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Page 1: La nécessité d'un · 2010. 4. 6. · la Semaine du Pays basque, le prélat souligne « avoir trouvé une pratique plus importante que dans d’autres départements ». Autre fait
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Voilà un mois que s'acheva la conférence sur lechangement climatique, célébré à Copenhague.Le résultat obtenu est celui de la désillusion etde la déception. D'une part, les attentes fixées au départ étaientmodestes mais les résultats obtenus ont été enplus très limités. L'unique point positif concernel'effort diplomatique des États-Unis et de laChine pour parvenir à un accord a minima quivu les circonstances de la Conférence était leseul possible. Cependant, compte tenu du faitque jusqu'à présent, les États Unis n'avaientpas pris d'engagement concrets, il s'agit duseul résultat positif de la réunion. Le texteapprouvé n'est pas un traité contraignant maisdavantage une carte d'intentions qui établittrois objectifs. D'une part, il s'agit de limiter leréchauffement global à une augmentationmaximale de deux degrés sur le niveau pré-industriel, mais sans adopter aucun type demesures pour l'obtenir. Par ailleurs, on proposela création d'un fonds de financement de

100 000 millions de dollars annuels pour lesnations en développement, à nouveau sansspécifier d'où viendra l'argent nécessaire pourabonder ce fonds. Et finalement, les paysindustrialisés ont décidé de reporter l'adoptiond'engagements de réductions d'émissions degaz à effet de serres à 2020.

L'Afrique : le grand perdant

Ces résultats ont été beaucoup discutés etcommentés, en cherchant des coupables, maisune chose est claire, l'un des principaux per-dants est l'Afrique qui était présente au sommeten espérant freiner la situation de grandesécheresse et en cherchant une amélioration àson développement économique et social.

Mais si ces accords peuvent paraître faibleset éloignés des engagements concrets, ils

doivent conduire les pays développés quidepuis longtemps contribuent au réchauffe-ment global, à s'imposer de plus grandes exi-gences. Ils doivent nécessairement coopérerpour sensibiliser et financer des comporte-ments plus soutenables à l'égard de ceux quiont initié leur développement économique.C'est-à-dire que la conscience du dommagecausé sur l'environnement et le réchauffementglobal de la planète dans laquelle nous vivonsne doit pas nous conduire à un désespoir quinous paralyse. Nous devons être capables demaîtriser notre avenir en fonction d'habitudes etd'usages plus sains et durables. Parce que lamajorité des experts sont d'accord pour direque si nous vivons une situation critique, ellen'est pas irréversible. Il est temps de prendre debonnes décisions et d'agir. Nous sommes obli-gés d'initier une nouvelle voie de façon résolueet rapidement. Si nous nous fixons un objectif,nous nous rendons compte que l'avenir denotre civilisation dépend de décisions effec-tives, mais adoptées de façon collective quiconduiront à la prospérité de l'ensemble denotre planète. En positivant, peut-être que cettecrise climatique sera une opportunité pouraborder les problèmes qui causent la misèredans une partie très importante de notre pla-nète, pour que les générations futures grandis-sent dans un monde plus équilibré, plus sain etplus solidaire.

La nécessité d'un leadership

Tout cela sera possible uniquement s'il y a clai-rement un leadership et une vision des objectifsà atteindre. Par ailleurs, il est évident que lesmesures à adopter seront un succès si au-delà,ces progrès économiques se traduisent en pro-grès social accessible à une grande majorité dela citoyenneté. De plus, il ne faut pas oublierque la majorité des solutions pour faire face à lacrise climatique seraient plus simples à adoptersi les conséquences de la pollution que produitle réchauffement global se traduisaient en coûtéconomique des décisions que nous adoptons.Par exemple, si nous nous centrons sur le sys-tème énergétique, il est évident qu'il faut adop-ter des mesures pour obtenir une améliorationde l'efficience énergétique, consommer moinset mieux. Durant plus d'un siècle notre modèlede système électrique a été celui des grandsproducteurs et distributeurs connectés directe-ment aux consommateurs, mais la situation a

changé avec l'adoption de nouveaux systèmesde générateurs durables, plus réduits, distri-bués et proches de leurs utilisateurs. Si nousavons été capables de nous adapter aux nou-

veaux modèles de consommation, en considé-rant les solutions qu'offrent les nouvelles tech-nologies de l'information et de la communica-tion, nous pourrions établir un système de pro-duction/consommation plus efficient, en élimi-nant les émissions non nécessaires pourstocker l'énergie en cas de demande élevée.Cela conduit à penser et à développer desréseaux bien connectés et en communicationqui incluent des moyens de production renou-velables, avec des systèmes de stockaged'énergie contrôlés par des systèmes intelli-gents qui évitent des émissions inutiles et distri-buent l'énergie en l'adaptant à la demande entemps réel.Cependant, à nouveau la technologie a réaliséses objectifs, met à notre disposition tous leséléments nécessaires pour que ce “réseauélectrique” soit une réalité. Il manque seulementune volonté déterminée pour obtenir l'améliora-tion de notre système électrique qui aboutisse àdes progrès environnementaux et à un usageplus efficient de l'énergie produite en contri-buant à de moindres coûts par consommation.En définitive, Il est temps de prendre les déci-sions adéquates, la technologie actuelle estsuffisamment développée, il nous manque seu-lement le courage nécessaire pour entreprendrecette voie.

Arantxa Tapiadéputée forale du Gipuzkoa,

mobilité et aménagement du territoire

La Conférence de Copenhague

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La nouvelle année 2010 vient de débuter. Je souhaite que nousregardions les difficultés et les conflits en face mais avec un nou-veau regard.Le mardi 12 janvier, un séisme de magnitude 7 a frappé Haïti pro-voquant des dizaines de milliers de victimes. Haïti l’ignorée, fut lareine des Antilles et le fleuron de l’empire colonial français au XVIIIe

siècle mais elle s’est vue oubliée de l’histoire de France pour causede décolonisation précoce.Le vodou a pris, donc, sa place dans la culture haïtienne. La magiedu vodou convertit ses citoyens en esprits et en dieux par un actifrituel de liqueurs enivrantes, la musique, le rythme des tambours etle feu donnant accès aux esprits et le vodou rend visible l’invisible.Les témoignages et les images qui nous arrivent chaque matin sontinsoutenables. Le chaos…Tout est détruit, des cadavres sont amoncelés en barricade dansles rues… et l’aide massive qui n’arrive pas. Face à un tel désastre,nos problèmes et nos querelles semblent ridicules.

Face à cela, la terrible grippe pandémique A H1N1 est bien passéeet le Ministère de la Santé est resté avec un énorme stock de vac-cins à revendre dû aux liaisons dangereuses avec les laboratoires.Les liaisons dangereuses celles de Mrs. Robinson, épouse du pre-mier ministre d’Irlande du Nord, Peter Robinson. Parfois, la réalitédépasse la fiction. Iris Robinson est une fervente chrétienne protes-tante pantecôtiste et membre du Tabernacle Métropolitain deBelfast ; elle est aussi députée à Westminster et à l’Assemblée del’Ulster, connue pour sa forte personnalité et sa tendance à faireappel à la Bible pour justifier son extrémisme religieux et son puri-tanisme.

En France, Nicolas Sarkozy a désormais effectué la moitié de sonmandat et il n’a cessé d’affirmer sa capacité à résoudre les pro-blèmes. Cette stratégie lui a permis d’être élu et depuis lors, il esttoujours en campagne multipliant les promesses et les réformes.En 2007, quand il était candidat, il annonçait « récompenser le tra-vail » en exonérant d’impôt les heures supplémentaires, en propo-sant le RSA aux travailleurs pauvres et en diminuant la fiscalité surles revenus et le patrimoine des plus aisés. Tout cela pour accélé-rer la croissance, augmenter le pouvoir d’achat, diminuer le chô-mage et réduire le déficit public.Deux ans et demi plus tard, la crise est toujours là et les résultatsne sont pas au rendez-vous.Rappelons le cadeau de 2,5 milliards d’euros fait aux restaurateursen baissant la TVA de 19,6% à 5,5%.Comment revenir, donc, à l’équilibre ? Car la reprise sera lente et letaux de chômage dangereusement élevé.Finissons avec une nouvelle plus joyeuse, le samedi 16 janvierl’équipe de l’Athetic de Bilbao a battu 1-0 le Real Madrid au stadede Mamés à Bilbao dans un mach mémorable et cette année laReal Sociedad va monter en division 1. Vive l’effort !!!

Txaro Goikolea

Référendum en Guadeloupe et en MartiniqueVoulez-vous plus d’autonomie ?Attendez ! Je ne vous ai pas encore…Les Imbéciles !

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Drôle de région

Peu d’électeurs qui vont aller voter aux élec-tions régionales en mars se posent la questionde savoir comment se sont constituées lesrégions dont ils dépendent. On peut imaginerqu’elles ont une réalité historique comme laBretagne, la Normandie ou l’Alsace. Encoreque la Normandie est divisée en deux régions(basse et haute) et la Bretagne est amputée dela région de Nantes. Mais que dire de la régioncentre, qui rassemble on ne sait par quel mira-cle toute une ribambelle de départements, oude la région Paca, qui est née des cendres dela Provence ?Un élément de réponse peut-être apporté pardes chercheurs, à l’image de FrancisJaurigueberry professeur de sociologie à Pauqui affirme : « les régions ne rencontrent pastoujours un fort sentiment d’appartenance toutsimplement parce que les limites territorialesont été choisies plus pour des raisons d’équi-libre politique que sur des critères d’apparte-nance subjective ». Ainsi, il souligne « qu’enAquitaine, un béarnais se sentira, par exemple,toujours plus proche d’un bigourdan, qui n’estpas dans sa région, que d’un périgourdin. Et jene parle pas des basques…».

En avance les basques ?

Si l’on croit le député béarnais du Modem,Jean Lassalle, le Pays basque aurait une lon-gueur d’avance sur ses voisins béarnais. Dansun article de L’éclair des Pyrénées du 4 janvier,il écrit : « Dans 10 ans, comme la plupart despeuples pétris d’histoire et à très forte identité,les béarnais auront suivi le chemin desbasques. Ils réagiront à l’avance à la marcheforcée de la standardisation mondiale, de l’uni-formisation de la société en renouant avec leurculture et leur langue ». Au final, nombre debasques ne peuvent que souhaiter pareil scé-nario d’avenir aux béarnais. Mais en échange,ils aimeraient bien que nos voisins, le députéLassalle en tête, acceptent de reconnaître quenos chemins ne vont pas dans le même senspuisqu’ils admettent déjà que nous n’y allonspas à la même vitesse !

Euskaldun fededun

Le Pays basque nord serait-il encore un sanc-tuaire attaché aux valeurs chrétiennes ? Enbonne partie, si l’on en croit le nouvel évêquede Bayonne Mgr Aillet. Dans une interview dela Semaine du Pays basque, le prélat souligne « avoir trouvé une pratique plus importanteque dans d’autres départements ». Autre faitimportant relevé par Mgr Aillet « le nombred’enfants catéchisés par rapport au nombred’enfants scolarisés en Pays basque frise les50% ». Autrement dit, 1 enfant basque sur 2suit le catéchisme. Singularité basque là aussi :dans le Béarn voisin, ce pourcentage tombe à30%.

Charité bien ordonnée…

« La loi, l’État, impose à nos communes defaire des budgets à l’équilibre. Le déficit nousest interdit ! Mais l’adage « Faites ce que je dis,ne faites pas ce que je ne fais pas » s’appliquetrès bien en France car l’État, lui, ne sait pasfaire un budget à l’équilibre ». Cette phrasetrès politique est tirée du dernier bulletin muni-cipal de Maule Lextarre où son maire, MichelEtchebest très en verve, écrit également dansson éditorial: « Paris sait et Paris décide pournous, bon peuple… Pourtant, chacun sur nosterritoires, sur nos communes, nous travaillonsà trouver des réponses, des solutions, avecdes budgets serrés et surtout à l’équilibre ! ».La solution, selon le premier magistrat souletin ?Une véritable décentralisation ! « En laissants’exprimer l’énorme capacité d’innovation detous les petits territoires de notre pays, dessolutions, différentes et innovantes apparais-sent qui peuvent être copiées, transférées versd’autres collectivités. Ce foisonnement perma-nent ne peut être que bénéfique à tous et enresponsabilisant tout un chacun, nous résou-drions à coup sûr beaucoup de problèmessociaux, financiers et de société ! C’est l’es-sence même de la décentralisation et c’est àmon humble avis, la seule solution pour imagi-ner un projet des société harmonieux et res-ponsable ».Un éditorial, auquel bon nombre de lecteursde Lema souscriront…

Mauléon en Paysbasque ?

Puisqu’on est en Soule Xiberoa, revenons à unautre cheval de bataille du maire de sa capitale,Michel Etchebest : le rapprochement de Mauléondu reste du Pays basque. Lors de ses vœux endébut d’année, Michel Etchebest a parlé commu-nication. Une communication qui passe, selon lui,par le Pays basque. « Nous avons commencé etcontinuerons à expliquer, notamment aux médias,que Mauléon et la Soule c’est une partie du Paysbasque et pas du Béarn ».Une approche que ne partage pas forcément lesous préfet d’Oloron Ste Marie, Philippe Jametqui plaidait ce jour là « pour un territoire ras-semblé autour de son économie. Car si le bas-sin industriel d’Oloron s’enrhume, ce sont lesvallées, y compris la Soule qui éternuent ! ».Une façon bien habile de détourner le pro-blème de fond, à savoir l’avenir de la Souleavec le reste du Pays basque, tant au niveauéconomique, politique que culturel.Et pour ceux qui en douteraient, ce jour là, lesous-préfet d’Oloron ne parlait pas en son nompropre, mais au nom des « intérêts supérieurs dela nation ». Autrement dit du gouvernement.Alors, le chemin sera difficile et long pour tousceux qui ne vont pas forcément dans le sens desvents venus de Paris. Mais le Pays basque a déjàune vieille habitude de résistance aux vents…

Confiance, confiance

Lu dans le numéro du 8 janvier de La semaine duPays basque : « Nous avons le gouvernement leplus fort de la dernière décennie, parce que nousavons été capables de montrer… que nous pou-vons gouverner grâce au dialogue en cherchantdes pactes avec ceux qui pensent de façon dif-férente ». Une phrase de Sarkozy ? Merkel ?Obama ? Non, de Patxi Lopez, le lehendakarisocialiste élu à la tête de la com munautéd’Euskadi grâce à une alliance étonnante avec ladroite espagnole du PP. Pour affirmer de telleschoses, Patxi Lopez ne doit pas avoir été informédes résultats du dernier Euskobarometro denovembre 2009. Ce sondage réalisé par uneéquipe de l’université du Pays basque donnepourtant des résultats bien différents des affirma-tions du président socialiste : 25% seulementdes sondés font confiance à son gouvernementcontre 71% qui lui font peu ou pas confiance ! Etsur 10 basques, 3,8 ont une image positive dePatxi Lopez ! Ce qui est, il faut l’avouer, une sacrémajorité ! Mais pas dans le sens du gouverne-ment socialo-populaire de Lopez mais dans lesens du retour aux affaires d’un gouvernementplus ouvert au dialogue et moins sectaire…

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2010eko urte huntan, martxoaren 22an, 50 urteizanen dira Jose Antonio Agirre zendu zelaParisen. Handik lau egunetara, martxoaren26an Donibane Lohitzuneko hilerrian ehortzizuten. Beti han dago bere hilobia, eta jendeanitz hortik pasatzen da, haren memoria oho-ratzeko edo otoitz bat egiteko.Jose Antonio Agirre izan da, orain arte, abertza-letasunak eman duen gizon politikorik handiena.Bere bizi laburrean, 56 urteetan hil zen, erakutsizuen pertsonen aldeko eta Aberriaren aldekomaitasun bat, gutitan ikusten dena.Haren biziaz zerbait idatzi aintzin, erran dezagun,urte haste huntan hitzaldi eta bilkura anitz eginendela Euskadi osoan Agirreren bizia aipatzeko.Donibane Lohitzunen ere, Apirilaren 11an ome-naldi bat eginen zaio : meza bat horko eliza eder-rean (10ak et’erditan) eta biltzeak bai hilerrian, baibere Estatuaren aintzinean, mintzaldi batekin.

Nor zen bada JoseAntonio Agirre1904ko martxoaren 6an sortu zen Bilboko AldeZaharraren bihotzean. Bere aitamak, biakgipuzkoarrak ziren jaiotzez. Aita Bergarakoa,hortako geroago Agirre joango zen oporretanhiri hortara eta hor ongi ezagutuko TelesforoMonzon, Bergarako bere lehen auzoa. Bereama Bernardina Lecube Motrikokua, emazteargi eta bizia. Baliatuko zitzaion zeren beresenara goiz hil zen eta familia bakarrik altxatukozuen bere seme zaharrena, Jose Antoniorenlaguntzarekin. Aita, Teodoro Agirre abokata zeneta Daniel Irujorekin (Manuel-en aita) batera izanzen Sabino Arana-ren defendatzaile, auzibatean. Baina, nahiz eta hasiera batean SabinoArana-ren jarraitzale zuzena izan, Agirrek (1904-1960) anitz unibertsalizatuko zuen Arana-rendiskurtso abertzalea. Agirre lehendakariakgaraiko mendebaldeko demokrazia kristauarendiskurtsoa zuen, baina hori bai, euskal tradiziohistoriko politikoan oinarritua zen.

Bere izaeraKaraktera aldetik, gizon atsegina, alaia eta bai-korra nehun baikorrik izaitekotan, egoerarik zai-lenetan ere etsitzen ez duen horietako. Ongibaliatuko zitzaion omore on hori, bere bizianezagutuko zituen gertakari izigarriekin.Batzuetan ere bere seme Iñaki Agirrek erranbezala baikortasun hori estrategikoa zen :umore ona eta optimismoa bere ingurukoenanimoak altxatzeko erabiltzen zituela. Bera lurjota izanagatik sekula ez zuen hori agertzen.(Denbora zail eta ilun haietan ezkor agertu balitzakabo izango zen ekintza guzia).Bigarrenik, nabarmentzekoa da bere izaera inte-gratzailea. Jarrera, iritzi eta jokabide desberdi-nen arteko kontsentsua lortzeko zeukan errexta-suna (adibide bezala Alderdiaren bi parteakComunion eta Aberri nola jakin zuen batzen.

Geroago berriz lehen Jaurlaritza egin zuenean,nola jakin zuen alderdi diferenteen arteko elkar-tasuna egiten eta iraunarazten). Agirrek inguru-koei entzuten bazakien ; hurbiltasuna maitezuen eta aise egingo zen aldamenean zeukana-ren lagun, berezko begikotasuna baitzeukan.Horrez gain, indarrez beterik zeukan baritonoboz harek, argumentuak biribiltzeko gaitasunakbere izigarriko energiak eta hitz egiteko gaitasu-nak, gazte gazterik buruzagi karismatikoabihurtu zuten animale politiko hau. Alabaina,bizi osoan politikan buru-belarri sarturik egonikere, beti aurkitzen zuen tarte bat bere bestezaletasunak baliatzeko : edozein liburutegikohistoria edo soziologiako liburuen apaletanmiatzen arituko zen edota zinematoki sortuberri batean zuri-beltzezko filma bati so. Etahau paradoxa, nahiz erretzaile amorratua izan,kirolzalea ere bazen Agirre. Dohain guzi hoieriesker buru eginen zuen Agirrek bere bizian eza-gutuko zituen gerla, konzentrazio eremua,nazien jazarpena eta beste hainbat abenture-tan. Beste alde batetik dohain hoiek baliatukozituen euskaldunek garai modernoan izanduten lehen gobernuaren xutik ezartzeko.

Bere ikasketakBere ikasketak hasi zituen Bilboko lehen ikasto-lan. Hau zegoen Plaza Barrian eta FlorentziaGogenuri izan zen Agirreren andereñoa. Normalazen guraso euskaldunen lehen semea ikastolarajoatea. Haatik, lehen urteak ikastolan pasa tagero, ondotik ikasitako guzia gazteleraz ikasizuen eta pixkanaka ama hizkuntza galduko.Euskara, geroago berreskuratu beharko zuenJose Antoniok. 1914n bigarren mailako hez-kuntzan sartzeko azterketa gainditu etaOrduñako Jesuiten eskolan sartu zen.Urte hortan hasi zen lehen Munduko gerla.Espaina ez zen sartu gerlan, eta industriak etamerkataritzak garapen azkarra izan zuten. JoseAntonio-ren aita, abokatua izateaz gain txoko-leta-fabrika bateko bazkide nagusia zen.Familiak ez zuen deusen eskarik !

Gazte denboraAgirretarrek pasatu bolada on hori, gertakizunlatz batek hautsi zuen : 1920n aita hil zen ! JoseAntoniok proposatu zion amari bera izangozela, anai arreben aita. Jada erresponsabilita-teak bere gain hartzen bazakien eta amarekinbatera arduratu zen bere anai arreben altxat-zeaz eta « Chocolates Agirre » negozioaz. Izenaere aldatu zioten « Chocolates Bilbainos » dei-tuz. Enpresa hori erabat aurrerakoia bilkatu zen :medikuaren asistentzia, opor ordainduak etaenpresaren etekinen parte bat langileri emaitenzuten.Holako guti zen orduan.

Agirretarrak katoliko engaiatuak ziren eta LeonXIIIgarrenak erakatsi doktrina soziala (RerumNovarum entziklikan) aplikatu zuten enpresan. Gisahontako enpresa guti zen garai hartan. Sozial nora-bide hori nahiko zuen geroago ere eman Euskadiri.

Bestalde 1920n bertan Jose AntoniokZuzenbide ikasketei ekin zien DeustokoUnibersitatean. Ordurako Agirra familia Bilbotik,Algortara joana zen bizitzera. Unibersitateanhistoriarekin zerikusia zuten gaiak nabarmenduzituen Jose Antoniok. Ez hori bakarrik, kiroletanere asko sartzen zen : pilotan ongi, igeriketan,arraunean, eta batez ere futbolean. Deustoko taldean jokatu zuen lehenik eta handikBilboko Athletic famatura pasatu zen. Lehenmailara beraz, aurrelari gisa eta ospe handia lortuzuen talde honetan. Espainako Txapeldun izaitealortu zuen « lehoinekin » !! Geroan noizean behinjokatuko zuen zaletasun hutsak bultzatu eta.

1925ko azaroan, 21 urtekin lortu zuen abokatutitulua ! Ondotik urte batez soldatutza egin zuen,Bilbon bertan beharrik (Garellano kuartelean).Handik landa lanean hasi zen abokatu bezalaEsteban Bilbao abokatu bulegoan. Laster sor-tuko zitzaion bere ber ibiltzeko gogoa eta 3 urtegeroago bulego bat ireki zuen A. Berreteagalagunarekin. Lan munduko gaiak jorratzen zituz-ten batik bat, baita egoera sozio politikoari lor-tuak ere (1923-1930 Primo de Riveraren dikta-dura zegon). Aldi hortan ere, EAJko kide eginzen Jesus Mari Leizaolak bultzaturik.Aintzinetik ibilia zen « Juventud Catolica » ize-neko taldean . Bai familian, bai Jesuitekin ikasiapratikan eman nahi zuen. Heldu zen BizkaiaHerrialdeko lehendakari izatera eta harenomena zabaldu zen Bizkaia osora.. Orduaneuskara errekuperatu zuen eta Monzon-ek dionbezala bazterrak inharrosi zituen erran zuelarikhitzaldiak euskaraz eginen zituela : « Agur etaGabon baino gehixeago jakin behar baita horiegiteko » Monzon-ek dioen bezala.Heldu den aldian ikusiko dugun bezala JoseAntonio Agirre 27 urterekin bilakatuko daGetxoko alkate,Autonomi Estatutuaren aldekokanpanaren buru 5 urtez, Bizkaiko etaNafarroko diputatu denbora berean, geroagoEuskadiko lehen Lehendakari. Gizon ekint-zaile eta maitagarria.

Jose Antonio Agirre, Lehen Lehendakaria

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Malgré des schémas d’organisation diffé-rents, les choix institutionnels dans nombrepays européens sont à la fois fondés sur l’ac-ceptation et l’application de la diversité cultu-relle ou territoriale ainsi que la concrétisationdu principe de subsidiarité.

Des organisations trèsdifférentes

L’on constate que globalement, les collectivi-tés régionales sont dotées de compétencessubstantielles : • elles exercent des pouvoirs réglementaires

et législatifs réels même si la fonction nor-mative est d’inégale intensité suivant lespays, voire au sein d’un même Etat (cf.exemple de l’organisation différenciée del’Espagne) ; ce schéma reconnaît donc queles élus locaux ont toute leur place dans ladéfinition de la volonté générale ;

• l’État est recentré sur ses missions réga-liennes ; il définit les normes essentielles etles missions des différentes institutionspubliques, sans en déterminer les règlesd’application et d’organisation ;

nous sommes donc bien loin du schéma envigueur en France davantage marqué parl’uniformité et la centralisation.

Par ailleurs, et là aussi, contrairement aumodèle français, les collectivités régionalesont, en règle générale, la responsabilitéd’exercer la tutelle et le contrôle des collecti-vités de niveau inférieur. Et, sauf exception, larelation État/collectivités territoriales (ou « centre/périphérie ») repose sur l’existencede procédures et d’organismes de concerta-tion et de coordination, voire de résolution deconflits entre les différents niveaux.

Un poids encore trèsfaible

Dans ce panorama, il convient également denoter que les Régions françaises ont un poidsbudgétaire et financier bien inférieur à celuides autres Régions européennes. À titre d’il-lustration, en 2000, le dépenses régionalesreprésentaient par habitant : 1 700 € en Italie,1 600 € en Espagne et seulement… 200 € enFrance. De la même façon, le poids desRégions françaises dans la dépense publiquelocale apparaît faible, comparativement auxautres Régions européennes.

Dernière comparaison frappante (que l’onconnaît bien ici) : pour une population à peuprès de même taille, le budget de la RégionAquitaine est de 1,2 milliards d’€ alors qu’ildépasse les 10 milliards d’€ pour laCommunauté Autonome d’Euskadi !

On le voit bien, la Région française reste bienen deçà institutionnellement, fonctionnelle-ment et financièrement de ses voisines euro-péennes (régions italiennes, communautésautonomes espagnoles, régions belges ouländers allemands…) qui jouissent d’une forteautonomie et de responsabilités pleines etentières.

Ceci étant dit, si les régions françaises appa-raissent encore comme des « nains politiques »dans le paysage européen, certaines d’entreelles occupent les premières places lorsqu’onexamine la situation du simple point de vueéconomique.

Le 1er PIB régionald’Europe

Ainsi, selon une étude récente réalisée parl’Observatoire des Territoires de la DATAR, ilest significatif de noter qu’à l’échelle del’Europe des 27, le niveau du PIB de l’Ile deFrance en fait, et de loin, la 1ère région euro-péenne, classée largement devant de laLombardie et Londres. Deux autres régionsfrançaises figurent dans ce peloton de têtedes régions européennes selon leur niveau deproduction : Rhônes Alpes (au 7e rang) etProvence-Alpes-Côte d’Azur (au 15e rang).

La capacité d’innovation est un autre indica-teur intéressant à mesurer : ainsi, l’Ile deFrance se retrouve de nouveau au 1er rangeuropéen pour le niveau de dépenses derecherche, ainsi que Rhônes Alpes qui sesitue dans les 10 premières régions euro-péennes.

Par ailleurs, il convient de noter que les per-formances économiques de la France sontfortement dépendantes d’un petit nombre derégions. La production des régions françaisesreste donc géographiquement très concen-trée : elle se caractérise par la place prépon-dérante de l’Ile de France (28,3% du PIB) sui-vie de Rhônes-Alpes (trois fois plus petite). Sion y ajoute PACA et le Nord-Pas-de-Calais, lepoids de ces 4 régions dans la productionnationale atteint 50,3% du PIB de la Franceen 2006.

Les Régions françaises, au milieu du gué…

Contrairement à certains des États-membres de l’Union européenne (Allemagne, Italie, Espagne, Belgique,Royaume-Uni…) qui ont poussé loin l’autonomie régionale, la France reste prisonnière de sa culture jacobine.Paradoxe : alors que la Région semble encore fragile en tant qu’institution, certaines régions françaises en tantque territoires occupent les premières places dans le classement européen.

Un débat organisé au Conseil Régional d'Ile de France

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On n’abordera pas l’épidémie de grippe A sousl’angle purement médical mais quelques chif-fres sont à retenir :

• 275 décès sur une estimation de 15 à 20 mil-lions de personnes ayant été en contact avecle virus, à mettre en parallèle avec les 4000décès annuels liés à la grippe saisonnière.

• Une campagne de vaccination qui aura coûté2 milliards d’euros pour vacciner 5 millions deFrançais alors que la vaccination annuellecontre la grippe classique, réalisée par lesmédecins généralistes et les infirmières, per-met de toucher 15 millions de patients pourun coût 20 fois inférieur.

• Enfin, 2 milliards d’euros investis pour unepathologie somme toute bénigne tandis quele gouvernement n’investit que 750 millionsd’euros sur 5 ans dans le plan Cancer, mala-die qui est aujourd’hui la première cause demortalité en France !

Quelque soit la cause du décès, cela est tou-jours un drame humain mais il nous faut relati-viser le discours volontairement alarmiste denos dirigeants. Cette épidémie aurait du être ungrand mouvement de santé publique organiséconjointement par l’État et les médecins maisce rendez-vous a été manqué. En effet, leslogiques politiques (ce sacro-saint principe deprécaution poussé à l’extrême) et économiques(95 millions de doses à écouler car achetées auprix fort) l’ont emporté sur l’aspect médical.

Inefficacité du centralisme

Le plan mis en place par Roselyne Bachelot estl’illustration de l’inefficacité d’une organisationcentralisée, vestige bien vivant du jacobinismede nos élites et est riche d’enseignements car ilréunit toutes les conditions menant à un écheccertain :

• une organisation tentaculaire et verticale sanstenir compte de l’expérience des acteurs deterrain

• des procédures rigides et inadaptées ne lais-sant aucune initiative aux agents de proximité

• un éloignement physique entre les décideurs,restés dans leur tour d’ivoire ministérielle, etles professionnels de santé.

Cela était prévisible tant nos élites sontconvaincues de la nécessité de régenter pardes normes, recommandations et directivesdiverses le travail des agents de terrain incapa-bles à leurs yeux d’une action de qualité. Or l’animal social que nous sommes fonctionned’autant mieux que nous communiquons defaçon horizontale et que nous gardons notrecapacité d’adaptation vis-à-vis des difficultésde nos missions. Ne confondons pas l’organi-sation planifiée avec la logistique et la néces-saire coordination. Ces deux dernières notionscorrespondent à l’ensemble des moyens mis àdisposition des agents de proximité (ici lesmédecins) pour leur permettre d’atteindre unobjectif commun, en les laissant maîtres desmoyens à mettre en œuvre pour exécuter leurmission.

Une organisation à lasoviétique

Une organisation pléthorique à la soviétiqueencadrée par des processus rigides est tou-jours un facteur d’échec. Cela est vrai pourcette campagne de vaccination mais on peuttirer les mêmes conclusions dans bien desdomaines (organisation des soins sur le terri-toire, mais aussi l’Éducation nationale, le social,l’économie…).Ainsi, Dejours, sociologue auteur d’un ouvragesur l’évaluation du travail à l’épreuve du réel,écrit ceci : « le réel se fait connaître au sujet parsa résistance aux procédures, aux savoir-faire, àla technique, à la connaissance, c'est-à-dire parla mise en échec de la maîtrise ». Vouloir tout contrôler sous couvert d’unedémarche qualité optimale sans tenir comptede la réalité du terrain et du savoir-faire desacteurs de proximité est contre-productif.Ceux-ci sont jugés sur leur aptitude à suivredes procédures prédéfinies et non pas sur leurcapacité à atteindre l’objectif qui est pertinent

pour la société. Ce type de procédure est parexemple le quotidien du personnel soignantdes hôpitaux. Le fonctionnement des servicesse résume en 3 règles :

• le soignant est un incapable désorganisé etdépensier qu’il faut absolument encadrer

• le coût de l’encadrement et la gestion desprocédures ne comptent pas puisque c’est lesoignant qui coûte cher

• la baisse de la productivité n’a aucune impor-tance puisque avant on travaillait forcément mal.

Voila Ubu de retour ! Pour améliorer la qualitédes soins, diminuons le personnel ! Que dire dela gestion de l’éducation notamment qui sebase sur les mêmes principes.

Cette organisation étatique inefficace est l’illus-tration parfaite de la volonté de l’État de toutcontrôler sans tenir compte de la dimensionhumaine de proximité. Et nous qui sommesporteur d’un projet institutionnel spécifiquepour le Pays basque, n’ayons pas peur de direque l’on ne peut en aucun cas prendre encharge les besoins réels d’une population si lesdécisions sont prises et imposées par un « droitdivin jacobin » coupé de la réalité d’un territoireet de son savoir-faire.

Mensuel d’opinion basque

25, rue Thiers - 64100 BAIONATél. : 05 59 46 15 34 - Fax : 05 59 59 54 84Directeur de la publication : Beñat OTEIZA

Imprimerie Arizmendi - Place de la gare, Saint-Jean-Pied-de-PortDesign graphique / mise en page : Izar Design

N° CPPAP 0613 P 11238

Un système grippé

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L'opposition au projet de LGV est toujourstrès forte en Pays basque. Le manque deconcertation est mis en avant régulière-ment. Les élus se sentent mis devant le faitaccompli notamment sur le financementdemandé aux Collectivités locales. Que leurrépondez-vous ?

Tout d’abord, on peut indiquer d’une manièregénérale que les populations directementconcernées (voire les communes) par degrands projets d’équipements publics quelqu’ils soient (infrastructures routières ou ferro-viaires, centre de traitement des déchets, lignesà haute tension, etc…) sont très souvent oppo-sées à leur réalisation en général ou sur leur ter-ritoire en particulier. C’est ainsi que pour cesgrands équipements, l’objet de l’utilité publiqueest à apprécier à un niveau régional, nationalvoire international, le territoire n’appartenantpas uniquement à ceux qui y vivent, toutes lesrègles et réglementations y compris de protec-tion de la nature et de l’environnement en fixentles limites.

Dans le cas présent de la ligne nouvelle au PaysBasque, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas euconcertation ou au moins volonté de concerta-tion de la part de RFF. On peut uniquement direqu’il y avait incompréhension sur l’objet de laconcertation. Comme pour l’ensemble desétudes des lignes nouvelles entre Bordeaux etToulouse d’un côté et Bordeaux Espagne del’autre, jamais à ce stade d’étude une concerta-tion aussi importante a été menée. Ainsi plus de1000 acteurs locaux (élus compris) ont étéassociés à plus de 100 réunions de travail et deconcertation pour la définition des fuseaux depassage de la ligne nouvelle, sans compter lesréunions et contacts directs. Simplement, laconcertation portait sur la détermination dumeilleur fuseau possible pour le passage de laligne nouvelle et non sur la justification ou lanécessité de la ligne nouvelle, dont l’étude adéjà fait l’objet d’une décision au niveau del’État à la suite des débats publics organisés en2005 et 2006, et l’objectif de réalisationconfirmé en par la loi Grenelle 1 (partie des2000 km de ligne nouvelle à réaliser d’ici 2020)et par des accords internationaux avecl’Espagne. À partir du moment où une partie des éluslocaux (pas tous, de nombreuses réunions de

concertation se sont tenues avec des représen-tants du département des Pyrénées Atlantiqueset de certaines agglomérations et communesde la côte basque) contestait le principe mêmede la ligne nouvelle et ne souhaitait pas ainsiêtre associée à sa mise au point, il est certainque leur refus de participer à la concertationmenée par RFF en découlait et que pour eux,l’absence d’une nouvelle concertation sur lajustification de la ligne nouvelle pouvait êtreinterprétée comme une absence de concertation.Quant à la demande de financement pour laréalisation des projets de lignes nouvelles, celacorrespond à la politique actuelle de finance-ment de ces projets décidée par l’État.

RFF fournirait des informations erronées ?

Le terme « erroné » ne peut être accepté. Lorsdu débat public, les hypothèses annoncéesétaient le résultat de plusieurs études menéespréalablement et validées par les services del’État, même les expertises menées à l’époquene remettaient pas en cause les chiffres, maiséventuellement l’usage considéré comme « optimiste » qui en était fait en particulier pourle fret.

La LGV en débat

Christian Maudet (RFF) : “ L'enfouissement est privilégié ”

Christian Maudet est le chef de la mission des Grands Projets du Sud-Ouestde Réseau Ferré de France, la société chargée de l'étude sur la LGV. Il estau coeur de la controverse sur ce projet.

L'actualité est marquée par une forte mobilisation en Pays basque contre la nouvelle ligne à Grande vitesse. Notremensuel contribue à un travail pédagogique sur un thème complexe. Ce mois-ci, nous donnons la parole à ChristianMaudet, responsable de Réseau Ferré de France et à Alain Iriart, l’un des élus locaux fermement opposé au projetde nouvelle ligne LGV.

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Deux choses sont à préciser à ce sujet. Toutd’abord comme toute étude prévisionnelle (sur-tout à long terme), il ne peut s’agir que d’hypo-thèses et pas de certitudes, c’est ainsi qu’en

fonction de nouveaux éléments ou de nouvellessituations (en particulier économiques) ceshypothèses sont en permanence réajustées.Ainsi les hypothèses valables en 2004 ne serontpas forcement les mêmes en 2010 et ne corres-pondront sûrement pas à la réalité de 2025.L’objet des études (qui sont menées en perma-nence à ce sujet) est d’ajuster au mieux ceshypothèses au fur et à mesure de la mise aupoint des projets.Ensuite, il faut bien voir que des projets de cetteimportance ne sont pas uniquement réaliséspour répondre à des besoins immédiats plus oumoins bien connus mais pour offrir à moyen etlong terme des solutions répondant à desobjectifs généraux. C’est ainsi que le dévelop-pement du réseau ferroviaire français et euro-péen correspond à une volonté politique large-ment partagée de permettre la libre circulationdes personnes et des biens en respectant lesprincipes du développement durable. Ainsi,pour assurer un transfert significatif des trans-ports routiers et aériens de voyageurs commede marchandises vers le ferroviaire, le dévelop-pement du réseau ferroviaire a été retenu.

Les prévisions de croissance du frêt sur l'Ybasque et le sud de la France sont diver-gentes. Pourquoi ?

Il n’y a pas divergence dans les prévisions decroissance du trafic de fret entre la France etl’Espagne si on tient compte des différentsaspects de cette question. Pour assurer l’écou-lement du trafic de fret entre la France etl’Espagne, il ne faut pas se limiter à la réalisa-tion du Y basque mais prendre en compte l’en-semble du réseau ferroviaire qui à terme seracomposé de deux lignes à deux voies (ligneexistante et ligne nouvelle). Une grande partiede la capacité du Y basque est effectivementréservée (en particulier de jour) au trafic devoyageurs au sud d’Astigarraga. Mais entre

Astigarraga et la frontière, le trafic voyageursest bien moins important (trafic internationaluniquement). Ainsi, le trafic international de fretenvisagé sur la ligne nouvelle côté françaispourra s’écouler sans problème de capacitéjusqu’à Astigarraga par le Y basque et à ceniveau, comme cela est prévu dans la concep-tion de cette gare, le trafic de fret pourra « bas-culer » sur la ligne existante espagnole qui serad’ici là aménagée, avec un troisième rail, à écar-tement européen.Il n’y a donc aucun problème pour assurer lacontinuité du trafic fret.

La traversée de la LGV dans une zone urba-nisée suscite les plus vives inquiétudesquant à l'impact sur la vie des populationsconcernées. Connaît-on dans le détail l'im-pact environnemental et foncier de ce pro-jet ? Combien de terrains, de propriétésseront concernés ?

L’objet des études et de la concertation qui vontêtre menées en 2010 est justement de définir lemeilleur tracé possible à l’intérieur du fuseau depassage retenu pour limiter les impacts environ-nementaux et fonciers. Il faut rappeler à ce sujetque l’objectif qui nous a été assigné par l’Étatest de privilégier dans la traversée du Paysbasque l’enfouissement de la ligne nouvelledans les secteurs les plus sensibles. Ainsi,compte tenu des analyses faites à ce jour sur lecontexte urbain et environnemental et sur lescontraintes physiques (relief et vallées inonda-bles) l’objectif d’avoir environ 60% de la lignenouvelle en souterrain semble pouvoir être pro-posé. Le nombre et la nature des propriétésconcernées dépendront ainsi du tracé retenu etdes mesures qui l’accompagneront en particu-lier au niveau des protections phoniques et desmesures d’intégration paysagère.

Le coût d'une telle infrastructure est-il justifié ?

Le coût, important, d’une telle infrastructure nepeut être apprécié que par rapport à sa rentabi-lité économique qui résulte essentiellement du

trafic (donc des recettes de péages) qui y circu-lera. Il faut noter à ce sujet que cette rentabilitédoit être appréciée sur le long terme, une infra-structure de ce type étant faite pour être exploi-tée pendant des dizaines voire des centainesd’années (la ligne actuelle a plus de 150 ansmême si des travaux d’entretien et de renouvel-lement sont en permanence nécessaires).

RFF est accusé de surestimer les prévisionsde trafic. La Cour des Comptes l'a épinglésur une sous estimation initiale des inves-tissements. Qu'en est-il selon vous ?

Sans revenir sur ce qui est dit plus haut à cesujet, on peut rappeler que la réalisation d’uneligne nouvelle se situe dans une volonté d’offrirune infrastructure permettant de développer letrafic ferroviaire de marchandises comme devoyageurs. Par exemple, en ce qui concerne lefret, l’objectif retenu dans la loi suite au Grenellede l’environnement est d’assurer 25% du trans-port terrestre de marchandises par des modesnon routiers c'est-à-dire essentiellement par lerail. Notre objectif exprimé au moment du débatpublic pour les échanges avec la péninsule ibé-rique était de 20 % (contre 4 % aujourd’hui). Onpourrait considérer que l’on est au contraireassez modeste et qu’on manque d’ambition.En ce qui concerne la sous estimation des pro-jets, tout dépend des objectifs qu’on se fixe.Pour la traversée du Pays basque, il est certainque les mesures que l’on va être amenées àprendre pour enterrer majoritairement la lignenouvelle et réaliser les mesures d’insertion envi-ronnementale de toute façon nécessairesauront un coût, mais ce coût sera justifié par lesobjectifs que l’on aura retenus.

Toutes les expertises ont-elles été menéespour étudier l'aménagement de la voieexistante ? N'y a-t-il aucune solution tech-nique pour combler les points faibles éven-tuels de cette alternative alors que des tra-vaux de très grande envergure sont prévussur la nouvelle ligne ?

Des études ont déjà été faites et d’autres vontêtre engagées pour aménager la ligne existanteentre Bordeaux et Hendaye comme indiqué à lasuite du débat public. Certaines opérations demodernisation et d’amélioration de la capacitéde cette ligne sont déjà réalisées, en cours ouvont commencer (reconstruction du pont ferro-viaire sur l’Adour à Bayonne). On ne peut donc

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pas dire qu’il n’y a pas d’aménagements prévussur la ligne existante, ils sont simplement préa-lables et complémentaires de la réalisation de laligne nouvelle. En effet, les aménagements pos-sibles de la ligne existante ne peuvent repré-senter une alternative à la réalisation de la lignenouvelle essentiellement sur plusieurs points :la possibilité d’augmenter la vitesse de circula-tion des trains de voyageurs (qui nécessiterait lamodification du tracé de la ligne existante diffi-cilement concevable en zone urbaine), lanécessité d’assurer une continuité des traficspour les trains de marchandises (modificationde toutes les gares entre Bayonne et Hendayepour permettre l’arrêt des trains de voyageursen dehors des voies principales de circulation),la suppression de la plupart des passages àniveau (et leur remplacement par des passagesdénivelés difficiles à intégrer sur le plan foncieret environnemental), la nécessité de réaliser desprotections phoniques (écrans anti bruit enmilieu urbain), etc… Déjà lors du débat public,les mesures à prendre pour permettre un déve-loppement du trafic sur la ligne existante avaitété considéré par la plupart des élus des com-munes concernées comme plus contraignant etpénalisant que la réalisation d’une ligne nou-velle contournant la conurbation de la côtebasque de Bayonne à San Sebastian.

Pourquoi le scénario de l'aménagement dela voie existante serait incompatible avec leréseau européen de la LGV ? Le ralentisse-ment de la vitesse est-il rédhibitoire ? Y a-t-il d'autres raisons ?

Indépendamment de la question de la conti-nuité de la grande vitesse (on peut rappelerqu’actuellement le meilleur temps de parcoursen train entre Bayonne et San Sebastian - garecentrale avec changement à Irun - est de 1 h 20environ. Avec la ligne nouvelle - vitesse limitéeà 220 km/h - la gare de Bayonne sera à environ20 mn de la gare d’Astigarraga), la réalisationde la ligne nouvelle pour le trafic internationalde voyageurs et de marchandises va permettrede développer le trafic local de voyageurs sur laligne existante avec des TGV de desserte localeplus nombreux, un développement des TER etégalement la possibilité de mettre en servicedes navettes ferroviaires locales y compristransfrontalières au niveau de l’Eurocité basque(type tram-train par exemple) avec éventuelle-ment des arrêts supplémentaires. L’objectif estd’offrir sur la ligne existante, débarrassée dutrafic international, un véritable service ferro-viaire de proximité plus économique, plusrapide et plus confortable que la voiture pourles déplacements à l’intérieur de ce territoire.Dans cette perspective, la recherche d’une cir-culation maximale de trains sur la ligne exis-tante n’est pas un objectif. Comme sur l’an-cienne RN10 la circulation automobile et de

camions a été allégée avec la réalisation del’autoroute A 63, ce qui a permis de la réamé-nager et de favoriser même le développementdes transports collectifs (couloirs pour des busrapides prioritaires), la réalisation de la lignenouvelle absorbant tout le trafic ferroviaire quine concerne pas l’Eurocité Basque doit per-mettre de faire jouer à la ligne existante un rôletout à fait stratégique dans le développementdes transports publics urbains ferroviaires.

Selon vous, la création d'une nouvelle Ligneà Grande Vitesse est-elle inévitable ?

Compte tenu des objectifs fonctionnels et envi-ronnementaux du développement du réseauferroviaire national et européen et de la complé-mentarité des fonctions entre la ligne existanteet la ligne nouvelle rendue ainsi possible, la réa-lisation de cette dernière peut être considéréecomme une nécessité et un objectif communpartagé afin de préparer l’avenir et d’offrir auxgénérations futures les équipements et aména-gements dont ils auront besoin (et qui serontcomme partout ailleurs plus difficiles à réalisers’il n’y a pas l’anticipation nécessaire au niveaufoncier et opérationnel).Néanmoins seule la déclaration d’utilitépublique à la suite de l’enquête d’utilitépublique devra confirmer les conditions etl’échéance de sa réalisation.

En 2006, à l'issue du débat public, lagrande majorité des élus semblait partagerla nécessité d'une nouvelle ligne LGV.Pourquoi un tel changement de situationdepuis ?

En 2006, le débat avait déjà relevé les insuffi-sances des éléments techniques de RFF. Un

certain nombre d’élus et d’associationss’étaient positionnés sur le dossier à cette date.Nous n’avions pas été écoutés. La confiance àl'égard de RFF a été rompue parce que le seulargument avancé pour justifier des nouvellesvoies était celui de la saturation des voiesactuelles. Or, l’étude obtenue et menée lors dudébat public avait déjà démontré que l'état deslieux réalisé par RFF et les prévisions annon-

cées étaient erronés. Cela n’est pas accepta-ble. Cette malhonnêteté intellectuelle est à labase de la rupture de confiance. C'est bien en2006 que le débat a été tronqué. Nous avonsdès cette date réclamé une étude approfondiede l'aménagement de la voie existante. Nousne l'avons jamais obtenu. RFF a affiché 4 scé-narii possibles mais avait déjà choisi le scénariode la voie nouvelle.

Alain Iriart : « Pour une étude sérieusesur la voie existante »Alain Iriart, maire de St Pierre d'Irube et Conseiller général de ce canton estindigné par la façon d'agir de RFF. Le lien de confiance est rompu depuisl'annonce volontaire de données eronnées en 2006. Sa principale revendi-cation : explorer sérieusement et étudier en profondeur l'alternative del'aménagement de la voie existante.

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Au Sud, la gouvernance locale a permis unvaste débat public sur un projet beaucoupplus lourd et finalement une adhésion mas-sive à l'Y basque. Au nord, EAJ-PNB adénoncé la gestion déplorable de ce dos-sier de la part de l'État français. Nesommes-nous pas une fois de plusconfrontés aux déficiences d'un pouvoirlointain ?

La façon dont nous avons été traités et maltrai-tés en nous donnant de fausses informationsest intolérable. Quant il y a un problème d’ob-jectivité des éléménts techniques servant debase aux décisions ,les élus ne doivent pasaccepter cette situation. Il n'y a jamais eu devéritables confrontations ou d'échangesconstructifs… Si l'aménagement de la voieactuelle n'était pas possible, pourquoi l'État etRFF l'auraient envisagé en option n°l lors dudébat public. En fait, il n'y a eu aucune étudesur l'aménagement de la voie actuelle. Tout leurargumentaire portait sur la saturation des sillonsdès 2015. Il est inadmissible que les commu-nautés de communes aient été obligées definancer un cabinet indépendant pour démon-trer les potentialités des voies actuelles.Résultat: actuellement, il circule 81 trains parjour tandis le potentiel maximun est à 320 trainssoit 300% d’augmentation possible ! À notredemande, une réunion de confrontation del’étude Citec et des éléments RFF s’est dérou-lée mais RFF a prétendu ne pas avoir lu cedossier. C’est une nouvelle fuite en avant; parcontre, ils ont mobilisé la presse 10 jours plustard pour mépriser les travaux réalisés. Plus lepouvoir est lointain, plus il est déconnecté de laréalité quotidienne et locale. Il s'agit d'un modede gouvernance inadaptée qui ne prend pasassez en compte les préoccupations de terrain.Je crois beaucoup à la décentralisation, auxcollectivités territoriales proches des citoyens.La réforme des collectivités territoriales va versplus de centralisation peut être pour que lesélus locaux ne puissent s’exprimer sur ce typede sujet… Je crois que c’est une erreur.

Quelles sont les principales raisons de l'op-position des élus ? La peur de l'impactenvironnemental, de l'emprise foncière, lapression populaire, la contribution deman-dée, les prévisions discutables de RFF ?

Nous ne sommes pas opposés à la LGV etnous sommes favorables au développement dutransport ferroviaire. Pendant 60 ans, ils n'y a

eu aucune volonté d'aménagement du réseauferroviaire et tout d'un coup, pour justifier unprojet, il est mis en avant des perspectivesd'évolution du trafic ahurissantes. Le trafic pré-visionnel augmenterait de 137% en quelquesannées pour passer de 80 à 190 trains par jour.L'argument de la mise aux normes des voiesespagnoles n'est pas suffisant pour justifiercette progression… C'est tout d'abord, la crois-sance de la production et des entreprises quiaugmente le trafic. Or, nous en sommes très loinaujourd'hui. Je rappelle que la seule plateformede transport mutimodal se trouve sur notre terri-toire à Mouguerre et que cette zone de frêt aperdu 40% de son volume d'activités en 2008 /2009. Les prévisions de RFF sont largement sur-estimées comme le pointe réguliérement la courdes comptes dans ces rapports. Pour notrepart, il n'y a pas d'opposition sur le développe-ment du réseau ferroviaire, mais sur le choix réa-lisé. Il faut étudier ce dossier sur des basesobjectives et sur des prévisions crédibles. Nousn'avons jamais pu avoir de débats de fond surce thème. C'est inadmissible. Il faut étudier laquestion sérieusement et ne pas se contenterde regarder sans esprit critique les données pré-sentées par RFF.

Ensuite, bien évidemment nous craignons l'im-pact humain et environnemental. Nous avonsdonc pris le dossier à bras le corps. Nous n'al-lons pas sacrifier les intérêts de population uni-quement pour le trafic international entre Paris etMadrid. Pour donner un exemple, dans la zonedu fuseau établie par RFF, 1050 habitations sontconcernées sur les 4 communes de notre can-ton. Cela ne signifie pas qu'elles seront toutesexpropriées, mais leur cadre de vie sera dura-blement altéré. Et tout ceci, alors qu’il existe unealternative crédible, moins onéreuse et quiprend en compte les intérêts du territoire.

Peut-on être à la fois pour la LGV et desvitesses de 220 voire 300 km/h et accepterle scénario qui prône ici et ailleurs un TGVà un peu plus de 100 km/h ? Ne sommes-nous pas dans deux projets différents etdeux logiques différentes, celle qui acceptela compétitivité, le développement écono-mique et celle qui le nie avec dans les deuxcas une forte préoccupation écologique ?

Non, il ne s’agit pas de deux projets différentsmais d’affichages politiques différents. Sur lapartie Pays basque, avec l'arrêt en gare deBayonne, il est fort probable que la LGV n'at-teindra jamais la vitesse énoncée ou ne passerajamais à Bayonne… Le choix de la gare àBayonne donne un crédit à la voie actuelle. Làoù il doit y avoir débat, c'est sur la nécessité derelier toutes les agglomérations, les plus petitescomme les grandes et non de privilégier uni-quement les principales métropoles comme leprojet actuel le montre. Pour cela, il faut étudiersérieusement l'aménagement de la voie exis-tante. Que RFF le fasse. Ce n'est pas la vitessequi pose problème. Mais plutôt l'argent publicnécessaire pour l'investissement et l'exploita-tion de la ligne. La LGV est le symbole du type de développe-ment économique du XXe siècle qui a atteint seslimites. Il est inutile d'alimenter de faux clivagesentre les soi disants tenants du progrès et lesautres. Aujourd'hui, des projets tournés vers laproduction et la consommation locales serontindispensables pour limiter les transports. Celane sera pas possible pour tous les produitsmais cette démarche est salutaire et aura doncune influence sur les transports Par ailleurs, ilfaudra également favoriser la complémentaritéentre les modes de transport en fonction desproductions et des lieux de livraison.

Pensez-vous que l'aménagement des voiesexistantes répondrait aux normes euro-péennes et est intégrable au projet euro-péen de la LGV ?

Notre volonté dans l'aménagement de la voieexistante est que le transport international etlocal, de voyageurs et de marchandises, letransport en commun entre Bayonne et StSébastien soient réalisables. Toutes ces condi-tions rendent notre projet intégrable au pro-gramme européen. Il faudra également étudierle cabotage et les perspectives de développe-ment du frêt par Saragosse.

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Pourquoi le projet de voie nouvelle a étéprivilégié dès le départ ?

La facilité technique ou la rentabilité pour degrandes entreprises peut être, poussent elles àla création de cette nouvelle ligne ? De puis-sants intérêts sont sans doute en jeu. Maisnous ne laisserons pas l'intérêt de nos conci-toyens être bafoué puisqu’il existe d’autrespossibilités d’atteindre les mêmes objectifs.

Y a-t-il des alternatives techniques crédi-bles pour les 30 000 riverains qui devraientsupporter le passage régulier des trains ?

Les riverains subissent déjà des contraintes.Nous n'allons pas multiplier les contraintesauprès d'autres personnes. Nous sommes à St-Pierre-d’Irube dans une ville où nous sup-portons l’élargissement de l'autoroute de l'A 63et son raccordement à l’A 64 . Nous connais-sons trés bien les nuisances de bruits de deuxautoroutes ! Lors de études, nous n'avons pasdemandé à créer l'autoroute 10 km plus loin.Par contre, nous avons négocié pied à pied desprotections phoniques et une tranchée cou-verte. Encore une fois, nous demandons l'étuded'un véritable projet. Que RFF travaille au lieude condamner sans étudier. Comme tout projetdélicat, il ne se réalisera pas sans difficulté. Lorsdes études, de nouvelles contraintes que niCitec, ni même les partisans de la nouvelle lignen’imaginent, vont surgir.

Encore faut-il que les études soient réalisées.Lorsque l'on sait que selon la Cour desComptes, 37% des prévisions RFF sont sur-évaluées et les investissements sous estimés,cela n’est pas acceptable dans un État en défi-cit de 150 milliards.

Les élus n'ont-ils pas plutôt un rôle demédiateur pour calmer les peurs plutôtqu'un rôle d'opposant ?

Les élus ne sont pas là pour se contenter del'écume des jours et pour tout avaliser sansréflexion critique. À ce jour, jusqu'à preuve ducontraire, nous sommes les seuls à faire avan-cer le débat, en 2006, par les observations cri-tiques, avec l'étude Citec, par la confrontationavec RFF et en demandant un médiateur. Lesens de la responsabilité se manifeste dansl’étude sérieuse des dossiers et dans la volontéde dialogue et non pas dans la résignation.

N'y a-t-il pas un devoir de responsabilitépour assurer la continuité de l'Y basque ?L'aménagement de la voie existante assu-rera-t-elle cette continuité ?

C'est bien notre projet qui assure la meilleurecontinuité avec le Pays basque sud pour letransport local et internationnal, de voyageurset de marchandises… La voie nouvelle estavant tout dans une logique de transport inter-national de marchandises entre Paris et Madrid.La continuité est elle aujourd’hui mise à mal

entre Bayonne et Irun ? Les trains n’y circulentils pas ? On accèlère aujourd'hui l'idée endor-mie du tram-train pour justifier la nouvelle ligne.On marche sur la tête. C’est bien la volonté demettre en place des transports en commun dequalité qui doit être à la base du projet et nonpas la justication d’un tout autre projet. Jusqu’àce jour, la réelle volonté politique de travailleravec les élus du Pays basque sud n’existaitpas. J’espère pour ma part que nous ironsdorénavant dans ce sens.

Depuis Bayonne, être à moins d'une heurede Bilbao et à 30mn de St sébastien, n'est-ce pas un rapprochement annoncé entreBasques et une façon de construire le zaz-piak bat ?

Ce n'est pas un problème de voie nouvelle oude voie actuelle qui est au coeur du rapproche-ment entre les Basques. Ce n'est pas le poten-tiel de la voie qui freine mais la volonté politique.Il faut une véritable volonté politique pour allerdans ce sens.

Irakurle maiteak, sail berrihonek gure hizkuntza goratu

nahi du. Beriziki gaurko euskara ezagutaraziz,baina ere bai erran zahar bat oroitaraziz, euskalkibaten hitz edo esapide bat agerian ezarriz, idazlebati buruzko xehetasunak, etabar…Sail berri hau zuentzat egina da eta zuen ohar-rak, proposamenak, lankidetza, ongi etorriakizanen dira, nahi baduzue.

EZAGUTZEN OTE DUZU HITZ HAU ?ERKIDEGO : Communauté. Euskal AutonomiaErkidegoa (E.A.E.) = Gizpuzkoak, Arabak, etaBizkaiak osatzen duten erkidego politikoa.Eta hitz honi hurbilak direnak ideien elkartzeaz :Erkide : Commun. Baliabide erkideak.Erkidetu : S’associer. Kidetu, elkartu.

Eta beste hori ? URLIA : Un tel, Tartempion,honelako bat. Polita ez ? Urliak erran dit…

GURE ERRAN ZAHARRAK EDO ATSOTITZAK :« OGI BEZAINBAT GASNA NAHI ». Zer da baatsotitz honen erranahia ? Honelako zerbaitdudarik gabe : Denak ukan nahi izan, bateraezi-nak diren gauzak ere. Alabainan,

SINONIMOA : Limurtu : lerratu, irristatu. Baina

ere : seduzitu, konbentzitu. Don Juan bat :limurtzailea. (Liluratzailea)

ESAPIDEA : Barne beltzeko : Aux mauvaises

intentions. Barne beltzeko gizabanakoa.

EUSKALTZAINDIAREN OHAR BAT :“Heldun den igandean pilota plazan ikusikogara” huts bat da. Erran behar da : “elkar iku-siko dugu”. Erdararen eraginez dute huts horiegiten batzuek. Kasu !

GURE IZENAK : ZIGOR : euskarazko hitzetik.

Zartailu eta gaztigu. Bitxia da Horrelako izenaematea haur bati, ez ? Abisatua da bederen : ezbada prestua…

IRAKURTZEKO GOGOA EMATEKOTAN :“EUSKARA JENDEA” liburu ederra. Azpititulua :“Gure hizkuntzaren historia, gure historiaren hiz-kuntza”. Marrazki eta argazkiz betea, gozogozoa. Atal edo orrialde bakar bat irakur deza-kezu hamar minutuz. Hamaika gauza ikasikodituzu, harrigarriak eta gustagarrienak.Historiaurretik gaurko egunera arte. MattinIrigoienek idatzitako Aitzin solasan, honelakohau errana da hastapenean : “Poetak xuxenasmatu zuen bere kantuan, umore poxi batekinargumentua zabaldu ondoan, ondorioztatubeharrezko gauzak ondorioztatzen zituela :Ez dugu zaldirik, ez gera zaldunakEz dugu abererik, ez gera aberatsak Euskera guk dugu, gu gera esukaldunak !Irakurketa on denei.

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Le premier bébé navar-rais se nomme Irati.

Et le deuxième enfant est navarrais-nigérien. Ilse nomme Divine. Ses parents immigrés duNigeria ne parlent ni le basque ni l’espagnolmais travaillent en Navarre. Souhaitons pources jeunes enfants que leur avenir en Navarresoit placé sous le signe de la liberté et debonnes conditions sociales, avec l’euskaracomme langue véhiculaire.

Retour de 60% des vaccins de la grippe A.

Echec des prévisions des besoins de vaccinsde la grippe A en Navarre. Très peu deNavarrais se sont vaccinés contre la grippe A.Seuls, 36.000 Navarrais ont été vaccinés sur unpotentiel de 118.000 malades. Conséquence :

54.000 doses doivent être rendus aux servicessanitaires espagnols. Retard dans l’arrivée desvaccins, les médecins et les infirmièresn'étaient pas convaincus de l’effet positif duvaccin, campagne médiatique contre le « négoce » des vaccins, etc. La psychose de lapandémie n’a pas eu l’effet souhaité par leMinistère de Santé espagnol. La campagne n’apas eu de coût pour la Navarre. Les frais decette mésaventure sont à la charge duGouvernement espagnol. En plus, le virus amuté durant tout ce trajet. Un fiasco.

Qui doit juger lesattaques fascistes ?

La recrudescence d'attaques fascistes enNavarre et en Communauté Autonome Basquecontre la mémoire historique (peinture surmonolithes, stèle funéraires basques, etc), pein-ture néonazi contre des élus de Nafarroa Bai et

ANV (partis basque), offensives contre desexpositions sur l'Islam, menace contre la « txu-pinera » (discours d’ouverture des fêtes deBilbao), ont mis en scène la lutte de pouvoirentre les magistrats de l’Audience Espagnole etle Ministère public. Le problème est de consi-dérer ou non ces attaques comme un délitcommun ou du terrorisme. S’il s'agit d'un délitcommun, le jugement doit se réaliser àPampelune. S’il s'agit de terrorisme, c’estl’Audience Espagnole qui est concernée. Lespossibles condamnations à des peines de pri-son sont très différentes, suivant le tribunal.Compte tenu de l’expérience politique de cesdernières années, les jugements sur cetterenaissance du fascisme en Navarre se réalise-ront probablement à Pampelune.

Astérix parle basque.

Les Basques ont un penchant pour les histoiresd’Astérix et d'Obélix. Ces irréductibles, sur unpetit territoire occupé, mais non soumis, le sensde la liberté, de l'appartenance, de l'identité…ont fait des aventures d’Astérix, les histoiresfavories de plusieurs générations de Basques.Pour fêter le 50e anniversaire du lancement desaventures d’Astérix, il y aura également un livreen euskara, traduit par Joseba Osa et UsuaLasa rédacteurs de l’entreprise Baku deZumaia. La traduction a été minutieusementcontrôlée par l’éditeur parisien. Trois révisionsont été nécessaires. Les 34 albums précédentsont été traduits en basque mais sont assez dif-ficiles à trouver car ils sont épuisés depuis long-temps.

Les idées d’Otegi majori-taires

Selon un communiqué officiel de la gaucheabertzale, les thèses des « possibilistes » s’im-posent face au courant Ekin, partisan du statuquo. Les « possibilistes » veulent « un proces-sus démocratique qui prenne pour base la déci-

sion des citoyens basques, sans aucun recoursà la violence ». Le document « éclaircir la phasepolitique et la stratégie » qui tient compte desthèses d’Arnaldo Otegi et de Rafa Diaz deUsabiaga (actuellement en prison) s’imposeface à la stratégie du courant Ekin. Le débat,non encore achevé, se réalise dans toutes lesAssemblées municipales d’Hegoalde. Le pro-cessus finira dans les prochains jours et seracommuniqué aux citoyens basques, lors de saconclusion. Cela rappelle le processus d’Irlandedu Sinn Féin face à l’Ira. Bientôt la fin de la vio-lence en Euskadi?

Le président deGreenpeace arrêté

Lopez de Uralde, originaire de Bilbao a étéarrêté le 17 Décembre dernier, lors du dînerde gala de la Conférence mondiale deCopenhague. Il s'est fait passé comme invité audîner et en a profité pour montrer une banderolede protestation contre le changement clima-tique. Il vient d’être libéré après 21 journées deprison, mais doit se présenter devant le juge,ces prochains jours. Il a été mis en prison avecdes malfaiteurs et traité dans de mauvaises

conditions. La pression mondiale a permis salibération. Les couteuses mesures de sécuritédu Gouvernement danois, ont été insuffisantes.

0% d’audience

De 20 : 20 à 20 : 24 hs du dernier jour de 2009,le Lehendakari Patxi Lopez a prononcé un dis-cours en basque sur la chaîne publique EuskalTelebista 1. L’audience était à 0% selon lesdonnées publiées par le comptage officiel. Maisque faisait sa famille ? Pas même quatreminutes pour regarder le Lehendakari à la télé-vision ? Il est possible que sa famille ne sachepas le basque. Et que faisait son irakasle debasque ? Et le rédacteur en chef de son dis-cours en basque? Et le chef du Parti Populaire(espagnol) qui est son principal allié ?Décourageant pour un Lehendakari qui doitapprendre par cœur son discours en basque.L'an passé, le Lehendakari Ibarretxe avait étéécouté par plus de 100.000 spectateurs…Donc si on vous arrête à un contrôle de policeet que l'on vous demande : que faisiez-vous le31 Décembre à 20 :20 ? surtout ne répondezpas « je regardais ETB1 » ce serait un men-songe…

Navarre

Communauté autonome basque

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Es-tu issue d'un milieu abertzale ?

J'ai évolué dans un milieu très euskalzale. Monpère m'a enrichi de la culture d'ici. J'ai baignélà-dedans. J'ai parlé basque grâce à mesparents. J'ai également appris le catéchisme enbasque, ce qui m'a permis de le lire, puis del'écrire. Sans être ouvertement abertzale, monpère s'intéressait beaucoup à la politique et àl’évolution du pays basque

Comment es-tu devenu abertzale d'EAJ-PNB ?

Adolescente, je me sentais très euskalzale, inté-ressée par la culture et la création de cesannées-là. Nous nous rendions aux kantaldi quise développaient à cette époque. Je me sou-viens des concerts de Guk, Pagola, Lerchundiou Lete… La vie du Pays basque nous passion-nait. Dès 14 ans, nous passions quelques joursde vacances à Getaria, pendant les fêtes.J'ai toujours gardé en moi cet état d’esprit. Un 1er déclic s’est produit suite à des discus-sions sur le pays basque avec Jean MarcQuijano. Il m’a invitée à assister à une réuniond’un biltzar à Hendaye. Ce jour-là, j'ai beaucoupapprécié les propos tenus par Manuel Vaqueroet Iñaki Durañona. J'ai également rencontré cejour-là, Iñaki Ibarloza et Fernando Almandoz. Àla sortie, je me sentais très en phase avec cesidées.L'élément déclencheur a été l'Alderdi Eguna de1997. Jean Marc m'a dit : « viens, tu vas com-prendre un état d'esprit ». Ce défilé au milieu detoutes ces personnes qui nous applaudissentparce que nous venions d'Iparralde fut unmoment inoubliable. Il y avait là une unité d'es-prit, un zazpiak-bat vécu. Je suis venue chercher ma carte d'adhérente, le12 mars 1998. C'est un élément de maconstruction personnelle dont je suis fière.

Quels ont été les éléments déterminantspour adhérer à EAJ-PNB ?

C'est avant tout un parti humaniste, démocratedans sa façon de fonctionner. Il implique les alder-dikide, fait participer les gens dans le processusde réflexion et de décision. Il reprend finalementune tradition des fueros toujours d'actualité.Son centrisme implique une mentalité qui meconvient. Nous défendons nos propres idées,mais nous sommes ouverts à tout ce qui estpositif pour la société, dans d'autres partis.10 ans après ma décision, je suis toujours enphase avec les idées que prône l’alderdi. Cen’est pas une adhésion « béate ». Adhérer à unparti c’est oser prendre le risque de ne pas êtred’accord sur tout, et d’essayer, entre autre, detravailler à obtenir des consensus. Je me rendscompte que la politique est très difficile surtoutpour ceux qui s'engagent dans les élections. J'apprécie que nous soyons capables de nousallier si nous le décidons, à d’autres formationspolitiques, sans renier nos convictions, mais ils'agit là d'un message difficile à communiquer.

Abertzalisme et ouverture culturelle vont-ils de pair ?

J'apprécie tout particulièrement le 10ème pointde la charte : « nous accueillons comme notrefrère celui qui, d'où qu'il vienne, souhaite sincè-rement partager le destin de ce peuple ». Se cultiver, s'enrichir. Nous avons à apprendrede tout le monde. Je suis une personne qui vitdans une région pluriculturelle. Finalement, peuimporte le type d'expression culturelle, la cul-ture en soi enrichit. Simplement, un spectacleculturel basque fait vibrer l'abertzale qui est enmoi. Il fait vibrer en moi, mes racines, une desparties essentielle de mon identité.Pour autant, cet abertzalisme-là n'est pas leseul possible. J'accueille et je comprends touteforme d'abertzalisme non violent, notammentpour les gens venus d'ailleurs. Le nationalisme ne doit pas être réducteur etpersonne n’en a le monopole. Je suis aussieuropéenne et citoyenne du monde dans lesens où l'évolution du pays basque est aussicelui du monde contemporain .

Comment ressens-tu l'abertzalisme àBiarritz ?

Je ne passe pas beaucoup de temps à Biarritz,et c’est certainement à cause de cela que j'ai laperception d'une ville qui n'est pas Basque. Onentend très peu parler basque à Biarritz. Pour autant, un très gros effort est réalisé enfaveur de la culture basque. Biarritz l'a beaucoupdéveloppée concrètement. Je pense notammentà la place accordée à la culture basque dans lamédiathèque avec ses nombreux moyens decommunication, les nombreuses conférences, àla semaine culturelle basque…

Comment le sentiment basque peut-il évoluer ?

Il faut que les gens se côtoient. Beaucoup depersonnes de la côte ne connaissent pas le Paysbasque intérieur. Les mentalités y sont diffé-rentes. En ville, beaucoup ne comprennent pasque l'on puisse même y vivre. Il faut déjà avoirconscience de vivre dans un univers commun.

Comment considères-tu le milieu de l'Édu-cation ?

Il est difficile d’y mettre en place un apprentis-sage de la langue basque. Le fonctionnementest lourd, assez rigide, et les moyens très fai-bles, alors qu'il existe une réelle demande. Sinous avions une certaine autonomie de déci-sion, nous ferions beaucoup plus. Nous pourrions aussi développer les liens avecle Pays basque sud, faire connaître Hegoalde.Si nous avions en charge l'Éducation, nousaurions une admnistration au plus près du ter-rain pour décider et utiliser des compétences. Ilserait par exemple plus facile de réaliser desstages en entreprises en Hegoalde. Il seraitimportant de montrer aux lycéens que tout près,des gens ont réussi, en se bougeant, en seretroussant les manches, et en ayant la possibi-lité de décider quel futur ils souhaitent construire :cela s’appelle simplement l’autonomie.

Marie Andrée St Esteben dirige l'Assemblée Territoriale d'EAJ-PNB.Originaire d'Hasparren et résidant à Biarritz, elle est enseignante dans unlycée privé d’enseignement catholique. Elle est particulièrement sensible àl'esprit humaniste prôné par notre mouvement politique.

Marie-Andrée St Esteben : « pour un abertzalisme ouvert »

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L’association EZKANDRAI organise, tout au longde la semaine du 1er au 6 mars 2010, la deuxièmeédition du Festival «Les ETHIOPIQUES » dont leparrain est le poète André VELTER. Ce sont 6journées complètes d’actions artistiques multi-ples qui s’adressent à un public de toutes géné-rations, dans plusieurs quartiers de Bayonne (StEsprit, Hauts de Ste Croix, Petit et GrandBayonne…)Ce festival développe avec bonheur un conceptde proximité entre les artistes et le public avecdes interventions artistiques dans des lieux aty-piques, fréquentés pour diverses activités duquotidien : boulangeries dès les premières heuresde la matinée, commerces très divers, bars etrestaurants, bibliothèques, librairies, ludothèque,centres aérés, Musée Basque, Bourse du Travail,trinquet St André, cinéma l’Atalante, servicespublics, places, rues, marchés…mais aussi avecdes concerts en appartements privés, en maga-sins… et en salle de spectacle (ThéâtreMunicipal…).

Musiciens, acteurs, danseurs, poètes, écrivains,sportifs, photographes, conteurs, chercheurs…artistes du Pays Basque et d’ailleurs… se lancentdans ces rencontres extraordinaires du quotidien.C’est l’art dans la vie de tous les jours, à l’oreilledu passant, du client, de l’enfant de tout âge, detout un chacun…

« Tout n’a pas été exploré… » nous dit EdouardGlissant, parrain des Ethiopiques de Bayonne en2009. Découvrons une nouvelle « géopoétique »de notre ville, en allant à la rencontre des habi-tants, des lieux, des couleurs, des saveurs, desmusiques…En 2009, les Ethiopiques ont fédéré une énergietrès positive, rejoignant un désir de relations plusconviviales entre les habitants de notre ville, unplaisir de rencontres et de véritables échanges…ce fut étonnant et cette année aussi, parions surcette capacité de créer la surprise et de nous lais-ser surprendre !

Invitations à l’aube… explorations matinales,déambulations entre les rives des fleuves, siestesmusicales, trajets dans la ville, rencontres avecdes écrivains, conférences-spectacles, concertsen appartements (ouverts au public dans la limitedes places disponibles), rencontres sport (pelote)et culture , concerts au Théâtre, expositions…

Nous vous invitons à découvrir et à participer avecgourmandise à ces Ethiopiques enracinées dansnotre pays et ouvertesau monde : Bayonne,rue du Monde !comme le dit BeñatAchiary, directeur artis-tique du festival.

Site internet :www.ethiopiques.frTel : 06 33 72 55 53

Il est décédé à Donostia-St Sébastien, le 2Décembre, à 65 ans à la suite d'une longuemaladie.Il a été Conseiller à la Culture duGouvernement du Lehendakari Ardanza.Membre du Parlement basque, député foral deGipuzkoa. Professeur à l'université du Paysbasque et membre de l'EBB.

Membre de l'EBB, il fut chargé de la dissolutionde la Junta du Labourd du PNV et de l'organi-sation d'Iparralde d'EAJ-PNB.De Pasaia, euskaldun, abertzale reconnud'EAJ-PNB.

Comme burukide de l'EBB, Luis Maria Bandresa été chargé de la dissolution de la Junta duLabourd du PNV et de l'organisation enIparralde d'EAJ-PNB durant les années1989/1990.Plusieurs réunions ont eu lieu à St Sébastienentre les représentants de l'EBB, concrètementBandres et ceux de la Junta du Labourd.Plusieurs possibilités ont été étudiées et aufinal, la Junta du Labourd a présenté trois pro-positions :1- Constituer en Pays basque nord, une asso-

ciation culturelle, de fait, de caractère poli-tique, financée et impulsée par EAJ-PNBpour faciliter l'extension en Pays basquenord de l'organisation d'EAJ-PNB.

2- Constituer en Pays basque nord, un partipolitique, financé et dirigé par EAJ-PNB maisen dehors de la discipline de ce dernier.Cette proposition était susceptible de diffé-rences politiques importantes.

3- Étendre en Pays basque nord, l'organisationd'EAJ-PNB, à égalité avec les territoires his-toriques de Biscaye, Araba, Gipuzkoa etNafarroa.

Cette proposition a été finalement décidée.Lors de l'Assemblée Nationale Ordinaire célé-brée à Vitoria Gasteiz, en mars 1990, il y eut une

réunion présidée par Luis Mari Bandres, avecXimun Haran et Michel Eppherre du Paysbasque nord qui ont été invités à l'AssembléeNationale, ainsi qu'Iñaki Durañona et LanderEtxebarria, président et secrétaire de la Juntadu Labourd. Auparavant, l'Assemblée Nationalea approuvé l'extension d'EAJ-PNB, en Paysbasque nord.On a discuté de la présidence de l'IBB. Lesreprésentants de la Junta du Labourd, proposè-rent le nom de Jean Etcheverry-Aintchart. Lesreprésentants du Pays basque nord proposè-rent qu'il fut nommé Président honoraire.Etcheverry-Aintchart avait été député auParlement français à la fin de la seconde guerremondiale, où il présenta un Statut pour le Paysbasque nord qui n'avança pas. Il avait été éludans une candidature de coalition au sein duMRP. Il avait assisté durant de nombreusesannées, à titre personnel, à l'Alderdi Eguna.Durant le mois d'Avril, eut lieu à la Villa Izarra, laconstitution d'EAJ-PNB, réunion présidée parLuis Maria Bandres. Ximun Haran fut élu prési-dent, avec Michel Eppherre, Jean Bareneche,Beñat Larroulet et ensuite s'incorporèrent IñakiIbarloza et Narkis Ibarrondo.

Iñaki Durañoña

Les Ethiopiques de mars 2010 à Bayonne

Luis Maria Bandres Unanue

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Avez-vous ressenti les effets de la criselocalement ?

Beaucoup d'entreprises souffrent actuellement.

Dans la métallurgie, certains donneurs d'ordre

passent outre les accords commerciaux signés.

Au détriment de leur sous-traitant ils rapatrient

des heures de travail. Dans ces conditions, ces

PME, TPE ne peuvent plus suivre. Ils ont moins

de travail et sont dans l’obligation de continuer

à payer leurs salariés. Si la crise continue, à

terme, nombreux seront licenciés.

Après le stade du chômage partiel, il est urgent

de trouver des solutions car la perte de ces

emplois se traduira par une perte de savoir faire

de ces sous-traitants, beaucoup plus fragile en

trésorerie que les grandes entreprises. De

même le travail intérimaire a complètement

chuté, les fermetures d’entreprises ainsi que les

chômeurs augmentent au Pays basque. Les

salariés licenciés pour raison économique font

le choix de la CRP (convention reclassement

personnalisé) bien plus intéressante financière-

ment mais aussi très intéressante pour le gou-

vernement car ces salariés ne sont pas comp-

tabilisés en demandeur d’emploi mais sont en

formation.

Quelles sont les solutions ?

La formation professionnelle continue. Il existe

des cellules de reclassement qui assurent un

accompagnement individuel des salariés

licenciés.

Les secteurs d’activités qui recrutent sont peu

nombreux mais quelques salariés sont reclas-

sés surtout des femmes dans des emplois de

service, le maintien des personnes à domicile

ou la garde d'enfant.

Ces cellules apportent une aide dans la

recherche active d’emploi, un soutien à la réali-

sation de projet individuel, à une réorientation

professionnelle à passer une VAE (Validation

Acquis Expérience) afin de déterminer son

niveau d’étude pour éventuellement suivre des

formations.

La situation sociale se dégrade-t-elle ?Quelles sont les priorités ?

Lors des permanences juri-

diques nous constatons des

pressions que subissent cer-

tain salariés pour les pousser à

la démission. Cela pour éviter

de la part de ces employeurs

malhonnêtes le paiement des

indemnités de licenciement.

Nous constatons aussi une

détérioration des conditions de

travail pour ceux qui restent, la

charge de travail augmente. Il

faut réaliser le même travail

avec moins d’effectif.

Il y a une nouvelle forme de gestion d'entre-

prises. Avant la société investissait dans l’amé-

lioration de l'outil de travail, des moyens de pro-

duction.

Aujourd'hui, elles investissent et provisionnent

sur des plans sociaux, ou des fermetures d’en-

treprises en Europe pour ensuite délocaliser

leur production dans des pays à bas coût pour

encore plus de profit.

Il est indispensable de sauver les emplois

industriels. Par exemple, nous avons très peur

pour la SAGEM. Il y a un risque de fermeture

pour les 280 salariés de cette entreprise. Leur

point fort est leur savoir faire local. Aujourd’hui

c’est SAGEM Mouguerre qui étudie les proces-

sus et les lignes de production. Une fois celles-

ci au point ils délocalisent la fabrication à très

grande série dans les pays à main d’œuvre à

bas coût.

Cette usine est menacée alors que de cette

société fabriquera des compteurs intelligents

(link) avec près de 10 ans de travail assuré pour

la fabrication d'un produit destiné au marché

français. Il est inadmissible que ERDF filiale

d’EDF avec comme actionnaire l’État accepte

que la SAGEM délocalise cette fabrication.

Combien coûtera à la société française dans

son ensemble ce plan social, le coût de cette

fermeture pour ces 280 futurs chômeurs, où est

l’intérêt économique du gouvernement.

Le législateur doit nous venir en aide. Si les

entreprises font le choix de délocaliser elles

doivent prendre leur responsabilité à l’égard

des salariés et réindustrialiser le site.

Sans faire du protectionnisme, nous devons

stopper l’hémorragie des emplois industriels,

sachant qu’un emploi industriel induit deux à

trois emplois de service.

Mixel Larralde est le secrétaire général de la CFDT Pays basque. La criseengendre des difficultés supplémentaires pour les salariés qui pour cer-tains se traduisent par des licenciements pas toujours fondés. L'emploiindustriel demeure selon lui une priorité.

Mixel Larralde : « créons desemplois industriels »

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La formation professionnelle est-elle per-formante ?

Des fonds sont déjà prévus pour la formation

professionnelle. Les entreprises paient une

ligne budgétaire spécifique le 1% formation

pour cela. Ces fonds sont récoltés par des

organismes des OPCA.

En parallèle suite à la crise, suite à des négocia-

tions, une ligne budgétaire pour la formation a

été débloquée par le gouvernement, le FISO

(fond investissement social). Ces fonds pour la

formation doivent servir dans cette période de

manque de charge à former les salariés des

sous-traitants pour asseoir leur emploi et pour

que lorsque l’activité redémarrera ces salariés

soient qualifiés.

Ces formations doivent être reconnues par les

qualifications supérieures et le niveau des

salaires correspondant.

À ce jour, les organisations syndicales sont

écartées de la gouvernance, nous avons été

relégués au rang de spectateur, mais la CFDT

œuvre pour que ce budget serve aux petites

entreprises pour maintenir ce tissu de sous-trai-

tant et ces emplois et pas simplement au grand

donneur d’ordre.

Quelle est votre bilan de l'année ?

Beaucoup font croire que la crise est terminée.

Mais ce n'est pas le cas. La crise sera finie

lorsque le chômage diminuera. La crise a éga-

lement permis à des entreprises de se dédoua-

ner de leurs responsabilités avec des plans

sociaux qui n'étaient pas nécessaires.

Bilan : la crise n'a servi à rien. Nous sommes

dans le même schéma boursier qu'autrefois.

Cela n'a pas servi de leçon. La spéculation a

repris à nouveau. L'État aurait dû accroître le

droit de contrôle notamment sur les gains spé-

culatifs. À l’époque, une aide de 25€ de l’État a

été remboursée à 25€, mais sans aucun gain

sur la plus value réalisée grâce à la spéculation.

À croire que l’endettement énorme de l’État

n’est qu’une farce. C’est bien connu on ne

prête qu’aux riches.

Sur le plan social, nous regrettons l'absence de

dialogue social au sein du Conseil de dévelop-

pement. Rien n'a avancé en la matière. Nous

sommes prêts. Nous attendons les réponses

des organisations patronales.

L'enjeu en 2010 portera sur les retraites. Nous

devons être en capacité nous les militants de

débattre de cette question. Nous devons don-

ner un mandat clair à nos négociateurs sur le

plan national pour que l’accord préserve notre

régime de répartition et des pensions décentes

pour nos retraités.

Nous devons rester vigilant pour conserver et

créer des emplois industriels garant de bonne

rémunération et de salariés qualifiés. Pour cela,

nous avons besoin du soutien de tous.

Une petite fable pour illustrer l’état d’espritde nos élites dans l’organisation du travailet la trop fameuse démarche qualité :

« Deux équipes, l’une d’une organisation inter-

nationale et l’autre d’un collège, décident de

faire une course d’aviron dans le but de montrer

leur savoir-faire dans le domaine de la galvani-

sation des troupes. Les deux équipes s’entraî-

nent dur.

Lors de la première épreuve, le collège gagne

avec plus d’un kilomètre d’avance. Les interna-

tionaux sont très affectés. Leur management se

réunit pour chercher la cause de l’échec. Une

équipe d’audit composée de seniors managers

est désignée. Après enquête, ils constatent que

l’équipe, qui est constituée de dix personnes, a

un barreur et trois rameurs, alors que l’équipe

adverse comporte un barreur et neuf rameurs.

La direction décide de réfléchir.

Leurs avis, entouré de précautions oratoires,

est de procéder à une réorganisation. Elle

décide de mettre en place un manuel de qua-

lité, des procédures d’applications, des docu-

ments de suivi. Une nouvelle stratégie est mise

en place, basée sur une forte synergie. Elle doit

améliorer le rendement et la productivité grâce

à des modifications structurelles. On parle de

zéro défaut.

La nouvelle équipe comprend maintenant : un

directeur général d’aviron, un directeur adjoint

d’aviron, un manager d’aviron, un superviseur

d’aviron, un consultant d’aviron, un contrôleur

de gestion d’aviron, un chargé de la communi-

cation d’aviron, un barreur et… un rameur.

La course à lieu et les internationaux terminent

avec deux kilomètres de retard !

Humiliée, la direction prend une décision

rapide, mais courageuse : elle licencie le

rameur, celui-ci n’ayant pas atteint ses objec-

tifs, elle vend le bateau et annule tous les inves-

tissements prévus. Avec l’argent ainsi écono-

misé, elle récompense les managers et supervi-

seurs en leur donnant une prime, augmente les

salaires des directeurs et s’octroie une indem-

nité exceptionnelle de fin de mission ».

Bien entendu, ceci n’est qu’une histoire et il est

évident que toute ressemblance avec des faits

ayant existé ou existant n’est qu’une simple

coïncidence !

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Les entreprises ne sont plus des ensembles iso-lées qu'il suffit de soutenir par des baisses d'im-pôts ou des avantages fiscaux. Elles ont besoind'un soutien humain, d'un tissu environnant favo-rable pour répondre à leurs besoins de formationspécifique, d'aide à l'investissement, à larecherche, à la certification de qualité, à la pros-pection commerciale… Chaque cas répondant àdes demandes particulières. Nous sommes làdans une lecture fine qui nécessite une grandeproximité à l'égard des entrepreneurs. Une desréussites d'Euskadi réside dans cette capacité àaccompagner systématiquement l'entrepreneur.La culture d'entreprise y est différente. Le modèlen'est pas exportable, mais la logique d'ensembleest la même. Lorsque des entreprises s'implantenten Pays basque parce qu'elles trouveront à proxi-mité, des cadres performants formés à l'Estia,l'école de la technopole Izarbel, nous sommesdans cette logique de proximité, de réponse à desbesoins, de mise en place d'outils performants,peu spectaculaires, mais efficaces sur la durée.

Co-décider

La fonction du pouvoir local n'est plus unique-ment guidée par la nécessité d'entreprendre desprogrammes spécifiques de grande ampleurmais d'être au plus près des acteurs locaux etd'être avec les acteurs. Cela suppose pour lesresponsables politiques un exercice difficile : uneperte de pouvoir par un partage de la gouver-nance. L'acteur local autant que l'institutiondevient le protagoniste du projet. Cette culture degouvernance publique est encore bien souvent

très difficile. À une échelle locale, le projet de laCommanderie d'Irissarry en est un exemple fla-grant. Des associations locales ont été intégréesà l'origine de ce projet culturel. Puis, reprise enmain du Conseil Général et à l'arrivée, un projetqui concerne très moyennement les Irisartar,faute d'y avoir été associés, faute des relaislocaux associatifs.

À une échelle beaucoup plus vaste, le contrasteest également flagrant entre la gestion des clus-ter d'Euskadi, assurée par les entreprises privéeset les pôles de compétitivité français où la pré-sence étatique et les normes en place sont beau-coup plus contraignantes. Dans cette logique dela proximité, le critère de la taille est relégué ausecond plan avec la priorité donnée à la valorisa-tion des atouts locaux, au soutien des acteurslocaux. C'est la priorité prônée par l'Union euro-péenne dans ses programmes de développe-ment territorial URBAN ou Leader II. C'est lalogique majeure qu'EAJ-PNB met en avant dansson projet de Collectivité territoriale. Le Paysbasque nord est une petite région de 290 000habitants. Ayons comme priorité de soutenir unesociété civile, des entrepreneurs, des associa-tions dynamiques.

Pas de taille optimale

Les autres pays européens n'ont pas défini detaille optimale à l'heure de configurer leur régions.Les « petites » régions cohabitent avec de vastesensembles sans remise en cause de cet équilibre.Et pour cause. Les résultats démontrent que lataille n'est pas un handicap sur la prospérité d'unterritoire. Bien au contraire. D'autres critères sontfondamentaux : l'importance du pouvoir de déci-sion, y compris au niveau financier, la situationgéographique. En France, un rééquilibrage bud-gétaire est indispensable au profit des régionsfrançaises. Le véritable enjeu pour renforcer lesrégions n'est pas de les agrandir pour concentrer,mais de concentrer les finances publiques dansles régions pour les renforcer. Toutes ces petitesrégions présentées ci-dessous sont parmi lesplus riches d'Europe. Elles disposent d'un pou-voir local beaucoup plus fort. Le cas extrêmeconcerne les Iles Aland qui disposent d'un statutd'État associé à la Finlande.

Les territoires tentent aujourd'hui de répondre au maximum aux attentes, aux besoins et aux projets émergents.Cette fameuse logique du bottom-up, du bas vers le haut est la plus adaptée à la nouvelle économie et aux nou-velles formes de développement.

Classement des régions européennes PIB/habitant, en 2005

Territoire

Val d'AosteBrème

La RiojaIles Baléares

NavarreSalzbourgVorarlbergGroningue

Aland

Pays nomenclature

officielle

ItalieAllemagneEspagneEspagneEspagneAutricheAutriche

Pays-BasFinlande

Nombred'habitants

126 000660 000315 000675 000550 000526 000362 000573 000 26 711

Classementnational par

région richesse par

habitant

6ème sur 202ème sur 166ème sur 185ème sur 183ème sur 182ème sur 93ème sur 91ère sur 121ère sur 20

Classementnombre

d'habitants

dernierdernierdernier

15e sur 1816e sur 187ème sur 98ème sur 99ème sur 12

dernière

Classement européen

richesse par habitant

205 régions européennes

36ème12ème62ème51ème31ème16ème22ème8ème17ème

La taille de la Collectivité territoriale : un problème ?

Quelques exemples :

En revanche, toutes les régions françaises régressent dans ce classement européen.

Voici le classement des 5 premières d'entre elles.

Région

Ile de FranceRhône-Alpes

Provence Alpes Côtes d'AzurAlsace

Bretagne

Nombre d'habitants

10 952 000 5 645 000 4 500 000 1 730 000 2 906 000

Classement européenrichesse

par habitant

6ème56ème72ème75ème81ème

Evolution

-1-6-10-20-11

La commission Balladur pour de « grandes » régions

La prospère île Aland

Les données de la page 6 correspondent à la production globalede richesse, et celles de cette page à la production de richessepar habitant.

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Eskualdun Gazteen Batasuna

L’idée de création d’Eskualdun GazteenBatasuna (E.G.B.) – Fédération de JeunesBasques – revient au groupe des étudiantsbasques de Paris Errepika, au cours d’une réu-nion dans la capitale, le 12 avril 1943. Aussitôt,Eugène Goyheneche écrit de Paris à JeanDuboscq pour lui demander d’organiser ungrand rassemblement de la jeunesse basque lemardi de Pâques 27 avril 1943 à Ustaritz ; il luidonne dans sa lettre les grandes lignes de cettemanifestation.

La journée du 27 avril 1943 à Ustaritz

Cette journée marqua durablement lesconsciences. Jean Haritschelhar par exemple,se souvient parfaitement – m’a-t-il confié – yavoir participé.Elle se déroula effectivement selon le planprévu : plusieurs groupes sont présents :Aintzina, Olaeta de Biarritz, Irrintzi de Bordeaux,Errepika de Paris, Kanboko Izarra de Camboetc… La messe est célébrée par les abbésUrricarriet, Léon et Larzabal ; après le banquet,une réunion a lieu à l’Ecole Libre d’Ustaritz, pré-sidée par Louis Dassance et au cours delaquelle interviennent Eugène Goyheneche,Michel Labéguerie et l’abbé Larzabal ; au coursde cette réunion, la création de la « Fédérationdes Jeunes Basques pour la défense de la cul-ture basque » est décidée ; enfin, une partie depelote et un spectacle de danses clôturent lajournée.

Au cours de la réunion, 150 représentants de lajeunesse basque adoptent les vœux suivants :

• tout d’abord, six mesures sont souhaitéespour l’enseignement et la promotion de lalangue basque ;

• ensuite, il est demandé que l’unité du PaysBasque soit établie en une région administra-tive unique et distincte des autres régions ;

• enfin, les Jeunes Basques proclament leurattachement à la devise traditionnelle desBasques Zazpiak Bat et critiquent la façondont « un journaliste français étranger au pays »a rapporté l’incident du Musée Basqueauquel il a déjà été fait allusion.

Un comité provisoire est formé, comprenant unsecrétariat permanent assuré par MichelLimonaire (délégué de Biarritz), les déléguésdes divers groupes : Michel Labéguerie pourIrrintzi de Bordeaux, René Errecart et EugèneGoyheneche pour Errepika de Paris, AndréOspital et Marc Légasse pour Aintzina, JeanDuboscq pour Ustaritz, Arthur Garcia pourSaint-Jean-de-Luz, Lilette Iribarren pourBayonne, Hastoy et Jauréguiberry Frères pourla Soule, Salaberry pour Cambo, JosephIpharraguerre pour Halsou . Des conseillerstechniques complètent ce Comité Provisoire :Pierre Charritton (Langue et Histoire), MichelLimonaire (Chorégraphie et Musique instru-mentale), Pierre Larzabal (questions sociales),Idiartegaray (marins), Bernard Mendisco(Instituteurs), Michel Labéguerie (chorales),Jacques Légasse (questions économiques),Mayi Diharce (Begirale).

La vie de l’E.G.B.

L’E.G.B. tiendra 7 réunions, la première le 27mai 1943 et la dernière, le 16 septembre 1944(une réunion aura lieu à Ustaritz et six àBayonne ; 46 participants prendront part autotal à ces réunions).

L’E.G.B. organisera deux spectacles de dansesbasques :

• le dimanche 1er août 1943 à Ustaritz pourcommémorer le troisième centenaire de laparution du Gero d’Axular ;

• le dimanche 16 avril 1944 à Villefranque sousla présidence de Mgr Saint-Pierre.

Si la manifestation d’Ustaritz avait laissé à dési-rer sur le plan de la tenue générale, par contrele spectacle de Villefranque laissera une excel-lente impression aussi bien à Mgr Saint-Pierrequ’aux abbés Lafitte et Moulier.

Le 24 juillet 1943, un bureau se met en placeavec Bernard Mendisco comme Président,Michel Limonaire comme secrétaire et LucienneHaïtze comme trésorière.

Le 4 décembre 1943, suite à la démission deBernard Mendisco, un nouveau bureau est élu :Léon Curutcharry de Baigorry est Président,Emile Hirigoyen de Larressore est secrétairegénéral et Lucienne Haïtze continue d’être tré-sorière.

En mars 1944, une quinzaine de groupes repré-sentant plus de 150 danseurs sont fédérésdans E.G.B. : Olaeta, Irrintzi, Hasparren,Errepika, Zazpiak-Bat d’Ustaritz, KanbokoIzarra, Halsou, Larressore, Itxassou, Espelette,Baigorry, Collège de Hasparren, Jatxou,Villefranque.

Des chorales fonctionnent à Bayonne, Biarritz,Ustaritz, Cambo, Baigorry, Bordeaux et Paris.

Les comités techniques sont réorganisés :

• Langue et Histoire : Pierre Charritton• Chorégraphie et Musique instrumentale :

Jean Hillau, Emile Hirigoyen, MichelLabéguerie puis Ernandorena et MichelLabéguerie

• Organisation des chœurs : Michel Labéguerie,Michel Limonaire puis Abbé Haramburu

• Conférences et études : Eugène Goyheneche,Michel Labéguerie puis Eugène Goyhenecheseul.

Le mouvement basque sous l’occupation (IV)

Par Jean-Claude Larronde

Piarres Charritton (au centre), Ustaritz, 1939 - 1940

Histoire du nationalisme basque

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Euzko Alderdi Jeltzalea - Parti Nationaliste Basque

RENSEIGNEMENT ET ABONNEMENT25, rue Thiers Karrika - 64100 BAIONA - tél. 05 59 46 15 34 - fax 05 59 59 54 84e-mail : [email protected] - site : http://www.eaj-pnb.euHeures de permanence : du lundi au vendredi de 9 h à 13 h et de 14 h à 17 hAbonnement annuel 20 eurosResponsables des Biltzar : Anglet-Biarritz, Txaro Goikolea 06 80 74 32 60 - Basse-Navarre-Soule, Paco Arizmendi 06 80 88 55 85 - Bayonne, Paul Aguirre 06 78 78 43 63Hendaye, Marinette Aprendisteguy 05 59 20 73 31 - Labourd intérieur, Dany Camblong06 82 82 86 12 - Saint-Jean-de-Luz, Ander Ugarte 05.59.26.99.26.

Imprimé sur papier recyclé

Frantxoa Lambert : « il faut un pouvoir proche

des gens »Frantxoa Lambert, maire d'Ispoure avait soutenu la candidature d'EAJ-PNB,lors des élections européennes, en 2009. Ce postier de profession fait de ladéfense des services publics, une priorité.

Pourquoi avez-vous soutenu EAJ-PNB lorsdes dernières élections régionales ?J'adhère aux idées d'EAJ-PNB. J'ai toujours euun sentiment abertzale. Je ne renie pas mes ori-gines. Je suis né à Bidarray d'une vieille famille.C'est normal d'adhérer à EAJ-PNB. J'ai égale-ment beaucoup apprécié la personnalitéd'Ibarretxe. C'est un homme simple, proche descitoyens. EAJ-PNB est un parti qui défend vrai-ment la notion de Pays basque, qui défend l'ac-tivité économique, comme en Gipuzkoa.

Quelles sont les principales activités àIspoure ?Il y a beaucoup d'activités agricoles qui créentde l'emploi. Je pense en particulier à la vigne.Nous avons 3 vignerons qui transforment le rai-sin : Abotia, Brana et Mourguy. Tout ceci crée del'emploi. Nous sommes au coeur d'un petit bas-sin de vie avec une coopérative agricole, unsupermarché, une maison de retraite, une cli-nique pour les petits soins, un cabinet médicalavec quatre activités différentes ainsi qu’un futurcentre de kinésithérapie. Ici, les gens souhaitentvivre au pays.

Quels sont vos projets à Ispoure ?Le plus important concerne un lôtissementcommunal pour garder les jeunes. Nous propo-sons des terrains à des prix intéressants et unbâtiment de six logements collectifs. Ils sontparticulièrement prévus pour les jeunes couples.Nous préparons ainsi l'avenir. Il faut aider lesjeunes qui souhaitent rester au pays. Je feraitout pour que les jeunes s'impliquent dans la viemunicipale. Ils ont toujours de nouvelles idées. Ilfaut leur faire confiance.

Comment voyez-vous l'avenir de cette zone ?Il faut avant tout se prendre en main. On ne croitplus aux belles paroles d'ailleurs. Nous sommesde plus en plus convaincus de cette nécessité.Nous voyons que des initiatives locales permet-tent de faire vivre l'économie locale. Ce sont desacteurs comme Loyatho, Goikoetxea ou Oteizapar exemple qu'il faut soutenir. C'est aussi auxcollectivités d'investir pour que les jeunes tra-vaillent sur place. Ensuite, cela fera fonctionnerle commerce. C'est un tout sur lequel il faut agir.Tout le monde est de plus en plus sensible à cettevision des choses. Nous avons des atouts extraor-dinaires avec l'agriculture, le tourisme. L'agriculturede qualité avec le bio prend de l'ampleur.

Vous êtes un ardent défenseur des servicespublics ?Ils sont de plus en plus menacés. Les servicespublics sont en nette régression. Je suis postierdans l'Oztibarre. Il faut toujours se battre pour ymaintenir le bureau ouvert. Les postes de St-Jean-Le-Vieux et des Aldudes et d’autressont également sous pression. Le bureau localde l'EDF est également menacé. Le train deGarazi ne demande qu'à être revu.

Est-ce la rentabilité qui prime ?Oui, c'est cela. Nous autres postiers, avons unrôle social primordial. Beaucoup de personnesne voient plus que le facteur. Nous sommesprêts à évoluer. Par exemple, nous assuronsdésormais le relevé de gaz. Mais il faut absolu-ment maintenir ces postes.

Que se passe-t-il avec les écoles ?Là également, il y a des menaces sérieuses.L'école d'Ispoure a failli fermer, mais nous avonstrouvé une solution. Il y a un regroupementpédagogique avec d'autres communes de

Garazi. 9 communes y adhèrent. On retrouve 40enfants à l'école d'Ispoure.

Quel est le rôle de la Communauté de com-munes de Garazi-Baigorri ?Elle adhère pleinement à l'idée de maintenir lesservices publics. C'est un territoire très étendu.L'idéal serait de garder les postes existants. Lacentralisation des services publics est égalementnégative. Il faut garder les acteurs là où ils sont.Elle a mené un travail politique, de pression surles responsables d'EDF par exemple. Nousdéfendons le besoin de proximité. Imaginez quela poste des Aldudes ferme, ils devraient sedéplacer jusqu'à Baigorri. S'il y a un problèmeavec l'électricité, on serait obligé d'attendre ledépannage depuis Bayonne. Les choses seraientplus simples à négocier si nos interlocuteursétaient d'ici. Ce n'est pas du racisme, mais ilsmanquent de sensibilité sur notre attachement aupays. Nos interlocuteurs sont bien souvent desbureaucrates qui ne connaissent pas nos besoinset notre façon de vivre.

Quelle est votre position sur la consultationcitoyenne de Batera ?J'aiderai à l'organiser dans notre commune. UneCollectivité territoriale serait une très bonnechose. Le pouvoir serait plus proche descitoyens alors qu'aujourd'hui, on est en train detout centraliser. C'est à nous de prendre en maincette collectivité pour créer nos services. Defaçon générale, le Pays basque, notre identitédoivent être reconnus. Les choses évoluentpositivement. Les effectifs de l'ikastola sontsans cesse en progression. Les mentalités àl'égard de l'euskara ont beaucoup évolué.Autrefois, les personnes âgées disaient : « à quoiça sert le basque ? ». Aujourd'hui, elles disent :« c'est joli d'entendre le basque chez les enfants ».