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. LA NECROSE DU CORTEX CEREBRAL ( NCC ) ou Polioencéphalomalacie ( PEM ) Il y a seulement une vingtaine d'années, il aurait été surprenant de parler de carence en vitamines B chez les ruminants et cela à juste titre, puisque les travaux antérieurs ont montré que les besoins en vitamines B de ces animaux sont largement couverts par l'apport alimentaire, d'une part, et les synthèses microbiennes, d'autre part. Mais, avec le développement des méthodes d'élevage intensif en Amérique du Nord et en Europe, caractérisées par des rations très énergétiques, trop souvent aux dépens d'un encombrement suffisant (facteur du bon fonctionnement du tube digestif et notamment du rumen), sont apparus des risques de carence en vitamines du groupe B et donc des maladies nutritionnelles [3]. De toutes ces maladies, la plus importante est la polioencéphalomalacie (PEM pour les Américains) ou la nécrose du cortex cérébral (CCN pour les Anglais, NCC pour la France). Cette maladie a été décrite pour la première fois aux Etats-Unis en 1956 par Jensen et al, en 1959 en Grande Bretagne et en 1967 en France [3]. D'une manière générale, elle atteint surtout des animaux jeunes. En Europe, la NCC semble plutôt frapper les ovins et caprins que les bovins. ETIOPATHOGÉNIE Relation avec la vitamine B1 La relation entre le syndrome NCC et la thiamine a d'abord été établie fortuitement par des praticiens selon des critères cliniques, la guérison d'animaux spontanément malades ayant été obtenue avec des associations de vitamines B, ensuite avec de la vitamine B1 seule. La reproduction expérimentale de la maladie avec des substances offrant des analogies structurales avec la thiamine (amprolium) ou ayant une activité thiaminasique (poudre de rhizome de fougère aigle, Pteridium aquilinum) a consolidé l'hypothèse du rôle de la vitamine B1 dans la pathogénie de la NCC. Importance de la ration Régimes concentrés D'une manière générale, la plupart des auteurs sont d'accord pour reconnaître que la présence dans la ration, de glucides facilement fermentescibles favorise les synthèses vitaminiques B. Cependant ces glucides facilement fermen- tescibles qui sont indispensables à la flore ruménale pour cette synthèse, doivent être apportés en quantité mesurée et sous certaines conditions (rapport fourrage / con- centré, fibrosité suffisante, période de transition...), sinon des symptômes caractéristiques d'une carence en thiamine peuvent apparaître, souvent consécutifs à une acidose lactique, des modifications de la flore et de la faune pouvant se produire au détriment des micro-organismes synthétisant la thiamine ou en faveur de ceux élaborant des thiaminases. Effets de l'urée Un régime purifié contenant de l'urée comme source d'azote et non supplémenté en vitamines B provoque les symptômes cliniques et biochi- miques caractéristiques d'une carence en vitamine B1. Il est possible qu'avec de tels régimes contenant de l'urée, les besoins en thiamine soient accrus, notamment pour les réactions de détoxification de l'ammoniac, consommatrices de nucléotides réduits dont la synthèse est étroitement liée à l'activité transcétolasique de la thiamine. OVINS NEUROLOGIE Nécrose corticale Alimentation Vitamines B Fiche n° 68 Novembre 2004 Jean-Louis PONCELET Commission OVINE

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    LA NECROSE DU CORTEX CEREBRAL ( NCC )

    ou Polioencphalomalacie ( PEM )

    Il y a seulement une vingtaine d'annes, il aurait t surprenant de parler de carence en vitamines B chez les ruminants et cela juste titre, puisque les travaux antrieurs ont montr que les besoins en vitamines B de ces animaux sont largement couverts par l'apport alimentaire, d'une part, et les synthses microbiennes, d'autre part. Mais, avec le dveloppement des mthodes d'levage intensif en Amrique du Nord et en Europe, caractrises par des rations trs nergtiques, trop souvent aux dpens d'un encombrement suffisant (facteur du bon fonctionnement du tube digestif et notamment du rumen), sont apparus des risques de carence en vitamines du groupe B et donc des maladies nutritionnelles [3]. De toutes ces maladies, la plus importante est la polioencphalomalacie (PEM pour les Amricains) ou la ncrose du cortex crbral (CCN pour les Anglais, NCC pour la France). Cette maladie a t dcrite pour la premire fois aux Etats-Unis en 1956 par Jensen et al, en 1959 en Grande Bretagne et en 1967 en France [3]. D'une manire gnrale, elle atteint surtout des animaux jeunes. En Europe, la NCC semble plutt frapper les ovins et caprins que les bovins.

    ETIOPATHOGNIE

    Relation avec la vitamine B1

    La relation entre le syndrome NCC et la thiamine a d'abord t tablie fortuitement par des praticiens selon des critres cliniques, la gurison d'animaux spontanment malades ayant t obtenue avec des associations de vitamines B, ensuite avec de la vitamine B1 seule. La reproduction exprimentale de la maladie avec des substances offrant des analogies structurales avec la thiamine (amprolium) ou ayant une activit thiaminasique (poudre de rhizome de fougre aigle, Pteridium aquilinum) a consolid l'hypothse du rle de la vitamine B1 dans la pathognie de la NCC.

    Importance de la ration

    Rgimes concentrs

    D'une manire gnrale, la plupart des auteurs sont d'accord pour reconnatre que la prsence dans la ration, de glucides facilement fermentescibles favorise les synthses vitaminiques B.

    Cependant ces glucides facilement fermen-tescibles qui sont indispensables la flore rumnale pour cette synthse, doivent tre apports en quantit mesure et sous certaines conditions (rapport fourrage / con-centr, fibrosit suffisante, priode de transition...), sinon des symptmes caractristiques d'une carence en thiamine peuvent apparatre, souvent conscutifs une acidose lactique, des modifications de la flore et de la faune pouvant se produire au dtriment des micro-organismes synthtisant la thiamine ou en faveur de ceux laborant des thiaminases.

    Effets de l'ure

    Un rgime purifi contenant de l'ure comme source d'azote et non supplment en vitamines B provoque les symptmes cliniques et biochi-miques caractristiques d'une carence en vitamine B1. Il est possible qu'avec de tels rgimes contenant de l'ure, les besoins en thiamine soient accrus, notamment pour les ractions de dtoxification de l'ammoniac, consommatrices de nuclotides rduits dont la synthse est troitement lie l'activit transctolasique de la thiamine.

    OVINS

    NEUROLOGIE

    Ncrose corticale

    Alimentation

    Vitamines B

    Fiche n 68

    Novembre 2004

    Jean-Louis PONCELET

    Commission OVINE

  • Cas de l'ensilage de mas

    Des travaux effectus par Candau [1] chez les moutons recevant un rgime ensilage de mas compar un rgime foin, ont permis d'tablir l'tat carentiel accus en thiamine provoqu par l'ingestion d'ensilage de mas. Cet aliment a un effet dpressif marqu sur les teneurs en thiamine du contenu du rumen et sur l'tat vitaminique des animaux, jug aussi bien d'aprs les teneurs en thiamine de certains organes que d'aprs l'activit transctolasique du sang total. Origine de la carence en vitamine B1

    [Cf. Physiopathologie Vitamine B1]

    Troubles de synthse

    Ils sont susceptibles d'apparatre du fait de l'immaturit des structures responsables (donc chez le jeune), d'entropathies ou de l'activit des thiaminases prsentes dans le contenu rumnal et qui, pour certains auteurs (Edwin notamment [2]), reprsentent le principal facteur dterminant de la maladie.

    Les thiaminases peuvent, soit hydrolyser la thiamine (thiaminase de type Il les moins importantes), soit la scinder (thiaminase du type I, la plus rpandue et la plus active) en ses deux noyaux htrocycliques. L'un, le noyau pyrimidique, se recombine avec diffrents types de cosubstrats prsents dans le milieu (par exemple l'acide nicotinique) pour former des analogues de la vitamine B1 (par exemple l'Amprolium) qui sont capables d'entrer ensuite en comptition avec les formes actives de la thiamine aux sites mtaboliques d'action dans les tissus animaux (par exemple au niveau crbral).

    Ainsi, l'puisement progressif en vitamine B1 du contenu gastro-intestinal, viennent s'ajouter les effets d'un analogue structural de la thiamine qui peuvent potentialiser ceux de l'avitaminose B1 naissante.

    De trs nombreux cosubstrats ont t signals, dont la 41 pyrroline identifie par Edwin [2] dans tous les jus de rumen examins, des anthelminthiques tels le thiabendazole et le lvamisole chlorhydrate.

    Les thiaminases de type I peuvent tre d'origine bactrienne (genre clostridium), vgtale (rhizome de fougre aigle, prle...), fongique (Acrosporia macrosporodes ou Fusarium monili-forme, contaminant de crales).

    Les rgimes riches en concentrs, qui dsorganisent, sinon dvient, les facies fermentaires du rumen, notamment vers la production d'une quantit importante d'acide lactique, semblent favorables aux vnements concomitants impliqus dans l'tiologie de la polioencphalomalacie (PEM) : prolifration de micro-organismes thiaminasiques, accumulation de cosubstrats comme l'histamine.

    Inversement du reste, la carence en thiamine exacerbe l'acidose lactique, la thiamine pyro-phosphate tant un coenzyme essentiel dans le mtabolisme des acides pyruvique et lactique.

    Bien que des preuves de l'intervention de la thiaminase I dans la pathognie de la NCC

    aient t donnes de multiples faons, le rle des thiaminases de type I dans la gense du syndrome NCC n'est pas dfinitivement clarifi. En effet, des activits thiaminasiques leves ont t mesures sur des jus de rumen d'animaux sains, les quantits de thiaminase ncessaires pour reproduire la maladie sont sans rapport avec les quantits de thiamine synthtises et prsentes dans le rumen, la PEM peut tre induite par la carence en thiamine seule chez des agneaux recevant un lait de remplacement.

    En conclusion, les analogues de la thiamine produits dans le rumen pourraient ne pas tre, dans tous les cas, des facteurs tiologiques essentiels de la NCC, bien que leur prsence contribue augmenter la gravit de la carence en thiamine.

    Troubles de l'absorption

    Le fait que l'on ait souvent constat chez les animaux normaux ou malades des teneurs identiques en thiamine dans le contenu rumnal alors que, pour le foie et les urines, seuls ceux atteints de la NCC ont des taux significativement infrieurs, peut laisser supposer que des troubles de l'absorption de la vitamine B1 puissent contribuer l'tablissement du syndrome NCC.

    L'absorption de la vitamine B1 au niveau du feuillet et de l'intestin grle se ferait, des concentrations faibles, selon un processus actif ncessitant donc son captage par un transporteur spcifique l'amenant au ple sreux des cellules. La sortie de la cellule est probablement ralise par l'ATPase sodium/potassium dpendante. Or l'thanol, qui atteint parfois des concentrations leves avec certains rgimes riches en glucides fermentescibles souvent mis en relation avec l'occurrence de la NCC, est connu pour inhiber cette enzyme, ce qui peut donc entraver l'absorption de vitamine B1.

    D'autres inhibiteurs du transport actif de la vitamine ont t mentionns : la pyrithiamine et l'oxythiamine, analogues structuraux forms dans le rumen. Malgr ces lments, la malabsorption de la vitamine B1 est d'aprs Edwin invraisemblable puisque la rponse l'administration de vitamine B1 est identique par infusion gastrique ou injection parentrale.

    Troubles du mtabolisme

    Susceptibles d'entraner un tat de carence, les troubles du mtabolisme de la thiamine peuvent avoir pour origine, soit une perturbation dans la phosphorylation de la vitamine, soit un accroissement de sa consommation dans les ractions du mtabolisme intermdiaire. La phosphorylation de la thiamine dans la paroi des estomacs et de l'intestin, dans le foie, les reins, les rythrocytes et les cellules du cortex crbral peut tre entrave par l'thanol, la pyrithiamine et l'amprolium qui, de ce fait, ralentissent galement le mcanisme actif du transport de la vitamine B1 vers le cerveau.

    Des surconsommations en B1 s'observent, soit chez les animaux jeunes grande vitesse de croissance (pour lesquels les synthses intenses supposent une voie des pentoses active),

  • soit chez des animaux l'engrais ingrant des rgimes concentrs conduisant la formation du glucose, principal substrat fournisseur d'nergie pour les cellules nerveuses, dont la voie de dgradation est galement la voie des pentoses. Il n'est donc pas impossible d'assister dans ces situations un puisement progressif des disponibilits en B1.

    En pratique, il faut retenir le rle important de l'alimentation dans l'origine de la maladie, sur des animaux jeunes le plus souvent, dont les mcanismes digestifs sont encore immatures.

    SYMPTOMESLes symptmes sont, la plupart du temps, mieux exprims par les petits ruminants que par les grands. La maladie s'observe parfois sur des adultes, mais la plupart du temps ce sont les jeunes qui la manifestent.

    Souvent la maladie s'observe sur des agnelles sevres alors qu'elles consomment de fortes rations de crales pour leur croissance (trois quatre mois d'ge). Une phase diarrhique peut prcder l'apparition des premiers troubles nerveux. Cette diarrhe peut durer pendant tout le temps d'volution de la maladie. Mais souvent ne sont prsents que les signes nerveux. Les symptmes nerveux s'installent soit progressivement, soit brutalement. Ils se marquent par une difficult locomotrice, une dmarche mal assure, l'animal peut buter sur le moindre relief du sol. Cette ataxie kintique est en relation directe avec l'atteinte corticale.On note une nette diminution de l'acuit visuelle allant jusqu' la ccit totale par amaurose. Il n'y a, en effet, aucune lsion apparente des milieux de l'oeil. Le rflexe de clignement la menace a disparu, les rflexes pupillaires photomoteurs directs et consensuels sont conservs mais

    considrablement ralentis. Ce sont l encore des signes tmoignant de l'atteinte corticale.

    Ces diffrentes manifestations propres une priode prodromique qui se prolonge 24 48 heures, ne sont pas rgulirement enregistres ou peuvent passer inaperues. L'affection se caractrise alors par la seule phase d'tat et prend une allure plus aigu.

    L'animal peut tre trouv en position de dcubitus latral, en opisthotonos complet. Parfois, la tte est ramene sur le ct pour tre djete fortement en arrire, l'animal pouvant se cogner violemment sur le sol, ce qui entrane un traumatisme des orbites. Ces mouvements sont rpts sans cesse pendant tout le temps de l'volution.

    Des mouvements de pdalage peuvent complter ce tableau clinique.

    Certaines formes sont beaucoup plus discrtes. L'animal peut rester fig, en amaurose, seul un mouvement discret de relever de la tte peut tre peru et orienter le diagnostic.

    L'volution de la maladie est apyrtique.

    La mort survient en plus de 24 h cinq - six jours.

    LSIONSLes lsions principales du syndrome NCC sigent sur l'encphale.

    Macroscopiquement, elles correspondent d'abord celles d'un oedme crbral : congestion mninge, aspect humide, brillant des mninges et de la surface de coupe de l'encphale, augmentation du volume du liquide cphalo-rachidien avec lgre dilatation des ventricules latraux, consistance molle et collante de la substance des hmisphres crbraux.

    Photo Pierre Bzille - ENVL

    Auto fluorescence rencontredans la ncrose du cortex crbral.

    Acidose. Rapport ration / grossier trop lev. Prsence de thiaminases bactriennes ou fongiques. Troubles de la flore digestive dus la prsence de certains parasites, notamment coccidies. Dsquilibre minral pouvant agir sur l'quilibre de la flore digestive. En ce qui concerne ce dernier point, Gooneratne [4] a montr qu'un excs de soufre associ une carence en cuivre pouvait tre responsable de la diminution du taux sanguin de la vitamine B1 entranant la NCC, un apport de cuivre dans l'alimentation ayant permis de ramener la thiaminmie un taux normal.Aujourd'hui, pour les auteurs nord-amricains, seul les excs de soufre seraient responsables de la NCC.

    En conclusion, il est important de retenir que, si la mise en vidence d'une relation entre la NCC et une carence en vitamine B1 dans l'organisme est un fait bien tabli, on ne sait pas encore clairement et compltement comment celle-ci peut se produire.

  • En outre, et ces altrations sont pathognomoniques quand elles sont nettement releves, certains territoires des circonvolutions crbrales, dans les lobes paritaux surtout, apparaissent symtriquement amincis, en dpression par rapport aux rgions voisines et de coloration jauntre, par foyers de un vingt millimtres de diamtre. Sur leur section, ces territoires montrent une atrophie de la substance grise corticale et, quelquefois, un vritable ramollissement.

    A l'examen des autres organes ou viscres, on ne constate pas de modification constante ou significative de leur aspect ou de leur consistance.

    Au plan microscopique, les lsions principales sigent tous les tages de l'encphale, hmisphres crbraux, rgion bulbo-protubrantielle, cervelet. Elles concernent les neurones et le systme vasculaire sous la forme de phnomnes dgnratifs des cellules nerveuses associs des signes de spongiose en relation avec un oedme prineuronal, d'o le nom de polioencphalomalacie souvent utilis comme synonyme de la ncrose du cortex crbral...

    DIAGNOSTICIl repose sur la symptomatologie : volution apyrtique, animal en opisthotonos, en station encore debout ou en dcubitus latral avec ou sans pdalage, amaurose, animaux jeunes le plus souvent, prsentant ou non une lgre diarrhe.

    Il se pose surtout un problme de diagnostic diffrentiel.

    - Tournis d'oestre ou coenurose : Il y a " tourner en rond " et non opisthotonos.

    - Listriose : phase d'hyperthermie initiale ; ensilage ; animaux adultes ; tte en self auscultation ou dvie sur le ct ; pousser au mur ; ...

    - Dans de nombreuses intoxications vgtales : les animaux sont figs ou sont atteints de mouvements convulsifs, de pousser au mur ou en rond. Il n'y a pas de signe si net etsystmatique d'opisthotonos avec amaurose et parfois diarrhe.

    - L'entrotoxmie peut se traduire par des signes absolument identiques ceux de la NCC aigu : dcubitus latral, opithotonos, pdalage ; mais dans l'entrotoxmie, les signes sont en " hyper " : le coeur est trs acclr, la respiration galement, l'animal brume (cume de la bouche), l'volution se fait vers la mort en quelques heures au lieu des deux huit jours pour la NCC.

    L'autopsie rvle souvent des organes congestionns avec le plus souvent une pricardite importante.

    - Le parasitisme : (coccidiose, moniziose, dicrocoeliose) :Lors de parasitose massive les perturbations de la flore digestive peuvent tre telles qu'il peut y avoir complication d'entrotoxmie dont l'expression nerveuse peut prcder la mort.

    TRAITEMENT ET PROPHYLAXIETraitementLe traitement des malades consiste en l'administration intraveineuse ou intramusculaire de vitamine B1 la posologie de 500 mg pour une agnelle de 20 30 kg et 1 gramme pour un animal adulte. Si les soins sont prodigus temps, il y a amlioration, voire gurison dans les heures qui suivent le traitement.Le traitement sera poursuivi sur trois jours, raison d'une injection par jour.Si l'animal a t trait aprs une volution de plus de douze heures, la gurison peut ne pas tre complte et laisser des squelles telles que ccit, ataxie,...

    ProphylaxieMesures hyginiques alimentaires

    Rduire le rapport ration / grossier par apport d'un foin apptant de bonne qualit et par rduction de la ration si elle parat trop importante, en conseillant de la distribuer moiti le matin, moiti le soir.

    Lutter contre l'acidose par apport de bicarbonate de soude, 5 10 g, matin et soir, selon le poids des animaux.

    Supprimer les aliments ou foin douteux susceptibles d'apporter des moisissures gnratrices de thiaminases.

    Vrifier la teneur en sulfates des aliments et les retirer si > 4g de soufre / kg de matire sche.

    Apport de vitamine B1 alimentaireDose : 150 200 mg / brebis ou agnelle par jour, dans l'aliment pendant 10 15 jours. Cette mesure se rvle trs efficace, condition que la vitamine B1 soit apporte cette posologie et pendant assez longtemps.

    BIBLIOGRAPHIE1.- Candau (M.), Massengo (J.) : "Evidence of thiamine deficiency in sheep fed maize silage" ; Ann. Rech. Vt. 1982, 13(4): 329-40.2.- Edwin (E.E.), Markson (L.M.), Shreeve(J.), Jackman (R.), Carroll (P.J.) : "Diagnostic aspects of cerebro-cortical necrosis" ; Vet. Rec., 1979, 104 : 4-8.3.- Espinasse (J.): " La ncrose du cortex crbral des ruminants " ; Rec. md. vt., 1976, 152 (7-8), 443-450. 4.- Gooneratne (S.H.) et coll.: "Polioencephaloma-lacia" ; Vet. J., 1989, 30: 139-146.

    - L'intoxication par le closantel si la poso-logie est multiplie par 3. Opisthotonos, amaurose,pdalage avec volution mortelle en 1 3 jours.

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    - Les intoxications vgtales responsables d'amaurose : aconit, belladone, colza,coquelicot, datura, etc. [Cf. fiche 78 "intox. Vgtales"]