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Page 1:  · La passion est toute proche de la compassion où le Christ pénètre la souffrance humaine, la respecte et l’assume. Les mots « passion » et « patients » sont de la même

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76eN° 3 Mars 1966

■ année

source

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Rédactrice : Charlotte von AllmenAdministration : La Source, 30, avenue Vinet, 1000 Lausanne Abonnement : 11 fr. par an. Le journal paraît onze fois par anCompte de chèques : 10 -165 30 Changements d’adresses : 50 et.

La Source, Ecole d’infirmières30, avenue Vinet, 1000 Lausanne

Directrice : Mlle Charlotte von Allmen Directrice-adjointe : Mlle Marie-Louise Jeanneret Infirmière-chef : Mlle Rita Veuve Téléphone : (021) 24 14 81 Compte de chèques : 10 - 165 30

Association des infirmières de La Source, Lausanne

Compte de chèques : 10 - 27 12Présidente : Mme M. Schneiter-Amiet, 20, chemin de Villardin, 1009 Pully, téléphone (021 ) 28 29 45 Caissière : Mme E. Hagen, 15, Florimont, 1000 Lausanne, téléphone (021) 22 64 68

Foyer et Bureau de placement Source - Croix-Rouge31, avenue Vinet, 1000 Lausanne

Téléphone : (021) 25 29 25 Compte de chèques : 10-1015 Directrice : Mlle Marthe ChatelanRéception : lundi, mardi, jeudi et vendredi de 9 à 12 h. et de 15 à 17 h.

Sommaire : Passion et patients. — Nouvelles de La Source. — La pneumonie hier et aujourd'hui. — L’étude des soins infirmiers (ASID). — En Israël. — t Raymonde Favre. — Pro Infirmis. — Réu­nions de Sourciennes. — Faire-part. — Calendrier. — Adresses. — Postes à pourvoir.

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Passion et patients

Le diagnostic de la crucifixion est connu : elle provoquait une fièvre élevée et, au bout de quelques jours, le condamné mourait de soif.

Les soldats étaient responsables de l’exécution. Au moment de la crucifixion, ils donnaient à boire au condamné un mélange de vin et de myrrhe qui provoquait une ivresse, qui faisait perdre conscience au crucifié, pour lui éviter les douleurs intolérables de ce supplice.

Or le Christ refuse cette boisson. Il reste lucide, mesure la souf­france des clous qui trouent les chairs. Il est accablé par la fièvre. Il endure lucidement, non parce qu’il est un dur, mais pour parcourir toute la souffrance des hommes. Il l’endure afin que quiconque trouve en lui un compagnon de souffrance.

Pour vos patients, dans les périodes de grande douleur, vous ne pouvez pas leur dire que Christ est leur compagnon. Ils n’enregistrent pas si la douleur dépasse l’efficacité du calmant. Ils n'enregistrent pas non plus s’ils sont sous l'effet des piqûres.

Pour chacun de ces malades que vous soignez, il y a le Jésus de la croix resté lucide jusqu’à la fin, qui supporte toute l’acuité possible des douleurs humaines afin que, dans leurs souffrances, vos patients puissent le rencontrer.

Vous ne pouvez pas le leur dire sur le moment, vous ne savez peut-être pas comment le dire ; mais ce sont autant de pensées, de réflexions, de méditations entre Dieu, vous et vos malades.

Par là vous êtes introduites dans un autre monde que celui de la technique médicale. Cette réalité d’un autre ordre vaut la peine d’être évoquée devant un malade écrasé de douleur ou sous l'empire des calmants, car ce dernier est accroché à celui qui, de propos délibéré, a voulu aller jusqu’au bout de la souffrance.

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C’est là un aspect à suggérer pour le temps de la Passion. Ce mot « passion » a gardé, quand il s’agit du Christ, un sens précis et ancien. La Passion, c’est la souffrance, une souffrance non pas refermée sur elle-même, mais ouverte sur toutes les autres souffrances humaines. La passion est toute proche de la compassion où le Christ pénètre la souffrance humaine, la respecte et l’assume. Les mots « passion » et « patients » sont de la même famille, comme le Christ est parent de tous ceux qui souffrent, même s’ils l'ignorent.

* * *

Vous êtes concernées par une autre époque de ce temps de la Passion, quand, avant de mourir, Jésus dit : J'ai soif. Vous l’avez tant de fois entendu, comme une exigence ou une supplication, dit avec force ou sans voix.

La Bible précise : « ... afin que l’Ecriture soit pleinement accom­plie, il dit : « J'ai soif ».

Il y a deux façons de le comprendre. D’abord comme une réali­sation de l’Ancien Testament, qui annonce, au psaume 69, verset 22 : « Mes adversaires mettent du fiel dans ma nourriture et pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. » Alors le Christ est encore rejeté. C’est une moquerie de plus après la robe de pourpre, le baiser de Judas. Il a une soif de crucifié et on lui donne du vinaigre.

Voici la deuxième façon de comprendre « afin que l’Ecriture soit pleinement accomplie » : celui qui est sur la croix est vraiment l’homme dans sa plénitude.

Le Christ nous dépasse quand il demande le pardon de ses bourreaux, quand il s’en remet à Dieu. Mais quand il dit : « J’ai soif », il est l’un de nous. Il est atteint comme nous, il souffre comme nous.

J'ai soif : l’appel de l’Homme aux hommes. La souffrance déborde de l'individu et devient une chose qui concerne les autres.

Il est cloué à la croix comme les autres sont cloués dans leur lit et ils disent : « J'ai soif. »

Dans cette préparation à Pâques, quand vos patients demanderont à boire et que vous leur donnerez à boire, vous pourrez les associer au Christ qui a connu la soif qui tue quand on est sur la croix.

Ed. Faes

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Nouvelles de La Source

Aumônerie des élèves

Avant de nous quitter, M. le pasteur J.-C. Verrey avait pressenti l’un de ses collègues, M. Gaston Diserens, pour savoir s’il se char­gerait de l’aumônerie de nos élèves. M. Diserens a répondu favora­blement. Nous en sommes d'autant plus heureux qu'il est depuis plusieurs années l’aumônier des malades de notre Infirmerie et que, de ce fait, il est bien au courant de certains problèmes qui peuvent se poser à nos élèves dans leur travail quotidien.

Nous sommes reconnaissants à M. le pasteur Diserens d'avoir accepté ce nouveau ministère dans notre maison.

Nos veilleuses

Le 25 janvier réunit à La Source, autour d'une table bien garnie, les veilleuses régulières et les cadres de la maison. Quelle est la raison de cette agape ? Un « au revoir ».

Mlle Hélène Oulevey, veilleuse à la clinique depuis 1952, va nous quitter, momentanément tout au moins car il a été question d'un revoir. Depuis plusieurs années Mlle Oulevey est veilleuse responsable de la maison.

Près de quatorze ans de veille, sait-on ce que cela signifie ?Mlle von Allmen et le Dr Buffat, à l’occasion de cette rencontre,

ont dit leur reconnaissance à Mlle Oulevey.Depuis le 1er mai 1952, inlassablement, elle arrivait chaque soir

pour prendre son service. Nous étions tranquilles : les malades seraient bien surveillés, les stagiaires et les élèves bien encadrées.

Durant plusieurs années Mlle Oulevey a veillé les plus grands malades de la maison. Responsable aussi du téléphone, elle répondait avec autorité, parfois avec humour, simplifiant ainsi bien des petits problèmes administratifs.

Je suis brève, sachant la modestie de Mlle Oulevey, mais ne peux taire toutefois combien sa bonté, sa loyauté et son bon sens ont fait d’elle une précieuse collaboratrice. Puisse-t-elle trouver dans ces quelques lignes l'expression de beaucoup de gratitude.

Mlle Denise Berguer, elle, nous quittera à fin février afin de se reposer. Depuis 1958, elle veille dans notre maison avec beaucoup de compétence et de dévouement pour ses malades. Ils sont nombreux à se souvenir d’elle. Combien tant de fidélité est précieuse !

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Mlle Oulevey est remplacée dans son poste de responsable par Mme Désirée Nicklès. Cette dernière, à La Source depuis 1959, con­naît fort bien les habitudes des médecins et l'organisation des servi­ces. Merci donc à Mme Nicklès de ne pas craindre les responsabilités.

Mlle Berguer sera remplacée dès le 1er mars par Mme Madeleine Hofer-Rouyat, Sourcienne dévouée et expérimentée. Nous sommes très heureuses de l'accueillir à nouveau parmi nous.

En pensant à ces départs et aux infirmières qui n'ont pas eu toutes les ressources de l’enseignement dont bénéficient actuellement nos élèves, j'aimerais souligner que, pour le malade, l'expérience — non pas seulement professionnelle, mais connaissance des problèmes de la vie — est inestimable.

Il a été question de fidélité dans ces lignes. Les veilleuses qui nous quittent ont été attachées à leur maison, certes, mais surtout préoccupées d’être exactes dans l’accomplissement de leur travail, cette autre forme de la fidélité : celle que nous retenons pour con­clure, puisque tout ce que nous faisons de mauvais gré, ou à peu près, appauvrit notre prochain. ^)fa \/euve

On tourne — On baptiseQuel est ce remue-ménage à la salle d’opération ? Qui sont tous

ces gens ? C’est la TV. Chut, on tourne !En effet, dans le cadre des émission médicales, on a pensé à

l’anesthésiologie. Pendant deux jours, une équipe de quinze person­nes, toutes plus sympathiques les unes que les autres, évolue autour des caméras dans les salles d’opération. Ces caméras captent en même temps l’image et le son, et prennent différentes séquences : intubation, narcose, démonstration d’appareils d’anesthésie, inter­views de malades et de médecins. Chacun est assez tendu : tout de même, être regardé et écouté par des milliers de téléspectateurs !...

Nous ignorons ce que cela donnera ; nous ne le saurons que le 9 mars et nous attendons ce moment avec impatience. Mais je suis sûre que les dates qui nous resteront à l’esprit seront celles du tournage, pendant lequel l’équipe de la TV et celles des anesthésistes nous ont donné un bel exemple de travail en collaboration.

Pour clore ces journées, M. le Dr J.-P. Müller, chef de notre service d’anesthésiologie, a offert à chacun une coupe de cham­pagne. Il a profité de cette occasion pour procéder au « baptême » d'une merveilleuse poupée blonde, grandeur nature, destinée aux exercices de réanimation. Un concours avait été ouvert pour donner un nom à cette poupée : c’est celui de « Kiss me » qui a été choisi. Son second nom est Astrid, puisqu’elle vient du nord, et le troisième Hahnette (Dr Hahn !). j ^es/ex

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Nouvelles de Louvain (Belgique)

Le Centre de sciences hospitalières a été créé en 1961 au sein de la Faculté de médecine de l’Université catholique de Louvain, dans le but de contribuer à une meilleure organisation des soins de santé.

L'Ecole supérieure pour infirmières monitrices, qui fonctionnait depuis vingt-six ans, a été intégrée à ce centre en octobre 1964.

Ainsi, les infirmières ayant fait leurs humanités, en possession du diplôme d'infirmière A1, suivant au centre le cours complet de deux années académiques et ayant présenté un mémoire, peuvent obtenir une licence universitaire en sciences médico-sociales et gestion hospitalière.

Il y a quatre mois déjà que je suis arrivée à Louvain, afin d’y pour­suivre des études. J’habite la très jolie maison — style moyenâgeux — ayant abrité pendant vingt-six ans l'Ecole de monitrices ; je reçois la pension à l’Ecole de base voisine (Ecole d'infirmières annexée à la Clinique universitaire Saint-Raphaël et comptant 550 jeunes élèves).

La directrice de l’Ecole de monitrices, Rév. Sœur Jules-Marie Heymans, Dr en médecine, autorité dans le monde du nursing, a bien voulu établir pour moi une sorte de « menu à la carte » en glanant dans les programmes des deux années (année préparatoire et année de licence) les cours qui m'intéressent et qui me permettent, en un an, de parfaire ma formation, à savoir :

Cours de psychologie sociale, sécurité sociale, gestion et organi­sation des services médicaux et de soins des institutions hospita­lières, planning, construction et aménagement des institutions hospitalières, principes généraux d'organisation, hygiène en milieu hospitalier, pédagogie spéciale et appliquée, méthodologie générale, législation et droit du travail.

De fréquents séminaires, au cours desquels nous présentons des travaux devant servir de base à la discussion générale, viennent concrétiser ces différentes notions. D’autre part, nous avons à effec­tuer un certain nombre d’heures de stage pratique dans les ser­vices de la Clinique Saint-Raphaël et, dès ce second trimestre, nous commençons une série de visites dans diverses institutions hospita­lières du pays. Tous les cours nous sont donnés par des professeurs de l'Université.

Que vous dire de Louvain ? C’est l’ancienne capitale du Brabant et c’est une charmante petite ville ; il me semble pouvoir dire que « Louvain, c’est l’Université et que l’Université fait Louvain » ! 20 000 étudiants sont inscrits cette année ; l’ambiance de la ville est donc jeune et dynamique.

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Bruxelles n’est qu’à 26 kilomètres d’ici et je m'y rends volontiers. Malines est toute proche. Je n’attends que le printemps pour retourner à Gand et à Bruges. L’hiver m’a permis de « bouquiner » et Louvain offre, dans ce domaine, des possibilités inépuisables ! La fameuse bibliothèque dont vous avez certainement entendu parler contient 1 million de volumes — bien qu’un incendie ait ravagé, lors des bom­bardements de 1944, quelque 900 mille volumes.

Il y a en outre, à Louvain, une vie sociale active et il n'y a pas de semaine sans plusieurs conférences, concerts tels que ceux des Jeunesses musicales, Festival Bach ou autres.

Les différentes paroisses sont très actives elles aussi et j’ai pris part à plusieurs conférences organisées par la paroisse universi­taire ; au Cercle oecuménique, j’ai eu la très grande joie de faire la connaissance de Mlle S. de Dietrich, dont le livre L’Heure de l’Offrande a souvent inspiré nos méditations du matin à La Source. La semaine dernière, M. le professeur J.-J. von Allmen, frère de Mlle von Ailmen, était l'invité du Cercle œcuménique et donnait, en outre, deux confé­rences à l’Université ; ce fut une nouvelle joie pour moi.

Vous voyez que je ne perds pas mon temps, bien au contraire ; je mets chaque minute à profit pour une nouvelle expérience, un nouvel enseignement et, comme le dit si bien Mlle Beux, à laquelle j’envoie un salut à Montréal, j’éprouve un sentiment d'infinie reconnaissance de pouvoir être ici.

Huguette Robert

La pneumonie, hier et aujourd’huipar M. le Dr Herbert-Samuel Bonstein

Depuis la fin du XIXe siècle, les progrès de l'hygiène et de la thé­rapeutique ont beaucoup réduit l'incidence et la gravité de certaines maladies. Ce progrès n’a pas pour autant simplifié les problèmes de la pathologie, car d'autres affections, jusqu’alors relativement peu courantes, ont vu leur fréquence augmenter, comme si elles venaient combler le vide laissé.

Prenons ainsi l’exemple de la pneumonie. Jusque vers 1935, époque de la mise au point des premiers sulfamidés par Domagk, elle était une affection aiguë, redoutable et assez répandue. Sa symptomatologie et son évolution caractéristiques ont été l’objet de

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descriptions magistrales dont les traits principaux méritent d’être rappelés :

Touchant le plus souvent l’adulte sain, la pneumonie, communé­ment dite lobaire ou franche, s’annonce en général brusquement par un frisson intense. La température s’élève rapidement vers 40° C. Dans les premières heures qui suivent, apparaissent un point thora­cique douloureux, une toux quinteuse très pénible et une dyspnée souvent grave. Après un ou deux jours, sans que la fièvre ne tombe, le patient commence à expectorer des crachats d'une teinte rouille typique. Le point de côté s'amende mais la dyspnée s’accroît. « A ce moment, l’aspect du pneumonique est caractéristique : il a les joues brûlantes, la face injectée, les yeux brillants, la langue sèche et pâteuse ; la dilatation précipitée des narines témoigne de la violence de la dyspnée... Le délire qui apparaît quelquefois à cette période est un délire doux et tranquille... » (Dieulafoy).

Entre le 5e et le 7e jour, la fièvre fait généralement une défer­vescence brusque, signe de la guérison prochaine, ou alors le patient, de plus en plus toxique, tombe dans un état de prostration précédant de peu son décès.

Dans la grande majorité des cas, le germe responsable est le pneumocoque et les radiographies révèlent l’envahissement total ou presque d’un lobe pulmonaire.

Avant l’époque des sulfamidés, les moyens thérapeutiques étaient bien modestes. On s’efforçait de soutenir l’état général du malade par des antipyrétiques et une hydratation suffisante. On y ajoutait des expectorants et des tonicardiaques, des saignées et des vésicatoires. On a eu parfois recours aux sérums et vaccins antimicrobiens. L’alcool intraveineux et les abcès de fixation par injection de lait ou de térébenthine ont eu leurs partisans.

L’apparition des sulfamidés puis des antibiotiques a eu deux con­séquences principales : elle a d'abord modifié totalement le cours de la pneumonie : sous l’effet de ces médicaments, la fièvre et l'état toxique du patient cèdent en vingt-quatre ou quarante-huit heures. La dyspnée s’amende rapidement et le malade se sent amélioré bien que l’infiltrat pneumonique se maintienne et prenne à se résorber presque autant de jours que pour le sujet non traité. Cet arrêt spectaculaire de la maladie n’en laisse pas moins le patient très affaibli, il reste exposé aux différentes complications post-infectieuses sans parler des allergies et des intolérances médicamenteuses.

L’autre conséquence est la régression notable de la pneumonie lobaire à pneumocoques, cette affection est même devenue plutôt rare.

En revanche, de nos jours, les médecins ont souvent à traiter des infiltrats pulmonaires très disparates dans leur évolution et la nature

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des germes pathogènes qui les provoquent, ce sont les broncho-pneu­monies. A l’opposé de la pneumonie qui d’ordinaire touche des sujets en bonne santé, elles surviennent généralement en tant que compli­cation d’infections déjà existantes (grippes, rougeoles, coqueluches, trachéo-bronchites, etc.) et atteignent plus volontiers des sujets affaiblis. Les enfants et les vieillards y sont particulièrement exposés.

Les broncho-pneumonies se développent à l'échelle du lobule pul­monaire, en petits foyers disséminés ou confluents, ce qui diffère de l'envahissement lobaire massif de la pneumonie. Comme le terme de broncho-pneumonie l'indique d'ailleurs, les bronches et bronchioles participent dès le début à l’infection, ce qui n’est pas évident dans la pneumonie. Les infiltrats broncho-pneumoniques peuvent être dus à des microbes ou à des virus très divers qui agissent souvent en asso­ciation. De ce fait, le tableau clinique est très polymorphe. Il arrive que l’infiltrat pulmonaire évoluant silencieusement soit découvert par hasard, au contraire, l’affection peut prendre une allure grave et toxique. La réponse aux antibiotiques est, elle aussi, heureuse ou décevante.

Essayons, pour conclure, d'expliquer, très schématiquement, les changements survenus.

D'abord certaines souches bactériennes très virulentes pour l’homme mais également très sensibles aux antibiotiques ont été pro­bablement éliminées. Elles laissent le champ libre à des germes moins dangereux peut-être, mais relativement plus résistants aux médica­ments et qui trouveront à se développer sur des individus déjà mala­des ou affaiblis. Cela se voit par exemple dans les affections à virus qui, très fréquemment, se compliquent d'une surinfection bactérienne.

L’autre aspect du changement a trait aux réactions de l’hôte : la susceptibilité de l'homme aux agressions microbiennes semble s’être modifiée sous l'effet de facteurs inhérents à la vie actuelle (meilleure hygiène, brassages de populations, usage répété des antibiotiques, etc.).

On comprend donc par l’exemple que nous avons évoqué que la maladie dans son épidémiologie et sa clinique ne saurait s’inscrire dans un cadre rigide mais évolue constamment au gré des déplace­ments d’équilibre entre l'hôte et le germe pathogène. L’état actuel de la pneumonie n’a donc rien de définitif.

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Une des nombreuses activités de l’ASID:L’étude des soins infirmiers sur le plan national

Il y a déjà longtemps que l'Association suisse des infirmières et infirmiers diplômés s’occupe dû problème de la pénurie de personnel infirmier. La création de postes d'auxiliaires (aides-hospitalières, aides-soignantes) dans les services hospitaliers a eu pour résultat d’amplifier les problèmes d’organisation du travail posés par la multi­plicité du personnel soignant.

C’est pourquoi l'ASID, avec la collaboration de la Croix-Rouge et l’appui de l'OMS, a décidé de faire une étude des besoins et des ressources du personnel infirmier en Suisse.

Mlle Exchaquet, présidente, assure la direction de cette étude nationale (première du genre en Europe) ; l'OMS a nommé un expert qui, par ses conseils et ses directives, assure l'aide nécessaire à ce grand travail. Cet expert est Mme V. Maillart-Fry, infirmière devenue Suissesse par le mariage, personnalité généreuse, extraordinaire de lucidité et de largesse de vue en face des problèmes de notre petit pays.

C'est le 22 janvier dernier que j’ai eu le plaisir de participer à la première phase du travail qui consiste à faire l'analyse de l’utilisation du personnel soignant dans les services hospitaliers. Quelque quatre-vingts infirmières d'hôpitaux de toute la Suisse étaient réunies ce jour-là et, par groupes de dix, elles ont discuté et approfondi le travail de base préparé par l’expert.

Il s'agissait :

1° de déterminer les domaines d'activité des services infirmiers à l’hôpital, c’est-à-dire d’énumérer les tâches à assurer dans un service infirmier, sans distinction des catégories de personnel qui en ont la charge ;

2° de répartir ces différentes fonctions selon le niveau de compé­tence, c’est-à-dire selon la formation, la qualification du personnel engagé.

Pour mieux vous montrer l'intérêt de ce travail, je vous citerai un extrait de l'exposé de Mme MaiIlart, introduisant l'étude nationale :

« Il va sans dire que les nouvelles constructions d'hôpitaux etle développement des services sanitaires de tous ordres ont

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accru, eux aussi, les besoins en personnel soignant. Jusqu’à ce jour, les efforts faits pour répondre à ce brûlant problème ont sur­tout porté sur l'augmentation du personnel auxiliaire soignant qua­lifié et non qualifié dans son ensemble : cette augmentation du nombre des personnes auxiliaires participant aux soins a eu cepen­dant pour effet de « diluer » la qualité des soins et des services rendus aux malades et à leurs familles. Il est clair qu'il ne suffit pas d’augmenter simplement le nombre total des personnes exer­çant une activité soignante. La qualité des soins infirmiers doit rester le but essentiel des responsables des services infirmiers, des écoles et de tous ceux qui font de la recherche dans le domaine des soins infirmiers, si l’on veut que la profession d'infir­mière assure son rôle dans le programme médical et de santé publique du pays. La meilleure utilisation des ressources en per­sonnel soignant est certainement une solution à la pénurie. La reprise d’activités non infirmières par un autre type de personnel déchargera l’infirmière en faveur d'activités spécifiquement de son ressort. C’est non seulement un moyen d'améliorer les soins aux malades mais aussi une possibilité d’utiliser le personnel au maximum de ses propres compétences. »

Vous voyez donc que le souci majeur est l'amélioration de la qua­lité des soins prodigués aux malades. Je suis certaine que chaque infirmière ayant aussi ce souci sera enchantée d’apprendre que l’ASID s'occupe aussi de ce grand problème. Chacune dans son domaine peut aussi participer à cette amélioration par son travail et son exemple.

Monique Schudel (Hôpital cantonal, Genève)

En Israël

Qu'est-ce qui m’a incitée à partir pour quelque temps à l’étranger? Je pense qu’une jeune infirmière doit élargir son horizon en quittant son pays et voir autre chose, d’autres organisations, d'autres métho­des de travail, tout comme le jeune ouvrier faisait son « Tour de France » au siècle dernier.

Comme je désirais visiter Israël, je me décidai à y travailler afin de connaître le mode de vie et la population de ce pays si jeune et pourtant plein des expériences de ses habitants venant de tous les pays du monde ou presque. Ainsi, je commençai à me préparer depuis

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la Suisse ; les démarches à faire ne sont pas bien compliquées, mais il faut de la patience et compter environ dix mois jusqu’à l'obtention d’une réponse définitive ! Tous nos papiers et diplômes sont examinés par le Ministère de la santé qui a la haute main sur toutes les profes­sions médicales et paramédicales ainsi que sur la formation des infirmières. Un comité se réunit deux fois par an et discute chaque cas individuellement.

En outre, il y a ce que j’appellerais la « porte étroite » : la langue. La langue nationale d’Israël est l’hébreu, bien qu’on y parle une quinzaine de langues. Mais il est obligatoire, pour toute personne désirant travailler dans n’importe quelle profession, d’apprendre l’hébreu. Pour cela, le Ministère de l'instruction a institué des écoles spéciales appelées Ulpanim (singulier : Ulpan) où la méthode d'ensei­gnement adaptée aux exigences du pays (élèves de 18 à 80 ans par­lant une quinzaine de langues) est très intéressante et satisfaisante. Ce sont des cours intensifs de cinq heures par jour, cinq jours par semaine, avec des professeurs très compétents et de nombreux devoirs à apprendre pendant le reste de la journée.

Je me suis donc inscrite dans un de ces Ulpanim, un internat, et j’y suis restée le minimum de temps pour obtenir un diplôme : quatre mois. Je m’y suis trouvée avec des touristes, de nouveaux immigrants venant de Hongrie, de Pologne, d’Amérique, en somme du monde entier, et aussi avec des Israéliens habitant depuis trente ans le pays, mais qui désiraient perfectionner leur hébreu du point de vue gram­matical. Le contact avec ces gens si différents fut des plus intéres­sants et l'ambiance régnant pendant ces quatre mois fut excellente. En plus des leçons de langue proprement dites, nous apprenions des chants du pays et quelques danses ainsi que les rudiments sur l’his­toire et l'organisation du pays, et cela donnait un peu de variété et de détente, car ces quatre mois sont fatigants. Après les cinq heures de cours, de 8 heures à 1 heure de l’après-midi, nous avions passa­blement de devoirs, en général de nouveau quatre à cinq heures ! Nous ne travaillions jamais seuls, mais en groupes constitués par le professeur après les quinze premiers jours de travail.

C’est pendant ce temps que j’ai reçu la réponse du Ministère de la santé. Lors d’un congé, je me suis présentée, avec mes papiers et la lettre du Ministère de la santé, à l'hôpital de Tel-Hashomer près de Tel-Aviv, ceci environ trois mois après le début des cours. A cette occasion, je pus m'exprimer entièrement en hébreu, sans l’aide d'aucune autre langue. En une demi-heure, j’étais engagée, à condi­tion d'obtenir mon diplôme de l'Ulpan ! Environ cinq semaines plus tard, je recevais ce précieux diplôme que j'envoyai immédiatement à l'hôpital.

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Quelques mots maintenant sur la profession d'infirmière en Israël. Elle est quelque peu « américanisée » ! En effet, Israël, pays neuf et jeune, a puisé un peu partout pour fixer ses méthodes. Dans beau­coup de domaines, l'Amérique a dominé. Il y a des infirmières diplô­mées (infirmiers diplômés également, mais en petit nombre) et des infirmières non diplômées. Les premières, après onze ans d’école (un an de moins que pour le baccalauréat), étudient pendant trois ans gratuitement ; les secondes, après neuf ans d'école, étudient pendant une année et demie, également gratuitement, un peu comme nos aides-soignantes. D'ici un ou deux ans, les infirmières diplômées devront avoir le baccalauréat et les études seront au niveau universi­taire, comme en Amérique. Dans la pratique, la différence entre les infirmières diplômées et non diplômées est moins grande que leur formation ne le ferait supposer.

L’horaire des infirmières est ie suivant : 3 fois 8 heures : le matin de 7 à 15 heures, le soir de 15 à 23 heures, et la nuit de 23 à 7 heures. Ne sont responsables d'un service le matin que les infirmiè­res diplômées, tandis que le soir et la nuit ce sont des non-diplômées et des élèves de 2e et 3e années d’études. Les services, à Tel- Hashomer, comprennent en général de 40 à 50 patients.

En effet, l’hôpital de Tel-Hashomer, le plus grand du pays, avec environ 900 lits, a une particularité : il y a une quarantaine d’années, il y avait à son emplacement une base militaire anglaise. Rapide­ment, les besoins d’un hôpital se firent sentir et, une à une, ces bara­ques furent transformées en services de malades. Lors de la déclara­tion de l’indépendance de l’Etat d'Israël, il y a dix-sept ans, et donc aussi du départ des Anglais, cet hôpital tomba aux mains du gouver­nement d’Israël qui continua de l’agrandir et, maintenant, il y a environ cinquante maisons, toutes d’un seul étage ; une partie est réservée aux malades, une autre aux laboratoires, R. X. bureaux, lingerie, cui­sine, etc. Chaque bâtiment est séparé de son voisin par de la verdure, ce qui est appréciable dans ce pays. Le bloc opératoire est neuf et moderne ; il se trouve au centre de l’hôpital mais, naturellement, tout malade retournant dans son service doit faire un petit voyage avant d'y arriver !

Chaque service (excepté neurochirurgie, chirurgie thoracique) a 4 infirmières diplômées, 4 non diplômées, 2 élèves du premier groupe et 2 du second. Chacune a droit à un jour de congé par semaine et, après une semaine de veille, à deux jours supplémentaires. Les élèves ont un jour de cours par semaine. Ces 12 infirmières sont à répartir sur les vingt-quatre heures pour 35 à 40 malades.

Le salaire est à peu près identique à celui des infirmières en

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Suisse, mais ceci depuis un an seulement, après que les infirmières aient fait une grève de 48 heures !

Le jour qui précéda le début de mon travail, j'avais pris possession de ma chambre et reçut deux blouses, deux tabliers et un bonnet. Le matin du 1er juillet, je fus conduite dans le service qui m’attendait et l’accueil y fut très chaleureux. Très rapidement, je me suis sentie à l'aise et, sans perdre de temps, je commençai mon travail. Après quel­ques mois, je me suis tout à fait bien habituée aux méthodes de travail quelque peu différentes et j’ai eu beaucoup de plaisir à exercer ma vocation dans ce pays et au milieu de sa sympathique population.

Il est très difficile de faire des comparaisons. Le contact avec le personnel, infirmières et médecins, est très bon et facile à obtenir ; celui avec les malades est souvent superficiel à mon avis. Il y a plu­sieurs raisons à cela. Tout d’abord le manque aigu de personnel ne nous donne que très peu de temps pour parler avec nos malades ; puis le fait qu'en vingt-quatre heures les infirmières changent trois fois ; et enfin, il faut se souvenir qu'lsraël est composé de gens pro­venant de près de cent pays du monde entier, avec leurs langues, leurs coutumes, leur éducation et leur culture différentes. Cela pose de gros problèmes ; j'ai eu beaucoup de peine à m’habituer à cette diversité. On apprend dans tous les cas à être indulgent et large d'idées. Après un mois déjà, je faisais ma première semaine de veille comme responsable et ne pouvais plus m’enfuir lorsque le téléphone sonnait !

Chaque malade admis à l’hôpital passe d'abord par le service des entrées, où il est examiné et, si nécessaire, reçoit les soins d'urgence. Puis il est annoncé dans le service qui doit le recevoir et une demi- heure ou une heure plus tard il arrive avec un diagnostic, dans la mesure du possible, l'indication des soins reçus et ceux à recevoir. J’ai été extrêmement étonnée de voir la rapidité avec laquelle on renvoie les malades chez eux.

Cette expérience a été, je pense, excellente et bien réussie. Je suis heureuse de l’avoir faite. J'encourage toute infirmière à voyager quand elle le peut et même à aller en Israël, où elle sera toujours accueillie avec plaisir. Et puis, à côté du travail professionnel, il y a tant de choses à voir dans ce pays neuf et pourtant antique ! La vie cultu­relle, théâtrale et musicale est très développée et ce n'est pas chaque année qu’on peut visiter Jérusalem et marcher dans ses vieilles ruel­les ou se baigner dans la mer Morte ou la mer Rouge !

Edna Chevalley

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Raymonde Favre

22 janvier 1966. — Raymonde Favre est victime d'un accident d’avion en Haïti. Cette date arrêtera longtemps mon esprit, car c'est une très grande amie qui nous est enlevée. Depuis quelques mois, Raymonde se trouvait dans cette île, avec les Gais-Vagabonds-Outre- Mer, donnant le meilleur d’elle-même à sa nouvelle activité.

Trois ans de Source, de 1960 à 1963, avaient affirmé ses qualités, nous avaient fait découvrir en elle plus d’un don. Intelligente, très sensée, toujours objective et optimiste, Raymonde réussissait sans effort tout ce qu’elle entreprenait et cependant restait modeste et simple. D’une nature franche et directe, elle n’aimait pas les compli­cations inutiles, encore moins les artifices. Cela me rappelle les interminables discussions, à divers propos, dans le but uniquement de trouver le vrai, le pourquoi des choses.

Je crois que toutes celles qui ont connu Raymonde Favre ne peu­vent garder d’elle que le souvenir d’une amie compréhensive et, par­fois sous un abord timide, d’une personnalité bien marquée.

Son départ si brusque bouleverse ses proches et ceux pour qui elle se dévouait en terre lointaine, ceux qui comptaient sur elle.

Il reste que sa courte vie pourra être donnée en exemple, sans réserve. Elle aura vécu selon sa foi et son idéal.

G. Barde-Poncet

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Soutenez Pro Inflrmis

La vente des cartes de Pro Infirmis aura lieu du 20 mars au 20 avril. On nous demande d'appuyer cette action. Voici un exemple de l'aide apportée par Pro Infirmis :

Un enfant vient de naître. Grande joie au foyer si le bébé est bien constitué. Mais combien de tristesse si l’enfant porte une fente à la lèvre supérieure (bec de lièvre) à laquelle s’ajoute souvent une fente palatine (gueule de loup). Sous le choc, les parents sont désemparés, ne savent que faire, tant les problèmes à résoudre les affolent.

En effet, les bébés atteints de cette infirmité congénitale grave ne peuvent être nourris au sein. Il faut leur donner à manger soit à la cuillère, soit avec un biberon à longue tétine. Plus tard, ces enfants auront des difficultés dans l’acquisition élémentaire du langage, sans parler des moqueries dont ils seront l'objet de la part de leur entou­rage, ce qui peut engendrer des troubles psychiques plus ou moins apparents. C'est pourquoi il est d’urgente nécessité de montrer le bébé à un chirurgien dès les premiers jours de sa vie.

Actuellement, la chirurgie a fait de tels progrès qu’on peut corriger d'une façon remarquable les infirmités de ce genre, mais il faut entre­prendre l’opération aussitôt que l’enfant est en état de la supporter. Il se peut que l’intervention ait lieu en deux temps. Dans ce cas, il faudra retourner à la clinique. Cela paraît cruel aux mères qui vou­draient, dans leur ardent amour, prendre sur elles les souffrances de leur enfant.

Pendant toute la période de la croissance, jusqu’à l’âge adulte, les enfants sont soumis à des contrôles réguliers effectués par une équipe de spécialistes travaillant la main dans la main, composée du chirurgien, du dentiste, de l'oto-rhyno-laryngologiste et du logopédiste, qui décident de la prochaine étape du traitement. L’avenir de l’enfant en dépend, mais la patience, la persévérance des parents et du malade aident considérablement.

Il arrive que des mères, obligées de travailler, n'aient pas le temps de conduire l’enfant chez le médecin. Qu’elles s’adressent à Pro Infirmis. Une assistante s'en chargera et tiendra la liste exacte des rendez-vous. Elle le fera avec fidélité et conscience.

C’est une des activités de l'assistante parmi tant d'autres. Elle s’occupe en outre des ménagères infirmes, d’enfants et d'adultes impotents. Elle veille à l'application de mesures médicales, elle con­seille les parents dans le choix d’un home pour leur petit arriéré, elle se livre à la recherche de travail à domicile, etc.

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Les ressources obtenues par la vente de cartes sont consacrées aux infirmes, surtout à ceux qui ne reçoivent pas, pour un motif ou pour un autre, de prestations de l’assurance invalidité. Ils sont tou­jours très nombreux et comptent sur votre geste généreux.

Réunions de Sourciennes

Camp de Rosaly. — Cinq Sourciennes, Mmes et Mlles Jeannine Peverelli-Nicolas, Marguerite Clerget, Denise Strohbach-Hostettler, Mireille Curchod et Fernande Schaub-Stauber, se sont retrouvées aux Paccots pour le premier camp. Mme Viviane Champod-Piot leur a succédé dans le second camp.

Zurich, 24 janvier. — Nous sommes onze Sourciennes à cette ren­contre amicale à la Münz, la première de l’année. Nous regardons avec plaisir la ravissante carte de Noël que nous a envoyée Mlle von Allmen et nous la remercions de ce gentil message. En fin de séance, nous nommons Mme Denise Bôsiger-Salvisberg en qualité de vice-prési­dente de notre groupe. Elle a bien voulu accepter. Bravo ! — Mmes et Mlles P. Egger, A. Bertschi-Ruchat, F. Schellenbaum, U. Faulhaber, M. Knecht-fHedinger, A. Schwaninger-Bodenmann, E. Mousson- Biedermann, M. Kummer, F. Michelsen-d’Orelli, M. Bourqui-Pingoud, D. Bôsiger-Salvisberg.

14 février. — Par des clichés, nous venons de faire un beau voyage en Israël, grâce à MMe Gugger, de Neuchâtel. Elle nous a mises en face de toute l’histoire de cette terre, qui est l’histoire de notre chré­tienté. Nos pensées vont à La Source, pour vous envoyer nos amicaux messages. — Nous retrouvons les mêmes signatures que ci-dessus, plus celles de Mmes et Mlles E. Klein-Schrôder, M. Lutz-Muller, S. Hasler-Steiner, Fl. Ernst et F. Hôrni.

Paris, 14 février. — Réunies chez Mme Mange, avec nos collègues de Bon Secours, nous envoyons à La Source nos meilleurs messages. Mmes et Mlles D. Warnery (BS), A. Mange, L. Vallon-Bastian, M. Grite (BS), N. Blanc, M. Margueron-Margot, R. Winter, A. Vincent (BS), Boissier (BS), J. Petermann, J. Frey, G. Roy, Fl. Rey.

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Faire-partMariages. — Mlle Josette Maire et M. Claude Perrin, le 12 février,

à Neuchâtel. — Mlle Anne-Marie Schwab et M. Marc Lasserre, le 19 février, à Genève. — Mlle Liliane Weber et M. Gottfried Zürcher, le 5 mars, à Vordemwald.

Deuils. — Mlle Françoise Oestreicher, Gotthardstr. 20, Zoug, a perdu son père. — Mme Adèle Theurer-Wolff, 32, rue de la Paix, Thann (Haut-Rhin), a perdu son mari. — Mlle Pauline Jaccottet, Hôpital civil, Saint-Claude (Jura), a perdu sa mère. — Qu’elles soient assurées de notre sympathie.

CalendrierArthroses et possibilités thérapeutiques

Aux Sourciennes de LausanneNotez, dans votre agenda, la date du jeudi 24 mars, à 20 h. 30. Lors

de notre assemblée générale, à l’Hôpital orthopédique, nous aurons le plaisir d'entendre M. le Dr P. Buchs nous parler des arthroses et des possibilités thérapeutiques dans ce domaine. C’est là un sujet bien actuel ; nous espérons qu'il attirera de nombreuses Sourciennes.

Section lausannoiseLausanne

Lundi 14 mars, à 14 h. 30, au Foyer : Réunion amicale.

BerneMardi 22 mars, à 15 heures précises : Visite des locaux de transfu­

sion sanguine, Gerechtigkeitgasse 10. Cette première visite sera suivie d’une seconde au Laboratoire central, Wankdorfstrasse 10. Soyez nombreuses à profiter de l’occasion qui nous est offerte de visiter ces différents services.

Vevey-MontreuxJeudi 14 mars, à 20 heures, chez Mlle Roehring, 71, Grand-Rue,

Montreux : Séance de projections de M. Affolter. Nous invitons de grand cœur la section d’Aigle à cette séance.

L’assemblée générale de l’Association aura lieu le samedi 23 avril, à 15 heures, à la salle de paroisse d’Aigle. Détails dans le prochain numéro.

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J. A. Lausanne

AdressesMMe Hélène Hotz, 43, rue Louis-de-Savoie, 1110 Morges.Mlle France Chauvy, 8, rue des Savoises, 1205 Genève.Mlle Edna Chevalley, 7, av. du Tribunal-Fédéral, 1000 Lausanne.Mlle Renée Grüter, Hôpital, 1400 Yverdon.Mlle Micheline Frey et Mlle Elisabeth Beney,

Centre de Marie-Lannelongue, 124, rue Tolpiac, Paris 13e. Mlle Marguerite Jost, 34, rue de la Violette, 1200 Genève.MMe Nelly Moret, L’Escale, 1860 Aigle.Mme Georgette Russbach-Pfaeffli, 65, Melton Court,

South Kensington, Londres S. W. 7.Mlle Lucie Flückiger, Hôpital Beau-Séjour, 1200 Genève.Mme Carmen Righetti-Bernasconi, 9, rue Alcide-Jentzer, 1200 Genève. Mme Madeleine Viladoms-Peytremann, Les Délices, 1854 Leysin.Mme Adèle Gilliéron-Dupuis, 2, Square du Frêne, 1004 Lausanne.Mme Marianne Delafontaine-Berger, 8, ch. des Pavés, 2000 Neuchâtel. Mlle Gisèle Roy, 12, rue César-Franck, Paris 15e.Mlle Marianne Pache, Clinica Villa Claudia,

268, Via Flaminia Nuova, Rome.Mlle Hélène Oulevey, chez Mme Perrenoud, 11, Mi-Côte, 2400 Le Locle. Mme Elisabeth Delacoste-de Haller, 36, ch. de Boisy, 1004 Lausanne. Mme Monique Tissot-Tissot, Le Suroit, 1823 Glion.Mme Marie-Louise Buchs-Clément, 8, av. Blanc, 1202 Genève.Mme Eisa Forni-Soncini, 30, Viale Stazione, 6500 Bellinzone.Mlle Suzanne Mamin, Grand-Portes, 1807 Blonay.Mme Evelyne Weber-Jordan, Institution de Béthanie, 1000 Lausanne.

Poste à pourvoir

La Source. — Nous cherchons une infirmière pour assumer la res­ponsabilité du service de stérilisation centrale et des commandes de matériel. Travail intéressant pour personne ayant le sens de l’organi­sation et de la collaboration. Horaire régulier. Offres et renseigne­ments auprès de Mlle Ch. von Allmen, directrice.

imprimerie La Concorde, Lausanne (Suisse)