la réflexivité de l'écriture numérique

L’écriturenumérique au

Maghreb

T. HULIN

Introduction

Méthodologie

L’histoireUne visionoccidentale ?

L’histoire de l’écriturenumérique

Trace et histoire

Les événementspréparateurs

Les acteurs-réseaux

Révolution2.0 ?Les dispositifs decensure

Le Web, une causerévolutionnaire ?

La réflexivité

Analyse

Limites etperspectives

Conclusion

La réflexivité de l’écriture numériqueUn outil pour comprendre le rôle des réseaux sociaux

dans les soulèvements du monde arabe

THIBAUD HULIN

Laboratoire COSTECH

Séminaire « des révolutions 2.0 ? »

Institut des Sciences de la Communication du CNRS

Paris, le 8 avril 2011

[email protected]

mailto:[email protected]


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Introduction

Méthodologie



Trace et histoire





La réflexivité

Analyse


Conclusion

Plan1 Introduction

2 Méthodologie

3 L’histoireUne vision occidentale ?L’histoire de l’écriture numériqueTrace et histoireLes événements préparateurs

4 Les acteurs-réseaux

5 Révolution 2.0 ?Les dispositifs de censureLe Web, une cause révolutionnaire ?

6 La réflexivité

7 Analyse

8 Limites et perspectives

9 Conclusion


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Méthodologie



Trace et histoire





La réflexivité

Analyse


Conclusion

Comment étudier les tracesnumériques d’une histoire

contemporaine ?Une histoire de traces numériques

• Approche génétique et historique ?

• Au contraire, le Web est-il facteur de liberté etd’émancipation par rapport à cette histoire ?

• En quoi l’écriture numérique implique-t-elle cettedimension historique ?


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La réflexivité

Analyse


Conclusion

Problématique

• Rechercher à reconstruire les règles de construction dusens, de réélaboration des événements

• Reconstruire l’événement à partir du contexte• On suppose que les acteurs règlent leurs conduites et

leurs discours à partir du contexte


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Analyse


Conclusion

Plan1 Introduction

2 Méthodologie




6 La réflexivité

7 Analyse


9 Conclusion


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Analyse


Conclusion

Approche pluridisciplinaire

• Ethnométhodologie, méthode documentaired’interprétation (Garfinkel, Mannheim)

• Archéologie des dispositifs (Foucault)

• Théorie de l’acteur-réseau (Latour)

• Théories de l’activité (Vytgosky)

• Le paradigme indiciaire (Carlo Ginzburg)


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Analyse


Conclusion

Faire l’archéologie des dispositifsd’écriture

• dispositif : réseau traçable entre d’élémentshétérogènes : des agencements techniques (inscriptionstechniques d’un projet social), des compétencesincorporées, des discours institutionnels, des règles, deslois, des énoncés, du dit et du non-dit, des rapports depouvoir...

• Faire l’archéologie des dispositifs d’écriture numérique(Foucault) selon un processus génétique


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Conclusion

Théorie de l’acteur-réseau

• analyse du contexte : actants, intérêts, enjeux,convergence

• la coopération se construit à partir d’un lieu selon unprocessus d’énonciation qui prime sur le contenu, c’est leprocessus de la problématisation du traducteur (quisuppose que son rôle est accepté dans le réseau)

• on repère des lieux et des énoncés incontournables, cesont les points de passage obligés et les convergences

• les entités doivent pouvoir se diffuser et produire desactions concertées selon des porte-paroles, parfois desintermédiaires, qui favorisent les mobilisations etl’irréversibilité du réseau selon des principes de vigilance,de transparence ou non, etc.


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Conclusion

Ethnométhodologie

• Postulat : pas d’essence du fait social, le sens d’unénoncé suppose une mise en relation (indexalité)

• L’ordre des choses est donc le résultat d’un processus deconversation.

• Ainsi, nous ne décrivons pas un ordre des choses passé,nous le créons en le décrivant, grâce à un processus deréflexion relatif à soi (réflexivité).


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Conclusion

Le paradigme indiciaire

• « remonter, à partir de faits expérimentaux apparemmentnégligeables, à une réalité complexe qui n’est pasdirectement observable » (Ginzburg, 1989, p. 148).

• Reconstitution a posteriori de faits non observablesdirectement à partir des traces

• l’analyse de l’écriture ne peut se faire que par le repéragede traces d’activité (par distanciation et objectivation oupar autoconfrontation et subjectivation)


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Conclusion

Théories de l’activité

• L’histoire personnelle et collective du sujet estdéterminante pour comprendre son activité (Vytgotsky)

• L’activité est le lieu de débats de normes du sujet vivanthumain (de santé, de travail, de croyances... (Schwartz,2000)

• La technique est traversée par l’activité humaine(Simondon)

• l’analyse de l’écriture ne peut se faire que par le repéragede traces d’activité (par distanciation et objectivation oupar autoconfrontation et subjectivation)


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9 Conclusion


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Conclusion

Le rôle de l’histoireUne histoire de traces numériques

• L’histoire des civilisations

• L’histoire des médias

• L’archéologie des dispositifs d’écriture numérique


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Conclusion

Un manque d’information

• Manque d’information sur le monde arabe et les NTIC

• information fraîche (révolution, coup d’état... ?)

• le sud devient un modèle pour l’étude de lacyberpolitique ?


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Conclusion

Une réalité occultée• postulats sur les liens entre culture arabo-musulmane et

modernité 1, croyance en « l’absence totale de la moindremanifestation d’une révolution de l’information en coursdans le monde arabe » 2

• 1991 : la Tunisie de Ben Ali est le premier pays africainconnecté à Internet. 1999 : Moubarak crée un ministèrede la Communication et des technologies de l’information,premier pays arabe

• multiplication des sites de presse en ligne, puis des blogs(600 en 1999 3 malgré les obstacles financiers, techniqueset politiques. 20% de la population arabe utilise Facebook.

1. O. Roy, « Des révolutions post-islamistes », Le Monde, 12. février 2011,ou Vincent Geysser, la nouvelle islamophobie.

2. G. E. Burkhart et S. Older pour la Rand Foundation sous le titre TheInformation Revolution in the Middle East and North Africa (California, RandFoundation, 2003). cité par Yves Gonzalez-Quijano, Les « origines culturellesnumériques » de la Révolution arabe, 15 février 2011).

3. http ://cpa.hypotheses.org/172


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Conclusion

L’histoire de l’écriture numérique

• Articule une histoire ancienne à l’histoire d’un supportmoderne qui modifie notre façon de voir et de comprendre(Christin, Goody, Bachimont).

• L’écriture comme inscription de symboles et non purementalphabétique.

• Exemples d’écriture numérique : hypertextuelle, enréseau, multimédia...

• L’écriture numérique : inscription de traces donc de formessémiotiques qui renvoient à un réseau interprétatif et doncà une sémiotique de la trace numérique.


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Conclusion

L’écriture numérique estréticulaire (1/2)

• observer les actants plutôt que les usages, lesindissociations entre politique et science, entre nature etsociété, humain et technologie

• les actants (dont les acteurs-réseaux) traduisent ettransforment les volontés de collectifs en reliant deséléments hétérogènes ; ils militent pour eux, et ont alorsune action sur le réseau tout entier


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Conclusion

L’écriture numérique estréticulaire (2/2)

• L’observation de controverses permet de voir commentse stabilisent des consensus autour et des innovations etdes faits sociaux, qui assure l’irréversibilité du réseau etdonc la réalité du fait (dialectique entre le fait et le réseau :l’entre-définition)

• pas de frontière trop brutale entre science et nonscience, certains faits peuvent controversés peuvents’avérer stables par la suite

• L’action n’a pas de source, mais elle s’appuie sur unesérie d’entités qui font la stabilité du réseau hétérogène :humains, organisations, institutions, d’artefacts, etc.


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Conclusion

Une histoire déterminante

• 1919 : l’emprisonnement et la déportation de la délégation(wafd) que les nationalistes égyptiens voulaient envoyer àla conférence de la paix de Paris entraînent unsoulèvement (intifadah) populaire contre la nature de l’État

• 1990 : « démonopolisation du champ médiatique » (SarahBen Nefissa)

• Depuis 2004, augmentation des protestations sociales,sitings organisés par des catégories sociales variées

• Luttes contre le colonialisme, contre les confusionsintérêts personnels / gouvernance d’état, recherche d’unenouvelle naissance (Nahda)


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Conclusion

Une histoire de médias

• L’idéologie du « facteur causal » des réseaux sociaux estalimentée par leurs utilisateurs

• Rôle concrets joués par l’industrie du Web : Google /Youtube, Facebook, Twitter...

• Évolution de la Toile : apprentissage d’Internet par tous lesgouvernements, démocraties ou dictatures

• « La toile est un outil de surveillance et de distraction, ilfaut reconnaître ces deux rôles si nous voulons maximiserson potentiel démocratique » 4

4. Evgeny Morozov dans un entretien donné au journal Libération, le05/03/2011


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6 La réflexivité

7 Analyse


9 Conclusion


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Conclusion

Wikileaks

• les câbles n’apprennent pas grand chose par rapport à ceque disposait l’opinion publique.

• La mise en scène Wikileaks était orientée sur le planmondial, J. Assange a revu son travail en direction d’unemultitude de relais et de mirroring

• les journaux qui restituaient ces câbles n’étaient pasforcément accessibles en Tunisie

• les câbles qui circulent éclairent surtout les spectateursextérieurs 5

5. http ://wikileaks.ch/cable/2008/06/08TUNIS679.html


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Conclusion

Google• Septembre 2010, Google convie 12 blogueurs du

Maghreb pour participer à une conférence sur la libertéd’expression à Budapest 6

• Wael Ghonim est directeur des ventes de Google enAfrique du Nord 7, il s’est opposé au régime de Moubarak,et a été soutenu par Eric Schmidt 8.

• Google a aussi fourni aux usagers de téléphones desoutils pour twitter par téléphone, ce qui lui a attiré lescritiques de la Russie 9. Il a enfin favorisé la diffusion devidéos sur Youtube qui auraient pu être supprimées.

6. http://www.huffingtonpost.com/david-nassar/google-convenes-in-budape_b_738571.html

7. http://www.thenewsny.com/wael-ghonim-googles-marketing-head-reportedly-missing-in-egypt/8. http://www.nytimes.com/2011/02/16/world/middleeast/

16google.html9. http://arstechnica.com/tech-policy/news/2011/02/

russia-glenn-beck-agree-google-fomenting-actual-revolutions.ars

http://www.huffingtonpost.com/david-nassar/google-convenes-in-budape_b_738571.html

http://www.huffingtonpost.com/david-nassar/google-convenes-in-budape_b_738571.html

http://www.thenewsny.com/wael-ghonim-googles-marketing-head-reportedly-missing-in-egypt/

http://www.nytimes.com/2011/02/16/world/middleeast/16google.html

http://www.nytimes.com/2011/02/16/world/middleeast/16google.html

http://arstechnica.com/tech-policy/news/2011/02/russia-glenn-beck-agree-google-fomenting-actual-revolutions.ars




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Analyse


Conclusion

Facebook• C’est un espace d’expression semi-privé : il est possible

de prendre un pseudo et d’intervenir sur des groupesrestreints, à partir des logins de personnes rencontrées

• Les outils linguistiques de filtrage et d’analyse desprofils facebook maîtrisent assez mal l’arabe. Le nombrede caractères saisissable est important, ce qui permettraitaux tunisiens de s’épancher d’autant plus que lesconversations ont été mieux protégées un temps que lesblogs.

• Facebook permet aussi de rencontrer des personnes auxgoûts similaires sur le plan international.

• Tandis que Facebook a essayé d’améliorer sa gestiondu https pour contourner la censure du gouvernementBen Ali, il a aussi refusé de s’engager pour défendre lesactivistes tunisiens au-delà des questions techniques 10.

10. http://www.deccanherald.com/content/140179/facebook-officials-keep-quiet-its.html

http://www.deccanherald.com/content/140179/facebook-officials-keep-quiet-its.html

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Conclusion

Twitter1/2

Expansion récente ; les tweets visent à solliciter le regardétranger. Leurs dirigeants, proche de Google, s’engagentsoutiennent publiquement les activistes égyptiens :

« Il est primordial de reconnaître l’importance descourageux individus qui prennent des risques pourtenir tête aux régimes. Ce sont eux les stars. Ce quej’aime à penser de services comme Twitter et autres,c’est qu’ils ont un rôle de soutien. Nous sommes làpour faciliter, propager, et accélérer ce que font cespersonnes » (Biz Stone) 11, et travaillent à réduire lacensure chinoise et iranienne 12.

11. http://www.npr.org/2011/02/16/133775340/twitters-biz-stone-on-starting-a-revolution

traduction Slate : http://www.slate.fr/story/34863/revolutions-google-facebook-twitter

12. http ://www.ft.com/cms/s/0/efe7142c-0b51-11df-9109-00144feabdc0.html#axzz1Et7n4v1B

http://www.npr.org/2011/02/16/133775340/twitters-biz-stone-on-starting-a-revolution

http://www.npr.org/2011/02/16/133775340/twitters-biz-stone-on-starting-a-revolution

http://www.slate.fr/story/34863/revolutions-google-facebook-twitter

http://www.slate.fr/story/34863/revolutions-google-facebook-twitter

http://www.ft.com/cms/s/0/efe7142c-0b51-11df-9109-00144feabdc0.html#axzz1Et7n4v1B

http://www.ft.com/cms/s/0/efe7142c-0b51-11df-9109-00144feabdc0.html#axzz1Et7n4v1B


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Twitter2/2

Les tweets ne véhiculent généralement pas une informationprécise, vérifiable...

Exemplel’avion de Ben Ali allait atterir au Bourget ou bien àVillacoublay, avant que l’on apprenne qu’une partie de safamille était hébergée dans l’hôtel de Disneyland 13.

13. http ://www.jegoun.net/2011/01/ben-ali-entraine-twitter-dans-sa-chute.html

http ://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/des-membres-du-clan-ben-ali-refugies-en-region-parisienne-15-01-2011-1228072.php


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Conclusion

Les sites d’information

• Se sont étendus très tôt.

• Jouent le rôle de catalyseurs, ils traduisent l’information,ils ne sont donc pas de simples relais mais de véritablesacteurs.

• Ont joué un rôle important de concentrateur commehttp://nawaat.org/.

• De nombreux reporters, journalistes, solo ou non...

http://nawaat.org/


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Conclusion

Les cyberactivistes

• Soutien par-delà les frontières, à prendre au sérieux à ladifférence des « technophiles ».

• Offre de support : script contre le fishing...

• Rôle des partis pirates : Amami et Amamou en étaientmembres et fondateurs du parti pirate tunisien 14 (SlimAmamou en a été limogé lors de son entrée augouvernement tunisien) 15.

• Groupes solidaires mais informels : Anonymous,Telecomix (suédois), Streisand.me et autrescryptoanarchistes...

14. http ://www.anonnews.org/ ?p=press&a=item&i=22615. https ://twitter.com/partipirate_tn/status/52837970021060609


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Conclusion

Les réseaux de militants

ExempleExemple, à l’origine des manifestations du 25 janvier au Caire :

• Le mouvement du 6 avril : ouvriers du textile de Mahallaen 2008 16

• Nous sommes tous Khaled Saïd 17, jeune entrepreneurtorturé et tué le 6 juin 2010

• les interprètes (victimes, bloggueurs, activistes,rappeurs...) : Bouazizi, Slim Amamou, Azyz Amami, WaelGhonim, Lina ben Mhenni, Hossam Hamalawy, YalhaneMécili, C-mo, El General...

16. http ://www.6april.org/17. http ://www.elshaheeed.co.uk/


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Conclusion

L’outillage

Les ordinateurs connectés, mais aussi les téléphones àcaméra, les tracts, les télévisions (Al-Jazira, Dream TV...), lescordes vocales...


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Conclusion

Les gouvernements

Tous les gouvernements, dont : France, Etats-Unis, Suède,Russie, Chine, mais aussi CIA...


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Conclusion

Les blogs

L’écriture dans les blogs est souvent une « écriture de soi »[Cardon, 2006], par exemple au moment de l’arrêt du tabac, dela recherche d’un nouvel emploi, de l’apprentissage d’unelangue ou d’un régime culinaireLe blog permet à la fois l’objectivation et l’idéalisation ce quipermet un rapport d’ « d’intensification par rapport à soi »[Giddens, 2004].

ExempleImportance des blogs pendant les révolutions arabes, commecelui de Lina Ben Mhenni


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Les médiasLes médias renforcent le processus d’identificationuniversaliste à l’étranger : «mise en intrigue» opéré par lesréseaux sociaux, les sociologues Smaïn Laacher (Centred’étude des mouvements sociaux) et Cédric Terzi (Lille 3)

Exemples13 janvier 2011

LeMonde : un franco-tunisien tué dans les émeutesRue89 : un franco-tunisien prof à Compiègne tué dans

une émeutematunisie : une maître de conférences franco-tunisien tué

dans une émeuteleparisien : Tunisie : un universitaire tué dans les émeutes

europe1 : un universitaire franco-tunisien tuéhumanite : Tunisise : un enseignant franco-tunisien tué à

Douz (vidéo)toulouse7 : Emeutes en Tunisie : un universitaire franco

tunisien tué


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Conclusion

La censure du Web

• Fermeture des circuits d’informations = > multiplicationdes détournements dont Facebook

• Retards constants des structures de répressionconcentrées contre les sites d’information et les listes dediffusion parrallèlement à la montée des blogs politiques,puis contre les bloggueurs qui se mettent à Facebook, surFacebook tandis que l’utilisation de Twitter sedéveloppe 18.

• développement d’une « sphère publique desubstitution » 19

• à la fois succès et difficulté pour contrôler Facebook : lesoutils de scans fonctionnent mieux en anglais, peu enarabe

18. http ://cpa.hypotheses.org/2587/19. A. Salvatore et D. F. Eickelman (Eds.), Public Islam and the Comon

Good, Brill, 2004


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Conclusion

Les techniques de répression

• signalements de comptes

• fausses discussions (trolls)

• accusations d’islamisme, discours culpabilisateurs

• vols d’identifiants

• espionnage avec la complicité des fournisseurs d’accèsinternet

• emprisonnement des bloggueurs (151 en Tunisie en2009) 20

20. http ://fr.readwriteweb.com/2010/01/08/divers/151-bloggeurs-de-cyberdissidents-ont-emprisonns-durant-lanne-2009/


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Conclusion

Quid des autres médias ?

• Tous les moyens de communication à distance sont utilesdans l’histoire de mouvements sociaux (télégraphe,courrier postal, fax, téléphone, télévision...).

• [Timothy Garton Ash, The Magic Lantern, 1993] : « enEurope de la fin du XXeme siècle, toutes les révolutionssont des télérévolutions »

• Rôle des organisations humaines


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Conclusion

Le Web organise la contestation1/3

• « Acculturation au web » 21 : plus d’utilisateurs deFacebook que de lecteurs de la presse imprimée 22

• les fuites de la sécurité d’état, AmnDawla Leaks 23

21. Y. Gonzalez-Quijano et Ch. Varin (sous la dir. de), La société de l’infor-mation au Proche-Orient. Internet au Liban et en Syrie, Beyrouth, Pressesde l’Université Saint-Joseph, 2006http://www.cemam.usj.edu.lb/sipo/files/publications.htm.

22. C. Malin, « 15 Million MENA Facebook Users », Spoton, 24 mai 2010http://www.spotonpr.com/mena-facebook-demographics.

23. https://www.facebook.com/AmnDawlaLeaks

http://www.cemam.usj.edu.lb/sipo/files/publications.htm

http://www.cemam.usj.edu.lb/sipo/files/publications.htm

http://www.spotonpr.com/mena-facebook-demographics

https://www.facebook.com/AmnDawlaLeaks


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Conclusion


• Engouement de la jeunesse pour le Web, facilitéd’utilisation ; âge médian 22 ans en 2000 24 ; liberté prisespar rapport aux systèmes traditionnels d’autorité

• Relais d’informations, lancement d’appels à manifester,exemple : le « Bastille Day » égyptien le 4 mars 2011

• Des collaborations entre des blogueurs entre l’Égypte et laTunisie existaient avant la contestation (mai 2009, SlimAmamou au Caire) 25

24. http://cpa.hypotheses.org/248425. http://owni.fr/2011/03/08/morozov-facebook-et-twitter-ne-font-pas-les-revolutions

http://cpa.hypotheses.org/2484

http://owni.fr/2011/03/08/morozov-facebook-et-twitter-ne-font-pas-les-revolutions


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Conclusion


Appel de @Ghonim le 25 janvier« Venez à Tahrir s’il vous plaît »


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Conclusion

Pas vraiment de rôle fédérateur(1/2)

• absence de lead et de leader (par exemple destinés àgouverner), plutôt des porte-paroles, des « traducteurs »de volontés collectives, et bien sûr des organisations(partis politiques, syndicats...) : « les forces politiquestraditionnellement constituées (partis mais aussi syndicatsou associations. . . ) ont pesé d’un poids très relatif » 26. ;revendications diversifiées.

• les villages n’ayant pas accès à Internet se sont aussirévoltés. 2005 : 8,5% des Arabes sont connectés, soit unecroissance de +55% en un an 27

• l’analphabétisme reste très présent, les personnesmaîtrisant les réseaux sociaux étant minoritaires

26. http ://cpa.hypotheses.org/2587/27. Al Hayat, http ://www.amanjordan.org/a-news/wmview.php ?ArtID=4568


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Conclusion

Pas vraiment de rôle fédérateur(2/2)

• les cyberactivistes / hacktivistes ne sont pas forcémentorganisés, concertés, encore moins dans un rapportconsensuels lors d’actions concertées ou non (sanscommandement ni territoire)

• d’autres gouvernements ont été renversés avantqu’Internet ait été inventé 28

• Importance d’autres actions :

Siège de la place Tahrir, Egypteravitaillement, soins aux blessés, organisation de réunionsmixtes, logistique : lavabos, pharmacies, murs d’informationsjournaux, espaces garderies, espaces blogueur...

28. Morozov, E., 2011. The Net Delusion : The Dark Side of Internet Free-dom, PublicAffairs.


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Conclusion

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Conclusion

Des médias au service desmédias

• Importance d’une « histoire des dispositifs médiatiques »

• Surévaluation probable des dispositifs d’information

• Pas d’unité d’un « regard occidental » mais présence decontroverses (soutiens durables de la part dugouvernement français au gouvernement tunisien d’uncôté, valorisation du Web et des réseaux sociaux pouravoir de l’information « exacte » de l’autre...)


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Conclusion

Référence au cadre de vie

• Références aux cadres quotidiens de vie concrets :chômage, absence d’« ascenseur social »

• Absence de discours portant sur le virtuel, l’irréel, d’unesphère à part (oasis, échappatoire)

ExempleWael Ghonim se présente comme « Human » dans sabiographie malgré ses 134.402 abonnés...


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Conclusion

Renvois à la vie ordinaire,émotion, humour

La vie quotidienne est pointée ce qui a pour effet de renforcerle sentiment de proximité sociale afin de renforcer la réflexivité.Rôle des émotions : symétrie immolation de MohamedBouazizi avec la colère et l’embrasement des foules

ExemplesRéférence à la Peugeot 404 très prisée pour Amma404, le« flic tunisien », reprtis par les activistes slim404 (AzyzAmamou) et azyz 405 (Slim Amamou)Mais aussi autoréférence au Web : l’erreur HTTP 404 « error :file not found » qui correspond à une page inaccessible surInternet, mais peut-être aussi filtrée ou censurée.


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La réflexivité

Analyse


Conclusion

Le vocabulaire

• coréférentialité des verbes pronominaux réfléchis : je me,tu te, il s’est, nous nous...

• renvoi générique, exemple « le pays » au lieu de nous

• références : même, lui-même, soi-même, nous-mêmes...


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Conclusion

Les autoréférences

• l’autoréférence : je, mais aussi usage du #tunisie par lestunisiens, de #sidibouzid par leurs habitants...

• usages de références métalinguistiques [Jakobson,linguistique et poétique, 1960] : on ne dit pas...

ExemplesEmnabenjemaa @S_khal parce que je lui ai dit qu’il fallait qu’ilsliberent @slim404 et @Azyoz .je lui ai dit la vérité en face et c tpour le paysTouensAhrar @slim404 tu as 2 semaines de retard,tu utilises lemême discours que Zaba. Ce ne sont pas des "émeutes", c’estla Révolution #sidibouzid Twitter - 22 janv. 2011TwiTounes : RT @freedomtunisia : Tant que le sang desmartyrs n’a pas été vengé la lutte continue et continuera et onfera le ménage nous même #sidibouzid


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La preuve par l’imageLe partage de vidéos fait de l’ordinateur un miroir

• L’anonymat des personnes observées, la mauvaise qualitédes vidéos renforce le processus d’identification aupeuple, à la foule opprimée

• le postage de vidéo sur youtube ne fait pas l’objet d’une« démonstration » journalistique (absence decommentaires, privilège de l’émotion

• l’absence de distanciation et d’objectivité favorise latraduction des émotions et le processus d’identification


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Réductions des distances,déplacements sémantiques

Réduction des distances physiques : « dégage ! » pris dans lesens de « je ne peux pas avancer », « enlève-toi de monpassage ».


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2 Méthodologie




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7 Analyse


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Analyse


Conclusion

La réflexivité de l’écriturenumérique est une clé pour

• expliquer les phénomènes de mobilisation de masse,mais aussi de comportements individuels etorganisationnels

• rend mieux compte du rôle de réseaux sociaux

• n’oppose pas la technique et l’action humaine

• renvoie dos-à-dos la thèse du déterminisme technique etcelle du déterminisme historique et géographique

• permet d’expliquer les stratégies militantes

• permet de comprendre les enjeux universalistes


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Limites

• Manque de distance

• Complexité des événements

• Multiplicité des sources d’informations

• Langue

• Prisme médiatique


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Conclusion

Perspectives

• Analyse plus systématique des traces

• Questionnaires

• Études des productions

• Nécessité d’une approche participative et participante


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Conclusion

L’écriture réflexive est une clé pour :

• expliquer les stratégies des activistes-interprètes et leursréseaux

• rendre compte du rôle des réseaux sociaux en évitant ledéterminisme historique ou technique


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