la france en villes atlande

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N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, J. Dubois – Maury, M. Gérardot, (Sous la direction de), La France en villes, Editions Atlande, Collection Clefs Concours, Paris, 2010. Fiché par Juliette76 N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, J. Dubois – Maury, M. Gérardot, (Sous la direction de), La France en villes, Editions Atlande, Collection Clefs Concours, Paris, 2010. Dans une première partie, je vous ai redonné le plan de l’ouvrage. Vous trouverez ici, la première partie de l’ouvrage. Il s’agit donc surtout d’une première approche, des auteurs et des courants à connaître. Cette fiche est donc assez longue. Sommaire de la fiche Sommaire complet de l’ouvrage (pages 2 à 3) Introduction (page 4) Repères Définir la ville, géohistoire de mots (pages 5 à 7) L’après ville (pages 8 à 9) La ville en France, Panorama géographique et historique (pages 10 à 11) Les théories de la géographie urbaine (pages 12 à 15) Géographes de l’urbain et de l’urbanisme (pages 16 à 19) Enseigner la ville (pages 20 à 21) http://capes-hist-geo-2008.boardeducation.net/ Page 1 sur 29

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N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, J. Dubois – Maury, M. Gérardot, (Sous la direction de), La France en villes, Editions Atlande, Collection Clefs Concours, Paris, 2010.

Fiché par Juliette76

N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, J. Dubois – Maury, M. Gérardot, (Sous la direction de), La France en villes, Editions Atlande, Collection Clefs Concours, Paris, 2010.

Dans une première partie, je vous ai redonné le plan de l’ouvrage.Vous trouverez ici, la première partie de l’ouvrage. Il s’agit donc surtout d’une première approche, des auteurs et des courants à connaître. Cette fiche est donc assez longue.

Sommaire de la fiche

Sommaire complet de l’ouvrage (pages 2 à 3)

Introduction (page 4)

Repères Définir la ville, géohistoire de mots (pages 5 à 7) L’après ville (pages 8 à 9) La ville en France, Panorama géographique et historique (pages 10 à 11) Les théories de la géographie urbaine (pages 12 à 15) Géographes de l’urbain et de l’urbanisme (pages 16 à 19) Enseigner la ville (pages 20 à 21)

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Sommaire

Préface

Introduction

Repères

Définir la ville, géohistoire de mots L’après ville La ville en France, Panorama géographique et historique Les théories de la géographie urbaine Géographies de l’urbain et de l’urbanisme Enseigner la ville

Thèmes

Penser les villes françaises : Les spécificités de la ville française en Europe et dans le monde Les échelles de la ville Les villes et leurs campagnes La ville dans l’outre – mer français Aménager la ville

Dynamiques urbaines : Villes et métropolisation Des métropoles trop productives ? La dimension sociale de la périurbanisation en France : ressorts, risques et enjeux Tourisme et villes, tourismes en villes L’environnement comme nouvelle prospective pour les dynamiques et politiques urbaines

Images urbaines : Cheminements autour de l’identité urbaine La nature dans la ville La ville et le cours d’eau. La « reconquête » des fronts d’eau urbains en question

Défis urbains : Les villes françaises face aux défis environnementaux Enjeux fonciers, crise du logement, désordres sociaux Les banlieues, entre marginalité et renouveau Villes et gouvernance urbaine

Villes en fiches : Paris

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Lyon Marseille Lille Toulouse Bordeaux Nice Nantes Strasbourg Metz Clermont – Ferrand

Bibliographie

Glossaire

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Introduction

Question plus complexe qu’il n’y paraît.

Elle demande de la part du candidat :

- Une excellente maîtrise de la localisation des villes françaises, - De connaître la population des principales villes françaises, - De savoir les grands projets urbains menés en France (Euroméditerranée, projet Confluences,

Euralille…)- De connaître les villes desservies par le TGV- De maîtriser le vocabulaire (ville, métropole, agglomération, aire urbaine, communauté de communes,

conurbation, mégalopole)- De savoir les principales décisions d’aménagement du territoire qui concernent ou ont concerné les

villes (villes nouvelles, métropoles d’équilibre, villes moyennes, grands ensembles, ZUS, ZUP, loi Malraux, loi SRU)

- D’apprendre les acteurs qui ont fait et font la ville (la Délégation à l’aménagement des territoires et à l’attractivité régionale, les collectivités locales, les élus)

Il faut aussi avoir une culture de base sur le sujet (auteur et ouvrages importants, évolutions de la géographie urbaine, de l’urbanisme et de l’aménagement).

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Repères

Définir la ville, géohistoire de mots

La ville fruit de l’agriculture

La société Jean Bodin a publié en 1954, La Ville en 3 tomes.

Les premiers foyers urbains sont situés près des fleuves (le Nil, l’Euphrate, le Tigre, l’Indus…) c’est logique car les cultures sont d’autant plus importantes que l’irrigation est régulière et généreuse. Les premiers sites urbains datent de 9000 à 10000 ans et sont localisés en Mésopotamie, en Egypte et au Pakistan. Il s’agit de véritables lieux de pouvoirs et sont en permanence en relation les unes avec les autres. Elles sont aussi rivales et cherchent à assurer leur suprématie. La puissance est surtout liée aux terres agricoles.

Paul Bairoch, De Jéricho à Mexico. Villes et économie dans l’histoire, 1985 explique qu’en russe le terme « ville » veut dire citadelle.

Il récapitule aussi les acquis et les connaissances des auteurs précédents :

- Existence d’un artisanat à plein – temps preuve d’une spécialisation des tâches- Existence de fortifications par opposition au village qui reste ouvert- La densité et la taille de l’espace- La structure urbaine de l’habitat- Et la durabilité de l’espace comparé au campement.

Il s’intéresse aussi très prudemment aux statistiques déjà effectué et il affirme que seul 4 agglomérations ont compté au mieux 1 million d’habitants :

- Rome à son apogée- Puis Constantinople- Changan (actuelle Sian)- Et Bagdad.

Dans une période plus récente ces cités ont décliné pour laisser la place à Londres (fin XVIIIème siècle). Rejoint bien après par Paris durant le XIXème siècle, puis par une poignée de ville US.

De nos jours, les villes millionnaires dépassent les 500 et se développent principalement en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud.

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Cité et citadinité

Dans notre culture occidentale, en laissant de côté les références bibliques, c’est Athènes qui est l’expression même de la cité – état, celle qui conditionne notre compréhension du fait urbain.

C'est-à-dire :

- Un lieu de culture (naissance de la philosophie)- Un lieu de commerce (agora)

Athènes compte à son apogée plus de 200 000 habitants, car ce n’est pas qu’une cité mais aussi tout un réseau de colonies et de villages.

Le terme cité est souvent confondu avec celui de ville ou de société comme dans les langues celte ou gauloise. Le terme polis signifie la citadelle qui vient du védique pur qui signifie ville, cité puis état.Le terme latin urbs désigne la ville au sens grec non pas de polis mais d’astu.

Dans la plupart des modèles occidentales, c’est le modèle grec qui prévaut. En français le terme de cité à donner celui de citoyens en anglais city = citizen.

En français, on utilise en priorité les termes de ville et banlieue pour parler du fait urbain.Pierre Larousse, pour les informations concernant le rôle civilisationnel de la ville sa place dans les progrès techniques, sa fonction marchande en parlant de commune, capitale et de bourgeoisie. On attribue à la campagne de dures conditions de vie et peu de raffinement alors que la ville se trouve parée de nombreuses qualités.

Au XVième siècle, naissance de l’adage allemand « l’air de la ville rend libre » cela montre bien la supériorité de la ville sur la campagne.

L’urbaphobie va se nourrir d’une critique abstraite de la ville (naissance d’un sentiment de supériorité de la nature que la ville empêche d’exprimer).

Fin XIX début XXème siècle naissance du mouvement de l’urbaphilie pour montrer tous les bienfaits de la ville (Georg Simmel le nomme l’esprit de la métropole).

Homogénéisation des systèmes de vies des horaires etc. unifie les territoires et réduit les différences entre les mondes urbains et ruraux.

La définition occidentale de la ville n’évolue pas jusqu’à la révolution industrielle et la généralisation des transports mécaniques. Ce que nous nommons habituellement la modernité. Avec l’extension géographique et démographique des villes, les citadins sortent d’une communauté (collection d’individus dont l’existence des uns se déroule en face de celles des autres, Lewis Mumford).

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Urbanisation planétaire

Pour la première fois de son histoire, l’humanité ne compte plus une majorité d’agriculteurs (mécanisation, usage massif d’engrais, productivisme).

Cela entraîne un appauvrissement des villes avec les bidonvilles. Ceux qui restent au pays on tout de même une image de la « métropole » avec la télévision, l’école, le tourisme et la société de consommation.

Cette illusion offre une réelle marge de manœuvre qui permet de supporter les contraintes du monde urbain. La misère rurale est pire que la misère urbaine. En ville il y’a tout un système d’aides (hôpital, écoles, associations caritatives) qui n’existe pas à la campagne.

Importance de cet exode rural en Afrique Noire et en Asie s’accompagne d’un exode urbain, installation d’anciens citadins dans des villages vidés de leurs agriculteurs. Ils apportent avec eux une culture urbaine.

Tous les modes de vie sont marqués par des valeurs citadines.

Une ville née d’une longue histoire locale qui se transforme. Une chose semble certaine : l’humanité de l’humain dépend de l’urbanité de son urbain.

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L’après ville

Le sens des mots

Dérapages du sens des mots comme le terme banlieue qui maintenant à un sens caricaturale des problèmes sociaux.

Confusions entre les mots qui désignent et les choses désignées ces abus de termes montrent aussi les hésitations et les désaccords des chercheurs.

Le mot ville est particulièrement imprécis et son contenu est variable d’une époque à une autre et d’un Etat à un autre. La ville est donc toujours en extension elle n’est jamais figée dans ses murs réels ou imaginaires. Cette maniabilité montre que la ville n’est pas un organisme vivant mais le résultat d’une action humaine jamais vraiment rationnelle et aléatoire. Rien n’est jamais acquis à une ville. Chercheurs travaillant sur cette notion : René Maunier et Paul Meriot.

Le terme de conurbation désigne un ensemble de villes régions, forme de groupement social et plus tard aussi réunissant un gouvernement et des administrations communes. Ce terme restera en France.

Dans les années 50, mégalopole avec Gottmann ce terme désigne une ère métropolitaine s’étirant sur plus de 700kms de Boston à Washington.

La mégalopolisation n’est pas toujours considérée comme le mal absolu dont souffriraient les sociétés en voie de modernisation lais la caractérisation de leur situation actuelle et en cours, celle-ci conforte la diversité des situations urbaines et ne conduit pas nécessairement à une uniformisation des paysages et des modes de vie.

Le périurbain, terme sacralisé par les ouvrages spécialisés, la presse… il s’agit de l’extension radiocentrique de la ville – centre, qui déborde et conquiert progressivement sa périphérie au-delà de la banlieue immédiate. Cette excroissance génère de nouveaux centres au sein de la périphérie, on parle alors plus facilement de polycentralité.

La notion de périurbanisation ne correspond plus à aucune situation observable. L’étalement urbain ne repose pas du tout sur la même mécanique. Elle demeure dépendante de la ville centre, alors que dans l’étalement urbain, c’est la ville – entre que se dissout dans un urbain plus vaste.

Depuis 30ans, les géographes, les sociologues, les urbanistes, les paysans et les citadins s’accordent sur le déclin du monde rural et sur l’urbanisation des campagnes dans un sens anthropologique.

La fin de la ville ?

Pour Françoise Choay la ville occidentale n’existe plus. Elle explique sa théorie par les chances que l’urbain puisse favoriser une nouvelle urbanité semble complexe : puisque l’état d’avancement de l’urbain est différent d’un Etat à un autre souligne ainsi la fin du fétichisme du lieu du sol et du territoire pour qualifier les communautés qui y résident ou les espaces qui s’y déploient.

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Le temps mondial impose son rythme et ses exclusions à tous les temps locaux. Pour Paul Virilio la ville en perdant son ancrage dans le sol en s’ouvrant au monde brise tout désir d’urbanité de partage et de rencontre. Beaucoup rappelle la peur du pessimisme.

La ville – globale (Sassen, 1991) cette notion s’adresse aux métropoles qui positivé l’urbain dont elles procèdent pour s’imposer à l’échelle mondiale comme leaders de l’économie.

Ces mots désignent des choses que ne cessent d’évoluer, de muter, de se greffer à d’autres. Une telle démarche est contraire à l’organisation de la recherche.

A côté de ces modèles « classiques » et austères se multiplient les essais qui mêlent aux descriptions urbaines des considérations géohistoriques, techniques, philosophiques ou politiques.

L’après – ville et ses conséquences

L’art de vivre urbain est commun à toute l’humanité en commun nous avons des valeurs et des comportements qu’il porte en lui.

L’être urbain fait de l’urbain son milieu, cet individu qui se libère progressivement des contraintes villageoises.

Avec l’urbanisation planétaire, deux ensembles théorico – pratiques sont à abandonner et à repenser entièrement. Les dégâts qu’ils ont provoqués sont terribles.

Le premier est la « théorie des besoins » : celle – ci considère que l’action de l’homme est une lutte contre la rareté et pour la liberté. A ces besoins répondent des fonctions, l’ensemble réalisant un système cohérent et rationnel.

Le second vise notre compréhension de l’espace. Longtemps, dans la culture occidentale, on était persuadé que pour « habiter », il fallait s’enraciner en un lieu. Là où l’on parlait sa langue maternelle.

L’urbanisation planétaire et la dissolution du lieu dans des espaces aux limites insaisissables rendent impossible l’enracinement. Il nous faut donc inventer pour « habiter ».

La révolution industrielle pose la question sociale qui vise une série de décalages temporels et sectoriels tous les pays industriels, les anciens (comme la France) ou les neufs (comme la Chine), l’urbanisation (les mal logés).

L’homogénéisation est sans cesse contrecarrée par des mélanges inédits. Aucune communauté ne s’intègre de la même façon dans des villes aux histoires uniques et différentes. Il en est de même pour la diffusion du système du modèle occidental (mobilier, usage des pièces d’appartements, modification des pratiques alimentaires, règle de civilités).

L’urbain façonne les paysages, attire les derrières populations « tribales » et « rurales » universalise une vision laïque du monde dans lequel nous pouvons tendre vers le trop plein.

La ville en France, panorama géographique et historique

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Une diversité hiérarchique et fonctionnelle

La principale différence entre les villes françaises est l’inégalité hiérarchique : elle se mesure par le nombre des habitants agglomérés, qui diffère de 4ordres de grandeurs. L’INSEE définit le caractère urbain par un regroupement de population par le seuil de 2000 habitants (pas varié depuis 1856).

La taille des villes révèle les inégalités hiérarchiques tant quantitatives que des différences qualitatives. La grande ville a acquis sa dimension en s’adaptant aux changements socio – économiques et culturels dans la longue durée, elle a réussi à capter les innovations que représentent ces changements. Cela se traduit par le fait que les grandes villes ont des fonctions plus importantes, des profils d’emplois plus qualifiés, et en général des proportions plus élevée de population adulte et moins de jeunes et personnes âgées.

Si l’emploi dans les fonctions métropolitaines s’est encore relativement concentré dans les plus grandes villes, en y croissant plus vite que la métropolisation n’a pas également bénéficié à toutes les villes. Certaines aires urbaines ont renforcé leur spécialisation comme Rennes ou Toulouse sans toutefois entamer la prééminence de la capitale.

Diversité, spécialisations fonctionnelles et trajectoires des villes

Les réseaux politiques et commerciaux mis en place par l’administration romaine ont été démantelés sans remettre en cause toutefois la plupart des localités déjà présente.

La centralité de Paris s’est développée à partir des interactions avec un territoire national formé très tôt dans de grandes dimensions, comme les relations entre l’Europe à l’époque moderne et avec un empire d’envergure mondiale au XIXème siècle.

Si l’INSEE dénombre presque 2000 unités urbaines sur le territoire actuel de la France métropolitaine ce qui représente déjà une très forte sélection par rapport aux quelque 36000 noyaux de

peuplement considérés comme des chefs – lieux de communes à la fin du XVIIIème siècle, celles qui comptent pour animer la vie quotidienne.

Une vingtaine de villes de plus grande dimension, aux services plus rares, aux fonctions métropolitaines, souvent des capitales régionales, constituent un niveau supérieur de la hiérarchie urbaine, que Paris domine très largement.

La tendance est à l’accentuation des inégalités hiérarchiques, du fait d’une croissance légèrement supérieure et un petit peu plus rapide des grandes villes que des petites, s’explique en partie par la diffusion hiérarchique des innovations.

S’oppose à cette tendance leur intégration éventuelle dans des réseaux étendus au voisinage des plus grandes villes, du fait de l’étalement urbain, qui incorpore certains petits centres dans la dynamique des plus grandes villes. Entre 1960 et 2000, la superficie couverte par les aires urbaines a doublé alors que leur population n’augmentait que de 40%.

Une diversité de situations géographiques

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La situation géographique s’appuie sur un niveau élevé (les relations ont des portées plus grandes)/

La situation de Paris est unique en France du fait de la masse de l’agglomération, du poids de ses concentrations et de primauté dans nombre d’activités économiques et sociales. Elle est relativement centrale par rapport au territoire français, bien qu’appartenant à la moitié nord, mais au centre de réseaux qui la connectent directement aux principaux centres de la périphérie du territoire national.

Elle intègre au fur et à mesure dans sa sphère quotidienne les villes de tout le bassin parisien.

Les autres grandes villes françaises se sont toutes développées dans des situations périphériques par rapport au territoire national.

Ce sont les innovations (surtout économique) qui entretiennent la croissance urbaine. La société des grandes villes est plus complexe que celles des petites villes ?

Le rang hiérarchique et la spécialisation fonctionnelle d’une ville se traduisent très précisément dans la composition sociale de la ville.

A l’échelle des quartiers

Les villes françaises ne se distinguent pas par des règles sociales très contrastés mais on observe des transitions entre les quartiers les plus riches et les plus pauvres.

Les variables sociales organisent selon le statut socio – économique des populations, qui ne donne pas lieu à l’émergence d’une organisation spatiale en secteurs, riches au sud – ouest et les pauvres au nord – est, que dans l’agglomération parisienne.

La politique de la ville a été définie en vue de remédier aux difficultés des quartiers paupérisés.

L’image de la banlieue pauvre est surtout parisienne mais ailleurs, plus de la moitié des ZUS se situent dans les villes centres des agglomérations. On y dénombre trois fois plus de ménages pauvres que dans les autres quartiers, et c’est bien là la principale source des problèmes de ces quartiers. Il est très difficile de juger de l’efficacité (ou non) de cette politique.

Les théories de la géographie urbaine

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Des recherches qui se multiplient au milieu du XXème siècle

Les bases de la ville moderne comme on l’entend aujourd’hui date du XVIIIème siècle. Dans un monde om la richesse vient essentiellement de la terre on s’intéresse pourquoi la proximité de noyaux urbains stimule à ce point le développement des productions.

Dans le courant du XIXème siècle, les auteurs mettent en évidence le lien entre la décroissance des densités et la proximité des centres urbains.

C’est Walter Christaller qui avec sa théorie des lieux centraux qui est le premier à en tirer une théorie cohérente de sens.

La desserte en services de portées inégales participe à la structuration de l’espace urbain pour expliquer la trame générale des lieux centraux : les tissus urbains combinent en proportions variables.

Au moment où les interprétations du semis des villes et de leur forme radiocentrique se précisent, l’impact des révolutions technologiques du XXème siècle bouleverse les réseaux et écrase les hiérarchies des villes. Cela favorise donc la métropolisation, les agglomérations multipolaires, accélère la suburbanisation et entraine la rurbanisation. Voir les travaux de Tornqvist (1969).

A ne voir que le côté historique de la ville on oublie une vue d’ensemble des problèmes urbains.

La démarche sur laquelle repose la théorie urbaine est économique : les connaissances qu’elle apporte sont importantes elles permettent une plus grande planification de l’espace urbain.

La théorie classique de la géographie urbaine

La théorie de l’avantage urbain : lieux centraux, coûts de déplacement et coûts de commutation.

La distribution des groupes humains à la surface de la terre est régie par une tendance fondamentale à la pulvérisation. Si la concentration en villages, en bourgs ou en villes apparaît plus tôt et domine aujourd’hui de faire venir de l’extérieur les vivres nécessaires et de les payer.

L’avantage urbain naît de la masse même des individus rassemblés en un même point : une forte concentration est indispensable pour réaliser et financer les travaux de fortification qui mettent la population à l’abri en cas d’attaque.

La théorie des lieux centraux : le rôle de ces derniers est là pour faciliter la communication. Dans le cas ou celle – ci est orale elle suppose une relation face à face entre des partenaires, l’existence de carrefours bien situés minimise les coûts de déplacement que chaque participant doit supporter pour rencontrer son ou ses vis-à-vis. Lorsque chacun désire entrer successivement en contact avec plusieurs interlocuteurs, la localisation de ceux _ ci en un même endroit, ou très près l’un des autres.

Dans la mesure où les lieux centraux sont visités par beaucoup, la compétition pour l’usage du sol y est forte. Le lieu central génère ainsi un champ urbain, celui que traduisent les valeurs foncières. Elles sont structurées en cône dont le quartier des affaires occupe le sommet.

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La théorie du champ urbain et le jeu de la polarisation

Pour disposer du droit de s’installer dans le lieu central qui fait naître l’avantage urbain, entreprises et particuliers sont en compétition.

Pour les entreprises, l’objectif est d’être installé au lieu où tout se passe où toutes les rencontres sont possibles. Pour les particuliers, ils choisissent leur résidence en fonction de leurs revenus.

Dans le quartier central s’installent donc les magasins, les banques et les sièges sociaux. Au de là du quartier central se met en place une structure annulaire, qui reflète la distance au centre. Une bonne partie de l’espace y a une vocation résidentielle, mais certaines industries, qui ont besoin de rester en relation étroites avec le centre et n’ont pas de trop gros besoins d’espaces s’installent à une certaine distance, au milieu de quartiers d’habitations.

A partir d’une certaine distance du centre, les allers retours deviennent trop onéreux pour qu’on puisse se déplacer tous les jours. La zone bâtie s’arrête donc. L’avantage urbain ne s’arrête pas il s’étend dans toute l’aire d’où l’on peut accéder aux services du centre ville en cas de besoin.

La théorie du champ urbain rend compte des déplacements urbains : l’essentiel des mouvements se fait vers le centre ou à partir de lui.

Multiplicité des portées limites et hiérarchie urbaine

Les avantages des lieux centraux dépendent des services qu’ils offrent. Les portées de ces divers types de services ne sont pas les mêmes.

Aux services les plus rares, auxquels on a moins recours, correspondent des distances et des durées de déplacements plus importants. La hiérarchie des villes naît de celle échelle discontinue de portées limites : au bas de l’échelle (les services quotidiens = villages et commerces de quartiers) ; au dessus pour les déplacements hebdomadaires (bourgs et petites viles) ; le niveau suivant = les villes moyennes ( bon équipement dans la santé et /ou l’éducation) puis les métropoles régionales (services administratifs, organismes d’études, sièges sociaux d’entreprises) ; enfin, la capitale concentre les services administratifs de niveaux national, les cadres de la vie politique, les milieux dirigeants de l’économie et de la finance.

Les villes ne sont donc pas des unités autonomes : elles sont organisées en système de villes, qui se traduisent spatialement par des distributions en réseaux.

La complexité de l’espace urbain.

La théorie du champ urbain rend compte de la forme grossièrement circulaire de beaucoup d’agglomérations et de leur structure annulaire. Cependant, elle oublie certains traits importants.

Les populations urbaines ont besoin d’une grande variété de services. Des besoins quotidiens, mais aussi des besoins de centre ville, des fréquentations plus espaces ou des urgences. Des lieux centraux se développent à chacun de ces niveaux : leur présence signale l’existence de pics locaux qui accidentent le grand cône régulier des valeurs foncières du champ urbain.

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Les avantages que tirent les citadins de l’espace urbain et de la connaissance qu’ils en ont. La composante annulaire de l’espace résidentiel bien connue depuis Burgess, trouve là une de ses origines.

Il y’a des avantages de proximité spécifiques de certains groupes : golf, église orthodoxe = quartiers avec une population plus spécifique. Cette diversité de goûts de pratique et de convictions donne naissance à de multiples bosses ou pics locaux dans la surface générale de l’espace urbain.

Certains usages du sol sont bruyants ou polluants (abattoirs, dépotoirs, fabrications de produits chimiques).

Dans les villes où les pauvres sont nombreux beaucoup on dû mal à se loger : ils choisissent alors de s’installer dans des trous du marché foncier. Ils y édifient des constructions précaires (origines des bidonvilles et des favelas).

La théorie urbaine aujourd’hui

Transports, congestion et forme urbaine

Depuis les débuts de la révolution industrielle, les transports transforment la ville. A partir de 1830, les trains et le bateau à vapeur diminuent les coûts de déplacement des hommes et des biens. Par conséquent, l’urbanisation des populations et la croissance des centres augmentent. Les circulations auraient donc dû conduire à la congestion des centres. C’est ce qui s’est passé au milieu du XIXème siècle pour Paris (puis travaux d’Haussmann pour désengorger).

L’automobile remet en question ces évolutions : l’automobile élargit l’aire des migrations quotidiennes : les banlieues s’allongent, la suburbanisation s’accélère. La grande ville éclate en lotissements multiples, séparés par des morceaux de campagne ou de quasi – campagne.

Télécommunications, suburbanisation et rurbanisation

Le développement des télécommunications contribue depuis 150ans à la transformation des villes et des réseaux urbains.

Le téléphone facilite le commerce et les flux à longue distance. Il modifie profondément la vie locale : il est désormais possible de consulter par un appel des services qui avant n’étaient disponibles que par un déplacement en centre ville.

La radio, la télévision et internet précipitent cette évolution. Du moment où l’on dispose du haut débit, et quel que soit le lieu où l’on vive, il est possible d’entrer en relation avec des partenaires de toute la planète sans oublier les multiples infos que l’on peut tirer des moteurs de recherches.

Les villes s’opposaient à la campagne car les citadins avaient accès à des facilités qu’ignorait le monde rural. Ces oppositions depuis 30ans ont disparu.

Transports rapides, télécommunications et métropolisation

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N. Blanc, P. Claval, L. Davezies, J. Dubois – Maury, M. Gérardot, (Sous la direction de), La France en villes, Editions Atlande, Collection Clefs Concours, Paris, 2010.

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La facilité et la rapidité des transports font perdre leurs fonctions aux centres les plus petits on n’hésite plus à faire 30 ou 50kms pour faire des achats que l’on faisait naguère dans une bourgade voisine.

Les déplacements à longue distance se font par avion pour compresser leurs coûts, les grandes compagnies organisent des hubs d’où partent des vols directs en directions des autres grands aéroports.

Ces conditions nouvelles de communication se traduisent dans la structure des réseaux urbains. Les fonctions des bourgs, des petites villes ou des villes moyennes se banalisent de plus en plus. Seuls tirent leur épingle du jeu les agglomérations assez importantes pour être dotées d’un grand aéroport, qui les mette en liaison avec les autres centres de commandement de l’économie nationale ou internationale. C’est ce qui conduit à une métropolisation de plus en plus frappante des réseaux urbains contemporains.

Géographes de l’urbain et de l’urbanisme

Elisée Reclus (1830 – 1905)

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Anarchiste de conviction, il conçoit la géographie comme une histoire de l’humanité en marche vers sa libération.

Il publie les 19 volumes de la Nouvelle Géographie universelle, entre 1876 et 1894, il décrit longuement les villes et les grandes métropoles de son temps. Dans L’Homme et la terre, 1905 – 1908, il résume sa philosophie et parle très longuement des villes.

Il est sensible aux spécificités de chaque centre urbain et cherche à en mettre en relief la physionomie. Il perçoit leur paysage en esthète en peintre ou encore en tant que touriste.

Il ne s’intéresse pas aux villes que pour leurs côtés pittoresques. C’est qu’elles structurent l’espace : il est frappé par la régularité de leur répartition et annonce ainsi les recherches sur le semis des centres urbains et leur organisation en réseau.

L’urbanisation va de pair avec la révolution industrielle. C’est dans les grandes villes anglo – saxon, on saisit le mieux les dynamiques à l’œuvre au XXème siècle.

Reclus est aussi sensible aux tares des cilles de l’époque industrielle : pour beaucoup elles apparaissent comme des instruments s’asservissement que comme des lieux d’émancipation.

Reclus s’interroge donc sur la place que les villes tiennent dans l’évolution de la société, montre leurs faiblesses, dépeint sans complaisance leurs plaies, mais les considère comme essentielles au dépassement de l’humanité qu’il espère pour le futur.

Vidal de la Blache (1845 – 1918)

Depuis 40ans on le caricature volontiers il aurait détourné les géographes des problèmes brûlants de l’heure, des enjeux politiques. Le tableau de la géographie de la France dépeint il est vrai une France surtout agricole et rurale mais c’est celle de 1789 et non de la fin du XIXème siècle.

Dans les années 1900, il change de perspective pour se tourner d’avantages vers les villes. Il parcourt le Canada, les USA, le Mexique lors du Congrès internationale de Washington en 1904. Cela le marque profondément et lui donne une conscience claire des facteurs qui façonnent le monde moderne. Les forces auxquelles il s’attache sont celles qui expliquent les mutations que l’organisation de l’espace connait en ce début de XXème siècle : le chemin de fer accélère les relations, réduit les coûts, l’industrie permet de produire à bon marché une gamme toujours plus large de produits.

Im met alors l’accent sur l’urbanité et le rôle de l’urbanisation.

Il introduit ainsi la notion de métropole régionale dans la géographie française, c’est elle qui commande l’organisation d’un pays moderne.

Raoul Blanchard (1877 – 1955)

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Les géographes découvrent les villes dans les années 1890 et 1900, mais il faut attendre les études pionnières qu’il consacre à Grenoble (1912) et Annecy (1916) pour que la géographie urbaine se développe : son essor ne s’affirme vraiment que pendant l’entre – deux – guerres.

Pour lui comprendre une ville comme fait géographique implique une analyse à plusieurs échelles : celle de l’espace construit (le site), dans ses configurations premières et celles des relations plus lointaines (la situation).

C’est dans son étude du Canada francophone et de Montréal que Blanchard montre le mieux la fécondité des outils qu’il a proposé pour construire la géographie urbaine.

De l’école française à la géographie urbaine de Lavedan (1885 – 1982)

Au début du XX ème siècle les problèmes que pose l’urbanisation croissante de la population sont si important qui retiennent l’attention de nombreux chercheurs :

- Des statisticiens chiffrent le gonflement des effectifs et l’étalement des surfaces bâties

- Des économistes analysent ce qui fait vivre la ville

- Des sociologues s’interrogent sur la grande ville et la diversité sociale de ses quartiers et mesurent ainsi l’impact des prix fonciers sur le logement.

L’idée de planifier le développement urbain s’impose avec la loi Cornudet, appliquée en 1919, traduit cette évolution. Il faut former des spécialistes pour penser le développement futurs, créer des logements sociaux, multiplier les espaces verts, veiller à la conservation du patrimoine…

En 1918, Marcel Poète crée à Paris l’Institut d’urbanisme de Paris. On y enseigne un art de modeler les espaces urbains qui a plus d’impact à l’étranger qu’en France.

Le premier manuel français de géographie urbaine est conçu dans ce cadre par Pierre Lavedan, un architecte et historien des villes, qui enseigne dans cette institution. L’ouvrage parle de la forme des villes, de leurs plans, de leur évolution. Il fait une place aux fonctions urbaines.

Walter Christaller (1893 – 1969)

Comme la plupart des géographes allemands, a étudié à la fois la géographie et l’économie.But : expliquer la distribution des centres urbains et leur hiérarchisation. Il élabore alors la théorie des lieux centraux : les villes tirent leurs revenus des services qu’elles rendent aux populations avoisinantes. Le réseau formé est alors régulier : chaque centre de même niveau draine une aire hexagonale de même étendue.

Il crée donc un nouveau chapitre de la géographie urbaine : l’étude des réseaux urbains. Il en tire une conclusion qui sera par la suite contestée : pour aménager un territoire il suffirait de le doter d’une hiérarchie urbaine adéquate.

Georges chabot (1890 – 1975), Jacqueline Beaujeu – Garnier (1917 – 1995) et Jean Bastié (né en 1919).

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Dans les années 1930, Georges Chabot passe de la géomorphologie à la géographie urbaine. Il connaît bien les pays scandinaves. Il publie en 1948, le premier ouvrage de géographie urbaine en français par un géographe. L’idée fondatrice est qu’au-delà des formes et des fonctions, la ville doit être saisie comme un tout qui vit, qui fonctionne comme une réalité dynamique.

Il veut par la suite rédiger un véritable traité de géographie urbaine. Il sollicite alors l’aide de Jacqueline Beaujeu – Garnier, Traité de géographie urbaine, 1963.

Jacqueline Beaujeu – Garnier est géomorphologue de formation. Professeur à Lille. Elle travaille sur la région Nord – Pas – de – Calais puis sur la région parisienne.

Jean Bastié l’aide ensuite à comprendre la région parisienne et les problèmes des grandes métropoles.

Jean Bastié est l’homme de l’agglomération parisienne, il consacre sa thèse à La Croissance de la banlieue parisienne, 1964.

Pierre George (1909 – 2006).

Il fut le géographe le plus influent dans le domaine des études urbaines de 1950 à 1980.

La géographie est pour lui une science de l’actuel qui s’appuie sur les données statistiques les plus récentes celles de la démographie et de l’économie.

Il appréhende la ville dans ses dimensions physiques (le bâti), humaines et sociales (les effectifs et leur division en catégories socioprofessionnelles, économiques (les activités) et dans son rôle organisateur de l’espace (le réseau urbain).

Les travaux qu’il rédige et qu’il dirige (maîtrises et thèses) portent sur la diversité ; la composition sociale et les activités des banlieues, sur l’économie des villes et sur les trames urbaines.

Pour lui, la diversité des villes reflète la structure générale de l’économie mondiale : aux villes des pays capitalistes industrialisés s’opposent celles des pays socialistes, qui échappent aux tensions que créent les mécanismes fonciers, et celles des pays du Tiers Monde, où manque une industrie susceptible d’employer les masses de ruraux déracinés qui s’entassent dans des bidonvilles et des favelas.Tels sont les thèses essentiels que l’on trouve dans La Ville. Le fait urbain à travers le monde (1952) et dans Le Précis de géographie urbaine (1956).

Jean Gottmann (1917 – 1995)

Juif, il s’exile aux USA en 1941. Il transpose aux réalités américaines les méthodes d’analyse régionale qui ont fait la réputation de la géographie française.

Cependant, ce modèle ne peut s’appliquer à la partie orientale du pays à cause de la croissance des grandes villes voisines de Washington à Baltimore. Il décide alors d’appliquer le cadre qu’il a utilisé en Virginie à l’ensemble du corridor de Portland, dans le Maine, à Baltimore et Washington en passant par Boston, New York et Philadelphie, Megalopolis. The Urbanized Seabord of Northeastern United states (1961). Ces grandes villes qui ne cessent de croître jouent un rôle essentiel dans les circuits d’information qu’implique le

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fonctionnement d’une économie moderne. Constituant en quelque sorte la charnière des Etats Unis et du reste du monde, elles sont concurrentes sans se nuire.

Il met ainsi en lumière les traits spécifiques des grandes métropoles qui prennent en charge l’organisation de réseaux à l’échelle d’un continent et de plus en plus du monde.

Bryan J.L. Berry (né en 1933)

Dans les années 1950, la géographie française s’est laissée distancer par d’autres : les innovations viennent surtout des Etats – Unis, des pays scandinaves et à partir de 1960 de la Grande Bretagne.

Bryan J.L. Berry est un géographe britannique installée aux USA. Il incarne le courant de la Nouvelle Géographie qui révolutionne alors les travaux sur les localisations économiques et les distributions urbaines.

Il tire profit de tous les résultats de l’économie spatiale : la théorie des lieux centraux de Christaller qu’il applique à la fois aux systèmes urbains et à l’analyse des espaces urbanisés ; la théorie d’Alonso sur le rôle des économies externes, responsable de la structure en mosaïque (ghettoïsation) ; l’analyse des effets de la dominante radiale des déplacement urbains qui aboutit à la formation de secteurs à partir du centre, Geographic Perspectives on Urban Systems,1970 en collaboration avec Franck Horton résume sa pensée.

Il se sert aussi des techniques nouvelles de l’analyse factorielle pour mesurer la part qui revient dans chaque ville aux distributions annulaires, radiales ou en mosaïque, c’est l’écologie factorielle.

Paul Claval (né en 1932)

Pour lui, les villes répondent aux besoins qu’ont les hommes de nouer des rapports, d’entretenir des relations, de procéder à des échanges, de se réunir pour prier ou pour se divertir. C’est l’économie de tous ces flux et de ces réseaux qui explique l’origine d’espaces agglomérés.

Pour diminuer le coût de ces mouvements, les gens ont intérêt à s’agglomérer et à se donner rendez – vous dans un lieu central pour tous.

Les télécommunications modifient ces conditions. Lorsque les gens téléphonent, la commutation est assurée par des centraux, qui jouent le rôle des centres villes, mais sans que les gens aient besoin de se déplacer. C’est ce qui explique les tendances des gens à suburbaniser ou à la rurbanisation et à la concentration des contacts qui demeurent indispensables pour prendre les décisions importantes dans de grandes villes, c’est la métropolisation.

Enseigner la ville.

Les programmes : quatre éclairages sur la ville en France et ailleurs.

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Le fait urbain n’est pas un objet ou un thème d’enseignement en tant que tel. Quatre approches différentes en sont fournies dans une finalité de progression de la 6ème à la Terminale. La géographie n’a pas le monopole scolaire de la ville : l’histoire et l’éducation civique aussi.

Ces approches sont :

- L’appropriation de la ville et les variations culturelle du fait urbain (sixième et seconde)

- Les aménagements et l’environnement urbain (cinquième, troisième, second et premier)

- La géo – économie des nations et du monde (troisième et terminale)

- Les inégalités sociospatiales dans la ville (seconde et terminale)

A chaque éclairage correspond un régime de savoir. L’interrogation anthropologique dans la rencontre avec l’altérité, l’action, l’observation des transformations et la critique de la production de l’espace urbain. Le but est de conserver une vision d’ensemble (la ville comme fait relationnel que le politique protège, consolide ou menace) pour organiser l’exploration du versant que le programme désigne.

La ville avant le cours : amas, fonction et opposition.

Plus ou moins élaborées, ces connaissances ne sont pas structurées différemment du collège au lycée. Sous réserve de vérification avec chaque classe, les connaître permet de se concentrer sur ce qui, dans un programme, est le plus difficile à faire comprendre.

L’approche de l’espace urbain la plus commune est fonctionnelle. Aux lieux de la ville sont associées des fonctions de productions et de services. La fonction résidentielle est mineure. Les relations sociale sont quasi absente tout comme l’habitat et le travail. L’enseignement de l’habiter et des espaces proches doit donc compter avec cette vision unidimensionnelle de la ville.

Du processus de polarisation urbaine, les élèves perçoivent facilement l’accumulation, le regroupement en une aire limitée d’une grande quantité de lieux, de bâtiments et de personnes dans un même pôle urbain.

Comme tous les espaces, celui des villes est lu selon des valeurs d’échelles simples (beau/laid, propre/sale, riche/pauvre). Ces (dé)valorisations sont soutenues par les illustrations des manuels scolaires.

Le relationnel est rabattu sur un rapport d’échelon individuel à des fonctions de service. Le politique n’est pas identifié comme domaine de la mobilisation en vue de ou autour de projets urbains.

Construire la ville en classe de géographie.

L’approche de l’appropriation de la ville vise à construire une représentation de la ville de l’établissement comme étant structurée par des espaces commun de pratique et d’identification ainsi que, à une échelle inférieure, par des espaces d’interconnaissances ;

L’approche de l’aménagement urbain s’appuie aujourd’hui sur des systèmes d’information géographie scolaire. La démarche consiste à se faire approprier le SIG en même temps que l’espace d’étude avec

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quelques exercices de découvertes puis à chercher une réponse à un problème d’aménagement. Le SIG sert alors à trouver des données pertinentes.

L’approche géo –économique des villes et des réseaux urbains se conduit volontiers à l’aide de « jeux » géographiques. Le but est d’aider les élèves à se formaliser avec des règles de localisation.

Il reste à savoir si tous les élèves ont conscience que par le truchement de ces démarches ils travaillent sur le concept de relationnel urbain.

La progression des apprentissages de la ville en géographie doit être conçue sur la totalité des niveaux.

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