même droit de voter que nous? », soulève Breau. Parallèlement, le fait que l’exécutif vote avant les admi-nistrateurs, est également confl ic-tuel pour Breau, puisqu’il pourrait infl uencer les membres autour de la table. Selon Kennery, la situation est préoccupante. « Il y a une solidarité parmi l’exécutif. D’un point de vue de relations publiques, ils doivent parler entre eux et venir au Conseil en formant un front uni. Ils doivent faire cela. Moi, je le ferais si j’étais un membre de l’exécutif. »

Inévitablement, selon ce dernier, ce qui arrive alors, c’est que le vote se fait en bloc. Puisque les membres de l’exécutif sont six, ils n’ont besoin de convaincre que quelques mem-bres du Conseil pour changer des votes. « Je serais favorable à ce que les exécutifs soient en mesure de parler, de discuter des enjeux mais de ne pas avoir de vote. Mais je n’ai pas inclus le fait de retirer le vote de l’exécutif dans la politique des confl its d’intérêts parce que je pense que c’est un autre débat à avoir avec la structure du conseil », affi rme-t-il. Haldenby et Wolfe, tous deux membres de l’exécutif, se mettent d’accord pour dire qu’ils sont élus en tant qu’individus et qu’ils vo-tent en tant qu’individus. « Je com-prends comment on peut percevoir cela. En tant qu’exécutif, c’est sûr qu’on discute toutes nos motions et les pour et les contre, de voter oui ou non, mais il n’y a jamais de pres-sion pour voter d’une façon ou d’une autre. C’est sûr qu’on recherche un consensus. Mais si l’exécutif veut voter d’une façon ou d’une autre, la décision lui appartient », réitère Haldenby. Selon Kennery, si l’on peut avoir une distinction claire des rôles - le conseil gouverne, l’exécutif gère - les intérêts des étudiants se-ront mieux représentés.

CONFLITS D’INTÉRÊTS (SUITE) DOSSIER FCÉÉ (SUITE)

Faites vos premières armes en journalisme! Joignez-vous à l’équipe de La Rotonde! [email protected]

Page 5: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Actualités

[email protected]

le 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 5

L'université de l'administration publique

Quel mandat pour Productions Zoom?

François-Olivier Dorais

Après une évolution en dents de scie au cours des deux dernières décen-nies – problèmes organisationnels, défi cits à la FÉUO, coûts d’amortis-sements trop onéreux et manque de visibilité – Productions Zoom, la té-lévision étudiante de l’U d’O entame l’année 2008-2009 avec une équipe remaniée, un local accessible, de nou-veaux équipements et un mandat en cours de redéfi nition. Une restructu-ration qui se faisait attendre depuis longtemps pour ce parent pauvre des médias sur le campus, trop souvent laissé pour compte par les exécutifs des années précédentes.

« Je pense que c’est le début d’un changement », explique Tito Almen-drades, coordonnateur par intérim de Productions Zoom. L’ancien coordonnateur Simon Préfontaine a choisi de passer le relais après deux années de bons et loyaux services, en précisant qu’il « [part] de son plein gré avec l’intention de faire autre chose ». Si Préfontaine a donné à

Zoom les infrastructures et l’équi-pement dont elle a besoin, il laisse néanmoins derrière lui un média étudiant toujours en quête d’iden-tité, qui colle plus ou moins avec son mandat initial. Certains en criti-quent même la raison d’être : s’agit-il réellement d’un média étudiant ou d’un service promotionnel de la Fédération étudiante ? Une lacune que le président de la FÉUO, Dean Haldenby et sa collègue Julie Séguin, v-p aux communications, entendent combler au cours des prochains mois avec l’équipe de Productions Zoom.

La FÉUO a tout d’abord procédé à l’embauche de deux nouveaux em-ployés au mois d’août afi n de soula-ger un poste dont la charge de travail était trop élevée. Luc-Yan Pickner, étudiant de troisième année en com-munication, occupe le nouveau poste de coordonnateur du contenu médias et Pascal Huotte, lui aussi étudiant en communication, devient coordon-nateur du contenu promotion. Leur travail s’ajoute à celui déjà effectué par une dizaine de bénévoles.

Ambiguïté du mandat

Pour le moment, Productions Zoom est le média étudiant qui en-tretient les relations les plus étroi-tes avec la FÉUO. Avec son volet promotionnel pleinement assumé – elle fait notamment la promotion vidéo des services de la FÉUO et de la semaine 101 -, la télévision étu-diante est-elle réellement un média au même titre que ses équivalents sur papier ? Séguin ne le pense pas. « Zoom, c’est d’abord un média étu-diant qui assure la couverture des évènements, des débats et des cam-pagnes sur le campus. Mais c’est aussi un outil pour notre départe-ment de marketing ainsi qu’un ser-vice pour les étudiants qui souhai-tent développer leurs compétences dans le multimédia ».

Pourtant, la question avait fait l’objet d’un référendum en 1989 lors de la création du média à la suite du refus de la Faculté des arts et du dé-partement des communications de

parrainer le projet. La question était la suivante : « Êtes-vous en faveur de la création d’un média étudiant de té-lévision offi ciel et bilingue, au même titre que les journaux et la radio étu-diants, au coût maximum de 2.50$ par étudiant(e) sous-diplômé à temps complet et 1.00$ par étudiant(e) pré-diplômé à temps partiel ? ». Les étudiants de premier cycle avaient majoritairement répondu « oui », consacrant du coup l’existence d’une télévision étudiante à l’Université d’Ottawa fi nancée par les étudiants.

Depuis, les journaux étudiants, dont La Rotonde, ont qualifi é puis défi ni le média comme étant « auto-nome », expliquant le malaise éprou-vé aujourd’hui par certains étudiants qui réalisent que leur cotisation se-mestrielle de 1.58$ (et de 1.14$ par étudiant à temps partiel) est utilisée à des fi ns de promotion par la Fédé-ration étudiante. Face à cette situa-tion, Préfontaine avait d’ailleurs fait valoir l’an dernier qu’il espérait que le média « gagne en indépendance et soit davantage séparé de la FÉUO ».

Pour Roxanne Dubois, vice-pré-sidente aux fi nances de la FÉUO, la question se pose autrement. « Pour moi, la distinction est importante. Zoom n’a pas été créé en tant que mé-dia autonome comme le dit la question référendaire et c’est là toute l’ambiguï-té. L’autonomie ou l’indépendance des médias ne faisait même pas partie du langage à l’époque, c’est une idée qui a émergé beaucoup plus tard. La Roton-de et Le Fulcrum ont eux aussi connu différents degrés d’indépendance ». De fait, les deux journaux du campus sont respectivement indépendants de-puis 2008 et 2003, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus redevables au conseil d’administration de la FÉUO.

« La question que l’on devrait poser est celle-ci : Productions Zoom est-il un média ou non ? Personnellement, je crois qu’il ne s’inscrit pas dans la même démarche qu’un journal étu-diant. La tribune n’est pas facile pour un média étudiant audiovisuel, ce n’est pas la même scène médiatique […] On compte réviser le mandat cette année et préciser une voie», ajoute-t-elle.

MÉDIAS

Vingt ans après sa création, la télévision étudiante fait peau neuve, à nouveau

Page 6: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Actualités

[email protected]

le 8 septembre 2008

6 • www.larotonde.ca

Waterloo : nouveau certifi -cat d’apprentissage pratique

Afi n de préparer ses étudiants à obtenir des emplois dans des en-treprises multinationales, l’Univer-sité de Waterloo leur offre la chance d’obtenir ce qu’elle a appelé un Glo-bal Experience Certifi cate. Selon l’Imprint, le certifi cat donnerait fi -nalement l’occasion de reconnaître l’apprentissage qui se fait en-dehors des salles de cours et d’inculquer des connaissances plus diversifi ées chez la jeunesse d’aujourd’hui, afi n qu’elle soit à l’aise dans un monde du travail qui devient de plus en plus globalisé. Ce programme, dis-ponible dans toutes les facultés de Waterloo, n’a que trois conditions : suivre deux cours dans une lan-gue étrangère, compléter un cours choisi parmi une liste de 100 et faire au moins vingt heures de bénévolat au sein d’un organisme qui permet d’obtenir une expérience culturelle quelconque.

Concordia : un syndicat étu-diant poursuit l’administration

The Link, journal étudiant de

l’Université de Concordia, rappor-tait la semaine dernière que le CSU, syndicat étudiant de l’université, poursuit le Bureau des gouverneurs de l’Université. Le v-p des commu-nications du CSU explique la déci-sion en indiquant que, selon l’Acte des compagnies du Québec, une rencontre via téléconférence tenue pendant le mois de juillet aurait été illégale. Lors de cette rencontre, le bureau des gouverneurs a approuvé plusieurs motions qui avaient été rejetées par le CSU. Entre autres, et certainement le point le plus liti-gieux, il a approuvé une hausse des frais de scolarité pour les étudiants internationaux. Selon le v-p des communications, cette hausse est une mesure ineffi cace face au pro-blème budgétaire croissant de l’ad-ministration.

Simon Fraser :un référendum particulier

Lors d’un référendum qui se tien-dra du 23 au 24 septembre prochain, les étudiants de l’Université Simon Fraser décideront s’ils acceptent la liste d’amendements à l’administra-tion de leur société étudiante pro-

posés par leur recteur, Joe Paling. The Peak, le journal de l’école, ne donne pas une liste complète de ces amendements, mais précise que l’un d’entre eux propose l’abolition des représentants des six facultés. Ces derniers seraient remplacés par six représentants généraux qui se ver-raient attribuer deux portefeuilles chacun. Selon Paling, ce change-ment serait en réponse à l’ajout de nouvelles facultés, afi n d’empêcher la multiplications de postes. Il pré-voit également de toucher une base étudiante plus diversifi ée, en attri-buant des portefeuilles tels que l’in-ternational, la résidence, etc.

Colombie-Britannique : le NPD et l’eau embouteillée

À la suite d’une campagne média-tique du NPD critiquant le manque d’eau gratuite sur le campus, l’Uni-versité de Colombie-Britannique tente de redresser la situation. Se-lon le Ubyssey, un membre du parti aurait accusé l’Université d’encou-rager la consommation d’eau em-bouteillée, chose qui va à l’encontre de son image verte et qui rend la vie diffi cile aux étudiants, qui ont

souvent un budget serré. La source du problème : les fontaines d’eau. Le v-p des services des terrains et édifi ces, qui refuse de s’excuser mais qui reconnaît le besoin d’un changement, insiste sur le fait que les étudiants ne se servent pas assez

des fontaines existantes. Il envisage de consulter les étudiants de l’Uni-versité et l’association des anciens concernant l’installation de distri-buteurs d’eau réfrigérée.

Revue de presse universitaire

Chaque semaine, La Rotonde fait une revue de l’actualité universitaire pancanadienneAlexa Biscaro

Page 7: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Actualités

[email protected]

le 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 7

Professionnel de demain : posez votre candidature aujourd’hui – en ligne!

OMSAS http://centre.ouac.on.ca/omsas/Service ontarien de demande d’admission en médecine15 septembre 2008 : Date limite pour vous inscrire pour la demande en ligne1 octobre 2008 : Date limite pour la réception des demandes

170 Research LaneGuelph ON N1G 5E2

http://centre.ouac.on.ca

http://centre.ouac.on.ca/olsas/ OLSASService ontarien de demande d’admission en droit

3 novembre 2008 : Date limite – programmes anglais2 février 2009 : Date limite – programmes français

1 mai 2009 : Date limite – 2e, 3e et 4e année

TEAS http://centre.ouac.on.ca/teas/Service de demande d’admission en formation à l’enseignement28 novembre 2008 : Date limite – programmes anglais2 mars 2009 : Date limite – programmes français

http://centre.ouac.on.ca/orpas/ ORPASService de demande d’admission aux programmes

des sciences de la réadaptation(Audiology, Occupational Therapy, Physical Therapy/Physiotherapy, Speech-Language Pathology)

9 janvier 2009 : Date limite pour la réception des demandes

RotondeAd_6by5_2009.qxp 7/24/2008 10:28 AM Page 1

Calendrier - Actualités8 au 15 septembre

CONFÉRENCES

GOUVERNANCE

Conseil d’administration de la FÉUODimanche 14 septembre 2008 à 13h00Tabaret 083

Réunion du Sénat de l’Université d’OttawaLundi 8 septembre à 15 hTabaret 083

L’égalité des sexes et rapports multiculturels de convivialité à l’époque de la globalisation Miyoko Tsujimura, professeure et directrice, Programme Global du Centre d’Excellence de l’Université du TohokuMardi 9 septembre de 11h30 à 12h30Fauteux 147

Le rôle du Canada en matière de développement international David Malone, Président du Centre de recherches pour le développement international Mercredi 10 septembre 2008 de 13h à 14hPavillon Desmarais, pièce 3120

Blonds are not as dumb as you might fi rst think: Differences in cognitive ability in snailsDr. Ken Lukowiak, Université de CalgaryMercredi 10 septembre 2008 de 15 h 30 à 16 h 30 D’Iorio 214

DIVERS

Centre de ressources des femmes de la FÉUOPortes ouvertesLundi 8 septembre 2008 -10 h 00 au jeudi 11 septembre 2008- 17 h 00Centre universitaire - salle 220

Programme autochtone- Pow Wow 2008 Dégustation à saveur autochtone et spectacle représentatif des Premières Nations, des Métis et des Inuits Mercredi 10 septembre 2008 de 10 h 00 à 13 h 00Salon des étudiants - Roger Guindon

Séance d’information sur les boursesPaulette Arsenault, agente de bourses à la Faculté des études supérieures et postdoctoralesJeudi 11 septembre 2008 de 11 h 30 à 13 hDesmarais 2180

Le vendredi des diplômés! Services offerts aux étudiants diplômes - Centre d’aide à la rédaction des travaux universitairesVendredi 12 septembre 2008 de 09 h 00 à 16 h 00Université 110

François-Olivier Dorais

Dans son souci de stimuler la com-munication entre l’administration centrale et la communauté universi-taire, le recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa, Allan Rock, a procédé jeudi dernier à la mise en li-gne de son blogue offi ciel sur le site de l’Université d’Ottawa.

« Je cherche un moyen de com-munication effi cace […] c’est essen-tiel d’avoir un dialogue constant, ouvert, franc et d’être accessible. L’information et la communication sont clés à mon avis pour maintenir des relations positives avec tout le monde (sic) », estime le recteur. In-titulé « Tête-à-tête », ou sinon plus joliment nommé « Rock talks » en anglais, l’initiative vient du recteur lui-même. « Je veux parler du code, relater mes expériences au cours des dernières semaines et discuter des priorités de l’Université», explique-t-il. Les billets seront rédigés par le recteur lui-même dans les deux langues offi cielles et un membre du personnel des communications sera mandaté pour lui offrir le soutien grammatical nécessaire pour les textes rédigés en français.

Les étudiants sont ainsi invités à répondre aux billets publiés. Tous les commentaires seront lus et véri-fi és avant d’être mis en ligne. Plutôt dissimulé pour le moment, le blo-gue est accessible seulement depuis la page Internet du cabinet du rec-teur.

Cette nouvelle survient au mo-ment où le mensuel « Affaires Uni-versitaires » publie un dossier com-plet sur le petit nombre croissant de recteurs d’universités canadiennes qui privilégient cette approche pour

BLOGUE » RECTEUR

Rock talks sur uOttawa.ca

renouer avec leur population étu-diante. Dans celui-ci, Karine Joly, une experte des communications en ligne, précise notamment que ce genre de blogues ne conviennent pas aux recteurs qui adoptent un

style formel. À ce sujet, Rock assure que ses billets seront très informels et viseront aussi à informer les étu-diants des nouvelles de l’établisse-ment et de ses déplacements sur le campus.

Dessin par François-Olivier Dorais.

Vous voulez devenir journaliste?

Vous aimez écrire?

Vous aimez la photo?

Vous aimez dessiner?

Un sujet d’article vous inspire?

La Rotonde c’est pour VOUS!

Devenez journaliste

[email protected]

Page 8: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

[email protected]

le 8 septembre 2008

8 • www.larotonde.ca

Caroline [email protected] Arts et Culture

Caroline Morneau

Les membres de l’exécutif de la FÉUO ont pris d’assaut la scène éri-gée au parc de la Confédération pour le Fedstock le 1er septembre dernier. Sous un soleil de plomb, tous ont fait vibrer la foule. Sur des airs de rock connus, anglophones ou fran-cophones, les membres de l’exécutif ont prouvé qu’ils savaient ce qu’il fal-lait pour faire la fête. En dépit du fait que seulement quelques étudiants étaient présents - à peine la moitié de l’assistance était de la partie en fi n de soirée - le spectacle valait le déplacement. On ne peut toutefois qu’imaginer l’impact qu’aurait eu le spectacle des Federators s’il avait clôturé l’ensemble de la prestation.

En début de soirée, les groupes ont commencé à se succéder sur scène. Un total de cinq groupes, dont deux fran-cophones, s’y sont produits. Devant une foule de plus en plus nombreuse au fi l des heures, chaque numéro a su faire vibrer les différents spectateurs. Avec une brochette d’artistes très dif-férents, tous ont pu pleinement prof-iter de la soirée. Malgré une perfor-mance un peu trop chorégraphique et manquant de naturel de la chan-teuse de Dragonette, ce groupe a su faire honneur à sa musique. Suivie de Karkwa qui a transporté le public dans un univers musical totalement différent, la foule a pu « planer » avec les membres du groupe qui, cigarettes à la bouche, ont communiqué leur plaisir de la musique. Comme leur guitariste en avait fait part dans une récente entrevue avec La Rotonde, le groupe a démontré une confi ance aveugle en leur capacité à amener la foule dans un état second. Lorsque Vulgaires Machins a envahi la scène, le rythme de la soirée a complète-ment changé. Des airs un peu plus punk ont alors retenti dans le centre ville d’Ottawa. Lentement, la foule s’est mise à danser. Le paroxysme de la soirée a été atteint lors de la perfor-mance d’Alexisonfi re. Les préposés à la sécurité en ont alors eu plein les mains avec une foule relativement turbulente. Plusieurs spectateurs ont même fait du body surfi ng pour don-ner suite à la formation de mosh pits.

Un sentiment de complicité s’est rapidement créé entre les specta-teurs et les divers artistes et orateurs présent. Sous forme de chanson à répondre, les groupes de musiques ont su instaurer une ambiance festive très inclusive. L’ambiance était à la fête et la promiscuité entre chaque étudiant présent y était pour quelque chose.

Petit bémol, l’animateur de la soi-rée, qui était responsable de mainte-nir la foule dans un état actif entre chaque groupe de musique, n’a com-muniqué qu’en anglais avec les per-sonnes présentes. Décevant pour le nombre important de francophones qui ont assisté à l’événement.

BILAN FEDSTOCK 2008

L’école du Rock

Photos par Guy Hughes

Page 9: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Arts et Culture

[email protected]

le 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 9

Caroline Morneau

Appareil qui a acquis ses lettres de noblesses depuis longtemps déjà, le polaroïd se meurt

aujourd’hui. Petites photographies, parfois rectangulaires, parfois car-rées, au grand contour blanc, voilà ce qui crée le style si particulier de cet appareil encore aujourd’hui convoité par tant d’amateurs.

Un phénomène intemporel

Objet culte depuis plus de 60 ans, le Polaroïd a été le premier appareil photo instantané à vocation com-merciale. Créé par Edwin Land en 1947, soit dix ans après la fondation de Polaroïd, cet objet possède un style unique. Au cours des années 1970, un tout nouveau modèle voit le jour. Avec un système de miroir semblable a celui des appareils refl ex haut de gamme, le SX-70 permet d’avoir une photo en quelques secondes à peine. C’est à ce moment que l’appareil com-mence à être utilisé, même par les photographes professionnels. Dans le milieu de la mode, certains pho-tographes utilisaient ce procédé afi n de juger d’un éclairage ou des décors avant de faire une séance photos avec leur équipement habituel. Au cours des dernières années, le procédé a fait irruption dans le milieu artistique. Permettant d’abolir la frontière entre la photographie amateur et la pho-tographie professionnelle, il est un outil de choix. Pour Ariane Belisle, jeune photographe, ce phénomène s’explique en partie par les compos-antes mêmes de l’appareil. « Je crois que la plupart des photographes trou-vent que l’esthétique même du Pola-roïd est différente. La manipulation

de photo est tellement proéminente de nos jours, nous devons produire l’image parfaite à chaque fois. Les photos polaroïd sont une interpré-tation ainsi qu’une représentation

immédiate d’un moment », affi rme Bélisle. L’attrait pour cette forme de photographie pourrait en partie ve-nir du fait que cet art est intemporel et qu’il permet sans cesse de se re-nouveler grâce à l’accès immédiat à

l’œuvre qu’il produit. Le polaroïd est souvent critiqué en raison de l’aspect fl ou que les photos peuvent avoir. Cependant, « ce ne sont pas tous les modèles de Polaroïd qui produisent

des photos fl oues. Ils ont en fait un certain effet qui peut être vu comme tel. C’est l’imprimé en entier qui a une allure vintage et c’est là tout son at-trait. Ça et la marque le Polaroïd», affi rme Jason Chiu, ancien photo-

graphe pour La Rotonde maintenant basé à Toronto. Il a été l’appareil le plus vendu en Amérique du Nord en-tre 1970 et 1991. La compagnie a été rachetée au cours de l’année 2005,

après avoir évité de justesse la faillite au début des années 2000. Depuis, Polaroïd a pris un tournant différent. Se spécialisant davantage dans les produits électroniques divers, elle a délaissé l’appareil photo.

Un sauvetage précaire

Lorsque Polaroïd a annoncé la fi n de la commercialisation d’appareils photo instantanés, plusieurs adeptes de ce style ont commencés à avoir peur. À la suite d’une baisse des ventes de près de 25% par an dans la dernière décennie, Polaroïd a dû apporter des modifi cations. En février 2008, la compagnie a annoncé qu’elle ne produirait plus aucun fi lm, laissant ainsi plusieurs utilisateurs orphelins dans leur art. Plusieurs compagnies, telle que Kodak et Minolta, ont également eu des appareils photos de ce genre, des modèles qui n’ont pas duré. À la suite de l’annonce de la fermeture de ce secteur chez Polaroïd, seul Fuji distribue maintenant des fi lms pour la photographie instantanée en Amérique du Nord. Plusieurs détaillants d’objets de photographie ont enregistré des ventes-record depuis l’annonce de Polaroïd. Les usagers d’appareils instantanés font des réserves afi n de prévenir la pén-urie de fi lm qui pourrait les forcer à changer d’appareil. Malheureuse-ment, chaque fi lm expire après 2 ans. Il est dont impossible de faire des réserves à long terme.Les ventes chutent depuis l’apparition du nu-mérique. Avec l’explosion de caméra numérique à des prix extrêmement abordables, le désir d’attendre pour le développement des photos est à la baisse. Dans un monde où l’on doit tout avoir, et tout de suite, l’art n’est pas épargné. Ce caprice des temps modernes engendre la fi n de plusieurs façons de vivre, car oui, le polaroïd est un style de vie.

« Les photos polaroïd sont une interprétation ainsi qu’une représentation immédiate d’un moment » - Ariane BélisleUn art qui se perdPOLAROÏD

Véronique Strasbourg

Le potentiel artistique et culturel qui se cache en Outaouais peut en-fi n se faire voir grâce à l’initiative de quelques motivés. En effet, du 11 au 14 septembre prochain se déroulera la première édition du Festival de l’Outaouais émergent, évènement qui met en avant le talent d’ici, le tout en plein cœur du Vieux-Hull.

Alors que Gatineau n’avait pas connu de festival musical urbain im-portant depuis 2005 avec la fi n des Concerts du Crépuscule, voilà que les Productions des Outaouais mo-tivés (POM) arrivent avec un projet emballant : trois jours de musique, de danse, de théâtre et d’arts visuels soutenus par des talents de la région dans une « ambiance urbaine et fes-tive ». Le festival se tiendra dans les rues du Vieux-Hull, rue St-Jacques au coin de Portage, en plus de pré-senter des activités chez quelques partenaires comme Le Petit Chicago,

le Où…Quoi!, Le Twist, le Troquet et le Club Addiction. Le président des POM, Alexis Girard-Aubertin, cache diffi cilement son agitation à l’appro-che du jour J : « Nous sommes ex-trêmement fi ers de vous présenter offi ciellement, après plus d’un an de travail, un tout nouveau festival qui s’annonce déjà comme une véritable révolution dans le monde culturel de l’Outaouais ». Le concept est venu « de la volonté d’un groupe de citoyens d’offrir une vitrine et des outils aux créateurs artistiques de la région afi n de leur permettre de sortir de l’ombre et d’émerger sur les grandes scènes, au propre comme fi guré », d’affi rmer le président. Un meilleur porte-parole n’aurait pu être nommé pour cette première édition, à savoir Xavier Caféine, lui-même originaire d’Aylmer, qui est fi er d‘associer son nom au projet : « D’après moi, le FOE est une initiative importante car étant moi-même musicien, ce n’était pas évident de jouer dans la région et

ça ne l’est toujours pas. […] J’aime-rais remercier les POM d’avoir mis en œuvre ce projet […]».

Créer un sentimentd’appartenance

Les objectifs du FOE sont à la fois culturels, communautaires et écono-miques. Tout d’abord, faire connaî-tre et soutenir les créateurs locaux est certes le but principal du festival, mais la clé est aussi d’outiller les ar-tistes et autres intervenants du do-maine culturel en mettant à la dispo-sition de ces derniers des ateliers de formations sur des thèmes comme les droits d’auteurs et les techniques de promotion. Ensuite, renforcer le sentiment d’appartenance de la po-pulation à l’égard de sa région tout en contribuant au développement et au rayonnement touristique de l’Outaouais est également un aspect que souhaitent faire ressortir les or-ganisateurs : « On entend souvent

exprimer, en Outaouais, ce constat d’un faible sentiment d’appartenan-ce à la région et à ses produits cultu-rels, tant chez le public que chez les créateurs eux-mêmes ». Le Festival de l’Outaouais émergent se donne donc pour mission de combler ces lacunes. De plus, resserrer le tissu social et créer une occasion de ras-semblement ainsi qu’entraîner des retombées économiques pour les commerçants du secteur sont deux aspects socio-économiques qui se-ront bénéfi ques autant à la popula-tion qu’aux restaurants, cafés, bars et boutiques qui se trouvent dans le quartier du Vieux-Hull.

La programmation présente une variété impressionnante d’artistes : trente-six noms fi gurent sur la liste des spectacles, sans même compter les artisans visuels et les acteurs de la troupe de théâtre 4A. Si les genres musicaux sont très variés pendant les trois jours de festivités, certaines thématiques sont toutefois prévues

pour chaque soirée. Le vendredi, un volet hip-hop est au programme, en plus de recevoir les Dales Hawer-chuk comme tête d’affi che. Le same-di, un « Cabaret de fi lles » avec trois auteures-compositrices-interprètes locales, monteront sur scène parmi d’autres noms à saveur folk et rock dont Pépé et son orchestre. Pour la soirée de clôture, l’électronique sera au menu au Petit Chicago alors que le Club Addiction présentera une soirée alternative. Aussi prévu le di-manche, un collage théâtral et une session de slam offerte par SlamOu-taouais. Bref, de la culture sous une panoplie de formes et de genres.

Le Festival de l’Outaouais émergent promet d’être un grand évènement culturel pour la ville de Gatineau, à qui il manquait depuis trop longtemps une porte donnant accès à la découverte de talents locaux. À ne pas manquer !

Pour la programmation complè-te et autres informations : www.festfoe.com

Des motivés tendent la main au talent localFESTIVAL DE L’OUTAOUAIS ÉMERGENT

Photo par Rémi Thériault.

Page 10: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Arts et Culture

[email protected]

le 8 septembre 2008

10 • www.larotonde.ca

Joanie Demers

Jonathan Rausseo, coordon-nateur du développement du-rable sur le campus, déplore le gaspillage des manuels de

cours usagés, tout comme Pauline Fredette-Ledoux, coordonnatrice des dons à la bibliothèque Moris-set : « Des manuels sont réguliè-rement retrouvés abandonnés à la porte de la bibliothèque, ou encore jetés dans la chute de retour des livres».

Il est d’autant plus déplorable de voir des étudiants se débar-rasser ainsi de leurs manuels de cours qu’il s’agit souvent de livres qui seront recherchés par d’autres étudiants. D’après Daniel Nolet, directeur de la librairie du Centre universitaire, il n’y a pas de por-trait-type de l’étudiant qui achète usagé: « Tous les étudiants cher-chent à économiser là où ils le peu-vent et les livres usagés ne restent jamais longtemps sur les tablet-tes ». «On devrait économiser au moins 25% [en achetant usagé]», insiste Megan Régnier, directrice de l’Agora, la librairie de la Fédé-ration étudiante.

Revendre ses livresà la librairie

La librairie du Centre universi-taire et l’Agora rachètent les livres usagés toute l’année, peu importent leur provenance et le nombre de mains par lesquelles ils sont passés, pourvu qu’ils soient requis pour les cours et en bon état.

Régnier explique que le prix de rachat que les étudiants obtiennent en revendant leurs livres à la librai-rie dépend de la demande pour le livre en question, de l’édition et de la période de l’année à laquelle le livre est racheté.

Ainsi, à l’Agora, en début de ses-sion, pour des manuels d’édition courante qui sont en excellent état et qui ont été commandés par des professeurs, un étudiant peut em-pocher jusqu’à 55% du prix de re-vente de ces manuels. En période creuse, en revanche, un livre ra-cheté par l’Agora risque de ne pas trouver preneur, particulièrement s’il s’agit d’une édition obsolète. Le prix de rachat est alors dicté par le grossiste qui rachète le livre, et n’ex-céde guère 33% du prix courant de l’édition.

Du côté de la librairie du Centre universitaire, le principe est simi-laire, sauf que seules les éditions actuelles sont rachetées. En début de session, pour les manuels com-mandés par les professeurs pour la session en cours, l’étudiant peut obtenir 50% du prix de détail en vi-gueur pour son livre. «Le nombre de manuels rachetés [par la librairie] dépend surtout de l’historique de vente [pour un titre donné]», pré-cise Nolet.

La consigne

Cette année, les étudiants peu-vent aussi laisser leurs livres usagés en consigne à l’Agora. Plus fl exible que les services de rachat, cette nouvelle formule permet aux étu-diants de fi xer eux-mêmes le prix de revente de leurs manuels. Lorsque ceux-ci sont vendus, l’Agora prélève une commission de 20% du prix de revente fi xé par l’étudiant et remet la différence à ce dernier.

Revendre ses livres ou les mettre en consigne à la librairie présente certes les avantages de partir rapi-dement avec un peu d’argent et de toucher plus facilement un grand nombre d’acheteurs potentiels. Toutefois, de l’avis de Jonathan Rausseo, ce qu’un étudiant fait de ses manuels dépend avant tout du prix qu’il peut en tirer. Il sem-ble ainsi que « certains étudiants préfèrent jeter leurs livres que les donner ou les revendre à un prix trop bas. » C’est pourquoi beaucoup d’étudiants optent pour la vente ou l’achat de livres sans intermédiaire - et sans taxes - pour augmenter leurs gains.

Les petites annonces

Dans leurs sites web respectifs, l’Agora et le Service de vie commu-nautaire ont tous deux une section « petites annonces » ou « annonces classées ».

Du côté de l’Agora, Régnier sou-ligne « l’importance d’aller effacer son annonce » quand elle n’est plus valide. Admettant que le site pré-sente quelques diffi cultés d’utilisa-tion, elle ajoute que [les étudiants] peuvent écrire à l’Agora pour obte-nir de l’aide » en attendant que le site soit amélioré.

À la Vie communautaire, les ma-nuels scolaires ne constituent qu’une des nombreuses catégories d’objets qu’on peut vendre ou acheter par le biais des annonces classées, et les annonces sont automatiquement supprimées après un maximum de 31 jours.

Qu’en est-il des affi ches, qui ta-pissent les babillards, les murs, les fenêtres, les casiers et même les sal-les de bain à chaque début de ses-sion ? Selon Rausseo, il s’agit de « gaspillage de papier », puisque ce moyen ne permet pas de toucher les acheteurs potentiels aussi effi cace-ment que les petites annonces sur le web.

Rausseo et Régnier mention-nent aussi Facebook comme un endroit où l’on peut vendre et acheter des livres usagés assez fa-cilement.

Les dons

La bibliothèque Morisset peut aussi reprendre les manuels de cours des étudiants. « Aucun li-

Comment économiser sur ses livres en début de semestre?

MANUELS DE COURS USAGÉS

Potentiel sous-exploité

vre n’est jeté ! » assure Fredet-te-Ledoux, puisque les livres qui n’enrichiront pas les collections de l’Université seront remis à des organismes caritatifs et pourront, par exemple, garnir des bibliothè-ques universitaires en Afrique ou en Chine. Pour faire don de leurs manuels à la bibliothèque Moris-set, les étudiants doivent d’abord communiquer directement avec Mme Fredette-Ledoux et, surtout, « éviter de jeter les livres dans la chute de retour ou de les abandon-

ner à la porte de la bibliothèque ». Outre la bibliothèque Morisset, de nombreux organismes et biblio-thèques acceptent les livres qui ne trouvent pas preneur sur le cam-pus. À cet effet, Rausseo mention-ne des initiatives telles que d’en-voyer des livres aux prisonniers, ou encore en Afrique.

Page 11: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Arts et Culture

[email protected]

le 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 11

Le groupe breton Tagada Jones offre un nouveau disque tout aussi décapant que ses cinq derniers. Les compteurs à zéro, qui sortira en bacs le 12 septembre prochain, est une bombe qui conserve l’enrobage de punk-rock, de hardcore et de métal qui place le quat-uor en tête de fi le sur la scène punk française depuis maintenant quinze ans. Très connu au Québec chez les amateurs de musique à forts décibels, Tagada Jones revendique un monde social, égalitaire et culturel tout en dénonçant le capitalisme, l’individualisme, la mon-dialisation et l’intolérance. Ces mêmes thèmes sont une fois de plus abordés sur ce disque-ci en plus de fulminer contre la violence conjugale (Une fois de trop) et les soldats qui participent à la guerre (Au nom de tous les siens). La chanson titre de l’album déplore avec inten-sité la médiocrité de la société, d’où la volonté du désir

de tout recommencer, de tout rebâtir à neuf. Politique-ment engagée, Aux urnes incite le peuple à utiliser sa seule arme restante, un « bout de papier », en lançant l’avertissement que sans quoi, « (…) cet enfoiré, lui, ne va pas nous rater ». La seule chanson qui se démarque des autres sur l’album est Garde à vue : basée sur l’électro-hardcore, elle ne ressort du lot que par le son qu’elle offre.

Non, rien de nouveau à découvrir sur ce disque. On demeure dans les mêmes revendications et les mêmes sons, mais reste que Les compteurs à zéro offre du punk-rock francophone de qualité qui fera trasher de joie les fans de Tagada Jones.

-Véronique Strasbourg

Tagada JonesLes compteurs

explosent

CRITIQUE CD

CRITIQUE FILMLes grands fi lms de sports mécaniques sont d’une

rareté exceptionnelle. Trop souvent, on tombe sur une pièce au scénario extravagant, bourrée de clichés, de dialogues boiteux et de jeux d’acteurs pénibles. Les Driven, Le Mans et Days of Thunder sont, à différents degrés, des exemples du phénomène.

Grand Prix, de John Frankenheimer, suit également cette tangente. Mais il s’élève au-dessus de la mêlée par son réalisme et ses images saisissantes, et constitue l’un des rares fi lms du genre qui vaillent réellement la peine d’être vus. À l’occasion du 40e anniversaire du long-mé-trage, le fi lm a été redistribué en format DVD, accompa-gné d’un documentaire making of.

L’action est vaguement basée sur la saison de For-mule Un de 1966. On suit les principaux acteurs du championnat, tous calqués de près ou de loin sur des fi gures de l’époque, qui frôlent la mort dans leur quête

de victoire.Avec une histoire des plus classiques, et beaucoup de

longueurs, ce n’est pas pour le scénario qu’on regard-era Grand Prix, qui a par ailleurs plutôt mal vieilli. Ce qui sauve le fi lm, ce sont les prises de vue des courses. L’équipe de tournage a dû faire des pieds et des mains pour arriver à bout des scènes d’action, où les plans tirés de vraies courses et ceux tournées pas Frankenheimer se mêlent, sans qu’on puisse les distinguer.

Ce n’est pas un fi lm qui plaira à tous les publics. Grand Prix présente une tranche de la culture de l’époque qui intéressera certainement les curieux. Mais surtout, pour les amateurs de course automobile, c’est tout simple-ment un incontournable.

-Simon Cremer

Grand PrixDVD

Top model devenue auteur-compositrice-interprète, et maintenant épouse du président de la République française, Nicolas Sarkozy, Carla Bruni a tout de même trouvé le temps pour enregistrer un nouvel album. Cette troisième œuvre est précédée de Quelqu’un m’a dit (2002), qui fut un énorme succès, surtout en France, et No promises (2007), un premier essai entièrement en anglais. Bien que Comme si de rien n’était ne risque pas de dépasser le succès de son premier disque, c’est tout de même une bonne écoute.

Une musique douce, pas du tout agressive, c’est un bon CD à écouter en fond sonore d’une conversation ou dans l’auto en conduisant. Les paroles sont plutôt cute, prin-cipalement des chansons d’amour. Elle explore même l’écriture en anglais et en italien et une variété dans ses arrangements rimiques. Quant à l’instrumentation, elle se fi e surtout à la guitare acoustique, mais à travers

l’album on retrouve quand même une grande diversité d’instruments, le solo de fl ûte dans Ta tienne étant un des passages les plus intéressants du disque.

La musique est belle et l’écriture intéressante, ce qui comble le manque de portée de sa voix. C’est peut-être justement sa voix qui devient l’attrait principal de sa musique. Elle n’a rien d’extraordinaire, on dirait que plutôt de chanter, elle chuchote un secret avec une voix mélodieuse. L’effet fait en sorte que la musique est agré-able plutôt qu’intimidante, donc très facile à fredonner lorsqu’on l’écoute.

La pochette, parsemée de dessins stylisés de femmes, de papillons et de guitares, résume bien le goût donné par l’album : rien d’exceptionnel, mais très mignon tout de même.

-Ajà Besler

Comme si de rien n’était

Carla BruniCRITIQUE CD

ON EMBAUCHE!Aimeriez-vous travailler pour l’équipe Chartwells?   Nous recrutons des associés pour combler de nombreux postes à l’Université d’Ottawa.  Nous souhaitons engager des personnes chaleureuses, bilingues et enthousiastes qui misent sur le service à la clientèle. L’expérience antérieure au sein d’une entreprise de service alimentaires et une aptitude à accepter différents quarts de travail sont des atouts. Vous êtes invités à soumettre votre curriculum vitae par la poste, par télécopieur ou par courriel.

Attention : ChartwellsCentre d’information des Services alimentaires

Local 106, Pavillon Jock-Turcot, Centre universitaireOttawa, Ontario K1N 6N5Télécopieur : 613.562.5158

Couriel : [email protected]

Page 12: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Arts et Culture

[email protected]

le 8 septembre 2008

12 • www.larotonde.ca

LA SEULE CARTE DE CRÉDIT AU CANADA QUI ASSURE VOTRE CELLULAIRE1.

ÉDITION LIMITÉE

jaiperdumoncell.com

1 Veuillez consulter le certificat d’assurance pour les conditions ainsi que les exclusions applicables au www.desjardins.com/protectioncellulaire.* VISA Int. / Fédération des caisses Desjardins du Québec, usager autorisé.

Valérie Mandia

Ottawa regorge d’artistes talentueux trop souvent oubliés dans la capi-tale. Mais l’art à Ottawa existe bel et bien. Il suffi t simplement de savoir où le trouver parmi notre riche pat-rimoine culturel.

La Galerie d’art d’Ottawa a réussi à faire surgir les fragments de cette facette dissimulée de la ville. C’est pour célébrer son 20e anniversaire en tant que musée d’art municipal d’Ottawa que la galerie organise une exposition regroupant plusieurs artistes de la région. Jeudi soir dernier, le 4 septembre, la galerie a organisé une grande fête lors du vernissage de l’exposition : Signes. Projet Ville d’Ottawa comportant les œuvres 17 artistes.

En plus de découvrir la face ca-chée d’une ville souvent réduite au gris monotone des paysages urbains, cette exposition compte des artistes qui enseignent ou en-seignaient au Département d’Arts visuels de l’Université d’Ottawa : la photographe Lorraine Gilbert, le re-gretté peintre Kenneth Lochhead, la sculptrice Deborah Margo, ainsi que le photographe Michael Schreier. « Emily Favley [organisatrice de l’exposition] a réussi à faire exister un ensemble de liaisons intéres-

santes. Je n’aurais jamais pensé un jour exposer avec tous ces artistes. L’exposition montre un autre Ot-tawa. Je crois qu’Emily a réussi son défi tout en donnant une place à chaque artiste », s’enthousiasme la sculptrice Margo. En effet, une toile d’araignée semble se tisser entre chacune des œuvres, malgré leurs genres diversifi és. Toutes présentent la ville d’Ottawa sous le regard dis-tinct d’artistes locaux depuis les an-nées 1980. C’est ainsi qu’Ottawa se prête à plusieurs visions artistiques alors que, tantôt, le spectateur y observe le canal Rideau, tantôt ses habitants ou encore la ville avant la fusion en 2000. Nathalie Gagnon, artiste et agente de l’information à la Galerie d’art d’Ottawa, com-mente : « Ce que je trouve bien, c’est que l’exposition favorise les ar-tistes locaux et met au premier plan ceux qui ont voulu entretenir l’art d’Ottawa et qui ont vu les choses avant nous, dans les années 1980. » Les photos de Michael Schreier, par exemple, découvrent des portraits où se découpent en arrière-plan les contours fl ous du paysage urbain ontarien des années 80. « Je trouve que l’exposition réussit à capter un moment de la vie urbaine à Ottawa, parmi les déchets, les monuments, l’architecture. Les portraits de Mi-

chael Schreier sont très poétiques. On croirait y deviner l’état d’âme d’une personne », décrit Marc-An-toine Dubé, artiste et enseignant en arts. L’une des œuvres qui surprend particulièrement le visiteur est un étrange canot en boîtes de céréales datant de 2000. Son créateur ? Greg Hill. Cette œuvre est sans doute celle qui a le plus attiré l’œil des caméras lors de la soirée. C’est à l’aide de ce canot qu’Hill a parcouru la rivière Rideau d’Ottawa à Kanata.

La photographie semble toute-fois le médium le plus prisé de l’exposition, contrairement à la sculpture et à la peinture. Pour-quoi ? Emily Falvey, conservatrice de l’art contemporain, explique : « Je n’ai pas voulu mettre plus l’accent sur la photographie, mais je trouve que les artistes d’Ottawa sont très forts dans ce médium. Toutefois, si la photo se démarque, c’est bien, car la deuxième édition du ’’Festival X’’ de photographie à Ottawa/Gatineau arrive bientôt. »

Ne manquez pas Signes. Projet Ville d’Ottawa, une exposition qui ranime le regard d’artistes locaux sur la capitale tout en permettant un échange créateur à Ottawa.

Du 5 septembre au 16 novembre 2008, à la Galerie d’Art d’Ottawa, au 2, avenue Daly.

20e anniversaire de la Galerie d’art d’Ottawa Calendrier - Arts et culture8 au 15 septembre

THÉÂTRE

ARTS VISUELS

AUTRES

HavanaExposition photographique de Da-vid BarbourQuand? Jusqu’au 14 septembre 2008 Où? Galerie Red Wall, 168, rue Dal-housie, Ottawa

Points, impulsions et bouclesQuand? Jusqu’au 2 octobre 2008 Où? Musée des beaux-arts du Can-ada, 380, Promenade Sussex, Ot-tawa

Collage théâtral «Foul plastic jac-quette» de la troupe 4ADans le cadre du Festival de l’Outaouais émergentQuand? Le 14 septembre à 16hOù? Le Petit Chicago, 50, rue du Portage

Midi-conférence de Miyoko Tsuji-mura : « L’égalité des sexes et rap-ports multiculturels de convivialité à l’époque de la globalisation »Quand? Le 9 septembre de 11h30 à 12h30, entrée gratuiteOù? Salle du tribunal École Gow-lings, Pavillon Fauteux, pièce 147

Programme autochtone : Pow Wow 2008 Dégustation à saveur autochtone et spectacle représentatif des Premiè-res Nations, Métis et InuitsQuand? Le 10 septembre de 10h à 13hOù? Salon des étudiants du pavillon Roger Guindon, 451, chemin SmythInfo supplémentaire : Com-muniquer avec Mme Lacroix d’ici le 10 août au 613-562-5800, poste 8625, ou à [email protected] pour confi rmer votre présence.

Festival de l’Outaouais émergentQuand? Du 11 au 14 septembre 2008 Où? Centre ville de Gatineau, (Vieux-Hull), rue St-Jacques, coin PortageInfos supplémentaires : www.festfoe.com

Vidéo Arcade 3 : Les jeux, d’hier à aujourd’hui!Quand? Le 13 septembre de 20h à 2hOù? Saw Video, 67, rue Nicholas, Ottawa

SUR LE CAMPUS

MUSIQUE

Anti-fl ag et invitésQuand? Le 11 septembre à partir de 16hOù? Babylon, 317, rue Bank, Ot-tawa

Yvan Vollé et amisQuand? Le 11 septembre à 20hOù? Centre national des Arts, 53, rue Elgin, Ottawa

La Rotonde recrute!Pour être journaliste, écrivez à [email protected]

Page 13: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Arts et Culture

[email protected]

le 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 13

avec Jean Marc DalpéMise en scène de Geneviève PineaultEnvironnement sonore par AYMAR

...une performance qui impose le respect.Josée Bilodeau, Radio-Canada 2008, Montréal

...une pièce intime et boulversante.Lysanne Lesage, Le Voyageur 2008, Sudbury

Le Théâtre de la Vieille 17 accueille une production du Théâtre du Nouvel-Ontario

du 24 au 27 septembre 2008 à 20 hà La Nouvelle Scène, 333, King Edward à OttawaBilletterie : 613-241-2727 poste 1

photo

: Da

n Lala

nde

Caroline Morneau

Foul Plastic Jacquette, pièce de théâtre présentée par la troupe du 4A, met en scène des acteurs et ac-trices étudiants aux cycles supérieurs en science politique à l’Université d’Ottawa. Il s’agit d’un collage de pièces d’Aristophane, Eschyle, Brecht, Jarry, Vian, Brassens, Char et Artaud ayant comme sujet la guerre. De grandes œuvres, tragiques chez les Grecs et mêlant le comique avec le tragique chez les Modernes. Blaise D. Guillotte, ancien étudiant en théâtre a été approché afi n de diriger ces aspi-rants acteurs. « Foul Plastic Jacquette se veut un clin d’œil au chef-d’œuvre de Stanley Kubrik Full Metal Jacket, fi lm portant sur la guerre et ses im-pacts, » affi rme Guillotte.

Le style de la pièce est d’inspiration cabaret. Il s’agit de courts extraits entremêlés de musique avec deux musiciennes sur place. La pièce se joue généralement dans un bar ou un pub, ce qui permet un rap-prochement avec le public. « Cette pièce a été faite sans prétention, et nous voulons que cela se vive avec un public près de nous qui vient se relaxer, écouter et réfl échir tout en prenant un verre. »

La guerre, la guerre…

Ces étudiants, habitués à par-ler devant un public, avaient envie de changer et, pour une fois, de jouer.

Sans expérience ou presque, ils ont dé-cidé de se lancer avec un sujet qui leur tenait très à cœur, celui de la guerre. L’objectif est de la critiquer en riant de son absurdité, de ce qui pousse les hommes à la faire : l’orgueil, le pouvoir, l’argent, la mégalomanie, la lâcheté, la convoitise. Il ne faut pas seulement en pleurer. Il faut aussi en rire, même si ici le rire est tragique.

Le 14 septembre prochain, dans le cadre du Festival Outaouais Émer-gent, la troupe du 4A tiendra sa troisième représentation au bar le Petit Chicago, à Hull. Les deux pre-mières, l’une à Montréal et l’autre à Hull, ont fait salle comble. « Un spectacle de ce genre touche de près les amateurs de théâtre et même ceux qui le sont moins. Les sujets traités font partie de notre réalité et il est important de les aborder . Le fait qu’il soit gratuit incite davan-tage les gens à y assister. »

La troupe, à l’origine composée de Blaise D. Guillotte, Julie Per-reault, Marie-Hélène Choinière, Jean-François Bissonnette et Émilie Bernier sera légèrement remaniée pour la représentation du 14 septem-bre. Marie-Hélène Lafond et Blaise D. Guillotte prendront respective-ment les places de Julie Perreault et de Jean-François Bissonnette. La représentation aura lieu le 14 sep-tembre à 16h00 au Petit Chicago (50 Promenade du Portage).

Clin d’œil à un chef-d’oeuvreTHÉÂTRE

Nous assistons en direct à la mort des fonds, bour-ses et subventions visant à aider et fi nancer les artistes canadiens. Au cours de l’été, le gou-vernement conservateur de Stephen Harper a

donné un coup de hache dans divers programmes. Le résultat ? Un total de 45 millions de dollars de moins. Vous rêviez d’art ? De fi lms ? De nouveaux médias ? Il faut maintenant penser, ainsi que passer, à autre chose. Certaines coupures auraient été effectuées en catimini et commencent tranquillement à apparaître. Manque de transparence ? La réponse est si évidente…

Et pourtant, personne dans la région ne bouge. Sou-vent critiqués comme vivant dans une ville culturelle-ment apathique, nous donnons aujourd’hui raison à tous nos détracteurs. Au cœur même de notre univer-sité, plusieurs programmes artistiques existent. Des centaines d’étudiants partageant une passion artistique espèrent chaque jour pouvoir vivre de leur art. Et aucun signe de protestation.

Artistes, où êtes-vous ? Treize programmes sont tou-chés par ces coupures, notamment des fonds visant à assurer le rayonnement des artistiques canadiens à l’étranger. Fin août, des centaines d’artistes de Mon-tréal sont sortis dans la rue afi n de manifester leur colè-

re. Cette pluie de coupures pourrait avoir un effet brutal sur l’indépendance des créateurs au Canada.

Alors, pourquoi cette apathie ? Manque de conviction ou manque d’information ? La réelle question est : com-ment être crédible en tant qu’artiste sans démontrer une quelconque réaction face à tout cela ? Pire encore, com-ment être crédible en tant que citoyen si on ne ressent aucune colère face à ce geste ? Notre identité, en tant que citoyens d’une même nation, passe en majeure par-tie par notre art. Il s’agit de la façon la plus ancienne et primitive de s’exprimer. Grâce à l’art et à notre culture, nous pouvons laisser des traces de ce que nous avons été en tant que civilisation. Ces coupures affectent directe-ment les artistes car elles sont intrinsèquement liées à ce qu’ils sont comme individus. Mais elles touchent chacun d’entre nous, même si cela est moins direct. Col-lectivement, nous devons agir.

Espérons qu’avec le retour en classe, l’oisiveté de l’été va disparaître et que des réactions vont se faire sentir. Après la loi C-10, qui visait à censurer certains aspects d’une production artistique, voilà que le gouvernement touche encore aux arts. Il est plus que temps de démon-trer notre grogne et de nous faire entendre.

[email protected]

Chronique d’une mort annoncée

En apartéCaroline Morneau, chef de pupitre, Arts et culture

.ca

Page 14: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

[email protected]

le 8 septembre 2008

14 • www.larotonde.ca

Romain [email protected]

Sports

Bien que le stade Matt Anthony et le Complexe sportif qui l’accompa-gne aient été construits en 2001, on peut déjà les qualifi er « d’erreurs ». C’est du moins ce qu’affi rme le di-recteur du Service des sports (SDS), Luc Gélineau, qui espère commen-cer la construction d’un nouveau stade dès cette année. Dans un entretien exclusif accordé à La Ro-tonde, l’homme à la tête de tout le SDS n’a pas eu la langue de bois en parlant de l’équipe de football qui doit jouer ses matchs au stade municipal en raison des dangers que représentent le stade actuel.« Le terrain est règlementaire, as-sure Gélineau. Le problème est vrai-ment la barrière entre le terrain et les partisans. C’est un danger parce que c’est trop rapproché.»

Le stade Matt Anthony accueille les matchs de rugby et de soccer et l’équipe de football l’utilise comme terrain de pratique, mais il n’est pas employé à son potentiel maximal.Par conséquent, les Gee-Gees louent le terrain Frank Clair l’ancien stade des Rough Riders et des Renegades de la LCF - de la ville d’Ottawa pour accueillir ses cinq à six matchs par an. Le stade est à 30 minutes de marche du campus et l’ambiance est pénible pour les partisans. La moi-tié du stade a été condamnée, en-levant du même coup la moitié des

estrades ainsi que les vestiaires des équipes adverses et des arbitres.

« On a l’air de quoi quand une équipe arrive à Ottawa ? On a l’air d’une bande de tatas », affi rme sans hésitation Gélineau en parlant du stade Frank-Clair. Alors pourquoi ne pas utiliser le terrain Matt An-thony, situé sur le campus en plein cœur de la Côte-de-Sable? «On a tout essayé. On a même pensé met-tre les estrades sur le toit du com-plexe sportif. Malheureusement, tout a échoué. »

La situation est particulièrement délicate pour le SDS qui doit tou-jours s’assurer que la communauté soutient les projets. Action Sandy Hill (ASH), l’organisme commu-nautaire responsable du quartier, a été consulté à maintes reprises pour la construction d’un nouveau stade sur la rue Mann, là où l’Aréna Sandy Hill se trouve.

« On a déjà le plan, on sait où cela va aller », explique Gélineau.Le groupe communautaire ne s’op-pose pas absolument au projet, mais il est certainement réticent. Plusieurs membres du quartier craignent une augmentation du bruit et des fêtes, dans un quartier déjà connu pour ses habitants fê-tards. Le dilemme pour ASH est de savoir qu’une fois que l’aréna Sandy Hill requerra des réparations ma-

jeures, il y a de fortes chances que la Ville d’Ottawa refuse d’intervenir.La relation entre ASH et l’U d’O est parfois diffi cile. Par exemple, il n’y a pas de haut-parleurs au stade Matt-Anthony, afi n d’adoucir les crain-tes du voisinage, une mesure qui a comme résultat de tuer tout sem-blant d’ambiance lors des matchs de soccer et de rugby féminin. Après chaque but, des journalistes se re-tournent et se demandent « qui a

marqué ? »Le Président d’Action Sandy Hill,

Robert Stehle, voit la situation dif-féremment : « Il y a une terre de disponible dans la Côte-de-Sable et nous étions plusieurs à faire des propositions pour déterminer ce que nous, comme une communau-té, voulions faire. La ville proposait quelque chose. L’Université. Nous. Et fi nalement, l’Université est arri-vée avec son propre plan, qui était tellement ambitieux, qu’il ne laissait plus de place pour personne d’autre. Nous avons dit que c’était inaccep-table. Et Victor Simon a répondu en disant : ‘Et puis quoi?’ »

Selon Stehle, c’était tout ce qu’il fallait pour « antagoniser » la com-munauté. Il explique qu’il n’est pas contre l’idée du stade, mais qu’il n’a pas aimé l’approche de l’Université. Malgré tout, en Assemblée générale des membres de ASH, les membres ont voté contre la construction d’un stade, un vote que Stehle concède est symbolique, mais qui peut néan-moins avoir un poids important auprès de la Commission de la ca-pitale nationale (CCN), qui est la détentrice principale des terres en question.

Victor Simon ne pouvait accor-

der d’entrevue en raison d’un confl it d’horaire, mais a avisé La Rotonde que la communauté de Côte-de-sa-ble continuait de jouer un rôle cen-tral dans les négociations pour un nouveau stade.

Évidemment, le moyen le plus convenable pour l’U d’O serait d’en-voyer la note aux étudiants pour payer les coûts d’un tel projet. « On ne veut pas faire passer un référen-dum maintenant pour un projet à

venir. On veut dire aux étudiants : seriez-vous prêts à payer plus pour avoir plus? » explique Gélineau. Le directeur du SDS croit aussi qu’il serait peut-être possible de ne pas demander d’augmentation de co-tisation. L’Université aurait même un plan pour louer le terrain en question aux membres de la com-munauté lors des moments faibles dans la saison. « On veut mettre un dôme. On pourrait alors jouer l’hi-ver aussi. »

Les constructions au stade Frank Clair rendent la situation plus ur-gente. Samedi dernier, les joueurs de York devaient se rencontrer dans une roulotte à la mi-temps. « Are you fucking serious? We have to change in there? », a lancé un joueur offensif. Malheureusement pour lui, la situation est pire que cela. Il aura à prendre une navette vers le Pavillon Lees de l’U d’O après le match pour pouvoir se changer. « Ce n’est pas fort », lance Gélineau. « Dès qu’on aura le feu vert, je serai le premier sur le terrain avec une pelle. »

Un nouveau stade pour les Gee-Gees?Une passe au « gym » peu coûteuse

SERVICE DES SPORTS » DOSSIERPar Wassim Garzouzi

Au Stade Frank Clair, les équipes qui visitent les Gee-Gees doivent se changer dans une roulotte. Photo par Guy Hughes

On a l’air de quoi quand une équipe arrive à Ottawa? On a l’air d’une bande de tatas« »

-Luc Gélineau

Contrairement à ce que Nathalie Carrier, ancienne employée du Ser-vice des sports, affi rme sur le site de Zoom Productions, et contrairement à ce qui est rapporté dans la pre-mière édition du Fulcrum, la passe « universelle » au gym de l’U d’ O n’est pas gratuite. Bien au contraire. Chaque étudiant débourse 60$ pour avoir accès aux installations du SDS. « On n’est pas en mesure de ré-pondre à la demande », explique le Directeur du SDS, Luc Gélineau. Il y a deux centres d’entraine-ment, l’un au pavillon Montpetit et l’autre au Complexe sportif. Il n’est pas clair pour l’instant si le nouveau stade (lire article) sera doté d’installations d’entrainement.

Des heures de piscine et de centre d’entraînement réservées aux femmes

Après plusieurs années de lob-bying auprès de l’administration de l’Université et le Service des sports, la Muslim Student Association (MSA) peut se féliciter d’avoir poussé le SDS à offrir des heures d’utilisation de la piscine réservées aux femmes.

« Le Service des sports réserve certaines périodes d’entraînement exclusivement pour les femmes, notamment à la piscine et au cen-tre d’entraînement du pavillon Montpetit. Les mercredis, de 10h à 11h, la piscine du Montpetit sera réservée aux femmes. Le tout dé-bute dès le mercredi 10 septembre 2008. Les mardis et les vendre-dis, de 7h à 8h30, le centre d’en-traînement du pavillon Montpetit sera réservé aux femmes. Le tout débute dès le mardi 9 septembre 2008 » explique le communiqué du SDS émis la semaine dernière.Dean Haldenby, Président de la FÉUO, était heureux du dénoue-ment de la situation. « La FÉUO n’a pas été directement impliqué cette année, mais la dernière présidente, Pam Hrick, était très proche de ce dossier et elle y a consacré beau-coup de temps. Mais je tiens à dire que je crois que c’est une très bonne décision. » Pendant les élections de 2006, Hrick avait promis au MSA que les heures pour femmes se-raient une de ses priorités.

Photo par Guy Hughes

Page 15: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Sports

[email protected]

le 8 septembre 2008 Sports

www.larotonde.ca • 15

Le Service des sports (SDS) de l’Université d’Ottawa connaît une période tumultueuse de-

puis la fin de la dernière saison des Gee-Gees. Bien que les responsabi-lités du SDS dépassent largement le sport interuniversitaire, l’image d’estrades vides entache la réputa-tion de l’Université d’Ottawa de-puis déjà plusieurs années.

« On ne s’occupe pas seule-ment du sport interuniversitaire, mais aussi des installations spor-tives, du sport intra-muros et des

clubs », explique Julie Tam, directrice adjointe du SDS. Pour la majo-rité des étudiants, les Gee-Gees symbolisent le mieux le sport à l’Université d’Ottawa. Tam expli-que que malgré cette perception, les statistiques démontrent que les installations d’entrainement et le sport intra-muros reçoivent tous les deux plus de visiteurs sur le site Web que les Gee-Gees. « Il faut diviser notre attention [en conséquence] », croit Tam.

L’année dernière, toutes les équipes, à l’exception de celles de football et de basket-ball, ont joué devant des poignées de partisans, parfois dans des stades pouvant

accueillir plusieurs centaines, voi-re milliers de personnes. « Il fal-lait corriger la situation, alors on a changé de stratégie, affirme Luc Gélineau, directeur du SDS. On misait beaucoup sur la commu-nauté. Cette année, on va plutôt viser une clientèle étudiante. »

La stratégie est simple. Au lieu de mettre des publicités ailleurs, le SDS va tout miser sur le campus. L’équipe de promotion du SDS connaît une croissance fulgurante avec des augmentations de person-

nel de 100%. L’équipe va passer de 20 à 40 salariés pour la première fois de son histoire.

La directrice adjointe a une vision claire : « On engage une quarantaine d’étudiants pour faire des tournées des classes ou des résidences. On va également avoir une mascotte ». Le SDS va choisir « un match de la semaine » et le publiciser sur des af-fi ches partout sur le campus, tout en annonçant tous les matchs à Ottawa.

Le changement de cap arrive à un moment opportun pour le SDS. L’année dernière, il s’est vu repro-cher de trop miser sur l’équipe de football, qui s’est fait éliminer pré-

Souvent, le site Internet d’un or-ganisme en dit long sur son état. Le site du Service des sports (SDS) ne fait pas exception à cette règle. À l’image de l’organisme qu’il repré-sente, la page web du SDS existe, sans plus. On peut (diffi cilement) trouver tout ce qu’on cherche, mais sans plus. On retrouve des commu-niqués de presse français truffés de fautes. Le calendrier est là, mais il faut le chercher. Les biographies des athlètes sont inexistantes.

Certaines pages avec des infor-mations importantes datent de 2006, voire 2005 dans certains cas.Bref, comme le SDS, son site in-ternet semble faire tout, sans réel-lement accomplir grand-chose. Et tout comme le SDS, son site internet devait subir un toilet-tage cette année. Et tout com-me le SDS, on attend toujours cette révolution tant promise. Alors pour quand le nouveau site internet?

Un site Internet prévu pour… ? Réajustement du tir au Service des sports

PERSONNE NE VA AUX MATCHS DES GEE-GEES… VRAIMENT ?

On entend souvent les gens dire que personne n’assiste aux matchs des Gee-Gees. (Ici au journal, on a tendance à dire que personne ne lit la sec-tion des Sports). Curieusement, si on compare les statistiques des Gee-Gees à celles de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), on réalise que ces déclarations sont parfois trompeuses.

Plus grand évènement sportif c. Élections de la FÉUO» Le plus grand match de basketball masculin de l’année des Gee-Gees, la Classique de la capitale à la Place Banque Scota, attire généralement 10 000 partisans, dont 5 000 de l’Université d’Ottawa. » Les élections de la FÉUO connaissent des taux de participation qui fl uctuent entre 2000 et 3000 personnes.

Évènement sportif typique c. Élections partielles de la FÉUO» 1473 personnes assistent au premier match de football de l’année, sous la pluie.» 1110 personnes ont voté aux élections partielles en 2008 à la FÉUO.

Couverture médiatique» Les Gee-Gees reçoivent en moyenne 4 à 5 pages dans La Rotonde et 3 à 4 dans le Fulcrum chaque semaine. Les grands matchs sont diffusés aux ondes de Sportsnet et the Score, tandis que plusieurs matchs ordinaires sont présentés aux ondes de Rogers, la chaîne communautaire ou A Channel. Les séries éliminatoires sont généra-lement suivies par les quotidiens de la région. » La FÉUO reçoit une couverture approximative de 3 à 4 pages dans La Rotonde et 1 à 2 pages dans le Fulcrum chaque les semaine. Leur couverture nationale est très limitée, voire inexistante, tandis que sa présence locale est souvent en réaction aux agissements de l’administration de l’Université.

Nombre de bénévoles» Les Gee-Gees comptent entre 250 et 300 athlètes, non-payés, qui sont tous étu-diants à temps-plein. » La FÉUO compte entre 100 et 200 bénévoles, y compris les membres étudiants de son Conseil d’administration.

Attention accordée par l’administration » Les Gee-Gees peuvent se vanter d’avoir Gilles Patry (ancien président), Victor Simon (vice-président) et Allan Rock (président actuel) comme partisans. » La FÉUO peut se vanter de pouvoir rencontrer les membres de l’administration, derrière des portes fermées, du moins, avant l’arrivée du nouveau président.

Cotisation étudiante» Chaque étudiant de premier cycle donne environ 230$ au Service des sports par année.

» La FÉUO perçoit environ 100$ par étudiant de premier cycle par année.

Il fallait corriger la situation, alors on a changé de

stratégie« »-Luc Gélineau

Luc Gélineau, Directeur du SDS :« On devrait avoir le nouveau site le 2 septembre. » (août 2008)

Julie Tam, Directrice adjointe du SDS :« Le (nouveau) site sera en ligne le 4 septembre. » (août 2008).

Dominique Poirier, Coordonnatrice francophone des informations sportives :« On a rencontré quelques problèmes techniques. Il devrait être lancé dans les prochaines semaines. »

maturément des séries éliminatoi-res, malgré une fi che parfaite en saison régulière. Certaines équipes se sentaient négligées par la promo-tion jugée inadéquate du SDS.

La nouvelle stratégie de promotion est accompagnée de mesures pour rendre l’ambiance plus agréable lors des matchs. Aux parties de basket-ball, par exemple, on a remplacé les planches de bois par de nouvelles estrades, plus modernes, avec des dossiers et des accoudoirs. Ce chan-gement mineur coûtera néanmoins 250 000$ au SDS, selon Gélineau. On sacrifi e également la quantité pour la qualité, en perdant 50 sièges.

Déjà, on a pu apercevoir un chan-gement dans la culture des matchs. René Michaud, ancienne employée de la FÉUO, est maintenant au SDS. « La culture est différente et il nous reste encore beaucoup à faire, mais je crois que c’est déjà mieux que l’année dernière. » On a organisé un « rally » au Centre universitaire avant le match de football, un rally où il y a eu près de 300 personnes présentes. Dean Haldenby, prési-dent de la FÉUO était visiblement fi er. « C’est un très bon rally ». Les matchs sont plus animés que l’année dernière, du moins, ceux de basket-ball et de football.

Un autre défi pour le SDS sera d’aller chercher une clientèle plus francophone. « Nous sommes la seu-le université véritablement bilingue, estime Tam. Il faut aller chercher deux communautés [linguistiques]. » L’unilinguisme de Dan Carle, direc-teur de l’information du SDS, n’a pas aidé lors de la dernière année. Le SDS va compenser cette année avec l’embauche de Dominique Poirier, qui aura la tâche de « franciser » le Service. « Je ne m’occupe pas seule-ment des équipes inter-universitaires mais de tout le Service des sports », explique cette dernière. L’année der-nière, le SDS a été critiqué de toutes parts lorsqu’il envoyait des commu-nications pitoyables. Poirier ne vou-lait pas commenter sur l’année pré-cédente, mais elle est confi ante que cette année sera meilleure que les années passées. Poirier s’est vu offrir un contrat d’une année pour réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.

Nathalie Carrier, qui était coor-donnatrice des promotions et des évènements du SDS, a quitté son poste il y a quelques semaines, quel-ques jours avant le début de la nou-velle saison. Personne au SDS n’a voulu commenter l’information et Carrier a préféré s’abstenir de tout commentaire. Selon des informa-tions obtenues par La Rotonde, la cause de Carrier sera porté en grief par le syndicat… une histoire à sui-vre.

Photo par Guy Hughes

Page 16: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Sports

[email protected]

Sports le 8 septembre 2008

16 • www.larotonde.ca

Dernier tour de garde pour Josh Sacobie

Au-delà des records nationaux, Josh Sacobie est à la poursuite de la Coupe Vanier. Photo par Guy Hyghes

FOOTBALL

Romain Guibert

Devant une foule survoltée, il n’aura fallu qu’un quart pour qu’Ottawa distance York, dé-passé par l’arsenal offensif

des Gee-Gees samedi après-midi. Le quart étoile Josh Sacobie a pro-fi té de cette rencontre pour voir son nom écrit dans le livre des records du Sport universitaire ontarien (SUO).

L’équipe a entamé le match en lion : Ivan Birungi a capté une bombe de 80 verges avant que Davie Mason double la mise sur une course de 42 verges. Le troisième touché a fait entrer Sacobie dans l’histoire, lui qui a décoché une passe à Ezra Millington pour devenir le meilleur passeur du SUO avec 66 tou-chés en carrière (67 à la fi n du match).

« Combien de receveurs ont at-trapé mes 67 passes ? Je ne sais pas, mais j’ai joué avec beaucoup de bons receveurs pendant mes cinq années. Je pense que c’est quelque chose dont je peux profi ter avec les rece-veurs et la ligne offensive », confi e humblement Sacobie.

Sous la pluie, les Gee-Gees ont continué à être agressifs. Ils ont effectué un botté court que Birungi a pu récupérer, ce qui a mené Mat-thew Falvo à réussir un placement de 25 verges (24-0). Sacobie a pour-suivi le massacre en se faufi lant au-dessus de la ligne des buts alors qu’il ne restait plus de temps au cadran.

Ce n’était arrivé qu’une seule fois en 2007, lors du dernier match contre Windsor, que les Gee-Gees inscrivent 31 points en un quart.

Au quart suivant, Craig Bearss a effectué une belle course pour un touché au centre; avant que Birungi continue d’épater la galerie avec un

autre touché spectaculaire, dos au jeu, sur 63 verges. Falvo, auteur d’une soirée de trois placements, a ensuite permis aux Gee-Gees de marquer lors de leurs huit premières possessions (48-0).

Avec cette avance insurmontable, Bradley Sinopoli est venu en relève à son mentor en deuxième demie. Sacobie a eu le temps d’accumuler 325 verges (dont 176 à Birungi), complétant 13 de ses 16 passes.

Sinopoli a tout de même lancé deux touchés à Marc-André St-Hilaire, remplaçant Millington, blessé. « On sentait beaucoup la foule, surtout avant les jeux importants. Cela fait une différence », affi rme St-Hilaire. Phénomène rare, Ottawa s’est tourné pour applaudir ses partisans en fi n de rencontre.

Après deux autres placements ot-taviens de Luigi De Lellis, York a pu éviter l’humiliation, ajoutant trois points au tableau avec moins d’une minute à jouer. Le record de 2005, lorsqu’Ottawa avait blanchi Toronto 72-0, tient toujours.

Un match comme celui-là fait oublier la défaite contre Western en lever de rideau. « On avait une fi che perdante. Je ne suis pas habitué à cela. Personne n’était à l’aise avec ça », confi rme Sacobie.

« Ce qui était surtout important de connaître c’était un match où on évo-luait à notre niveau et où on ne don-nait pas des points à notre adversaire […], de contrôler le rythme du match, d’avoir une défense qui était plus agressive. J’ai dit que cette équipe-là serait très forte pour entrer dans les séries, et on continue, c’est un pro-cessus », a conclu l’entraîneur Denis Piché.

Ottawa sert la dégelée du siècle à YorkSacobie passe à l’histoire dans une convaincante victoire de 71-13

Marc-André St-Hilaire a bien fait suite à la blessure d’Ezra Millington, inscrivant deux touchés en deuxième demie. Photo par Guy Hughes

Simon Cremer

2007 avait tout d’une année ex-traordinaire pour les Gee-Gees, et pour Josh Sacobie. Avec une fi che parfaite, de nombreux records per-sonnels et d’équipe, en plus d’être en lice pour le Trophée Hec Crei-ghton remis au joueur le plus utile à son équipe, le quart-arrière étoile s’est fait surprendre en séries par les Mustangs de l’Université Western Ontario. Simon Cremer a ren-contré le quart le plus prolifi que de l’histoire de l’Université d’Ottawa à l’aube de sa cinquième et dernière saison avec le Gris et Grenat.

Sacobie a l’occasion de mettre la saison passée derrière lui, et sem-ble déterminé à le faire. L’athlète de Fredericton est plus confi ant que jamais, même si son équipe a perdu plusieurs vétérans. « C’est proba-blement cette année qu’on a perdu le plus de joueurs. On entend les

entraineurs parler du recrutement chaque année, et dans quelle mesure c’est un aspect critique du succès de l’équipe, et c’est maintenant que je le vois. On voit comment les joueurs qui préparaient et progressaient len-tement, c’est maintenant qu’ils sont vraiment prêts. Les ‘trous’ ne sont pas vraiment des trous, ce ne sont que des places qui se libèrent pour ces joueurs », explique Sacobie.

En plus de ces jeunes qui pren-dront une plus grande part de res-ponsabilités, on compte un certain nombre de transferts, provenant d’autres universités, qui vont re-joindre la formation. Parmi ceux-ci, le receveur Ivan Birungi. Il semble déjà attirer l’attention des médias sportifs d’Ottawa, et Sacobie lui-même est excité à l’idée d’alimenter l’athlète repêché en 2004 par les Alouettes.

« Ivan est tout un joueur. J’ai sui-vi sa carrière dans l’Atlantique. Je

ne crois pas avoir besoin de parler de lui, vous savez que c’est un très bon footballeur. J’ai seulement hâte de pouvoir jouer avec lui. Pour les transferts, c’est parfois un peu dif-fi cile de voir leur motivation. Ivan est venu au camp en ne considérant rien comme acquis. »

Les records et les accomplisse-ments ne préoccupent pas l’ath-lète néo-brunswickois, qui pourrait établir des marques nationales aux chapitres des verges par la passe et des passes de touchés en carrière. « Je n’ai vraiment pas réussi dans le dernier cours de mathématiques que j’ai pris, au secondaire, lance Sacobie, alors il ne faut pas me par-ler de chiffres ! »

Quant au Hec Creighton et aux records, le numéro 15 ottavien re-connaît leur importance, mais il ne tient pas à s’y attarder quand il est en mode « football ». « Pour moi, c’est la Coupe Vanier. »

Verges par la passe9974 Ben Chapdelaine, Mc-Master 1997-018379 Josh Sacobie, Ottawa 2004-actif

Passes de touché87 Chris Flynn, Saint Mary’s 1987-9067 Josh Sacobie, Ottawa 2004-actif

Passes complétées607 Matt Connell, McGill 2003-actif527 Josh Sacobie, Ottawa 2004-actif

RECORDS DE CARRIÈRE DE SIC (SAISON RÉGULIÈRE SEULEMENT)

Page 17: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Sports

[email protected]

le 8 septembre 2008 Sports

www.larotonde.ca • 17

futon et base Maya à partir de 379$*housse en sus.

*Sur achat de futon et base du 15 août au 15 sept 2008.Avec carte valide.

www.futon7.comOttawa°259 Bank°232.7814Hull°365 St Joseph°595.3000

Romain Guibert

Gagner les provinciaux, si ce n’est les Nationaux; c’est un objectif clair pour l’équipe de soccer fémi-nin. La troupe de Steve Johnson est un sérieux prétendant au titre et est l’une des meilleures chances de faire rayonner le campus d’Ot-tawa. Malgré le départ de plusieurs joueuses d’expérience, les Gee-Gees pourront compter sur le retour de la gardienne Jess Charron, un atout pour combler le départ de Katarina Vulic.

Vulic, qui avait encore une année d’éligibilité, a choisi de l’écouler avec Toronto, où elle poursuivra ses études en biochimie. Les Blues sont dans la même conférence que les Gee-Gees, ce qui devrait donner l’opportunité à Vulic d’affronter ses anciennes coéquipières, avec qui elle garde contact, dès le 13 septem-bre au terrain Matt Anthony.

« Elle m’a envoyé un message avant le match (contre Trent) », a déclaré Charron, qui soutient aussi la décision de son mentor de privilé-gier les études. Charron était la rem-plaçante de Vulic en 2005 et 2006, et sera maintenant numéro un.

C’est Johnson lui-même qui lui a demandé de revenir, lui expliquant qu’il n’avait personne devant les buts. « J’y ai pensé, et j’aurais regret-té ne pas jouer durant ma dernière année », confi e la nouvelle gardienne d’Ottawa. Même si elle était de l’ali-gnement il y a deux ans, elle n’a dis-

puté qu’un match, ce qui lui permet d’avoir encore trois années d’éligibi-lité après cette saison. En revanche, elle est diplômée en avril prochaine.

C’est une grande tâche qui l’attend dans la capitale nationale, alors que les fi lles étaient classées deuxièmes du Canada en 2007 et championnes provinciales en 2006. Cependant, elle ne pense pas avoir de pression supplémentaire, ni même un man-que d’expérience. « Je suis allée au championnat national à Edmonton et à Victoria (avec les Gee-Gees). Je sais ce que c’est, » raconte Charron.

La gardienne du Gris et Grenat compte aussi plusieurs années d’ex-périence au niveau compétitif avec le programme de développement du Fury d’Ottawa dans une ligue élite féminine, et a joué cet été avec l’équipe sénior de Gloucester.

C’est sans compter la défense de fer qui se dresse devant son fort. Ottawa n’a concédé que 6 buts en 16 matchs l’an dernier. Lors du pre-mier match de la saison, les fi lles ont disposé de Trent sur la marque de 7 à 0. Si aucun ballon n’a franchi la ligne de but, aucun tir n’a été en-registré non plus. Charron a néan-moins partagé le blanchissage avec Michelle McElligot, entrée en jeu autour de la 60e minute.

Elle a fi nalement été mise à l’épreuve contre Carleton, et elle a répondu présente. Elle a démontré beaucoup d’assurance dans ses sor-ties et ses prises de balles, étouffant les menaces des Ravens.

« Aller aux Nationaux »La gardienne Jess Charron revient dans l’entourage du Gris et Grenat sans cacher son envie de remporter un titre

SOCCER FÉMININ

Simon Cremer

« Je suis mécontent du résultat, mais je suis content que ce match soit fi ni », déclarait Steve Johnson, le pilote du Gris et Grenat, après que les siennes ont fait match nul 0-0 dans une rencontre enlevante entre Gee-Gees et Ravens, mercredi soir au terrain Matt Anthony.

Après avoir donné une clinique sur le contrôle du ballon à Trent, le match précédent, les Gee-Gees n’ont pas su imposer leur rythme à leurs voisines de l’Université Carleton.

Les visiteuses ont dominé le jeu en première demie, se faisant mena-çantes à plusieurs reprises et tirant profi t de plusieurs coups francs. Elles ont eu la première occasion franche à la 15e minute. Le coup de pied arrêté de l’attaquante Shayla LaVecchia, au sommet de la surface de réparation, est cependant passé au-dessus de la barre horizontale.

Deux minutes plus tard, Hilary Pierce voyait sa frappe sur un jeu ar-rêté toucher la barre horizontale. À la 33e minute, la gardienne Jess Char-ron devait effectuer un plongeon pour étouffer une nouvelle menace de LaVecchia. Le jeu reprenait dans

le même sens au retour des vestiai-res, sans toutefois que la défense d’Ottawa ne fl anche. Avec 25 minu-tes à jouer, Pierce touchait le poteau. Puis, à la 88e minute, Katie Lugg et Élise Desjardins étaient proches de donner une victoire in extremis au Gris et Grenat, mais le ballon roulait à quelques mètres du fi let.

À chaque fois que les Ravens faisaient sentir leur présence, Jess Charron était au rendez-vous. La gardienne de deuxième année, qui avait eu une sortie des plus tran-quilles contre l’Excalibur de Trent, a brillé devant le fi let ottavien. Char-ron a dû sauver les meubles à quel-ques reprises, notamment sur les jeux arrêtés en quittant sa position pour prendre possession du ballon.

« C’était une partie stressante pour nous, avouait Johnson après la rencontre. Nous sommes encore en train de chercher les meilleures combinaisons pour notre équipe. » Le manque de productivité de ses attaquantes, Courtney Luscombe et Trinidad Ruiz, n’inquiète cepen-dant pas le sélectionneur. « Cour-tney a marqué beaucoup pour nous l’année dernière, et Trinidad fait de l’excellent travail en attaque. »

Compte tenu des pertes impor-tantes des Gee-Gees, en plus de cel-le d’Amanda Robinson, qui a quitté temporairement l’équipe pour pren-dre part aux essais de l’équipe natio-nale féminine, le résultat n’est pas si mauvais qu’il y paraît. D’autant que quelques nouvelles se sont démar-quées, à l’image de Catherine Scott.

La milieu de terrain, qui a évolué trois ans avec les Marlets de McGill, a pris tous les coups francs des sien-nes. Sans avoir pu trouver le fond du fi let, elle semble déterminée à imposer sa marque avec l’édition 2008 des Gee-Gees. « C’est un rôle auquel je suis habitué. Je n’ai pas marqué ce soir, mais je sais que je vais le faire, » a-t-elle assuré.

Ottawa 1 Laurentienne 0

Samedi, le Gris et Grenat (2-0-1) est demeuré invaincu en trois ren-contres. En déplacement à Sudbury, Ottawa a vaincu l’Université Lau-rentienne grâce à un but d’Élise Des-jardins, son deuxième de la saison, à la 20e minute. La muraille de Jess Charron est toujours sans faille, elle qui n’a pas accordé de but lors de ses trois premières rencontres.

Ottawa se contente d’un match nul face aux Ravens

À sa première année en tant que gardienne numéro un, Jess Charron n’a tou-jours pas laissé passer de buts en trois rencontres. Photo par Guy Hughes.

La Bataille de Bytowne édition 2008 a commencé de belle façon, avec un match enlevant, mais sans vainqueur.Photo par Guy Hughes.

Carleton 0 Ottawa 0

Page 18: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

[email protected]

le 8 septembre 2008

18 • www.larotonde.ca

[email protected]

Connaissez-vous l’Association des résidents (ARUO) ? C’est le syn-dicat qui représente les intérêts des résidents sur campus.

Il y a trois ans que l’Association a décidé de créer le poste de « Di-recteur des affaires aux résidents » (DAR). Le DAR est directement res-ponsable pour représenter les étu-diants, dans les problèmes qui peu-vent survenir entre eux et le Service de logement. Des problèmes typi-ques incluent des mésententes avec votre conseiller communautaire, un défaut structurel avec votre cham-bre, ainsi que toute autre question qui affecte votre vie en résidence. En fait, le but ultime de ce poste est de fortifi er les liens de communica-tion entre l’Association et le Service de logement pour assurer que les presque 3 000 résidents s’amusent bien en résidence. N’oubliez jamais que l’ARUO est ici pour vous aider !

De plus, l’ARUO organise de nom-breux événements sociaux, conçus et menés par les résidents. Des nuits de bowling, Laser Tag, paint-ball, et des fontaines de chocolat sont parmi les activités qu’on a déjà organisé. Le grand événement de l’année, le Bal des résidents, a lieu chaque mars. L’année dernière, près de la Rivière des Outaouais et avec le Parlement comme arrière-plan, on l’a tenu au Musée des beaux-arts. Donc, achetez vos robes et costumes, et préparez-vous dès maintenant !

Présentement, comme Vice-pré-sident des opérations, c’est ma res-ponsabilité d’augmenter la visibilité de l’Association et d’assurer sa bonne opération. J’ai déjà tenu les postes de DAR, représentant d’édifi ce, et repré-sentant d’étage. Somme toute, pendant plus de quatre ans, je me suis consacré au sein de l’ARUO pour lutter pour le bon traitement des résidents ; ceux et celles qui constituent, véritablement, le cœur de notre campus.

Donc, je vous encourage de vous impliquer dans l’Association. De-venez un représentant d’étage pour votre étage. Chaque résident(e) est invité(e) à assister à nos assem-blées. Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez notre bu-reau, situé à 90 Université, en face du Rez Café, ou téléphonez à (613) 564-5400 poste 5055.

Joseph W. Richards II, Vice-Pré-sident Opérations ARUO/RAUO

Lettre ouverte à Monsieur le rec-teur Allan Rock

Monsieur le recteur, votre admi-nistration vient d’annoncer que la prochaine réunion du Bureau des gouverneurs se tiendrait dans la chapelle de l’Université. Pourquoi cet endroit porte encore un tel nom et pourquoi notre devise universi-taire fait références à de vulgaires superstitions et un obscurantisme contraire aux études sérieuses, je l’ignore, mais nous en reparlerons, je vous l’assure.

Avant de débuter, je tiens à sou-ligner que je vous considère mon égal : citoyen canadien et être hu-main. Ces titres nous confèrent bien de quoi fi ers et de quoi réfl échir, alors, sur cela, Allan, débutons.

Je suis certain que vous n’ignorez pas les déplorables événements qui ont témoigné du mépris de votre prédécesseur pour ses étudiants. La réunion du Bureau des gouverneurs du 31 mars dernier devrait suffi re comme exemple. De toute évidence, la décision récente de tenir une réu-nion à la chapelle mérite d’être féli-cité, mais cela n’est pas assez.

La liberté des étudiants ne dé-pend pas du bon vouloir, d’une générosité paternaliste et encore moins d’un seul geste. La liberté réelle, celle républicaine, n’est pas d’avoir un maître indulgent, mais de ne pas avoir de maître! L’essence de la liberté n’est l’absence d’obstacles à nos ambitions, mais les moyens de les réaliser!

Vous avez mentionné Allan, dans une entrevue avec La Rotonde de vouloir assurer une participation réelle des étudiants. Je vous de-mande Allan comment vous espérez atteindre cette objectif si d’une part les étudiants n’occupent qu’une pla-ce symbolique à la table de décision et d’une autre part comment te fe-ront-ils confi ance tant et aussi long-temps qu’une Charte n’entérinera pas leurs droits!? Le processus dé-cisionnel de cette institution prend des allures de gentlemen’s club. Ironiquement, il n’a pas le cachet d’un club privé et il n’est surtout pas

composé de gentlemen!Alors, Allan, à quand une place

pour les étudiants? Quand existe-ra-t-il un appareillage qui permet-tra aux étudiants d’avoir un rôle décisif qui ne soit pas dans les rues ou dans les escaliers de Tabaret? Aurons-nous un ombudsman? Plus important encore es-tu prêt à chan-ger la culture administrative qui dé-nigre les étudiants? À quand le jour où un étudiant pourra se lever et dire « Veto! » lors d’une réunion du Bureau des gouverneurs. Peut-être l’ignores-tu, mais je peux t’assurer Allan, que ce jour là, il n’y aura plus de grèves et Tabaret ne verra plus de sièges.

En devenant étudiant nous n’avons perdu aucun droit en tant que citoyen ou notre dignité en tant qu’être humain. Pour voir les étudiants participez réellement, si tel est ton désir, donne-leur une part du pouvoir. Si l’apathie règne, c’est que les étudiants ne voient que peu ou pas d’espoir dans la vie civique. Donne-leur des responsa-bilités, donne-leur l’occasion de te surprendre et tu verras Allan, tu ne le regretteras pas. Jean-Jacques Rousseau a dit : l’homme est né li-bre, mais partout il est dans les fers. Toi Allan, tu peux leur ôter ces fers, mais le ferais-tu?

Il est septembre. L’année débute, mais avant peu il sera décembre et ensuite janvier. En janvier, l’année 2008 sera déjà enterrée. Mais avant de lui dire adieu, il sera peut-être opportun de répondre au chaos de mai 68 par un dialogue honnête. Organise une Assemblée générale annuelle regroupant les étudiants et les administrateurs, ose et on dira peut-être qu’une ère nouvelle, ça part d’ici.

Allan Rock, je serai présent à la réunion du Bureau des gouverneurs, mais je ne te demande pas de nous accorder une plus grande place, je l’exige.

Signé le Jacobin,

Renaud-Philippe Garner

Dans la dernière édition de La Rotonde, deux intervenants ont uti-lisé le terme « apathie » pour dési-gner le sentiment de la population estudiantine envers la politique étu-diante. Usage boîteux, qui plus est énoncé par la directrice des commu-nications de la FÉUO, Julie Séguin et par Renaud-Philipe Garner qui nous parlais justement de la rigueur des mots.

Premièrement, il importe de dire que l’apathie a à voir avec la sen-sibilité, les sens, l’émotion. En ce sens, un groupe, une population, ne peut pas être apathique. C’est de l’anthropomorphisme vulgaire. Un groupe n’a pas d’émotions, ce sont les individus qui en ont, des singu-larités. Dans un deuxième temps, il serait bon de poser la question sui-vante avant d’affi rmer haut et fort à l’apathie : la politique étudiante (et même la politique au sens lar-ge) est-elle vraiment une affaire de sentiment? Monsieur Garner nous parle de raison et de sens critique (avec raison), mais on ne voit pas ici ce que l’émotion vient y faire.

Pourquoi devrions-nous ressentir de l’émotion pour Dean Haldenby ou pour la FCÉÉ?

Peut-être marquons-nous un point important avec cette ques-tion. Peut-être est-ce effectivement une grande perte que la politique ne soit plus une affaire de cœur, d’émo-tions. Mais est-ce vraiment la popu-lation étudiante qui en est respon-sable? Non, puisqu’un groupe n’est pas capable d’émotions comme un individu. Peut-être alors est-ce nos représentant(e)s, en tant que singu-larités politiques, qui ne dégagent plus d’émotions. Weber pensait que le charisme n’était pas une qualité que l’on possède mais bien que l’on nous prête. Au même titre, l’apathie est peut-être un effet plus qu’une caractéristique. Alors dans ce cas, et pour éviter l’anthropomorphisme, il faut inverser la proposition : la po-pulation estudiantine n’est pas apa-thique, ce sont ces leaders, en tant qu’individus, qui le sont.

Blaise D. Guillotte

L’ARUO est ici pour vous !

Parlez-moi d’amour

Je l’exige!!

Nous voulons vous lire !

La Rotonde est heureuse d’accueillir les analyses et commen-taires de ses lecteurs et lectrices. La longueur des textes ne

doit pas dépasser 500 mots ou 3500 caractères. La Rotonde ne s’engage ni à publier les lettres, ni à justifi er leur non-publica-

tion. La Rotonde se réserve aussi la possibilité de réduire la lon-gueur des textes retenus.

Pour nous faire parvenir vos lettres, veuillez envoyer un cour-riel à François-Olivier Dorais

[email protected]

C’est toujours la même chose. À chaque fi n de session, après quelques nuits blanches, une avalanche de tra-vaux et une pléthore d’examens, j’ai de folles envies de vacances. Tellement folles qu’elles me donnent envie de tout plaquer, de sauter sur mon vélo et d’oublier la dernière année univer-sitaire. À chaque fi n de session, j’ai des fantasmes d’un été où je sais que je n’aurai qu’à travailler et à apprécier les soirées sur les terrasses une bière à la main. Un été ou mes plus déchiran-tes décisions se feront entre la piscine ou le vélo et entre le magasinage et les sorties au cinéma. Des fantasmes d’une vie simple, paisible et exempte de stress.Et chaque mois d’août c’est exactement le contraire.

J’ai plus que hâte de retrouver les classes, les cours et même les tra-vaux. Parce qu’après quatre mois de travail, je réalise à quel point ma vie d’étudiant me plaît. Particulière-ment après cet été. Je m’explique. J’ai été col bleu tout l’été pour ma charmante ville natale, Gatineau. Moi qui ai des ambitions qui débor-dent bien au-delà de mon bac, j’ai tondu du gazon à temps plein avec des gens pour qui le summum de l’instruction se réduit à un secondai-re 5 et un permis de conduire per-mettant de conduire des 10 roues. Je n’ai absolument rien contre le travail manuel, même que je peux l’apprécier, sauf que j’ai réalisé cet été la valeur de mes nuits blanches, de mes cheveux arrachés et de mes overdoses de café en étudiant.

C’est en étant assis sur un tracteur à gazon lors d’une étouffante journée de juillet que j’ai mis le doigt sur ce qui me faisait tant apprécier étudier. Le mérite. Quand je reçois un travail ou un examen et que généralement j’ap-précie la note due à une bonne dose d’effort, je me sens comme Usain Bolt fracassant le record du 100m, et j’exa-gère à peine. Cela me remplit d’une joie énorme qui vaut amplement son pesant d’efforts. Même quand je passe une journée complète à la bibliothè-que à lire des essais sur Le Prince de Machiavel, je sens que ce que je fais sera gratifi ant ultérieurement. Quand je suis aux études, j’ai l’impression de vraiment accomplir quelque chose ou du moins je sais que ce fait est édi-fi ant.

Jusqu’à maintenant, les emplois que j’ai occupés ne m’ont jamais pro-curé cette sensation. Quand je cou-pais du gazon, j’avais beau « aouère faite une belle job » comme aurait dit mon contremaître, je ne me sentais pas valorisé outre mesure. C’était jus-te une job. Même chose quand j’étais serveur, j’étais content de servir mes clients réguliers et de discuter avec eux mais cela restait une job d’étudiant où le sentiment du devoir accompli n’était pas ma source de motivation à me tirer du lit le samedi matin. C’est donc avec une joie non dissimulée que j’entreprends la prochaine année scolaire, loin des tracteurs à gazon et de l’odeur nauséabonde des moteurs deux temps des weedeaters.

Mathieu Gohier

Toujours la même histoire

Page 19: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

www.larotonde.ca • 19

le 8 septembre 2008 • Vol. LXXVI No.3

Éditorial

109, rue OsgoodeOttawa (Ontario)K1N 6S1613 421 4686

RÉDACTION

Rédacteur en chefFrançois-Olivier [email protected]

Secrétaire de rédactionRoman [email protected]

ActualitésCéline Basto (Chef de pupitre)Houda [email protected]

Arts et CultureCaroline Morneau (Chef de pupitre)[email protected]

SportsRomain Guibert (Chef de pupitre)[email protected]

WebHouda [email protected]

Direction artistiqueGuy [email protected]

Montage de la couverture Guy Hughes

ProductionSimon [email protected]

Page éditorialeFrançois-Olivier Dorais

WebmestreGuy [email protected]

ÉDITIONS ET VENTES

Directeur généralWassim [email protected] 562 5264

Représentant de la publicitéEdgar Donelle514.524.1182800.391.1182 (sans frais)[email protected]

La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Éditions de La Rotonde, et distribué à 5000 copies dans la région d’Ottawa-Gatineau. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Association des étudiants diplômés. La Rotonde est membre du Carrefour inter-national des presses universitaires franco-phones (CIPUF) et de la Presse universi-taire canadienne (PUC).

[email protected]

le 8 septembre 2008

Un changement de cap s’opère côté promotion au Service des Sports (SDS) de l’Université d’Ottawa et les projections d’inves-

tissements sont importantes. Cette fois-ci, c’est la clientèle étudiante qui sera dans la mire des quelques 20 nouveaux salariés qui seront embauchés au cours de l’année. 250 000$ auront aussi été investis au gymnase du Pavillon Montpetit pour des gradins plus accueillants. À cela se greffe également un am-bitieux projet – toujours embryon-naire – de construction d’un stade pour les équipes des Gee-Gees sur la rue Mann, dans le quartier de la Côte-de-Sable. On s’en doute, l’in-vestissement se situerait dans les huit chiffres.

Pour justifi er cette restructura-tion, le directeur du SDS, Luc Géli-neau, met en cause la situation dé-plorable des infrastructures actuel-les qui ne contribuent clairement pas à redorer l’image du Gris et Grenat. L’objectif : changer la cultu-re d’indifférence qui règne chez les étudiants à l’égard de leurs équi-pes sportives et faire « décoller » le sport universitaire à l’U d’O.

Le SDS a compris qu’il fallait réa-

juster le tir et cette prise de conscien-ce est de bon augure. Il est d’autant plus stimulant de voir qu’une vision est fi nalement en train de se dessi-ner au Complexe sportif : on misera dorénavant sur une exposition ac-crue des équipes sportives auprès des étudiants plutôt que dans la communauté, comme cela se faisait auparavant. En d’autres termes, l’U d’O et le SDS ont confi rmé cette se-maine qu’ils souhaitaient faire de leurs équipes sportives une source de fi erté pour les étudiants. C’est un pas dans la bonne direction.

En ce sens, un changement de garde au service des promotions et des évènements du SDS s’imposait, tout comme il devenait nécessaire de le rendre plus bilingue. Rallier les étudiants aurait toujours dû être la mission première du SDS.

Le problème du sport universitai-re à l’U d’O ne se limite toutefois pas à la visibilité ou aux infrastructures sportives. Ce qui fait défaut, c’est plutôt de voir le contraste existant entre le niveau de jeu des équipes sportives et le niveau d’attention de la communauté universitaire. Les étudiants ne sont pas conscients du fait que le sport universitaire à Ot-tawa et au Canada est de très haut

niveau. Ils ne se doutent pas que la Ligue canadienne de Football, la East Coast Hockey League ou la W-League, voire des ligues profession-nelles européennes, recrutent dans les équipes universitaires.

Ce qu’ils ne savent pas aussi, c’est la quantité d’argent qui est investi annuellement dans ce qui devrait constituer l’un des premiers élé-ments d’appartenance à l’Univer-sité. Chaque étudiant de premier cycle paie environ 230$ par année universitaire au SDS, un montant qui équivaut à plus du double de la cotisation à la Fédération étudiante et qui démythifi e la gratuité des installations dont se targue le SDS. Avec une aussi importante contri-bution fi nancière des étudiants, il est déconcertant de voir qu’il est nécessaire d’aller vers le sport uni-versitaire au lieu que ce dernier ne vienne à nous. Dans ces circonstan-ces, faire payer la note aux étudiants pour « en avoir plus » comme le proposait Luc Gélineau reste à étu-dier. Le SDS accumule des bénéfi ces chaque année en louant ses instal-lations. Ce sont des montants fara-mineux en surplus qui pourraient être renfl oués par une hausse de l’affl uence aux matchs.

Si le SDS et l’Université décident d’aller de l’avant dans ce projet de stade, des questions d’ordre prati-que s’imposent. Comment l’Univer-sité pourra-t-elle justifi er un tel pro-jet alors qu’il existe toujours de gra-ves lacunes dans les salles de classe ? Allons-nous sacrifi er la rénovation d’un département de théâtre déjà passablement usé par le temps ? La création d’espaces de travail pour les étudiants diplômés ? Le réamé-nagement de certains édifi ces non conformes aux lois sur l’accessibili-té de l’Ontario ? Ne nous emballons pas trop vite, des questions doivent être soulevées et des résultats sont attendus, à commencer par la mise en place d’un service de promotion qui fasse adéquatement son travail.

Certes, la communauté du quar-tier Côte-de-Sâble doit voir les plans ambitieux de l’Université d’un oeil critique, non sans raison. Mais le SDS semble assuré de pouvoir trou-ver un compromis, malgré sa réti-cence. Les Gee-Gees veulent passer à la vitesse supérieure. Ce n’est pas d’ici deux ou trois ans qu’ils trouve-ront leur compte, mais le potentiel est là pour que le pari en vaille la peine.

Le SDS en position pour marquer

Photo par Guy Hughes.

Page 20: La Rotonde - Édition du 8 septembre 2008

Sports

[email protected]

Sports le 8 septembre 2008

20 • www.larotonde.ca

Stage d’aide humanitaire en République Dominicaine

Au cours du printemps et de l’été 2009, 32 jeunes (entre 20 et 35 ans) partiront 4 ou 6 semaines en République Dominicaine pour un projet d’aide humanitaire sous la tutelle de l’organisme« Solidarité Jeunesse ».

Soyez du nombre ! Soirée d’information : le jeudi 18 septembre, 19h30, au 101, avenue Parent, à Ottawa (coin Saint-Patrick, derrière la cathédrale).

[email protected]

Taizésur le campus!

Des prières œcuméniques dans l’esprit de Taizé ont lieu chaque mois

à l’église Sacré-Cœur, 591 Cumberland, coin LaurierLa prochaine :

jeudi 11 septembre, 19h15pour infos : 613-241-7515

[email protected]

Calendrier – Sports8 au 15 septembre

DIMANCHE 14 SEPTEMBRE

SAMEDI 13 SEPTEMBRE

Volley-ball féminin (hors-con-cours)Ottawa contre Queen’sPavillon Montpetit14 h

Hockey féminin (hors-concours)Ottawa contre Jr. Sens Inter. AAComplexe Sportif14 h 30

Soccer FémininOttawa contre TorontoComplexe Sportif15 h

Hockey féminin (hors-concours)Ottawa contre Nepean Inter. AAComplexe Sportif14 h 15

Soccer FémininOttawa contre RyersonComplexe Sportif15 h

« C’est clair, le sport universitaire masculin est vendu sur le même modèle que le sport professionnel : publicité, promotion... Du côté fé-minin, c’est vraiment l’entourage de l’équipe, la famille », explique Luc Gélineau, le directeur du Service des sports. Le sport féminin ne bénéfi -cie pas de la même visibilité que son homologue masculin. C’est fl agrant sur le campus, ça l’est encore plus au niveau professionnel.

Si le golf et le tennis féminins commencent à apparaître plus fré-quemment à la télévision, le reste des événements sportifs de la gent féminine est méconnu. Et encore, ces deux sports ont la chance de profiter de l’élégance des athlètes qui concourent dans leurs circuits (la LPGA et la WTA). Une « ère » que certains font débuter à l’arri-vée de la russe Anna Kournikova dans le monde du tennis.

Il n’y a cependant pas besoin de trouver des statistiques pour sa-voir et reconnaître que les cotes d’audience de leurs tournois sont

inférieures à celles de la PGA ou de l’ATP. Comme les autres circuits professionnels masculins, le pro-duit, plus spectaculaire et robuste, voire violent, cartonne à l’ère du sensationnalisme.

La Ligue de hockey junior ma-jeure du Québec (LHJMQ) est en train de revoir sa réglementation sur les bagarres. Par contre, il n’est pas question de les abolir. Les joueurs eux-mêmes reconnaissent que cela nuirait au spectacle. Le problème est là. Le sport doit être un spectacle ex-ploitable par les médias télévisuels.

Allumez votre téléviseur et il ne vous sera pas diffi cile de constater l’augmentation du nombre d’émis-sions consacrées aux sports extrê-mes et aux sports de combat. Le succès de l’UFC, qui organise des combats dits ultimes, est l’exem-ple le plus révélateur. Même si les matchs sont encore en mode pay per view, ils occupent de plus en plus de place dans le programme régulier des chaînes sportives.

À part pendant les Jeux Olym-

piques, on ne voit pas sur le petit écran de basket-ball, de volley-ball ou de soccer féminins, jugés trop ennuyeux. Sur le campus, les for-mations des deux derniers sports offrent pourtant un spectacle assez agréable et plein de tactique. Les duels de soccer ne sont pas non plus les plus doux.

Mais comme l’a avoué Gélineau, ces équipes n’attirent pas autant de commanditaires, ne sont pas aussi publicisées que les formations masculines. C’est un cercle vicieux. Comment obtiendraient-elles de la publicité si leurs joutes n’attirent pas autant la foule ? Si les équipes de basket-ball et de football mascu-lins reçoivent une couverture mé-diatique de Rogers, ce n’est pas le cas des autres.

La publicité est un élément im-portant de l’équation pour remplir les gradins, et elle est dirigée vers les matchs où l’intensité est élevée, et non vers un match de basket, de rugby ou de hockey féminins.

[email protected]

Prolongation

Les fi lles ou les hommes, l’élégance ou la robustesse

Romain Guibert, Chef de pupitre, Sports

Atteignez les sommets !ENTREZ PAR LA GRANDE PORTE,VENEZ CÉLÉBRER LA FIN DE VOS ÉTUDES À TREMBLANT!

1 866 787-8925 | lessuitestremblant.com

1. JOSH SACOBIE» FOOTBALLEn l’espace d’une mi-temps, Sacobie a complété 13 de ses 16 passes, accumulant 325 verges. Ses trois touchés lui ont permis d’être le meilleur passeur de l’histoire du SUO (67).

3. JESS CHARRON» SOCCERLa nouvelle gardienne numéro un des Gee-Gees a connu un sans faute cette semaine, blanchissant les Ravens et les Lady Vees.

2. IVAN BIRUNGI» FOOTBALLL’ancien receveur d’Acadia a connu une sortie de rêve en captant deux bombes de Sacobie pour inscrire des touchés de 80 et 63 verges. Il a � nit le match avec des gains de 176 verges.

Les trois étoiles de LR