la méthode mckenzie est-elle efficace à court et à long terme pour le traitement des lombalgiques...

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La méthode McKenzie est-elle efcace à court et à long terme pour le traitement des lombalgiques chroniques ? Revue systématique de la littérature The McKenzie method: Is this method efcient in short and long term for chronic non-specic low back pain? A systematic review a Hôpitaux universitaires de Genève, Genève, Suisse b HES-SO, HEds lière physiothérapie, Genève, Suisse c Physio sport K-Rouge, Genève, Suisse Reçu le 31 mai 2012 ; reçu sous la forme révisée le 20 juillet 2012 ; accepté le 22 octobre 2012 Nicole Sansonnens a Floralie Kunzler b Cedric Bron c Marc Vassant b Lara Allet a,b Mots clés Chronique Douleur Lombalgie McKenzie Non spécifique Revue systématique Keywords Chronic Low back pain McKenzie Pain Systematic review Auteur correspondant : N. Sansonnens, Quai des Vernets 7, 1227 Acacias, Suisse. Adresse e-mail : nicole.sansonnens@hcuge. ch RÉSUMÉ Objectif. La lombalgie chronique et son coût posent un aux physiothérapeutes. La méthode McKenzie est utilisée pour ces patients bien qu'aucune revue n'ait évalué son efcacité. L'objectif de cette revue systématique était de déterminer l'effet de la méthode McKenzie sur la douleur, le fonctionnement physique et émotionnel et l'évaluation du patient sur son état. Méthode. Les recherches ont été menées jusqu'au 18 juillet 2011 sur Medline-Pubmed, Web of science et Cochrane Library. L'évaluation de la qualité a été réalisée de façon indépendante. Résultats. Trois RCT et un follow-up ont été inclus. La qualité méthodologique de ces études est modérée. Les résultats montrent une amélioration signicative (p < 0,05) pour tous les paramètres étudiés, surtout pour la douleur à court terme. Conclusion. La méthode McKenzie semble intéressante pour traiter les patients lombalgiques chroniques. Néanmoins, le manque d'étude et de résultats à long terme ne nous permet pas de faire des recommandations pour la pratique. Niveau de preuve. Niveau 2. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. SUMMARY Introduction. The chronic low back pain and its related costs is a challenge for physical therapists. The McKenzie method is currently used for the treatment of chronic low back patients, although no literature review evaluated its efcacy in this context. The objective of the current review was to determine the effect of the McKenzie method on pain relief, emotional and physical functioning and global perceived effectin chronic low back patients. Methods. A literature search has been conducted on the 18 July 2011 on Medline-Pubmed, Web of science and the Cochrane Library. The quality of all included articles has been judged by three independent reviewers. Results. Three RCT and one follow-up of moderate quality have been identied. The McKen- zie method showed a signicant (P > 0.05) improvement for all outcomes, in particularly for a short-term pain relief. Kinesither Rev 2013;13(137):3037 Savoirs / Contribution originale 30 © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.10.008

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Page 1: La méthode McKenzie est-elle efficace à court et à long terme pour le traitement des lombalgiques chroniques ? Revue systématique de la littérature

Kinesither Rev 2013;13(137):30–37Savoirs / Contribution originale

La méthode McKenzie est-elleefficace à court et à long terme pourle traitement des lombalgiqueschroniques ? Revue systématique dela littérature

The McKenzie method: Is this method efficient in shortand long term for chronic non-specific low back pain?A systematic review

Nicole Sansonnens a

Floralie Kunzler b

Cedric Bron c

aHôpitaux universitaires de Genève, Genève, SuissebHES-SO, HEds filière physiothérapie, Genève, SuissecPhysio sport K-Rouge, Genève, Suisse

Marc Vassant ba,b

Lara Allet

Reçu le 31 mai 2012 ; reçu sous la forme révisée le 20 juillet 2012 ; accepté le 22 octobre 2012

Mots clésChroniqueDouleurLombalgieMcKenzieNon spécifiqueRevue systématique

KeywordsChronicLow back painMcKenziePainSystematic review

Auteur correspondant :N. Sansonnens,Quai des Vernets 7, 1227Acacias, Suisse.Adresse e-mail :[email protected]

RÉSUMÉObjectif. – La lombalgie chronique et son coût posent un défi aux physiothérapeutes. Laméthode McKenzie est utilisée pour ces patients bien qu'aucune revue n'ait évalué son efficacité.L'objectif de cette revue systématique était de déterminer l'effet de la méthode McKenzie sur ladouleur, le fonctionnement physique et émotionnel et l'évaluation du patient sur son état.Méthode. – Les recherches ont été menées jusqu'au 18 juillet 2011 sur Medline-Pubmed, Webof science et Cochrane Library. L'évaluation de la qualité a été réalisée de façon indépendante.Résultats. – Trois RCT et un follow-up ont été inclus. La qualité méthodologique de ces étudesest modérée. Les résultats montrent une amélioration significative (p < 0,05) pour tous lesparamètres étudiés, surtout pour la douleur à court terme.Conclusion. – La méthode McKenzie semble intéressante pour traiter les patients lombalgiqueschroniques. Néanmoins, le manque d'étude et de résultats à long terme ne nous permet pas defaire des recommandations pour la pratique.Niveau de preuve. – Niveau 2.© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARYIntroduction. – The chronic low back pain and its related costs is a challenge for physicaltherapists. The McKenzie method is currently used for the treatment of chronic low back patients,although no literature review evaluated its efficacy in this context. The objective of the currentreview was to determine the effect of the McKenzie method on pain relief, emotional and physicalfunctioning and global perceived effectin chronic low back patients.Methods. – A literature search has been conducted on the 18 July 2011 on Medline-Pubmed,Web of science and the Cochrane Library. The quality of all included articles has been judged bythree independent reviewers.Results. – Three RCT and one follow-up of moderate quality have been identified. The McKen-zie method showed a significant (P > 0.05) improvement for all outcomes, in particularly for ashort-term pain relief.

30© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.10.008

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Conclusion. – The McKenzie method seems to have a positive effect on chronic low back pain patients. However, more studiesand long-term results are needed to confirm this statement.Level of evidence. – Level 2.© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Kinesither Rev 2013;13(137):30–37 Savoirs / Contribution originale

INTRODUCTIONmouvement qui correspond à la préférence directionnelle

Figure 1. Le cercle vicieux de la chronicité.Cette figure estreproduite avec la permission de l'International Association for theStudy of Pain® (IASP®). Cette figure ne peut pas être reproduite

dans aucune autre publication sans permission.Reprise de Vlaeyen et Crombez [5].

La lombalgie chronique non spécifique (LCNS) représente unproblème majeur de santé publique. Soixante-dix pour centà 85 % de la population vit un épisode de lombalgie aiguë unefois dans sa vie. Quatre-vingt dix pour cent de ces lombalgiessont dites non spécifiques, c'est-à-dire sans signe claird'atteinte structurelle à l'imagerie médicale, ce qui induit unflou dans le diagnostic. Dans cette catégorie sont ainsi comprisdes profils variables de lombalgiques, dont 10 à 25 % déve-loppent des douleurs chroniques [1,2]. La lombalgie chroniqueconcerne 3 à 6 % de la population générale [1] et génère descoûts élevés qui augmentent dans l'ensemble des pays indus-trialisés. Les 5 à 10 % de lombalgiques chroniques génèrent70 à 90 % des coûts directs (traitement) et indirects (perte deproductivité, coûts sociaux) [2]. En Suisse, le coût de la LCNSest estimé à CHF 6,1 milliards de francs suisses par année,dont 93 % sont des coûts indirects [3].La LCNS relève d'un processus complexe. Plusieurs facteursinfluencent l'intensité de la douleur chronique : ce n'est plus unmécanisme de protection physiologique, mais un phénomènepathologique en soi. Des facteurs psychosociaux, des pen-sées, des émotions, des comportements interagissent entreeux et amplifient les sensations douloureuses. Cette intricationdynamique entre mécanismes périphériques et centrauxentraîne une réorganisation corticale [4]. La Fig. 1 illustreces interactions [5].L'expérience de la douleur (pain experience) provoque desémotions telles que l'anxiété ou le stress, qui génèrent despensées de type « catastrophiste » (catastrophizing). Cespensées entraînent la croyance que le mouvement est délé-tère ( fear of movement) et qu'il est préférable de l'éviter : lakinésiophobie (avoidance). En conséquence, l'activité fonc-tionnelle diminue (disuse) et contribue à l'installation de l'étatde chronicité. Le traitement vise à briser ce cercle. En dimi-nuant sa peur (low fear), le patient augmente son activitéfonctionnelle bénéfique (exposure), ce qui conduit au rétablis-sement (recovery).L'éducation thérapeutique permet de modifier les faussescroyances ou représentations et joue un rôle important poursortir du cercle vicieux. En effet, la physiothérapie coupléeà l'éducation thérapeutique amène de meilleurs résultats quela physiothérapie seule en cas de LCNS [6].

La méthode McKenzie se compose d'un traitementindividualisé, d'éducation thérapeutique et d'exercices

d'autotraitement quotidiens.

Ses deux principes sont la centralisation et la préférencedirectionnelle. La centralisation se manifeste par le reflux dela douleur de distal à proximal et la diminution de son intensité.Elle est obtenue par la répétition d'un mouvement physiolo-gique déterminé individuellement, la préférence directionnelle[7]. Une revue systématique met en évidence que 70 % deslombalgiques aigus et 52 % des lombalgiques chroniquescentralisent complètement ou partiellement en réalisant le

d'une manière répétitive [8]. La présence de centralisationaugmente de 7,8 fois les chances d'une bonne évolution, cequi en fait un meilleur prédicteur que certains facteurs biop-sychosociaux [7].Une fiabilité interexaminateur bonne à très bonne a étédémontrée pour la centralisation (Kappa 0,51–1,0) [8] et lapréférence directionnelle (Kappa à 0,9) [9].

La méthode McKenzie semble donc être intéressantedans le traitement de la LCNS puisqu'elle estcomposée d'un volet éducatif et d'exercices

autoadministrés (répétition de mouvements selon lapréférence directionnelle) qui favorisent un

comportement proactif.

Citée par la guideline européenne pour le traitement de laLCNS [10], elle doit néanmoins encore faire l'objet de

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N. Sansonnens et al.Savoirs / Contribution originale

recherches supplémentaires car son efficacité manque encored'évidence scientifique. Celle-ci a été démontrée pour la lom-balgie aiguë par plusieurs revues systématiques [11,12], mais,à ce jour, aucune revue systématique ne traite uniquement dela LCNS.Le but de ce travail était d'évaluer l'efficacité du traitement de laLNCS par la méthode McKenzie au niveau de la douleur, dufonctionnement physique, du fonctionnement émotionnel et dela perception du changement par le patient de l'évolutionglobale de son état.

MÉTHODOLOGIE

Une recherche systématique a été menée indépendammentpar trois personnes sur les bases de données Medline-Pub-med, Web of science et Cochrane Library. Elle a été complétéepar des recherches sur Google Scholar et PEDro, la consul-tation de bibliographie et des recherches par noms d'auteurs.La stratégie de recherche a été la suivante : (pain OR per-ception of change OR Disability) AND back pain AND McKen-zie AND chronic. Les langues étaient l'anglais, le français etl'allemand. La dernière recherche a été faite le 18 juillet 2011.Les articles ont été retenus selon les critères d'inclusionsdécrits ci-dessous.

Types d'études

Essais cliniques, revues, études cliniques contrôlées, étudesrandomisées contrôlées et revues systématiques.

Types de participants

Personnes dès 18 ans atteintes de lombalgie chronique nonspécifique depuis plus de sept semaines selon la Quebec TaskForce, qui a démontré que la proportion de patients évoluantvers la chronicité augmente dès ce délai [13].

Types d'interventions

L'intervention est basée sur le concept McKenzie, avec untraitement adapté individuellement selon la préférence direc-tionnelle et comparé à un groupe témoin, avec ou sanstraitement.

Tableau I. Principales caractéristiques des études retenue

Études retenueset PEDro score

Nombre departicipants

McKenzie/Comparaison (s)

Intco

Petersen et al., 2002 [19]7/10

260 132/128 Re

Petersen et al., 2007 [20]4/10 ( follow-up)

180 (ITT = 241)

Miller et al., 2005 [18]5/10

29 14/15 Sta

Sakai et al., 2008 [17]4/10

74 25/24/25 ReGret

ITI: intention to treat.

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Paramètres mesurés

Pour évaluer l'effet d'une intervention sur des patients doulou-reux chroniques, il importe de relever d'autres paramètres queseulement la douleur car des facteurs centraux interviennent.Selon les recommandations de Dworkin et al. [14], la présenced'au moins deux des quatre paramètres pour les patientssouffrant de douleurs chroniques est attendue : intensité dela douleur, fonctionnement physique, fonctionnement émotion-nel, perception du changement par le patient.Une sélection a été réalisée à partir du titre, du résumé etfinalement sur le texte intégral des articles. La qualité métho-dologique de chaque article retenu a été évaluée au moyen del'échelle de PEDro. Celle-ci dispose d'une fiabilité interévalua-teur adéquate (ICC = 0,68) [15]. Le premier des 11 points del'échelle n'a pas été scoré car il porte sur la validité externe desétudes. Les études ont donc été scorées sur dix points. Troispersonnes ont établi les scores individuellement, les ont misen commun et ont discuté les points de désaccord afin deparvenir à un consensus.

Analyse descriptive

Une analyse descriptive a été utilisée pour décrire l'effet dutraitement McKenzie sur la douleur, le fonctionnement phy-sique, le fonctionnement émotionnel et la perception du chan-gement par le patient chez les LCNS. Les résultats ont étéextraits au début ainsi qu'à la fin du traitement et, lorsqu'ilsétaient disponibles, à l'évaluation de suivi ( follow-up). Selonles recommandations de la Cochrane Collaboration, les résul-tats ont été considérés à court terme lorsqu'ils étaient collectésmoins de 12 semaines après la randomisation, à moyen termeentre 12 et 52 semaines et à long terme à 52 semaines et plusaprès celle-ci [16].

RÉSULTATS

Trois études et un follow-up ont été retenus [17–20]. L'identi-fication et la sélection des études sont exposées sur la Fig. 2.Le Tableau I résume les principaux éléments méthodologiquesdes études retenues et le Tableau II présente le score dechaque étude sur l'échelle PEDro.

s.

erventions demparaison

Durée Paramètres mesurés

nforcement intensif 2 mois4 mois8 mois

DouleurFonctionnement physiquePerception du patient

14 mois DouleurFonctionnement physique

bilisation spécifique 6 semaines DouleurFonctionnement physique

laxant musculaireoupe témoin : antalgielivret éducationnel

4 semaines DouleurFonctionnement physiqueFonctionnement émotionnel

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Tableau II. Scores PEDro des études sélectionnées.

Les 10 points de l'échelle PEDro Petersen et al.(2002) [19]

Petersen et al.(2007) [20]

Miller et al.(2005) [18]

Sakai et al.(2008) [17]

2. Sujets répartis aléatoirement H H H H

3. Assignation secrète H – – H

4. Groupes similaires au début de l'étude H – H H

5. Sujets « en aveugle » – – – –

6. Thérapeutes « en aveugle » – – – –

7. Examinateurs « en aveugle » – – – –

8. Les mesures ont été obtenues pour plus de 85 % des sujets H H H –

9. Les sujets ont reçu le traitement ou l'intervention contrôleconformément à leur répartition ou ont été analysés« en intention de traiter »

H – – –

10. Résultats des comparaisons statistiques intergroupes indiqués H H H H

11. Estimation des effets et estimation de leur variabilité indiquée H H H –

7/10 4/10 5/10 4/10

Kinesither Rev 2013;13(137):30–37 Savoirs / Contribution originale

Paramètres évalués

Les paramètres représentés dans les études sélectionnéessont la douleur, le fonctionnement physique, le fonctionnementémotionnel et la perception du changement par le patient. Ilsont été mesurés, selon les études, à des intervalles allant dequatre semaines à 14 mois. Sakai et al. [17] et Miller et al. [18]présentent des résultats à court terme uniquement. Petersenet al. [19,20] présentent des résultats à court, moyen et longterme.

Outils de mesure et les résultats en fonction desparamètres

Douleur

La douleur a été évaluée par le Questionnaire Manniche LowBack Pain Rating Scale (MRS) [21], l'Échelle Visual Analogscale (VAS) [22], la Faces Pain Scale Revised (FPSR) [23], leShort-Form McGill Pain Questionnaire (SF-MPQ) [24] et leJapanese Orthopedic Association Low Back Pain Score(JOA LBP Score) [25]. Les quatre études retenues ont mesuréce paramètre. Toutes ont montré une diminution significativede la douleur mais sans différence significative entre les grou-pes, sauf celle de Sakai et al. [17] où la différence est signi-ficative en faveur du groupe McKenzie par rapport au groupeantalgie (p < 0,05). Petersen et al. [19,20] obtiennent égale-ment une réduction significative de la douleur qui persiste14 mois après l'intervention dans les deux groupes (renforce-ment intensif/McKenzie) (p = 0,001), avec une différencesignificative en faveur du groupe McKenzie à quatre mois(p = 0,01), mais plus à huit et 14 mois.

Fonctionnement physique

Le fonctionnement physique a été évalué par le MRS, le FSQ[26], le JOA LBP Score et l'Échelle de Qualité de Vie « SF-36 »[27]. La qualité de vie entre dans le fonctionnement physiqueselon Dworkin et al. [14]. Les quatre études retenues ontmesuré ce paramètre. Petersen et al. [19,20] relèvent une

amélioration significative dans les deux groupes qui se main-tient 14 mois après l'intervention (p = 0,001), avec une diffé-rence significative en faveur du McKenzie à quatre mois(p = 0,04), mais qui ne se retrouve pas à deux, huit et 14 mois.Miller et al. [18] montrent une amélioration non significative duhandicap fonctionnel dans les différents groupes (stabilisationspécifique/McKenzie), sans différence significative entre lesgroupes. C'est également le cas dans l'étude de Sakai et al.[17].

Fonctionnement émotionnel

Le fonctionnement émotionnel a été évalué au travers de l'itemcorrespondant de l'échelle « SF-36 ». Une étude a mesuré ceparamètre [17] sans trouver d'effet significatif aprèsintervention.

Scorage par le patient de son évolution globale

Le scorage par le patient de son évolution globale est évaluépar une échelle de Lickert non validée (much better, better, nochange, worse, much worse). Une étude a mesuré ce para-mètre [19]. Trente-cinq pour cent des participants ont signaléune mauvaise évolution de leur état global, 66 % ont déclaréun mauvais résultat sur la réduction du handicap et 75 % unmauvais résultat sur la réduction de la douleur sans différencesignificative entre les groupes.Les résultats sont résumés dans le Tableau III.

DISCUSSION

L'objectif de cette revue systématique était de déterminerl'efficacité de la méthode McKenzie pour le traitement despatients LCNS. Seules trois études et un follow-up répondantà cette question ont pu être identifiées. Toutes ont évalué untraitement individualisé par des thérapeutes diplômés et rem-plissent ainsi un des critères d'inclusion essentiel de cetterevue.

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Recherche de littérature :

Bases de donnée s : Medline,

Coch rane et Web of science.

Limit es : anglais, français et

alleman d seulement

Résultat de la

recherche (n=66) Dou blon s (n=16 )

50 résumés

Exclus (n=4 2)

Sélection p ar

le titre et le

résumé

8 résumés

- Pas la bonne population

(n=24)

- Pas d’intervention

McKenzie (n=10)

- Guideline (n=2)

- Pas le bon paramètre

(n=4)

- Pas un article scientifique

(n=2)

Sélection p ar

la lecture

intégrale

Exclus (n=4)

- Population mélangée entre

chronique/subaigue/aigue

(n=4)

4 articles retenus

[17–20]

Figure 2. Sélection des études retenues le 18 juillet 2011.

N. Sansonnens et al.Savoirs / Contribution originale

Les résultats indiquent que le traitement McKenzie montre unetendance positive sur la diminution de la douleur et l'améliora-tion du fonctionnement physique qui se confirme dans lessuivis de Petersen et al. [19,20]. Dans toutes les études, laméthode McKenzie a été comparée à d'autres interventions.Le niveau de preuve (faible, intermédiaire ou élevé) [28] de cesinterventions constitue un indicateur pour déterminer l'effica-cité du traitement. Petersen et al. [19,20] comparent laméthode McKenzie au renforcement dynamique intensif, quimontre à ce jour un niveau de preuve modéré à fort pour letraitement de la LCNS [10]. Ils obtiennent des résultats équi-valents entre les deux interventions, sauf sur la douleur à huitmois en faveur de la méthode McKenzie. Miller et al. [18]

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comparent la méthode McKenzie à un groupe de stabilisationspécifique, technique qui montre un niveau de preuve modéré[10] : les résultats entre les deux méthodes sont similaires.Sakai et al. [17] évaluent un relaxant musculaire (EMPP) en lecomparant avec un groupe McKenzie et un groupe témoinrecevant une « intervention minimale » (un livre d'éducation etun traitement physique axé sur l'antalgie). Selon Airaksinenet al. [10], le livre d'éducation a un effet bénéfique modéré surla LCNS. Les traitements antalgiques tels que la thérapie par lachaleur, les ultrasons, l'électrothérapie et les tractions ne sontpas démontrés comme efficaces chez les LCNS [10]. Legroupe McKenzie montre des résultats significativement meil-leurs que le groupe témoin sur la douleur et équivalent sur lesautres paramètres.Dans l'ensemble les résultats indiquent que le traitementMcKenzie est meilleur qu'un traitement alliant de l'antalgieet un livret éducationnel, et comparables aux traitements dontle niveau de preuve est modéré à fort.Sur la base de trois études et un follow-up, l'effet de la méthodeMcKenzie semble similaire à celui d'autres techniques vali-dées scientifiquement, sauf pour la douleur où elle a montréune meilleure efficacité pour la LCNS. Cela s'apparente à unniveau de preuve moyen, défini comme étant « basé sur lesrésultats d'études de moins bonne qualité et notammentà effectifs faibles qui sont cohérents entre eux » [28].

Notre hypothèse, selon laquelle la méthode McKenzieest, par rapport à d'autres techniques, supérieurement

efficace pour la LCNS a été donc seulementpartiellement confirmée.

Les trois études et le follow-up retenus répondent égalementaux recommandations de Dworkin et al. [14], pour qui mesurerla douleur seulement n'est pas suffisant afin d'évaluer l'effetd'une intervention sur des patients douloureux chroniques, enraison des multiples facteurs, notamment centraux, qui inter-viennent dans ce contexte. Ils recommandent donc d'intégrerau moins deux des quatre paramètres suivants : la douleur, lefonctionnement physique, le fonctionnement émotionnel et lescorage par le participant de son évolution globale avec letraitement. Les études de cette revue intègrent toutes lesparamètres « douleur » et « fonctionnement physique ».Petersen et al. [19] ont évalué également le « scorage parle patient » et Sakai et al. [17] ont évalué le « fonctionnementémotionnel ». Ces études ont tenu compte du caractèrecomplexe de la douleur dans un contexte chronique.Toutefois, ces recommandations s'appliquent aux patientsdouloureux chroniques en général, pas aux patients LCNSen particulier. Moseley [6] a montré l'importance du rôle descroyances chez les patients LCNS. Cela justifierait d'évaluerce paramètre au moyen d'une échelle telle que la Pain Catas-trophizing Scale [29], par exemple.L'étude de Paatelma et al. [30] a été exclue car elle mélangeaitles participants lombalgiques aigus et chroniques. Dans cetteétude, le groupe McKenzie a montré une amélioration équi-valente au groupe témoin de thérapie manuelle orthopédique.Mais ces deux groupes avaient des résultats à peine meilleursque le groupe témoin ayant reçu un livret éducationnel seu-lement. Ces résultats contredisent ceux de l'étude de Sakaiet al. [17], incluse dans cette revue, qui montrent une diffé-rence significative sur la douleur entre le groupe avec livretéducationnel et le groupe traité par la méthode McKenzie. Cetaspect reste à explorer plus en détail afin de comprendre si un

Page 6: La méthode McKenzie est-elle efficace à court et à long terme pour le traitement des lombalgiques chroniques ? Revue systématique de la littérature

Tableau III. Principaux résultats par paramètres.

Petersen et al., 2002 [19]7/10

Différence significative dela douleur entre lesgroupes à 4 mois enfaveur du McKenzie maispas à 8 semaines, nià 8 mois

Réduction significative duhandicap dans les2 groupes. Différenceà 4 mois en faveur duMcKenzie mais pas à 2 et8 mois.

Pas de différencesignificative entre lesgroupes

Petersen et al., 2007 [20]4/10 ( follow-up)

Amélioration significativede la douleur sansdifférence significativeentre les groupesà 14 mois

Réduction significative duhandicap dans les2 groupes sans différencesignificative entre lesgroupes à 14 mois

Mauvaise évolutionglobale 35 %. Mauvaisrésultat sur la réduction duhandicap 66 %. Mauvaisrésultat sur la réduction dela douleur 75 %, sansdifférence significativeentre les groupes

Miller et al., 2005 [18]5/10

Diminution significative dela douleur à 6 semainespour les 2 groupes sansdifférence significativeentre les groupes.

Diminution nonsignificative du handicapdans les 2 groupes sansdifférence significativeentre les groupes

Sakai et al., 2008 [17]4/10

Diminution significative dela douleur à 4 semainesen faveur du McKenzie auVAS uniquement

Amélioration significativesans différencesignificative entre lesgroupes

Pas de résultatssignificatifs

VAS : Échelle Visual Analog Scale.

Kinesither Rev 2013;13(137):30–37 Savoirs / Contribution originale

livret éducationnel apporte les mêmes bénéfices à moindrecoût qu'une thérapie physique et surtout à préciser l'impact descroyances dans un contexte de LCNS.Slade et al. [31] ont mené une revue systématique avec méta-analyse sur l'efficacité de différentes techniques actives utili-sées pour le traitement de la LCNS, incluant des études quimélangent les populations de lombalgiques aigus et chroni-ques. Leur conclusion est également que la méthode McKenzie,comparée à d'autres techniques, a un effet significativementmeilleur sur la douleur à court terme.Il est aussi intéressant de citer les résultats préliminaires de ladernière étude de Petersen et al. [32]. Les auteurs ont sélec-tionné des participants qui présentaient soit une centralisation,soit une suspicion de protrusion discale, ciblant ainsi plusfinement une population susceptible de répondre au traitementpar la méthode McKenzie. Selon ces premiers résultats, legroupe McKenzie présenterait de meilleurs résultats que legroupe de manipulations vertébrales. Cela suggère que laméthode McKenzie aurait un effet supérieur à d'autres traite-ments pour cette catégorie de patients LCNS.

Limites

Seules trois études et un follow-up ont répondu aux critèresd'inclusion de cette revue. Un plus grand nombre d'études surle sujet est souhaitable pour obtenir un meilleur niveaud'évidence.Le flou diagnostique concernant la LCNS est égalementà signaler comme un facteur de biais, car le traitement sepenche sur les symptômes et non sur les causes. De ce fait, letraitement perd en spécificité et cela peut avoir un impact surles résultats.

Selon Busanich et al. [33] les études de note inférieure à 7 sur10 sur l'échelle de PEDro présentent des risques supérieursde résultats biaisés. C'est le cas pour deux études et un follow-up retenus [17,18,20]. Ces scores ont été influencés par le faitque l'aveuglement des participants et des thérapeutes estirréalisable car ils connaissent le traitement effectué [33].De plus, l'échelle de PEDro n'est pas prévue pour des articlesde type follow-up comme celui de Petersen et al. [20]. Cetteétude présente donc un score très faible (4/10), car les points 3(assignation secrète), 4 (groupes similaires au début del'étude) et 9 (les sujets ont reçus le traitement ou l'interventioncontrôle conformément à leur répartition), ne lui ont pas étéattribué.La principale limite de cette revue est la durée des interven-tions. Elle a été de quatre semaines pour Sakai et al. [17] et desix semaines pour Miller et al. [18] sans follow-up. Seul Peter-sen et al. [19] et leur follow-up [20] ont recueilli des résultatsà long terme. Il n'est pas possible d'affirmer qu'une interventionest efficace pour une pathologie chronique, qui par définitions'inscrit dans la durée, sur la base de résultats à quatre ou sixsemaines.Le follow-up de Petersen et al. [20] montre une efficacitésupérieure de la méthode McKenzie à quatre mois puis desrésultats similaires au renforcement dynamique à huit et14 mois. Ces résultats à moyen et long terme étant pourl'instant les seuls disponibles, ils devront encore être confir-més ou infirmés.

Futures recherches

Des études randomisées contrôlées supplémentaires serontnécessaires pour établir le niveau d'évidence de l'efficacité dela méthode McKenzie. En raison de la durée des symptômes

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Points à retenir

� La méthode McKenzie est efficace pour la LCNSsur la douleur et le fonctionnement physique.

� Un follow-up suggère que cette efficacité per-dure dans le temps.

� L'éducation thérapeutique semble jouer un rôleimportant dans le traitement de la LCNS.

� La méthode McKenzie allie les exercices, l'édu-cation thérapeutique et l'autogestion, favorisantainsi l'autonomie du patient.

� Des recherches supplémentaires doivent êtremenées pour mieux cerner les effets de laméthode pour cette population.

N. Sansonnens et al.Savoirs / Contribution originale

de la LCNS, ces études devront impérativement comporterdes résultats à moyen et long terme.Pour obtenir des résultats qui reflètent l'évolution de l'état desanté des patients douloureux chroniques, il est indiqué dechoisir les paramètres à étudier en fonction des recomman-dations de Dworkin et al. [14]. En outre, compte tenu du rôleprépondérant des croyances chez les patients atteints deLCNS, il sera profitable de porter toute l'attention requise auvolet de l'éducation thérapeutique. Cela en intégrant un outild'évaluation spécifique qui permette d'objectiver l'évolutiondes croyances et des comportements qui en découlent auterme de l'intervention, et d'évaluer son impact par rapportà l'intervention physique.

CONCLUSION

À court terme, la méthode McKenzie montre une efficacitééquivalente à d'autres interventions physiques validées scien-tifiquement sur le fonctionnement physique et supérieur sur ladouleur chez des patients atteints de LCNS. Toutefois, ilmanque encore des résultats à long terme, ces derniers étantles seuls indicateurs permettant de se prononcer en faveur del'efficacité de la méthode McKenzie pour le traitement de lalombalgie chronique.La méthode McKenzie aborde la lombalgie chronique demanière cohérente, dans sa complexité. Elle allie les exerci-ces, l'éducation thérapeutique et l'autogestion, favorisant ainsil'autonomie du patient.Pour cette raison, il est souhaitable que des recherches sup-plémentaires soient menées afin de mieux cerner les effets decette méthode pour une population de lombalgiques chroni-ques non spécifiques.

Déclaration d'intérêtsLes auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relationavec cet article.

RemerciementsNous remercions M. Christophe Richoz, Mme Virginie Cuvelier et MmeElisabeth Bürge pour leurs conseils quant à l'élaboration de cette

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revue. Nous remercions également M. Gabor Sagi, M. Tom Petersenet M. Jean-Paul Gallice d'avoir bien voulu répondre à nos questions.

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