la maladie de rendu-osler, une cause originale de porencéphalie familiale

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revue neurologique 168 (2012) A1–A48 A3 Discussion.– Dans la grande majorité des cas, l’épilepsie asso- ciée à ce type de lésion se révèle avant la troisième décennie. Des cas de révélation plus tardive ont déjà été publiés, allant jusqu’à 60 ans chez un patient rapporté par Fauser et al. (Brain 2006). Toutefois, il faut être extrêmement prudent, et multiplier les IRM de contrôle, afin d’éliminer le diagnostic différentiel principal qui est à ces âges le gliome de bas grade. Conclusion.– Une épilepsie associée à une lésion d’allure dys- plasique peut se révéler très tardivement, mais cela étant extrêmement rare, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour s’assurer qu’il n’existe aucun critère de malignité. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.147 B06 Forme familiale d’épilepsie myoclonique juvénile Yosr Hizem a , Mouna Ben Djebara a , Ines Benarbia b , Imen Kacem a , Amina Gargouri a , Riadh Gouider a a UR de neurophysiologie clinique et électrodiagnostic, service de neurologie, hôpital Razi, 2010 La Manouba, Tunisie b Service de neurologie, hôpital Razi, 2010 La Manouba, Tunisie Mots clés : Épilepsie ; Génétique ; Récessif Introduction.– L’épilepsie myoclonique juvénile (EMJ) est carac- térisée par une hétérogénéité génétique et une diversité des modes d’hérédité. Une transmission autosomique récessive (AR) a été soupc ¸ onnée mais aucun gène n’a été identifié. Objectifs.– Décrire les caractéristiques phénotypiques de familles tunisiennes d’EMJ et rapporter les différents modes de transmission. Méthodes.– Nous avons inclus les familles comportant au mini- mum un atteint avec phénotype d’EMJ consultant au service de neurologie à l’hôpital Razi (juin 2002–décembre 2011). L’enquête génétique a permis de préciser le mode de transmis- sion. Pour les membres atteints, nous avons réalisé un examen neurologique et un EEG. Nous avons précisé l’âge de début, le type des crises et l’évolution sous traitement. Des prélève- ments sanguins en vue d’une étude en biologie moléculaire ont été réalisés. Résultats.– Nous avons colligé 31 familles, 36 atteints ont été examinés : 20 femmes et 16 hommes. L’âge moyen de début était de 14 ans (7–31). Une histoire familiale d’épilepsie était retrouvée dans 24 familles. Une consanguinité a été documen- tée dans 19 familles. Le mode de transmission était compatible avec un mode AR dans 17 familles. Une concordance phénoty- pique avec le cas index a été retrouvée chez au moins un sujet atteint dans 13 familles. Discussion.– Les familles d’EMJ pures et homogènes avec une transmission récessive ont été rarement rapportées. La pré- dominance de l’hérédité récessive dans notre série pourrait être expliquée par l’importance de la consanguinité en Tuni- sie, comme en Arabie Saoudite, où des familles AR ont été déjà décrites. Conclusion.– Les familles tunisiennes les plus informatives d’EMJ avec une hérédité AR pourraient constituer une bonne base pour l’identification de gènes récessifs. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.148 B07 La maladie de Rendu-Osler, une cause originale de porencéphalie familiale Aurélien Benoilid , Jérôme Aupy , Constanza Dalvit , Maria Paula Valenti , Clotilde Boulay , Édouard Hirsch Service de neurologie, hôpital universitaire de Strasbourg, 67098 Strasbourg, France Mots clés : Rendu-Osler ; Porencéphalie ; Épilepsie Introduction.– La maladie de Rendu-Osler ou Hereditary Hae- morragic Telengectasia (HHT) est une dysplasie héréditaire qui peut s’accompagner de manifestations neurologiques et révéler une malformation vasculaire cérébrale (MVC). Observation.– M. H.J âgé de 44 ans, se présente aux urgences pour un tableau de méningite fébrile compliqué d’un empyème sous-dural hémisphérique droit. L’évolution est favorable sous antibiothérapie, mais aucune porte d’entrée n’avait pu être identifiée. Pendant l’hospitalisation une satu- ration en oxygène basse à 93 % avait été mise en évidence et un an plus tard il bénéficie d’une confirmation génétique d’HHT dans le cadre d’une fistule artérioveineuse pulmonaire. Ce patient a deux enfants H.L et H.N, âgés de 15 et 20 ans. Ils sont suivis pour une épilepsie associée à une cavité porencé- phalique (frontopariétale gauche et idiopathique pour l’aîné et frontale droite consécutive au saignement d’un anévrisme en période périnatale pour le cadet). Les deux enfants étaient libres de crises sous lamotrigine. Le diagnostic étiologique génétique d’HHT est posé rétrospectivement avec une muta- tion identifiée au niveau de l’endogline chez le père et les deux enfants. Discussion.– Les porencéphalies sporadiques sont le plus souvent le résultat d’une agression cérébrale anténatale L’observation d’une porencéphalie familiale est très rare, et souvent liée à une origine génétique entraînant une hypercoa- gulabilité. L’hémorragie cérébrale périnatale compliquant une HHT peut prendre un aspect d’épilepsie avec porencéphalie familiale. Conclusion.– L’HTT est une affection héréditaire fréquemment associée à une MVC. Le risque hémorragique est faible mais des saignements périnataux occultes peuvent se présenter comme une porencéphalie familiale. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.149 B08 Épilepsie et neurolupus Kamel Bouriche Service de neurologie, hôpital de Hautepierre, 67000 Strasbourg, France Mots clés : Épilepsie ; Neurolupus ; Marqueurs biologiques Introduction.– Le lupus érythémateux disséminé (LEAD) est une maladie auto-immune mutisystémique. Sa gravité tient à l’atteinte rénale et cérébrale d’autant qu’elle touche des sujets jeunes. L’épilepsie est sa première complication neu- ropsychiatrique. Objectifs.– Existe-il des marqueurs prédictifs de la survenue des complications neurologiques au cours (LEAD) ? Quelles sont les caractéristiques d’un syndrome épileptique du neu- rolupus, aurait-il des particularités electrophysiologiques ? Patients et méthodes.– Nous rapportons une série de 18 malades ayant présenté un neurolupus compliqué d’une épilepsie. Le diagnostic de lupus érythémateux systémique a été retenu selon les critères de diagnostic de ACR. Le diagnostic de crises d’épilepsie a été fait à partir d’éléments anamnestiques et électrophysiologiques. Un enregistrement de veille a été réa- lisé en intercritique chez 17 de nos patients selon le mode 10/20. Les anomalies intercritiques, les localisations ainsi que le siège et la nature électriques ont été analysées. Résultats.– L’épilepsie est la manifestation inaugurale chez quatre patients. Les AC antiphospholipides étaient présents chez 15 de nos patients (soit 83,33 %). Sur L’IRM, la plu- part des malades avaient des lésions vasculaires multiples, sur les 17 syndromes épileptiques, 11 d’entre eux étaient cryptogénique, quatre d’origine vasculaire et deux d’origine

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usqu’à 60 ans chez un patient rapporté par Fauser et al.Brain 2006). Toutefois, il faut être extrêmement prudent, et

ultiplier les IRM de contrôle, afin d’éliminer le diagnosticifférentiel principal qui est à ces âges le gliome de bas grade.onclusion.– Une épilepsie associée à une lésion d’allure dys-lasique peut se révéler très tardivement, mais cela étantxtrêmement rare, tous les moyens doivent être mis en œuvreour s’assurer qu’il n’existe aucun critère de malignité.

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UR de neurophysiologie clinique et électrodiagnostic, service deeurologie, hôpital Razi, 2010 La Manouba, TunisieService de neurologie, hôpital Razi, 2010 La Manouba, Tunisie

ots clés : Épilepsie ; Génétique ; Récessifntroduction.– L’épilepsie myoclonique juvénile (EMJ) est carac-érisée par une hétérogénéité génétique et une diversité des

odes d’hérédité. Une transmission autosomique récessiveAR) a été soupconnée mais aucun gène n’a été identifié.bjectifs.– Décrire les caractéristiques phénotypiques de

amilles tunisiennes d’EMJ et rapporter les différents modese transmission.éthodes.– Nous avons inclus les familles comportant au mini-um un atteint avec phénotype d’EMJ consultant au service

e neurologie à l’hôpital Razi (juin 2002–décembre 2011).’enquête génétique a permis de préciser le mode de transmis-ion. Pour les membres atteints, nous avons réalisé un exameneurologique et un EEG. Nous avons précisé l’âge de début,

e type des crises et l’évolution sous traitement. Des prélève-ents sanguins en vue d’une étude en biologie moléculaire

nt été réalisés.ésultats.– Nous avons colligé 31 familles, 36 atteints ont étéxaminés : 20 femmes et 16 hommes. L’âge moyen de débuttait de 14 ans (7–31). Une histoire familiale d’épilepsie étaitetrouvée dans 24 familles. Une consanguinité a été documen-ée dans 19 familles. Le mode de transmission était compatiblevec un mode AR dans 17 familles. Une concordance phénoty-ique avec le cas index a été retrouvée chez au moins un sujettteint dans 13 familles.iscussion.– Les familles d’EMJ pures et homogènes avec une

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oi:10.1016/j.neurol.2012.01.148

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a maladie de Rendu-Osler, une cause originalee porencéphalie familiale

urélien Benoilid , Jérôme Aupy , Constanza Dalvit ,aria Paula Valenti , Clotilde Boulay , Édouard Hirsch

Service de neurologie, hôpital universitaire de Strasbourg, 67098trasbourg, France

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Mots clés : Rendu-Osler ; Porencéphalie ; ÉpilepsieIntroduction.– La maladie de Rendu-Osler ou Hereditary Hae-morragic Telengectasia (HHT) est une dysplasie héréditairequi peut s’accompagner de manifestations neurologiques etrévéler une malformation vasculaire cérébrale (MVC).Observation.– M. H.J âgé de 44 ans, se présente aux urgencespour un tableau de méningite fébrile compliqué d’unempyème sous-dural hémisphérique droit. L’évolution estfavorable sous antibiothérapie, mais aucune porte d’entréen’avait pu être identifiée. Pendant l’hospitalisation une satu-ration en oxygène basse à 93 % avait été mise en évidenceet un an plus tard il bénéficie d’une confirmation génétiqued’HHT dans le cadre d’une fistule artérioveineuse pulmonaire.Ce patient a deux enfants H.L et H.N, âgés de 15 et 20 ans. Ilssont suivis pour une épilepsie associée à une cavité porencé-phalique (frontopariétale gauche et idiopathique pour l’aînéet frontale droite consécutive au saignement d’un anévrismeen période périnatale pour le cadet). Les deux enfants étaientlibres de crises sous lamotrigine. Le diagnostic étiologiquegénétique d’HHT est posé rétrospectivement avec une muta-tion identifiée au niveau de l’endogline chez le père et les deuxenfants.Discussion.– Les porencéphalies sporadiques sont le plussouvent le résultat d’une agression cérébrale anténataleL’observation d’une porencéphalie familiale est très rare, etsouvent liée à une origine génétique entraînant une hypercoa-gulabilité. L’hémorragie cérébrale périnatale compliquant uneHHT peut prendre un aspect d’épilepsie avec porencéphaliefamiliale.Conclusion.– L’HTT est une affection héréditaire fréquemmentassociée à une MVC. Le risque hémorragique est faible maisdes saignements périnataux occultes peuvent se présentercomme une porencéphalie familiale.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.149

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Épilepsie et neurolupusKamel BouricheService de neurologie, hôpital de Hautepierre, 67000 Strasbourg,France

Mots clés : Épilepsie ; Neurolupus ; Marqueurs biologiquesIntroduction.– Le lupus érythémateux disséminé (LEAD) estune maladie auto-immune mutisystémique. Sa gravité tientà l’atteinte rénale et cérébrale d’autant qu’elle touche dessujets jeunes. L’épilepsie est sa première complication neu-ropsychiatrique.Objectifs.– Existe-il des marqueurs prédictifs de la survenuedes complications neurologiques au cours (LEAD) ? Quellessont les caractéristiques d’un syndrome épileptique du neu-rolupus, aurait-il des particularités electrophysiologiques ?Patients et méthodes.– Nous rapportons une série de 18 maladesayant présenté un neurolupus compliqué d’une épilepsie. Lediagnostic de lupus érythémateux systémique a été retenuselon les critères de diagnostic de ACR. Le diagnostic de crisesd’épilepsie a été fait à partir d’éléments anamnestiques etélectrophysiologiques. Un enregistrement de veille a été réa-lisé en intercritique chez 17 de nos patients selon le mode10/20. Les anomalies intercritiques, les localisations ainsi quele siège et la nature électriques ont été analysées.Résultats.– L’épilepsie est la manifestation inaugurale chezquatre patients. Les AC antiphospholipides étaient présents

chez 15 de nos patients (soit 83,33 %). Sur L’IRM, la plu-part des malades avaient des lésions vasculaires multiples,sur les 17 syndromes épileptiques, 11 d’entre eux étaientcryptogénique, quatre d’origine vasculaire et deux d’origine