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216 Juillet – Août 2010 [La musique militaire, entre tradition et innovation ] MONTEZ LE SON !

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n° 2

16 Ju

illet

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oût 2

010 [La musique militaire, entre tradition et innovation ][La musique militaire, ]

montez le son !

p. 02 à 12

[ Chant en régiment ]Ayez de l’Allure !

[ Musiques régionales et fanfares]régiments à l’unisson

[ Témoignages]ils l’ont dit…

[ Musique principale ]« en AvAnt, pArcourAnt le monde… »

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Lorsqu’on parle de musique militaire, le cliché est instantané : on s’attendrait presque à voir défiler les tambours napoléoniens… Pourtant, la musique militaire est en perpétuelle adaptation au monde contemporain. Chacun de vous y a un rôle à jouer : c’est à vous de faire vivre les traditions, d’en créer de nouvelles, c’est à vous de donner la meilleure image de votre régiment, de votre armée… la musique militaire vous représente, alors « au temps pour vous »1 !

p. 02 à 12

Textes : D. BERTRAND • Photos : ADJ J.-R. DRAHI ; ADJ G. GESQUIÈRE ; CCH A. DUMOUTIER ; CCH J. FARO ; CCH J.-B. TABONE, DR.

DOSSIER

lA musique militAire, entre trAdition et innovAtion

02.

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l es tentes sont montées, le bois ra-massé, tout est impeccable. Les tradi-tionnelles rations mangées autour du feu font place au chant. L’ambiance est plutôt détendue, après une jour-

née chargée. Certains marsouins sortent leurs carnets, d’autres connaissent déjà les paroles par cœur. « Cela fait un mois qu’ils sont là, et ils chantent déjà. Ils connaissent quatre chants, dont bien sûr celui du régiment, celui de l’es-cadron, Nous sommes de la Coloniale, celui du peloton, Le Volontaire, et ils apprennent des chants de l’infanterie de Marine », explique l’adjudant Johann Eche, chef de peloton de l’Escadron d’éclairage et d’investigation (EEI) à l’instruction. S’« ils chantent déjà », c’est parce qu’au 1er RIMa, le chant rythme la vie quoti-dienne. « Le chant est un signe d’appartenance fort, il montre une unité, un esprit de groupe. Aujourd’hui, on chante surtout pour forger la cohésion », explique le colonel Frank Barrera, chef de corps du 1er RIMa. Et le marsouin Kevin-Brieg Dubos d’ajouter : « Ça nous apprend les traditions, l’histoire, ce qu’ont fait les anciens avant nous… ce sont des moments forts, forcé-

L’ordre serré en chantant, symbole de l’unité et de l’esprit d’un groupe, ici au 1er RIMa à Angoulême.

ment. » Pour le marsouin Olivier Lotz, « quand on chante, il y a une certaine émotion qui passe. Nous ressentons déjà la fierté d’être dans les troupes de Marine, c’est vraiment particulier ». Une fierté qui a toute sa raison d’être : un régi-ment qui a de l’allure confirme implicitement sa valeur.

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Petite histoire du chant militaireSi, aujourd’hui, le chant militaire est principalement synonyme de cohésion et de fierté, il avait autrefois plusieurs fonctions : véritable Ipod® de l’époque, il accompagnait le quotidien de la troupe. Au pas cadencé, le chant, souvent de tradition, marquait le rythme (X pas par minute) pour calculer la durée de la marche, et donc l’heure approximative d’arrivée. Le chant de marche sans cadence soutenait le moral des troupes en rappelant les victoires, les faits d’armes et les actes héroïques des anciens. Les chants de popote et de bivouac sont quant à eux issus de la longue tradition transmise oralement à la veillée par nos aïeux. Chants populaires, chansons à boire, chansons de femmes… autant de thèmes qui permettaient aux hommes de se sentir plus proches de chez eux, loin de la guerre.

un art multifonction

Quelle est aujourd’hui la place des chants au sein des régiments ? Ont-ils toujours leur utilité ? Et si le chant militaire était autre chose qu’un vieux carnet au fond d’une malle ? Petit tour d’horizon au 1er Régiment d’infanterie de Marine (1er RIMa), à Angoulême, qui accueille un Centre de formation initiale militaire (CFIM).

[ Chant en régiment]

aYeZ del’allure !

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1 A l’origine, « au temps pour moi » était une expression donnée par le chef d’orchestre après une erreur. Il faisait alors reprendre l’orchestre au temps musical qu’il avait choisi. C’est maintenant à vous de choisir ce temps…

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2 « Soldats, chantons. » Début d’un chant tahitien.3 Extrait du TTA 107.

« Chanter fait partie de l’âme du régiment. Dès le premier mois, le jeune sait marcher au pas et chanter. Mais il y a également le côté festif : on sort les guitares, les youkoulélés… », explique le CCH Ponsada. « Cela apporte une certaine émulation : lorsqu’on passe devant une autre unité en chantant, on se sent encore plus fier. Chaque escadron donne de la voix, espérant être le meilleur », précise le CCH Ouardel. Le nouveau chant du régiment les rend fiers. « C’est la première fois que je vois un chant se créer. On se dit que dans vingt ans, les jeunes le chanteront, ça fera partie de leur histoire », estime l’ADC Raunet. « C’est une véritable communion. Et comme il est très bien cadencé, on peut facilement le chanter tous ensemble », précise le CCH Ponsada. L’objectif désormais, c’est de « transmettre aux jeunes ce qu’on a appris et vécu. Les mots employés dans nos chants ne sont pas des paroles en l’air, ils nous permettent d’imaginer, d’y être et de revivre l’histoire », conclut le CCH Ponsada. « Chanter, c’est rendre hommage », termine le CCH Ouardel.

L’histoire des troupes de marine est singu-lière : historiquement très présents en outre-mer, les marsouins en ont rapporté de mul-tiples traditions, dont le chant rappelant les faits d’armes de leurs anciens, mais aussi des chants des îles. « C’est pas la peine de brailler, les gars ! On reprend. Lotz, le ton. Trois, quatre. » L’adjudant Eche guide ses troupes.

« talavou tou hiva » 2Après avoir repris plusieurs fois Premier régi-ment de Marine, ils enchaînent sur un chant tahitien. Petite précision de l’adjudant : « Il faut mettre du cœur, pour chanter ces chants-là. »

« Par la pratique du chant, obtenir l’adhésion totale de ses soldats. »

Le début est timide, mais très vite tous prennent de l’assurance. De l’exté rieur, on croirait qu’ils ont fredonné ça toute leur vie. « Ça fait quelque chose de les enten-dre. J’en suis fier et heureux », témoigne le caporal Gérald Mateha, lui-même tahitien. L’adjudant corrige les erreurs de prononcia-

tion, et ajoute : « Il faut aller sur internet, pour télécharger et apprendre les chants. Cinq mi-nutes de pause ! » Chaque régiment a son histoire, et donc ses traditions et ses chants. Dans toutes les armes, le but est le même : s’appuyer sur des traditions pour renforcer la cohésion et rappeler ce qui fait l’essence de la vocation militaire : servir. Un objectif plus que jamais d’actualité, véritable « lien de l’unité dont il reflète l’âme » 3. l

Guyane. À l’heure du bivouac,

les hommes du 9e RIMa savourent un moment

de repos.

regards croisésL’adjudant-chef Stéphane Raunet, les caporaux-chefs Vincent Ouardel et Alexandre Ponsada servent au 1er RIMa.

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Forger la cohésion : rien de tel qu’une soirée chant après une journée sur le terrain. Ici, une section du 1er RIMa.

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héritage

NaissaNce d’uN chaNt

2 questioNs au…Lieutenant Clarisse Chopin, Officier communication du 1er RIMa, qui a composé le nouveau chant régimentaire : Premier régiment de marine.

Pourquoi composer un chant militaire ?C.C. : C’est d’abord une manière très simple de s’approprier l’histoire d’un régiment. Mais le chant militaire est un véritable instrument d’intégration. Lorsque l’on chante tous ensemble, peu importe les grades : on ressent un rapprochement unique avec les anciens.

Que ressentez-vous lorsque vous chantez Premier régiment de marine ? C.C. : Il y a le sentiment fort d’appartenir au régiment, aux troupes de marine, à l’armée de Terre. Les paroles nousrappellent le sacrifice des anciens, ce qui fait nos spécificités. Nous sommes les héritiers de ce qu’ont réussi nos anciens, et nous en sommes fiers.

retour sur les baNcs de l’écoleÀ Saint-Maixent comme aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, l’apprentissage du chant reste un élément important de la formation. Les chants forgent un esprit de cohésion au sein de promotions et rappellent les traditions. Chaque promotion a ainsi son parrain, et compose un chant en son honneur. Cette année, ce sont le sergent-chef Flament, pour la dernière promotion de l’ENSOA, le lieutenant Carrelet de Loisy, pour le premier bataillon de Saint-Cyr, le capitaine Flores pour la 48e promotion de l’EMIA et le groupe Rochambeau pour l’EMCTA qui sont honorés. L’exemple de ces écoles est marquant : le chant est à la fois l’un des facteurs originels et l’un des éléments qui découlent de cette cohésion. Outre l’épanouissement de la personne au sein du groupe, le chant est aussi synonyme de transmission et d’ouverture à une culture militaire riche que les élèves devront léguer à leurs hommes, car « tout jeune cadre, dans son rôle d’éducateur, pour peu qu’il ait de l’oreille, mais surtout la foi et le dynamisme, obtiendra par la pratique du chant l’adhésion totale de ses soldats en peu de temps ; ils lui donneront le meilleur d’eux-mêmes à l’instruction, à la manœuvre et au combat » 3.

la voix ouvre la voie

Forger la cohésion : rien de tel qu’une soirée chant après une journée sur le terrain. Ici, une section du 1er RIMa.

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Un rôle de prestige : le CMP Moisson et la MPADT accompagnent une prise d’armes aux Invalides.

De Paris à New Delhi, en passant par la Bulgarie, la Musique principale de l’armée de Terre témoigne partout où elle passe de la présence de la France et de son armée.

“ en avant, parcourant le monde… ”

[ La Musique principale de l’armée de Terre ]

ils ont accompagné les hymnes nationaux lors de matchs de rugby, ont accueilli plus récemment le général américain Mac Chrystal l en visite aux Invalides, ont célébré avec les Polonais leur fête natio-

nale le 3 mai 2010 à l’ambassade de Pologne à Paris… que ce soit autour de grands évène-ments civils ou de commémorations militaires, leur mission est la même. Les 96 musiciens de la MPADT sont, partout, ambassadeurs de l’armée de Terre. Les cérémonies qu’ils accompagnent le plus souvent sont les remises de décoration aux Invalides, les accueils de chefs d’état-major étrangers et les commémorations. Des cérémo nies qui contribuent ainsi au prestige de l’armée, et rendent honneur à ses soldats. Pour le chef de musique principal (CMP) Michel Moisseron, « l’un des moments très forts, c’est le 14 Juillet. C’est un grand évènement, et com-mémorer ainsi le jour où la France a pris son destin en main, avec un public à la fois si nom-breux et si éclectique, c’est bouleversant ». Et, que ce soit sur les Champs-Élysées ou à l’autre

bout du monde, c’est le même sentiment qui les habite : « On éprouve surtout beaucoup de fierté. On a travaillé dur, et on restitue ce travail avec le plus de prestance possible. On est forcément fiers, nous représentons la France, alors on donne tout ce qu’on peut ! », témoigne l’adjudant Christophe Mahieu, cla-rinettiste. Le sergent-chef Thomas Jurcovich, saxophoniste, raconte : « Quand, au Maroc, on nous a accueillis aux cris de “Bienvenue, Vive la France !”, nous nous sommes rendu compte que nous représentons vraiment la France et l’armée française. » Pour l’adjudant Mahieu, c’est « un sentiment dif ficile à expliquer, nous en avions les larmes aux yeux. »

de “ la marseillaise ” à “ thriller ”Loin des idées préconçues d’une musique figée, les musiciens de la MPADT apprennent à varier les styles et les morceaux : « La musique mili-taire ne s’est pas arrêtée avec Napoléon ou la guerre de 1914 ! », sourit le CMP Moisseron.Plusieurs fois par an, la musique part en repré-sentation à l’étranger. Parades, cérémonies, concerts… Le sergent-chef Jurcovich déve-loppe : « En neuf ans, je suis allé au Maroc, en Espagne, en Russie, en Pologne… Au mois de mars, nous étions en Inde. Bien sûr, nous adap-tons notre programme à notre public. Nous

1 Le général Mac Chrystal a commandé jusqu’en juin 2010 l’International Security Assistance Force (ISAF) en Afghanistan.

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« La musique ne s’est pas arrêtée avec Napoléon. »

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avons un panel très large : hymnes étrangers, musique militaire, créations… En ce moment, nous nous entraînons à jouer Thril ler, de Michael Jackson. » L’adjudant Mahieu rajoute : « Dans le monde entier, la musique militaire française est connue pour ses particularités : nos marches militaires au clairon, par exem-ple, sont uniques. » Musique unique, parce qu’Histoire unique : les Francs utilisaient déjà les sonneries pour trans-mettre les ordres, et cette tradition accompa-gnera toute l’histoire de l’armée française. Du réveil au coucher, l’emploi du temps du soldat est marqué par les appels : les sonneries (aux trompettes, pour la cavalerie) et les batteries (aux tambours puis aux clairons, pour l’infan-terie) de manœuvre transmettent les ordres au combat. Les sonneries et batteries de quartier rythment la vie en garnison (réveil, soupe…). Les sonneries et batteries du cérémonial appor-tent quand à elles l’éclat nécessaire à toutes les cérémonies militaires. C’est principalement sous Louis XIV que s’est développée une musi-que d’harmonie, qui accompagna la marche des troupes jusqu’à la Grande Guerre. La mu-sique militaire a bercé l’histoire française, et continue à témoigner de ce patrimoine et de cette fierté bien vivante.

96C’est le nombre de « musiciens ambassadeurs » qui consituent la Musique principale de l’armée de Terre.

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2 questions au…Chef de musique hors-classe Jean-Michel SorlinA dirigé la MPADT jusqu’en 2009. Il est aujourd’hui à la tête du Conservatoire militaire de musique de l’armée de Terre (CMMAT), basé à Satory (78).

entre cérémonial et pop musique, un moyen de recrutementQuelle est d’après vous la place de la musique dans l’armée de Terre aujourd’hui ?J.-M. Sorlin : Napoléon pensait que la musique rapprochait les peuples. Elle est un outil de communication à part entière, une passerelle entre le monde civil et le monde militaire. Les musiciens ont donc aussi un rôle social. Aujourd’hui encore, on s’adresse à tous. La musique militaire devrait pouvoir attirer les jeunes, et donc participer activement au recrutement. Quand on s’adapte à eux, en jouant de la pop music par exemple, ça les interpelle.

Que proposez-vous ?J.-M. S. : Il faut montrer que nous avons su évoluer : nous faisons des concerts, nous avons accompagné des personnalités comme Hélène Ségara ou Nadia, nous avons participé à des émissions avec Michel Drucker et Arthur… Bien sûr, il ne faut pas tout mélanger. Nous avons également la mission de représenter l’armée française. Cela implique un rôle de prestige. On véhicule une histoire, des traditions… et on doit en créer de nouvelles. Par exemple, pourquoi ne pas écrire des chants sur les missions actuelles ? De plus, la musique est réellement facteur de cohésion. Certains pays organisent des concerts sur les théâtres d’opérations extérieures. Pourquoi pas nous ? …

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La Musique de la région Terre nord-ouest est sur scène au grand complet, mais avec eux sont montés des civils : le bagad de Ploërmel, les Kilt Brothers, Jim Rowlands... À l’affiche : le concert Unisson, organisé par l’association Terre Fraternité, au profit de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre.

régimentsà l’unisson

nous jouons occasionnellement avec des civils. Je pense que c’est ce qui peut le mieux traduire le lien Armée Nation, et en même temps cela se fait spontanément.

Notre répertoire évolue en fonction du monde civil, nous sommes complémentaires. Cela donne une ambiance surprenante, qui étonne et qui est très enrichissante », explique le lieu-tenant-colonel Jean-François Durand, chef de la Musique de Rennes et qui dirige ce 26 mars le concert Unisson à Cesson-Sévigné, à côté de Rennes.

une ambiance qui étonneIl faut le reconnaître, la musique militaire n’a pas vraiment bonne presse. Méconnue, elle est trop souvent considérée comme une musique « dépassée », qui n’aurait pas su évoluer et qui serait uniquement destinée au monde de mili-taire. Alors, quand elle perce le silence média-tique et rejoint le monde civil, cela surprend. Diane Régnier, 17 ans, chantera en soliste un air de Carmen, ainsi que le Bro Goz Ma Zadoù, l’hymne breton, avec Jim Rowlands. « C’est la première fois que je chante avec un orchestre militaire. J’appréhendais un peu au

[ Musiques régionales et fanfares ]

Faire vivre le cérémonial avec cœur et conviction.

Si le nombre de fanfares de régiments a diminué ces dernières années, leur action reste déterminante, à la fois pour les régiments dont elles font partie et pour le rayonnement qu’elles génèrent. Si certaines sont plus actives que d’autres, toutes font à l’heure actuelle l’objet d’une réflexion menée sur l’ensemble des formations musicales de l’armée de Terre. Voici une liste, non exhaustive, d’unités ayant toujours une fanfare en activité :

n 1er Régiment de tirailleurs à Épinaln 503e RT à Sougesn 9e BLBMa qui s’installe cet été à Poitiersn 27e BCA à Annecyn 92e RI à Clermont-Ferrandn 1er RHP à Tarbesn 1er Régiment de spahis à Valencen 6e RG à Angersn École d’artillerie à Draguignann 1er RPIMa à Bayonne…

Les lycées militaires ont eux aussi leur fanfare, composée d’élèves.

les fanfares régimentaires

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La soliste Diane Régnier accompagnée par la musique de la RTNO.

3 questions à…Soldat Louis à l’École militaire interarmes pour la Saint-Patrick« peut-être qu’un jour, ils me donneront du galon »

Pourquoi venir ici ?Soldat Louis : Nous y avons des attaches, et une certaine complicité avec ce public. Le fait que les écoles soient en Bretagne nous réunit, et cela fait plusieurs fois que nous venons. J’ai aussi été invité par certains régiments. C’est toujours un moment fort, particulièrement en Bretagne, forcément. Malheureusement, je suis toujours simple soldat… mais si je persiste, peut-être qu’un jour ils me donneront du galon !

Vous êtes allés jusqu’au Kosovo ?Soldat Louis : C’était en 1996 pour Noël : un de mes meilleurs souvenirs. C’était fantastique, presque irréel. Après 54 h de bus, nous sommes arrivés à Sarajevo, invités par la KFOR, pour nous produire dans un hangar d’hélicoptères. Il faisait 2 °C dehors. L’accueil des militaires était formidable, même si l’actualité du moment était très tendue. Nous avons été marqués par les horreurs du conflit… mais nous avons vraiment eu le sentiment de leur apporter une bouffée d’air frais de Bretagne, une évasion d’un soir.

Vous le referiez ?Soldat Louis : Bien sûr ! Nous sommes aussi un groupe d’aventuriers, et partir sur les théâtres d’opérations extérieures ne nous fait pas peur. L’organisation est évidemment plus compliquée, mais nous n’attendons qu’une chose : être invités !

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début, parce que je ne connaissais pas du tout le monde militaire. Mais ils sont très ouverts, très sympas. » « La musique est l ’un des plus importants moyens de communication. Mais c’est d’abord parce que l’on fait vivre le cérémonial avec cœur et conviction qu’on arrive ensuite à faire vivre les concerts », rappelle l’adjudant-chef Jean-Pierre Lemoine, tambour-major de la Musique. La musique militaire est toujours très représentée en France, avec les Musiques des cinq régions Terre (région Terre Île-de-France, région Terre sud-ouest, région Terre sud-est, ré-gion Terre nord-est et région Terre nord-ouest), toutes professionnelles ainsi que le Brass Band du 43e RI de Lille et la Musique de la Légion étrangère. Plusieurs fanfares de bri gades et de régiments, disséminées dans toute la France, accompagnent elles aussi les actions militai-res de l’armée de Terre, à la dif férence près qu’elles sont composées de militaires exerçant un double emploi de soldats et de musiciens. l

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« Du rhum, des femmes… » Ambiance garantie au concert de Soldat Louis pour la Saint-Patrick à l’EMIA.

« La musique est l’un des plus importants moyens de commu-nication. »ADC Lemoine, tambour-major.