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Christopher Allmand – La guerre de Cent Ans : l'Angleterre et la France en guerre 1300-1450, Paris : 1989, Payot.

IntroductionProjet du livre: En quoi, pendant environ 150 ans, la guerre a pu influer sur le dvpt et

l'évolution de deux sociétés qui comptaient assurément parmi les plus avancées de l'Europe occidentale ?

Comment furent accueillies les contraintes et les mutations que cette même guerre imposa aux hommes et aux institutions ?

Comment se crée une « machine de guerre » (armement, organisation de la société, fonctionnement de l'État en période de guerre) ?

Sources : Chroniques (dont les récits sont émaillés de commentaires personnels et

témoignent de différentes visions de la guerre et des combattants) Archives gouvernementales. Angleterre bien lotie en documents financiers.

France moins bien lotie sur ce plan ms importance des archives judiciaires qui lèguent de remarquables témoignages humains sur les effets du conflit au sein de la société française1.

Tout aussi essentiels bien que davantage sujets à caution, témoignages qualifiés de littéraires : chroniques, opuscules, pamphlets, communiqués, poésies.

Enfin historien ne doit pas négliger le théâtre des opérations (rôle de l'archéologie et architecture.)

Idées centrales :Les combattants sont historiquement plus importants que les guerres, on ne peut

espérer appréhender le phénomène de la guerre sans prendre en compte les comportements et les réactions de ses acteurs les plus directs (réf. JF Verbruggen notamment sur les angoisses ; John Keegan « The Face of Battle »).

q des non-combattants : rôle actif ds les coulisses et en France + l'une des cibles privilégiées de l'ennemi. [remarque Gouguenheim : C’est l’un des rares défauts du livre de Allmand : le monde des « non combattants » a été amené à se battre lui aussi (sièges, résistances aux raids, etc.]

Enfin la guerre rassembla tous les membres d'une même société, soldats ou civils, sous la bannière de la conscience nationale. Sentiment d'appartenir à un même peuple exprimé sous des formes symboliques ; institutions telles que la monarchie jouèrent un rôle majeur ds la constitution de la notion d'identité nationale, cpt que les chroniqueurs furent délibérément encouragés à cultiver des instincts d'enracinement.

I. [cf. fichier événementiel]

II. Visions de la guerreJustifications de la guerre : théorie

La guerre apporte la paix et l'ordre civil : St AUGUSTIN et VÉGÈCE (De re militari).

1 P. Timbal : La guerre de Cent Ans vue à travers les registres du Parlement (1337-1369). Livre difficilement utilisable.

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Corollaire de cette thèse : guerre moyen privilégié de restaurer un ordre détruit par d'autres causes (œuvres de Raimond de PENAFORT et THOMAS D'AQUIN : concept de guerre juste). Thomas d'Aquin précisa que tout État avait à la fois le droit et le devoir de défendre son existence et de protéger ses droits quand ceux-ci pouvaient être légalement établis.

La guerre est un moyen de faire respecter son « bon droit » : Sir John Fortescue ds la seconde moitié du XV écrit : « la guerre d'un roi est un procès judiciaire conduit par le moyen de la bataille, [par lequel] il cherche à soutenir un droit qu'il ne peut faire reconnaître par la paix ». Guerre aussi un châtiment ultime et nécessaire infligé à un vassal récalcitrant2.

Justifications de la guerre : pratiques française et anglaisePr les Français : punition ou acte de justice vindicative contre un traître à

l'hommage et aussi guerre nationale menée par un peuple qui défendait ses droits contre ceux qui avaient envahi un territoire français et incité à la rébellion des sujets loyaux.

Pr les rois d'Angleterre, cette guerre affirmait leurs droits historiques et féodaux sur l'Aquitaine, la Normandie et d'autres parties du royaume ainsi que leur prétention juridique à ceindre la couronne française.

Guerre et volonté divineDieu décidait du sort des batailles en rabaissant les orgueilleux. Comparé à la

puissance de Dieu, le pouvoir de l'homme n'était rien. Csq : les effectifs ne comptaient pas.

Si défaite, condamnation de Dieu. On peut y voir le signe de déplaisir momentané de Dieu qui ne condamnait pas une cause ms un peuple pr ses péchés, ce qui n'empêche pas craintes et doutes (Arguments faux ? Motivations peu honorables comme l'ambition ?).

Grande inquiétude : destinée de l'âme si on meurt pr une cause injuste. St Augustin et d'autres : le seigneur est responsable des actes de ses subordonnés. Soldat qui suivait chef de son choix (solde) ds situation différente : il ne pouvait soulager sa conscience en alléguant le devoir d'obéissance.

Guerre et chevalerieLa guerre ne justifiait pas seulement l'existence et les privilèges de la chevalerie

de l'Europe médiévale, elle permettait également aux chevaliers de démontrer leurs mérites. L'honneur, l'estime des pairs et des autres membres de l'édifice féodal devaient être gagnés à la guerre. Cet aspect glorieux de la guerre avait une importance considérable.

Lorsque les membres de l'ordre royal de chevalerie française dit de l'Étoile organisaient leur banquet annuel, table spéciale réservée aux 3 princes, 3 bannerets et 3 chevaliers qui passaient pr avoir accompli les exploits les plus valeureux au cours de l'année précédente.

Mentalité chevaleresque résumée ds maxime « Qui pus fait, mie[u]x vault » citée ds le Livre de chevalerie de Geoffroi de CHARNY (milieu du XIVe), porte-oriflamme du roi Jean II à Poitiers.

Guerre aussi l'occasion de rencontres entre gens du mêmes mondes : tournois, guerres en groupe. Guerre, dangers et occasions occupaient sans doute ds leurs discussions une place majeure.

Guerre enfin à l'origine de la création des ordres de chevalerie : honneur qui consacrait une bonne réputation militaire.

Guerre n'est ni grise ni terne : le prestige exigeait qu'on y entrât en grand et en somptueux appareil.

2 Rébellion : se soulever contre une autorité déléguée par Dieu lui-même.

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Des condamnations de la noblesse en temps de guerreClerc qui composa traité De miserabili statu regni Francie, 1357, méditant sur le

désastre de Poitiers, loua le courage de Jean II qui se battit jusqu'au moment de sa capture ms condamna la faillite et le manque d'audace des « ducs de guerres » qui s'étaient soustraits à leurs obligations. Il alla jusqu'à douter que la noblesse ait été convenablement entraînée à la guerre.

Critiques adressés à la noblesse pr train de vie somptueux (et son régime alimentaire). En Angleterre, le pouvoir royal tenta dès 1316 de limiter le goût ruineux des nobles pr mets dispendieux.

Un débat déjà ancien (John Gower) : la naissance constitue-t-elle une garantie suffisante de l'aptitude à exercer de hautes charges militaires ou postes de commandement ?

Tenir son rang : une tâche ardue.Dépenses occasionnées par participation à la guerre considérables au début du

XIVe et ne cessent de croître : cheval de guerre (un bel animal vaut une petite seigneurie), équipement et armures.

Refus du comte d'Arundel d'accompagner Édouard I en Flandre durant l'été 1297 car n'a trouvé personne qui accepte de lui faire un prêt gagé sur les revenus de ses terres et qu'une telle dépense aurait inéluctablement entraîné en gd abaissement de son état.

Dépenses liées aux aléas de la guerre : confiscation, rançon qui contraignait souvent captifs à vendre des terres à un prix largement inférieur à leur valeur réelle.

Le bourguignon Guillaume de Châteauvillain fait prisonnier par les troupes françaises en 1430 : le paiement de la rançon de 20k saluts ruina ce gentilhomme et sa famille qui s'était portée garante.

Jean de Rodemack put racheter sa liberté grâce à une somme versée par Renée d'Anjou, son seigneur.

Pression accrue des seigneurs pr amener tenanciers à s'acquitter de leurs devoirs féodaux comme leurs ancêtres (guet et garde ou entretien des murailles et des douves des châteaux)..

Une conséquence ? La tentation de monnayer son engagement guerrier.

Guerre devint une source complémentaire de revenus : faire payer ses services ou goûter aux occasions ou avantages de la guerre (rançons, butin, terres confisquées aux vaincus).

La société face aux deux images du soldat :D'une part, le chevalier traditionnel, héros des romans courtois et plus récemment

membre des nvx ordres de chevalerie dt l'une des fonctions sociales consistait à protéger le faible et l'opprimé (St Georges et St Michel). Et régnait d'autre part, de plus en plus diffusée par les chroniqueurs, l'image du simple soldat comme symbole de qqch qui devait être craint.

Dénonciations : BROMYARD, VENETTE, bénédictin Honoré BOUVET (quiconque ne savait pas incendier une localité était indigne de porter le nom de soldat!).

Soldats trouvèrent des défenseurs extérieurs à leurs rangs, ms rare : poète Thomas HOCCLEVE qui intercéda en faveur des vieux hommes d'armes vivant ds le dénuement.

Soldat, moralité et situation juridique en temps de guerreProblème : poser des limites, qui allait dire que le seuil de l'intolérable avait été

franchi et se charger de punir ceux qui avaient transgressé. La guerre avait ses

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emblèmes officiels, tels le déploiement des bannières ou les coups de canons tirés, qui informaient tous les présents de l'existence d'une certaine situation juridique consécutive au déclenchement des hostilités. En fait les hommes de cette époque, en élaborant tous ces règlements censés régir les conduites militaires, visèrent bel et bien à codifier la guerre. // ac les tournois et les joute ne peut être ignoré.

Les hérauts jouaient un rôle fondamental : attribuer des blasons, experts en armoiries pr identifier les morts et signaler ceux qui avaient accompli de nobles ou de basses actions. De même, le connétable et le maréchal de l'armée s'étaient vus déléguer le droit de juger ds leurs cours (où justice militaire) les déserteurs et ceux qui avaient enfreint la discipline.

>>> On essaye de faire en sorte que la soldatesque ait un comportement acceptable. Plus efficace reste un commandement énergique. Par là s'explique l'importance historique des ordonnances sur la guerre publiées par les rois en campagne : Richard II durant la guerre écossaise de 1385, Henri V en France en 1419 ou son frère Jean duc de Bedford en Normandie en 1428.

De plus en plus hommes de plume critiquent moins guerre en tant que tel que façon dt elle fut livrée (Outre Bouvet et Venette, John PAGE soldat ds l'armée d'Henri V qui narra en détail et avec une gde émotion souffrances des civils assiégés ds Rouen.)

Militarisation de la société. Soldat doit se préparer convenablement. En Angleterre, Assise d'armes de 1181 puis Statut de Winchester de 1285

stipulèrent que tous les hommes adultes devaient posséder des armes et s'entraîner à leur maniement.

Tendance amplifiée au XIVe : EIII ordonne en 1383 que jeux de ballon remplacés par entraiment régulier pratiqué sur les champs de tir.

En 1456 les difficultés rencontrées en Écosse pr réunir et équiper une force armée en état de combattre se traduisirent par l'interdiction du football et du golf en faveur pratique tir à l'arc.

>>> Guerre continuait certainement d'offrir des occasions de gloire, de promotions personnelles et de gain matériel ms elle était de plus tenue pr une forme d'activité devant être exercée par la communauté tout entière, qui s'efforçait, sous la direction du roi, de défendre son honneur et sa sécurité. Pas suivant serait le Pro Patria Mori (Marignan) qui serait la « suprême accolade ».

III. La conduite de la guerreObjectifs militaires : éviter la confrontation ?

Enseignements de Végèce étaient peu susceptibles d’être interprétés comme une incitation à attirer l’ennemi en rase campagne pour l’affronter et le défaire + q. du défi à Dieu. Combat bien plus fréquemment évité que recherché. Telle doctrine officiellement exprimée fin XVe par Philippe de COMMYNES (préférence marquée pr la diplomatie).

Chevauchées : saper l’autorité des rois ennemis en jetant un doute sur leurs compétences militaires et rôle de protecteur, en étendant la guerre aux non-combattants, entamer ressources matérielles, plus d’impôts directs ou indirects.

Quelle fut la réplique des Français ? Appel aux forces tradi pr tenter d’intercepter et vaincre Anglais : échec patent dès 1356. Vingt ans plus tard, l'armée fr avait fondu et était devenue plus maniable, composée troupes d’élite, dirigées par chefs de valeur et s’efforçait désormais de prendre l’initiative.

La diplomatie ne joue pas un rôle essentiel : très rare que le contexte militaire influe sur les marchandages diplomatiques (même en 1360, le Conseil royal français n'accepta pas les conditions de paix consenties par Jean II pendant sa détention à

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Londres).

Le tournant Henri V : conquérir et conserver ses conquêtesHV dépouilla ses adversaires de leurs biens, créa une admin qui gouverna en son

nom, mit en place des garnisons qui maintinrent l’ordre sur les terres conquises et constituèrent des îlots d’autorité anglaise, et transforma les châteaux en bases d’opérations.

Le tournant Charles VII : la fin des tactiques spectaculaires et impétueuses.

Au cours de la dernière campagne française de 1449-1450 longuement préparée, la plupart des places fortes ne résistèrent pas : elles préférèrent ouvrir leurs portes au parti qui non seulement possédait mtnt la plus gde puissance de feu, ms affirmait le plus vigoureusement représenter le seul pouvoir légitime et effectif (cf. sacre). Davantage de résistance en Aquitaine.

Forces terrestres : hommes à cheval et hommes à pieds.Cheval = arme, signe de distinction sociale et moyen transport. Cpt évolution : si

cavaliers étaient encore les chefs naturels des armées, victoire des forces et des milices bourgeoises flamandes sur les chevaliers français à COURTRAI en juillet 1302 comme celle des troupes suisses à MORGARTEN en novembre 1315 avaient montré ce qui pouvait advenir lorsque les conditions et le terrain n’étaient pas favorable à l’emploi de la cavalerie. Cavalerie ne joua un rôle décisif à elle seule ds aucun des engagements majeurs de la Guerre de cent ans.

Rôle d’apprentissage du pays de Galles pr les Anglais. A MAES MOYDOG, près de Montgomery, en mars 1295 : des charges de cavalerie appuyées par les tirs des archers et des arbalétriers décimèrent les rangs des Gallois. Une formation militaire d’un type nouveau venait d’être découverte. Dispositif fit aussi ses preuves contre les Écossais durant la bataille de FALKIRK en juillet 1298 : efficacité des grands arcs maniés par les 10k archers gallois (tous rétribués) et importance des formations qui avaient permis aux archers d’agir en liaison ac les qq 2500 cavaliers qui servaient. Ces deux innovations furent à l’origine de nombre succès. Ms chefs ennemis s’adaptent : chefs écossais, notamment Robert BRUCE, approchent qu’avec prudence les Anglais : préférant les harceler, évitant la bataille grâce à des unités extrêmement mobiles et utilisant la géo de l'Écosse.

En attaque, les archers pouvaient disloquer les rangs des soldats massés en position défensive, ou, comme à AZINCOURT, disperser les charges de cavalerie à peine lancées, amenant les chevaux blessés et effrayés à se retourner contre leurs propres lignes. En défense les hommes d’armes démontés et les archers formaient des lignes moins vulnérables aux assauts (portée arc fait qu’assaillants décimés). Apprentissage du combat collectif (reposant sur discipline rigoureuse) = une des principales innovations tactiques du XIVe.

Le hobelar finit par constituer la force mobile et polyvalente des conflits frontaliers anglo-écossais au début du XIVe.

Arbalète, très utile en défense qd arbalétrier peut s’abriter, pr une petite élite de soldats (Gascons luttant ds le pays de Galles pr EI ou Génois servant ds l’armée fr). Ms longbow mieux : portée de 200m, puissance de pénétration (entraînant, ds la première moitié du XIVe, la fabrication d’armures de plates renforcées), cadence de tir (double arbalète), précision (on peut le tenir verticalement contrairement anciens arcs et arbalètes) et souplesse d’utilisation.

Autre innovation capitale : emploi des archers montés (armées anglaises en 1334).Anglais : tendance à inclure de plus en plus d’archers et de moins en moins

d’hommes d’armes : rapport entre ces deux gpes de combattants, 1/1 ds seconde moitié du XIVe, passa à 3/1 sous règne HV puis 7/1 ou mm 10/1 ds deuxième quart du Xve.

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Rôle de la noblesse dans les configurations arméesSi les gds feudataires anglais du temps d’E1 refusaient encore de toucher de

l’argent de crainte de déroger, sous le règne d’EIII c'est fini. Appointements qu’ils reçurent en échange de leur participation à la guerre sauvèrent bcp de nobles de la ruine, ou les aidèrent à consolider leur position sociale. « Budget de l'État fut en grande partie un budget d’assistance nobiliaire » (Contamine).

Aussi bien la haute noblesse que la petite noblesse portant écu, dont l’influence était plus locale et qui sous-traitait la levée des soldats, jouèrent un rôle considérable ds l’organisation du service militaire : voie du recrutement de nbx combattants et du service actif et voie du conseil, notamment pour les anciens combattants.

Nobles surent-ils s’adapter aux nouvelles formes de guerre? Certaines dépréciations sont fondées : longue occupation du nord de la France par les rois lancastriens n’aurait jamais pu avoir lieu sans le concours actif des officiers, qui n’avaient pas encore accédé à la noblesse pr la plupart et qui remplaçaient leurs nobles capitaines chaque fois que ceux-ci rentraient chez eux pr surveiller le bon entretien de leurs domaines. Déclin de la noblesse comme force de combat au détriment des archers anglais ? Faux : cavalerie reste très efficace, notamment ds son rôle de demi-poursuite.

Commandement et noblesseDeux questions étroitement apparentées paraissent avoir retenu l’attention des

hommes du bas MA : importance primordiale du commandement pr le maintien de la discipline et la cohésion des armées et qui devait être placé à la tête des armées, selon quels critères.

Le monde antique exerçait une influence considérable [cf. fin du PQ sur les rapports entre guerre et littérature]. En filigrane de cette tradition : chefs ne se choisissaient pas eux-mêmes, ils devaient être choisis. Conception fut exprimée plus ou moins ouvertement ds diverses circonstances : archidiacre d’Aberdeen, John BARBOUR ds son long poème (1380) à la gloire de Robert Bruce et son professionnalisme militaire, même insistance par les biographes d’autres gds soldats de cette période tels le Prince Noir, du Guesclin ou même Henri V. Noblesse n’avait aucun droit héréditaire à accaparer les plus hautes charges militaires. Ces controverses s’intégraient au débat plus large concernant la définition de la « vraie » noblesse : ne procédait-elle que de la naissance et du lignage, ou pouvait-elle être acquise, et si oui, comment ?

En temps de guerre, présence du roi durant une campagne était un atout précieux : prestige et solennité à l’équipée et contraint vassaux à se joindre à leur seigneur co le voulait l’ancienne coutume féodale. Structure du commandement, par conséquent, commençait à la cour et était centrée sur la personne du roi. Cela et l’influence prépondérante du patronage royal en matière de nominations militaires, favorisait considérablement les nobles de haute naissance qui faisaient partie de l’entourage direct des rois. Politique d’emploi des fils et des frères du roi. Mais la basse noblesse a un rôle essentiel, même si peu spectaculaire, ds l’organisation de la guerre : car la levée des armées reposait sur des réseaux de relations fondés sur les liens de vassalité ; l’influence régionale, la famille et la fonction sociale.

Professionnalisation de la carrière des armes.En France, pdt seconde moitié du XIVe, certains écuyers (gpe social marquant la

frontière entre la noblesse et la roture) furent promus à des grades supérieurs au détriment de chevaliers en titre, dt les effectifs déclinèrent de tte façon ds l’armée fr après 1380. Crédit dt commençaient à jouir les soldats de métier. Et affirmation des strates inférieures de l'aristocratie avec Bertrand du Guesclin, Sir Thomas Dagworth, Sir Robert Knolles et Sir Hugh Calveley.

XVe haute et moyenne noblesse française jouèrent de nv un rôle primordial. Processus identique armée anglaise jusqu’en 1422 à différence près que noblesse

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anglaise toute dévouée à HV et qu’il la contrôlait d’une main de fer. Ms désintérêt pr le continent.

1445 : CVII réorganise l'armée pour réaffirmer l’autorité de la couronne en matière de nomination aux plus hauts postes militaires, pour refaire de l’armée une arme efficace entre les mains de l'État. Réussite totale. Pr la plupart capitaines retenus ds armée royale furent des individus issus de la moyenne noblesse possédant de l’expérience pr diriger efficacement troupes. Canaliser l’énergie de l’exploit privé vers service du roi (= bien public et l’honneur de sa nation ou de son peuple).

De plus en plus l’accent fut mis sur le service dû aux États et payés par les États, lesquels avaient le droit de nommer les capitaines de leur choix et d’exiger les meilleurs hommes disponibles en échange de leurs deniers. Chefs désignés par ordonnance et non choisis en vertu de la naissance > officiers qui ne devraient avancement qu’à leurs propres mérites > académies militaires au XVIe.

Mercenaires.Pour les populations = désordres et destruction. Effroi ds la société française ms

phénomène auquel étaient également confrontées l'Espagne, l'Allemagne et surtout l'Italie des cités marchande (dès XIIIe).

Ce sont des spécialistes de la guerre que ne liait nul serment d'allégeance, qui combattaient pr de l'argent et toutes sortes d'avantages matériels. Préférence pr les attaques surprises. Ils ne s'encombrent pas de lourds engins ni des subtilités de la loyauté (John Hawkwood et Florence).

Cessation des hostilités entre l'Angleterre et la France suite au traité de BRÉTIGNY (1360), aussi bien que la reconnaissance par les Navarrais de l'autorité royale en Normandie et la fin de la guerre de succession en Bretagne (1364) conduisirent la France, l'Italie et l'Espagne à être les hôtes involontaires des Compagnies durant toutes les années 1360; le problème se reposa trente ans plus tard puis de nouveau en 1444-1445 à la suite de la trêve de Tours (« Écorcheurs »).

Importance du commandement pour les Compagnies qui dépendaient étroitement de leurs capitaines pr le recrutement, l'organisation, la répartition du butin et la distribution de la solde. Chefs souvent hommes de petite noblesse conduits vers cela par facteurs éco/familiaux. Qt aux simples soldats, extraction plus difficile à cerner et décrire ms un point est clair: la très forte proportion d'éléments anglais (Milieu XIV Anglais ou Inglese devient un terme générique pr les désigner malgré gd nb de Bretons et de Gascons). Certains étaient des nobliaux dont la terre ne suffisait pas à survivre, d'autres hommes de « petit état » ayant choisi cette existence par goût du défi ou du pillage, d'autre encore clercs de rang inférieur (Arnaud de CERVOLE, surnommé « l'archiprêtre »).

Tous les griefs contre eux n'empêchaient pas les rois d'engager chefs et membres des Compagnies quand ils en avaient besoin.

Arnaud de Cervole fut plusieurs fois employé par le roi de France et finit par être nommé chambellan en 1363 cpt que son fils eut pour parrain le duc de Bourgogne.

Hugh CALVELEY commença par vendre ses services à du Guesclin en Espagne, puis sert le Prince Noir ds ce mm pays en 1367 puis rallia plus tard Jean de Gand.

On ne craint pas de faire appel à des hommes de guerre au passé douteux: Pothon de XAINTRAILLES ou Antoines de CHABANNES (Charles V). Certains remportaient de remarquables succès grâce à des méthodes peu orthodoxes: Etienne de Vignolles (surnommé LA HIRE), réussit un coup de main spectaculaire en s'emparant de Château-Gaillard en 14303.

Fortifications et artillerie.Au moins au XIVe les troupes en campagne évitaient le plus souvent d'attaquer les

3 L'année suivante Ambroise de LORÉ et sa bande traversèrent une bonne partie de la Normandie pr attaquer une foire près de Caen

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villes et les châteaux convenablement fortifiés : car saison de campagne écourtée par des impératifs climatiques et/ou financiers. Ds bien des cas les places bien défendues ne tombaient aux mains de l'ennemi qu'à la suite d'un acte de trahison ou d'un malheureux hasard, tel le manque de provisions ou d'eau.

En France débarquement des troupes d'Édouard III galvanisa les énergies endormies: villes enjointes par ordre royal de renforcer leurs défenses, ds un premier temps à peu de frais4. Puis, le roi de France accepta à partir de 1367 que certaines villes conservent un quart des impôts royaux prélevés ds leur enceinte afin de se fortifier. La principale source de financement : multiplication des impôts locaux, toujours avec autorisation préalable du roi, frappant le commerce, et notamment la vente des biens de consommation tels les boissons et le vin. Municipalités chargées de recouvrer ces fonds et de gérer les importants budgets affectés à la défense urbaine en profitèrent pr accroitre leurs pouvoirs, et, au bout de quelques décennies, elles disposeraient de ressources accrues en transformant ces taxes exceptionnelles en impôts presque permanents, qui leur assureraient des recettes régulières. Milieu du XIVe ces mesures de défense urbaine suffirent à tenir à distance la plupart des attaquants.

Aménagement des défenses de Tours était probablement assez avancé des 1356 pr dissuader le prince Noir d'attaquer la place durant sa chevauchée de cet été.

Ms ces fortifications ne pouvaient être ignorées par un ennemi décidé à mener une guerre de conquête. Ces cités fortifiées initialement destinées à offrir un abri aux populations devinrent au XVe l'une des principales cibles de l'envahisseur (siège de Rouen entre juillet 1418 et janvier 1419).

Début guerre de cent ans, le défenseur avait de fortes chances de repousser un assaut, rapport de forces vers la fin de la guerre penchait vraisemblablement en faveur de l'attaquant.

Défense et diffusion de l'artillerieSiège de Saint-Sauveur le Vicomte (1375) marqua un tournant ds le dvpt et

l'utilisation de l'artillerie.Soudaineté de la diffusion de l'artillerie durant le troisième quart du XIVe est

démontrée par le réseau de fortifications construit entre 1365 et 1380 par Gaston Fébus, vicomte de Béarn: même sur les derniers ouvrages qu'il fit ériger, Fébus ne fit aménager aucune plate-forme susceptible de recevoir des canons.

Architectes doivent trouver parades à la redoutable efficacité de l'artillerie, encore accentuée après 1430 par la généralisation des boulets de fonte – qui ne se brisent pas à l'impact. Murs furent abaissés et épaisseur accrue, tours ramenées au nv des enceintes, valeur défensive des tour rondes (dévier boulet et plus résistantes à l'impact). Adoption de ce qui deviendrait le tracé bastionné – tours faisant saillie sur l'enceinte des places fortes – permit aux défenseurs de faire feu sur les hommes et les machines ds toutes les directions et notamment latéralement (plan du château Bodiam bâti ds le Sussex par les Anglais ds les années 1380/Mont-saint-Michel où ouvrage défensif très proche bastion érigé des 1440).

Objectifs navalsMer = espace de commerce, d'approvisionnement, de transport et de guerre.Aux XIII et XIVe France dvp ce qu'il ft bien appeler une stratégie navale à long

terme : désir de contrôler les duchés périphériques d'Aquitaine, de Bretagne et de Normandie n'était qu'un aspect d'une politique plus large ds laquelle l'ambition, motivée par des raisons à la fois militaires et commerciales, d'accéder aux ports de l'Atlantique, de la Med et de la Manche jouait un rôle essentiel.

4 On récupère pierres ds bâtiments ou murs anciens, pas d'indemnité pr ceux qui abandonnent maison pr cause d'érection de remparts ou dégagement espaces libres à l'extérieur des remparts (indispensables à la défense efficace).

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Certains ports, tel Harfleur à l'embouchure de la Seine, furent dotés de nouvelles installations de construction et de radoub, Rouen devint à la fois un port de mer et un gd atelier de construction navale (1294) : le « Clos des Galées ». PVI ordonne en 1337 aménagement base navale à La Rochelle, cédée aux Anglais au traité de Brétigny. Création d'une base navale à Granville par Charles VII.

Tenter d'arrêter la domination que les Anglais exerçaient à la fois sur mer et sur gds affluents de la Seine telle l'Oise, devint dc pr rois de France un objectif pol essentiel qui ne pouvait être atteint qu'en détachant les Bourguignons de leurs alliés d'Outre-Manche. Le rôle primordial – pleinement perçu par les contemporains – joué entre 1420 et 1450 par certains ports relativement mineurs tel Le Crotoy, à l'embouchure de la Somme, aussi bien que les csq de la prise de Dieppe et de Harfleur par les Français en 1435 montrent à quel pt l'issue de la lutte pr la maîtrise des mers dépendait des orientations de la diplomatie bourguignonne.

Nation devait aussi disposer de bateaux: appel à des navires étrangers svt: Gênes et la Castille fournirent galères (notamment en 1416 au large d'Harfleur).

Le contrôle des gds ports français était une nécessité vitale pr l'Angleterre et l'une des principales préoccupations des diplomates anglais. Ducs de Bretagne furent à cet égard très courtisés (piraterie). La prise de Calais (1347) et maîtrise du pas-de-Calais n'en exigeait pas moins une défense active ac les « cinq ports » (Douvres, Hastings, Hythe, Romney et Sandwich).

Navires marchands particulièrement vulnérables et cas de piraterie pas rares. Pêcheurs devaient être également protégés. Veiller défense des côtes. De mm chaque fois que les armées et leurs équipements furent acheminés vers la France par voie de mer, des initiatives particulières furent prises (notamment en 1417 sur l'ordre d'Henri V) pr dégager les lignes de navigation et escorter les convois de soldats.

Décision capitale d'Henri V d'ouvrir des ateliers de construction navales à Southampton, port bien mieux situé que la Tour de Londres, et de faire superviser leurs travaux par des officiers royaux: l'Angleterre put se doter d'une petite flotte de navires de guerre qui lui permit de mieux faire respecter ses intérêts commerciaux.

Deux textes composés à la fin de la guerre de Cent ans reflètent l'attention que les esprits les plus réfléchis portaient à la mer: Libelle of Engyshe Polycye (1437) et Débat des hérauts d'armes (1455).

Forces navalesDébut guerre de cent ans ni France ni Ang possèdent marine de guerre

proprement dite. N'importe quel navire peut être réquisitionné et transformé pour les besoins de la guerre. Droit qui touche au droit de prise ou de pourvoirie.

Ces saisies sont impopulaires et soulèvent des protestations : perturbation des affaires des marchands et pêcheurs qui ont besoin en permanence bateaux (surtout que souvent lieu entre printemps et automne, période la plus favorable au négoce et au commerce); réquisitions sans rétribution et, d'ordinaire, ceux dt le bâtiment avait été endommagé ou mm coulé n'étaient pas indemnisés; les navires réquisitionnés sont adaptés à leurs nouvelles fonctions militaires: barrières ds la cales pr mettre chevaux, gaillards élevés au-dessus poupe et proue et ds certains cas à partir du XVe fixer canons sur pont; le pire est la longue immobilisation ds les ports des vaisseaux réquisitionnés le temps que tt soit prêt: fureur des propriétaires.

Anglais utilisent les « cogs » (ou « Kogge » dans le monde germano-flamand) navires de haut bord très bien adapté au trafic commercial. France, sauf exception, n'a pas projet invasion et utilise donc galères5 qui firent essentiellement office de vaisseaux d'interception, destinés à surprendre l'attaquant au large des côtes ms aussi utilisés à autres fins: certains en haute mer et certains débarquent rivage ennemi des gpes de soldats pr coups de main fulgurants (fin années 1370 sur

5 Navires rapides propulsés à la voile et/ou à la rame, dotés fond plat permettant de s'approcher très près des terres.

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Angleterre, Winchelsea presque totalement détruit en 1380).Clos des Galées: apogée ds les années 1370. A la mm période en dépit vaisseaux

royaux que possédait Édouard III, Anglais semblent avoir disposé de moins de navires que les Français et n'avoir accru flotte qu'à des fins largement défensive.

Début Xve attitudes et pratiques évoluent. Sous court règne Henri V, deux tâches: 1) Prise d'Harfleur, repaire de pirates harcelant navires anglais et dévastant côtes

du sud de l'Angleterre (demande du Parliament) en septembre 1415.2) Création d'une flotte royale de 33 vaisseaux – qui mouilla à Southampton et fut

placée sous le contrôle d'un « clerc des navires royaux ». Ms après mort roi en 1422 certains navires st vendus pr payer dettes du roi défunt, les autres pourrissent sur place.

IV. Les institutions de la guerreContinuité (paiement/politique) indispensable quand on est dans une longue

perspective guerrière.

Recrutement : du service féodal à la soldeEn Angleterre, le passage se fait dans le premier quart du XIVe : en 1334,

campagne contre les Écossais fut effectuée par une armée soldée. En 1335: qd tpes ang se déplacent vers France, largement composées de volontaires. 1385 : l'armée anglaise n'est plus féodale.

En France, guerre défensive. On met plus longtemps à se débarrasser des traits féodaux (droit féodal de convoquer l'arrière-ban dont le roi de France disposa à partir du début du XIVe, pris au moins en sept occasions entre 1338 et 1356. Autres formes de service non moins tradi: ost, milices urbaines). Faiblesses structurelles : manque de souplesse et d'uniformité, de rapidité de réaction.

Ms pr passer à un système de volontariat, il faut trouver de l'argent: écuage/ rachat services dits féodaux en France, en Angleterre les membres du clergé tels les abbés et les prieurs ou les femmes qui tenaient un fief du roi, payèrent le remplacement du service personnel qu'ils aurait dû accomplir. Ds les deux nations, la levée d'impôts étendue à tout le royaume permit à tous les sujets des rois d'apporter un soutien à la fois symbolique et matériel à ces armées.

Contrat de recrutement des soldats comme l'endenture6 de guerre anglaise. Équivalent: lettres de retenue françaises, en général moins détaillées.

Évolution de l'armée françaiseL'arrière-ban devint impopulaire : désuétude après 1356. Charles V restructura de

fond en comble le recrutement de ses troupes: armée royale disciplinée, peu nombreuse, pleinement soumise à son autorité. Ms successeur pas mm volonté de transformer l'armée en un instrument de l'État et désordres pol 1380-1420 préjudiciables à l'efficacité des troupes françaises. Ancien arrière-ban réapparut après 1410, nobles exigent ts postes de commandement > dissensions internes.

Charles VII reprend l'armée en main et y restaure la discipline. En 1445 après avoir pris un certain nb de dispositions préparatoires, le roi publia une ordonnance 6 Accord irrévocable liant le roi (en tant qu'employeur), ses capitaines (généralement

membres de la noblesse) et les sous-contractants de rang inférieur qui recrutaient des troupes pour ces derniers. Les termes de l'accord étaient rédigés en deux exemplaires sur un même parchemin qui était ensuite découpé suivant un ligne ondulée ou endentée afin que chaque partie en conserve une moitié. En cas de litige, les deux moitiés étaient comparées, et l'on vérifiait si elles concordaient. Elles spécifiaient normalement talle et composition des effectifs retenus, durée et lieu du service, montant de la solde et de toutes les primes susceptibles d'être versée, répartition des bénéfices de guerre incluant des clauses spéciales concernant les prisonniers, conditions de transport et, notamment ds les premières endentures, montant des indemnités accordées pr la perte du cheval de guerre.

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qui plaça l'armée sous son contrôle: la couronne désignerait principaux capitaines et fournirait argent ac lequel ceux-ci et reste armée seraient payés. 1448: création d'une nouvelle force démontée, les « francs-archers »: noyau armée nationale permanente qu'il souhaitait constituer. Chaque paroisse dut fournir un archer pr 80 feux et membres de cette milice furent tenus de s'exercer régulièrement au maniement des armes.

Intendance

Un aspect essentiel du succès militaireLa couronne qui emploie un soldé n'est pas tenue de lui fournir aliments et

boissons. Ms laisser aux armées soin de dénicher elles-mm vivres = graves inconvénients : négligence guerre/perte discipline/aliénation irrémédiable des populations locales pillées / à court de vivres.

Capacité assurer approvisionnement régulier: marque d'efficacité et essentiel notamment pour les places enclavées, comme Calais.

«   Prise   »et «   purveyance   » En France levée des provisions auprès des individus ou des collectivités

normalement assurée par le moyen de la « prise »: officier de la maison royale dénommé « Panetier du roi » y veillait personnellement ou déléguait ses pouvoirs, aux régions, aux baillis, aux capitaines du roi ou autres personnages. Sous règne PIV divisée en trois gpes: céréales/ vin/ fourrage. Toutes sortes d'abus.

En Angleterre la prise (purveyance) était devenue une cause majeure de conflits entre les souverains et leurs sujets - « les commissaires aux vivres [début guerre de cent ans, ce sont des marchands sont les subordonnés quadrillent, ratissent et vident les caves et greniers des campagnes], avait écrit William de Pagula, agissaient en ce monde comme le diable en Enfer ». Querelle financière: espèce de double imposition injuste et constitutionnelle: armée royale est de la maison du roi, à elle de la nourrir. Néanmoins opposition à ces revendications royales atteignit ses limites vers le milieu du XIVe.

L'organisation des arsenaux par les ÉtatsAngleterre : Garde-robe privée du roi = les resserres d'armes installées ds la Tour

de Londres où à partir EIII, le Garde des armes du roi supervisa l'achat, l'entreposage et la distribution des armes aux armées, aux garnisons et aux navires. 1360: 11k arcs, 23,6k faisceaux ac chacun 24 flèches (1381 : 1k).

Mesures radicales pr dvp artillerie. En France fabrication canons presque exclusivement financée par la couronne. Svt mm famille de spécialistes: en 1375 Milet de Lyon succéda à son père Jean à la tête de l'artillerie du roi de France cpt qu'en Angleterre quatre membres de la famille Byker servirent vers la mm époque EIII et Richard II en leur fournissant des frondes puis des petits canons en fer. Tendance s'amplifia encore au Xve: œuvre des frères Bureau pour Charles VII.

Vers une standardisation de l'équipement :Par la pratique des revues à l'occasion desquelles étaient notés absences et aussi

nom des présents négligeant leurs armes et leurs armures.Par la diffusion progressive de l'uniforme : exemples isolés comme en 1340 ville de

Tournai fournit à PIV 2k fantassins tous vêtus identiquement, cpt qu'à partir du milieu du XIVe soldats anglais originaires du Cheshire et du nord u pays de Galles portèrent souvent des « uniformes » vert et blanc.

Impôts et institutions fiscalesDépenses militaires grevèrent lourdement les budgets royaux, finissant par

représenter deux siècles plus tard entre la moitié et les 2/3 des recettes et des dépenses publiques.

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En Angleterre hausse sans précédents des impôts: partiellement à l'origine du différend surgi entre Edouard Ier et sa haute noblesse à propos de l'obligation de servir à l'étranger; cpt qu'entre 1302 et 1304, PIV le Bel augmenta considérablement les amendes substitutives du service militaire.

Localement on peut exiger choses aussi: Ang roi appela les « réservistes » locaux à s'opposer aux attaques maritimes fr; rois de France autorisèrent la levée de taxes locales. La guerre, mm ds ses ramifications locales, était en train de devenir une affaire d'État.

Cpt plusieurs probs majeurs pas encore éclaircis : que faire du produits des impôts une fois hostilités interrompues (Pierre d'Auvergne en 1298) ? Certains États provinciaux exigèrent à plusieurs reprises le remboursement de subsides versés en prévision d'hostilités interrompues plus tôt que prévu (satisfaction en 1302, 1304, 1313 et 1314) selon le principe de la cause cessante7.

Mais guerre longue modifia les données du problème. Vers 1350 le droit de lever des impôts permanents et généraux est pleinement accepté: guerre à l'origine de cette évolution (rançon pour Jean II joua ici un rôle primordial+ années 1359-1369: compagnies très actives obligeant villes françaises à entreprendre couteux travaux de déf contre ce nv fléau social).

En Angleterre: guerres contre Écosse: habitude payer impôts de guerre. Qd éclata guerre contre la France, subsides sur biens meubles, uniformisés depuis 1334 (chaque communauté payait somme calculée au prorata de ses membres) furent régulièrement accordés par le Parliament. Chgt majeurs ds années 1360: entre 1362 et 1365 en vue de sauver « le rang et l'honneur du roi » (financer défense Calais, Aquitaine et frontière écossaise) Parliament vota subside sur la laine.

Ensemble de pratiques qui divisent la société à employer que ds situations les plus critiques : remuements monétaires (P. le Bel) ou Henri V qui avance la date à laquelle un subside doit être levé.

Ms en France et surtout en Angleterre, la guerre fut essentiellement financée par taxation indirecte. 1341: France établissement de la gabelle (année de trêve), taxes sur le vin furent très impopulaires parmi les pauvres (surtout perçues en villes), prêts: en Angleterre les fonctionnaires royaux furent appelés à diverses reprises à renoncer à leurs salaires pr aider le gvt à renflouer ses finances. Ds les ports qu'était perçu le plus rentable de tous les impôts indirects: la douane. Angleterre : taxe sur les import et export, surtout laine: au XIVe peut-être 1/3 des revenus des rois anglais fournis par taxes pesant sur laines, peaux et cuirs exportés, cpt que tunnages et pundages perçus sur import vins et autres pr payer protection transports effectués par voie maritime auraient un rendement de plus en plus régulier et lucratif à partir fin XIVe.

Nvx impôts exigent nouvelles méthodes. Notamment après 1370, nvx offices créées: sel placé sous surveillance de grenetiers qui pr la plupart affermèrent leur charge.

Finances anglaises: Échiquier et surtout la Garde-robe. Promulgation des « Ordonnances de Walton »

par EIII en juillet 1338 mirent l'accent sur la nécessité de réaliser des économies en faisant contrôler dépenses mil et diplo par des audits. Système pas tjs fiable et ouvert à bien des abus ms permet proximité roi et affaires militaires.

Croire que Paris ou Westminster dirigèrent et financèrent seuls la guerre serait une erreur. Les autonomies, les énergies et les initiatives locales ne manquèrent pas de se mettre au service du bien commun8.

7 Les impôts ne doivent plus être recouvrés dès lors que la cause ayant motivé leur levée n'existe plus ou a cessé de s'exercer. Les impôts sont donc perçus comme exceptionnels et levés qu'en cas de nécessité.

8 Mesures locales venant s'ajouter aux mesures nationales : le murage (levé première fois en

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Ordre et contrôle : la codification de la guerre.Actes pas seulement symboliques ms aussi regardés comme créant des situations

juridiques particulières qui pouvaient influer sur les arrêts des tribunaux (droit de capture). Ds les cours de justice, plusieurs traditions différentes plus ou moins officielles et légales étaient simultanément prises en compte:

vaste édifice des coutumes locales (butin et prises de guerre), code chevaleresque et tradition plus influente venue du droit écrit, et

notamment du droit militaire romain largement revu à la lumière du droit canon (juristes italiens).

Enfin création de nouveaux règlements ou reformulation : ordonnances émises par Richard II à Durham en 1385 (définit clairement compétences judiciaires du connétable et du maréchal de l'ost royal, détaille punitions sanctionnant certaines infractions, souligne que les soldats ne devaient agir que sous autorité de leurs supérieurs, ordre maintenu au sein des troupes, respecter droits des civils, réglemente capture et mise à la rançon des prisonniers). Henri V publie aussi ordonnances assez longues avec transmission de copies à tous les commandants.

Moyens pratiques sont divers: ds armées anglaises capitaines dotés de certains pouvoirs disciplinaires; revues régulières (une par mois en temps de guerre) et ensuite agents financiers de la couronne reçoivent ordre de payer capitaine qui distribue solde aux hommes ayant participé à la revue et jugés dignes de servir.

Français introduisent ce système ac qq variantes en 1351, // à d'autres réformes. Contrôler état des effectifs (quantité et qualité). Retenues sur la solde: mesure plus efficace pr maintenir discipline et préserver efficacité armée ms officiers couronne et tribunaux militaires jouèrent aussi un rôle important. Ne pas être en état de faire la guerre (perdre ses armes) ds fautes les plus graves ms aussi absences sans permission qu'on finit (vers 1430) par voir comme une faute de trahison presque (1433 Robert Stafford, capitaine de la Ferté-Bernard dut ainsi défendre son honneur devant le Parlement de Paris, absent de la ville qd attaquée par les Français ou bataille juridique complexe entre Sir John Fastolf et Thomas Overton).

1439 : Parliament vote une loi qui considéra la désertion – même en temps de paix – comme la rupture non seulement d'un contrat privé passé entre le soldat et son capitaine, ms de l'engagement formel de servir cette cause suprême que constituait le bien public.

DiplomatieAnglais créent ds seconde moitié XIIIe un service diplomatique et un système

d'archivage si efficaces qu'au Xve Jean Juvénal des Ursins, fort impressionné par les rouages de la diplomatie anglaise, attira l'attention de son souverain sur ces exemples et proposa de s'en inspirer. Cette diplomatie reposait essentiellement sur deux éléments: un personnel compétent et des archives. En 1418, les employés d'Henri V furent surpris : leurs homologues français connaissaient mal les termes du traité de Brétigny (dt les Anglais demandaient l'application) et disposaient d'une culture géo très lacunaire.

En 1268 déjà John de Saint Denis, nommé « Garde des Bulles papales » par HIII avait entrepris de réunir des actes essentiels jusque-là dispersés; puis une génération plus tard, un Garde des procès et autres documents royaux concernant le duché d'Aquitaine fut chargé de rassembler, trier et conserver toutes sortes de papiers diplomatiques, afin de fournir aux envoyés du roi tous les matériaux et les renseignements dont ils pourraient avoir besoin ds leur tâche. L'intérêt de ces dispositions fut démonté en l'an 1294, qui vit les Anglais perdre presque toutes leurs archives relatives à l'Aquitaine après qu'un équipage mutiné les eut abandonnées

1220), impôt perçu sur la vente des marchandises entrant ds une ville. XIVe taxes sur la propriété locale également

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dans l'île d'Oléron (elles tomberaient par la suite aux mains des Français). Ce désastre administratif fut à l'origine d'une autre mesure capitale: entre 1320 et 1322 les archives concernant l'Aquitaine furent compilées en un « calendrier » afin que les générations à venir « en gardent un souvenir plus complet » et un index de ces textes fut établi pr faciliter leur consultation.

Pas de représentation permanente avant seconde moitié Xve (influence italienne).Rôle croissant joué par la diplomatie pouvait être mesuré à d'autres indices:

inviolabilité des missions diplomatiques, circonstances très solennelles d'engagements (plus dur de revenir dessus), immunités et privilèges accordés aux ambassadeurs ou envoyés officiels (qui pour Philippe de Commynes ne sont que des espions officiels).

V. Guerre, mouvement social et changement1300-1350, une série de catastrophes: châtiment divin?

1315-1317: pluies prolongées et étés pourris ds le nord de l'Europe = famines (de nv certaines contrées en 1321 et 1322). Csq : nb de pauvres s'accrut, criminalité grima en flèche, dépression démo s'accentua (Flandre perd 10% de sa pop en 1315-1316 dans un contexte de crise de l'ancienne suprématie éco flamande depuis la fin XIIIe), commerce de la laine en Angleterre devint plus aléatoire et surtt nb de tenanciers abandonnent leurs terres: gravité crise.

1348: Peste noire (qui se réveille en Angleterre en 1361, 1369 et 1375). Taux mortalités entre 1/8 et 2/3 pop totale: lourdes répercussions démo à long terme. Graves prob pr petits prop fonciers. En sus, en France moissons désastreuses de la décennie 1340-1350.

Conséquences de la guerre sur les sociétés et les activitésÉtroitesse lien unissant villes et campagnes sur plan militaire et nv éco. Villes

dépendaient étroitement des populations rurales. Aussitôt après prise de Chartres par forces de Charles VII en avril 1432, prix du pain grimpa en flèche ds la capitale, car les régions productrices de blé étaient désormais susceptibles de devenir la cible des soldats ennemis.

Négoce et commerce parmi tout premiers secteurs activité atteints par la guerre. Bcp de petits ports surtout (prospérité Londres et Bristol malgré nombreuses reconversions pr ce dernier qui repose largement sur ses liens ac Bordeaux et le négoce de vins). Perturbation transports : navires réquisitionnés, actes de piraterie parfois menés sous le couvert de la guerre: de 8 shillings par tonneau en 1300, le vin passe à 12 ou 13 shilling en 1350. 1372-1373 navire de Bristol le Gracedieu embarqua équipage 50 hommes au lieu 26 nécessaire pr protéger cargaisons.

Un terroir agricole peut être pillé et détruit rapidement sans trop de danger pr les soldats. ils terrorisaient aussi les populations. Variation dans l'espace, le temps et l'intensité.

Une pression fiscale dure à supporterContexte de sous-production,de chômage et de baisse générale des revenus. Coût

de la guerre, notamment le paiement des rançons royales peut être considérable (3M écus d'or = 500k livres sterling pour Jean II le Bon en 1360, 5 à 6 fois les revenus annuels ordinaires de la couronne anglaise, même si les Français paieront moins de la moitié, la ponction reste énorme. Rançon David II : 100k Marks = 66k livres sterling).

Or, besoin d'argent : stratagèmes comme les remuements monétaires, tentatives de contrôle des exportations (scandale EIII 1338-1339 ac la laine/ Greniers soumis à la gabelle, ports habilités à transporter la laine >>> rationalisation et efficacité plus

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grande dans la perception des taxes.)Mais résistance et opposition violente: Rouen taxe imposée en 1348 est annulée, nouvelles émeutes antifiscales en 1351

et en 1355 Rouennais refus de verser subsides que demandait le roi; février 1382, Harelle : pop se soulève alors qu'officiers royaux s'apprêtaient à exiger plus que ce qui avaient été votés par les États normands.

Coût de la guerre entraîne une considérable agitation sociale.

Stratégies de survie économique (et sociale)Rentrer au service de la couronne (permet de maintenir son rang social et de

remplir son devoir traditionnel). Le profit matériel bien une des principales motivations de la guerre :

Thomas de Gloucester: 1390 demande que fera-t-on des hommes qui ne connaissent d'autre mode de vie que la guerre ou le sire d'Albret qui fit remarquer que la paix le contraindrait à interrompre ses pillages.

La guerre, révélateur d'une société soupleGuerre profite directement (fortune de Knolles) et indirectement.Des non soldats comme Sir John Pulteney élu quatre fois maire de Londres,

prospère grâce aux avances financières consenties à EIII: pourvu de terres ds de nbx comtés, doté d'une rente annuelle de 100 marks pr le soutien qu'il avait apporté à l'ordre de chevalerie où élu en 1377, Pulteney mourut fort riche.

Prêt à la couronne à l'origine de la réussite du marchand William de la Pole dt famille passa de la roture au rang de duc en quatre générations; pas du goût de tt le monde.

France : Jacques Coeur; Pierre Baille; famille Perrote qui rachète des terres (abaissement des autres).

Aussi des perdants: confiscation de biens; capture ruineuse.Attention, le soldat anglais dépêché en France avait bien peu de chances de faire

fortune surtout au XV où on garde surtout des pts stratégiques.Structures de la société médiévale permettaient aux hommes de passer d'un grade

à un autre, de s'élever ou parfois, de rétrograder ds la hiérarchie sociale. Ds le camp français, importantes responsabilités militaires confiées aux chevaliers et aux écuyers : possibilité d'élévation (Du Guesclin, inhumé à l'abbaye de Saint-Denis parmi les rois: exceptionnel cpt), d'avoir des hérauts ou des poursuivants d'armes personnels. Combattants les plus distingués peuvent entrer ds la noblesse ou être reconnus par leur seigneur (le Prince Noir au chevet de sir James Audley à bataille de Poitiers) voire par leur ennemi (Eustache de Ribemont affrontant EIII sous les murs de Calais en 1348 qui lui donne un diadème de perles et d'argent ). Du coup, on préfère être à la tête des troupes qu'à l'arrière (refus de sir hugh Calveley de prendre commandement de l'arrière-garde lors de la bataille d'Auray en septembre 1364; requête du duc d'York de conduire la charge à Azincourt – où il est un des rares Anglais à mourir).

Mais quelle que fût cause de l'anoblissement, approbation de la collectivité était un élément essentiel (Froissart et l'histoire édifiante de l'Allemand Crockart qui n'avait pas su se faire accepter par les chevaliers desquels il avait espéré faire partie.).

Espoir également d'assurer son salut éternel en combattant pour le bien commun.

VI. Guerre, peuples et nations.Engagement militaire de plus en plus marqué du corps social aux XIVe et Xve

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siècles = trait majeur.

Stimuler le zèle patriotique et guerrier: un art de gouvernerAttention aux publics : traités des juristes fort savants: publics fort restreint de

convaincus. Pareil arguments historiques pr milieux cultivés.Moyens plus directs: portails des églises paroissiales. Les Anglais clouent sous HVI sur la porte des églises du nord de la France des

généalogies illustrées accompagnées de légendes en vers qui soulignèrent qu'Henri descendait en ligne directe de Saint Louis, à la fois par hommes et par femmes.

Publicité donnée aux événements de la guerre tenus pr favorables (remonter moral pop).

Le retour du prince Noir à Londres après sa victoire de Poitiers aux côtés de son royal prisonnier, donna lieu à d'éclatantes festivités.

Déclarations de Thomas BRINTON, évêque de Rochester, aux congrégations de 1375 et 1378 : Dieu en général avait été anglais, leur combat était donc juste.

1450: CVII ordonne frappe d'une médaille commémorant ses récents succès militaires.

La prière pr sauvegarde du royaume: vaste diocèse anglais de Lincoln, 50 prières spéciales furent dites au cours guerre de Cent Ans et intentions de 23 de ces prières eurent un rapport direct ou indirect ac la guerre ou la paix. Sermons prononcés en anglais par des orateurs talentueux : recommandation actes de dévotion collective (disparus en France). Prêtre qui montait en chaire avait aussi pr tâche d'informer ses paroissiens sur les événements survenus à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Réseau des églises: système de communication rudimentaire particulièrement utilisé pr répandre nouvelles militaires.

Opinion publique s'exprima aussi par les chants et les dits : langue haute en couleur (Anglais dotés de queues). Anglais tenaient français pr usurpateurs, peuple agissant ac duplicité, refusant de reconnaître le jugement de Dieu qd il lui était défavorable. Généralisation à outrance: Anglais tuent leurs rois, Français sont fourbes et efféminés. Auteurs souvent anonymes ms qq noms: Laurence MINOT, Thomas Hoccleve, moine bénédictin John LYDGATE >> vigoureux nationalisme.

Vers un «   nationalisme   » Mort des vieilles valeurs universelles papales ou impériales et remplacement

progressif par des valeurs nationales. Mais encore nbx particularismes locaux qui purent être en encouragés délibérément pour s'attirer des loyalismes provinciaux : Anglais jouent habilement sur le patriotisme local pr contrôler le duché de Normandie en remettant en vigueur certaines institutions normandes supprimées après la conquête du duché par les français au XIII; Bretagne.

Forces en mesure d'inverser ces tendances : 1. la monarchie (rôle règne de Saint Louis canonisé en 1297, sort réservé à sa

dépouille, écrit de Guillaume Nogaret ds le cadre gde campagne propagande orchestrée sous P le Bel >>> « religion royale » de Marc Bloch, ac essor net sous Charles V: nouvel ordo du sacre. Importance des entrées royales ds villes autres que Paris: le peuple voit le roi et celui-ci affirme sa seigneurie ds de vastes parties du royaume. Oriflamme. Devise « rex in regno suo est imperator »//Charlemagne (sceptre de Charles V).

2. l'histoire (« pas de nation sans histoire nationale » Guenée.) Légende de Troie lentement échafaudée depuis le VIIe; une autre tradition se référait à Rome et au passé impérial. Importance de la continuité généalogique pour rassurer le peuple. En 1320 les auteurs de la Déclaration d'Arbroath firent ainsi valoir que 113 rois de souche royale avaient gouverné la nation écossaise sans que leur lignée fût interrompue par un seul souverain étranger.

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3. Longue tradition chrétienne de la France à se voir comme « la race élue, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple acquis » évoqués par St Pierre ds sa Première Épître; ds déclaration d'Arbroath, Ecossais s'étaient qualifiés de peuple saint confirmé par l'apôtre André; et les Anglais arguèrent que X apporté par Joseph d'Arimathie et que l'Angleterre avait plus de paroisses que France, que le Grand Constantin était né à York. Mais souverains français s'enorgueillissaient de descendre à la fois de Saint-Louis, de Charlemagne et de « saint » Clovis+ impressionnante série de patrons: Saint Denis, saint Louis, Saint Michel archange guerrier pr la première fois mis en avant au XIVe et futur patron de l'ordre de chevalerie créée par Louis XI en 1469.

Noms participant édification histoire nationale: Historia regum Francorum (fin XII), Richard Lescot, Les Grandes chroniques de France rédigées avec approbation royale jouirent presque de l'autorité de la Bible, Jean Chartier, chancelier Pierre d'Orgemont, Noël de Fribois et Nicole Gilles.

Mise en place d'un système fiscal national : XIVe inclusion noblesse et clergé peu à peu ds ceux qui acquittaient l'impôt +

influence unificatrice de la rançon de Jean II qui contraignit à lever régulièrement des impôts ds l'ensemble du pays pt de longues années, signe pratique et symbolique de la contribution de la nation à la libération de son chef et dirigeant, honorablement capturé à l'issue d'une bataille livrée pr défendre le royaume contre les attaques anglaises.

Transformation de l'armée en un instrument de l'État symbolisant la puissance du pays et soumis au contrôle du roi voire commandé par le roi lui-même.

Une certaine modérationQd frontières et sphères d'influence politique étaient sans cesse remaniées par les

campagnes militaires et les traités, difficile d'accuser de déloyauté ou de trahison les populations de régions entières. De plus le peuple français pouvait-il être certain que la prétention des rois d'Angleterre à ceindre la couronne de France était illégitime? Dieu après tout, avait semblé soutenir les souverains anglais en leur offrant la victoire. D'autres encore – par exemple Jean Juvénal des Ursins, Thomas Basin ou l'anonyme Bourgeois de Paris – eurent le sentiment que l'admin anglaise pouvait être favorablement comparée à celle des Valois. Pas de châtiment contre les Normands: argument que par force et à son corps défendant est largement accepté: le bien commun exigeait que la paix sociale fût rétablie le plus vite possible. Et l'un des attributs de la royauté était l'exercice de cette clémence royale décrite ds tant de lettres de pardons comme préférables aux rigueurs de la justice.

VII. Guerre et littératurePerspectives de l'attaquant et du défenseur

Les chroniqueurs : tendance à décrire événements de la guerre du pt de vue de l'attaquant, action. Approches de la guerre, centrées sur les actions de hauts personnages: épiques ou héroïques.

Visage sombre de la guerre pas oublié : Jean de Venette; journal anonyme tenu par un clerc parisien ds les années 1403-1449 amer envers ceux qui dirigeaient la société fr et n'avaient pas su épargner au pays les tragédies de la guerre + effets dégradants de la guerre sur les soldats.

Contributions plus particulières, surtout entre 1380 et 1420 : John WYCLIFF pr qui guerre était un mal et un fléau; poète John GOWER guerre largement motivée par cupidité et tjs injustifiée, même contre les Sarrasins; Geoffrey CHAUCER bien que non pacifiste mit aussi en cause cette guerre si longue et aux résultats si peu tangibles; moine et poète de cours John LYDGATE qui en 1436 plaide pr qu'on en finisse (Debate of the Horse, Goose and Sheep : les deux premiers utiles à la guerre,

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le dernier animal de paix+//image biblique).Deux thèmes prédominent notamment ds la poésie française: nécessité de

conduire la guerre avec vigueur et efficacité afin de réduire le nb de victimes populaires + condamnation de ceux négligeant responsabilités envers le bien public tt en adjoignant le roi à prendre de fermes initiatives pr instaurer et maintenir la paix.

Fin XIVe incontestable désir de paix. Souhait de la restauration de l'équilibre social, abolition des abus juridiques et fiscaux, cessation de la tyrannie des soldats (sorte d'ennemi public qui faisait toujours passer son intérêt perso avt celui de la communauté) dt personne ne contrôlait l'activité.

Réflexion la plus poussée: bénédictin Honoré BOUVET (l'Arbre des batailles): perversion de la guerre qd elle se transforme en affaire privée (Compagnies), droit des non-combattants en temps de guerre: il voulait limiter effets de la guerre à ceux qui y participaient activement.

Un apprentissage livresque ?Hommes lisaient ou se faisaient faire la lecture en partie pour se distraire, en

partie pour s'instruire.Charles le Téméraire qui se fit lire Valère maxime, Tite-Live ou certains livres sur

Alexandre le Grand ou sur les batailles pendant qu'il campait devant Neuss en 1474.Sentiment d'avoir bcp à apprendre du monde antique (Végèce). Importance du De

re militari : généralités et principes surtout. Un pt capital qt aux buts de la guerre, livrée à des fins politiques selon Végèce. Il était dc essentiel de vaincre et la valeur d'un soldat se mesurait davantage à son efficacité qu'aux prouesses individuelle qu'il avait pu accomplir. Victoire devait être remportée le plus rapidement possible, ac un minimum d'efforts et au prix d'un minimum de pertes humaines. Importance espions. Il est clair que ds le système prôné par Végèce, le commandant qui planifiait son action et savait mettre à profit son expérience de la guerre disposait d'un avantage sur l'ennemi.

Qualité du commandement très importante: récurrence du thème des Neuf Preux.Troupes préparées au combat: entraînement, thème privilégié du code militaire

romain.Cette littérature didactique constitua un aiguillon qui permit de se dégager du

fatalisme du temps: Dieu aidait ceux qui savaient s'aider.Grands succès de l'époque traduits en langues vernaculaires: Faits des Rommains

(début XIIIe), Facta et dicta memorabilia rédigés au I par Valère Maxime utilisé co un recueil de récits édifiants et un texte didactique, Stratagemata de Frontin rassemblait des maximes militaires empruntées à toutes sortes d'auteurs classiques et illustrées par des événements historiques. Et Végèce.

Littérateurs et financement de la guerreDe Mézieres, Jean de Montreuil puis des Ursins: couronne ne devait exiger que le

strict nécessaire et les impôts levés pr besoins de la guerre ne devaient être dépensés qu'à cette seule fin. Ou auteur anonyme en 1340 du « Against the King's taxes ». Indignation face à la généralisation de la levée d'impôts alors qu'aucune guerre ne les justifiait.

Second problème : Mézieres, Montreuil et des Ursins dénoncèrent tous trois la prolifération de ces officiers royaux qui étaient chargés d'encaisser l'argent public et de contrôler les dépenses de l'État.

ConclusionAmertume anglaise et savoir guerrier. Même les Anglais qui n'avaient jamais foulé

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le sol de la France se sentaient cruellement blessés ds leur amour-propre par les récents revers de leurs armées: Sir John Fastolf, rentré en Angleterre quelques dix ans plus tôt, eut l'occasion de mesurer l'ampleur de leur ressentiment quand les rebelles du Kent attaquèrent Londres, en juillet 1450.

Fait est que lorsque la guerre des Deux-Roses éclata en 1455, York recruta nombre de ses partisans parmi les anciens combattants de la guerre de cent ans.

La période 1450-1480 fut marquée au niveau de l'Europe entière par une nette tendance à la reprise économique, reprise ds laquelle le réveil des activités commerciales joua un rôle important. Traité de Picquigny signé en 1475 par Louis XI et Édouard IV serait qualifié de « paix des marchands ». France entame une spectaculaire remontée démographique.

Décennie 1450-1460: grâce à une admin efficace et une approche souple de la loi problème majeur de la restitution des terres confisquées par les rois lancastriens et attribuées à leurs partisans, désormais presque tous rentrés en Angleterre, vite désamorcé: étape majeure ds le rétablissement de la paix sociale en France.

Établissement armée permanente (étape du moins) France, Bretagne et États Bourguignons alors qu'Anglais et surtout Écossais ne la connaissent pas.

La guerre pesa de plus en plus lourdement sur les finances des nations. On peut même dire que le développement des finances publiques fut l'une des principales conséquences de la guerre de Cent ans. Redistribution des richesses que la guerre aurait favorisée: clergé contraint de contribuer au financement de la guerre et plus particulièrement à la défense locale. Guerre ouvrit toutes sortes de perspectives alléchantes aux nobles des deux pays. Communautés entières disparurent ou périclitèrent à cause de la guerre: négoce/pêche. Certains en profitent pr acheter des terres, se repaître des dépouilles des familles tombées.

Rôle joué par la guerre dans le développement de l'État moderne.