DOCUMENTS INÉDITS

POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE

LA GUERRE DE CENT ANSIliNS LE MAINE 11E 1424 A 1452

D'APRÈS LES ARCHIVES fiT) BR1TISH MT)SEUM ET fiT) LA1IBETH PALACEDE LONDRES

Nous avons déjà publié, dans cette Revue, un certainnombre de notices et de documents inédits sur la Guerre deCent ans dans le Maine aux X1Ve et XVC siècles. Des étudesremarquables ont été également consacrées, dans ce recueil,par divers historiens dont nos lecteurs apprécient tout lemérite, à cette émouvante période de nos annales nationales.Cependant le sujet est loin d'être épuisé et bien des épisodesde cette lutte sanglante devront être l'objet de nouvellesrecherches de la part des érudits. Aujourd'hui, une heureusefortune nous permet d'enrichir le précieux trésor des ren-seignements laborieusement amassés par les auteurs destravaux précédents.

Un éminent archiviste, M. E. Bougenot, abien voulu nousprêter son savant concours, en copiant, à notre intention,aux archives du British Museum de Londres, les chartesqu'il avait eu l'extrême obligeance de signaler à notre atten-tion. Grâce à son amabilité, nous avons pu réunir uneimportante collection de documents inédits, tous dignes

Document

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d'être mis en lumière, que nous publions, après eu soin deles annoter. Toutes ces pièces sont relatives à la conquêtedu Maine par les Anglais, à la levée, à la solde des troupesemployées soit à tenir garnison dans les villes, soit à assié-ger les places fortes encore défendues par les Français, de1424 à 1438. On lira aussi avec intérêt « les appointemensn faits au sujet de l'Anjou et du Maine entre Edmond, comte» de Dorset, de Mortain, d'lTarcourt, capitaine général et» gouverneur pour le roi d'Angleterre en Anjou et au Maine,» et Jean II, duc d'Alençon, et Charles d'Anjou, comte duMaine» le 20 décembre 1438.

La misère des campagnes épuisées par les exactions, lespillages, les déprédations des deux partis, y apparaît hélas!trop clairement. On sait que c'est en 1424 que les Anglaiss'efforcèrent d'achever l'occupation du Maine terminée àla fin de 1425. Lors de la conclusion du mariage du roid'Angleterre, Henri VI, avec Marguerite d'Anjou, en 1444, lecomte de Suffolk promit, en faveur de cette union, la resti-tution du Mans et de tout ce que les Anglais conservaientdans le Maine, à Charles d'Anjou, oncle de Marguerite. Latrève devait durer vingt-deux mois. Toutefois, ce n'est qu'en -1448 que le Matis fut rendu aux Français et le Maine défi-nitivement évacué par l'ennemi. Les personnes à quiilenri VI avait conféré des fiefs dans cette province avaientdroit à une indemnité équivalant à dix années de revenu.l. iappendice, ajouté aux documents du British Museum, con-tient plusieurs pièces inédites, extraites des archives duLambeth Palace de Londres, qui flOUS ont été communiquéesrécemment. Elles sont datées des années 4424, 1433-1434et 4452.

Nous espérons que ces documents nouveaux et curieuxtrouveront bon accueil auprès de nos lecteurs et nous prionsM. E. Bougenot d'agréer ici l'expression de notre trèssincèré gratitude.

ANDRÉ JOTJBERT.

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I

Les trésoriers et généraux gouverneurs des finances du roiHenri VI reconnaissent avoir reçu les lettres de leursouverain qui leur ordonnent de lever les subsides néces-saires à l'équipement et à l'armement des troupes destinéesà continuer la guerre et à conquérir le Maine. (Paris,12 mars 1424).

Les ti'ésoriers et généraulx gouverneurs de toutes lesfinances du Roy nostre sire en France et en Normendie auxesleuz sur le fait des aides à Euvreux et au viconte duditlieu, salut.

Recues par nous les lettres du Roy nostre sire (I), donnéesParis le 12° jour de ce présent mois, par lesquelles nous

est mandé et commis asseoir, fere cueillir, lever et recevoirla somme de soixante quinze mil livres tournois, sur leshourgois, manans et habitans du duchié de Normandie etpais de conqueste d'environ c'est assavoir LX'n L. T. pour lesecond paiement de la somme de neuf vins mil livres tournoisordonnée par ledict seigneur estre levée sur ledict paistrois termes c'est assavoir en janvier derrain passé, avril etjuillet prochains venans pour les convertir tant ou paiementdes douze cens lances et les archiers ordonnés par ledictseigneur pour le conduit de la guerre de ceste présenteannée commencant le jer jour d'octobre derrain passé, c'estassavoir nu° lances ou pais de France, tille lances gisans esgarnisons de Normandie et un° lances et les archiers pour

(1) Henri VI, 15 roi d'Angleterre depuis la conquête normande, (1422-1471), né en 1421, fils de Henri V et de Catherine de Fronce, proclamé àla fois en Angleterre et en France sous la régence de Gloeester et deBedford, ses oncles. - 'voir les Letters and papers illustrative of thetours of the English in France during the ref gn of Ilennj the si xl h, kingcf En gland, London, 1861-186.t.

ç'

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la conqueste du Maine et pais d'environ, comme en canons,pouldres, abillemens de guerre et autres choses à ce necces-saires selon l'advis et acord prins et fait en l'assemblée desgens des lit estas deséiz royaume de France et duchié deNormandie et pais de conqueste faicte à Paris oudict moisd'octobre dertain passé, deux mil livres tournois sur lesvicontez du bailliage de Caux pour les convertir en certainsouvrages ordonnez par le roy nostre sire estre fais en lavillede llarfleu ; trois cens trente trois livres vi s. vin den. t. surles vicontez d'Auge, Orbec et Pont Audemer pour le tiers deMl. t. que les habitons desdiz w vicomté'sont requis au Roynostre seigneur estre levées sur eulx auxdiz lit pourles convertir en certains ouvrages neccessairS en la ville deLisieux et douze mil livres tournois sur les vicontez d'oultrela rivière de Saine, hors mises les vicontez d'A1enon, Essay,Argenten, Exmes etDampfront pour ce qu'elles sont frontierescontre les ennemis duMaine (1), pour convertir au paiementdes gens d'armes et de trait qi sont et seront au siège devantle Mont Saint Michel (2) tant par mer que par terre.

Donné à Paris k xne jour de mars l'an mil ecce nmi.

British Museum, add, chart. n° 470.

(1) voir, sur les guerres contre les Anglais en Anjou et au Maire, à cetteépoque, le chapitre deuxième de notre Histoire de la Baronnie de Grams,de 1882 à 1626, d'après les archives inédites du Chartrier de Thouars,(Fonds Craon).

(9) « Assiégés ou du moins bloqués sans relâche pendant vingtsix ans,depuis 1418,3usqu'à la trêve conclue entre Charles vti et fleuri VI, lesdéfenseurs du Mont-Saint-Michel soutinrent victorieusement la luttejusqu'au bout et se créèrent sur leur coin de rocher une petite Normandiequi leur rappelait la grande devenue la proie de l'étranger. » (Siméon Lace,Chronique du Mont-Saint-Michel, (1313-1468), tome I, p. IX de l'intro-duction).

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—. 9—

II

Revue de cent dix-neuf hommes d'armes et de trois cent dixarchers, commandés par le comte de Salisbury et du Perche,qui assiègent la place de la Ferté-Bernard (4 mars 1425).

C'est la reveue de cent et dix neuf hommes d'armes et troiscens et dix archiers de la retenue de monseigneur le contede Salisbury et du Perche (1) estans soubz lui et en sa com-.paignie au siège devant La Ferté Bernard (2) du nombre desiiiic lances et les archiers ordonnez pour la conqueste despays d'Anjou et du Maine et receue par nous GuillaumeOldehall (3), chevalier et Hue de Perrez, escuier, bailli de

(1) « Thomas Montagne, car! cf Salisbury. » Voir dans les Svpplérnen-tery tetters and papers illustrative of the reign of king Henry 0w sixlk,p. 411, le nom des nobles qui prirent part, avec lui, à l'expédition contrel'Anjou, en 1425. -

(2) La place de la Ferté-Bernard capitula vers le 2 février 1426, ditM. Auguste Lorgnon, dans son savant bavait sur Les limite de la France etl'étendue de la domination anglaise à Vépoque de la mission. de Jeanned'Are. - Chronique de la Pucelle, e. 12.— M. Siméon Luce, de son côté,écrit que de la fin de 1424 aux derniers mois de 1425, les plus importantesfortcsses du Maine, au nombre desquelles figurait La Ferté -Bernard,avaient passé successivement sous le joug anglais. (Le Maine sous la demi-nation anglaise en, 1433 et 1434.) Enfin Vallet de Viriville raconte que LaFerté-Bernard, assiégée le 2 février1426 et défendue par Louis d'Avaugour,capitula su bout de quatre mois. L'attaque était dirigée par le comte deSalisbury et lord Willougby Louis d'Avaugour, fait prisonnier, parvintà s'échapper. (Voir l'Invasion Anglaise dans ieflaine de 1417 à 1428,par M. l'abbé Robert Charles, publiée par M. l'abbé Louis Froger. -Cousinot; Chartier, t. 1, p. 46, et Pièces justificatives de l'invasion,Anglaise dans le Mai ne, etc. na 40)

(3) « William Oldhall », appelé dans les documents français, « messireGuillem Oldalte, chevalier. Il avait pris part à la bataille de Gravant en1423, à celle de Verneuil en 1424 et à d'autres combats importants. Grandsénéchal de Normandie en 1424, il participa en cette qualité à la conquêtedu Maine avec une retenue de 20 lances et de 60 archers. 0e 4425 à 1429, onle trouve qualifié de capitaine d'Essai, de Montsûrs,de Saint-Laurent-des-Mortiers, de ilonsmonlins, puis en 14ffl de Fresnay et d'Alençon. Il pritpart au siège de Saint-Cénery. Il fut chargé une seconde fois en 1434 de la

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Chartres, à ce commis de par ledit seigneur le quatriesmejour de mars l'an mil Rirc et xxv.

Premièrement, hommes d'armes (1):

Monseigneur le conte.Mons. de Molins.Mess. Main Bouxhul.Mess. Thomas Gargrabe.Mess. Henri Biset.Mess. khan de Mestua.Thomas More.Thomas Hardi.Swynford.Dreu Baron.khan Lucas.George Synce.Robert Bresingham.Thomas Preston.Jehan Pope.Thomas Stones.Berwell.Jehan Amore.Richart Hywry.khan Sirot.

khan Whyte.William Adwarde.Lewys Worthinbury.Arnold Montenay.khan Cartelan.Richart Bois.Estienne Ernmery.Richart Grandoit.Jehan Wolington.Olivier Denais.Bichart Boutillier.Robin Os..wa.4.Thomas Hary.Robert Bryde.khan Stranffall.Jehan Leponoir.Jacotin Butin.Willam de Cussy.Julien Hunet.Gunsali Caugyn.

garde d'Essai. Comblé d'honneur, il fut successivement co:seiller du roi,avec un traitement spécial de 250 livres tournoispar trimestre, chambellandu due d'York en 1441 et en 1445 maître enquêteur et général réformateurdes Eaux-et-forèts de Normandie (Robert Triger. une forteresse du Mairiependant l'occupation anglaise. Fresnay-te- Vicomte, de 1417 d 1450,p. 57-58).

(1) Dans l'organisation des troupes anglaises auXV' siècle, dit M. SiméonLuce, la proportion des archers par rapport aux hommes d'armes était detrois contre un. - Nous devons signaler aussi, à cette place, une conventionpassée entre Bedford et divers chevaliers qui s'engagent à servir le roid'Angleterre, dans l'expédition dirigée contre le Maine, à la date du mois dejuin 1425. (British Museum, add. chart. n' 95).

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Jehan de Pris.Jehan Colombeit.Perrin de Gysse.Jehamet de Mosehewes.Le bastart de Flesehicourt.Perrin Lepetit.Jehan de Bergis.Pierre Castillon.Hue de Pj'ez.Gassot de Chaumont.Gerardin de Novez:Ymbelot du Rouvray.Copin.Symonnet Danton.Jehan de Malueil.Jehan Pasquier.Richart Bon sergent.Jehan le Villon.Thomas Paquinton.Henry Luis.Richart Abred.Brotas,Jehan Wrofton.Jehan Bradley.Jehan Belly.Richart l3aidwyn.Jehan Tornbery.Thomas ilobesson.Thomas FernhamJehan Andrew.Nicolas Seshary.Robert Stnyth.Edmot Brotnfeld.Thomas Porter.Thomas Combe,

Jehan Broun.Robert Stertavant.Davy Eston.Christofre.William Connestable.Thomas J3ranysby.Jehan Saufaille.Geoffroy Norton.Jehan Lounde.Jehan Steriowhan.Petre Aimant.Gurbary.Robert Londay.khan Dauson.khan de Mante.Jehan Stolam.William Lors.Jehan Ferrant.William Vaugis.khan Le Provet.Henry Shenerson.Jehan Philippe.Jehan Boton.Jehan Thomas.Jehan Bedford.Ceuffroy Haidy.Robert Payne.Edmond lIanuys.Jehan Borton.Jean Paynter.Guillaume Gloucestre.Jacquet Harde.Jehan Grenahyr,Jehan Apoys.Jehaù Goys.

—r 12

Symon With. •William Wardell.Jehan Coper. Riehart Wardefl.Thomas Chan'er. Davy Gardawe.William Croste. William Weton 1)EmondShcoh.

(Suit la liste des archets)

Tous lesqueiz hommes d'armes et arehiers dessus diz nousGuillaume Oldehal et Hue de P.rez dessuz nommez certifionsavoir veuz bien et souffisamment armez et habillez pourestre receuz aux gaiges du Roy nostre sire. En tesmoing dece nous avons cy mis noz seaulx l'an et jour dessus diz.

[es sceaux manquent].

Brit. Mus. add. chart. no 94.

III

Arrangement conclu entre le régenl de France, duc deBedford, et monseigneur Wautier, seigneur de Fitz-Wautier, de la Haie-du-Puits et de la Roche-Tesson,chevalier banneret, au sujet de la solde et de la directiondes troupes placées sous les ordres de ce capitaine etchargées de la conquête du Moine. (10 juin 1425,1.

A tous ceulx qui ces presentes lettres verront ou orrontGuillaume Fortin, viconte d'Meucon, salut. Savoir faisonsque nous l'an de grace mil nu vingt et cinq le 40 jour demoys de juillet avons veu e leu mot à mot une endenteure

(1) On remarquera, sur cette l iste, un certain nombre de noms françias quiy figurent au milieu des noms anglais.

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faicte par très hault e très puissant prince monseigneur lerégent de France, duc de Bedford, (1) d'une part, et monsrWautier, seigneur d'Esfitz Wautier, de la Haie du Puiz, e dela Roche Tesson, chevalier banneret, d'autre, scellée à simplequeue en cire vermeille du seel de mondict seigneur le régent,saine et entière en seel et en escripture contenant la fourmequi enssuit:

Geste endenteure faicte par entre très hault, très excellent.et très puissant prince monseigneur le régent de France, ducde Bedford, d'une part, et monseigneur Wautier, seigneurde Fitz Wautier, de la Haye du Puis (2) et de la RocheTesson (3), chevalier banneret, d'autre part, tesmoigne queledict Fitz Wautier est demouré devers mon dict seigneur leRégent cappitaine de trente hommes d'armes e de quatrevings et dix archiers du jour d'uy date de ceste présenteendenteure jusques à la feste de saint Michiel prouchainvenant pour les emploier à la conqueste du pais et conté duMayne et des marches d'environ occupées par les ennemiset adverssaires du Roy nostre souverain seigneur et dudietmonseigneur le Régent et par tout ailleurs en ce royaumede France où ledict monseigneur le Régent le vouldraordonner et pour iceuix aura et prendra gaiges, c'est assavoirpour luy chevalier banneret et cappitaine desdiz gensd'armes quatre soulz d'esterlins le jour monnoye d'Angle-terre, pour chévalier bachelier aussi cappitaine desdiz gensd'armes deux soulz, pour homme d'armes à cheval douzedeniers esterlins le jour avecques regards accoustumés etpour archier six deniers le jour de ladicte monnoye, le noble

(t) « John, dulie of Bedford, dulie o! Anjou and Alençon, earl o! Maine,Harcourt, and Dreux, viscount Beaumont, » était alors régent de France,au nom du jeune roi Henri VI. Né on 1389, il mourut en 1435.11 était letroisième fils du roi Henri IV et le frère d'Henri V. Il fut un des ennemisles plus acharnés de la Pucelle d'Orléans.

(2)lInie-du-Puits (la), Manche, arr. de Coutances.(3)Roche-Tesson (la)) paroisse de la Coulombe, arr. de Saint-U, canton

de Perey, Manche.

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d'Angleterre compté pour six souk huit deniers d'esterlinsou monnoye françoise et coursable à la valeur, à commen-cier iceuix gaiges et regards du jour des premières changeurdu trésor ou autre qu'il appartendra quant il demandera sesdiz gaiges et d'en rendre compte en la chambre des comptespar le somment dudict cappitaine ou de l'exécuteur ouexécuteurs de son testament en son nom. Et aura icelluicappitaine tous les prinsonniers, s'aucuns durant ledict-temps sont par lui ou par aucuns de sesdiz compaignonsprins, forspris et exceptez roys et princes donc qu'ilzsoient et ifiz de Roys et en espécial Charles qui s'apelledauphin de Viennoys (I) et autres grans cappitaines et gens-de sang royal, et aussi chieftaines et lieuxtenans ayanspovoir desdiz roys et princes, et forspris aussi ceulx quituèrent et murdrirent feu khan, duc de Bourgoigne (2) eten furent sachans et conscentans ou à ce conseillans etaidans, ensemble les consentans, participans et adherensde la traison faicte au duc de Bretaigne par Olivier deBloiz (3) et ses complices, lesquelz tous et chacun demou-ront audict monseigneur le Régent et pour lesquelz il feraresonnable aggréement t cellui ou ceulx qui les auront prins;moyennant lesquelles choses, ledict sire FitzWaultier apro-mis et promet de servir le Roy nostre dict seigneur es monstres

(1) Le Dauphin Charlesétait alors retiré en Berry. Cinq jours plus tût, le5juillet 1425, sur les instances de la reine Yolande, il venait de secouerlejoug de son favori, Jean Louvet, président de Provence, qui avait supplantéArthur de Richement dans la faveur du prince. (Histoire de Charles VII,roi de France et de son époque(t 403-1461), t. 1, p. 447, p. M. Vallet deViriville.)

(2) Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne (-1404-1419), né à Dijon en 1371,fils de Philippe le Hardi, assassin du duc Louis d'Orléans en 1407, tué à soutour en 1419 dans une entrevue avec ]e dauphin Charles, au pont deMontereau.

Çd) Olivier de Blois, comte de Penthièvre, fils de Jean de Blois et deMarguerite de Clisson, le rival de Jean VI de Montfort, dans la guerre de.Bretagne qui ensanglanta cette région pendant un demi-siècle. La Franceprotégeait le parti de mois et l'Angleterre soutenait lé parti de Montfort.

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que ledict seigneur Fitz Wautier fera des dictes gens d'armeset archers par devant les gens ou commis du Roy nostre dictseigneur oudict monseigneur le Régent, et lui en sera faitprest et paiement ses monstres faictes avant la main desdeniers et finances tant de France comme de Normandie parl'ordonnance de nos seigneurs les trésoriers et généraulxgouverneurs des dictes finances et par la main du changeurdu trésor ou du trésorier des guerres et d'illecques en avantselon ses montres ou reveues qu'il sera tenuz de faire devantlesdictes gens et commis du Roy nostre dict seigneur oududict monseigneur le Régent de quartier en quartier ettoutes les foiz qu'il en sera requis de par lesdiz commis. Etaura ledict monseigneur le Régent aussi bien la tierce partiedes gaignes de guerre dudict cappitaine comme la tiercepartie des tierces dont les gens de sa retenue seront à luirespondans de leurs gaines de guerre, soient ïlz prinson-niers, proyes ou autres choses prinses nous autres devonsacoustumez, desquelz tierce et droiz ainssi deuz audictmonseigneur le Régent, ledict cappitaine sera tenuz certifierde quartier en quartier lesdiz trésoriers généraulx, gouver-neurs, souverain seigneur et ledict monseigneur le Régentpar lui ou ses commis souffisans pour qui il voudrarespondre et de emploier lesdictes gens d'armes et detrait à la conqueste dudict pais et conté du Mayne (1)et des marches d'environ et ailleurs en ce dict royaume deFrance, ainssy et par les meilleurs voyes et maneres queledict' monseigneur le Régent ou ses commis de par luy

(t) Le Maine subit la domination anglaise du 10 août 1425, jour où leMans se rendit aux envahisseurs, au 113 mars 1448, date de la reprise de laville par les Français. Toutefois ce pays ne leur fut jamais qu'imparfaite-ment soumis. « Dèsle 21 juin 1424, Jean, duc de Bedford, régent de Franco,avait pris les titres de duc d'Anjou et de comte du Maine; mais ces titresétaient loin de correspondre â la réalité. Duc d'Anjou, l'oncle de Henri VIne rajoutais été que sur le papier; et comte du Maine, il ne le fut jamaisqu'en partie, tant cette conquête resta disputée jusqu'à sa mort » (SiméonLuce, Le.Maine sous la domination anglaise en 1433 ci 1434).

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voudront ordonner et fera tenir et garder à son povoir lespeupples et subgiez obeissanz au Roy nostre dict seigneurde toutes forces, violences, pilleries, roberies, prinses devivres, chevaulx et autres bestiaulx et de toutes exationsquelzconques. En tesmoing desquelles choses, à la partie deceste presente endenteure demeurant devers ledictcappitaineicellui monseigneur le régent a fait mettre son seel. Donné àParis le r jour de juing l'an de grace mil uII° vingt et cinq.Àinscy signé en marge par monseigneur le Régent deFrance, duc de Bedford, R. G. Varet.

Et nous en tesmoing de ce nous avons scellé cest presenttranscript du grant seel à causes de la dicte viconté. Ce futfait l'en, moys et jour premiers diz.

British Museum, add. chart. n° 95.

Iv

(jar mai 4425)

Montre de Guillaume (William) Bucton, chevalier, et de20 lances à cheval de sa retenue ordonnée po.ir la conquêtedu Maine, faite à «Chartre sur le Loire » devant WilliamOldhalle, chev. grand sénéchal de Normandie.

Brit. Mus. add. chart., no

V

(Paris, 21 sept. 4425)

Le duc de Bedford certifie qu'il a naguères envoié « ou

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pays du Mayne... mes. Raoul Boutillier (1) pour aucunesmatières touchans le bien de monseigneur le Boy », que cechevalier ri employé 30 jours en cette affaire et qu'en consé-quence il lui alloue 240 1. t.

Brit. Mus. add. chart. n°11541.

vJ

(10 mai 1425)

Ordre d'asseoir sur la Normandie le tiers payement d'unesomme de 18000 L accordée par les 3 Etats de Normandie,entre autres choses, pour l'entretien de 400 lances et lesarchers pour la conquête du Maine et pays d'environ.

Brit. Mus. add. chart. n° 11546.

VII

(Paris, 25 avril 1426)

Pierre Surreau', - receveur général des finances deNormandie, reconnait avoir reçu de Guillaume le Coifflé,« grénnetier du grenier à sel de Honfleur, s (2) la somme de3000 1. t. « pour convertir ou paiement des iiii c lances

(t) Ce Raoul Bouteiller est qualifié chevalier et mentionné dans un actede 1629, du 27 mai au 3 juin. (Chronique du Afont-Saint-Miche(, t. I,P. 283.)

(2) Honfleur redevint une place française en 1450. La ville avait été in-vestie pal Dunois. è.,.

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ordonnez pour la conqueste d'Anjou et du Mayne estans ausiège devant la Ferté Bernart ».

Brit. Mus. add. chart. n° 11556.

vIJJ

Jean Salvain, chevalier, bailli de Rouen, enjoint au vicomtede Poniauderner ou à son lieutenant de payer à GuillaumePostel la somme de cinquante sous tournois en récompensede ses services. (Rouen, 18 juin 1426).

Jehan Salvain, chevalier, bailli de Rouen et de Geoors (1),au viconte de Pontaudemer ou à son lieutenant, salut.Savoir vous faisons que pour la paine, travail, despens etsallaire de Guillaume Poste), de la parroisse de Toustanville,d'avoir esté et porté du Pontaudemer devers très hault etpuissant seigneur monseigneur le conte de Salsebury, eupays du Mayne, pour le bien de justice et par délibérationdu conseil du Boy nos Lre sire audit lieu du Pontaudemercertaines lettres closes avec partie de la confession de Dyagoet la depposition de certains tesmoings touchant le fait deplusieurs larrechins et piliaiges faiz par ledit Dyago tant dutemps qu'il estoit brigant qua depuis qu'il (u receu par monditseigneur le conte à la rendue de la Ferté Bernard etavoir recouvrer devers moud. seigneur le conte le double decertains articles déclairés au traictié d'icelle rendue parlesquelz sont resniez tous muldriers, et desquelles choses il arapporté lettres et coppie d'iceulx articles avec la responceet volenté de mondit seigneur le conte. Pour ce à icellui par

(t) Jean Salvain était encore bailli de Rouen en 1447. II était alors, avecWilliam OlUhaIl, commis à l'administration des terres de l'abbaye duMont-Saint-Michel occupées par les Anglais.

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délibération de conseil avons tauxé et tauxons la somme deLX solz tournois. Pourquoy nous vous mandons que desdeniers de vostre recepte vous puiez et délivrez audictGuillaume Postel la somme de LX S. t., lâquelle par rappor-tant ces présentes et quittance suffisante dudit Postel seraallouée en vos comptes et rabatu de vostre recepte où ilappartiendra. Donné soubz le seel dudit bailliage le xviii0jour de juing l'an mil cccc xxvi.

LANCESTRE.

Erit. Mus. add. cliart. n 0 3597.

Ix

Jean Popharn , chevalier, chancelier du régent, duc deBedford, capitaine de trente lances et de quatre-vingt-dixarchers, tous à cheval, chargés de la conquête de l'Anjouet du Maine,con fesse avoir reçu de Pierre Sureau,rece-veur général de Normandie, la somme de sept centsoixante-dix-huit livres trois sous quatre deniers tournois.(21 octobre 1426.)

Saichent tous que nous Jehan Popham, chevalier, chancel-lier de nostre très redoubté seigneur monseigneur le régentle Royaume de France, duc de Bedford, et cappitaine de30 lances et 90 archers tous à cheval du nombre des juiclances ordonnez pour tenir les champs h la conquested'Anjou et du Maine, conlesson avoir eu et receu de PierreSurreau, receveur général de Normandie (1), la somme de

(1) Pierre Sureau, receveur général des finances cii Normandie; il -l'était encore en 1433.

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sept cens soixante dix huit livres trois sok quatre denierstournois, en ce compris LXflIII 1. XVI S. VIII d. t. qui rabatusnous ont esté par ledit receveur générai pour les tierces etgaignes de guerre faictes et receues par nous et les gens denostre diète retenue depuis que nous endentasmes avecquesmondit seigneur le régent jusques au jour de la saint Michielderrement passé, en prest et paiement des gaiges et regardsdesdiz trente hommes d'armes et LXXVIII archiers pour leurservice à ladicte conqueste de XXVIII jours commençans lepremiès jour de septembre ensuivant CCCC XXVI et finissantle XXVIII0 jour dudit mois ensuivant tous inclus et dont nousavons fait monstre au siège devant Mont Doubleau le XXIIII°

jour dudit mois de septembre par devant Richart Wallier,escuier, bailli et cappitaine d'Evreux, et maistre EstienneLombart, ad ce commis par monseigneur le comte deWarwyk (I), lieutenant du Roy nostrc Sire, ce paiement ànous fait par ledit receveur général par vertu des lettres degarand de monseigneur le Régent le royaume de France, ducde Bedford, données le y0 jour de novembre ccccxxv, expé-diées par messeigneurs les trésoriers et généraulx gouver-neurs des finances de France et Normandie. De laquellesomme de VII' LXXVIII 1. 111 S. 1111 d. t. dessus dicte nousnous tenons pour content et bien paié et en quittons le Roynostre sire, ledit receveur général et tous autres. Entesmoing de ce nous avons scellé ceste présente quittancede nostre scel k vint ung° jour d'octobre l'an mil cccc etvint six.

Brit. Mus. add. chart. n° 11566

(1) Edmond de Beauchamp, comte de Warwick et d'Aumale. - Dans tindocument daté du S mars 1426, il est dit que Richard de Beauehamp estlieutenant général du roi d'Anglcterrc pour faire la guerre en Normandie,Anjou, Maine etmarches de Bretagne (British Museum, add. chart. n' 171).

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Richard Waltes, écuyer, bailli d'Evreux, déclare qu'il a faitpayer par Jean Gourdcl, vicomte d'Évreux, à PhilippeRoche, anglais, la somme de quatre litres, pour avoirporté à Paris, au régent, la nouvelle de la prise de laFerté-Bernard par les Français. (27 janvier 1427).

A tous ceuiz qui ces lettres verront ou orront, RichartWalles, escuier, bailli d'Évreux, salut. Scavoir [faisons] queaujourd'ui nous avons fait paier et délivrer par JehanGourdel, viconte dudit lieu d'Évreux, de l'argent de larecepte du Boy nostre sire audit lieu à PhilippleRoche, anglois, la somme de iv I. pour sa paine et sallaired'avoir esté par nostre commandement et ordonnance àParis devers très haut et très puissant prince monseigneurle régent le royaume de France, duc de Bedford, porter noslettres closes contenans comme par les ennemis et adver-saires du Roy nostre sire et par traison )a ville et forteressede la Ferté Bernard avoit esté pr.inse et le chastel prinsd'assault (1) par iceuiz ennemis sur aucuns anglois qui leditchastel avoient tenu et occuper contre iceulz ennemis,auquel chastel, se par iceulz anglois eusi esté tenu, nousavions intencion de y entrer pour ycelui tenir et résister àl'entreprinse d'iceulz ennemis, dont ou précédent de merquedidesrain passé avions pour celle cause envoié le poursuivantde messire Popain, chevalier, chanceliier d'Anjou et duMaine ('2), devers mondit seigneur le Régent le tout pour le

(1) Cc document indique la date exacte de la reprise de la Ferté-Bernardpar Louis d'Avaugour que l'on doit ainsi fixer aux premiers jours de l'année1427. - Voir les Gestes des nobles, e. 227.—Jean Raoul et, e. 17.— Valletde Viriville, ibid., t. li, p. 27. -Les renseignements fournis par notredocument contredisent les indications des auteurs qui fixent la reprise deLa Ferté-Bernard, par les Français sur l'Anglais Robert Stafford, au moisde mars 1427. (Voir rinvasion Anglaise dans le Moine de 1417 à 1428,etc., chapitre VI.)

(2) « John, lord Popham, chancelIer of Anjou. s Il était capitaine deSainte-Suzanne en 1485.

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bien et proufût du Boy nostre dict seigneur et de sa seigneurieet pour pourveoir à l'entreprinse d'iceulz ennemis, qui aprèsledit chastel prins .s'estoient illec assemblés à très gratflpuissance, c'est assavoir celui qui se dit mareschal] deFrance (1). Le frère d'Hiere (2), Loys d'Avaugour (3) etGaucourt (4) et aultres capitaines et cheutaines pour generle pais obéissant au Boy nostre sire. De laquelle somme deiv I. pour estre allé et retourné dudit lieu de Paris et paralleu et marchié fait avecques lui, il se tint à bien content etpaié, et en quitta le Boy nostre dit seigneur, ledit viconte ettous aultres. En tesmoing de ce nous avons scellé ces pré-sentes du seel aux causes dudit bailliage le mardi xxvu° jourde janvier l'an de grâce mil cccc vint et sept.

GEMELLE (sic).

Brit. Mus. add. chart. n°3617

XI

(31 mai 1428.)

Philippe, veufve de Henry Rougis... confessa avoir receu...xv s. t. pour sa paine... d'avoir porté de ceste ville d'klençon

(1) Étienne de Vignolles, dit la Rire, célèbre par ses exploits légendaires.Il reçut des Bourguignons ce surnom de la Hyr (vieux mot qui veut diregrognement d'un chien), à cause do la brusquerie de son caractère. Aprèsavoir vaillamment défendu la cause de Charles VII contre les Anglais, de1418 à 1141, et courageusement soutenu la Pucelle d'Orléans dans sesglorieuses campagnes contre les ennemis, il mourut en 1442 â Montaubandes suites doses blessures.

(2) Ce capitaine n'a pas laissé de trace dans l'histoire.(5) C'étaitl'aneien gouverneur de la Ferté-Bernard.(4) Raoul Vide Gaucourt, prisonnier des Anglais depuis Azincourt, récem-

ment libéré.

f

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au Mans (1) et à Fresney (2) certaines lettres closes deversles cappitaines desd. lieux à eulx envoiés par... mens.d'Escales (3) pour certaines causes touchant le prouffit duRoy.... Le dar. jour de may l'an M IVG XXViII.

Brit. Mus. cdii. chart., n° 3846. (4).

XII 1

Robert de Wilugby, comte de Vendôme, lieutenant du roi etdu duc de Bedford, confesse avoir reçu de Pierre Sureau,receveur général de Normandie, la somme de cinq centsoixante-et-onze livres cinq sous tournois pour le paiementdes troupes occupées à guerroyer dans le Maine. (Falaise,17 janvier 1431.)

Nous Robert de Wilugby (5), conte de Vendosme et deBeaumont sur Oize, sire de Wilugby, de Mont- Dobleau et deBeaurnesnil, lieutenant du Roy nostre seigneur et demous. le duc de Bedfordt sur le fait de la guerre es bailliagesde Caen, Coustentin, Alençon et es basses marches de

i) Les Français avaient réussi à reprendre le Mans le mardi de laPentecôte de l'année 1428, mais ils l'avaient reperdu presque aussitôt.

(2) La place de Fresnay était alors eemmandéepar Guillaume Glasdatl,bailli d'Alençon, qualifié du titre d'écuyer, cétèbre par sa mort tragique.On sait qu'il insulta cruellement Jeanne d'Arc.

(B) Thomas, sire de Scales, vidame de Chartres, sire de Nucelles, capi-taine de Pontorson, de Coutances, de Grandville, etc.

(4) Le 15 avril 1428, Gilet Baume, chevaucheur, est chargé de porter deslettres dans le Maine. (British !Iuseum, add. chart. n' 1195).

(5) Robert Willoughby, comte de Vendôme et de Beaumont, était aussiseigneur de Willoughby et de Bcaumesnil. Il est qualifié en I42 de lieute-nant du roi fleuri VI et du râgent, duc de Bedford, ès basses marches deNormandie.

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Normendie, cappitaiae général de ill hommes d'armes etde ix° archers à cheval, à nous présentement ordonnés parle Roy nostre sire avoir et tenir pour les champs, mettresièges et rebouter les annemis dudit sire estans à Bonsmou-lins (1), Chaillouel (9), Annou (3), Saint - Scelerin (4),Mauchon (5), Montdaudain (6) et ailleurs oudit pays, confes-sons avoir eu et receu de Pierre Surreau, receveur généralde Normandie, la somme de cinq cens soixante et unze livrescinq souiz tourn. pour le paiement des gaiges et regars denostre cousin Thomas de Wilugby, xvii autres hommesd'armes et Lxi archier à cheval, du nombre de nostre rete-nue, pour leur service du second mois, au recouvrement desdites places, commançant le premier jour de ce présent moisde janvier et dont il a fait monstre soubz nous le xmi° jourde-ce dit mois à Barenton (7) près de Montdaudain, pardevant le bailli de Caen et cappitaine de Paloise (8) ad ce

(1) Un capitaine breton s'était emparé au mois d'août de la forteresse deBonsmoulins, dans l'Orne, arr. de Mortagne, cant. de Moulins-la-Marche. liavait nom Ferrebourg. lien avait été nominé capitaine par in duc d'Alençonet s'y maintint jusqu'au 3 septembre 1433. La place se rendit après unerésistance de trois semaines et le château fut rasé. (Chartier, e. 84 et 38.- Chronique de la Pucelle, e-62. - Grue], Chronique diArtus IJ.L)

(2)Chaillloué, canton de Séez, arrondissement d'Alençon (Orne).(3)Aunou-ie-Faucon, canton de Séez, arrondissement d'Alençon (Orne).(4) Saint-Cénery, aujourd'hui Saint-Cénery-le-Geré, canton d'Alençon

(Orne). - Les Français s'en étaient emparés dans l'été de 1429, en mémetemps que de Bonsmoulins. Les Anglais l'occupaient depuis ï425. L'ennemien était chassé à la fin de 1431.11 le reprit en 1433.

(5) Mauehon, cor de Laridivy (Mayenne). - Le fief de Mausson, réuni âcelui de Landivy, fut érigé en châtellenie vassale de la cMtellenie dePontmain et du duché de Mayenne. - La forteresse de Mausson fut détruitela même année (1438), â la demande du duc de Bretagne.

(6) Montaudin, con de Laadivy (Mayenne). - Prieuré de l'abbaye deMarmoutiers à la présentation du prieur de Géhard.

(7) Barenton, diocèse d'Avranches (Manche).(8) Falaise resta longtemps aux mains des Anglais. Talbot en était le

possesseur. Cette place, assiégée par Charles VII lui-même au mois dejuillet 1450, se rendit le 20. L'artillerie de Jean Bureau contribua puis-samment au succès de l'entreprise.

-25—

commis par le roy nostre dit seigneur. 0e laquelle sommede ve Lxx11 y s. t. dessusdiz nous nous tenons pour comptentet bien paié et en quittons le roy nostre sire, ledit receveurgénéral et tous autres. En tesmoing de ce nous avons faitmettre nostre séel à ses présentes.

Donné à Faloise le xvn° jour de janvier l'an mil mi° trenteet ung.

Ont. Mus. add. charL, n° 388.

XIII

Thomas Kingeston, capitaine du château et la ville . deFalaise, confesse avoir reçu de Pierre Sureau, receveurgénéral de Normandie, la somme de deux cent quatre-vingt-dix-sept livre dix-huit sous quatre deniers tournoispour te paiement des gages des troupes qui assiègenSaint-Célerin et d'autres places: (14 mai 1432).

Nous Thomas Kingeston, cappitaine des chastel et ville deFaloize, confessons avoir eu et receu de Pierre Sureau,receveur général de Normandie, comptent en ceste ville deFaloize par Gudin Le Riche, son clerc, la somme de deuxcens quatre vings dix sept livres dix huit soulz quatre denierstournois, pour le paiement des gaiges et regards de dixhommes d'armes et trente archiers à cheval de nostreretenue, pour leur service au siège de Saint Selenin etailleurs sur les champs à l'encontre des annemis du Roynostre sire, soubz le gouvernement de mens. de Wilugby,lieutenant du Roy nostre sire en Normendi, pour ce présentmois de may, et dont nous avons fait monstre audit siège deSaint Sélerin (1) le second jour dudit mois de may par

(t) La place de Saint-Cénery était défendue par Ambroise de Loré. Elleavait été reprise aux Anglais au mois d'aofitt429. Jean Armange et Ic breton

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devant le viconte d'Argenthen ad ce commis par le Roynostre sire. De laquelle somme de n e min xvii1 xvur nu d. t.dessus diz nous nous tenons pour comptent et bien paié, eten quittons le Roy nostre sire, ledit receveur général et tousautres à qui quittance en peult et doit appartenir. Entesmoing de ce nous avons scellées de nostre signet etsignées de nostre saing manuel. Ce fut fait le xIiIie jour demay l'an de grâce mil un° trente et deux.

T. KYNNESTON.

Brit. Mus. add. chart. n° 393.

XIV

Jean Staulawe, écuyer, trésorier général, gouverneur desfinances de Normandie, mande à Pierre Sureau de payerà Jean de la Perreuse, son clerc, la somme de cent vingtlivres tournois pour ses dépendes pendant un voyage Cl%

Normandie et au camp des troupes qui assiégeaientSaint- Côlerin. (13 janvier 1433.)

Jehan Staulawe, escuier, trésorier et général gouverneurdes finances du Roy nostre sire en Normandie, à Pierre,Surreau, commis à l'exercice de la recepte générzile deNormandie, salut. Nous vous mandons que des deniers de

Henri Blanche secondaient vaillamment Ambroise de Loré dans sa coura-geuse résistance et le remplaçaient en son absence. Les Anglais furentsuccessivement commandés pendant les opérations du siège par Thomasde Seales, Raoul le Bouteiller, Guillaume Oldhatl, Robert de Willoughby,Faistalf, Jean de islozitagu, bâtard de Salisbury, Mathieu Gough. Une artil-lerie formidable battit en brèche, la place, deliSO A 1434 (Voir Chartier,e. 91.— Cruel, Chronique d'Anus iii. - J. B. Pesehe, flirt. topoyr. de taSarthe, t. V, p. 132 et suiv. - Robert Triger, ouvr. ait, p. 90 etsuiv.)

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vostre recepte vous paie; baillez et délivrez à Jehan dé laPerreuse, vostre clerc, la somme de cent livres tournois quenous lui avons ordonnée et tauxée par ces présentes prandreet avoir desdiz deniers pour les peine, salaire et despens delui, ung varlet et deux chevaulx par lui faiz et soutenuz encertain voyage qu'il a fait par nostre ordonnance et la vostrede ceste ville de Rouen à Caen, Faloize, Argenten et au siègequi de présent est devant Saint Gélerin, pour recevoir deplusieurs officiers de finances du Roy nostre dit seigneur enNormandie les deniers à eulx mandez lui délivrer pourconvertir ou payement des gages et regars de certain nombrede gens d'armes et de trait ordonnez par monst le comted'Arundell (1) à George Rygmayden, escuier, du nombre dejfljC L hommes d'armes et les archiers à la ferant de: laretenue de mondit seigneur pour le recouvrement de SaintCélerin et autres forteresses occupées par les adversaires duroy nostre dit seigneur et de plusieurs autres gens d'armeset de trait tant des retenues de mess- les baillis que desgarnisons ordinaires de plusieurs villes et forteresses duditpays de Normandie, ordonnées pour secretement assiéger laforteresse dudit lieu de Saint Célerin avant la venue illec demondit seigneur le conte; lesquelx sont assemblez en aprou-chant ledit Saint Célérin par autre chemin que mondit sei-gneur, pour estre plus secrez; pour leur service en l'arméeordonnée soubz mondit seigneur le conte, pour ledit reco-vrement du premier mois d'icelle iceulx payer lesdiz deniersreceuz, et aussi pour estre retourné dudit siège à Caen pardevers nous et vous pour recevoir de vous et autres lesdeniers nécessaires pour le paiement des genz d'armes et de

(4) John Fitz-AJan Maltravers, comte d'Arundel, nommé le jer juin de lamême année, pour un an, lieutenant-général de ilenri VI, et chargé spécia-lement de faire la guerre entre la Seine, la Loire et la mer. (Arclt nat,sect. hist., K 63 n° 24/3.) - Dans un document du British Museum, add.chart. n' 414, il est fait mention, â la date du 2 novembre 143, du cornetd'Arundel, lieutenant général du roi d'Angleterre entre Seine et Loire».

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trait de la dicte armée et retenue ordonnée soubz monditseigneur, qui sont ou doivent estre V° L hommes d'armeset les archiers à la ferant comprins ceulx des retenues desdictes baillées et garnisons d'aucunes forteresses deNormandie à ce ordonné pour le second mois d'icelle arméeet d'illec estre retourné avec ce qu'il avoit receu pour laditecause à Faloize et Argenten (I) recevoir autres deniers deplusieurs officiers du Roy nostre dit seigneur et d'illec àAlençon et audit siège pour faire icelui paiement; lesqueixpayemens il a faiz et a vaqué oudit voyage, tant en alant,séjournant que retournant audit lieu de Rouen, par cinquantejours commençaxs le xxi° jour de novembre darrain passéqu'il parti pour les causes dessus dites de ceste dite ville, etfinis le ix° jour de ce présent mois de janvier ensuivantqu'il arriva et fut retourné d'icelui voyage en ceste dite ville,et par raportant ces présentes et quitance dudit de laPerreuse souffisante tant seulement, ladicte somme de C I. t.sera abée en voz comptes et rabattre de vostre recepte partout où il appartendra. Donné à Rouen le xiii 0 jour de janvierl'an mil cccc et trente trois.

LE FOURNIEPL.

Brit. Mus. add. chart. n° 6863.

xv

Jean Parent confesse avoir reçu de Jean Jourdel, vicomted'Avranches , la somme de cent sous tournois pour sesfrais de voyage en Anjou et au Maine d la recherche desnouvelles relatives aux préparatifs militaires des Français.'17 avril 1436).

L'an rail cccc xxxvi le xvlie jour d'avril après Pasques,

(t) Argentan (Orne).

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devant Pierre Legrant, tabellion du Roy nostre sire àAvranches, Jehan Parent confessa avoir eu et recen dehonnourable homme Jehan Jourdel, viconte d'Avrenches, lasomme de cent soulz t. qui deubz lui estoient par inarchiéfait avecques lui pour sa paine et salaire d'estre allé parl'ordonnance de Jehan Lampat, escuier, lieutenant duditAvrenches et dudit viconte dudit lieu à Chasteaugontier (1),Angiers (2) et Laval (3) enquerre et scavoir des nouvelles,pourceque l'en disoit que les ennemys faisoient chargierbombardes, vuglaires, canons et aultrez habillemens deguerre esdictes villes pour faire amener à Jehan de la Rocheet aultrez ennemys qui estoient à Chasteaugiron. De laquellesomme de c s. t. il se tint à bien comptent et paié devantledit tabellion et en quitta le Roy nostre dit seigneur, leditviconte et tous aultrez. Tesmoing le saing manuel , dudittabellion cy mis l'an et jour dessusdiz.

P. LEGRAND.

Prit. Mus. add. chart. n° 3778.

(t) La baronnie de Château-Gontier appartenait alors à Jean Il, ducd'Alençon, comte du Perche, pair de France, vicomte de Beaumont, etc.Eu 1431, ses biens lui avaient été confisqués, pour crime de félonie enversle roi, et la baronnie fut réunie à la couronne. Ils lui furent restituésensuite, comme il le dit dans un aveu de 4462. Deux fois condamné à mortet deux fois grâcié, il mourut en 1476. il avait épousé l.' ,Jeanne, fille deCharles, duc d'Orléans. 2' Marie, 1111e de Jean IV, comte d'Armagnac.

(2) Le duché d'Anjou était à cette époque aux mains de René d'Anjou,mari d'isabelle de Lorraine.

(3) Le comte de Lavai était Goy XIV, comte de Monfort, vicomte deRennes, sire de Vitré, de Gavres, de Châteaubriant, etc,, époux d'isabellede Bretagne, fille de Jean VI.

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xv'

Rithard Harington, chevalier, bailli de Caen, annonce aucomte de Bayeux ou à son lieutenant qu'il a reçu ducomte de Dorset, capitaine général et gouverneur pour leroi en Anjou et au Mairie, l'ordre de réunir au Mans lesgens de guerre de ces provinces qui devront être passés enrevue. (Caen, le 30 septembre 1438.)

Richart Haryngton, chevalier, bailli de Caen, au vicontede Baieux ou à son lieutenant, salut. Présentement avonsreceues les lettres de monseigneur le conte de Dorset, seel-lées de son grant seel en cire vermeille, desquelles la teneurensuit:

Emond, conte de Dorset (1), de Mortaing et de Harrecourt,cappitaine général et gouverneur pour monseigneur le Roydes payé d'Anjou et du Maine, au bailli de Caen ou à sonlieutenant, salut. Nous pour certaines causes à ce nousmouvans, vous prions que en toute baste possible vousfaciez crier et publier à saon de trompe par tous les lieuxde vostre bailliage acoustumés à faire cris et publications,que tous les gens de guerre, qui sont venus avec nous et ennostre compaignie desdis pays, se tyrent en toute dilligenceenia ville et cité de Saint Julien du Mans (2) devers nostrecommis audit lieu pour illecq faire leurs monstres et prendre

l) Edmond de Beaufort, comte de Dorset, de Mortain et d'llarcourt.(2) C'est un peu avant et pendant l'occupation anglaise, remarque

M. Siméon Lue; que l'évêque Adam Chastelain fit édifier â ses frais lapartie supérieure de la cathédrale Saint-Julien. La construction était ter-minée en -1433, comme en témoigne le livre rouge de l'Évêché du Mens.« Au plus fort de sa détresse financière, le 27 septembre 1421, le dauphinrégent, qui fut depuis Charles VII, avait envoyé une somme de mille livrespour t'oeuvre de la forge de la cathédrale du Mans. » Les 'pèlerinages sesuccédèrent sans interruption et les dons pour l'achèvement dela basiliqueaffluèrent malgré les guerres et les misères de cette époque tragique.

et recevoir gaiges selon leurs endenteures et ainsy que parnostre dit commis leur sera ordonné, en faisant savoir à tousque s'aucuns sont trouvés faisans le contraire de ce que ditest, ilz seront mis en prison et de ce pugnis par justicecomme il appartiendra. Sy vuillans sur ce tellement besoi-gniez que par vous n'y ait aucune faulte. Donné pour tesmoingde ce à Caen le pénultième jour de septembre l'an de grâceMil une XXXVIII. Ainsi signé : Par monseigneur le contegouverneur d'Anjou et du Maine. Signet.

Sy vous mandons et à ce faire commettons, se mestier est,que le contenu esdictes lettres vous faciez crier et publierdeuement par tous les lieux de vostre dicte viconté selon cequ'elles contiennent et gardes que deffault n'y ait. Donné àCaen le derrain jour de septembre l'an mil cccc trentehuit.

Collation faite: N. HUEr.

Brit. Mus. add. chart. n° 1483 (4).

XVII

Appointements faits au sujet de l'Anjou et du Maine entreEdmond, comte de Dorset', de Mortain et d'Harcourt,capitaine, général et gouverneur pour le roi d'Angleterreen Anjou et au Maine, et Jean II, due d'Alençon, et Charlesd'Anjou, comte du Maine, (20 décembre 1438.)

Appointemens polir Anjou et le Maine.

Emond, conte de Dorset; de Mortaing et de Harecourt,cappitaine général et gouverneur pour monseigneur le Boydes pais d'Anjou et du Maine, à vous haults et puissans

(1) Le 31 mai 143, lord Scales envoie des lettres aux capitaines duMans et de Fresnay. (Britisli Museum, add. chart. n° 3848).

A,

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seigneurs Jehan, vous disant duc d'Alençon (4) et Charlesd'Anjou (2), vous disant conte du Maine. Noz amés et féaulxconseillers, messire Richard Guethin, chevalier, et ThomasGower, escuier, commissaires de par nous en ceste partie,noua ont rapporté que entre iceulx commissaires et autresnoz commis en nostre nom, d'une part, et Estienne duPlessis, dit Court Col, et Guiot du Coing, escuiers, et autresad ce commis pour vous et autres seigneurs de vostre parti,d'autre part, a esté fait et acordé certaines ordonnances etappointemens touchans le bien • desdis pays d'Anjou et duMaine, et que pour icelles tenir et garder ilz ont acordé vousbailler et envoier noz seclle et promesse, moiennant quevous devez bailler pareillement vos scelles et promesses ànous adressans; pour quoy nous vous envoions ces présentesde nostre part contenant leséiz appointemens et ordon-nances, desquelles la teneur s'ensuit:

Ordonnances et appointemens fais et conclus pour le bien,utillité et repopulement et entretenement du povre peupledes pais d'Anjou et du Maine, entre messire Richart Guethinet Thomas Gower, escuier, commissaires et aians le povoiren ceste partie, de par très hault et très puissant princemonseigneur le conte de Dorset, gouverneur desdiz pais,d'une part, et Estienne du Plessys, dit Court Col, et Guiotdu Coing (3), escuiers, commissaires et ayans le povoir en

(1) Jean II, duc d'Àlençon, cité plus haut.(2) Charles d'Anjou, comte du Maint, troisième fils de Louis 11. Par le

traité passé à Gien en juillet 1437, René d'Anjou promettait â son frère dele mettre en possession du comté du Moine, sauf la ville de Sablé, qu'ilremplacerait par la Roche-sur-Von, et de lui servir une rente de quatremille livres par an jusqu'à la reprise du titans sur les Anglais moyennantquoi, Charles renonçait à la pension qui lui était due sur la successionpaternelle et s'engageait à user de son influence politipie au profit du roide Sicile.

(3) Guy du Coing est sans doute le personnage qui prit part au combatlivré en 141k!, par les seigneurs angevins et manceaux, contre les Anglais,à Saint-Denis-dAnjou, et dont nous avons retracé dans cette revue lesdivers épisodes. C'est lui qui rencontra, en 4428, â une lieue du Mans, legrand sénéchal de Normandie, William Oldhall, et fut repoussé par les

Anglais. (Cf. Cousiuot, p. 242 Jean Chartier, p. 52).

icelle partiepartie de par très hault et puissant prince mous.Charles d'Anjou, d'autre part, en la fourme et manière quis'ensuit: -

Et premièrement, afin de repopuler et remparer plusieursparroisses desdis pais à présent inhabitées et dont les habi-tans d'icelles par l'ostilité de la guerre, par famine et autresneccessités, se sont départis et allez, tant en ung party queen l'autre, a esté ordonné, conclud et appeinctié que touziceuix qui ainsi se seroient départis et desfuis desdictesparroisses, en quelque lieu qu'ilz soient allés, pourront eulxretourner et revenir serrement demourer es paroisses dontilz seront natifz ou dont ilz seroient départis puis trois ouquatre ans en ca, soit en ung parti ou en l'autre, où i]zseront recuz sans répréhencion et sans ce qui leur soitbesoing d'avoir autre seurté; par ainsi que dedens trois joursaprès leur retour ainsi fait, ilz seront tenus venir devers lezoficiers du parti où ilz seront retournés, c'est assavoir auMans et à Sablé, renouveller leur serement, et en aurontlettre dont Hz ne payeront sinon deulx souiz six deniers pourla paine et sallaire du clerc et greffier seullement. Et est ceentendu au regart dez seigneuries dont par avant le jourd'uyon a acoustumé à lever lettres, .lesquelz paieront ainsi qu'ilzont acoustumé ou temps passé.

Item au regart du rabessement des appatis, a esté ordonnéet appoinctié que lez parroisses, tant d'un pàrti que d'autre,demourront ou taux en la manière que par lesdiz commis-saires à présent a esté ordonné, sans estre crues ne haulséesjusque audit premier jour de juillet prouchain venant. Et seaprès ledit jour passé, aulcun haulsement ou rabessementest fait de la partie de mordit seigneur de Dorset sur lezparroisses appatissées et villes de sa charge, ceuix de la partde mondit seigneur Charles et autres de son party ne pour-ront excéder ne lever plus grant haulsement d'appatis (1) -

(4) Nos lecteurs savent qu'on appelait appâtis « la rançon Ou compositionpayée par chaque paroisse pour cc mettre à couvert (lu pillage des garni-

3

CMBYM

sur lez autres parroisses dudit conté, sinon h Pasque pareillesomme que mondit seigneur de Dorset levera sur sonditappatis, et aussi faire pareil rabez qu'il ferait.

Item a esté ordonné et appointié que aucun collecteur deparroisse ne pourra soy entremettre de fait de prisonniers deguerre ne du fait d'autre parroisse que de la sienne, ne aussid'autre chose, ne estre rocou a soy obligier pour autre causeque pour sa dicte parroisse, sinon qu'il ait préalablement ex-presse commission ou procuration especialle de sa parroissepour ce faire, et se aucun prent autrement seurté, obligationou promesse de luy, elle sera nulle et de nulle valeur.

Item a esté semblablement ordonné et appoincté que seaucune parroisse appatissée deflault de faire son paiementdedens le temps à lui préfix et ordonné, elle ne pourra estrecourue que une fois seulement par chacun quartier, et seplus en est fait, si n'en sera il paié que une course, pourlaquelle, s'elle est faicte par gens de guerre non ayans sauf-conduit, sera palé demi salut pour chacune lieue, et se icellecourse est faictes par pages, il n'en sera paié pour chascuneparroisse pour toute course que xx s. t.

Item a esté ordonné, conclud et appoinctié que toutesgens d'église demourans sur leurs bénéfices et leurs chap-pelains servans leursdiz bénéfices, qui sont entremetteursde conseil de service ne du fait de la guerre non entrans enautre parti que ou leur sinon soubz congié ou seurté et aussifemmes de quelque estat qu'elles soient tant de villes fortesque dehors, sinon celles qui ont esté et sont mariez à sei-gneurs portans banières, et semblablement leurs enfansmas]ez, -nobles ou non nobles de l'aage de deux ans ou audessoubz, ne seront de nulle quelconque prise, mais pour-

Sons anglaises. Cet appâtis, payable par quartier, c'est-à-dire en quatretermes, était fixé pour chacune des paroisses du Maine à douze saluts etse percevait à raison de trois saluts par termes. Eu 143&, le salut d'oréquivalait à vingt-huit sous quatre deniers tournois en monnaie deFrance. a (S. Luce, ibid.) - -

ront aller et venir sans aucune autre seurté, seirrement etsauvement chascun en son parti, et se aucunement estoitattempté au contraire, il sera réparé comme dessus.

Item et aussi a esté ordonné et appoinctié que s'il y aaucuns transgresseurs ou infracteurs desdictes ordonnanceset appoinctemens, et affin d'icewx prendre et appréhenderet en faire pugnicion selon l'exigence du cas, seront fais etdonnés saufconduiz d'un parti et d'autre pour tel nombre degens qui sera advisé et que besoing sera sans rien paier, etmesmement pour mettre siège devant lesdiz transgresseursqui ne vouldroient obéir auxdites ordonnances; et aux fraizet mises qu'il conviendra pour ce faire, sera contribué parl'un parti et par l'autre par moyttié se le cas y eschiet; et sisur lesdiz trangresseurs est fait ou trouvé aucune forfaitureet amende, ce qu'il sera ainsi prias sera premièrementemployé es diz frais de quelque part que ce soit.

Item a esté ordonné et appoinctié que icelles ordonnancesappoinctemens, affin qu'elles soient nottoirement tenuez etgardées, seront criées et publiées solempnelment es villes etforteresses prouchaines dez frontières. Et pour icelles garderet conserver, ont esté et sont commis, de la partie de monditseigneur le conte d'Orset, lesdiz messire Richard Guethin,Thomas Gower et Thomas Leclerc, escuiers, et, de la partiede mondit seigneur Charles, messire Olivier de Sesehal (1),chevalier, ledict Estienne Duplessis, dict Court Col, et JehanBeauvoisin, escuiers, lesqueiz et chacun d'eulx de sa partauront auctorité et puissance de congnoistre et discuter desdébas qui pourront mouvoir à la dicte cause, qui se déter-itineront esdiz lieus du Matis et Sablé par l'advis et délibéra-tion des gens du conseil estans illec pour chacune partie; etpoui ce faire et conduire lesdiz seigneur d'un parti et d'autre

(1) Le texte porte Sescbai, nous pensons qu'il faut lire l'eschai. C'étaitsans doute Olivier de Feschal, lie du nom, seigneur baron de Poligné, deMarboué, etc., et mari de Jeanne Auvré, qui fut gouverneur de Lavai.

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seront tenus bailler et délivrer saufconduit en fourme valla-Ne ausdiz commissaires de temps en temps, sans difficulté,ne rien paier.

Et pour ce que dit est tenir, enterigner et fermementacomplir, seront baillés de la partie de mondit seigneur leconte de Dorset son seele et promesse pour touz ceulx tenansson parti, et de la parti de mondict seigneur Charles lezscelles de lui et de monseigneur d'Alençon, eulx faisans forspour tous ceuix tenans leur parti, lesquelz seelles serontbaillés dedens le vill e jour de janvier prouchain venant, etse adresseront cest assavoir ceuix de mondit seigneur deDorset à mondit seigneur d'Alençon et Charles d'Anjou, etceulx desdiz seigneurs d'Alençon et Charles d'Anjou à mon-dict seigneur de Dorset. Et seront icelles ordonnances etappoinctemens en force et vertu jusques à deux ans prouchainvenans enbégant le jour d'uy.

Et nous Richart Guethin (1), chevalier, et Thomas Gower,escuier, dessus nommés, de nostre part, et nous Estiennefluplessys et Guion flucoing, escuiers, aussi dessus nommés,de nostre part, par vertu du povoir à nouz commis et donnéen icelle partie ainsi que dessus est dit, promettons chacungens de pais qui ne se seront entretenus de fait de guerre nede traison contre ceulx du parti dont ilz se seroient defuis;et se à cause dudit departement, aucun debat mouvoit, deulxdez plus prouchains voisins dignes de foy en seront creuzpar serement.

Et lesquelz ainsi retournés seront quites, frans et exempsde paier aucuns appatis, tailles et autres subsides quelxcon-ques à l'un party ne à l'autre jusques au premier jour dejuillet prouchain venant seullement. Toutesfois s'aucuflsdemourans de présent en parroisses habitées retournoientou alloient demourer esdictes parroisses non habitées, ilz oule collecteur pour eulx seront tenuz porter leur taux parait

(1) Richard Guethin était en 14D capitaine de la ville du Mans. (Voirles Comptes de la fabrique de Pirmil.)

M

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comme ilz faisoient ou quartier précédent en la parroisse dontilz seront partis ; . et à iceuix paier pourront lesdiz habitansainsi départis estre contrains par lez dessusdiz collecteurs àl'ordonnance de justice; et s'aucuns desdiz dessus estoientet sont tenus en aucunes restez du temps passé de tailles ouappatis, ilz en seront frans et quittes à tous jours.

Item que touz et chascuns les bestiaiz, quelz qui soient,qui sont et seront en l'un parti et en l'autre, et pareillementlez frais dez héritages de ceulx qui droictement en sonthéritiers de ligne ou qui lez ont acquis d'iceulx héritierschascun en son parti, c'est assavoir es parroisses appatissées,ne seront plus ou temps à venir de nulle prinse ou proye,mais seront en seureté esdictes parroisses, posé ores quisoient ou appartiennent à gens de guerre offlcier, gensd'église ou autres demourans en ville ou forteresse d'un partiou d'autre; et se avenement est faict ou attempté aucontraire, lez seigneurs du party délinquant en seront tenusfaire ou faire faire prompte et doue reparation et restitucion,eulx ou leurs commis sur ce requis etadvertis.

Item a esté pareillement ordonné, eonclud et appoinctiéque une paL'roisse tant de l'un parti comme de l'autre desdizpais ne sera appatissée ne contraincte à paier aucun appatis,sinon à une seulle ville ou forteresse, à laquelle elle devraestre par ordonnance, et se autrement est fait, sera réparépromptement ainsi qu'il est dit eu l'article précédent.

Hem et au regart des sergens de petites seigflouries etautres gens de pais entremetteurs es petites receptes, a estéordonné et appoinctié que touz telz sergens et autres telzpetis officiers dont leurs receptes ne excederont LX 1. t.auront lettre et povoir par quartier de ce faire pour ungangelot d'or et pour y s. t. pour le refle. Et ceulx dont larecepte ne excédera xxx 1. t. pour x S. t. et ledit greffe. Etn'est point ce entendu pour lez officiers ne en droit soy fairebailler et délivrer lesdiz scellés en fourme doue et vaillablepour entretenir les choses dessus dites de point en point selon

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leur fourme et teneur. En tesmoing de ce nous avons signécez présentes de nez seings manueiz le xx° jour de décem-bre l'an mil iiii xxxviii.

Lesquellez ordonnances et appoinctemens dessus diz nousavons pour agréables, prometians par nous sur nostre foyet honneur le contenu en iceuix articles et chacun d'iceulxavoir fermes et estables, et iceulx tenir et faire tenir etentretenir pour la partie de mondict seigneur le Boy depoint en point sans enfraindre selon leur fourme et teneur.,Et se aucune chose est fait ou attempté au contraire parceulx tenans ou euh disans tenir le parti de mondit seigneurle Boy, nous promettons à vous ou au porteur de cestes etnouz obligeons sur nostre honneur restablir et réparerdeuement le tort fait dedens ong mois après cc qu'il auraesté fait savoir à nous ou .t noz commis,-et le faire remettreau premier estat et deu. Donné audit lieu de Flarecourtsoubz nostre seel le second jour de janvier l'an dessus dictmil un 0 xxxviiI.

Donné cest transcript au Mans soubz 'le seel de nousEmond, conte de Dorset, dessus nommé, le xvuir jour defévrier l'an mil unir XXXVIII.

Brit. Mus. add. ms . n°41542, f. 90.

XVIII

Gassac, poursuivant d'armes, confesse avoir reçu de PierreBaille, receveur général de Normandie, la somme dequinze livres tournois, pour ses frais de divers voyages àAmboise, vers la reine, Afarie d'Anjou, à Angers, vers lareine, Marguerite d'Anjou, et à Orisians, vers le duc et lebâtard d'Orléans, pou,' leur porter différents messages.(18 septembre 1444,).

L'an mil ecce quarante quatre, le xvnie jour de septembre,

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davant nous Jehan Le Moine, viconte de Rouen, fut présenten sa personne Gassac, poursuivant d'armes, lequel congnutet confessa avoir eu et receu de Pierre Baille, receveurgénéral de Normandie, la somme de quinze livres tournoisen prest sur certain voyage à lui ordonné faire présentementde ceste ville de Rouen par l'ordonnance de très haut etpuissant prince monseigneur le duc de York (1), lieutenantgénéral et gouverneur de France et Normandie, ung autrehomme en sa compagnie, c'est assavoir à Amboize (Q) deversmadame la reyne Charles (3), 'a Angiers devers la reynenostre souveraine dame (4), à Orléans devers monseigneur leduc d'Orléans (5) et le bastard d'Orléans (6) porter lettres ktous les dessuz nommez de par mondict seigneur le duc, etaussi certaines nouvelles du Roy nostre sire, nagueres venuesd'Angleterre, touchans le bien de paix et aussi certainesautres matâtes, besoings et choses secrètes touchant le biendu Roy nostre sire et sa seigneurie. De laquelle somme dequinze livres tournois ledit Gassac se tint pour content et

(I) Richard, due d'York, lieutenant générai de Henri VI en France.(2) Toujours sous le charme d'Agnès Sorel, Charles Vil résidait de pré-

férence dans ses superbes châteaux des bords de la Loire, sur ces rivesfleuries, embellies par l'ait et la nature, où il oubliait trop facilement lesmalheurs de ses sujets.

(5) Marie d'Anjou, soeur du roi René, fille ainée de Louis Il d'Anjou,roi de Sicile, et d'Yolande, reine de France, femme de Charles VII depuis1422, née le 14 octobre 1404, à Angers, morte le 20 novembre 4463, dansl'abbaye des Châtelliers, en Poitou, au retour d'un voyage à Saint-Jacquesde Galice.

(4) Marguerite d'Anjou, fille du roi René et d'Etisabeth de Lorraine, néele 23 mars 1429, habitait alors au château d'Angers. C'est elle quiépousa en 1444 le roi d'Angleterre Henri VI. La cérémonie ne fut célé-brée qu'en mars 1445, â Nancy.

(5) Charles, due d'Orléans.(6) Jean, fils naturel du duc d'Orléans et de Manette d'Englnen, pie

Valentino de Milan, elle-méme, préférait à ses propres enfants, pour lagloire de sa maison, l'enfant, le vengeur dont elle prophétisa la destinée.« Il me l'a amblé, » disait avec enjouement la vindicative italienne. Ç}Iist.de Charles VI, t. iii, p-8).

4Ie

bien pitié et en quitta et quitte par ces présentes le Boynostre dict seigneur, ledict receveur général et tous autres.Donné pour tes'noiùg de ce soubz le petit secl aux causes deladicte viconté, l'an et jour dessusdiz.

(Le sceau a été enlevé).

British Museum. add. chart, n° 20 (4).

(1) Nous croyons utile de signaler ici diverses pièces inédites relatives auPerche et aux pays voisins, qui figurent aux archives du British Museum.

Dans un document dejuillet 4420, on trouve plusieurs nouvelles au sujetdu siège de Corvilte en Perche (ibid., eh. n' 289). - }Ienri VI ordonne àThomas ICyngeston et autres de démolir toutes les villes prises par Wil-loughby en Normandie, 14 mai 1432 (ibid., eh. n°396). - Lettres de Guil-laume OldhaIl, bailli d'Alençon, avertissant Falstaif, capitaine de Caen,du dessein des Français d'envahir la Normandie, avril 1430. (ibid., eh.n' 3770) .- François de Surienne, dit l'Ai agonais, est capitaine de Longnyen Perche, 31 mars 1446 (ibid., eh. n' 3891).— John Sutton et EdouardGrailin, chevaliers anglais, détenus comme otages k Blois, se rendent auMans, 2 février 1447 (ibid., chart. n° 4018.

APPENDICE=

État des terres données aux soldats anglais en récompensede leurs prouesses à la bataille de Verneuil (1424). Deckiraciodominorurn terrarum et tentorium datarum soldariis gen-hum Aiglibe naciorte pro corum bono gestu apud beUum deVernoylte. . » (4).

On loue le courage des soldats anglais, « pro eorum bono» gestu et strenuitate in hello de Vernelle in Perche sub dicto

domino Regente inter alios bellantes contra Johannem» dicentem se ducem de Allaunson (2) et alios dominos adver-» sariosex parte Delphini, pretendentis se Regem Francie. »La somme représ9ntée par ces dons s'élève à « LX Mt li. t. »Ce qui fait en monnaie actuelle : « L. 666. 13, 4 sterl... »

Lambeth. ras. n° 506, art. 8, fol. 15.

'J

Charges et dépenses pour la garde du comté du Maine.Onera et soluciortes annui cirea solvant custodiam Comitatusde &a•yn. (1433-1434).

(t) La bataille de Verneuil fut livrée le 17 août 1424. L'élite de l'arméefranco-écossaise y succomba. Quatre â cinq mille morts jonchèrent lechamp de bataille. Les Anglais y perdirent seize cents hommes d'armes etarchers.

2) Le duc d'Alençon fut faitprisonnier avec son frère le bâtard d'Alençonet le maréchal de la Fayette.

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Gages de LX lances à cheval, xx lances à pied et n t XLarchers pour la garde et défense de la ville et du château duMans... « xxvuu' XLVI li. ils. nd. t. D.

Gages de xxx lances à cheval, x lances à pied et cxxarchers pour la garde et défense du château de Mayenne-la-Juhel (1)... Xml M1 ffl1C LXXIII li. t. 15.1 d. r tiers. »

Gages de XXX lances à cheval, u lances à pied (2) et CXXarchers pour la garde du château deBeaumont-le-Vicomtependant l'espace de sept mois en l'année 4434... « xirncLXX Il. t.»

Total: « LV M' mc LXII li, 1111 S. V d. r V. S. t. »Les dépenses faites pour les officiers de justice et les gens

de loi au comté du Maine, « pro vadii officiariorum justicieet logis in dicto Commitatus de Mayn observande in paceligeis sub obediencia domini Regentis manencium pro dicteanno.., » montent à « M 1 IIIP XXXIII h. » On aversé à ThomasGower, chevalier, bailli de la ville du Maris pour l'administra-tion de la justice, gardien du sceau et de la signature du Ré-gent, « V° li. t. »; à maître Pierre Boyvin, conseiller du Régent,en résidence au Mans, « VI51 V lit.; » à Jacques Franhou-cher, autre conseiller, « Lli. t.; »' à André Pegumeau, quali-fié, lui aussi, du titre d'autre conseiller du Régent, « L li. t. »La somme totale des dépenses s'élève à « LVI M 1 XXXIX VII li. »Les recettes montent à « LVI M1 lie li. » L'excédent des dé-penses est donc de « ci li. V 5. VI d. Il V. s. t. ».

Lambeth, ms. n° 506, art. 9, f° 15, y0.

(t) Aujourd'hui Mayenne, chef-lieu d'arrondissement du nord du dépar-tement de la Mayenne. On trouve dans les archives de l'abbaye deSavigny, Archives nationales, L. 973, â la date de 1280, cette ville appelée« Maene la Juhes B. - Maine la Juhel, 1351. (Archives de ta Loire-Infé-rieure, série E).

(2) Une lance garnie se composait de six hommes: le chevalier, qu'onappela aussi maître un page ou valet, trois archers et un coutillier oufantassin, armé d'un long couteau appelé « coutil D. (Dictionnaire histori-que des institutions, meurs et coutumes rie ta France, par A. Ch,Sruel,t. II, P. 612, col. 2).

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'J'

Valeur annuelle du comté du Maine au temps de JeanFastolf, gouverneur (1433-1434). De annuo valore Cornitatusde Afayn tenipore quo Johannes Fastolf, miles, dominuscastri de Cyblyquiuia, fuit Gubernator dieU Comitatus subduce Regente. Recepta et solucione3 pro Cornitatu de Mayneet civitatis de Mans (1). Le compte va de la fête de saintMichel de l'année '1433 • à la fête de saint Michel del'année 1434. 1.1 énumère les sommes reçues par les officiersdu duc de Bedford, « per officiarios suos de terris dominicisdicti Comitatus... xii e li. t. »

Les recettes des collecteurs, « de collectoribus, id estTaillys... », montent à « xxvt 1 vint IL t.

Les autres sommes proviennent « de receptu de valoretaxacionis super beneragia vinorum et aliorum potuum,

vocat Gallice lez Quartenires... & li. t; » puis « de receptu deofficio taxe, vocat le Gabelle, id est incrementum superempcione et vendicione salis de Garnarys domini Regentis,...xn° Ji. t. s. Les rançons des prisonniers sont aussi unesource de revenus « de lucris prisonariorum captorum pergentes Anglorum et de ejus obediencia de adversariis regniFrancie, viz. (sic) de tercia parte valons pnisonariorum adcornai redempcionem et financian positorum... il li. t. »Enfin les appâtis produisent une somme importante, « recep-» tum de appatisamentis, id est impositiones et taxaciones» gentis Francie, partis adverse, qui nolunt viverenecmorares in dicto Comitatu de Mayne negz (sic] in partibus viciniss circa dictum comitatum scilicet circa Angiers, Turreyn,s sub obediencia dominorum regencium et gubernatorumD loco Regni Anglie... xxvii' li. t. »

(t) Cc titre est d'une écriture différente de celle du reste de la pièce,mais presque contemporaine.

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Le total de la recette s'élève à « LVI M 1 11° li. t. (I).

Lambeth, mss. n° 506, art. 7, fol. 14 r.

w

La doloreuse larnentacion de perdition du conté du Maynecorne de la ciuchié de Normandie (1452).

Si ensuit la doloreuse lamentacion de perdicion du contédu Maine coure de la duchié de Normandie non obstat lesdites treves ou abstine de guerre offict (7) à le dessusd.convencion, l'an mil rill e LII, Boy Henry le Yi-.

Supplient très humblement les Gens d'église, nobles, soul-doyers et aultres vos très humbles, vraiz et loyalles subgetzet obeissans, nagueres estans et demourans es villes, payset forteresces du conté de Maine, comme il et chescund'eux en son Regart ayent servy deffunct le Boy nostre sire,vostre père, dont Dieu ait Faire, et vous, tant ou fait de laguerre et à faire la conqueste dudit conté du Maine, qui est;re droit et propre heritaige à vous appartenant dès le tempsdu Roy Henry second après le conquest d'Angleterre,comme aultrement, en plusieurs et diverses manieres. Pourraison desquelz services et affyn qu'il eussent de quoy Ilzpoussent mieulx vivre et maintenir leurs estas honnourable-ment en vostre dit service et mesmement pour aider àrepeupler, fortifier et garder Icelluy conté en vostre diteobeissance à la repulsion et reboutement de vos ennemys etadversaires, vous leur eussiés donné et octroyé plusieursbenefices, terres, seigneuries, heritaiges et pocessions assisesen Icellui conté, desquelles Il ont joy et possidé et employé

(t) Une main plus récente a écrit sous ces chiffres: « L, 62.38 fi s. sien.»

n

grant partie de leurs biens et chevance pour les reparer,maintenir en estat et les faire valour; Et il soit ainxi que,[par l'ennortement (sic) mauvais et desloyal conseil à vousdonné par aucuns estans près de vostre trèshaulte magestéRoyal contre droit, justice et bonne conscience] (1), vousayés fait faire delivrance es mains de trèshault et puissantprince vostre oncle de France dudit conté du Maine et gene-ralement de tout ce qui estoit en vos mains et en vostreobeissance en icelluy conté, corne par la coppie de vos Irespatentes sur ce fettes pourra apparoir. 4 cause de la quelledelivrance vous ayés habandonné sy grant nombre de peuplevoz loyaulx subgiés et Icellui mis en l'obeissance de voz dizadversaires, que c'est grant pitié; laquelle chose vous, bienloyallement conceillié et adverty n'eussiés jamaiz soufferteavoir esté fettes. Esquelles voz dites ires patentes, entreaultres choses, est contenu et declairé que vostre plaisir etvoulenté estoient que, pour voz liges et subgiés qui aucunechose delaisseroient ou dit conté du Maine, à cause de lade]iverance d'icellui, feust fette provision raisonnable parvous ordonnés. Et combien que lesdis supplians, desirans eteulx soubzmetans Lousiours demourer vos bons, vraiz etloyaulx subgietz et entretenir leur feaulté etiigeance etobeirà vostre ditte ordonnance et comrnandem&, esperans devostre droitturiere justice, ayant delaissié tous leurs benefi-ces, leritaiges, seigneuries et possessions, ainsy à euhappartenant, corne dit est, et grant partye d'iceulx ayentdelaissié les heritaiges qu'il avoient achatés et acquis deleurs propres deniers et qui appartenoient à leurs fames àcause de la succession de leurs pères, mères et aultres amistrespassés. Neantmoins et que certaine grosse sonne dedeniers ait esté pieca appoinctée à faire ladite provision ourecompensacion en quelconque maniere que ce soit, laquelle

(t) Les mots mis par nous entre crochets forment quatre lignes dans lemanuscrit. En marge, en face, se trouvent ces mots « vacat iste 'inlinea. »

n

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chose a esté et est en leur très grant desheritement, griefs,preiudice et dommaige et de leurs heritiers; et, qui pis est,ont, depuis ce, lesdis supplians perdu ou pays de Normandie,où il cestoient retrais, à cause de la conqueste nouvellementfette dud. pays de Normandie (1 ), par vostre dit oncle deFrance, tout ce qui leur estoit demouré de leurs biens ineu-hies dont ilz avoient les vies de euh, leurs femmes et enfans,et sont, de present, la plus grant partie d'iceulx, du toutdestruiz et en voye de mendicité dont ceste pitié. Attendu lebon et loyal droit que vous avez en icelluy conté et aud.duchié de Normandie, que en pitié, reverence et honneur deDieu, les choses dessusd. considerées et affin que lesdissupplians puissent avoir aucunement de quoy soustenir leursvies et leurs faines, enfans et mesnaiges, Et en especial affynqu'ilz n'ayent occasion et ne soient contrains, par deffaultde bonne Justice à eulx gardée et de promesse non entre-tenue, de user et tenir aultre vie que vraiz xpristyens (sic)et loyaulx subgiés doivent faire, II plaise à vostre trèshaulteniagesté Royal ordonner et faire avoir provision raisonnableou repensacion (sic) ausdits supplians, tant sur la dite sommeappoinctée corne dessus est dit, cme sur les biens et heri-taiges de ceulx qui ainsy mauvesement et desloyallementvous ont donné le conseil dont dessus est Lette mencion.Lesqueiz biens et heritaiges semble de toute bonne raison etjustice devoir estre prins et employés en la ditte provisionou recompensacion. Et en ce faisant vous ferés raison etjustice, très grant charité, aumosne. Et sy priront les diz

(t) La bataille de Formigny, livrée le 45 avril 14&, avait délivré laNormandie du joug des Anglais qui avaient été déjà obligés d'évacuer leMens au commencement de l'année 1448.

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supplians Dieu pour vous et vostre ditte trèshaulte magestéRoyal (1).

Lambeth, mss. n° 506, art. 49, fos 50e à M° y0 (2).

(1) On voit par une note, d'une autre écriture, ajoutée A la pièce par uncontemporain et rédigée en latin, que cette pétition ne fut pas écoutée.L'auteur ajoute : « Soldarii fuerunt ducti ad maxiam paupertatc et qui» pr. dolore infirmi et mortui; quid imp'sonati pr. latroone et per justicTa» morte tradite; qui(re oca rebelles moratis in pte regni Frnci. » Ce docu-ment et les suivants sont conservés au Lambeth Palace, dans la biblio-thèque de l'archevêque de Canterbury.

(2) Un autre document, du plus haut intérêt historique, mérite d'êtresignalé. Il est intitulé: Provisions et ordinations de la grande artillerie au

temps de Jean Régent. Hic sequitur decleraciones provisionuni ordina-» ciorimn magne artillerie Johor.nis, Regentisilegni Francie, preter artel-» le,'arium pro terra et humano videticet tuva, brigand ynes ,similia iny castre de .Roon recidencium necnon de nutnero palefridorttm, curso-

riorum et equorura ad arma stebule dicti principis pro viagiis suis. »Ce titre est d'une écriture diflérente de celle du reste de la pièce, maisnéanmoins de la môme époque. La liste compte dix bombardes dont plu-sieurs ont un nom: Bedford, Jehan, Robin Clément, Brisebarre, etc;quarante-deux couleuvrines; deux mortiers en métal pour faire les pou-dres; divers instruments en bois ou fer servant à l'usage de ces piècesd'artillerie et constituant le matériel indispensable ; un nombre considé-rable de balistes et autres engins, d'arcs, de trousses pour les flèches, deboucliers, de selles pour les chevaux, de pavois, d'autres pièces d'artilleriede différentes espèces, etc. etc. (Lambeth, ms. n' 506, art. 13, f b 25).

Mamers. - Typ. G. Fleury et A. Dangin. - 4889,