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- Lettre n°90 • juin 2017 • page 1 En haut à gauche : Champ de colza en Île-de-France © DriaaF-SraL En haut à droite : jardin du Luxem- bourg © DriaaF- SraL actualités phyto La Lettre D’inFormation pHYtoSanitaire N° 90 De La DriaaF ÎLe-De-France juin 2017 actualité ecophyto appeL à projetS nationaL ecopHYto 2017 Un appel à projets est lancé par l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et les mi- nistères en charge de l’agriculture et de la transition écologique et solidaire. Il a pour but d’identifier des projets innovants et efficients permettant la mise en œuvre de certaines actions du plan Ecophyto II et de les accompagner financièrement, notamment dans les domaines suivants : la transition vers l’agro-écologie à faible dépendance en pesticides, les agroéquipements, les méthodes alternatives dont le biocontrôle, les études épidé- miologiques en santé humaine et santé de l’environnement, les indicateurs, les modes d’intervention dans les jardins, espaces végétalisés et infrastructures (JEVI), et les ac- tions dans les territoires d’outre-mer. Il concerne l’ensemble du territoire français, et vise à recueillir des projets de portée nationale, métropolitaine ou ultramarine. Ces nouveaux projets doivent permettre de faire émerger des solutions innovantes, en complément des dispositifs structurants déjà en place (réseau des fermes DEPHY, sur- veillance biologique du territoire, Certiphyto, etc.). Ils pourront consister en des actions de transfert, de diffusion, de communication, d’innovation, de mise en œuvre de la pro- tection intégrée des cultures, de développement des agroéquipements, d’amélioration des moyens de protection des opérateurs, ainsi que des actions en faveur du dévelop- pement du biocontrôle, etc.

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 1

En haut à gauche : Champ de colza en Île-de-France © DriaaF-SraL

En haut à droite :jardin du Luxem-bourg © DriaaF-SraL

actualités phytoLa Lettre D’inFormation pHYtoSanitaire n° 90 De La DriaaF ÎLe-De-France • juin 2017

actualité ecophyto

appeL à projetS nationaL ecopHYto 2017

Un appel à projets est lancé par l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et les mi-nistères en charge de l’agriculture et de la transition écologique et solidaire. Il a pour but d’identifier des projets innovants et efficients permettant la mise en œuvre de certaines actions du plan Ecophyto II et de les accompagner financièrement, notamment dans les domaines suivants : la transition vers l’agro-écologie à faible dépendance en pesticides, les agroéquipements, les méthodes alternatives dont le biocontrôle, les études épidé-miologiques en santé humaine et santé de l’environnement, les indicateurs, les modes d’intervention dans les jardins, espaces végétalisés et infrastructures (JEVI), et les ac-tions dans les territoires d’outre-mer. Il concerne l’ensemble du territoire français, et vise à recueillir des projets de portée nationale, métropolitaine ou ultramarine.

Ces nouveaux projets doivent permettre de faire émerger des solutions innovantes, en complément des dispositifs structurants déjà en place (réseau des fermes DEPHY, sur-veillance biologique du territoire, Certiphyto, etc.). Ils pourront consister en des actions de transfert, de diffusion, de communication, d’innovation, de mise en œuvre de la pro-tection intégrée des cultures, de développement des agroéquipements, d’amélioration des moyens de protection des opérateurs, ainsi que des actions en faveur du dévelop-pement du biocontrôle, etc.

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 2

Les projets devront être déposés en ligne au plus tard le 1er septembre 2017 au soir à minuit. Les projets retenus après évaluation seront rendus publics en décembre 2017.

Pour en savoir plus :http://agriculture.gouv.fr/appel-projets-national-ecophyto-2017

cHaLLenge roSe (robotique et capteurS au Service D’ecopHYto )

L’évolution de l’agriculture vers la durabilité passe par la mise en œuvre de nouvelles pra-tiques à même de limiter les intrants, tout en prenant en compte les besoins et contraintes des agriculteurs, des filières et les enjeux de santé et d’environnement. Le plan Agricul-ture-Innovation 2025 souligne l’importance du développement de technologies et d’outils en lien avec l’agriculture numérique pour contribuer à l’évolution de l’agriculture. Le plan Ecophyto II fixe des objectifs de réduction des produits phytopharmaceutiques de 50 % pour 2025. Cinq secteurs clefs d’intervention, dont les agroéquipements (y compris la robotique) et la gestion durable de la flore adventice, y sont identifiés.

Dans ce contexte, les ministères chargés de l’agriculture et de la transition écologique et solidaire lancent, en partenariat avec l’ANR, un appel à projets Challenge intitulé :« ROSE - Robotique et Capteurs au Service d’Ecophyto ».

Il s’agit de susciter la mise au point de solu-tions technologiques innovantes permettant de contribuer à une meilleure caractérisation des situations sanitaires des cultures et à de nouvelles stratégies d’intervention. Limite de soumission des dossiers : mardi 3 octobre 2017.Pour en savoir plus : http://www.agence-nationale-recherche.fr/Challenge-ROSE

remiSe DeS tropHéeS Zéro pHYt’eau 2017

Le 13 juin à Chailly-en-Brie, le Département de Seine-et-Marne avait donné rendez-vous aux acteurs du « zéro phyto » en zones non agricoles pour la 5ème édition des Trophées ZÉRO PHYT’Eau. Lors d’une matinée technique appelée «Les communes s’engagent vers le zéro pesticide», intervenants, élus et services des collectivités ont pu partager leurs savoirs et leurs expériences. Ils ont ainsi contribué à l’amélioration de la mise en place du « zéro phyto » dans les collectivités en cette année d’évolution réglementaire.

A la suite des interventions, Isoline MILLOT, Vice-présidente du conseil départemental de Seine-et-Marne en charge de l’environnement et du cadre de vie, a remis cette dis-tinction à 21 nouvelles communes (ce qui porte le total à 76 communes pour le dépar-tement).

Ces communes exemplaires ont totalement arrêté l’utilisation des produits phytophar-maceutiques (herbicides, fongicides, insecticides) depuis au moins deux ans pour l’en-tretien de leurs espaces publics et s’engagent avec savoir-faire à maintenir ce mode d’entretien.

Pour en savoir plus :

http://eau.seine-et-marne.fr/actualites2/retour-sur-la-remise-des-trophees-zero-phyt-eau-2017

Les robots ont le vent en poupe. ici un concours de robots désherbeurs conçus par des étudiants à l’occasion

des culturales 2017 (photo DriaaF-SraL).

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 3

pLate-Forme eXpe bio en iLe-De-France

Dans le cadre de leur pôle de compétitivité technique en agriculture biologique, les chambres d’agriculture d’Île-de-France ont organisé le 1er juin dernier une visite de leur plate-forme d’expérimentation de Saint-Germain-Laxis (77) sur une exploitation en 2ème année de conversion. La matinée destinée aux agriculteurs biologiques de la région a connu un grand succès. L’après-midi était ouvert aux agriculteurs conventionnels qui ont pu découvrir de nouvelles pratiques, en suivant différents ateliers.

les comparaisons variétales de bléUn essai variétés blé du réseau criblage de l’ITAB était présenté. Le principal critère de choix en agriculture biologique est la résistance aux maladies, et notamment aux rouilles et à la septoriose. La pression importante de rouille jaune sur la parcelle de Nemo joux-tant l’essai a ainsi permis de confirmer la bonne tenue vis-à-vis de cette maladie de la plupart des variétés testées, comme Renan, Attlass, Descartes, Emilio, etc. Les autres critères de choix sont le potentiel de rendement, la teneur en protéines, le pouvoir cou-vrant, la précocité et la résistance à la verse.

Quelques variétés de grand épeautre, cé-réale intéressante en agriculture biologique, étaient également présentes. Leur culture valorise très bien l’azote présent dans le sol après une légumineuse. On relève comme principale difficulté à leur utilisation les se-mis, car les graines sont vétues (avec les glumes attachées au grain) et la sensibilité à la verse. Des sensibilités différentes vis-à-vis de la rouille jaune ont aussi été observées dans l’essai.

les associations légumineuses + céréalesCette technique est une des bases de l’agriculture biologique. Les intérêts de l’associa-tion sont multiples :- exercer une meilleur concurrence vis-à-vis des adventices (effet couvrant),- limiter la verse et faciliter la récolte (effet tuteur),- réduire les attaques de maladies et ravageurs (effet barrière),- améliorer la structure du sol avec une biomasse racinaire variée,- régulariser le rendement et la qualité.

Le choix des espèces et les équilibres de densité seront fonction de la nature du pro-duit que l’on souhaite récolter (débouché). La féverole et le pois fourrager ou protéagineux restent les légumineuses les plus fréquem-ment associées, avec le triticale comme cé-réale. D’autres possibilités existent comme les associations lentillon avec épeautre ou seigle.

Pour en savoir plus sur les associations :

lien

Les autres ateliers de la plate-forme étaient consacrés :- à la problématique du triage, que ce soit entre récolte et impuretés ou adventices, ou entre des cultures associées,- aux solutions de désherbage mécanique, y compris par les robots,- à la culture du chanvre, une opportunité de diversification ne nécessitant pas d’in-trants phytopharmaceutiques.

L’association féverole et triticale, avec un salissement en matricaire (photo DriaaF-SraL)

grand épeautre( photo DriaaF-SraL)

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Actualités Ecophyto

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rEmisE dE lAbEls «tErrE sAinE, communE sAns pEsticidE»3 texte puce flèche.3 texte puce flèche.

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Lettre n°77 • MAI 2016 • pAge 2

(1) note de bas de page

Lettre n°90 • juin 2017 • page 4

actualité réglementaire

SubStanceS De baSe

Nous avions fait en août 2015 une présentation de la notion de substances de base, ainsi qu’un point en mars 2016 sur les premières autorisations (9 à l’époque). Pour rap-pel, ce sont des substances dont la finalité n’est pas phytosanitaire mais qui présentent néanmoins une utilité dans la protection des cultures. Elles ont en outre un bon profil écotoxicologique (pas d’effets perturbateurs de type endocrinien, neurotoxique ou im-munotoxique). Certaines sont des denrées alimentaires.

Elles nécessitent une approbation au niveau européen, comme une substance normale, mais pas d’autorisations nationales de mise sur le marché. Elles sont approuvées pour un usage sur une culture ou un groupe de cultures, contre une ou des cibles, à une dose donnée, et des conditions particulières d’application sont parfois précisées. Des exten-sions d’usage peuvent être validées ultérieurement par l’Europe, comme celà a déjà été le cas en 2016.

Les 15 substances de base approuvées à ce jour sont :- le bicarbonate de sodium comme fongicide (sur vigne, fruitiers, légumes) et désor-mais aussi comme herbicide dans les serres de plantes en pots,- le charbon argileux sur vigne contre l’esca,- le chitosan comme fongicide et bactéricide sur semence ou plantes en végétation pour les céréales, la pomme de terre, la betterave etc.,- le peroxyde d’hydrogène comme fongicide en horticulture ornementale, et bactéricide sur solanacées et laitue,- le fructose comme stimulateur de défenses naturelles contre le carpocapse des pom-miers,- l’huile de tournesol comme fongicide sur tomate,- l’hydroxyde de calcium comme fongicide sur arbres fruitiers contre le chancre Neonectria galligena,- les lécithines comme fongicides sur les fruitiers, les légumes, la vigne, et des cultures ornementales,- le phosphate de diammonium comme attractif de la mouche méditerranéenne des fruits,- le petit lait (lactosérum) comme fongicide sur concombre et courgette,- la prêle comme fongicide sur pommier, pêcher, vigne, concombre, tomate, et mainte-nant aussi sur rosier et prunus.- le saccharose comme stimulateur de défenses naturelles contre la pyrale sur maïs doux et contre le carpocapse des pommiers,- l’écorce de saule comme fongicide sur fruitiers et vigne,- l’ortie comme fongicide, insecticide, acaricide sur arbres fruitiers, légumes, pomme de terre, vigne, et diverses espèces ornementales,- le vinaigre comme fongicide et bactéricide en traitement de semence ou des plants pour les céréales, des légumes et des plantes ornementales.

Une douzaine d’autres substances ont été proposées à l’Europe et sont en cours d’exa-men, elles ne sont donc pas autorisées pour le moment. C’est le cas par exemple de la bière, du sel, de l’huile d’oignon ou encore de la farine de moutarde.

Pour retrouver la liste des substances de base et la traduction française de leurs fiches d’usage, rendez-vous sur le site de l’ITAB :

http://www.itab.asso.fr/activites/pp-dossiers-sb.php

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Actualités Ecophyto

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Lettre n°77 • MAI 2016 • pAge 2

(1) note de bas de page

Lettre n°90 • juin 2017 • page 5

Dans l’absolu, les substances de base ne font pas l’objet des restrictions qui concernent les usages pour les collectivités, les lieux recevant des personnes vulnérables, les par-ticuliers, etc. Mais il convient de respecter les usages autorisés, qui restent peu nom-breux pour l’instant dans la filière JEVI.

macroorganiSmeS

Depuis 2012 , l’entrée sur le territoire et l’introduction dans l’environnement de macroor-ganismes non indigènes utiles aux végétaux, notamment à des fins de lutte biologique, est réglementée (décret du 30/01/2012 et arrêté du 28/06/2012). Elles sont soumises à une autorisation préalable, délivrée par arrêté conjoint des ministères en charge de l’agriculture et de l’environnement, à la suite d’une évaluation des risques réalisée par l’ANSES. Quelques macroorganismes ont déjà obtenu leur autorisation (voir tableau).

Dans cette liste, figure le Torymus sinensis, parasitoïde du cynips du châtaignier, qui faisait déjà fait l’objet de lâchers expérimentaux, notamment dans les châtaigneraies du sud de la France. En Corse, la production de miel a chuté de 30 à 50 % à cause du cynips. Les lâchers se font au débourrement des bourgeons en avril, à raison de 50 femelles fécondées par ha. Au bout de 3-4 ans, on commence à avoir un taux important de parasitisme des cynips.

A noter que si le cynips a seulement été détecté en 2015 en Alsace, le Torymus sinensis a également été identifié dans cette région, alors qu’il n’y a pas eu de lâcher officiel. Cela semble confirmer que le prédateur suit naturellement l’aire d’extension de sa proie.

re-HomoLogation europenne

En octobre dernier, nous avions présenté une liste des substances qui devaient repas-ser à l’homologation européenne en 2017. Le point sur l’avancement de cette révision.

Ont été réapprouvées : le iodosulfuron méthyl, le mésosulfuron méthyl, le mésotrione, le thiabendazole, le Beauveria bassiana, la pendiméthaline, le propoxycarbazonne.

macroorganismes non indigènes autorisés d’introduction

adulte de torymus sinensis (photo jc malausa-inra) Larves de cynips dans les galles (photo DriaaF-SraL)

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 6

actualité technique

LiSte DeS pLanteS attractiveS pour LeS abeiLLeS

La liste des plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter a été dévoilée le 1er

juin 2017 à l’occasion d’une conférence-débat « Protection des pollinisateurs, tous ac-teurs ! », organisée par l’interprofession Val’hor et l’Unep - Les entreprises du paysage, avec le concours de FranceAgriMer, dans le cadre de la 14ème édition de «Jardins, Jar-din», aux Tuileries à Paris.

FranceAgriMer, l’institut technique de l’abeille (ITSAP), le ministère de l’Agricul-ture et de l’Alimentation, la société natio-nale d’horticulture de France (SNHF), l’ins-titut technique de l’horticulture (Astredhor) et l’interprofession Val’hor ont mené un important travail en partenariat avec l’ins-titut national de la recherche agronomique (Inra), le conservatoire national des plantes à parfum, aromatiques et médicinales

A été non approuvé (retrait des AMM à venir) : le linuron classé reprotoxique de caté-gorie 1 et cancérogène de catégorie 2.

Ont vu leur échéance repoussée : en 2020 pour le soufre et les huiles de parrafine, en 2021 pour le dimétachlore, le triallate, en 2022 pour le tébufenpyrad.

DerogationS

Comme chaque mois, le point sur les nouvelles dérogations 120 jours attribuées.

coLZa et metaZacHLore

Terres Inovia, la FOP, Coop de France, FNA et les entreprises phytopharmaceutiques - ADAMA, BASF, BELCHIM, DE SANGOSSE, SYNGENTA - se sont associés pour réali-ser une fiche de conseils dont l’objectif est de sécuriser l’utilisation des herbicides colza et prévenir les transferts vers les eaux souterraines en s’appuyant sur l’exemple des produits à base de métazachlore. Ces recommandations concrètes ont fait preuve de leur efficacité sur le terrain.

Lien vers la fiche

(photo DriaaFSraL)

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 7

(CNPAIM), le groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis) et la société botanique de France (SBF) pour établir une liste de plantes attractives pour les abeilles et les pollinisateurs.

Cette liste de 200 plantes nectarifères et pollinifères à semer et à planter (arbres, ar-bustes, plantes annuelles, vivaces, etc.) est à destination de ceux qui souhaitent partici-per à la protection des abeilles et des pollinisateurs.

Pour télécharger cette liste :

liste plantes attractives abeilles

nouveLLeS voieS De Lutte

Pour lutter contre les bioagresseurs des végétaux, on voit de plus en plus arriver sur le marché des solutions autres que chimiques. Les explications sont multiples : impasses techniques, problèmes de résistance, évolutions réglementaires, meilleure prise en compte de l’environnement, de la santé des utilisateurs et des consommateurs, plan Eco-phyto, développement de la production intégrée ou de l’agriculture biologique, etc.Ci-après est fait un petit tour d’horizon de quelques solutions nouvelles ou à venir, dont certaines ont été présentées à la 6ème conférence de l’Association franAFPP sur les moyens alternatifs de protection pour une production intégrée (Lille du 21 au 23 mars 2017).

Les lipopeptides, des molécules prometteuses ?

En matière de biocontrôle, la recherche vise à découvrir des molécules naturelles, biodé-gradables, non toxiques et présentant une efficacité sur des bioagresseurs. L’université de Lille 1 travaille ainsi sur plusieurs souches de lipopeptides, qui ont été produites par des bactéries Bacillus subtilis : mycosubtiline, surfactine, fengycine. Plusieurs prépara-tions à base d’un ou plusieurs de ces lipopeptides ont ainsi été testées in vitro sur la sep-toriose du blé (ainsi que sous serre), la fusariose du poireau, et la maladie des racines roses de l’oignon. Pour le mildiou de la pomme de terre, les essais ont été faits en salle climatisée sur la variété Bintje très sensible. Ces expérimentations ont été conduites avec différents partenaires (Institut supérieur d’agriculture, Fredon Nord Pas-de-Calais, pôle légumes région Nord).

Les résultats obtenus montrent :- en boîte de Pétri, une action inhibitrice de la fengycine sur la fusariose du poireau et la maladie des racines de l’oignon. L’effet s’es-tompe dans le temps. Pour la septoriose, c’est la mycosubtiline qui agit le plus.- sur le blé sous serre, on a un bon niveau d’efficacité septoriose avec la fengycine mais surtout avec la mycosubtiline (jusqu’à 60 % de réduction de l’attaque).- en chambre climatisée sur le mildiou avec une attaque conséquente (50 % de surface foliaire atteinte chez le témoin), la surfactine solo est insuffisante alors que les autres lipopeptides seuls ou en mélange réduisent l’attaque de 69 à 92 %.

Ces premiers résultats sont très encourageants. Les études et expérimentations vont se poursuivre, notamment dans le cadre du projet transfrontalier SMARTBIOCONTROL.Pour en savoir en plus :http://smartbiocontrol.eu/wordpress/fr/accueil/

un nouveau mode d’action sur la septoriose ?(photo DriaaFSraL)

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 8

Une bactérie contre le puceron du poisLe puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) se nourrit de la sève des plantes, en-traînant leur affaiblissement (jaunissement et dessèchement), et des avortements des fleurs. Des attaques précoces peuvent également transmettre des virus. La lutte repose quasi-exclusivement sur l’utilisation d’insecticides chimiques, avec des difficultés durant la floraison (respect des abeilles, des auxiliaires). Les limites des techniques actuelles amènent les chercheurs de l’INRA à s’intéresser activement au développement d’alter-natives durables et plus respectueuses de l’environnement.

L’une des pistes provient de la bactérie Dickeya dadantii (ex Erwinia chrysanthemi), res-ponsable d’attaques sur des plantes ornementales. Des analyses ont montré que des protéines de cette bactérie présentaient des analogies avec celles d’une autre bactérie bien connue, Bacillus thuringiensis, en matière d’effet insecticide. Une action a ainsi été mise en évidence sur le puceron vert du pois et pourrait ouvrir la voie à la mise au point d’un nouveau bioinsecticide.

Deux nouvelles solutions pour la vigneEn France, la vigne représentait en 2006 un peu plus de 3 % de la surface agricole utile mais par contre près de 14 % en valeur des produits phytopharmaceutiques utilisés, en raison notamment d’un indice de fréquence de traitement (IFT) de 13,8 lié à deux bioagresseurs importants : l’oïdium et le mildiou.

La première innovation est une solution de biocontrôle à base de Cos OGA, une association de fragments de sucre (chi-to-oligo-saccharides = exosquelettes de crustacés) et de fragments de peptines (oli-go-galacturonides-agrumes = extraits de la peau de fruits). Cette solution bénéficie d’une AMM stimulateur de défense natu-relles (SDN) sur la vigne contre le mildiou et l’oïdium, ainsi que sur cultures légumières avec une efficacité prouvée sur les oïdiums du concombre, de la courgette, de la tomate et du poivron. La fraction Cos mime les dé-bris de la membrane du champignon pathogène, déclenchant des mécanismes de dé-fense. De son côté la fraction OGA mime les débris des parois des cellules de la plante, déclenchant également des réactions de défense. Cette solution va s’intégrer dans les stratégies actuelles, en association ou à alternance.

La seconde piste est du domaine de la génétique. Depuis les années 1970, l’INRA a commencé à travailler sur la résistance génétique à partir d’une espèce américaine. Créer une variété résistante qui produise un vin de grande qualité est un long travail de patience. En outre, il est préférable d’obtenir une multi-résistance grâce à l’action de plusieurs gènes, pour éviter les contournements de résistance. A partir de 2000, l’INRA s’est attaché à coupler les résistances de la première génération avec des hybrides présentant des formes de résistances des variétés américaines. Les descendances ont ainsi pu obtenir jusqu’à trois gènes de résistance.

Les nouveaux cépages obtenus sont aujourd’hui en cours d’inscription aux catalogues des variétés autorisées à être plantées. Au dernier salon de l’agriculture, les professions viticoles et l’INRA ont signé un partenariat pour un test grandeur nature. De nouvelles variétés vont être plantées dans des parcelles de moins d’un hectare dans chacune des grandes régions viticoles pour tenir compte des spécificités climatiques des vignobles, dans le cadre d’un observatoire national du déploiement des cépages résistants (Os-CaR).

un SDn, des ceps résistants, du nouveau pour la vigne(photo DriaaFSraL)

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 9

Des bourdons contre un champignonLe botrytis (Botrytis cinerea) est responsable de la pourriture grise sur de nombreuses cultures. En alternative aux fongicides classiques, une solution de biocontrôle à base d’un champignon (Gliocladium catenulatum souche J1446) est disponible sur fraise et framboisier sous serres et tunnels. Celui-ci va occuper la place sur les fleurs avant la contamination par le botrytis, le privant d’espace et de nourriture et va lui détruire ses parois celulaires. L’originalité de la technique provient du mode d’application : le recours à des bourdons.

Les premiers travaux sur l’utilisation d’insectes (abeilles, bourdons) pour diffuser des micro-orgranismes remontent aux années 1990. Cette technologie a été travaillée par Biobest dans les années 2000, aboutissant sur une première autorisation de mise sur le marché en Belgique en 2013. Le concept repose sur des ruches spéciales, appelées «flying doctors», équipées d’un distributeur par lequel les bourdons vont passer et s’im-prégner du produit qu’ils vont aller déposer sur les fleurs. Il n’y a aucun impact négatif sur l’activité de pollinisation.

La technique proposée repose sur deux applications en pulvérisation classique du cham-pignon (stade boutons et 2-3 semaines après) et le recours aux ruches «flying doctors» durant toute la floraison. L’efficacité est comparable aux références chimiques.

Le point Sur XYLeLLa FaStiDioSa en France et en europe

En FranceDepuis la première détection de la bactérie en France, plus de 18 000 prélèvements ont été réalisés. En 2016, près de 10 000 inspections ont été réalisées sur l’ensemble du territoire. La situation en mai 2017 est de 360 foyers cumulés dont 340 en Corse et 20 en PACA.

Depuis 2015, 36 espèces végétales ont été trouvées contaminées par Xylella fas-tidiosa subsp. multiplex en France, majo-ritairement des plantes ornementales du paysage méditerranéen : Polygala myrti-folia (environ 52 % des cas), Calicotome villosa, (10 % des cas), Spartium jun-ceum, Helichrysum italicum, Lavandula angustifolia, Cistus monspeliensis, etc. A ce jour, aucun cas positif n’a été trou-vé sur les oliviers, vignes ou agrumes. Une autre sous-espèce Xylella fastidiosa subsp. pauca a été découverte dans trois plants de Polygala myrtifolia.

Les situations dans les régions PACA et Corse sont différentes : tandis qu’en PACA les manifestations de la bactérie semblent confinées et présentes en milieux essentielle-ment urbain et péri-urbain (jardins privés, espaces verts urbains), en Corse, la dissémi-nation de la bactérie est largement favorisée dans le milieu naturel (forêt, maquis).

Contrairement à la situation en Italie, où des dépérissements massifs d’oliviers condui-sant à la mort des sujets sont observés depuis plusieurs années, aucun dépérissement inquiétant n’a été observé en France et les champs de production de végétaux d’intérêt économique (vignes, agrumes, oliviers, pêchers, cerisiers, etc.) sont à ce jour épargnés.

Situation en ItalieLa bactérie (sous-espèce pauca) a été détectée pour la première fois en 2013, sur des oliviers. La zone des Pouilles est en enrayement. La surveillance renforcée dans la

la polygale à feuille de vigne, principale espèce touchée(photo anSeS)

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Actualités Ecophyto

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rEmisE dE lAbEls «tErrE sAinE, communE sAns pEsticidE»3 texte puce flèche.3 texte puce flèche.

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Lettre n°77 • MAI 2016 • pAge 2

(1) note de bas de page

alim’info n°12

La lettre d’information alimentation de la DriaaF Île-de-France

Directeur de la publicationbertrand manterolarédacteursFrançois mauvais & christophe Codarini

DriaaF Île-de-France Service régional de l’alimentation 18 avenue carnot94230 cachan cedextél : 01 41 24 18 00

nouS contacteralimentation.draaf-ile-de-france@agriculture.gouv.frwww.driaaf.ile-de-france. agriculture.gouv.fr

actualités phyto n°90

La lettre d’informationphytosanitaire de la DriaaF Île-de-France

Directrice de la publication :anne boSSYrédacteurs :bertrand Huguet & pauline boDin

DriaaF Île-de-France Service régional de l’alimentation 18 avenue carnot94230 cachan cedextél : 01 41 24 18 00

nouS contactersral.draaf-ile-de-france@agricultu-re.gouv.frwww.driaaf.ile-de-france. agriculture.gouv.fr

bande tampon permet d’identifier régulièrement des oliviers contaminés, qui sont alors éradiqués. Le typage des sous espèces continue d’indiquer que seule la sous-espèce pauca est présente.

Situation en AllemagneEn juin 2016, la bactérie (sous espèce fastidiosa) a été détectée sur un plant de lau-rier-rose dans une petite pépinière produisant de jeunes végétaux et des plantes orne-mentales, et accueillant les plantes de particuliers pendant l’hiver dans une petite serre. La dernière notification officielle date du 22 novembre 2016, et fait état de résultats positifs sur laurier-rose (Nerium oleander), romarin (Rosmarinus), primevères (hybrides de Streptocarpus) et hybrides de Erysimum. A ce jour, il n’existe pas d’élément qui indi-querait que la contamination se soit répandue au-delà de l’établissement.

Situation en EspagneL’Espagne avait notifié le 10 novembre 2016 le premier foyer à la suite de la découverte de trois cerisiers contaminés à Majorque. A ce jour, trois îles des Baléares sont conta-minées : Majorque, Minorque et Ibiza. Les contaminations concernent un grand nombre d’espèces végétales (vignes, oliviers, laurier-roses, polygales à feuilles de myrte, mi-mosa, lavandes, amandiers, cerisiers, etc.) et trois sous-espèces différentes (multiplex, pauca et fastidiosa). Par mesure de précaution, tout le territoire des îles Baléares est considéré comme une zone délimitée. L’éradication étant impossible, le passage à l’en-rayement est en cours d’examen par les autorités espagnoles. Un audit de la Commis-sion européenne est prévu en juin 2017.

Situation en République tchèqueUn plant de polygale à feuilles de myrte a été trouvé contaminé dans le jardin d’hiver d’une propriété privée. Des analyses supplémentaires sont en cours afin de valider ce premier résultat. Le foyer n’est donc pas encore officiellement confirmé et notifié.

Pour en savoir plus sur Xylella :

http://agriculture.gouv.fr/mots-cles/protection-des-vegetaux

Le point Sur D’autreS organiSmeS nuiSibLeS

Capricorne asiatiqueEn septembre dernier, nous avions fait le point sur les foyers de capricorne asiatique en France, et notamment le plus ancien, et le plus proche de notre région, celui de Gien (45). L’hiver dernier, une surveillance a été conduite sur 42 km2 autour de Gien et 37 000 arbres d’espèces sensibles au capricorne ont été examinés à la jumelle, par des grim-peurs professionnels ou des chiens renifleurs suisses. Au total, une trentaine d’arbres infestés ont été détectés et devaient être abattus, contre près de 200 en 2016. En outre, une cinquantaine d’érables (espèce dont le capricorne est très friand) ont été plantés pour servir de sentinelles.

Le foyer sera considéré comme éradiqué après quatre ans sans nouvelle détection.

Enroulement chlorotique de l’abricotierVous trouverez joint à cet envoi une fiche technique sur cette nouvelle maladie détectée dans la région.

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Actualités Ecophyto

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Lettre n°77 • MAI 2016 • pAge 2

(1) note de bas de page

Lettre n°90 • juin 2017 • page 11

a vous l’actu

Témoignage de Dominique Guyot, agriculteur à Poigny (77).

Dominique Guyot exploite 200 ha de cultures (colza, blé, orge d’hiver et de printemps, maïs et féverole). Les sols sont hétérogènes et vont d’argilo-calcaires à limons profonds. L’exploitation est depuis de nombreuses années en techniques culturales simplifiées et semis direct sous couvert. En interculture courte, les couverts sont à base de féverole, trèfle d’Alexandrie, moutarde, lin, et pour les in-tercultures plus longues s’ajoutent radis, phacélie, sarrasin, pois fourrager, vesce, tournesol.

Le cHoiX DeS couvertS DanS Le coLZa

A la notion de couverts associés au colza, Dominique Guyot préfère l’appellation «plantes compagnes», l’intérêt de la technique concernant l’ensemble de la rotation. Le démar-rage date de 2008-2009, suite à l’expérience d’un collègue avec des résultats intéres-sants sur le rendement, et pour essayer de résoudre des soucis croissants d’infestation en géranium et des dégâts de lapins importants. Les premières années, des mélanges complexes sont testés avec du lin, de la féverole, du tournesol, du sarrasin, du nyger, de la vesce, du trèfle blanc. Aujourd’hui, le mélange a été simplifié avec l’incontournable féverole (10-15 plantes /m2) pour la production d’azote, du trèfle d’Alexandrie (400-500 g/ha) et du mélilot jaune (400-500 g/ha). Cette dernière plante a été introduite en raison d’un effet possible sur la réduction des campagnols, une autre problématique présente sur l’exploitation.

La miSe en oeuvre

Toute la surface en colza n’est pas implantée avec des plantes compagnes mais, en priorité, les parcelles sans trop d’infestation en géranium et celles ou les populations de lapins posent problème car l’effet « répulsif »vis-à-vis des lapins est bien là.

couverts complexes - octobre 2009(photo DriaaF-SraL)

couvert de féverole - mars 2016(photo DriaaF-SraL)

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Lettre n°90 • juin 2017 • page 12

L’implantation des plantes compagnes est faite en même temps que le colza, et en mélange également avec une demi-dose d’anti-limaces. Le semoir est un SimTech T-SEM 300 de 3,50 m, avec à l’avant une rangée de disques droits qui pré-coupe le sol, préparant le terrain aux trois rangées de dents qui suivent. Ces dents sont do-tées en leur extrémité de socs en T inversé qui réalisent un sillon offrant des conditions optimales de germination et de développe-ment racinaire. A l’arrière se trouvent un rouleau dont les lames passent entre les rangs, ainsi qu’une chaîne lourde traînante qui joue le rôle de herse niveleuse sans trop appuyer les sillons. La distribution est mécanique avec un sorte d’éponge en mousse. Toutes les graines sont mélangées dans la même trémie, mais l’agriculteur compte s’équi-per prochainement d’un appareil à double trémie.

Le semis est avancé d’une dizaine de jours par rapport aux dates normales. Le colza est également composé d’un mélange de lignées et d’hybrides.

LeS reSuLtatS obtenuS

En matière de destruction des couverts, il n’y a pas eu de problème majeur hormis l’an passé avec le trèfle d’Alexandrie qui a redémarré dans le colza en fin de cycle à cause des conditions humides du mois de juin, et quelques féveroles qui étaient encore présentes à la récolte.

Le désherbage va dépendre du salissement des parcelles, notamment en géranium, avec 0 à 2 passages d’ALABAMA à 0,5 l (métazachlore + dimethenamid-p + quinmérac). Des rattrapages sont effectués si nécessaire avec du IELO (aminopyralid + propyzamide) en fin d’automne ou hiver.

En matière de ravageurs, les effets combinés des semis précoces et du couvert, et le suivi des risques annoncés par le BSV font que le recours aux insecticides d’automne (et sou-vent même de printemps) est très rare.

Il n’y a pas une réduction systématique de la fertilisation azotée. L’objectif reste de viser le rendement maximum d’une part, et d’autre part la couverture quasi permanente des sols limite les risques de pertes. L’agriculteur a constaté que les colzas avec plantes com-pagnes manifestent plus tard leur besoin d’azote, ce qui donne une souplesse d’interven-tion lorsque les conditions sont difficiles.

Hormis les premiers tâtonnements dans le choix des espèces compagnes, Dominique Guyot juge que cette technique ne lui fait pas perdre de rendement, et permet quelques économies d’intrants. Il n’est toutefois pas toujours évident de dissocier ce qui est l’effet couvert et l’effet année. La principale difficulté pour lui reste d’avoir assez d’humidité au mois d’août pour faire lever la féverole (grosse graine). Mais la technique d’implantation avec un travail superficiel évite de rompre la capillarité du sol.

L’exploitant envisage de passer toute la sole colza en association. D’autres agriculteurs de son CETA lui ont emboîté le pas.

Semoir de l’exploitation (photo DriaaF-SraL)

Pour en savoir plus sur cette thématique :Guide colza associé - Terres Inovia

Quizz colza associé / désherbage- Comité technique désherbage grandes cultures Centre Val-de-Loire Île-de-France