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La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009 Dans ce numéro : Visite de l’Apothicairerie de Saint-Martin-de-Ré 2 Escapade au pays des pic- tons 3 A la recherche des chants perdus 6 A propos de W. Barbotin et de Mme de Séjourné 8 La guerre d’indépendance américaine et les marins de l’Ile de Ré 10 Une collection sort de l’anonymat 12 L’HydroVauban dévoilé 13 Le mot de la directrice Le Programme de l’été 14 Semaine Unesco au Musée 15 En bref 16 L’Association des Amis du Musée Ernest Cognacq et l’équipe du Musée présentent JUILLET 2009 N°13 La Lettre de Clerjotte Chers Amis, L’été approche à grand pas, il est donc temps de vous donner des nouvelles de l’association avant les vacances estivales où chacun est fort occupé ! Notre Assemblée Générale, tenue le samedi 18 avril 2009, a réuni une cinquantaine de membres. Nous avons voté, en assemblée générale extraordinaire, la modification de l’article 2 des statuts concernant l’é- largissement des buts de l’associa- tion pour le recueil et la conservation du patrimoine oral de l’île de Ré. Monsieur Déchelette, maire de Saint-Martin-de-Ré, nous a réaffirmé son intérêt pour le musée et sa vo- lonté de réhabiliter l’Hôtel de Cler- jotte. Monsieur Gendre, en tant que vice-président du Conseil Général , également présent, a réitéré son soutien aux activités du Musée. Deux membres du Conseil d’admi- nistration ayant souhaité partir pour convenance personnelle, nous ac- cueillons Madame Jennifer Boys- Greene, déjà très active au sein de notre association et Monsieur Michel Fruchard en tant que représentant du COREPOR. Nous vous rappelons que la nou- velle exposition « Larguez les amarres » a été inaugurée le 4 avril 2009 et connaît un vif succès, no- tamment auprès du jeune public, ce dont nous nous réjouissons , un de nos but étant l’accès et la sensibili- sation des jeunes à la découverte du musée. Nous soutenons d’ailleurs le musée dans ses ateliers pédagogi- ques. Fidèle à notre rôle de mécène, sur- tout lorsqu’il s’agit d’œuvres d’artistes locaux conservés par le Musée Er- nest Cognacq, nous participons pour 300 euros à la restauration d’une huile sur toile de William Barbotin, le portrait de Madame Séjourné, sage- femme aux Portes-en Ré et épouse du premier gardien de phare de Trousse-Chemise. Nous faisons partie de l’Association régionale des Amis de Musée de Poitou-Charente (ARAMPC) qui a tenu son Assemblée Générale le jeu- di 14 mai à Oléron. Cette association regroupe 14 associations régionales dont le but commun est de mettre en valeur les actions que nous menons tous pour développer et soutenir les actions culturelles dans le domaine muséal et ainsi avoir plus de poids auprès de la région. N’oublions pas nos activités d’ex- térieur : En mars, une sortie fort instructive aux archives départementales de La Rochelle et découverte le nouveau bâtiment abritant 26 km de docu- ments. En avril, une action commune avec les Amis de l’île de Ré, le concert à Sainte-Marie de l’orchestre national de Bordeaux Aquitaine En mai, soutien à la Comédie Musi- cale « Aziyadé » à la salle Vauban Le Mot de la Présidente

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La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Dans ce numéro :

Visite de l’Apothicairerie de Saint-Martin-de-Ré

2

Escapade au pays des pic-tons

3

A la recherche des chants perdus

6

A propos de W. Barbotin et de Mme de Séjourné

8

La guerre d’indépendance américaine et les marins de l’Ile de Ré

10

Une collection sort de l’anonymat

12

L’HydroVauban dévoilé 13

Le mot de la directrice Le Programme de l’été

14

Semaine Unesco au Musée 15

En bref 16

L’Association des Amis du Musée Ernest Cognacq et l’équipe du Musée présentent

JUILLET 2009

N°13

La Lettre de Clerjotte

Chers Amis,

L’été approche à grand pas, il est donc temps de vous donner des nouvelles de l’association avant les vacances estivales où chacun est fort occupé !

Notre Assemblée Générale, tenue le samedi 18 avril 2009, a réuni une cinquantaine de membres. Nous avons voté, en assemblée générale extraordinaire, la modification de l’article 2 des statuts concernant l’é-largissement des buts de l’associa-tion pour le recueil et la conservation du patrimoine oral de l’île de Ré. Monsieur Déchelette, maire de Saint-Martin-de-Ré, nous a réaffirmé son intérêt pour le musée et sa vo-lonté de réhabiliter l’Hôtel de Cler-jotte. Monsieur Gendre, en tant que vice-président du Conseil Général , également présent, a réitéré son soutien aux activités du Musée.

Deux membres du Conseil d’admi-nistration ayant souhaité partir pour convenance personnelle, nous ac-cueillons Madame Jennifer Boys-Greene, déjà très active au sein de notre association et Monsieur Michel Fruchard en tant que représentant du COREPOR.

Nous vous rappelons que la nou-velle exposition « Larguez les amarres » a été inaugurée le 4 avril 2009 et connaît un vif succès, no-tamment auprès du jeune public, ce dont nous nous réjouissons , un de nos but étant l’accès et la sensibili-sation des jeunes à la découverte du musée. Nous soutenons d’ailleurs le

musée dans ses ateliers pédagogi-ques.

Fidèle à notre rôle de mécène, sur-tout lorsqu’il s’agit d’œuvres d’artistes locaux conservés par le Musée Er-nest Cognacq, nous participons pour 300 euros à la restauration d’une huile sur toile de William Barbotin, le portrait de Madame Séjourné, sage-femme aux Portes-en Ré et épouse du premier gardien de phare de Trousse-Chemise.

Nous faisons partie de l’Association régionale des Amis de Musée de Poitou-Charente (ARAMPC) qui a tenu son Assemblée Générale le jeu-di 14 mai à Oléron. Cette association regroupe 14 associations régionales dont le but commun est de mettre en valeur les actions que nous menons tous pour développer et soutenir les actions culturelles dans le domaine muséal et ainsi avoir plus de poids auprès de la région.

N’oublions pas nos activités d’ex-

térieur :

En mars, une sortie fort instructive aux archives départementales de La Rochelle et découverte le nouveau bâtiment abritant 26 km de docu-ments.

En avril, une action commune avec les Amis de l’île de Ré, le concert à Sainte-Marie de l’orchestre national de Bordeaux Aquitaine

En mai, soutien à la Comédie Musi-cale « Aziyadé » à la salle Vauban

Le Mot de la Présidente

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Les chansons et chorégraphies étant crées par des auteurs rétais, un spectacle charmant et de qualité.

En mai également, une sortie à Saint-Martin-de-Ré : histoire des hôpitaux St Honoré, St Louis et de la Marine, visite de l’apothicairerie de l’hôpital St Louis, avec Guillaume Cuden-nec, chargé du patrimoine à la mairie (vous trouverez un article d’Aurélie Lepeltier sur les collections de l’Hôpital St Honoré dans la Let-tre de Clerjotte n°11, page 17).

Le 28 mai : visite de Poitiers, journée riche en découvertes sous la conduite d’une guide pas-sionnée et passionnante ! Nous avons ensuite été reçus par l’ association des Amis de Poi-tiers et fait plus ample connaissance avec cer-tains de leurs membres.

Nos projets de l’été : le jeudi 9 juillet, nous rejoignons un groupe pour « la Ronde de Nuit » de La Rochelle, spectacle à ne pas manquer !

Le 16 juillet 2009, à 22h00, le musée orga-nise dans les jardins un spectacle original inti-tulé «Cabaret lyrique», nous vous conseillons vivement ce spectacle, vous recevrez prochai-nement de plus amples détails. .

Le jeudi 20 Août 2009, l’association organise un dîner sur le thème de la mer, dans les jar-din du Musée, précédé d’une visite privée de l’exposition « Larguez les amarres ». Ce pro-jet vous sera développé ultérieurement.

Notez dès à présent ces dates !

Comme vous le voyez, notre association n’est pas inactive et cela grâce à vous, je tiens à remercier ceux qui se manifestent lors de de-mandes d’aide ponctuelle : Nuit des Musées, Rendez-vous aux Jardins entre autres, et qui participent régulièrement à nos activités et sor-ties.

Je vous souhaite, en avance de bonnes va-cances, venez au musée et participez à nos activités avec vos familles et vos amis pré-sents sur l’île à cette époque.

A bientôt.

Nanou de Bournonville

Une visite guidée de l’apothicairerie de

Saint-Martin-de-Ré a eu lieu le 5 mai der-

nier. C’est Guillaume Cudennec, chargé du

Service Patrimoine de la Commune, qui a

guidé les adhérents venus nombreux et en-

thousiastes.

Page 2

Visite de l’Apothicairerie Visite de l’Apothicairerie Visite de l’Apothicairerie Visite de l’Apothicairerie de Saintde Saintde Saintde Saint----MartinMartinMartinMartin----dededede----Ré le 5 Ré le 5 Ré le 5 Ré le 5 maimaimaimai

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009 Page 3

tion d’un site aisément défendable en a donc fait un lieu habité depuis la plus haute antiquité. Bien sûr une ville nouvelle s’est développée, mais la vieille ville est demeurée inchangée et nous som-mes partis à sa rencontre….

Tout d’abord une visite de la célèbre Eglise Notre-Dame-la-Grande, joyau de l’art roman, mo-nument-chef de Poitiers dont la façade à nulle autre pareille s’anime pendant les nuits d’été…Il faudra revenir !

De là, nous nous sommes rendus au Palais de Justice, Palais des Comtes de Poitou, Ducs d’Aquitaine, grande œuvre architecturale d’Aliénor d’Aquitaine. Ainsi que le disait Viollet-le-Duc en 1862 : « Nous avons peu d’édifices civils en France qui aient l’importance du Palais des Comtes de Poi-tiers »…Majestueuse salle, dite des Pas Perdus, 50m de long sur 17 de large achevée en 1204 dans le style « angevin » ou « Plantagenet » que nous retrouverons à la Cathédrale.

Déjà midi, nous nous sommes rendus rue Carnot, ancienne voie romaine, où « Le Poitevin » nous attendait avec ses spécialités régionales de rigueur : le farci, les mojettes, le tourteau fromagé, la grimolle et…le vin à volonté ! Nous étions ainsi prêts pour de nouvelles aventures

Direction le Musée Sainte-Croix. Bâti en 1974 il allie comme à Saint-Martin une partie contemporaine à des bâtiments anciens. Visite pas-sionnante au cours de laquelle notre guide, Ma-dame Sophie Bozier nous a expliqué les recher-ches sur la lumière pour une mise en valeur opti-

Cette sortie, proposée par notre associa-tion se voulait un retour de la visite que nous avait rendu les Amis du Musée de Poitiers au printemps 2008. Monsieur Alain Trannoy, leur Président et Madame de Bournonville tenaient beaucoup à un tel échange ; les relations entre associations établies dans un tel contexte per-mettent en effet de s’enrichir mutuellement des idées et des efforts de chacun. De plus, Monsieur Trannoy ayant veillé personnellement à la qualité de l’accueil qui devait nous être réservé, nous avons été très gâtés !

Voici donc par le menu le compte-rendu de cette journée « extraordinaire » vécue par les trente-deux Amis et amis des Amis du Musée Ernest-Cognacq :

Après un lever matinal, le départ était fixé à 7h 30 au Parking du Belvédère, et un petit arrêt sur l’autoroute agrémenté d’un premier réconfort régional (café et Broyé du Poitou nous avaient apporté quelques ressources énergétiques), nous étions presque à l’heure pour retrouver Ma-dame Monique Béraud, Guide Conférencière de l’Office de Tourisme de Poitiers ravie de partager cette journée avec des Rétais, ayant elle-même une maison à La Flotte.

Du Plateau de Notre-Dame-des-Dunes nous avons admiré le magnifique panorama sur la ville bâtie sur un promontoire rocheux encerclé de deux rivières, le Clain et la Boivre ; cette situa-

Escapade aux pays des Pictons le 28 mai Escapade aux pays des Pictons le 28 mai Escapade aux pays des Pictons le 28 mai Escapade aux pays des Pictons le 28 mai

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male des tableaux et des sculptures ( le musée s’enorgueillit de posséder des œuvres de Maillol et de Camille Claudel ). Malheureusement nous n’avons pas eu le temps de voir les collections lapidaires gallo-romaines et romanes…Il faudra revenir !

A l’issue de la visite du musée, Madame Béraud nous attendait pour nous emmener au Baptistère Saint-Jean tout proche, lui-même également musée lapidaire mérovingien. Le bâti-ment du 4ème siècle, tout à fait original est doté de fresques des 12 et 13ème siècles qui en sont l’un des attraits. De là quelques pas nous menèrent à la Cathédrale Saint-Pierre entreprise en 1162 par Henri II Plantagenêt à la requête de son épouse Aliénor et bâtie dans le style gothique an-gevin assez trapu dont la principale caractéristi-que est l’absence d’arcs-boutants. A l’intérieur, nous avons admiré, l’orgue Cliquot du 18ème, les stalles du 13ème et surtout le magnifique vitrail de la Crucifixion des années 1170, Arbor decora et fulgida, Ornata regis purpura (arbre précieux et étincelant, empourpré du sang du roi ) ; ces vers du 6ème siècle composés par un poète ami de Sainte Radegonde ont certainement inspiré le maître verrier.

En sortant de la cathédrale nous ne pouvions donc qu’aller rendre visite à Sainte Radegonde, épouse de Clotaire, Reine de France, morte en 587, fondatrice de l’Abbaye Sainte-Croix et à qui sur sa demande le pape Justin II avait envoyée en 568 une relique de la Vraie Croix qui donna le nom à l’abbaye. Le premier édifice du 6ème siè-cle, bâti pour servir de tombeau aux moniales de l’abbaye fut détruit par les Normands et recons-truit au 11ème siècle, mais l’église conserve le

tombeau de la sainte dans la crypte et les fidèles viennent toujours nombreux s’y recueillir et solli-citer ses bienfaits. Malheureusement nos dévo-tions durent être écourtées car nous avions de nouveau rendez-vous au musée avec nos amis de Poitiers pour un pot de l’amitié accompagné bien évidemment de douceurs régionales ! Un moment sympathique avec Monsieur Trannoy et son équipe…et il était déjà 18h00, notre chauf-feur nous attendait…pour nous ramener en temps voulu au Belvédère !

Se voulant une découverte de Poitiers, nous es-pérons que cette journée aura donné à ses parti-cipants l’envie de revenir dans cette ville riche de tout un passé vieux de 2000 ans. Nous avons visité quelques-uns de ses principaux monu-ments, mais d’autres sont à découvrir ; la ville est à parcourir à pied en tous sens et les bonnes sur-prises y sont garanties nombreuses !

L’équipe animation

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

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Le COREPOR se lance dans une aventure nou-velle et parallèle.

L’idée a germé lors des deux premières éditions de la « Veillée des conteurs » où, pour égayer la soirée, nous avons demandé à des anciens d’en-tonner des chansons rétaises traditionnelles. A l’évidence, il y avait là un répertoire d’une grande richesse et qui était encore assez bien connu… mais pour combien de temps ?

C’est pourquoi nous avons pensé qu’il serait à la fois utile et urgent de lancer le collectage de ces trésors et d’en offrir l’accès à tous. D’où l’idée de réaliser un livre-disque qui aille au-delà du sim-ple recueil de chants. En effet, une grande partie de ces chansons est en patois et la transcription écrite ne rend pas compte des subtilités de leur prononciation. Il existe encore dans l’île des an-ciens qui connaissent et parlent bien le patois. Dans dix ou quinze ans, il sera trop tard.

Voilà pourquoi nous avons créé un groupe de travail ad hoc, baptisé aussitôt le CRICRI (Comité pour le Recueil et l’Inventaire des Chan-sons Rétaises Introuvables) et qui regroupe une douzaine de chanteurs et patoisants ainsi qu’une musicienne.

Son objectif : éditer un livre-disque comprenant le texte de toutes les chansons rétaises (c’est-à-dire composées par des Rétais sur l’île), leur tra-duction quand elles sont en patois, leur musique notée lorsqu’elles n’ont pas été composées sur un air connu, des notes explicatives, une icono-graphie…

Sa méthode de travail : le CRICRI se réunit une fois par mois (nous avons déjà tenu quatre ré-unions). A cette occasion, on fait le bilan des chansons recueillies et on met au point le texte « définitif » de chacune des chansons. En effet, la transcription du patois n’est pas toujours évi-dente, d’autant qu’il varie notablement d’une commune à l’autre. De plus, comme dans toute tradition orale, les textes collectés comportent de

nombreuses variantes. La mise au point n’est pas toujours facile, mais nous y par-venons. On enregistre aussi certaines chansons dont l’air n’a pas de référence connue autre que celle de la mémoire des chanteurs. Notre musicienne écrit la musi-que à partir de ces enregistrements.

Les premiers résultats : Tout d’abord, au-delà des chansons encore bien connues, c’est un vrai trésor que nous avons exhumé d’antiques cahiers dormant dans les tiroirs ou de la mémoire de nos anciens : 56 chansons, dont la moitié en patois et (nous n’y avions pas songé au début) 20 monologues également en pa-tois pour la moitié.

Et la mise en forme des textes progresse avec opiniâtreté. A titre d’exemple, voici page suivante comment nous avons traité une chanson qui fait partie des classiques, « La nayée » (La noyée).

Nous espérons avoir achevé notre travail à l’été 2010.

D’ici là vous pouvez nous aider : vous dé-tenez de vieux cahiers de chants, vous connaissez des chansons rétaises ?

Contactez-moi :

Michel FRUCHARD 05 46 29 69 53

[email protected]

A la recherche des chants perdusA la recherche des chants perdusA la recherche des chants perdusA la recherche des chants perdus

Les Amis du Musée vous convient le 20

août à un dîner dans les jardins du Mu-

sée sur le thème de la mer. Notez d’ores

et déjà cette date ! Les informations vous

viendront en temps voulu.

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

La Nayée

Sur l’air de « Le pendu » (Maurice Mac Nab)

François Menuteau (Ars)

Y avait ine foués à la Grand Banche

Ve m’crérez quand ve voudrez

Ine jène feuille en pêchant dos tanches

Qui s’était laissé rembarrer.

In Boitais qu’était su Banche Ronde

Qui l’avait entendue brailler

Dit : « I vas souter qu’ri do monde

I pus pas la laisser nayer » (bis)

Le v’là parti à bride abattue

L’arrive au Martray en dus temps

Le s’met’ à crier dans la rue

Mais y avait pas un habitant

Quand l’a vu qu’y avait rin qu’Thérése

Qu’était en train d’s’accout’nailler

L’dit : « I vas passer par les Raises

Dir’ dans l’Bourc’ qu’ine feuill’ va nayer » (bis)

En s’en v’nant, le courait si vite

Que l’avait attrapé l’buffiâ

Le s’met à crier tout d’ suite

A dos gens qui battiant au fiâ.

« Mes amis faut pas qu’on s’amuse

Quittez bé vite vot’airée d’ bié.

La mer est grande dans les équyuses

Pis y’at’in’ feuill’ qui va nayer. » (bis)

V’là que l’s’en alliant dix à douze

Dos hoummes, dos femmes et dos gamingn’s

L’s’encouriant do coûté d’ Fouérouse

En criant tout le long do chemingn’

« Y at’ ine jène feuille qu’est rembarréye

V’la les banches qu’allant barbailler

Souvans lat’ avant la maréye

Autrement a pourrait nayer. » (bis)

Mais la mer était au ras d’charge

Comment faire pour la dégager ?

O faudrait se j’ter à la nage

Mais y a pas in qui sait nager

Si tchuqu’in allait aux Villages

L’pourrait passer par l’Ardillé

L’amèn’riant l’canot d’souv’tage

Vaudrait mu qu’la laisser nayer. (bis)

Justement dans la grand route

Passait la voiture à Boudeau

« V’low m’laisser monter ? Sans doute!

Mais v’avez l’air pressé. Où allow?

I’va qu’ri l’canot d’souv’tage

Pour ine feuille qu’la mer vat’ abriller

Dépêchans-nous pasqu’o s’rait d’mage

Si jamais a’v’nait’ à nayer. » (bis)

Enfin le voyant l’canot’

Qui c’mençait à paraître au loingn’

L’aviant teurtout la mine cagnotte

La mer déjà pingeait les groingn’s

Le disiant : « Ol’est temps qu’l’arrive

I la voyant pus pagayer

Quand l’s’ra rendu y’aura belle drive

Que t’chelle pauv’feuille aura nayé. » (bis)

L’boun ami qui, quand on y pense,

Etait là qui se dépitait’

L’disait : « Mes amis y’ai pas d’chance »

Et à tout moment l’répétait’ :

« Mes amis, mais quelle mauvaise journèye

Mais que v’low puisqu’a d’vait nayer

Si les bourgnes étaient s’ment souvèyes

O s’rait pas la peine de brailler. » (bis)

K. Seron

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La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

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La Noyée

Il était une fois à la Grand Banche,

Croyez-moi si vous voulez,

Une jeune fille, en pêchant des vieilles,

Qui s’était laissé contourner par la mer.

Un Boitais qui était sur Banche Ronde

Et l’avait entendu crier

Dit : « Je vais courir chercher du monde,

Je ne peux pas la laisser se noyer. »

Le voilà parti à bride abattue.

Il arrive au Martray en deux temps.

Il se met à crier dans la rue

Mais il n’y avait personne.

Quand il a vu qu’il n’y avait que Thérèse

Qui était en train de s’habiller,

Il dit : « Je vais passer par les Raises

Dire au bourg (à Ars) qu’une jeune fille va se noyer. »

Et s’en revenant, il courait si vite

Qu’il était tout essoufflé.

Il se met à crier tout de suite

A des gens qui battaient au fléau :

« Mes amis, il ne faut pas traîner,

Quittez vite votre airée de blé,

La mer est haute dans les écluses

Et puis, il y a une jeune fille qui va se noyer. »

Les voilà qui s’en vont, dix à douze,

Des hommes, des femmes et des gamins.

Ils accourent du côté de Foirouse (lieu-dit)

En criant tout au long du chemin :

« Il y a une jeune fille qui est cernée par la mer.

Voilà les banches qui vont être recouvertes par l’eau.

Sauvons-la avant la marée

Sinon elle pourrait se noyer. »

Mais la mer était au ras de la côte,

Comment faire pour la dégager ?

Il faudrait se jeter à la nage,

Mais il n’y a personne qui sache nager.

« Si quelqu’un allait aux Villages (à Saint-Clément)

Il pourrait passer par l’Ardillé (lieu-dit).

Ils amèneraient le canot de sauvetage,

Ça vaudrait mieux que de la laisser se noyer. »

Justement, sur la grand-route,

Passait la voiture de Boudeau (cafetier et voitu-rier de Saint-Clément).

« Voulez-vous me laisser monter ? – « Sans doute !

Mais vous avez l’air pressé. Où allez-vous ? »

« Je vais chercher le canot de sauvetage

Pour une jeune fille que la mer va submerger.

Dépêchons-nous parce que ce serait dommage

Si jamais elle venait à se noyer. »

Enfin, ils voient le canot

Qui commençait à paraître au loin.

Ils avaient tous la mine triste.

La mer déjà baignait les pointes rocheuses.

Ils disaient : « Il est temps qu’il arrive,

Nous ne la voyons plus se débattre.

Quand il sera arrivé, il y aura belle lurette

Que cette pauvre fille sera noyée. »

Le bon ami qui, après tout,

Etait là qui se désolait,

Disait : « Mes amis, je n’ai pas de chance »

Et à tout moment répétait :

« Mes amis, quelle mauvaise journée,

Mais, que voulez-vous, puisqu’elle devait se noyer !

Si les nasses étaient seulement sauvées,

Ce ne serait pas la peine de pleurer. »

Traduction

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009 Page 8

A propos de William Barbotin et de Madame SéjournéA propos de William Barbotin et de Madame SéjournéA propos de William Barbotin et de Madame SéjournéA propos de William Barbotin et de Madame Séjourné

Chacun connaît William Barbotin, pein-tre de la réalité quotidienne de l’île de Ré au XIX

e siècle et premier grand prix de Rome de

gravure. Beaucoup ont pu admirer ses toiles monumentales qui ornent la salle des mariages de la mairie d’Ars. Mais qui sait qu’il y eut à Saint-Clément un musée William Barbo-tin inauguré en 1903 par Emile Combes, « le petit père »?

Qui sait aussi que William Barbotin a peint un portrait de Madame Séjourné, des Portes, huile de dimensions beaucoup plus mo-destes, possession du musée Ernest Cognacq, qui va être restauré grâce à la participation de l’AAMEC ? Pourquoi s’est-il intéressé à cette humble Portingalaise, née probablement dans les années 1840 et qui exerça le sacerdoce

1 de

sage-femme dans ce village perdu au bout de l’île ?

Avant toute chose, il faut dire qu’elle était l’épouse du premier gardien du phare de Trousse-Chemise, Séjourné dit « Trousse-Chemise ». Rappelons que le début de la cons-truction du phare (appelé aussi feu du Fier) date de 1870 et son allumage de 1875.

C’est là qu’il faut commencer à parler pipeul et se plonger dans la petite histoire de Ré des années 1870.

Une première question se pose. Elle est du type « l’œuf ou la poule ». Qui a donné son nom à l’autre – la forêt où on implantait le phare, ou le gardien qui veillait à sa bonne marche?

Des renseignements de bonne source décrivent le gardien comme un joyeux drille, libre-penseur, ami d’Elisée Reclus et de Wil-liam Barbotin. Il faut savoir qu’en outre, la forêt de Trousse-Chemise n’a jamais porté ce nom avant sa plantation en 1870. Auparavant l’en-droit s’appelait le Placineau. C’est pourquoi, hypothèse personnelle qui me semble fondée, je pense que le petit bois a pris le nom du gar-dien qui en était le premier et seul habitant.

Mais les potins ne s’arrêtent pas là. « Trousse-Chemise » était le beau-frère de Barthélémy Renaud surnommé « Canet’ ». De l’union de Barthélémy « Canet’ » (lui aussi ami d’Elisée

Reclus et de William Barbotin) et de « Blanche de Castille », sa femme, émana une lignée d’artistes puisque ses trois petits-enfants furent tous peintres avec des fortunes diverses :

• René Renaud « Canet’ » dont plusieurs œuvres sont au musée et qui fut aussi un céramiste très fréquenté

• Denise Renaud, amie du peintre A. L. Soslov,

• Betty Renaud dite « Bitcha » (toujours vivante) épouse de Georges Domette-« Rhéa », également peintre renommé. C’est elle qui a fait don du tableau en 2000 au Musée.

On reboucle ainsi sur William Barbotin, sur la peinture, l’anarchie et le canton d’Ars

William Barbotin, né en 1861 dans une famille pauvre d’Ars, dut d’abord sa carrière à William Bouguereau, peintre rochelais très en vogue et phare de l’académisme au XIX

e siè-

cle. Mais en 1882, il rencontre Elisée Re-clus… et surtout sa fille. Par amour pour elle, il épouse non la fille

2 mais les idées du père

considéré comme le pape de l’anarchisme et l’entraîne à venir passer les mois d’été dans l’île. D’autres anarchistes se joignent à lui (Edouard Vaillant, Gustave Courbet…). Jules Périer, également natif d’Ars et communard amnistié, et d’autres Rétais (dont probable-ment Séjourné « Trousse-Chemise » et Re-naud « Canet’ ») participent aux réunions qui se tiennent à l’hôtel-café Forgues (aujourd’hui « Le Commerce »). Si bien qu’Ars devient un foyer de l’anarchisme d’où partent des articles incendiaires vers « Le Père peinard », « La Révolte », « Le Rappel »…)

Mais William Barbotin fait progressive-ment fortune, s’embourgeoise et achète l’ac-tuelle maison du notaire d’Ars. Il reçoit même la Légion d’Honneur en 1903. En 1905, Elisée Reclus meurt. C’est la fin de l’anarchie dans le canton d’Ars.

Michel

Fruchard

1 N’oublions pas que, malgré deux épidémies de choléra, le village a connu son plus fort peuplement en 1851 du fait d’une natalité exubérante.

2 Il l’épousera tout de même en 1901.

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009 Page 9

Depuis plusieurs années déjà, le musée mène une campagne de restauration de ses collections. L’année passée, grâce au soutien de l’Association des Amis du musée, Le maréchal de camp, huile sur toile du 18e siècle, s’est offert une seconde vie et veille désormais sur la première salle du musée, dite du contexte.

Cette année, le choix s’est porté sur le portrait de Madame Séjourné par William Barbotin. Cette petite huile sur toile, de taille très modeste (H27 ; L. 22,2) a été offerte en 2000 par l’artiste peintre Bitcha. Ce portrait alimente le fonds de peinture rétaise et plus particulièrement les œuvres de Barbotin, artiste dont nous conservons déjà deux aquatintes représentant des sujets rétais, un autoportrait gravé ainsi que plu-sieurs huiles sur toile (portraits de notables et paysage).

Le récolement systématique des collections a mis en évidence les problèmes de conservation dont souf-fraient cette œuvre. Le châssis doit être remplacé et la toile retendue.

Présenté au comité technique des musées de Poitou-Charentes à Niort en novembre dernier puis lors de la Commission interrégionale de conservation et restauration à Limoges en avril 2009, ce projet de traite-ment du portrait de Madame Séjourné a été validé. S’engageant à respecter le cahier des charges définis par nos soins, M. Patrick Buti, restaurateur agréé qui avait notamment redonné vie au portrait d’Ernest Cognacq en 2005, a été retenu pour restaurer l’œuvre de Barbotin.

Retour prévu dernier trimestre 2009 ! Julia Dumoulin-Rulié

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Quand on évoque la guerre de l’indépendance américaine à laquelle la France a participé pen-dant cinq ans (1778-1783), on pense aux volon-taires qui sont partis de Rochefort à bord de l’Hermione avec La Fayette. On mentionne aussi le corps expéditionnaire de huit mille hommes, commandé par Rochambeau que Louis XVI a envoyé en Amérique et dont la contribution à la victoire de Yorktown, mettant fin à la guerre, a été décisive.

On parle très peu, en revanche, des marins et des populations des côtes françaises qui ont été touchés par la guerre et c’est injuste.

La guerre d’Amérique, en effet, ne s’est pas dé-roulée qu’en Amérique, mais sur toutes les mers, dans des coins reculés du globe comme à Pondichéry et, aussi, sur les côtes françaises, car c’était pour la marine anglaise comme pour la nôtre une guerre totale.

Les premiers affrontements furent dans la Man-che au large d’Ouessant. Un des premiers morts de la guerre, du côté français, fut un marin de l’Ile de Ré, Etienne Magué, de La Flotte, second maître à bord de la frégate La Belle Poule le 17 juin 1778.

Plusieurs grands combats navals eurent lieu sur les côtes américaines, dans l’Océan Indien et aux Antilles. Nous savons par M. Albert-Michel Luc (« Gens de Ré au XVIIIe siècle », Ed. Le Croît Vif, Paris, 2008) qu’à bord des vaisseaux français qui y participèrent, nombreux étaient les marins réthais comme Daniel Dechézeaux, de Loix, maître d’équipage sur Le Fier Rodrigue, navire que Beaumarchais avait offert à la marine royale. Il cite les matelots Gadiou, Boucard, Sou-risseau, Brizard, André, qui servirent sur le Ville de Paris, le Scipion et le Spectre, morts au com-bat à la bataille des Saintes, au cours de la-quelle, estime-t-il, une trentaine de marins de l’Ile de Ré furent tués ou blessés.

Les Archives du Musée Ernest Cognacq, Mémoire de l’Ile de RéLes Archives du Musée Ernest Cognacq, Mémoire de l’Ile de RéLes Archives du Musée Ernest Cognacq, Mémoire de l’Ile de RéLes Archives du Musée Ernest Cognacq, Mémoire de l’Ile de Ré

La Guerre d’Indépendance Américaine et les Marins de l’Ile de RéLa Guerre d’Indépendance Américaine et les Marins de l’Ile de RéLa Guerre d’Indépendance Américaine et les Marins de l’Ile de RéLa Guerre d’Indépendance Américaine et les Marins de l’Ile de Ré

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Durant cette guerre franco-anglaise, il y eut aus-si une quantité de petits engagements. Affronte-ment de corsaires, captures de navires mar-chands, échanges de coups de canon, tout près de nos côtes. Profitant de ce que nos meilleures escadres, celles de l’Amiral d’Estaing et celle de l’Amiral de Grasse, étaient engagées au large de New York ou de la Virginie, la Royal Navy, bra-vant nos canonniers-gardes côtes volontaires, ne craignait pas d’envoyer des cutters rapides jus-que dans nos pertuis. L’un d’entre eux coula trois bateaux chargés de sel et un navire marchand américain chargé de tabac le Whim dans le per-tuis breton en 1780 ; aussi la division navale de Rochefort fut-elle contrainte d’affecter une de ses frégates de trente-six canons à la surveillance des côtes de l’Ile de Ré. Un natif de La Flotte, Paul Abraham Bourryau, lieutenant de vaisseau, la commandait.

Trois mille huit cents marins de la marine royale française sont morts pendant la guerre d’indé-pendance américaine, au combat ou dans les hô-pitaux. Faisant le bilan de celle-ci au moment de la paix Le Mercure de France du 4 janvier 1783 estimait à cent quarante neuf le nombre des navi-res de commerce français capturés au cours des cinq années qu’avait duré le conflit. (Parmi eux, L’Anonyme, de La Flotte, en 1780). Il n’est donc pas surprenant qu’il y ait eu aussi beaucoup de pertes et de souffrance du côté des marins de la marine marchande, au sein de laquelle, en tant qu’inscrits maritimes les réthais étaient nombreux comme Jean Aunis, captif sur un ponton à Port-smouth pendant toute la durée des hostilités, Ni-colas Robion, détenu à Gibraltar, et les capitai-nes Joseph Cuq et J.J. Proa, prisonniers sur pa-role à Winchester.

Navires capturés ou coulés, morts au combat, prisonniers de guerre… La guerre de l’Indépen-dance américaine n’a pas été quelque chose de lointain, d’extérieur et d’indifférent pour ceux qui nous ont précédés et les marins de l’Ile de Ré en ont eu leur part.

Eric Lem

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009 Page 11

Bataille entre la frégate française « La Belle Poule » et la frégate anglaise « Arethuse » le

17 juin 1778 (tableau de Rossel)

Une terrible bordée de « la Belle Poule » démate « Arétuse » (gravure du XVIIIe siècle)

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Conserver, étudier, diffuser sont les missions fondamentales d’un musée, missions qu’il est parfois difficile de remplir. Ainsi la mécon-naissance de la collection d’armes du musée Ernest Cognacq limitait les interventions de conservation préventive et plus encore les actions de médiation (exposition, ateliers..). La rencontre fortuite avec des amateurs éclairés ayant accepté d’apporter leur aide au musée permet aujourd’hui de mieux connaître la collection.

M. Babin, ancien médecin de la Marine et passionné d’armes à feu, a donné une jour-née de son temps à l’identification des pisto-lets, platines et espingoles du musée. Il a ré-vélé l’intérêt de certaines pièces comme l’es-pingole inventoriée 2008.0.57 datant du mi-lieu du 18

e siècle et qui de par la finesse de

sa décoration et de la finition semble être une arme civile de haute qualité. Elle pourrait avoir appartenu à une chaloupe d’une com-pagnie de commerce prestigieuse type Com-pagnie des Indes. Son état de conservation (pontet cassé, étrier mal fixé, batterie man-quante) ne permet malheureusement pas une présentation au public, mais l’intérêt de la pièce dévoilé par l’analyse de M. Babin pourrait précipiter un traitement.

Les armes blanches déjà identifiées partielle-ment en 2006 par Gérard Sabatier spécia-liste de Louis XIV et collaborateur de l’expo-sition « Vauban, Ingénieur du Soleil » ont bé-néficié d’un examen approfondi lors de la ve-nue de M. Antoni membre de la maison de la manufacture de Klingenthal en séjour sur l’île

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de Ré. Son association qui œuvre pour la sauvegarde et la médiation des savoirs et savoir-faire de la manufacture royale et impé-riale d’armes blanches, organise des ateliers de reconnaissance des matériaux et de res-tauration. Lors de son passage dans nos ré-serves, M. Antoni nous a prodigué ses conseils en matière de conservation préven-tive et curative : méthode de stockage, enlè-vement des oxydations exogènes… Il nous a également éclairé sur l’intérêt scientifique et historique de plusieurs de nos pièces. Un sa-bre d’officier de cavalerie légère d’époque Empire, provenant de la manufacture de So-lingen « la ville des lames » a, entre autres, retenu son attention. La lame, près de la garde, finement ciselée d’un décor de fleurs, feuillages et trophées, devait être bleuie do-rée sur un tiers de sa longueur. Malheureu-sement le temps a effacé le bleu et cette technique encore mal connue de nos jours n’est pas restituable. Sa connaissance des modèles a également permis de rapprocher des baïonnettes, jusqu’alors orphelines, de fusils censés en être équipés.

Ses conseils sur les méthodes de nettoyage sont aujourd’hui mis en application afin d’of-frir une nouvelle vie à la collection.

Christelle Rivalland

Une collection sort de l’anonymatUne collection sort de l’anonymatUne collection sort de l’anonymatUne collection sort de l’anonymat

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

L’HydroVauban dévoilé : Meslin nous dit toutL’HydroVauban dévoilé : Meslin nous dit toutL’HydroVauban dévoilé : Meslin nous dit toutL’HydroVauban dévoilé : Meslin nous dit tout

Le 24 mars dernier, le sculpteur boitais

Jean-Marie Meslin a présenté spécialement

pour les Amis du Musée le projet de

« l’HydroVauban », statue collective qui a

été inaugurée le 26 juin à 17h30 dans les

jardins du Musée.

Cette sculpture, élaborée en 2009 par l’ar-

tiste sculpteur Jean-Marie Meslin en colla-

boration avec le Musée Ernest Cognacq, la

ville de Saint-Martin de Ré, et les différents

acteurs locaux*, est avant tout une vision

symbolique, ludique de l’artiste qui à cher-

ché à mettre en résonnance l’art actuel et

l’exceptionnel site des fortifications de

Saint-Martin, créé par Vauban.

Comme une signalétique, l’HydroVau-ban représente une allégorie de la ma-chine, devenue coquillagifère , insubmersi-ble et toujours en mouvement grâce à ses deux rampes hélicoïdales, symbole de ces fameux remparts…

Le chapiteau soutenant la colonne est gravé des attributs de l’architecte militaire, l’ingé-nieur, l’urbaniste, l’hydraulicien, l’écrivain…que fût Vauban : la plume, la boussole, la carte de France, les serrures, les clefs et les engrenages de bronzes viennent illustrer le mystère de son génie et de sa destinée.

La colonne, érigée en vis sans fin, attire l’at-tention sur les matériaux extraits du sous-sol calcaire …, la même pierre riche de mi-nuscules coquillages, qui a servi ces géan-tes créations militaires…

Interprété à la manière personnelle du sculpteur Meslin, le buste explore avec fan-taisie ce caractère insatiable de l’huma-niste :

«...Vauban était un homme à multiples vi-sages… il voulait résoudre les injustices so-ciales dans les années de misère… il appa-rait comme un réformateur hardi dont les idées se situaient à contre courant de ce que la majorité de ses contemporains pen-saient… ».

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Les bas reliefs en ciment blancs visibles sur le socle et la margelle sont quant à eux le fruit des ateliers pédagogiques menés par l’artiste avec les enfants et le service éducatif du mu-sée en résidence d’artiste.

La structure du socle et les éléments en pierre que sont les rampes, la colonne, le chapiteau sont la réalisation des détenus de la prison de Saint-Martin, sous les directives des forma-teurs et du sculpteur.

Venez découvrir l’HydroVauban dans les

Jardins lors de votre prochaine visite du

Musée !

Caroline Grand Lafon, Jean-Marie Meslin

* enfants des écoles de l’Ile de Ré, de l’Accueil de Loi-

sirs de Saint-Martin, pensionnaires du Centre Départe-

mental d’Accueil, détenus de la Maison Centrale de

Saint-Martin.

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Ouverte au public le 4 avril, l'exposition « Larguez les amarres » a tout de suite trouvé son public : amateurs éclairés, passionnés de la mer, mais aussi « terriens » simplement curieux et famil-les en quête de découvertes. C'est l'ac-cessibilité de l'exposition qui est saluée, la scénographie et les contenus à la fois clairs et documentés. Au-delà de la fré-quentation qui a été particulièrement bonne tout au long du mois d'avril et de mai, c'est dans le livre d'or que l'on peut lire les témoignages de satisfaction du public.

Le jeune public s'est également vu propo-ser, pendant les vacances de printemps des ateliers en lien avec les thèmes abor-dés dans l'exposition : un atelier pour les 4-6 ans recréant un navire et sa cargai-son, l'atelier « Rêve de bateaux » animé par Lucy Schlum à partir de 8 ans et enfin Gaby Courbi entraînait les plus de 10 ans et leurs parents dans le monde fabuleux des Sirènes avec de la peinture sur faïence.

Après un printemps rythmé par la Nuit des Musées et le Rendez-vous aux Jar-dins, les animations autour de l'exposition vont se poursuivre tout au long de l'été.

En semaine, le musée donne rendez-

vous au public :

• à 11H pour une visite guidée,

Jeune public :

• à 10H15 le mercredi, pour une visite ludique

• jeudi et vendredi à 10H15 pour les ateliers

Un programme détaillé des activités jeune public est disponible à l'accueil du musée ou sur le site Internet.

16 juillet, 22H : Cabaret lyrique dans les

jardins du musée

Ce spectacle est né de la rencontre du théâ-tre, du chant, de la musique au travers de quatre artistes qui présentent un programme où se côtoient des textes de Michaux, Ferré, La Fontaine, l'accordéon de Galliano et des pièces de Gounod, Satie et Strauss. Une va-riation autour de l'humour, de l'amour de la vie, mais aussi de la révolte et de la nostal-gie.

24 juillet, 27 août, 21H30 : Causerie sur

l'origine des chants de marins

Jean-Claude Blanchet nous fera part de ses recherches autour de l'origine des chants de marins avec une illustration sonore réalisée par des membres de la chorale Résonance.

26 juillet : Musique en Ré dans les jardins

du musée

30 juillet, 13 août, 21H30 : Visite contée de l'exposition « Larguez les amarres !»

par la compagnie l'Ilot théâtre

Le musée vous invite à une visite non conventionnelle de l'exposition, dans le clair-obscur d'une lanterne, c'est un personnage peu ordinaire qui vous fera découvrir la vie à bord des vaisseaux du XVIII

e siècle.

6 août, 21H30 : Visite contée de l'exposi-

tion « Larguez les amarres !»

L'équipe du musée vous emmène dans l'ex-position pour un voyage au long cours au cœur des marines européennes par le biais des récits d'époque et de la littérature.

Le mot de la directrice du muséeLe mot de la directrice du muséeLe mot de la directrice du muséeLe mot de la directrice du musée

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Une exposition toutes voiles dehors ! Les évènements au musée en juillet et

août

Julia Dumoulin-Rulié

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Cela va faire un an tout juste le 7 juillet que Saint-Martin est inscrite, au sein des 12 sites majeurs Vauban, au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Afin de fêter dignement cette ins-cription une plaque sera dévoilée au public le mardi 7 juillet devant le musée. Cette semaine exceptionnelle sera également l'occasion de célébrer Vauban au travers de différentes ac-tions de médiation et des visites thématiques dont voici le programme :

Tous publics

8 juillet à 14H30 : Découvrez les 12 sites du Réseau Vauban

9 juillet à 14H30 : Les remparts de Saint-Martin

10 juillet à 14H30 : De la citadelle de Toiras à celle de Vauban

Ces visites sont menées par Guillaume Cudennec, responsable du service patrimoine de la Ville de Saint-Martin.

Jeune public

8 juillet

• 10h15 : Parcours Ludique de l’exposition

• 14h30 : Enquête dans les Fortifications

9 Juillet

• 10h15 : Gaby, atelier spécial UNESCO

• 14h30 : Atelier Patrimoine Mondial (visite de la salle UNESCO)

10 Juillet

• 10h15 : Découvre le Patrimoine Mondial et Crée ta Merveille du Monde, atelier 5-7 ans

• 14h30 : Découvre le Patrimoine Mondial et Crée ta Merveille du Monde, atelier 7-12 ans

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7 au 12 juillet 2009, semaine Unesco

au musée

La Lettre de Clerjotte n°13, juillet 2009

Une Edition sous la Direction de Nanou Brault de Bournonville et de Julia Dumoulin-Rulié

Coordination éditoriale : Caroline Grand Lafon

Auteurs des articles : Marie-Jeanne Arlie, Nanou Brault de Bournonville, Marianne Brunet, Julia Du-

moulin Rulié, Michel Fruchard, Caroline Grand Lafon, Eric Lem, Jean-Marie Meslin, Christelle Rivalland

Cette année encore le Musée Ernest Cognacq a participé aux deux grandes manifestations nationales qui lancent la saison estivale : la

Nuit des Musées et les Rendez-vous aux jardins.

Malgré la pluie lors de la Nuit des Musées le 16 mai, les visiteurs se sont quand même déplacés pour assister aux visites guidées de l'exposition « Larguez les amarres » ainsi qu'au concert donné par le groupe Ré-sonance dans l'auditorium. La Nuit des Musées a tout de même attiré près de 320 personnes au musée entre 18h et mi-nuit.

Les Rendez-vous aux jardins ont eux aussi subi un temps incer-tain le samedi 6 juin... les jardins du musée étaient ouverts gratuite-ment au public. Le dimanche 7 juin une démonstration de Capoeira ainsi que la gratuité du musée ont attiré de nombreux curieux. Envi-ron 270 visiteurs sont venus découvrir les jardins du musée restau-rés en 2007.

Toute l'équipe du musée tient à remercier Mesdames Martin, Boys-Greene, Armilhon, Monsieur Lott et bien entendu Nanou Brault de Bournonville, pour leur aide précieuse lors de ces journées excep-tionnelles. En effet, par leur soutien et leur présence nous avons pu offrir un accueil optimal aux visiteurs du musée. Nous espérons tous renouveler cette collaboration lors des prochaines manifesta-tions !

Marianne Brunet

En bref...En bref...En bref...En bref...

Capoeira dans les jardins avec le

groupe Angoleiros do Mar de La

Rochelle

Démonstration musclée du Pro-

fesseur Xixarro !

N. Brault de Bournonville et J.

Boys-Greene accueillant les visi-

teurs dans les jardins du musée

Le groupe Résonances et ses chants de marins

ont fait vibrer le musée !

Grand succès des visites guidées menées par

Marianne Brunet