la lancinante persécution des avocats turcs
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Rapport de l'IDHAE sur les persécutions du barreau turcs pendant les derniers mois.TRANSCRIPT
INSTITUT DES DROITS DE L’HOMME DES AVOCATS EUROPÉENS - ISTITUTO DEI
DIRITTI DELL'UOMO DEGLI AVVOCATI EUROPEI - INSTITUT FÜR MENSCHENRECHTE DER EUROPÄISCHEN ANWÄLTE - ΙΝΣΤΙΤΟΥΤΟ ΑΝΘΡΩΠΙΝΩΝ ΔΙΚΑΙΩΜΑΤΩΝ ΤΩΝ ΕΥΡΩΠΑΙΩΝ ΔΙΚΗΓΟΡΩΝ - INSTITUDO DE DERECHOS HUMANOS DE ABOGADOS
EUROPEOS - INSTITUT LIDSKÝCH PRAV EVROPSKÝCH ADVOKATU - INSTYTUT ADWOKATÓW EUROPEJSKICH NA RZECZ PRAW CZŁOWIEKA - INSTITUT FOR
MENNESKERETTIGHEDER AF EROPEAEISKE ADVOKATER - INSTITUTO DE DIREITOS HUMANOS DOS ADVOGADOS EUROPEUS –
EUROPEAN BAR HUMAN RIGHTS INSTITUTE
Les grands barreaux d'Europe pour la
défense des droits de l'Homme
La lancinante persécution des avocats
turcs
2014– Deux cents avocats persécutés dans le monde
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La lente persécution des avocats turcs
Non, ce n’est plus en Chine que l’on enferme le plus, la Turquie a
désormais fait mieux en quantité. C’est dans cette Turquie, en partie
européenne, que Filiz Kalayci, Hasan Anlar et Halil İbrahim Vargün, ont
été condamnés à des peines de quelques sept années de prison parce
qu’ils sont membres de la section d'Ankara d'İnsan Haklari Derneği –
IHD – (la Ligue Turque des Droits de l’Homme). En Turquie encore,
que Muharrem Erbey connaît désormais sa cinquième année de détention
sans avoir été à ce jour jugé, alors que d’autres procès, interminables,
sont en cours contre des dizaines d’avocats qui encourent des décennies
de prison ?
L’avocat est un bouclier : il faut commencer par détruire le bouclier.
Dans trop de pays, les détenus politiques n'ont pas le droit d'avoir un
avocat. S’ils ont un avocat, en Iran comme en Chine, on poursuivra
alors, le client et l'avocat. Sous d’autres formes, plus subtiles ou plus
timides, la tentation est toujours forte et commode, ici et là, de
méconnaître le « Principe de base » 18 sur le rôle du barreau : « Les
avocats ne doivent pas être assimilés à leurs clients ou à la cause de
leurs clients du fait de l'exercice de leurs fonctions ».
Soulignons l’exemplaire comportement du bâtonnier d’Istanbul, Ümit
Kocasakal, non pas injustement mais scandaleusement poursuivi, en
même temps que de neuf membres de son Conseil de l’Ordre, pour avoir
fait son devoir de chef de l’Ordre. Il faut aujourd’hui se réjouir de son
acquittement et de sa détermination : « C’est la première fois qu’un
Bâtonnier est jugé en Turquie depuis le coup d’Etat de 1980 […] mais
aucune menace ne fera taire les avocats », a-t-il déclaré. Comment ne
pas attendre avec d’autant plus d’impatience de pouvoir célébrer encore
le bâtonnier d’Istanbul dans le futur, au regard de l’attitude qu’il prendra
envers Ramazan Demir, lui aussi, poursuivi mais disciplinairement, pour
des propos à l’audience en défendant ses clients.
Bertrand FAVREAU
2014– Deux cents avocats persécutés dans le monde
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TURQUIE – 31 janvier 2013
Ümit Kocasakal et neuf membres du Conseil de l’Ordre, Turgay Demirci, Mehmet Kurakoğlu, Hüseyin Özbek, Hasan Kılıç, Başar Yaltı,
İsmail Altay, Aydeniz Alisbah Tuskan, Ayşe Füsun Dikmenli et Ufuk Özkap,
Inculps de tentative d’entrave au déroulement d’une procédure
judiciaire
L’affaire s’est bien terminée. Mais elle demeure exemplaire. Le Bâtonnier du
Barreau d'Istanbul, Ümit Kocasakal, et neuf membres du Conseil de l’Ordre des
avocats, Turgay Demirci, Mehmet Kurakoğlu, Hüseyin Özbek, Hasan Kılıç, Başar
Yaltı, İsmail Altay, Aydeniz Alisbah Tuskan, Ayşe Füsun Dikmenli and Ufuk
Özkap, ont été poursuivis pénalmement pour avoir tenté d'influencer le processus
judiciaire dans l'affaire de coup d'Etat connu en Turquie sous le nom « Balyoz ».
La 10ème Haute Cour Criminelle d’Istanbul, en charge de l'affaire Balyoz, avait
déposé une plainte au bureau du procureur de Silivri concernant les 10 avocats, dont
Ümit Kocasakal, pour avoir fait une déclaration « non autorisée » au palais de justice
pendant le procès Balyoz le 6 avril 2012, en prenant les sièges des avocats des
suspects. Les 10 avocats encouraient des peines de prison allant de 6 mois à 3 ans sur
l’accusation de « tentative d’entrave au déroulement d’une procédure judiciaire ».
Dans ce procès Balyoz, les avocats ont subi une pression jugée « insupportable » par
les instances professionnelles. Les demandes des avocats de recherche de preuve ont
été rejetées, ils n'ont pas eu la parole et ils ont été expulsés de la salle d'audience. En
réponse, les avocats ont décidé de se retirer de l’audience. Face à une telle atteinte
aux droits de la défense, le 6 avril 2012, le bâtonnier Ümit Kocasakal et des membres
du Conseil de l’Ordre se sont rendus dans la salle d'audience où il a été fait une
déclaration en demandant à la Cour de ne pas apporter de restriction au droit de la
défense et de respêcter la profession. Pour toute réponse, la Cour a déposé une
plainte pénale contre eux pour « tentative d’entrave au déroulement d’une procédure
judiciaire », une infraction punie par l'article 288 du Code pénal turc qui est passible
d'une peine d'emprisonnement de 6 mois à 3 ans. Dans le même temps, la Cour a
déposé une seconde plainte pour « faute professionnelle », le Bâtonnier ayant refusé
de désigner des avoocats pour remplacer ceux qui avaient quitté l’audience, en
considérant qu’il n’était pas tenu à une telle désignation dès lors que les conseils
choisis n’avaient pas démissionné ou n’avaient pas été révoqués par les accusés.
Ümit Kocasakal, a du comparaître le 17 mai devant le tribunal pénal de Silivri, où le
Président de Chambre a renvoyé l’affaire en raison de l’afflux d’avocats de toytes
nationalités dans la salle d’audience. Finalement, le 24 février 2014, Ümit
Kocasakal et les membres du conseil de l’Ordre, ont été relaxés. Le procés a été suivi
par des centaines d’avocats qui ont applaudi le verdict.
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TURQUIE
Muharrem Erbey quatre ans après…
Diyarbakir ou le cauchemar d’un procès sans fin
Plus de quatre ans après, Muharrem Erbey est toujours en détention provisoire. Son
interminable procès se poursuit d’ajournement en ajournement, et devait reprendre le
14 janvier 2014. Il a été arrêté à l’aube du 24 décembre 2009. Emprisonné à la prison
de Type D de Diyarbakir, depuis plus de trois ans, Muharrem Erbey, avocat et vice-
président de la plus importante structure turque de défense des droits de l'homme,
İnsan Haklari Derneği – IHD – (la Ligue Turque des Droits de l’Homme) dont il est
le président de la Section de Diyarbakir, vit un procès sans fin. Il fait partie des 152
personnalités – dont 3 anciens députés, 25 maires, maires-adjoints et anciens maires,
les 3 vice-présidents du DTP, etc – poursuivis pour « appartenance à une
organisation illégale » bien que la section qu’il préside soit une association
officiellement enregistrée. Naturellement le procès dit du « KCK » vise à lutter
contre le terrorisme. Les accusés risquent des peines de prison allant de 15 ans à vie.
Pourtant, les membres de l’İHD n’ont fait que travailler en étroite collaboration avec
des associations de familles de disparus et à prendre en charge la défense d’affaires
non élucidées d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées dans la région. Le procès contre Erbey et les 151 autres a commencé le 18 octobre 2010. Le 27
janvier 2012, on en était à la 41e audience… Ce jour là, cinq des 104 accusés encore
détenus ont été libérés. Pas Muharrem Erbey. 99 sont toujours en détention depuis 3
ans. L’audience a examiné les perquisitions menées au domicile et au cabinet de
Muharrem Erbey, « sans décision de justice », disent ses avocats. Après l’arrestation
de Muharrem Erbey, la police a perquisitionné tous les bureaux de la section d’IHD à
Diyarbakir – alors que le mandat apporté ne leur permettait, à l’origine, que de
fouiller le bureau de Muharrem Erbey. Qu’y a-t-on trouvé ? Comme chez tous les
kurdes des livres écrits par Abdullah Öcalan, le chef emprisonné du PKK. Ils sont
interdits. Muharrem Erbey a été invité à donner son avis sur les allégations portées
contre lui. Il venait juste de commencer à parler dans sa langue maternelle, en kurde,
son micro a été coupé. En attendant la prochaine audience, la 42ème
…
Le prix International des droits de l’Homme Ludovic Trarieux 2012 a été attribué à
Muharrem Erbey. Le prix a été remis à sa femme à Berlin le 30 novembre 2012 par
Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, Ministre de la Justice de la République
d’Allemagne. Le Jury avait demandé officiellement sa remise en liberté mais
Muharrem Erbey est toujours en prison. Il attend la fin de son procès. Jusqu’à
quand ? (Voir 100 avocats, 2010, p 46)
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TURQUIE – 24 janvier 2013
Filiz Kalayci, Hasan Anlar Vargün, Sevil Araci Bek et Tugay Bek Lourdes condamnations contre des avocats membres de l’IHD
Le 24 janvier 2013, le Tribunal d'Ankara n°11 a condamné Filiz Kalayci, avocate
membre du Comité Exécutif de l'Insan Haklari Dernegi (İHD), à 7 ans et demi de
prison, Hasan Anlar vice-secrétaire général de l'IHD, Halil İbrahim Vargün, ancien
trésorier de l'İHD et Murat Vargün, membre de l’IHD, à 6 ans et trois mois de prison
chacun pour appartenance à une "organisation armée illégale". Ils sont tous membres
de la section d'Ankara de l’IHD.
L’avocate Sevil Araci Bek, et un membre du conseil d'administration de l'IHD,
Tugay Bek ont été condamnés à 3 ans, un mois et 13 jours de prison chacun pour
avoir « commis une infraction au nom de l'organisation bien qu'ils n'en soient pas
membres », en vertu de l'article 220/6 du Code pénal. Ces accusations seraient liées à
leur participation à plusieurs activités électorales, avant les élections générales
organisées le 12 juin 2011. Ils ont été condamnés bien que le procureur ait requis leur
acquittement.
L’IHD est une organisation non-gouvernementale fondée en 1986, qui compte
environ 34 sections locales à travers le pays. Elle est engagée dans différentes
activités relatives aux droits de l’homme, dont : la défense des droits des prisonniers,
des campagnes contre la torture, la promotion d'une solution pacifique, non violente
et démocratique pour la question kurde, la promotion de la justice économique et
sociale et la sensibilisation aux droits de l’homme, ainsi que la rédaction de plusieurs
rapports et publications. L’IHD a fait l'objet d'une campagne d'acharnement
judiciaire et de criminalisation, directement liée à son travail en faveur des droits de
l’homme en Turquie, et en particulier à son travail sur la question kurde. Les
membres de l'IHD sont principalement accusés d'appartenir à une « organisation
illégale », à savoir Koma Ciwaken Kurdistan - KCK (Union des Communautés du
Kurdistan).
Filiz Kalayci avait été arrêtée le 12 mai 2009 à Ankara par la section antiterroriste.
Après 8 mois de détention, elle avait été libérée de prison, à la suite d’une campagne
des organisations nationales et internationales pour sa libération. Filiz Kalayci réside
actuellement aux Pays-Bas. (Voir IDHAE – 2010 – Cent avocats, etc. p. 45).
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TURQUIE – 18 janvier 2013 Quinze avocats arrêtés à 4h du matin à Istanbul, Izmir et Ankara
Selçuk Kozağaçlı et Taylan Tanay
Le 18 janvier 2013 à quatre heures du matin, les forces de l’ordre turques ont arrêté
dans plusieurs villes du pays 85 personnes soupçonnées de liens avec les milieux
d'extrême gauche dont une quinzaine d’avocats.
Appuyée par des hélicoptères, la police antiterroriste turque a mené ce coup de filet
contre les milieux proches du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple
(DHKP-C) à Ankara, Izmir (ouest), Istanbul et d'autres villes.
Parmi les avocats arrêtés figurent le président de la section stanbouliote de Çagdas
Hukukcular Dernegi (ÇHD) « Association des avocats progressistes », Taylan Tanay
ainsi que Güray Dağ, Efkan Bolaç, Günay Dağ, Gülvin Aydın, Ebru Timtik, Barkın
Timtik, Naciye Demir et leur secrétaire, Güçlü Sevimli.
Durant l’opération, les portes d’au moins trois cabinets d’avocat ont été forcées par
les équipes d’intervention spéciales de la police. Des perquisitions ont eu lieu dans
les cabinets en l’absence de membres du Conseil de l’Ordre, puisque le délégué du
bâtonnier pour assister aux perquisitions, Efkan Bolaç, a été lui aussi arrêté.
Le directeur général de l’Association des avocats progressistes, Selçuk Kozaagaçli et
Oya Aslan, membre du bureau national, qui étaient en déplacement à Beyrouth, ont
fait l’objet d’un mandat d’arrêt et ont été arrêtés à leur arrivée à l'aéroport d'Istanbul,
le 21 janvier 2013. Le DHKP-C figure sur la liste des organisations considérées
comme terroristes par les Etats-Unis et l'Union européenne.Cinq avocats ont été
relâchés : Efkan Bolaç, Serhan Arıkanoğlu, Güray Dag, et Madame Gülvin Aydın,
du barreau d’Istanbul ainsi que Zeki Rüzgar, du barreau d’Antalya.
La plupart des avocats arrêtés travaillaient pour le Bureau populaire d’aide juridique,
et sont connus pour leur engagement sur les droits de l'homme et les questions de la
torture. Ils ont défendu les victimes dans de nombreux procès concernant des
violences ou des cas de torture dans l'histoire récente. Le leader du ÇHD d’Istanbul,
Taylan Tanay et Efkan Bolac, sont les fondateurs de « İmdat Polis » (A l’aide !!
Police !!), une Hotline pour lutter contre les brutalités policières. Efkan Bolac
représente également Ahmet Koca, qui est poursuivi pour « résistance à la force
publique » et « outrage à un fonctionnaire public ».
Finalement ce sont 22 avocats, tous membres du ÇHD, dont le procès s’est ouvert, le
24 décembre 2013, devant la cour pénale à Silvestri. Le bâtonnier d’Istanbul, Ümit
Kocasakal, le président de la Fédération des barreaux turcs, Metin Fevzioğlu, et 500
avocats, ont assisté à l’audience. Neuf avocats sont toujours détenus : le président
national du ÇHD, Selçuk Kozağaçlı et Madame Nazan Betül Vangölü Kozağaçlı, du
barreau d’Ankara. Les autres du barreau d’Istanbul : Taylan Tanay, président de la
section d’Istanbul du ÇHD, ainsi que Güçlü Sevimli, Naciye Demir, Günay Dağ, et
Mesdames Şükriye Erden, Ebru Timtik, Barkın Timtik.Selçuk Kozağaçlı et Taylan
Tanay risquent respectivement 53 ans et demi et 27 ans et demi de prison.
2014– Deux cents avocats persécutés dans le monde
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TURQUIE – 11 juin 2013
Plus de cinquante avocats Arrêtés au Palais de Justice d’Istanbul
La police a interpellé, le 11 juin 2013, une cinquantaine d'avocats qui protestaient
contre l'intervention dans la matinée des forces de l'ordre contre les manifestants
occupant la place Taksim d'Istanbul. En grève depuis le début du mouvement qui
vise le Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan douze jours auparavant, ces avocats
se sont réunis aux cris de « Taksim est partout », « la résistance est partout », dans
l'enceinte du palais de justice Çağlayan d'Istanbul pour dénoncer l’usage
disproportionné de la force contre les manifestants. Une unité des Forces Spéciales
est alors intervenue à l’intérieur du palais de justice pour les en déloger. Après de
brèves échauffourées, une cinquantaine de manifestants ont été interpellés.
Après les arrestations, environ 100 avocats se sont massés devant le poste de police
pour exiger la libération de leurs confrères. Il s'agissait de la troisième manifestation
des avocats pour soutenir les manifestants de la place Taksim.
Dans un commentaire, le président des barreaux de Turquie, Metin Feyzioglu, qui
s’est déplacé d’Ankara à Istanbul pour rencontrer les autorités sur place, s'est ému de
ces arrestations. Ce dernier a déclaré : « La détention des avocats au palais de justice
par la force pose la question de savoir dans quel type de « régime démocratique »
nous vivons ».
Plusieurs dizaines d'avocats sont actuellement en détention provisoire en Turquie
pour leurs liens supposés avec des organisations clandestines, principalement les
rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le bâtonnier du barreau
d'Istanbul et neuf de ses confrères sont par ailleurs poursuivis pour avoir mis en
cause l'attitude des juges à l'égard de la défense lors d'une audience, en avril 2012,
d'un procès controversé sur un projet de coup d'État contre le gouvernement islamo-
conservateur.
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TURQUIE Mehdi Öztüzün, Faik Özgür Erol, Muharem Şahin, Fuat Coşacak, Ibrahim Bilmez, Emran Emekçi, Cengiz Çiçek, Dogan Erbaş, Hatice Korkut, Ömer Güneş, Mehmet Sani Kızılkaya, Mehmet Bayraktar, Bedri Kuran, Sabahattin Kaya, et Asya Ülker Toujours en détention dans l’interminable procès des « 47 » à Istanbul
Le procès que l’on appelle des « 46 avocats », membres des barreaux d’Istanbul,
Diyarbakir, Van, Kars, Ardahan, Batman – mais qui sont en réalité « 47 » (puisque à
vrai dire nul ne sait pourquoi, on a joint la poursuite d'un autre avocat, Bekir Kaya, a
cette affaire) – s’est poursuivi tout au long de l’année 2013.
On rappellera seulement qu’après des perquisitions simultanées dans 52 cabinets
d'avocats de seize villes, le 22 novembre 2011, 46 avocats d’origine kurde, pour la
plupart du cabinet Asrin (Asrın Hukuk Bürosu) qui assure la défense d'Öcalan, le
chef du PKK, sont jugés pour « assistance ou appartenance à une organisation
terroriste ». Tous les avocats – dont la plupart ont été arrêtés de nombreuses années
après avoir cessé d'être en contact avec Ocalan – nient les accusations qui semblent
exclusivement fondées sur l'enregistrement systématique de toutes les réunions entre
Öcalan et ses conseils, à la fois en format vidéo et audio depuis 2005.
On rappelera qu’à l’issue des trois premiers jours d’audience, du 16 au 18 juillet
2012, l’affaire avait été renvoyée au 6 novembre 2012, dans une salle plus « adaptée
» : la Cour d’Assises spéciale de Silivri, à 40 km d’Istanbul. Le procès y a repris en
novembre 2012, avant d’être une fois de plus reporté au 3 janvier 2013.
En 2013, diverses audiences se sont tenues à la 16e Cour d’Assises spéciale
d’Istanbul, délocalisée à Silivri, dans une salle d’une capacité de 1500 places dont
310 réservées aux accusés. A la première audience, le 3 janvier 2013, un avocat a été
libéré sous contrôle judiciaire à l’issue de l’audience. Lors de l’audience suivante, le
28 mars 2013 quatre ont bénéficié de cette même mesure au terme de l’audience.
Puis, une nouvelle audience s’est tenue le 20 juin 2013, lors de laquelle, la cour a
décidé de libérer provisoirement sept des avocats accusés : Cemal Demir, (barreau de
Van), Davut Uzunköprü (barreau de Hakkari), Mehmet Ayata, (barreau de
Diyarbakir), Mehmet Deniz Büyük (barreau de Bursa), Mehmet Sabır Taş (barreau
de Siirt), Mensur Işik, (barreau de Mus), Mizgin Irgat, (barreau de Izmir), Mustafa
Eraslan, (barreau de Istanbul), Şakir Demir, (barreau de Siirt) Şaziye Önder (barreau
de Igdir), Serkan Akbaş, (barreau de Diyarbakir), Servet Demir, (barreau de Izmir).
A l’audience suivante, le 17 septembre 2013, la défense a demandé (à nouveau) la
remise en liberté provisoire de 15 des accusés. Le tribunal a rejeté toutes les requêtes
sans autre justification. Après un nouveau renvoi, une septième audience s’est tenue
le 19 décembre 2013, la Cour a décidé de libérer quatre des 15 avocats détenus
depuis le 22 novembre 2011 : Mehmet Sani Kızılkaya (Istanbul), Muhdi Öztüzün
(Batman), Bedri Kuran (Mersin) et Madame Asya Ülker (Istanbul), en considération
du temps qu'ils avaient passés en détention provisoire. Restent toujours détenus :
Faik Özgür Erol, Muharem Şahin, Fuat Coşacak, Ibrahim Bilmez, Emran Emekçi,
Cengiz Çiçek, Dogan Erbaş, Hatice Korkut, Ömer Güneş, Mehmet Bayraktar,
Sabahattin Kaya. Et l’affaire reprend, le 8 avril 2014, pour une huitième audience.
2014– Deux cents avocats persécutés dans le monde
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TURQUIE – 7 novembre 2013
Ramazan Demir Poursuivi disciplinairement pour ses propos tenus à l’audience pour la
défense de ses clients
Le 7 novembre 2013, le barreau d'Istanbul a ouvert une poursuite disciplinaire contre
Ramazan Demir conformément à l'article 141 du Règlement intérieur du barreau, à la
suite de la plainte déposée par le Procureur spécial de la Cour criminelle n° 15.
De ce fait, Ramazan Demir doit faire face à une sanction disciplinaire et peut même
être radié du barreau.
Le 16 juillet 2013, il a été inculpé pour avoir « insulté ou [...] offensé la dignité d'une
autorité publique dans l'exercice de ses fonctions », conformément à l'article 125 du
Code pénal qui prévoit jusqu'à deux ans d'emprisonnement. Le Procureur de Silivri a
décidé de poursuivre Ramazan Demir et le 9 septembre 2013, il a obtenu
l'autorisation du ministère de la Justice de déposer l'acte d'accusation.
L’accusation est uniquement fondée sur les propos qu’il a tenus pour la défense de
ses clients au cours du procès du secteur « medias » du KCK dans lequel sont
poursuivis 44 journalistes soupçonnés de liens avec le KCK. Lors d'une audience
tenue le 16 novembre 2012, Ramazan Demir a contesté la compétence juridique
accordée à un procureur, pour qualifier dans un acte d’accusation de ni « normales »,
ni « indépendantes » les activiés menées par les journalistes inculpés. Ramazan
Demir a également demandé au Tribunal de convoquer et d’entendre un expert afin
qu’il détermine les critères constitutifs de ce qui constitue ou non des activités
journalistiques « normales et indépendantes ».
Ramazan Demir, est un avocat kurde défenseur des droits de l’homme, bien connu
pour sa participation à la défense des journalistes poursuivis dans le cadre d'une
opération anti-terroriste de vaste portée, visant à démanteler un réseau terroriste
présumé connu sous le nom KCK ; et plus particulièrement le « procès de la presse
du KCK ». Il est également connu pour son engagement dans la défense des avocats
poursuivis dans le cadre de procès de masse anti-terrorisme.
Plusieurs autres avocats seraient confrontés aux mêmes accusations pour leurs
plaidoiries en qualité d’avocats de la défense dans les procès de membres du KCK.
2014– Deux cents avocats persécutés dans le monde
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Et pour en savoir plus….
Tout cela - et beaucoup d’autres choses - est à lire dans :
Rapports de l'Observatoire mondial des violations des droits de la défense et des droits des avocats dans le
monde
2014– Deux cents avocats persécutés dans le monde
11
Déjà parus
2010
2011 2012 2013
Les rapports 2005 à 2010 sont épuisés.
2014 – Deux cents avocats persécutés dans le monde
12
Les grands barreaux d'Europe pour la
défense des droits de l'Homme
L' bservatoire sans frontières des violations des droits de la défense et des droits de l’homme des avocats dans le monde
Au service des avocats depuis 1984
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