la place de l'art dans les bibliothèques municipales
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Mémoire sur le thème de "La place de l'art dans les bibliothèques municipales" produit pour la validation de la licence professionnelle Traitement et Gestion des Archives et Bibliothèques de l'université d'Angers. Année : 2011.TRANSCRIPT
SOMMAIRE 0..................................................................................................................................... 16..................................................................................................................................... 23..................................................................................................................................... 3Sommaire......................................................................................................................4Glossaire.......................................................................................................................5Table des sigles.............................................................................................................6Introduction..................................................................................................................7
1 L'art dans les collections livresques : d'un public adulte limité à la profusion des
œuvres pour la jeunesse.........................................................................................8
2 Des bibliothèques municipales qui explorent les formes de l'art......................14
3 La valorisation de l'art en bibliothèque municipale..........................................25
Conclusion .................................................................................................................33Bibliographie..............................................................................................................41Table des matières......................................................................................................45
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GLOSSAIRE
Le 1% artistique : expression qui désigne la réservation de 1% du coût des travaux de construction, ou de rénovation, d'un bâtiment dont la mission première n'est pas la valorisation de l'art, à l'achat d'une œuvre d'art.
Album : ouvrages dans lesquels l'image se trouve spatialement prépondérante par rapport au texte qui peut d'ailleurs en être absent1.
Art numérique : il s'agit de la création d'images par le biais des technologies informatiques. Ces créations sont appelées images de synthèse.
Document primaire : expression qui désigne le document original.
Document secondaire : expression qui désigne une copie du document original.
ICONCLASS : système d'indexation alphanumérique utilisé pour les images en bibliothèque.
Images de synthèse : créées par le biais des technologies informatiques, elles peuvent être engendrées soit par des calculs, soit par la numérisation d'images existantes.
Livre animé ou pop-up : Type de livre ménageant dans l'espace de la double page des systèmes de caches, de rabats, de glissières... permettant une mobilité des éléments voire un déploiement en trois dimensions2.
Livre d'art : cette expression désigne les livres qui traitent du sujet de l'art.
Livre d'artiste : œuvre créée par un artiste sous la forme d'un livre existant le plus souvent à l'état d'exemplaire unique.
1. Définition de VAN DER LINDEN (Sophie), Lire l'album, Le Puy-en-Velay, Atelier du poisson soluble, 2006, p. 242. Définition de VAN DER LINDEN (Sophie), Lire l'album, Le Puy-en-Velay, Atelier du poisson soluble, 2006, p. 24
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TABLE DES SIGLES
ADAV : Ateliers diffusion audiovisuelle
ADRA : Association de développement et de recherche sur les artothèques
AFNOR : Association française de normalisation
BDP : Bibliothèque départementale de prêt
BNF : Bibliothèque nationale de France
BPI : Bibliothèque publique d'information
CCFr : Catalogue collectif de France
CDLA : Centre des livres d'artistes
DRAC : Directions régionale des affaires culturelles
ECM : Espace culture et multimédia
IFLA : Federation of library associations and institutions
ISBD : International Standard bibliographic description
RAMEAU : Répertoire d'autorités matières encyclopédique et alphabétique unifié
SACEM : Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique
SCD : Service commun de la documentation
UNESCO : United nations educational, scientific and cultural organization
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INTRODUCTION
De nos jours, les institutions culturelles veulent diffuser l'idée d'un art démocratisé qui
ne s'adresse plus seulement à une élite intellectuelle. La place de l'artiste dans la société a
évolué et ce dernier s'est transformé en véritable acteur social. Ainsi, l’œuvre d'art qui est
créée en ce début de XXIème siècle est-elle d'emblée destinée à la publicité. L'art dans son
aspect historique est cependant bien loin d'être oublié par la société actuelle qui accorde
beaucoup d'importance à la transmission aux générations futures. Par son omniprésence et son
exhibition constante dans les expositions des institutions culturelles, l'art s'est très largement
diffusé dans tous les milieux sociaux et sa démocratisation connaîtra probablement encore des
évolutions grâce à l'avènement du virtuel à l'intérieur et à l'extérieur d'établissements tels que
les bibliothèques. Ces dernières se sont dynamisées dans la seconde moitié du XXème siècle
marquée par la création du ministère de la Culture en 1959. Elles ont alors entre autres
amplifié la place des œuvres d'art dans leurs collections, accentuant ainsi leur proximité avec
les musées. Le développement des collections artistiques se poursuit donc aujourd'hui au sein
de ces bibliothèques et notamment dans les établissements municipaux où il est combiné à
celui des secteurs jeunesse en constante expansion.
Il convient donc, au vu de l'influence qu'ont eu ces évolutions sur les pratiques
bibliothéconomiques, de s'interroger sur la place occupée par l'art actuellement dans les
bibliothèques municipales. Comment ces dernières favorisent-elles la démocratisation de
l'art ?
Nous verrons tout d’abord le développement de l'offre de collections de livres
spécifiques qui explorent le domaine artistique de diverses manières. Ensuite, nous
analyserons la manière dont s'exprime l'art dans la bibliothèque municipale du XXIème siècle,
et enfin nous étudierons la mise en œuvre d’actions culturelles pour la valorisation de l'art
dans ces mêmes établissements.
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1 L'art dans les collections livresques : d'un public adulte limité à la
profusion des œuvres pour la jeunesse
La fonction intrinsèque aux bibliothèques municipales, qui leur a été donnée par
Napoléon 1er, était de conserver le savoir contenu dans les collections de livres confisquées
lors de la Révolution française et laissées ensuite à l'abandon dans des dépôts littéraires. Cette
mission étant aussi la plus évidente, nous commencerons par étudier la typologie des
collections livresques dédiées à l'art que les bibliothèques municipales mettent à la disposition
du public aujourd'hui.
a) Des livres d'art
Très chers à l'achat et au niveau du coût de fabrication pour leurs éditeurs, les livres
d'art et beaux livres constituent à présent une toute petite part du marché de l'édition. Il ne
s'agit pas toujours de simples livres grand format présentant des photographies d’œuvres sur
papier glacé qui peuvent toucher tous les publics. En effet, ces livres d'art peuvent aussi
présenter une dimension documentaire parfois plus importante que l'image elle-même. C'est
pourquoi, ils touchent peu le grand public mais sont préférés par un lectorat constitué de
femmes diplômées, âgées de vingt à vingt-neuf ans en majorité3. Ces lectrices de livres d'art
sont le plus souvent étudiantes, enseignantes ou bien exercent une profession liée à cette
discipline.
Les livres d'art présents dans les bibliothèques servent de réservoir d'information à la plupart
de ces lectrices qui les empruntent afin d'en évaluer la qualité et d'arrêter leur choix sur l'objet
de leur futur achat. Ainsi, avant d'acquérir un ouvrage vendu à un prix élevé, les personnes
intéressées empruntent-elles des livres de bibliothèques pour juger de leur qualité.
« Plus de 75% des emprunteurs de livres d'art sont également acheteurs4. »
C'est donc par l'emprunt en bibliothèque que le public du livre d'art détermine ses futurs
achats. L'existence du livre d'art en bibliothèque a, de ce fait, des conséquences positives sur
3. SYNDICAT NATIONAL DE L'EDITION, Les publics du livre d'art en bibliothèque, Paris, SNE, 2008, p. 10-12.4. GRAIMPREY (Sonja), « Les livres d'art », BBF n°5, 2008, p.97-98.
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le marché de ce dernier et par extension sur les acteurs du livre liés au commerce comme
l'édition et la librairie.
D'une manière générale on remarque que le public qui s'intéresse au livre d'art en bibliothèque
est soit averti, et il recherche alors des nouveautés, soit novice, et il souhaite alors être
accompagné dans sa découverte par le bibliothécaire. Pour les usagers qui le méconnaissent,
le livre d'art est une publication plaisante à regarder qui privilégie l'image alors que pour les
emprunteurs réguliers, il s'agit plutôt d'un livre de référence sur l'art qui s'apparente à un
documentaire5. Sa définition peut donc être multiple et dépend beaucoup de la représentation
que les lecteurs se font de lui. C'est souvent dans la médiation envers un public non averti,
que réside la plus grande difficulté pour les bibliothèques municipales qui doivent trouver une
manière de valoriser efficacement ce type d'ouvrages afin d'améliorer leur popularité et de les
démocratiser davantage.
Le livre d'art pour enfant
En ce qui concerne la jeunesse, on assiste à une explosion de la publication de livres
d'art destinés aux enfants après les années 1980 – 1990. On constate qu'ils ne poursuivent pas
du tout les mêmes buts que les livres d'art classiques et que les enjeux qu'ils impliquent sont
aussi complètement différents. En effet, le livre d'art pour enfant a avant tout une utilité
pédagogique.
Le premier d'entre eux a été écrit par Pierre Belvès et publié en 1965 sous le titre Mon
premier livre d'art. Parmi les publications qui ont par la suite marqué son histoire, on peut
citer l'imagier Le petit musée de l’École des Loisirs, innovant car il proposait à la place des
illustrations d'un imagier classique des détails tirés d’œuvres de peintres célèbres, ainsi que la
création en 1985 de la collection de livres d'art pour enfants de la BPI baptisée « L'Art en
jeu ». Du concept du livre d'art pour enfant dérive aussi celui de la revue d'art destinée au
même public. De nos jours, un grand nombre de bibliothèques municipales sont abonnées au
moins à l'une de ces revues dont les plus populaires sont Le Petit Léonard et Dada. La
diversification des publications a aussi été marquée par l'apparition en 1979 de biographies de
peintres à destination des enfants, auxquelles se sont ensuite ajoutés de véritables
documentaires traitant de l'histoire des arts et de ses divers courants artistiques. La
vulgarisation de l'art a donc franchi une étape supplémentaire en se rendant accessible aux
5. SYNDICAT NATIONAL DE L'EDITION, Les publics du livre d'art en bibliothèque, Paris, SNE, 2008.
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plus jeunes par l'édition de documents spécialisés. Les sections jeunesse des bibliothèques ont
par conséquent dû emprunter le même chemin que l'industrie éditoriale et développer leur
offre en ce sens. En outre, les institutions culturelles tendent toutes aujourd'hui vers une
démocratisation des arts et de la culture qui commence dès l'enfance.
Cependant, le livre d'art, qu'il soit destiné aux adultes ou à la jeunesse, est un ouvrage qui
traite de l'art mais ne constitue pas une œuvre d'art.
b) Le livre comme œuvre d'art
Contrairement au livre d'art, le livre d'artiste, lui, est une véritable œuvre d'art créée
par un artiste comme le sont les estampes et les photographies. Son ancêtre, le livre de peintre,
a vu le jour au XXème siècle où il était le fruit de la collaboration d'un poète et d'un peintre.
« Au début des années 1900, des marchands d'art, pour faire connaître leurs artistes,
vont publier des livres où leurs peintres illustrent des poètes...6 »
Ils étaient tirés à très peu d'exemplaires, voire ne dépassaient parfois pas l'exemplaire unique,
et étaient au début vendus dans des foires d'art contemporain où les grandes institutions
culturelles ont constitué leurs fonds dès les années 1960. Actuellement, le mode de
publication de ces œuvres est toujours le même. Des salons du livre d'artiste sont organisés en
France, comme par exemple celui de la région Languedoc Roussillon, où les bibliothèques
peuvent enrichir leurs collections. Il existe aussi un Centre des livres d'artistes (CDLA) basé
en Limousin, qui organise des animations, possède une grande collection d’œuvres, édite des
livres d'artistes et est également résidence d'artistes.
Aujourd'hui, les amateurs et collectionneurs de livres d'artistes sont appelés des « bibliophiles
contemporains » et constituent un public d'acheteurs qui ne se rend pas en bibliothèque pour
consulter ce type de livres. La question qui résulte de ce constat et qui s'élève au sein du
milieu professionnel est celle de la légitimité de la présence de ce type de collections en
bibliothèques municipales. Pourtant, le développement du contact du public avec l'art fait
partie des missions fondamentales des bibliothèques qui doivent :
« contribuer à faire connaître le patrimoine culturel et apprécier les arts, le progrès
scientifique et l'innovation7. »
6. JACQUES (Jean-François) et CHHUN (Orianne), « Qu'est-ce qu'un livre d'artiste ? », Bibliothèques n°10, 2003, p.107. IFLA et UNESCO, Manifeste sur la bibliothèque publique, 1994 [en ligne] disponible sur <http://archive.ifla.org/VII/s8/unesco/fren.htm> consulté le 8 mai 2011.
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Par conséquent, l'acquisition de ce type d’œuvre constitue sur le plan théorique une obligation
du service public. Mais l'achat de ces collections, dont le public ignore le plus souvent
l'existence, est souvent coûteux et ne semble pas se justifier compte tenu de la faiblesse de la
demande. Des actions de valorisation sont tout de même mises en place par certaines
bibliothèques municipales qui décident de développer la sensibilisation de leur public au livre
d'artiste. C'est le cas par exemple de la bibliothèque municipale d'Issy-les-Moulineaux et de
celle du Carré d'Art à Nîmes. Ces dernières proposent également depuis plusieurs années des
ateliers de création lors de ces manifestations. Néanmoins, le recul pris depuis leur création a
démontré que ces animations, malgré leur multiplication au sein du territoire français, n'ont
pas encore aidé ces fonds artistiques à intéresser un public plus large.
Il existe aussi des artistes qui ont exploré par la création de livres artistiques des idées
ludiques et humoristiques. C'est alors tout naturellement que leurs créations ont trouvé leur
place auprès d'un public d'enfants, comme ceux du célèbre artiste plasticien italien Bruno
Munari et du graphiste japonais Katsumi Komagata qui, durant tout le XXème siècle, ont créé
de nombreux livres d'artistes à destination de l'enfance. Par ailleurs, la mise en valeur du livre
d'artiste pour enfant rencontre davantage de succès que celle du livre d'artiste classique dans
les bibliothèques. La frontière entre le livre d'artiste accessible à l'enfant et l'album jeunesse
est alors mince. Ainsi certains livres d'artistes ressemblent-ils à des albums jeunesse et la
création de ces albums peut-elle parfois résulter du travail d'artistes.
c) L'art dans l'album jeunesse
Au sein des bibliothèques municipales, les sections jeunesse n'ont cessé de prendre de
l'ampleur durant la deuxième moitié du XXème siècle. Aujourd'hui, l'édition jeunesse explose et
propose de plus en plus de publications en tous genres aux bibliothèques. Le domaine
artistique trouve aussi sa place auprès de la jeunesse comme nous l'avons vu avec les livres
d'art et d'artistes pour enfant, mais l'édition crée également d'autres ouvrages jeunesse qui
sensibilisent les jeunes enfants aux disciplines artistiques. L'album jeunesse est né dans le
courant du XXème siècle, mais sa production n'a vraiment commencé à décoller qu'à partir des
années 1970. Il se différencie du livre illustré, qui est un texte accompagné d'illustrations où
ces dernières sont secondaires, par la prépondérance des images qui occupent la grande
majorité de l'espace de ses pages, ainsi que par une complémentarité entre ces mêmes images
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et le texte qui les accompagne quand ce dernier existe. C'est un genre dont l'appartenance à la
littérature de jeunesse est complétée par une dimension artistique. En effet, certains d'entre
eux constituent de véritables œuvres d'art. De plus, on observe une évolution dans la
dimension artistique de ces albums. Les années 1990 ont vu se développer des collections,
comme Pastel chez l'éditeur l’École des Loisirs, qui publiaient beaucoup d'albums avec des
images créées par de véritables peintres. Des auteurs tels que Nadja, Grégoire Solotareff, Olga
Lecaye, Anaïs Vaugelade et Elzbieta, pour n'en citer que quelques-uns, sont alors passés
maitres dans l'art de l'écriture et de l'illustration artistique d'histoires pour enfants. D'autres
auteurs ont choisi de ne pas associer l'écriture à leurs illustrations et de produire des albums
sans texte, où l'image devient une œuvre d'art narratrice. Ces albums offrent une histoire dont
tout le contenu narratif est visible à l'image et sont souvent des réservoirs de créations
graphiques comme par exemple le dernier né de Janik Coat intitulé La surprise. Il apparaît par
ailleurs que certains auteurs d'albums sont eux-mêmes des artistes qui choisissent de passer
par ce moyen d'expression pour exercer leur art ; c'est le cas par exemple des célèbres albums
de l'artiste contemporaine coréenne Suzy Lee. Parmi ces auteurs et illustrateurs d'albums pour
enfants, ceux qui ne sont pas des artistes reconnus sont néanmoins souvent sortis d'une école
d'art.
Il existe également des albums dans lesquels on retrouve l'influence d’œuvres de peintres
connus. Certains, de manière tout à fait explicite, choisissent de proposer aux enfants l'histoire
romancée d'un artiste célèbre comme le fait Nina Laden dans Meuhtisse et Picochon où elle
revisite l'histoire de Matisse et de Picasso. D'autres préfèrent raconter aux enfants la vie
d'artistes méconnus comme Michel Piquemal qui, dans Le manège de Petit Pierre, raconte
l'histoire vraie d'un jeune garçon handicapé qui créa dans la grange de sa ferme un superbe
manège. De manière moins évidente, certains auteurs d'albums s'inspirent du travail de grands
peintres. Dans les célèbres albums d'Anthony Browne par exemple, on retrouve l'influence de
techniques employées par de nombreux peintres surréalistes, et le clin d’œil à Dali qui existe
dans l'album de Claude Ponti intitulé Les Montres molles8 n'échappe à personne. L'influence
des créations et des techniques employées dans l'histoire de l'art se retrouve donc dans les
illustrations de certains albums jeunesse. Cela constitue un véritable moyen de valorisation de
l'art auprès du public jeune mais aussi du public adulte qui lit ces ouvrages aux enfants.
8. Annexe I : Couverture de l'album Les montres molles de Claude Ponti.
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De plus, la dimension artistique des albums jeunesse ne s'en tient pas à l'illustration sur papier.
En effet, de nombreux auteurs d'albums choisissent de créer les images de leurs histoires à
l'aide d'autres matériaux et supports plastiques. Les albums de Christian Voltz sont par
exemple illustrés par les photographies de personnages qu'il a créés avec divers matériaux de
récupération, comme des boutons, des fils de fer ou encore des clous. Louise-Marie Cumont,
quant à elle, est l'auteur de véritables livres d'artistes pour enfants en tissu. Ses albums sont
par la suite édités sur papier comme des albums classiques par les éditions Mémo qui se
veulent productrices de « livres d'artistes et d'écrivains pour la jeunesse9 ». Par ailleurs, cette
artiste dépose régulièrement ses créations originales à la bibliothèque municipale de
Narbonne. L'album jeunesse comme forme d'expression de l'art semble donc être une pensée
qui se répand au sein des métiers du livre.
Enfin, c'est plutôt entre objets ludiques et livres-objets que se situent les livres animés,
appelés plus communément pop-up. Réalisés en tissu, en carton ou en plastique, ils sont
souvent l’œuvre de véritables artistes et sont édités dans les matières dans lesquelles ils ont
été créés contrairement aux albums cités précédemment. Ces œuvres présentent le plus
souvent des sculptures cartonnées pliées entre leurs pages qui se déplient lorsqu'on ouvre le
livre. David A. Carter, un designer américain issu d'une école d'art, est aujourd'hui l'un des
créateurs de pop-up les plus connus. Les sculptures en trois dimensions qui apparaissent dans
ses livres proposent aux enfants des activités ludiques avec des formes géométriques10. Les
pop-up ne sont pas seulement des livres-jouets, ce sont aussi des créations artistiques qui
introduisent le design dans le livre pour enfant.
Ce sont des « œuvres-livres et des livres œuvres pour imaginer, rêver et découvrir l’art
autrement…11 »
D'autres créateurs de livres animés ont choisi d'ajouter à cette dimension ludique un apport
documentaire. Cela a donné naissance à des pop-up traitant du surréalisme ou du cubisme par
exemple, en reprenant sous forme de sculptures cartonnées des œuvres célèbres.
Certains albums jeunesse résultent donc du travail de véritables artistes et appartiennent, par
conséquent, au domaine artistique.
Par ailleurs, les fonds de livres pour enfants de toutes les typologies citées précédemment sont
très présents en bibliothèque municipale. Ils y bénéficient des taux de rotation élevés
9. EDITIONS MEMO, Page d'accueil, [en ligne] disponible sur <http://www.editions-memo.fr> consulté le 10 mai 2011. 10. Annexe II : Exemple du pop-up de David A. Carter : 600 pastilles noires (2007).11. COLLECTIF, Quand les artistes créent pour les enfants, Paris, Éditions Autrement, 2008.
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constatés dans les bibliothèques jeunesse et dus, en partie, aux emprunts des collectivités
éducatives. C'est pourquoi il s'agit souvent des collections artistiques les plus dynamiques de
ces bibliothèques. Les collections livresques artistiques touchent donc un public très ciblé au
sein des espaces dédiés aux adultes, tandis que leur démocratisation progresse au sein des
bibliothèques jeunesse.
2 Des bibliothèques municipales qui explorent les formes de l'art
Si l'art manifeste largement sa présence dans les livres, il est aussi présent au sein de
collections de documents fixés sur d'autres supports et présente des fonctions diverses qui
développent sa démocratisation en bibliothèque.
a) Des collections anciennes entre conservation et valorisation
Typologie
Les bibliothèques françaises possèdent des collections fixées sur des supports variés et
renferment notamment des fonds d'images anciennes.
Tout d'abord, les bibliothèques municipales proposent des collections d'estampes qui
constituent les images les plus anciennes qu'elles possèdent. Ces fonds d'estampes ne virent
réellement le jour qu'à partir du XVIIème siècle, avec l'obligation de dépôt légal de ces œuvres
qui fut instituée en 1642. Les fonds des bibliothèques font état d'un grand nombre de
documents conservés mais il n'existe pas d'inventaire ou de catalogue répertoriant toutes les
estampes disponibles dans les établissements culturels français. Beaucoup d'estampes sont
également conservées dans des musées et dans des centres spécialisés où elles peuvent parfois
côtoyer des collections photographiques.
L'intérêt de l'institution culturelle pour la photographie ancienne est né dans les années
1970. Aujourd'hui, ce sont pas moins de deux siècles qui nous sépareront bientôt de la
première photographie prise par Nicéphore Niepce en 1826 à Chalon-sur-Saône. Les années
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suivantes ont été marquées par l'évolution de la technique et par une production foisonnante
de photographies.
En dehors des bibliothèques municipales, ces dernières sont très disséminées, entre différents
lieux de conservation comme les centres spécialisés, les archives ou encore les agences de
presse. Les collections les plus importantes sont conservées dans de grandes bibliothèques
françaises ainsi qu'aux archives nationales. Globalement, les collections photographiques sont
plutôt rares en bibliothèque municipale en dehors de quelques cartes postales anciennes.
Le traitement et la communication de ces fonds en bibliothèque
Quand les bibliothèques municipales possèdent des fonds d'estampes ou des fonds
photographiques anciens, ce sont des collections qui proviennent le plus souvent de dons et de
legs effectués par des artistes locaux. On peut citer les bibliothèques de Pau, Nîmes et
Périgueux qui possèdent des fonds de photographies anciennes déposés par des photographes
locaux. Les collections d'estampes et de photographies peuvent aussi se constituer par l'achat
en bibliothèque municipale mais cette pratique est beaucoup plus rare et a souvent pour but
l'enrichissement des fonds existants. Conservées dans les magasins, ces collections font
rarement l'objet d'une valorisation active au sein de ces établissements excepté lorsque le
fonds d'images constitue une part non négligeable des collections comme par exemple à la
médiathèque de Boulogne-sur-Mer qui renferme un fonds de plus de 600 photographies.
Certaines bibliothèques possèdent donc des collections anciennes précieuses laissées à l'état
de gisement faute d'exploitation. En effet, le traitement et la valorisation de ces fonds
obéissent à des règles plus précises et contraignantes que celles des autres collections.
Il faut tout d'abord noter que les conditions de conservation de ces images anciennes
sont particulières et demandent beaucoup d'efforts aux bibliothèques municipales comme le
maintien de certaines conditions atmosphériques dans les locaux ainsi que l'estampillage à
l'aide d'encres spéciales. La détérioration naturelle induite par le passage du temps leur
impose aussi de restaurer ces documents. De plus, l'autorisation de la consultation de ces
fonds par le public pose problème à ce même niveau car la manipulation des photographies et
des estampes est très délicate et les communications aux usagers détériorent les documents
dont la bibliothèque municipale doit par la suite financer la restauration souvent onéreuse.
Les collections d'images anciennes sont donc difficiles à entretenir mais elles le sont
aussi à classer. En effet, elles n'ont pas de normes de classement qui leur sont propres ; des
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bibliothèques mettent alors en place leur propre mode de classement ou choisissent
d'appliquer la classification Dewey aux images. Leur description bibliographique, compliquée
par la multitude de mots qui peuvent s'adapter à la description d'une même image, s'appuie sur
la norme ISBD qui s'applique aux « non-livres » mise en place par l'IFLA (Federation of
library associations and institutions) et sur une norme de l'AFNOR. Les systèmes d'indexation
spécifiques qui ont été inventés sont confrontés aux mêmes problèmes. ICONCLASS par
exemple est un système d'indexation alphanumérique très précis, mais les bibliothèques
peuvent aussi utiliser la classique indexation RAMEAU. Cependant, il apparaît que ces
documents ne sont parfois ni indexés ni catalogués à cause de la multiplicité des supports sur
lesquels les œuvres sont fixées et de la complexité du travail qui devrait pour cela être
entrepris.
Les images en bibliothèque font aussi l'objet de reproductions qui ont de multiples
fonctions. Ces copies ont pour but premier la conservation mais peuvent aussi s'avérer
constituer une source d'enrichissement pour les bibliothèques qui ont des droits sur les copies
dont elles ont initié la réalisation et peuvent donc toucher ces derniers lors de publications
comme celles de brochures. Ces publications des photographies reproduites peuvent aussi être
le fait d'une commande d'une institution ou d'une entreprise : les musées, les galeries d'art et
les éditeurs créent ainsi des calendriers, des affiches ou encore des agendas. Les fonds
artistiques anciens, bien qu'onéreux lorsqu'il s'agit de les entretenir, peuvent donc aussi
constituer une source d'enrichissement pour les bibliothèques municipales.
La reproduction des images patrimoniales telles que les estampes et les photographies en vue
de leur conservation, a d'abord été faite sur microfilms. Afin d'honorer l'importante mission
qu'est la conservation et la restauration du patrimoine, les DRAC ont aidé financièrement un
grand nombre de bibliothèques françaises à la mise sur microfilms de leurs fonds anciens
précieux. Aujourd'hui, ce support est devenu obsolète et des aides sont mises en place pour
aider les bibliothèques à numériser leurs images. Le microfilm permettait uniquement la
consultation de copies, appelées documents secondaires, par le public sans lui communiquer
l'original (document primaire) et en passant par l'utilisation d'un lecteur de microfilms, dont
l'achat représentait un investissement important pour les bibliothèques. La numérisation ôte la
nécessité de l'acquisition de ce type d'outil et la mise en ligne des images, qui se démocratise
aujourd'hui, permet la consultation de ces fonds anciens à distance. Un nouveau rapport du
public aux collections patrimoniales se crée alors puisque la figure du médiateur s'efface. Par
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ailleurs, ces images sont également fédérées dans des catalogues collectifs tels que le CCFr,
dans lequel l'usager peut rechercher des documents sur tous types de supports, ainsi que la
base ICONOS par exemple qui est à la fois une banque d'images et une agence de conseil en
création de photothèques. Cependant la diversité des pratiques d'indexation des images
anciennes fait obstacle à la création d'une base de données spécialisée qui fédérerait les
catalogues d'images de toutes les bibliothèques municipales. La reproduction par la
numérisation des images anciennes est donc un atout qui permet aujourd'hui à la bibliothèque
de mieux conserver ces fonds malgré des difficultés de gestion. Elle permet également de
faire évoluer la démocratisation de l'art et le rapport du public à ces collections.
b) L'art contemporain dans la bibliothèque municipale
L'art en bibliothèque municipale ne s'exprime pas seulement au sein des collections
anciennes et patrimoniales, l'institution fait également une place à l'expression de l'art
contemporain sous différentes formes. Un travail considérable de repérage et de veille sur le
thème de la création contemporaine doit alors être entrepris par ces établissements afin de
pouvoir présenter au public non seulement le travail d'artistes contemporains reconnus mais
aussi celui de jeunes débutants.
Des formes d'art contestées
L'avènement des nouvelles technologies a révolutionné le domaine de l'art en
apportant notamment la possibilité de créer des images de synthèse qui résultent soit de la
numérisation d'images existantes, soit de la création par des calculs informatiques. C'est après
1960 que les artistes ont commencé à s'intéresser à ce mode de création d'images. Par la suite,
l'art numérique s'est développé, suivant les évolutions spectaculaires de la micro-informatique
moderne. Mais il a longtemps souffert d'un climat technophobe et peine encore aujourd'hui à
faire reconnaître la légitimité de sa place dans l'art contemporain. Ainsi, si l'Australie et les
États-Unis sont des pays où les opérations de soutien envers cette forme d'art ne manquent
pas, ce n'est pas le cas de la France qui n'a lancé que des actions très ponctuelles depuis les
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années 1980. Aujourd'hui encore, l'art numérique se développe hors des réseaux de l'art
contemporain et l'idée que l'univers artistique doit être protégé de la technique subsiste.
Par conséquent, la présence de l'art numérique en bibliothèque reste très discrète. Les
médiathèques qui choisissent de le mettre en valeur, par la valorisation et par l'initiation des
publics à ces nouvelles techniques de création bénéficient pourtant d'un label « Espace
Culture et Multimédia » qui a été créé en 1999.
« L’objectif à terme des ECM est la constitution d’un réseau exemplaire de structures
investies dans la création multimédia, et participant à une dynamique de mutualisation
des pratiques artistiques immatérielles.12 »
On peut par exemple citer les médiathèques de Saintes et de Montpellier qui comptent au sein
de leur réseau de bibliothèques un ou plusieurs ECM où des actions dans le domaine du
numérique et du multimédia ont lieu régulièrement et sont valorisées auprès de tous les
publics par d'importants moyens de communication.
Les jeux vidéos qui affirment depuis peu leur présence dans les bibliothèques
municipales constituent aussi des créations de l'esprit qui peuvent être assimilées à des œuvres
d'art. Mais cette appartenance des jeux vidéos au domaine de l'art, qui est mise en avant et
défendue dans la sphère professionnelle, n'entre pas dans la conception qu'en ont les amateurs.
La représentation que le public se fait du jeu vidéo reste donc imperméable à cette idée et le
jeu vidéo ne peut par conséquent pas encore être considéré comme une œuvre d'art à
l'intérieur de la bibliothèque publique. Au sein des bibliothèques municipales, il existe pour
l'instant peu d'actions mettant en valeur ces formes d'art encore très controversées dans le
milieu culturel.
L'art audiovisuel
Néanmoins, d'autres supports associant l'art aux nouvelles technologies trouvent mieux
leur place en bibliothèque comme ceux qui sont proposés en vidéothèque. Aujourd'hui,
concurrencée par la vidéo à la demande et le téléchargement légal ou frauduleux, la
vidéothèque semble être en péril. Pourtant, les collections que contiennent ces sections des
bibliothèques municipales ont souvent un taux de rotation supérieur à celui des autres
supports. Ainsi, si l'accès libre aux fonds d'images artistiques est intimidant pour les classes
populaires, ce n'est pas le cas de la vidéo qui fait aujourd'hui partie de leur quotidien.
12. MEYER (Céline), L'art en bibliothèque publique, Mémoire de l'Enssib, 2009, p. 67.
18
« Le public, de plus en plus sensibilisé à l'image, intègre de façon naturelle la présence
du support audiovisuel dans une médiathèque.13 »
Tout d'abord, la constitution d'une vidéothèque demande une importante période de réflexion
préalable car elle doit s'inscrire dans une politique documentaire différente de celle de l'offre
transmise par la télévision, le cinéma et le vidéoclub. En effet, la bibliothèque ne doit pas
concurrencer les autres diffuseurs de l'audiovisuel que sont les cinémathèques et les
vidéoclubs. C'est pourquoi la démarche de la valorisation de la création artistique
audiovisuelle semble revenir à la bibliothèque. Il existe des organismes qui proposent des
catalogues de sélections de documents audiovisuels parmi lesquels elles peuvent faire leur
choix, comme par exemple Adav qui est une association œuvrant pour la mise en valeur du
patrimoine culturel audiovisuel et pour le développement des pratiques audiovisuelles. En ce
qui concerne la description bibliographique, les normes sont les mêmes que pour les images
fixes. Cependant, les documents audiovisuels bénéficient de plus d'une base de descriptions
bibliographiques de référence produite par la BNF appelée base Opaline. L'élaboration des
accès est une tâche complexe car ces documents présentent souvent une multitude d'auteurs.
Au niveau des vedettes matières la plupart des bibliothèques utilisent RAMEAU mais
certaines ont développé des langages spécifiques.
Néanmoins, les collections vidéos sont onéreuses et demandent un investissement important à
l'achat ainsi que le respect des droits de la propriété audiovisuelle. Afin d'exercer son activité
en toute légalité, une vidéothèque doit détenir les droits patrimoniaux de chaque œuvre, qui
sont composés du droit de représentation et du droit de reproduction. Le premier est
indispensable pour la consultation sur place, par exemple, et le deuxième pour effectuer des
copies. D'autres autorisations particulières doivent être acquises par les vidéothèques dont une
pour le prêt. Les droits patrimoniaux sont la propriété de divers ayants-droit représentés par le
producteur de l’œuvre et sont donc cédés aux bibliothèques, le plus souvent à titre onéreux,
pour qu'elles puissent prêter ces œuvres audiovisuelles. Par conséquent, l'abonnement à la
vidéothèque coûte souvent un supplément à l'usager que cela peut dissuader. Cependant,
malgré des difficultés lors de leurs débuts en 1989, les vidéothèques sont plutôt bien
fréquentées actuellement. La demande au niveau des documents de fiction est élevée et
concerne tous les publics dont les jeunes qui veulent des nouveautés dans ce domaine. Les
collections documentaires des vidéothèques sont, en revanche, privilégiées par un public plus
13. LAVEST (Marie) et MARGOT (Dominique), « Où en sont les vidéothèques aujourd'hui ? », BBF n°5, 2001 p.38-43, [en ligne] disponible sur <http://bbf.enssib.fr/> consulté le 1er mai 2011.
19
âgé et plus cultivé ou désireux d'accéder à la culture par la vidéo. La vie d'une vidéothèque
passe aussi par la mise en valeur de ses fonds qui font l'objet d'expositions ainsi que de la
production d'une documentation complémentaire constituée de filmographies sur des thèmes
et des réalisateurs particuliers. Cela permet aux usagers d'avoir une meilleure connaissance du
fonds et d'améliorer leur culture audiovisuelle. Néanmoins, certains professionnels regrettent
que les demandes et les taux de rotation les plus importants concernent des productions
commerciales à succès éloignées de la véritable notion d'art et de culture. Des progrès seraient
donc attendus concernant la valorisation du cinéma en tant qu'art au sein des bibliothèques
municipales. Une simplification des modalités d'acquittement des droits de la propriété
intellectuelle permettrait également un plus ample développement des vidéothèques. Il existe
par exemple des œuvres publiées avec les droits de prêt à domicile et de représentation en
bibliothèque rattachés à leur support. L'aide à la mise en valeur de ces collections
audiovisuelles et cinématographiques est également assurée par l'association Images en
bibliothèques, créée en 1989, qui propose entre autres de nombreuses formations aux
vidéothécaires. Il apparaît donc que l'aide au développement des vidéothèques est nécessaire à
la mise en valeur de l'art exprimé sous forme d'images animées.
La mise en place de collections dématérialisées accessibles à distance va aujourd'hui de pair
avec le développement des services numériques des bibliothèques et constitue également une
évolution de la place de l'art audiovisuel au sein de cette institution culturelle.
Le cas particulier des artothèques
Si l'art contemporain s'exprime sur de nouveaux supports comme le numérique et
l'audiovisuel, les artistes peuvent aussi choisir des matériaux plus classiques comme la toile et
le papier. Il existe aujourd'hui, parmi les établissements culturels français, des artothèques
dont la fonction est de prêter des œuvres d'art contemporain. Le concept de l’artothèque avait
à la base vu le jour dans le but de relancer le marché de l’art. Elles ont commencé à se
développer en France dans les années 1960 mais leur concept d'origine était alors déjà né en
1906 en Allemagne. Leur expansion au sein du territoire français ne date que des années 1980.
Ces artothèques prêtent des œuvres qui ne sont pas des copies d’originaux mais des séries ou
des pièces multiples dont la pluralité est une caractéristique voulue par l'artiste. Leurs
collections se veulent de plus représentatives de la création artistique actuelle. Par exemple, à
Hennebont, la structure mise en place propose des œuvres qui s’inscrivent dans les courants
20
artistiques qui ont marqué l’histoire depuis 1945. Les artothèques proposent également un
fonds documentaire à leurs usagers.
Ces établissements prêtent à des particuliers bien sûr, mais aussi à des entreprises et à des
collectivités. Des expositions thématiques ont parfois lieu et accueillent notamment des
classes. La découverte de ces collections par les enfants est intéressante qu'elle se produise
dans le cadre de projets pédagogiques ou non. Des rencontres avec des artistes peuvent aussi
être organisées, et c’est notamment le cas à Caen, ainsi que des expositions itinérantes créées
par l’artothèque. Cependant, force est de constater que les tarifs d’emprunt d’œuvres d’art
sont très élevés. A Caen par exemple, si les particuliers peuvent bénéficier d’un prêt à 10
euros par œuvre, les tarifs d’emprunt pour les collectivités peuvent dépasser les 1000 euros14.
Parfois mises en place avec la collaboration des collectivités territoriales, les artothèques
répondent à une volonté de rendre public l’accès à l’art contemporain. De ce fait, leur
fonctionnement peut évoquer celui d’une galerie d’art qui proposerait les œuvres à l’emprunt
et non à la vente, comme la librairie vend les livres et la bibliothèque les prête. Le
développement de ces établissements ainsi que leur pérennité constitue la preuve d’une
demande d’élargissement de la culture artistique de la part du public, qui s'inscrit dans la
continuité de l'évolution de la multiplication des supports prêtés en bibliothèque. Avec
l’artothèque, l’œuvre d’art devient un support de l’information culturelle vivant au même titre
que le livre, le CD ou le DVD en bibliothèque, car contrairement au statut figé dans l’espace
et dans le temps qui est celui de l’œuvre lorsqu’elle est exposée dans un musée, cette dernière
est alors utilisée et déplacée. L’exposition des œuvres dans les musées les a libérées en les
rendant visibles de tous. Cette liberté s'élargit avec l’artothèque : chacun est libre d’emporter
une œuvre d’art chez lui et d'entrer en contact avec le document primaire. Par ailleurs, le type
d’œuvres des collections varie d'une artothèque à l'autre et peut parfois mêler des images
anciennes aux créations contemporaines.
Cependant, la répartition de ce type d’établissements en France est très inégale. La région
Rhône-Alpes, par exemple, propose de nombreuses artothèques alors que dans le sud de la
France il n’y en a pas une seule. Il existe également une association des professionnels des
artothèques en France, appelée l'ADRA (Association de développement et de recherche sur
les artothèques), qui fédère une quarantaine d'établissements français15.
14. ARTOTHEQUE DE CAEN, Mode d'emploi, [en ligne] disponible sur <http://www.artotheque-caen.net/?nomRubrique=artotheque&nomPage=mode_d¤emploi> consulté le 9 mai 2011.15. Annexe III : carte des artothèques qui adhérent à l'ADRA.
21
Les artothèques poursuivent en priorité un but de sensibilisation à l'art d'un public qui va se
construire un parcours d'amateur par l'emprunt et non par la visite au musée. Elles
souhaiteraient toucher différentes catégories socioculturelles de la population, mais il apparaît
que c'est plutôt un public diplômé et averti qui choisit d'expérimenter plusieurs œuvres en
passant par le prêt avant de se décider à l'achat le plus souvent. Néanmoins, elles ont aussi
l'ambition d'être un foyer de création pour l'art contemporain, à l'image des résidences
d'auteurs dans le domaine de l'écriture. Malheureusement, les municipalités peu convaincues
de l'utilité culturelle de ces établissements mettent peu de moyens à leur disposition pour leur
développement de nos jours. En effet, c'est grâce au ministère de la Culture et aux
municipalités que ces établissements ont pu se développer dans les années 1980 puisqu'à ce
moment-là :
« L’État a proposé des financements pendant trois ans aux collectivités locales qui
souhaitaient accueillir ce type de service16 »
Mais depuis ces aides ont été supprimées et, même si celles-ci subsistent, la situation
économique des artothèques reste préoccupante. En effet, malgré leur regroupement en
association, les obstacles que constituent leur manque de budget, d'impact sur la population et
d'intérêt de la part des tutelles rendent l'avenir des artothèques incertain. Ce sont pourtant des
établissements qui constituent de véritables vecteurs de la valorisation de l'art contemporain,
et qui transforment les missions des bibliothèques municipales.
c) La bibliothèque municipale contemporaine : une créatrice habillée d'art
C'est donc de diverses manières que la valeur de l'art contemporain s'exprime dans les
médiathèques, à l'image de celle des collections patrimoniales. L'accès du public aux créations
ainsi que leur conservation n'est pas le seul lien que les bibliothèques municipales ont
aujourd'hui avec le domaine des arts. En effet, elles jouent un rôle à des étapes de la création
où leur présence est inattendue.
16. DOLLMANN Michèle, « L'appropriation c'est le prêt : l'artothèque de Grenoble », Bibliothèques n°33, 2007, p.25.
22
La bibliothèque foyer de création : l'artiste en bibliothèque .
Le fait de valoriser l'art contemporain passe aussi par l'invitation d'artistes à l'intérieur
de la bibliothèque municipale. Ces derniers y sont mis en valeur par l'exposition de leurs
créations en premier lieu mais aussi par cette invitation qui leur propose de créer un lien avec
leur public, dans un réel souci de la manière dont leurs œuvres vont être reçues par les
visiteurs des expositions. Ainsi, des artistes sont régulièrement conviés dans des bibliothèques
comme par exemple à la bibliothèque du Carré d'Art à Nîmes, où des visites d'une exposition
du travail de l'artiste Jean-Marc Scanreigh étaient proposées en présence de ce dernier pendant
la journée du 7 mai 2011. Scanreigh a effectué divers dépôts d’œuvres et de livres d'artistes
dans les bibliothèques des villes dans lesquelles il a vécu. Des bibliothèques choisissent
également de devenir résidences d'artistes. L'espace qu'elles offrent au créateur est alors celui
de l'expérimentation artistique puisqu'elles lui proposent d'installer temporairement son atelier
dans leurs locaux. La bibliothèque municipale se fait alors foyer d'inspiration et fait pénétrer
la source même de l'art entre ses murs. C'est aussi dans les bibliothèques que vont se rendre
les artistes pour emprunter la documentation qui est parfois nécessaire au processus de
création.
« Contre toute attente, c’est bien la bibliothèque publique, et non la bibliothèque
spécialisée en art, qui répond le mieux au besoin d’information et d’image des artistes,
car celui-ci est extrêmement étendu, diversifié...17 »
C'est donc leur spécialisation même qui rend les bibliothèques d'art peu utiles à la création.
Ainsi, les bibliothèques municipales ont-elles un rôle insoupçonné à la source de l'art qu'elles
valorisent puisqu'elles sont des lieux d'inspiration qui lui donnent naissance dans la pensée de
l'artiste.
Constructions, aménagements et dimension artistique
Aujourd'hui certaines bibliothèques municipales non seulement provoquent
l'inspiration des artistes mais deviennent elles-mêmes des œuvres d'art. En effet, certaines
tutelles font appel à des architectes de renom aux idées novatrices et futuristes pour construire
des bibliothèques pensées comme des centres de la culture de demain. C'est avec le concept
de troisième lieu, venu des pays scandinaves, que le design est entré dans les bibliothèques
afin de troquer son aspect d'institution vieillissante contre celui plus dynamique de chaleureux
17. MEYER (Céline), L'art en bibliothèque publique, Mémoire de l'Enssib, 2009, p. 60.
23
et plaisants lieux de passage et de sociabilisation où la culture est accessible à tous. Cette
évolution ne pouvait donc se contenter de passer par des changements au niveau de l'aspect
intérieur des médiathèques mais devait aussi provoquer des transformations de son aspect
extérieur.
Les principaux buts de la création artistique appliquée à l'architecture et au design des
bibliothèques sont de faire rêver l'usager afin qu'il ait envie de s'y rendre, et de moderniser les
locaux qui l'accueillent afin de répondre à ses nouveaux besoins. Parmi les constructions qui
ont été remarquées et saluées, on peut citer la médiathèque de Sendai au Japon18, qui constitue
non seulement une œuvre monumentale vue de l'extérieur mais qui présente aussi une
ergonomie considérable puisqu'elle est pourvue d'un grand nombre de murs « coulissants »
qui lui permettent de changer l'aménagement de ses espaces pour l'accueil des expositions,
manifestations et conférences à volonté. Afin de bâtir ces nouvelles bibliothèques, les tutelles
ont fait appel à des architectes renommés et les bâtiments construits se sont inspirés les uns
des autres. Ainsi, beaucoup de ces bibliothèques affichent-elles de grandes baies vitrées de
verre et sont-elles souvent de construction géométrique ; on voit fleurir des carrés, des
pyramides, ou encore des boîtes empilées comme par exemple à Angoulême19. Toutes les
fantaisies sont envisageables du moment que la dimension artistique de la construction est
doublée d'un aménagement pratique des locaux, afin que ces derniers facilitent le travail des
professionnels.
Dimension supplémentaire de ce mariage des arts à l'architecte et du designer au
concept de troisième lieu, le 1% artistique est un terme qui désigne la réservation de 1% de la
somme totale du coût des travaux pour l'achat d'une œuvre d'art qui devra au final être
intégrée à l'architecture du bâtiment. Ce dispositif concerne tous les types de constructions
que bâtissent les collectivités locales. L'intégration d'une œuvre d'art dans le bâtiment peut
résulter d'une collaboration entre un artiste et un architecte ou bien provenir de l'acquisition
d'une œuvre existante. One way or another, par exemple, est une œuvre plastique de Jean-Luc
Virmouth, qui a été créée dans le cadre de ce projet pour décorer le parvis de la bibliothèque
universitaire du Mans20. Une œuvre d'art architecturale est ainsi conçue dans le but d'abriter
une bibliothèque, et l'art trouve donc non seulement sa place dans la bibliothèque mais aussi
en la bibliothèque elle-même.
18. Annexe IV : Photographie de la médiathèque de Sendai.19. Annexe V : Future médiathèque d'Angoulême prévue pour 2013.20. Annexe VI : One way or another de Jean-Luc Virmouth.
24
Des collections anciennes à l'architecture en passant par l'art contemporain, et les supports
numériques et audiovisuels, l'art s'exprime sous de multiples formes dans les bibliothèques
municipales. Cette diversité constitue l'un des moyens de ces dernières pour en améliorer la
démocratisation auprès du public.
3 La valorisation de l'art en bibliothèque municipale
En bibliothèque municipale, l'art existe à l'état de savoir, de collections conservées, de
création permanente, mais il fait aussi l'objet d'une valorisation active effectuée par les
professionnels.
a) La démocratisation par la valorisation et la communication
Le public de l'art en bibliothèque
Le public de l'art en bibliothèque n'est pour l'instant pas très étendu. Cela est dû en
partie au fait que les usagers ne considèrent pas spontanément la bibliothèque municipale,
associée le plus souvent à l'information et à la formation, comme un foyer d'art. Les fonds
d'images anciennes sont fréquemment consultés par des chercheurs et des professionnels qui
constituent un public connaisseur, ou bien par des collectionneurs. Si ces collections
intéressent peu les autres publics c'est parce que les personnes qui ne sont pas issues des
milieux sociaux où évolue l'élite intellectuelle se sentent intimidées par le patrimoine
artistique. Il appartient alors aux bibliothèques de trouver des moyens de mettre en valeur ces
collections par une démocratisation plus importante et en les rendant moins impressionnantes.
Une exposition dont la présentation évoque dans un niveau de langage trop élevé les travaux
d'un photographe local célèbre dont la plupart des habitants n'ont jamais entendu parler va,
par exemple, créer une barrière pour la majorité des personnes issues de milieux peu diplômés
qui seront gênées par leur ignorance. La démocratisation de la culture ne passe donc pas
seulement par la proposition de l'accès libre à ses richesses mais aussi par la mise en valeur de
cette dernière comme une activité accessible à tous. Par ailleurs, ces collections peuvent aussi
être valorisées par la mise en ligne de fonds numérisés.
25
En ce qui concerne l'art contemporain en bibliothèque municipale, le public est étroitement
identifiable à celui du livre d'art évoqué précédemment. Il s'agit le plus souvent d'étudiants et
de femmes diplômées, mais aussi d'autres professionnels du monde de l'art comme par
exemple ceux de musées, de galeries d'art ou encore d'associations. Les artothèques tentent
aussi d'attirer de nouveaux publics comme les enfants par exemple, ainsi que d'autres « non-
publics » qui rejettent la création artistique. En ce sens, les bibliothèques et les artothèques
municipales participent à la démocratisation de l'art.
Cependant, le public touché par leurs tentatives de sensibilisation à l'art est très restreint
comparé à celui que souhaiteraient toucher les bibliothèques. Aussi mettent-elles en place un
grand nombre d'actions visant à élargir cette démocratisation de l'art.
Les expositions et les animations
La fréquence des actions menées par les bibliothèques en vue de la démocratisation de
l'art dépend beaucoup des moyens dont elles disposent pour organiser ce type de
manifestations culturelles. Cependant, même si les bibliothèques municipales les jugent
toujours insuffisants, les financements dont elles bénéficient pour la mise en place de l'action
culturelle ne cessent d'augmenter depuis dix ans. Par conséquent, elles recourent le plus
souvent aux dispositifs d'aides mis en place par l’État ainsi qu'aux partenariats afin de trouver
des financements pour leurs projets culturels dont font partie les animations artistiques. La
bibliothèque municipale a donc dû organiser et monter de toutes pièces ces expositions pour
devenir un acteur de la valorisation de l'art.
L'exposition d’œuvres d'art en bibliothèque fait entrer l'art dans son plus simple appareil au
sein de cette dernière, à l'image du 1% artistique. Néanmoins, la réalisation de ces expositions
artistiques est délicate. En effet, des droits doivent être payés aux artistes et aux détenteurs de
ces œuvres. Les collections exposées sont soumises au droit patrimonial des auteurs sur leurs
œuvres. Constitué à la fois du droit de représentation et du droit de reproduction comme dans
le cas de la propriété audiovisuelle, il peut être cédé par l'auteur ou ses ayants-droit. Lors de
l'acquisition du document, la bibliothèque peut donc obtenir ces droits patrimoniaux. Dans le
cas contraire, l'exposition et la reproduction du document feront l'objet d'une autorisation et
d'une rémunération des ayants-droit. C'est pourquoi il est important d'établir une convention
de cession totale ou partielle de ces droits avec les intéressés. Il faut aussi faire attention au
droit que chacun a sur son image lorsqu'on expose des photographies. Celles qui représentent
26
des lieux ne doivent pas être exposées sans l'accord du propriétaire et celles où des personnes
sont identifiables ne doivent pas mettre en scène ces dernières d'une manière qui peut leur
porter préjudice. De plus, s'il s'agit d'originaux des collections patrimoniales, leur
conservation demande des conditions particulières d'exposition au public, comme par
exemple la mise dans des vitrines que la bibliothèque ne possède pas toujours et qu'elle ne
peut se permettre d'acheter. La collaboration avec un musée, qui est susceptible d'assurer le
prêt de certains équipements, peut alors être une solution envisageable. Il faut également que
le personnel veille à ce que les cadres d'exposition soient propres, bien isolés de la poussière,
et à ce que rien ne soit fixé sur les supports afin de ne pas les endommager. L'exposition doit
également avoir lieu dans un endroit qui respecte les conditions climatiques particulières de
conservation de ces documents et c'est aussi une chose dont la bibliothèque doit s'assurer si
elle prête des documents à un autre établissement culturel. Le risque de vol doit faire l'objet
d'une vigilance particulière et ce surtout aux moments de l'installation et de la désinstallation
où le désordre général facilite la tâche des voleurs. Ces expositions peuvent être celles
d’œuvres d'artistes mais pas seulement, car l'art mis en valeur peut aussi concerner la création
par des amateurs. Ainsi des ateliers d'arts sont-ils organisés au sein de certaines structures.
Parfois, la mise en valeur de travaux effectués lors de ces ateliers par des amateurs passe par
l'exposition et révèle de véritables créations artistiques qui valent la peine d'être valorisées,
d'autant plus que le travail d'amateurs exposé va créer une proximité supplémentaire avec le
public.
La mise en ligne des expositions par la vidéo se démocratise difficilement. En effet, elle est
onéreuse et soulève des problèmes de contraintes juridiques que les établissements concernés
ne peuvent ignorer.
Au sein des vidéothèques, les créations artistiques relevant de l'image animée peuvent
aussi faire l'objet de manifestations culturelles. Il s’agit alors de projections publiques
exceptionnelles ou régulières. Afin d'encourager ces établissements dans l'exploration de cette
voie, l’État prévoit un fonds de documents que les bibliothèques municipales peuvent
emprunter appelé « Intervidéo ». Néanmoins, ces projections restent couteuses et doivent faire
l'objet d'une bonne communication afin d'attirer le public, sans oublier les droits de diffusion
du son qui accompagnent ceux des images, et dont la bibliothèque doit s'acquitter auprès de la
SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
27
Par ailleurs, des actions de valorisation sont aussi mises en place en direction de publics
empêchés. Des exemples d'actions culturelles autour de l'art en direction de publics aveugles
ou sourds ont déjà été expérimentés dans des bibliothèques françaises. Par ces divers moyens
de valorisation, le but de la mission des bibliothèques qui consiste à sensibiliser un large
public aux arts progresse.
Les catalogues d'expositions
C'est à la suite de l'organisation d'expositions que l'activité de la bibliothèque va
encore développer sa dimension créatrice en éditant des catalogues d'exposition. Ces derniers
sont à la fois des outils de communication pour les bibliothèques municipales ainsi que de
véritables livres d'art. De ce fait, l'édition de catalogues d'expositions par des institutions
culturelles concurrence actuellement l'édition classique de livres d'art car ceux qui résultent
d'une volonté de mise en valeur de grandes expositions sont produits en quantités importantes.
C'est pourquoi les établissements qui souhaitent approvisionner leur fonds de catalogues
d'expositions doivent rester à l'affût de toutes les sorties et organiser une véritable veille dans
ce domaine. Évidemment il ne s'agit pas pour les bibliothèques d'acquérir toutes les
publications ayant un lien avec des expositions car elles ne présentent pas toutes la même
qualité. En effet, il existe trois types de publications faisant suite à une exposition : d'abord, le
catalogue d'exposition qui présente les œuvres de manière détaillée, ensuite, le livre-catalogue
qui ajoute à cette présentation des articles de spécialistes, et enfin, le petit journal qui n'est
rien de plus qu'un album souvenir. Il est important pour les professionnels de distinguer ces
différences afin d'une part d'acquérir, et d'autre part de créer, des publications dont le contenu
soit conforme à leurs attentes. En effet, le petit journal constitue seulement une manière pour
la bibliothèque de valoriser par la communication la richesse de ses actions culturelles alors
que les deux premiers ajoutent à cette fonction leur dimension de véritables publications
documentaires sur l'art. La sortie d'un tel catalogue est une importante action de valorisation
des collections d'une bibliothèque qui permet sa mise en valeur auprès des usagers comme du
domaine professionnel. Malgré le fait que le catalogue d'exposition enchante les
établissements qui laissent ainsi une trace de leur activité culturelle, il est souvent difficile
pour les bibliothèques de s'adonner à des pratiques éditoriales auxquelles leur personnel n'a
pas été formé. Ces publications artistiques donnent donc aux bibliothèques de nouvelles
28
fonctions créatrices et même éditrices tout en améliorant leur communication auprès du
public.
b) Les activités jeunesse et actions éducatives
La démocratisation de l'art en bibliothèque municipale est assurée par diverses
manifestations culturelles auprès des adultes mais aussi par des ateliers et des activités auprès
des enfants. La section jeunesse de la médiathèque de Perpignan propose par exemple des
ateliers d'initiation à l'estampe où les enfants gravent sur des supports plastiques qui sont
ensuite enduits d'encre et passés sous une presse pour impression du dessin sur une feuille.
Cette imitation de la technique de l'estampe permet d'expliquer ce procédé de manière ludique
et empirique aux enfants. Cette même bibliothèque a aussi mis en place de nombreuses
activités autour de l'art organisées sous forme d'ateliers pédagogiques. Ces animations
s'organisent en deux temps ; d'abord, le professionnel de la bibliothèque présente un peintre
aux enfants, ensuite, il leur propose un atelier autour de cet artiste. La mise en place de ces
actions autour de l'art en jeunesse s'était focalisée pour l'année 2011 sur Picasso. Les enfants
étaient invités, après avoir entendu une courte biographie de sa vie, à tenter d'imiter eux-
mêmes le style de Picasso lors d'un atelier peinture. Il apparaît donc que de nombreuses
animations valorisant l'art sont proposées à la jeunesse. Des projets avec le public scolaire
sont aussi mis en place au sein de certaines artothèques françaises. Ainsi, la ville d'Annecy
possède-t-elle une artothèque pour enfants contenant 800 œuvres et dont le but est de proposer
l’œuvre à l'enfant à l'état brut, sans explication ou médiation, afin qu'il puisse se l'approprier
par sa propre représentation du monde.
Les actions de valorisation envers la jeunesse sont complétées ces dernières années par
un dispositif de collaboration autour de l'éducation à l'art avec les enseignants. En effet, c'est
depuis l'année 2008 qu'une réforme produite par Xavier Darcos, alors ministre de l’Éducation
nationale, a mis en place l'enseignement de l'histoire des arts à l'école primaire. Par la suite,
l'extension de cette obligation aux personnels enseignants des collèges et des lycées a été
souhaitée par Luc Chatel, actuel ministre à cette même fonction. Cet enseignement poursuit
quatre objectifs principaux qui sont tout d'abord la découverte et la compréhension d’œuvres
de référence, et ensuite le développement d'une culture personnelle dans ce domaine associée
29
à l'information sur les métiers liés à l'art21. Soucieux de remplir cette nouvelle mission qui leur
est confiée mais confrontés à un manque au niveau de la documentation et de la méthode sur
ce sujet, les enseignants comptent souvent sur les bibliothèques pour leur fournir les ouvrages
culturels et pédagogiques qui leur permettront d'aborder ces questions avec les enfants.
De plus, les actions pédagogiques et éducatives se rapportant à l'art contemporain sont
encouragées par les ministères de l’Éducation et de la Culture. Ce dernier a, par ailleurs, créé
cette année un site internet dans le but de soutenir le système éducatif dans sa démarche
d'enseignement de l'histoire de l'art22. Cet outil en ligne propose notamment un moteur de
recherche de documents, qui cible le domaine de l'enseignement artistique par niveaux
scolaires.
Des animations jeunesse se développent donc de plus en plus dans les bibliothèques, en
grande partie grâce à la collaboration de cette dernière avec le milieu éducatif auquel elle
offre un réservoir documentaire servant le but de l'enseignement artistique. Cette nouvelle
fonction des bibliothèques accentue encore leur rôle dans la démocratisation de l'art.
c) Art et regroupements avec d'autres institutions culturelles
Si les bibliothèques créent de plus en plus de partenariats avec les écoles, elles en font
tout autant avec les musées et c'est même parfois entre ces trois institutions que des
collaborations voient le jour.
L'opinion commune associe systématiquement l'art à l'institution publique du musée et non à
celle de la bibliothèque qui semble alors s'élever en concurrente lorsqu'elle propose des
actions et des collections sur ce thème. Ces deux établissements avancent pourtant côte à côte
actuellement pour valoriser l'art auprès des publics. D'un point de vue historique, les
bibliothèques ont un parcours qui a toujours été proche de celui des musées. Aujourd'hui, ces
institutions présentent des similitudes grandissantes dans leurs actions et leurs missions, et
choisissent même parfois de collaborer. Le legs initial de la Révolution française a eu autant
d’importance dans les musées que dans les bibliothèques. En effet, des dépôts d’œuvres d’arts
ont été mis en place et ont donné naissance aux musées entre 1793 et 1794. Par la suite, en
21. MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE, Enseignement de l'histoire des arts à l'école, au collège et au lycée, [en ligne] disponible sur <http://www.eduscol.education.fr/cid45674/enseignement-de-l-histoire-des-arts-a-l-ecole-au-college-et-au lycee.html > consulté le 16 avril 2011.22. MINISTERE DE LA CULTURE, Page d'accueil [en ligne] disponible sur <www.histoiredesarts.culture.fr> consulté le 9 mai 2011.
30
1801, le rapport Chaptal a obligé le patrimoine artistique à être disséminé dans toute la France
et a entraîné la création de musées localement. On remarque donc que les musées et les
bibliothèques ont connu des évolutions chronologiques proches. La majorité des musées
français sont, par ailleurs, municipaux, ce qui accentue leur parenté avec les bibliothèques
municipales. Les bibliothèques et les musées poursuivent le même but de démocratisation de
la culture et s’inscrivent dans une logique de création de la demande qu’ils satisfont. Ainsi, ils
sont tous deux concernés par la phase d’augmentation rapide de l’offre publique, qui succède
de 1978 à 1992 à une phase de constructions dans le domaine de la culture.
La parenté entre la bibliothèque et le musée aboutit même à diverses unions comme en 1993
avec la création du Carré d’Art à Nîmes qui est à la fois un musée d’art contemporain et une
médiathèque. Néanmoins, ce concept se contente de mettre les deux institutions côte à côte et
ne les mélange pas complètement. Il est intéressant aussi de mentionner le projet culturel voté
le 26 mars 2009 par le conseil communautaire de Rennes, qui réunit sous l'appellation « Les
Champs Libres »23 la bibliothèque, l'Espace des sciences et le musée de Bretagne. Ce projet
culturel poursuit le but de créer des activités qui permettraient de mêler les rôles de ces trois
entités. De même, de plus en plus de liens et de correspondances dans les actions mises en
œuvre par les bibliothèques et les musées apparaissent. La bibliothèque s’est mise à organiser
des expositions dans ses locaux alors que le musée, lui, prend parfois des allures de
bibliothèque en proposant des salles de lecture. Aujourd’hui, on cherche aussi à mettre des
livres sur place dans les musées par des partenariats avec les bibliothèques pour que les gens
puissent se documenter sur l'histoire des arts au moment où ils visitent. Certains musées
créent aussi leur propre bibliothèque spécialisée dans l’art. A Perpignan, le musée Rigaud
possède une petite bibliothèque d'art qui s'adresse en priorité aux enfants et aux enseignants,
et où un membre du personnel de la médiathèque chargé des acquisitions jeunesse dans le
domaine de l'art, se rend régulièrement pour préparer l'enrichissement du fonds de la
médiathèque. Par ailleurs, d’un point de vue plus pragmatique, bibliothèques et musées se
situent à égalité dans les budgets locaux. Il apparaît donc qu’il existe de plus en plus de liens,
correspondances et collaborations entre les bibliothèques et les musées, ce qui constitue
également une manière de faire entrer et évoluer l'art dans la bibliothèque.
Des liens se tissent également avec d'autres institutions culturelles dont la mission
présente un lien avec l'art. L’école d'Art de Perpignan a, par exemple, créé un catalogue
23. LES CHAMPS LIBRES, Le projet culturel, [en ligne] disponible sur <http://agenda.leschampslibres.fr/> consulté le 16 avril 2011.
31
commun avec la médiathèque centrale. A Villeurbanne, la médiathèque et les archives se sont
regroupées dans le même bâtiment depuis 2008. Ce projet a donné naissance à une
médiathèque intégrée dans le réseau des bibliothèques de la ville mais spécialisée dans la
thématique des mémoires des habitants de la France du XXème siècle. Initiée par le maire de
Villeurbanne, cette institution culturelle inédite contient des documents écrits bien sûr, mais
aussi un grand nombre d'images anciennes. Ainsi, le regroupement des équipements culturels
connait-il aujourd'hui un important développement, en particulier au sein des petites
communes, car il permet des économies budgétaires non négligeables. Ces projets s'inscrivent
dans une démarche qui cherche à regrouper des équipements culturels, côte à côte ou bien
dans les mêmes locaux, et s'est propagée surtout dans les années 1990. Des cinémathèques et
des salles de théâtre ont aussi été regroupées dans le même local que la bibliothèque dans
certaines villes de France. Ces projets originaux ont ainsi pu voir le jour, mêlant diverses
manières de valoriser l'activité artistique afin d'élargir son public.
Ainsi l'action culturelle des bibliothèques municipales constitue-t-elle l'un des vecteurs de la
valorisation de l'art à laquelle elle contribue par diverses manifestations et productions ainsi
qu'en choisissant de collaborer avec d'autres institutions.
32
CONCLUSION
La place de l'art contemporain au sein de la bibliothèque est celle de la médiation entre
l'artiste et le public. C'est ce contact ainsi que l'appropriation de l’œuvre telle qu'elle a lieu
dans les artothèques, qui différencie la pratique de la culture artistique dans la bibliothèque de
celle qui existe dans le musée. Les différentes institutions culturelles concernées, conscientes
de la nécessité de valoriser l'art, choisissent de plus en plus souvent de s'associer dans ce but.
Mais les pratiques de valorisation mises en place par ces regroupements communiquent peu
sur les formes d'art les plus méconnues et controversées. En effet, les collections les plus
importantes sont anciennes et les actions de démocratisation les plus courantes concernent ces
collections patrimoniales. Par conséquent, la valorisation de l'art contemporain bénéficie de
peu de moyens et progresse lentement.
Malgré le fait que les institutions veuillent démocratiser l'art, ce dernier reste encore
très majoritairement fréquenté par les élites intellectuelles. Il apparaît donc qu'ouvrir l'accès à
l'art au grand public ne suffit pas, il faut aussi trouver un moyen de le sensibiliser et de le
fidéliser à l'image artistique. C'est pour cela que les fonds anciens conservés, les collections
d'art contemporain et les collections livresques liées à l'art, destinés au public adulte comme
au public jeune des bibliothèques municipales, doivent bénéficier d'une importante
communication et d'une valorisation qui commence dès l'enfance. En outre, le public jeune est
aujourd'hui celui qui profite le plus de la présence et de la valorisation de l'art dans les
bibliothèques municipales.
La place de l'art dans les bibliothèques municipales s'élargit aussi avec l'accueil des
artistes qui la place à l'origine de la création et avec l'évolution de son architecture qui fait
d'elle une véritable œuvre d'art. La création artistique est alors valorisée par la seule présence
de cet établissement dans la ville.
Par ailleurs, les bibliothèques municipales ne sont pas les seules dans lesquelles l'art
trouve sa place. Il est bien sûr présent dans les grandes bibliothèques françaises comme la
BNF et la BPI, mais aussi dans les BDP et les SCD où il semble pourtant moins attendu.
33
ANNEXE I : Couverture de l'album Les Montres molles de Claude Ponti
Source : http://www.decitre.fr/gi/87/9782211075787FS.gif
34
35
ANNEXE II : Exemple du pop-up de David A. Carter : 600 pastilles noires , (2007)
Source : http://www.themomentumoffailure.com/2009/04/600-black-spots-a-classic-collectible-pop-up-by-david-carter/
36
ANNEXE III :Carte des artothèques qui adhèrent à l'ADRA
Source : http://www.artotheques-adra.com/lesartotheques/
37
ANNEXE IV : La médiathèque de Sendai au Japon
Source : http://www.maisonapart.com/images/diaporama/cadre/20080421_160459_6-mediatheque-de-sendai.jpg
38
ANNEXE V : Future médiathèque d'Angoulême (prévue pour 2013)
Source : http://holocode.info/index.php?tp=81350e0ebb536599
39
ANNEXE VI : L'oeuvre One way or another de Jean-Luc Virmouth
source : http://www.culture.gouv.fr/culture/dap/dap/unpourcent/?pg=realisation_region_detail&pgsub=5#
40
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44
TABLE DES MATIÈRES
0..................................................................................................................................... 16..................................................................................................................................... 23..................................................................................................................................... 3Sommaire......................................................................................................................4Glossaire.......................................................................................................................5Table des sigles.............................................................................................................6Introduction..................................................................................................................7
1 L'art dans les collections livresques : d'un public adulte limité à la profusion des
œuvres pour la jeunesse.........................................................................................8
a ) Des livres d'art....................................................................................................8
b ) Le livre comme œuvre d'art..............................................................................10
c ) L'art dans l'album jeunesse ..............................................................................11
2 Des bibliothèques municipales qui explorent les formes de l'art......................14
a ) Des collections anciennes entre conservation et valorisation...........................14
b ) L'art contemporain dans la bibliothèque municipale........................................17
c ) La bibliothèque municipale contemporaine : une créatrice habillée d'art........22
3 La valorisation de l'art en bibliothèque municipale..........................................25
a ) La démocratisation par la valorisation et la communication............................25
b ) Les activités jeunesse et actions éducatives.....................................................29
c ) Art et regroupements avec d'autres institutions culturelles..............................30
Conclusion .................................................................................................................33Bibliographie..............................................................................................................41Table des matières......................................................................................................45
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