la lautte biologique

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Nous tenons vivement à exprimer nos vifs remerciements et nos gratitudes à notre encadrant professeur BOUCHLTA pour ses conseils, ses directives et ses remarques constructives. Nous avons eu le privilège de bénéficier de sa large expérience à travers les précieuses remarques apportées à notre travail. Nous remercions égalementPr.et Pr. qui ont eu l’amabilité d’accepter de jury ce travail. Nos sincères remerciements aux cadres administratifs et aux professeurs de toute la faculté des sciences Meknès qu’on a visités pour leur disponibilité. De crainte d'omettre quelques noms, nous adressons nos sincères remerciements à tous ce qui ont contribué, de près ou de loin, à réalise modeste travail.

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Page 1: la lautte biologique

Nous tenons vivement à exprimer nos vifs remerciements et nos gratitudes à

notre encadrant professeur BOUCHLTA pour ses conseils, ses directives et ses

remarques constructives. Nous avons eu le privilège de bénéficier de sa large

expérience à travers les précieuses remarques apportées à notre travail.

Nous remercions égalementPr.et Pr. qui ont eu l’amabilité d’accepter de jury

ce travail.

Nos sincères remerciements aux cadres administratifs et aux professeurs de

toute la faculté des sciences Meknès qu’on a visités pour leur disponibilité.

De crainte d'omettre quelques noms, nous adressons nos sincères

remerciements à tous ce qui ont contribué, de près ou de loin, à réalise modeste

travail.

Page 2: la lautte biologique

Nous dédions ce modeste

travail.

A nos chères mères.

En témoignage de notre profonde gratitude et de

notre incontestable reconnaissance, pour tous les

sacrifices qu’elles nous contentent, toute la

confiance qu’elles nous accordent et tout l’amour

dont elles nous entourent, 

A nos chers pères.

Qui sont les meilleurs pères dans ce monde,

grâce à leurs encouragements, leur confiance et

leur soutien moral et matériel et pour leur amour

infini, en exprimant nos gratitudes, notre profond

amour et notre passion,

Page 3: la lautte biologique

A nos chers frère et sœurs 

En leurs espérant le plein succès dans leur vie. 

A toutes nos familles, tous les étudiant de la

faculté des sciences Meknès et nos amis et tous

ceux qui nous sont chers.

Que Dieu vous

Introduction………………………………………………………………………………1

Chapitre 1 : Présentation de thrips……………………………………………………..2

1. Description ………………………………………………………………..3

2 .comportement……………………………………………………………..3

3. cycle biologique …………………………………………………………....4

4. Dégât………………………………………………………………………..5

Chapitre 2 : Bio-écologie des thrips……………………………………………………..9

1. Historique et distribution géographique…………………………………...10

2. Systématique…………………………………………………………………11

3. Morphologie…………………………………………………………………..12

4. Biologie………………………………………………………………………..13

4.1. Reproduction……………………………………………………………..13

Page 4: la lautte biologique

4.2. Développement………………………………………………………...…14

4.3. Interrelation avec plante-hôte………………………………………….15

4.3.1. Comportement alimentaire………………………………………..15

4.3.2. Transmission de maladies…………………………………………15

4.4. Interrelation avec autres organismes………………………………….16

4.4.1. Thrips comme prédateurs…………………………………………16

4.4.2. Ennemis naturels des thrips……………………………………….16

4.4.2.1. Prédateurs…………………………………………………16

4.4.2.2. Parasitoïdes et entomopathogènes………………………17

Chapitre 3 : les stratégies de lutte………………………………………………………18

1. Surveillance…………………………………………………………………19

2. Lutte culturaux……………………………………………………………..20

2.1. Hygiène………………………………………………………………….20

2.2. Arrosage…………………………………………………………………20

2.3. Rotation………………………………………………………………….20

2.4. Variétés résistantes……………………………………………………...21

3. Lutte physique………………………………………………………………21

3.1. Mulchs……………………………………………………………………21

3.2. Eau………………………………………………………………………..21

3.3. Points d’entrée……………………………………...................................21

Page 5: la lautte biologique

4. Lutte biologique……………………………………………………………..21

5. lutte chimique……………………………………………………………..…25

6. Autres moyennes de lutte……………………………………………………25

6.1. Insecticides végétaux…………………………………………………….25

6.2. Terre diatomée…………………………………………………………..26

Conclusion………………………………………………………………………………..27

Références bibliographiques…………………………………………………………….28

Thrips ou thysanoptères sont des insectes qui vivent en groupes (Duval, 1993), Comme

l'indique leur nom toujours au pluriel. Les dommages qu'ils causent aux productions

légumières et ornementales en serre sont surtout d'ordre cosmétique mais ces dommages

affaiblissent aussi les plants. De ce fait, leur observation, leur capture et surtout leur

détermination précise sont particulièrement difficiles. En effets les thrips par leur piqueurs

provoquent une réaction de la plante se traduisent par l’induction de boursouflures et de

plages liégeuses de couleur grise brunâtre sur les feuilles, les fleurs, les fruits, ceci déprécie

fortement la valeur commerciale et peut entraîner des chutes de rendement pouvant aller

jusqu'à 30% de la production (Hanafi et Lachama, 1999).

Au Maroc Plusieurs espèces de thrips sont nuisibles aux arbres fruitiers à noyau, à savoir

le pêcher et le nectarinier, dont les plus fréquents sont : Frankliniella occidentalis (Pergande),

Thrips tabaci (Lind), et Taeniothrips meridionalis. Donc l’augmentation du volume des

échanges, leur rapidité et leur facilité ont été à l’origine de l’introduction de quelques espèces

de thrips.

Page 6: la lautte biologique

Dans cette étude bibliographique on va présenter l'insecte et les moyens de lutte pour y faire

face.

Nous avons traité ce sujet en trois chapitres : 

*La présentation de thrips

* Bio-écologie des thrips

*Les stratégies de lutte

Page 7: la lautte biologique

1-Description

Figure 1 : thrips larve et adulte (photo J.Gouzanet)

Les thrips sont de petits insectes suceurs, de l’ordre des thysanoptères. Leur corps allongé,

jaune, brun, noir ou blanc, mesure de 1 à 2 mm et ressemble à un grain de riz (Figure 1). Le

thrips adulte est doté d’une paire d’ailes plumeuses. Il se déplace en marchant et en sautant. Il

lui arrive parfois de voler, s’il est dérangé. La nymphe du thrips ressemble beaucoup à

l’adulte, mais son corps est plus clair et dépourvu d’ailes. La femelle peut pondre jusqu’à 300

œufs par mois, en conséquence les populations peuvent exploser très rapidement. (David et

al ; 2007)

2-Comportement

Les thrips volent peu et surtout quand ils sont dérangés et se laissent transporter le plus

souvent par le vent ou la ventilation dans une serre. En l'absence de vent, ils se déplacent à

une vitesse de 10 à 50 centimètres à la seconde selon les espèces. Les thrips adultes restent au

sol lorsqu'il fait froid et ne volent pas si les températures sont inférieures à 4-6C.

Page 8: la lautte biologique

Les thrips se retrouvent en abondance dans la nature. Ils peuvent ainsi entrer naturellement

dans les serres. On peut également en retrouver sur les plants achetés en provenance de

l’extérieur.

Une fois dans les serres, les thrips y restent et s’y développent. Ils hivernent dans le sol ou

dans les fissures qu’ils peuvent trouver pour se protéger du froid.

De nombreuses plantes sont concernées par les attaques de thrips : plantes ornementales,

arbres et arbustes , petits fruits (framboisier) et arbres fruitiers, et, au potager, tomate,

concombre, haricot vert, oignon, poireau, aubergine…(Culture en serres N°09-10 Mai 2010) .

3- Cycle biologique

Figure 2 : Cycle de

développement du thrips

(Source : http://cisr.ucr.edu/avocado_thrips.html)

Les thrips sont difficiles à détruire, puisqu’ils comportent 6 stades différents de

développement (Figure 2) et se retrouvent à divers endroits sur la plante et dans le sol :

Œufs : déposés dans les tissus des fleurs, des feuilles et des parties tendres des tiges.

2 stades larvaires sur les plantes.

Pré pupe et pupe : au sol principalement, mais possibilité de puper sur les plantes aussi…

Adulte : sur les plants et capable de voler.

Page 9: la lautte biologique

La durée du cycle de vie du thrips varie surtout en fonction de la température, l’optimum

étant 25 °C. Au-delà de cette température, sa durée de vie diminue. Il ne se développe pas à

des températures supérieures à 35 °C et inférieures à 10 °C.

(Source : http://cisr.ucr.edu/avocado_thrips.html)

4-Dégât

.Les nymphes et les adultes des thrips endommagent les plantes en frottant et en égratignant

les tissus végétaux ce qui laisse sortir la sève qu'ils sucent par la suite. Ceci a pour effet de

provoquer l'apparition de taches pâles et argentées et la déformation des points de croissance.

A titre d’exemple les thrips font de grands dommages dans la culture du poivron doux (Figure

3a, 3b) où ils s'attaquent au calice, ce qui provoque la déformation des fruits et laissent des

marques sur les fruits. Dans la culture du concombre (Figure 4a, 4b) (Jonathan ; 2010), les

thrips occasionnent la courbure des fruits et des pertes de rendements. Les thrips peuvent

transmettre le virus de la tache bronzée de la tomate (T.S.W.V Tomato Spotted Wild Virus)

(Figure 5a, 5b, 5c), une maladie qui attaque un grand nombre de plantes. Ils produisent ainsi

des lésions tachetées blanc argenté à la surface des feuilles des plants d'oignons (Figure

6). Les thrips aussi cause des dommages dans la culture des fraises .A titre d’exemple les

piqûres des adultes et de leur descendance peuvent provoquer des avortements de fleurs et un

ternissement des fruits qui prendront une coloration bronze orangé et ce dès la présence de 4

ou 5 thrips par fleur .Les dégâts sur le feuillage (plage argentée sur la face supérieure du

feuillage le long des nervures) ne sont observés que dans le cas de très forte population

(Figure 7). (Duval J. 1993)

Page 10: la lautte biologique

Figure 4a : Dommages causés par les

thrips aux feuilles de concombre; l'image

grossie de l'encadré révèle les excréments

noirs (Photo Koppert et RAP Serre)

RAP : Réseau d’Avertissements

Phytosanitaire

Figure 3a : Symptômes du TSWV sur Figure 3b : Dommages causés par la ponte

le poivron des œufs et l'alimentation des thrips sur poivron

(Source koppert) (Source koppert)

.

Figure 4b : Dommages causés par les thrips sur les concombres (Photo Koppert)

Page 11: la lautte biologique

Figure 5a : Dégâts du T.S.W.V sur tomates

(D. Marle, Biobest)

Figure 5c : Destruction d'une culture de tomate (D. Marle, Biobest)

Figure 6 : (IYSV) lésions broche en forme de virus de l'Iris yellow spot sur la feuille de

l'oignon. (Image courtesy of C. Kent Evans, Utah State University)

Page 12: la lautte biologique

Figeure 7 : Bronzage des fraises causé par les thrips

(Source : Koike et al. 2009)

Sur les plantes ornementales, les thrips préfèrent avant tout les fleurs blanches. Les

bourgeons de fleurs endommagés peuvent devenir bruns et présenter des pétales

déformés à l'éclosion.

Leurs dommages sont plus importants sur les végétaux stressés par un manque d’eau. Il

est donc conseillé d'aménager des programmes de traitement favorables aux insectes

utiles.

Page 13: la lautte biologique
Page 14: la lautte biologique

1. Historique et distribution Géographique

Ces insectes ont été décrits pour la première fois par Degeer en 1744, après c’est LINNEAUS

qui les a placé dans le genre Thrips, et c’est en 1836 que HALIDAY a placé les thrips dans

l’ordre des Thysanoptères. (G. Moritz et al, 2002).

Du point de vue de la répartition géographique, les thrips se rencontrent presque dans toutes

les parties du monde et dans différentes zones agro-écologiques où ils s’attaquent à une

gamme variée d’espèces végétales allant des formations forestières aux cultures (PRIESNER,

1950 ; RISBEC, 1950 ; DAVATCHI, 1958 ; APPERT, 1967). La plupart des espèces

tropicales sont peu présentes dans les régions antarctiques caractérisées par un climat très

froid à certaines périodes de l’année (LEWIS, 1973). Certaines espèces de thrips sont

cosmopolites et se retrouvent dans tous les continents. C’est ainsi que l’on retrouve sur le

continent européen certaines déjà signalées en Afrique, Asie ou en Amérique où elles

s’attaquent généralement aux cultures maraîchères, légumineuses, céréalières et autres

cultures comme le coton, le tabac et le café (SPEYER, 1934 ; DAVATCHI, 1958). II s’agit

entre autres de Thrips tabaci, Thrips pistaciae, Thrips iracunis, Taeniothrips méridionalis,

Haplothrips sorghicola, Taeniothrips traëgardhi. Certaines espèces comme Frankliniella

dampfi, F. occidentalis et Séricothrips occipifalis sont par contre plus spécifiques à l’Afrique

(APPERT et DEUSE, 1982).

Au Maroc les thrips comprennent des insectes appartenant à l’espèces : Thrips tabaci

Lindeman, Thrips angusticeps Uzel, Thrips tenuisetosus Knechtel.

Thrips angusticeps a été surtout observé sur les inflorescences de Crucifères, de Composées,

de Laihgrus sativus, (Sidi Yahia du Gharb), plus rarement dans les fleurs de Citrus spp.

(Mechra ben Abbou, Marrakech). Cette espèce était connue de Hollande, du Danemark,

d'Allemagne et de France et elle est nuisible au lin, aux betteraves, etc.

Thrips tenuisetosus a été recueilli au Maroc dans les fleurs de Chry-santhemum segetum (Sidi

Yahia du Gharb); un exemplaire unique dans une fleur d'oranger (Mechra ben Abbou). Cette

espèce n'était connue que de Roumanie et de France.

Thrips tabaci est une espèce cosmopolite. Elle a été observée au Maroc principalement sur les

fleurs d'aurantiacées (Sidi Yahia du Gharb, Ben Amar, Marrakech, Mechra ben Abbou), mais

n'était nulle part assez abondante pour se montrer nuisible. (E.R. SPEYER et C.RUNGS)

Page 15: la lautte biologique

2. Systématique

Sur le plan de la systématique, environ 5000 espèces de thrips regroupées l’ordre des

Thysanoptera ont été décrites (STRASSEN, 1960) cité par LEWIS (1973). Cet ordre est

subdivisé en deux sous ordres que sont les Terebrantia et les Tubulifera (DAVATCHI, 1958).

Le premier compte quatre familles (Aeolothripidae, Merothripidae, Heferothripidae,

Thripidae), tandis que le deuxième n’a que la famille des Phlaeothripidae (LEWIS, 1973).

D’ailleurs, l’étude détaillée qu’il a faite de ces familles montre l’existence de quatre sous-

familles chez les Aeolothripidae (Erotidothripinae, Melanthripinae, Mymarothripinae,

Aeolothripinae), deux chez les Thripidae (Thripinae, Heliothripinae) et trois pour les

Phlaeothripidae (Phlaeothripinae, Megathripinae, Urothripinae). D’après ce même auteur,

les Aeolothripidae se rencontrent plus dans les régions tempérées des hémisphères nord et sud

et sont pour la plupart des prédateurs facultatifs de petits arthropodes. Les Merothripidae sont

de minuscules insectes, souvent aptères vivant dans les litières et les écorces des arbres en

zones tropicales et subtropicales, tandis que les Heferothripidae sont des insectes des fleurs

que l’on retrouve le plus souvent en Amérique. La grande majorité des thrips parmi lesquels

on peut compter presque toutes les espèces d’importance économique, appartiennent aux

familles des Thripidae et Phlaeothripidae et sont répartis à travers le monde.

Page 16: la lautte biologique

3. Morphologie

(D. Marle, Biobest)

(N'Djamena, 1995)

Figure 7 : Schéma d'un adulte

Les thrips font partie des plus petits insectes ailés qui sont d’ailleurs souvent difficiles à

détecter individuellement sur une plante et dont la taille varie suivant les espèces entre 0,5 et

14 mm (LEWIS, 1973). Les espèces tropicales sont généralement les plus grandes,

contrairement à celles des climats tempérés mesurant entre 1 et 2 mm de long. Ainsi, les

observations faites par APPERT (1967) et APPERT et DEUSE (1982) sur Thrips tabaci,

Frankliniella dampfi, F. schulfzei et Thrips iranicus appartenant toutes à la famille des

Thripidae, montrent que la taille de ces espèces varie entre 1 et 1,3 mm, tandis que celle de

Haplothrips sorghicola est comprise entre 2 et 3 mm.

La paire d’antennes est insérée au niveau de la partie frontale de la tête entre les deux grands

yeux composés. L’antenne porte 4 à 9 articles dont le 7ème ou 8ème qui est globuleux sert

d’orientation (LEWIS, 1973; BOURNIER, 1975). En plus des yeux composés qui sont de

taille et de couleur différentes, les thrips possèdent trois ocelles disposés en un triangle au

sommet de la tête (LEWIS, 1973 ; APPERT et DEUSE, 1982).

Une des caractéristiques remarquables des thrips est le fait que les pièces buccales

apparaissant souvent de manière originelle entre les pattes antérieures (LEWIS, 197:3). La

morphologie et la structure des pièces buccales diffèrent entre les familles, mais le mode

d’alimentation est similaire pour toutes les espèces (type piqueur suceur).

Page 17: la lautte biologique

D’après la description faite par LEWIS (1973), la tête des thrips est bien visible ainsi que la

limite entre le thorax et I’abdomen (Figure 7). Le premier segment thoracique (Prothorax) est

mobile, tandis que les deux derniers (Mésothorax et Métathorax) sont fixes. Les pattes

peuvent être minces ou remarquablement grosses, lisses ou avec des tubercules et des

crochets, selon l’habitat et le mode de vie des espèces. D’après HEMING (1972) cité par ce

même auteur, les pattes sont munies de 1 à 2 tarses segmentées portant au sommet une

vésicule unique (arolium) qui est remplie par contraction musculaire et pression sanguine.

L’abdomen des thrips est long, cylindrique et garni de nombreuses soies dont la longueur

varie en fonction des espèces (APPERT et DEUSE, 1982). D’après les observations faites par

LEWIS (1973), seules les espèces appartenant au sous-ordre des Terebrantia possèdent un

ovipositeur. Ce dernier est muni de 4 valves convexes portées au niveau de la face ventrale

des 8 et 9 ème segments abdominaux. Les femelles des Tubulifera débouchent entre les 9 et

10ème segments abdominaux. Les 11 segments qui composent l’abdomen sont bien visibles.

Les12 segrnents terminaux des Terebrantia forment un sommet pointu chez les femelles et

sont de forme arrondie chez les mâles. Ce dernier auteur n’a remarqué par ailleurs que 4

paires de stigmates (orifice respiratoire) sur l’appareil respiratoire des thrips dont deux

thoraciques et les autres au niveau de l’abdomen .

4. Biologie

4.1. Reproduction

La reproduction est partiellement ou entièrement parthénogénétique (APPERT, 1967).

D’après STANNARD (1968) cité par LEWIS (1973) la femelle des thrips est toujours

diploïde et le mâle haploïde du fait qu’il provient d’un œuf non fécondé. Le sexe-ratio varie

en fonction de l’espèce, de la période de l’année et de la situation géographique.

Concernant I’oviposition, beaucoup d’espèces à l’instar de T. tabaci, H. sorghicola et

Scolthrips sexmaculatus insèrent les œufs dans les tissus de la plante-hôte à l’aide de

I’ovipositeur, tandis que certaines comme Retithrips spp, Limothrips spp, F. dampfi et

Megalurothrips déposent leurs œufs à la face inférieure des feuilles, à l’intérieur de boutons

floraux ou sur certains organes (PRIESNER, 1950 ; APPERT et DEUSE, 1982 ; TAM et al,

1993). La forme, la taille et la coloration des œufs sont très variées selon les espèces. Ainsi,

les observations faites par LEWIS (1973) montrent que les œufs des Terebrantia sont de

Page 18: la lautte biologique

forme cylindrique et de coloration crème ou jaune. Les œufs des Melanthripinae et

Aeolothripinae ont la base arrondie, le sommet aplati et oblique sur l’axe, tandis que les œufs

des Thripidae sont arrondis à la base et au sommet. Les œufs des Tubulifera sont ovales,

symétriques et rétrécis au sommet avec une coloration souvent rose, jaune ou sombre. La

dimension est de 350 à 550 de hauteur et de 130 à 250 u de diamètre, contrairement aux œufs

des Terebranfia qui sont de dimension beaucoup plus réduite. La fécondité varie de 30 à 300

œufs par femelle selon l’espèce, la température et la quantité ainsi que la qualité de

l’alimentation dans laquelle la teneur en protéine est d’une grande importance.

4. 2. Développement

La durée du cycle de reproduction varie suivant les espèces et les conditions climatiques.

Elle est par exemple de 15 jours chez H. sorghicola et peut durer 2 à 3 semaines (T. tabaci,

Scericothrips spp) et même jusqu’à 5 semaines chez Frankliniella. (APPERT et DEUSE,

1982).

L’incubation des œufs dure environ 4 jours (T. tabaci) à une semaine (H. sorghicola) et même

jusqu’à 20 jours selon la température (APPERT, 1967). Durant cette période, la forme des

œufs change graduellement au fur et à mesure que l’embryon se développe, laissant parfois

voir à la maturité des yeux rouges ou noirs à travers la coquille.

Les thrips sont des insectes hémimétaboles qui signifie métamorphose incomplète caractérisée

par une certaine identité entre larve et adulte sur le plan de la morphologie, du mode de vie et

d’alimentation (SEGUI, 1967). A l’instar de l’adulte, LEWIS (1973) montre que la larve du

premier stade possède une tête bien visible, 3 segments thoraciques et 11 segments

abdominaux. Cependant, elle est caractérisée par l’absence d’ocelles, par des yeux composés

n’ayant que 3 à 4 facettes et des antennes avec moins d’articles que celles de l’adulte. D’après

ce même auteur, le développement larvaire passe par 4 à 5, rarement 3 stades avant

d’atteindre la phase adulte. Les deux premiers sont aptères, tandis que les 2 ou 3 derniers sont

des stades nymphaux, sans activité ni alimentation. C’est durant ces stades de repos ou demi-

nymphose que la musculature et les ailes se développent.

Les thrips sont en mesure de se reproduire de manière continue et de former plusieurs

générations si les conditions de température et d’alimentation qui déterminent la longueur du

cycle le permettent. Ainsi, d’après WATTS (1936) cité par LEWIS (1973), Frankliniella

trifici présente 12 à 15 générations dans l’année sur la culture du coton en Caroline du Sud

Page 19: la lautte biologique

(USA) dont 10 à 11 en période chaude qui va de avril à septembre et 4 à 5 générations durant

la saison froide (Octobre - Mars).

4.3. Interrelation avec plante-hôte

4.3.1. Comportement alimentaire

Le mode d’alimentation des thrips varie selon les espèces. La majorité des espèces se

nourrissent de plantes, de champignons ou de tourbières, tandis que certaines sont des

prédateurs de petits arthropodes et quelques unes sont même omnivores qui signifie

polyphage (PRIESNER, 1950 ; LEWIS, 1973 ; SHELTON et al. 1982).

D’après ces auteurs, les Terebrantia sont en général des insectes suceurs de sève de feuilles,

de fleurs, de fruits et de jeunes pousses. II existe cependant certaines espèces de ce groupe qui

se nourrissent de grains de pollen en les avalant ou en suçant le contenu. Les Tubulifera sont

pour la majorité des suceurs de substances foliaires, même s’il en existe des espèces qui

s’alimentent de micelles ou de spores de champignons.

4.3.2. Transmission de maladies

A l’exemple de nombreux insectes ravageurs, les thrips comptent également parmi eux des

vecteurs de maladies virales. En effet, les études faites par SAKUMURA (1962) cité

NKOUKA (1979) sur des larves de deuxième stade de Thrips tabaci, F.schultzei , F.

occidentalis, et F. fusca montrent que ces espèces sont en mesure de transmettre le virus

appelé « Tomato Spotted wilt virus (TSWV) », agent de la maladie bronzée de la tomate. Cet

auteur avait constaté en plus que les adultes ne pouvaient pas acquérir ce virus, malgré

l’absence de différence entre adulte et larve sur le plan du potentiel d’oxydo-réduction et du

potentiel hydrique de la paroi intestinale.

Pour la généralisation de la maladie dans la plante, la circulation ou la translocation du virus

dans la plante se fait à travers les plasmodesmes qui constituent des ponts cytoplasmiques

entre les cellules (SHEFFIELD et al. 1936). Dans le cas d’une infection systémique, le virus

est transporté par le méristème primaire des jeunes plantes et se multiplie avec la

différenciation cellulaire.

Page 20: la lautte biologique

4.4. Interrelation avec autres organismes

4.4.1. Thrips comme prédateurs

Les nombreuses études faites sur les thrips montrent que ces insectes constituent également de

véritables prédateurs surtout d’acariens dont ils attaquent généralement tous les stades de

développement (BAILEY, 1939). Sur le plan de l’efficacité, PRIESNER (1950) constate

qu’un adulte de Scolothrips sexmaculatus est en mesure de consommer en 3 jours 55 œufs, 34

larves, 7 nymphes ou 6 adultes de Paratetramyclus indicus. D’après ce même auteur,

l’efficacité de Scolothrips est relativement peu importante du fait probablement de son faible

pouvoir de reproduction par rapport à celui de leurs proies que sont les Tefranychidae.

4.4.2. Ennemis naturels des thrips

Les thrips font aussi l’objet de convoitise de la part de plusieurs ennemis naturels qui vont

des prédateurs aux entomopathogènes en passant par des parasitoïdes et des nématodes

(LEWIS, 1973).

4.4.2.1. Prédateurs

Les thrips peuvent être dévorés par de nombreux prédateurs qui comptent parmi eux des

punaises, des hyménoptères, des diptères et quelques vertébrés.

Ainsi, le genre Orius sp (Heteropfera : Anthacoridae) est l’un des prédateurs des thrips le plus

connu dans le monde (STOLTZ et STERN, 1978). Pour Megalurothrips sjOstedti, seuls Orius

amnesius et Orus albidipennis sont signalés dans la littérature (Ghauri, 1980) cité par TAM0

et al. (1993). Afin de pouvoir sucer le contenu, les adultes de mêrne que les larves percent la

proie à l’aide de leurs rostres à différents endroits, généralement la tête, le thorax ou

l’abdomen. Plusieurs espèces de Miridae (Psallus SP., genre Termafophylidea) et de

Lygaeidae (Ninyas torvus) se rencontrent plus fréquernment dans les pays tropicaux à climat

chaud et humide où elles s’attaquent aux larves et adultes des thrips (CALLAN, 1943;

RAJASEKHARA et al. 1964).

Page 21: la lautte biologique

Les observations faites dans le continent américain, européen et en Egypte montrent que des

espèces de Vespidae du genre Spilomena, Ammoplanus, Xysma et Spilomena froglodyfes

nourrissent leurs progénitures avec de jeunes larves de thrips, probablement de Frankliniella

sp. (MUESBECK et al., 1951; KROMBEIN, 1958) cités par LEWIS (1973). D’après ce

même auteur, les larves de coccinelles (Hippodamia convergens, Adalia bipuncfata,

Coccinella uncficimpuncfafa), les fourmis (Wasmannia auropuncfata), les larves de syrphides

(Baccha norina, B. livida, Sphaerophoria qualdrituberculata, Syrphus corollae), les larves de

Cecidomyidae ainsi que certains genres de criquets (Oecanthus turanicus) peuvent s’attaquer

aux thrips.

4.4.2.2. Parasitoïdes et entomopathogènes

les insectes parasitoïdes des thrips identifiés dans le monde appartiennent en général aux

familles des Eulophidae , des Trichogrammatidae et des Mymaridae qui s’attaquent en

majorité aux larves et aux œufs dont elles parasitent. Pour ces endoparasites, I’infestation des

œufs ou des autres stades se fait par le dépôt des œufs à l’intérieur de l’organisme de l’hôte

par I’ovipositeur.

Après éclosion, les larves s’alimentent du contenu de la proie où se réalise tout le cycle de

développement. Ainsi, deux espèces appartenant à la famille des Trichogrammatidae ont été

identifiées comme parasitoïdes des œufs de M.sjostedti par TAM et al. (1993),

D’après ce même auteur, la dernière espèce s’attaque le plus souvent aux œufs de coléoptères

et d’hyménoptères et semble être même un parasitoide facultatif des thrips. Concernant les

champignons entomopathogènes, peu d’études ont été réalisées dans le domaine de

l’utilisation de ces micro-organismes pour le contrôle biologique des thrips. Cependant, des

prospections effectuées dans la nature ont montré l’existence de certains organismes du genre

Entomophthora et Vertcillum sp. Sur des larves de M. sjOstedti (SALIFU, 1986) cité par

TAM et al. (1993).

Toutes ces informations scientifiques montrent de manière générale les possibilités de

contrôle biologique qui s’offrent comme alternative à l’utilisation de produits chimiques dans

le cadre d’un système intégré de protection de la culture .

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1 . Surveillance

La réussite de tout programme de lutte contre le thrips des petits fruits repose sur une

surveillance continue des densités de populations. Dans les cultures de légumes de serre, la

surveillance doit débuter dès la production des plantules et se poursuivre au-delà du

repiquage. Dans les cultures de fleurs de serre, les thrips peuvent être présents toute

l’année à des niveaux dommageables, quoique, généralement, les populations soient moins

fortes pendant l’hiver. On peut surveiller la densité des populations de thrips adultes à l’aide

de plaquettes collantes, de couleur bleue ou jaune (Figure 8a, 8b) qui s’achètent dans le

commerce. Les plaquettes bleues attirent surtout les thrips des petits fruits, tandis que les

plaquettes jaunes attirent surtout d’autres insectes comme les aleurodes et les pucerons. Le

choix de la plaquette dépend du nombre d’espèces différentes de ravageurs à surveiller, de

la sensibilité de la culture aux thrips et/ou aux tospovirus, et de la nécessité de détecter les

thrips dès le début de l’infestation. Pour mettre en œuvre un programme de surveillance, il

faut utiliser une plaquette par 100–200 m2 de serre. Le nombre exact de plaquettes variera

selon la configuration de la serre. À surface égale, une grande serre non cloisonnée exige

une densité totale de plaquettes moins élevée qu’une serre subdivisée en petites sections.

Figure 8a : Plaquette collante bleue. Figure 8b: Plaquette collante jaune

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Divisez mentalement la serre en carrés égaux et placez une plaquette au milieu de

chacun. Inspectez les plaquettes chaque semaine et notez le nombre moyen de thrips

qui sont capturés par plaquette par semaine. Sachez cependant que ce comptage ne

donne pas une mesure absolue de la population — il permet de suivre la dynamique de

la population, ses augmentations et diminutions, tout au long de l’année. Quand vous

commencez à percevoir la relation entre les comptages et la densité de la population

présente dans la culture, vous pourrez vous aider de ces données de surveillance pour

décider des mesures de lutte à prendre. Des programmes d’échantillonnage ont été mis

au point pour déterminer, à des niveaux de précision fixes, les populations de thrips des

petits fruits adultes dans les cultures de concombre et de poivron en serre. Le nombre

des échantillons à prendre varie en fonction du niveau de population du ravageur. Ces

programmes d’échantillonnage permettent de prédire avec exactitude la densité du

ravageur avec des niveaux de précision (marges d’erreur) fixes. (DUVAL.J .1993)

2 .Lutte culturaux

2.1. Hygiène

Des mesures d'hygiènes strictes entre les récoltes aident au contrôle des thrips. Les thrips

peuvent attaquer un grand nombre de plantes dont plusieurs mauvaises herbes. Le contrôle

serré des mauvaises herbes est donc important, particulièrement entre les récoltes ou

pendant l'hivernement. Lorsque leurs nombre est restreint, les bourgeons et feuille infestés

de thrips doivent être enlevés aussitôt que les insectes sont détectés pour éviter la

propagation.

2.2. Arrosage

Les plantes qui manquent d'eau sont particulièrement susceptibles aux thrips. Il faut donc

veiller à arroser suffisamment ou brumiser fréquemment.

2.3. Rotation

La rotation avec des plantes non susceptibles aux thrips permet de briser leur cycle (ex.: lin, trèfle, avoine).

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Les sols très riches en matière organique semblent favoriser les thrips dont le stade de pupe se passe au sol.

2.4. Variétés résistantes

Il n'en existe aucune officiellement mais la variété de tomate Kyndia, qui résiste à bien

d'autres ravageurs, serait moins susceptible aux thrips que les autres. (DUVAL.J .1993)

3. Lutte physique

3.1. Mulchs

Comme pour dans le cas des pucerons, les mulchs d'aluminium empêchent les thrips

d'attaquer les plantes qui ne poussent pas trop en hauteur. Pour les rosiers, on peut par

exemple fabriquer une plaque recouverte d'aluminium qui va couvrir la base du plant et la

dépasser de 30 à 60 cm. Les thrips perdent le sens du haut et du bas à cause des reflets.

3.2. Eau

Un jet d'eau va assomer les thrips et les faire tomber des plants. Le même jet d'eau

additionné de savon va les étouffer.

3.3. Points d'entrée

Au printemps et en été, les thrips envahissent les serres en provenance de l'extérieur par les

fentes et la ventilation. Comme l'insecte est minuscule, il est à peu près impossible de

l'empêcher d'entrer avec les moustiquaires habituels. Il existe sur le commerce des

moustiquaires très fines qui empêche les thrips de passer. (DUVAL.J .1993)

4. Lutte biologique

La lutte biologique est d’un usage plus courant et d’une efficacité plus grande dans les

cultures en serre.

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Les acariens prédateurs (Neoseiulus (=Amblyseius) cucumeris, Iphesius (=Amblyseius)

degenerans et Hypoaspis spp.) et les punaises anthocorides (Orius insidiosus) sont des

auxiliaires efficaces dans la lutte contre les thrips.

N. cucumeris est l’acarien prédateur le plus universellement utilisé (Figure 9). Il agit contre

les thrips des petits fruits en dévorant les larves à leur premier stade de développement. On

doit donc attendre un certain nombre de semaines avant de voir les effets de sa prédation

sur la population de thrips dans la serre et on ne peut pas espérer une élimination totale du

ravageur. N. cucumeris met environ 10 jours pour accomplir son cycle biologique à la

température de 20 oC et environ 6 jours à 25 oC.

Figure 9 : Adulte et œuf de Neoseiulus(=Amblyseius) cucumeris.

Il faut introduire les acariens prédateurs dans la serre dès qu'on y décèle des thrips.

L’application de bonnes mesures d’hygiène au début et à la fin de chaque cycle de culture

est d’une importance décisive, car elle contribue à retarder le développement d’une

infestation jusqu’au moment où les auxiliaires biologiques sont aptes à la contrer. Les

introductions de N. cucumeris dans la serre doivent se faire à intervalles réguliers à l’aide

d’un mélange de son et d’acariens que l’on saupoudre directement sur les plantes ou le

substrat de culture, ou que l’on suspend au-dessus des plantes dans des sachets (Figure

10a, 10b). La méthode des sachets, sortes de mini-élevages d’acariens, permet une

libération continue des prédateurs qui vont ensuite s’éparpiller dans la culture. Les

sachets d’élevage doivent être renouvelés chaque mois. La fréquence à laquelle il faut

apporter des acariens dans la serre dépend de la culture et du niveau d'infestation par les

thrips.

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L’infestation devrait être circonscrite au bout de cinq à neuf semaines. L’utilisation du

prédateur N. cucumeris oblige à prendre deux précautions importantes : maintenir

l'humidité relative de la serre à 70 %; ne pas employer de pesticides persistants comme

les carbamates ou les pyréthroïdes de synthèse pendant les mois qui précèdent son

introduction.

Figure 10a : Saupoudrage d’acariens Figure10b : Introduction d’acariens

Prédateurs directement sur la plante  prédateurs à l’aide de sachets d’élevage.

La punaise anthocoride Orius diminue efficacement les populations de thrips (Figure

11). Contrairement à N. cucumeris, cette punaise dévore les thrips à tous leurs stades de

développement. On la découvre souvent au cœur des boutons floraux, car le pollen est

sa nourriture de rechange. Orius ne semble pas aussi efficace dans les cultures florales

que dans les cultures de légumes. Elle met 31 jours pour passer du stade de l’œuf au

stade adulte à la température de 20 oC, et 19 jours à 25 oC. Elle entre en diapause

reproductive quand la durée d’éclairement tombe à moins de 12 heures par jour. De ce

fait, c’est un agent de lutte qui n’est efficace que de mars à septembre. On conseille

d’introduire Orius dans les cultures de concombres et de poivrons à raison de 0,5–1

sujet par plant quand la population de thrips est faible. En général, un ou deux lâchers

suffisent pour décimer les thrips au bout de 3–5 semaines approximativement. On

introduit les adultes d’Orius en plusieurs endroits de la serre et on les laisse s’éparpiller

naturellement de leurs propres ailes. L’échantillonnage des fleurs est la meilleure

méthode pour contrôler la présence d’Orius. À raison de 2,5 sujets par plant de

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concombre, Orius est capable d’enrayer efficacement une pullulation (5–9 thrips par

fleur) en 3–6 semaines. Iphesius degenerans (Figure 12) diffère de N. cucumeris par son

aspect et son aptitude à tolérer des ambiances moins humides. Cet insecte de couleur

sombre, très agile, se reproduit rapidement sur le pollen. Son action prédatrice est donc

maximale dans les cultures qui ont une source de pollen, par exemple, dans les poivrons

de serre, et il n’est certainement pas la meilleure option pour les cultures floricoles. On

peut faire l’élevage d’I. degenerans dans la serre sur des plants de ricin (gros

producteurs de pollen) à partir desquels il se répandra continuellement dans la serre.

Figure 11. Adulte d’Orius dévorant Figure 12. Iphesius degenerans

Un thrips des petits fruits

Hypoaspis est un acarien prédateur terricole qui se nourrit de toutes sortes d’organismes

qu’il trouve dans la terre, dont les pupes de thrips (Figure 13). Il s’applique en une seule

fois sur le substrat de culture (p. ex. laine de roche, mélanges à base de tourbe) au

moment de la mise en culture. Il est difficile de déterminer l’effet exact de l’acarien

Hypoaspis sur les populations de thrips; il vaut mieux l’utiliser avec d’autres auxiliaires

biologiques, car son efficacité à lutter contre les thrips semble insuffisante (Graneme M.

et Ferguson, 2003).

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Figure 13. Acarien prédateur Hypoaspis

5. Lutte chimique

La lutte contre le thrips des petits fruits par des moyens chimiques peut être difficile, car ce

ravageur est résistant à la plupart des pesticides. En outre, ses larves se tiennent au fond des

boutons floraux ou sur les très jeunes feuilles pour s’y nourrir. À cause de ces caractéristiques,

le thrips des petits fruits est une cible difficile à atteindre par les insecticides.

Les pulvérisations doivent couvrir de façon homogène toutes les parties des plantes. Les

recommandations générales concernant l’emploi des pesticides dans la lutte contre les thrips

sont les suivantes :

Quand le nombre de thrips piégés atteint le seuil d’intervention (nombre à partir

duquel une pulvérisation s’impose pour stopper l’augmentation de la population

et prévenir des dommages économiques), faire trois traitements consécutifs à 4–

5 jours d’intervalle.

Alterner les groupes chimiques des pesticides utilisés et n’utiliser un groupe

chimique que pendant la durée d’un cycle biologique des thrips. Cela veut dire

qu’il faut changer de groupe chimique toutes les 2–3 semaines, cet intervalle

variant selon l’époque de l’année. Le rythme de succession des générations de

thrips ralentit durant les périodes froides.

Pulvériser les pesticides tôt le matin ou tard l’après-midi, moments où les thrips

sont le plus actif et le plus susceptible d’entrer en contact avec le pesticide.

(Graneme M. et Ferguson, 2003).

6. Autres moyennes de lutte

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6.1. Insecticides végétaux

Pour les plantes ornementales, les purins et poudrages à base de tabac sont efficaces (non-

homologués en production biologique). Les poudrages de souffre et de tabac combinés ont été

la mesure par excellence contre les thrips pendant de nombreuses années dans les serres.

Dans des serres hollandaises, on a utilisé avec succès l'ail contre les thrips. Il s'agit de placer

un plant d'ail par 25 mètres carrés (270 pieds carrés) de banc de culture. L'ail peut aussi être

utilisé en purin.

La roténone ou le pyrèthre sont les recours d'urgence quand rien d'autres ne

fonctionne(Duval.1993).

6.2. Terre diatomée

La terre diatomée est efficace lorsque appliquée au sol autour des plants pour contrôler les

nymphes et les pupes et sur les fleurs ou sous les feuilles. Le savon insecticide est surtout

approprié dans le cas des thrips de serre qui passe toute leur vie sur les plantes (Graneme M. et

Ferguson, 2003).

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Les thrips sont des ravageurs qui provoquent une baisse importante de rendement ou de

qualités des récoltes de légumes en agriculture biologique.si pour cela, il est conseillé

d’appliquer des stratégies pour diminuer les nivaux de dommages sans qu’une intervention

plus directe soit nécessaire pour protéger plusieurs culture légumières.

Cependant, ces dommages mettre en évidence l’importance d’un suivi régulier et rigoureux

afin de contrôler au mieux les populations de thrips et de ne pas se retrouver dans une

situation difficilement gérable avec des moyens biologiques et/ou chimiques.

La lutte basée non seulement sur la prévention ou la présence du ravageur mais sur le risque

économique.

Il semble donc souhaitable de s’orienté ver des stratégies de lutte intégrés en culture qui se

baseraient sur une intégration totale de la lutte chimique et de lutte biologique mais aussi des

pratiques culturales.

En fin il est essentiel de bien connaître le thrips pour réussir à le contrôler, cela fait partie de toute bonne stratégie de contrôle.

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