la faillite de la paix- lecon 1 - georepere.e...

Download LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 - georepere.e …georepere.e-monsite.com/medias/files/lecon-1-la-crise-economique... · • surévaluation du marché boursier et décalage entre le

If you can't read please download the document

Upload: hoangnhu

Post on 06-Feb-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    1

    LA CRISE ECONOMIQUE DE 1929 ET SES CONSEQUENCES

    Objectifs : - Dfinir la crise conomique de 1929 et la situer dans son contexte historique.

    - En analyser les causes et les consquences.

    CLARIFICATIONS CONCEPTUELLES

    Une crise est un vnement social ou personnel qui se caractrise par un paroxysme des

    souffrances, des contradictions ou des incertitudes, pouvant produire des explosions de

    violence ou de rvolte. La crise est une rupture d'quilibre.

    Une crise conomique est une dgradation brutale de la situation conomique d'un pays ou

    d'une zone conomique, consquence d'un dcalage entre la production et la consommation.

    Elle se traduit par une forte augmentation du chmage, par une baisse du PIB (Produit

    Une rcession est une forme lgre de crise conomique, tandis que la dpression en est une

    forme plus profonde.

    En conomie, on appelle dpression une forme grave de crise qui se caractrise par un

    ralentissement important et durable de l'activit conomique : production, investissement,

    consommation. La dpression est associe une baisse des prix et une forte augmentation

    du chmage. La sortie de la dpression conomique ncessite une intervention importante des

    Etats. La dpression se distingue ainsi de la rcession qui est une crise passagre.

    En conomie, une rcession est une priode de diminution passagre de l'activit conomique.

    La dfinition est variable d'un pays l'autre. Pour certains, comme aux Etats-Unis, elle est

    dfinie comme une priode d'au moins deux trimestres conscutifs avec une baisse du PIB

    (Produit intrieur brut). Dans d'autres pays, on parle de rcession ds qu'il y a un

    ralentissement de la croissance c'est--dire une baisse des taux de croissance, mme s'ils

    restent positifs. Une rcession est globale lorsqu'elle touche la fois la production

    industrielle, le commerce travers les changes internationaux, l'emploi, le niveau des

    revenus ainsi que la consommation des mnages. La rcession est l'une des phases du cycle

    conomique dans le systme capitaliste : expansion, crise, rcession, reprise.

    La rcession se distingue de la dpression o la diminution du PIB est durable et o l'activit

    conomique ne se redresse pas naturellement.

    L'expression "krach boursier" dsigne un effondrement brutal et spectaculaire des cours des

    actions cotes en bourse et plus gnralement des valeurs mobilires sur un march financier.

    On parle aussi de krach dans l'immobilier. Il est d un afflux massif d'ordres manant

    d'investisseurs prts vendre leurs actions n'importe quel prix. La chute peut se drouler sur

    une ou plusieurs sances de cotation. En gnral, le terme krach est utilis lorsque les cours

    baissent de plus de 20% en quelques jours.

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    2

    Synonymes : effondrement, croulement, chute, dbcle, dgringolade.

    En gnral, un krach boursier est la consquence d'un enchanement de phnomnes

    conduisant l'clatement d'une bulle spculative :

    croissance relle de l'conomie,

    hausse gnralise des cours des actions,

    afflux d'investisseurs sur les marchs en hausse (instinct grgaire),

    survaluation du march boursier et dcalage entre le cours des actions et l'conomie

    relle (euphorie),

    prise de conscience de cette survaluation par une majorit des investisseurs

    (mfiance),

    vente massive de la part des investisseurs (panique)

    chute des cours qui alimente une spirale infernale la baisse.

    Dans le domaine conomique, la spculation est le fait de prendre aujourd'hui des dcisions

    sur la base d'un tat conomique futur et hypothtique afin d'en retirer un avantage. Dans le

    domaine de la finance, la spculation est une opration financire qui consiste tirer profit

    des fluctuations naturelles des prix du march afin de raliser des plus-values plutt que de

    satisfaire aux besoins d'une activit relle.

    Le spculateur ralise des oprations d'achat ou de vente qui anticipent les variations de prix

    en essayant de se mettre la place des autres acteurs du march. Il fait un pari sur une

    volution future des prix et accepte de prendre le risque de perdre de l'argent si l'volution est

    contraire celle qu'il prvoyait. Si l'acteur financier dispose d'informations privilgies, il ne

    s'agit plus de spculation mais d'un dlit d'initi.

    Les deux principales techniques de spculation :

    spculation la hausse : acheter au cours du moment et revendre plus tard si une

    hausse des cours est anticipe,

    spculation la baisse : s'engager vendre terme des biens ou des titres qu'on ne

    possde pas encore mais que l'on espre pouvoir acheter avant le terme du contrat moindre

    prix, si une baisse des cours est anticipe.

    Dans le sens premier, le march dsigne le lieu o des producteurs (commerants, artisans,

    paysans) se rassemblent pour proposer directement leurs produits aux consommateurs. En

    conomie, par extension, le march est un systme d'changes o se rencontrent l'offre (les

    vendeurs) et la demande (les acheteurs). C'est aussi l'ensemble des rgles, juridiques ou

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    3

    informelles, par lesquelles ce type d'oprations conomiques peut se raliser. Le march, qui

    concerne aussi bien les changes de biens, de services que les changes actifs financiers et

    immobiliers, est l'un des concepts fondamentaux de l'conomie.

    INTRODUCTION

    La crise de 1929 est lvnement majeur de la premire moiti du XXe sicle. Elle est

    exceptionnelle par son ampleur, sa dure, ses effets : elle ruine de milliers dhommes, favorise

    l accession dHitler au pouvoir, exaspre les rivalits montaires et commerciales entre les

    Etats. Elle apparat comme une des causes profondes de la Seconde Guerre Mondiale. Contre

    ce cataclysme sans prcdent, la politique de dflation1, inspire par la doctrine librale, sest

    rvle inefficace et mme nocive. Peu peu, deux politiques de relance se dgagent : l une

    tente dans certaines dmocraties, sinspire de Keynes et vise ramorcer la

    consommation ; l autre, adopte par les dictatures, est fonde sur lautarcie et le rarmement.

    I- LE CONTEXTE HISTORISUE DE LA CRISE DE 1929

    La crise DE 1929 survient dix ans aprs la fin de la premire guerre mondiale. Cette priode

    transitoire est marque par une succession dvnements pouvant plus ou moins avoir un

    impact sur la survenance de celle-ci. Ainsi en est-il de la brve crise de 1920-1921 quon peut

    qualifier dalerte ; une trs forte croissance caractrise plutt la priode 1921-1929 dans les

    pays industrialiss qui cache mal un dsquilibre de conomie, mme si la hausse gnrale

    des prix durant cette priode ne rend pas trs perceptible ce dsquilibre. Telle est donc

    l environnement qui prvaut au moment de la survenue de la crise.

    A- L alerte : brve et violente crise en 1920 -1921

    Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon, on assiste au milieu de 1920 une baisse des

    prix qui rvle un dsquilibre entre la production et la consommation. En fin de la mme

    anne, on assiste plutt la chute brutale des exportations et une baisse de moiti de la

    production dans certaines branches industrielles (cinq millions douvriers au chmage aux

    Etats-Unis).

    Cette premire alerte traduit en ralit une crise de reconversion aprs la guerre. En effet, la

    guerre a pouss chaque pays dvelopper sa propre production industrielle et agricole et se

    passer du march international. Quand elle finit, il y a saturation. Il faut donc supprimer les

    productions rendues inutiles par le retour la paix.

    1 Diminution continue et forte du niveau des prix gnralement associe une contraction de l activit

    conomique (baisse de la demande, de lemploi), qui rsulte soit dun mouvement spontan de lconomie, soit

    d une politique conomique (rduction de la masse montaire, encadrement du crdit) recherchant une baisse des

    cots)

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    4

    Cette situation se vrifie notamment dans lindustrie cotonnire o on a assist larrive sur

    le march de nouveaux producteurs de coton pendant la guerre (Japon, Inde, Chine). Le

    Royaume-Uni, premire puissance cotonnire avant la guerre, voit ainsi se fermer certains de

    ses dbouchs. Cette multiplication des producteurs, double de la croissance trs rapide de la

    production et le tassement de la demande mondiale, perturbent cette industrie.

    Il en est de mme de lindustrie sidrurgique.

    B- 1921 1929 : trs for te croissance industrielle dans les pays

    ind ustrialiss

    Aux Etats-Unis, la production industrielle double et reprsente en 1929 44% de la production

    mondiale. C est la croissance de lindustrie automobile qui est la plus spectaculaire. La

    production passe de 4000 vhicules en 1900 prs de 5 millions en 1929.

    Les causes de cette croissance sont entre autres :

    a) Les dcouvertes scientifiques dont lexploitation commerciale est immdiate (exemple de

    la radio lectricit. La production dnergie lectrique dans le monde passe progresse en

    moyenne de 8% par an ; la vente dappareils de radio passe aux Etats-Unis de 100 000 en

    1922 2 millions en 1925)

    b) Cette croissance sappuie aussi sur de nouveaux modes de consommation : publicit (on

    incite acheter montres, voitures) ; le crdit (l automobile dveloppe le crdit la

    consommation).

    c) Cette forte croissance sappuie encore sur le mouvement de concentration (regroupement

    des entreprises). La concentration est dabord horizontale2, ce qui permet de contrler le

    march par une rduction des concurrents. La concentration est ensuite verticale3 et donne

    lieu des trusts. Elle vite davoir dpendre du march. Au Japon, cette concentration a

    dbouch sur les Zaibatsu les entreprises de diffrents secteurs (banques et industries).

    Cette concentration est enfin renforce par la cartellisation4 partir de 1925 qui a pour

    objectif de faire cesser les concurrences ruineuses et de maintenir ainsi les prix levs et

    rmunrateurs. En assurant la domination des grandes firmes, les cartels tendent faire

    disparatre les principes sur lesquels stait dvelopp le capitalisme, savoir la concurrence

    et le march libre.

    C- Le cont exte de dsquilibre conomique entre production et demande

    Ce dsquilibre est dabord celui de lagriculture o il persiste. Pendant la guerre et profitant

    de la hausse des prix, certains paysans ont choisi de s industrialiser et moderniser leurs

    exploitations machines remplaant la main-d , accroissement de la consommation

    2 Absorption des entreprises qui fabriquent les mmes produits.

    3 Absorption des firmes qui assurent lapprovisionnement et qui sont acheteuses.

    4 Les cartels sont des ententes temporaires, mais renouvelables entre firmes qui gardent leur indpendance

    juridique et acceptent de se partager les marchs.

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    5

    d engrais ). Or, partir de la crise de 1920-1921, il y a dgradation des prix agricoles (plus

    graves aux Etats-Unis o les fermiers sont lourdement endetts). Ceux-ci restent faibles mme

    aprs la crise alors quaugmentent les impts fonciers, les salaires des ouvriers agricoles, le

    prix des machines et des engrais. Pour compenser la baisse de leurs revenus, les agriculteurs

    ont t tents de produire davantage et daccrotre leurs rendements, ce qui na pu quaggraver

    les difficults. A partir de 1925, loffre mondiale de produits agricoles devient surabondante

    par rapport la demande solvable. Les stocks se gonflent dangereusement et font ainsi peser

    la menace dun effondrement catastrophique des prix (mme dans les pays producteurs de

    matires premires : Egypte avec le coton, Cuba avec le sucre, Brsil avec le caf, Sud-est

    asiatique avec le caoutchouc. Ici, l offre dpasse les capacits dabsorption des pays

    industrialiss).

    Ce dsquilibre se manifeste aussi galement entre une production mondiale forte et des

    changes internationaux freins par des mesures protectionnistes. En effet, la multiplication

    des frontires cres par les traits de paix, le ralentissement de la croissance dmographique,

    la baisse du prix des matires premires produites par les pays neufs poussent chaque pays

    protger son march, se fermer aux autres : 1921, 1922, hausse des droits de douane aux

    Etats-Unis, frein des migrations internationales vers les tats-Unis notamment, ce qui

    contribue ralentir la consommation intrieure des Etats-Unis au moment o loffre est en

    vive progression.

    Dsquilibre qui se manifeste aussi par la faiblesse du pouvoir dachat douvrier. En

    consquence, la consommation stagne.

    D- Le contexte de la hausse gnrale des prix

    L inflation se justifie en partie par la multiplication des billets de banque pour financer la

    guerre de 1914. Cet accroissement de la masse montaire entrane donc la hausse gnrale des

    prix. Celle-ci est aussi due aux regroupements des entreprises dont lobjectif nest rien dautre

    que le contrle des marchs et des prix.

    E- Le contexte des dsordres montaires

    Dprciation des monnaies5, spculation montaire

    6, foisonnement des oprations de change

    chaque change international7.

    Au final, la surproduction, la persistance de la crise agricole, la spculation, le dveloppement

    anarchique du crdit, une confiance excessive dans le libralisme, le dcalage entre le boom

    5 Qui sont dtaches de ltalon-or et sont devenues inconvertibles. Exemple : le 15 novembre 1923, 1$ vaut

    4200 milliards de marks 6 Opration qui consiste parier sur lvolution du cours des monnaies pour tenter den tirer profit.

    7 Exemple : pour payer son fournisseur anglais, un industriel franais devait se procurer des livres sterling

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    6

    boursier et l ralit conomique8 ont cr les conditions de la crise qui a dbut par le krach

    boursier de Wall Street en 1929.

    II- MECANISMES ET MANIFESTATIONS DE LA CRISE DE 1929

    Les vnements suivants caractrisent la survenue et lvolution dune crise conomique :

    effondrement des cours9 des actions en bourse, baisse des prix, multiplication des faillites,

    ralentissement de la production, apparition du chmage. La crise de 1929 a suivi ce canevas10

    .

    A- Le dclenchement de la crise : le krach boursier de Wall Street

    En 1929 Wall Street , la Bourse11

    de New York, aspirait les capitaux du monde entier.

    Pour acheter les actions dont le cours montait sans cesse, les spculateurs nhsitaient pas

    avoir recours au crdit. Le grand krach dclencha comme un orage dans un ciel

    apparemment serein. S A l annonce de la baisse des prix et des bnfices industriels, la mi-

    octobre 1929, certains spculateurs dcident de vendre leurs actions pour empocher une plus-

    value au moment o les cotations boursires de Wall Street sont encore un niveau lev. Le

    cours des actions diminue rapidement, entranant une panique qui culmine le 24 octobre,

    le jeudi noir o 13 millions de titres sont proposs bas prix sur le march sans trouver de

    preneurs. Aprs un temps darrt, l effondrement des cours stend toutes les valeurs et

    touche mme les symboles de lindustrie amricaine. Des centaines de milliers de petits

    actionnaires se trouvent ruins.

    Il semble bien avoir t provoqu par le remords tardif des autorits montaires amricaines

    qui se sont dcides, en aot 1929, renchrir un crdit jusque-l distribu trs

    gnreusement. Le dcalage entre le boom boursier et la ralit conomique rendait

    invitable un tel retournement.

    B- Les rpercussions conomiques et sociales

    1- La baisse des prix.

    Le krach bloque tout le systme de crdit la consommation mis en place dans les annes 20.

    De plus, les Amricains restreignent leurs achats par prudence. Il y a donc chute brutale de la

    demande intrieure et par consquent effondrement des prix des biens. Cet effondrement des

    prix a jet sur les routes des fermiers couverts de dettes et dsormais incapables de

    rembourser les banques. Les pays pauvres exportateurs de matires premires sont touchs.

    8 De 1927 1929, le cours des valeurs boursires a augment de 89%, alors que la production industrielle ne

    progressait que de 15%. 9 Taux ou prix (auxquels peuvent s'acheter et se vendre titres ou marchandises)

    10 Plan schmatique ou esquisse grands traits

    11 1. difice public et institution charge de la cotation des valeurs financires Exemple : tre courtier en Bourse

    2. march des valeurs mobilires Exemple : jouer en Bourse

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    7

    2- Faillites bancaires

    Les banques qui ont multipli les crdits depuis plusieurs annes, ne peuvent rcuprer leurs

    fonds auprs des personnes endettes, alors que, dans le mme temps, ceux qui avaient

    l argent en dpt se mettent le retirer. Ne disposant pas de sommes ncessaires pour les

    rembourser, beaucoup de banques font faillite. En trois ans la plupart des banques amricaines

    ferment leurs portes.

    3- L effondrement de la production

    Ce manque de liquidit, conscutif l arrt de la consommation et la paralysie du crdit,

    entrane un arrt brutal de linvestissement aux Etats-Unis et dans le monde lexception de

    l URSS.

    4- L effrayante augmentation du chmage

    La chute de lactivit industrielle provoque une dsastreuse augmentation du chmage

    laquelle peu de pays chappent. En 1932, on compte 3O millions de chmeurs dans le monde.

    C- L extension de la crise au reste du monde

    La crise sest tendue au monde la suite de deux ensembles de mcanismes :

    a) n freinant leurs importations de matires premires, les Etats-Unis ont export la crise dans

    les pays du monde domin. En ralentissant leurs importations, de produits manufacturs, ils

    ont accru les difficults des puissances industrialises : c est la contraction du commerce

    mondial.

    b) Les Etats-Unis, au cours des annes 20, avaient plac dimportants capitaux ltranger,

    plus particulirement en Autriche et en Allemagne. Le retrait de ces capitaux, amorc ds

    1928, puis acclr partir de 1930, entrane des faillites bancaires en Europe dont la plus

    clbre est celle du Kredit Anstalt, une banque viennoise. En Allemagne, la faillite de la

    Danat Bank, en 1931, provoque leffondrement du systme bancaire. Au mois de juillet 1931,

    toutes les banques allemandes sont fermes pour trois jours. Chaque pays se met rapatrier

    les fonds quil avait prts aux autres. C est la paralysie des circuits financiers.

    Cette course au retrait des fonds finit de dtriorer la situation britannique. En effet, le retrait

    des capitaux trangers et limportance des sorties dor lui portent le coup de grce. Le 21

    septembre 19131, Londres se dcide suspendre la convertibilit de la livre sterling.

    Dcroche de lor, celle-ci perd 25% de sa valeur. Cette dvaluation est imite dans la

    semaine par une quarantaine dtats, fournisseurs du Royaume-Uni.

    III- LA LUTTE CONTRE LA CRISE

  • LA FAILLITE DE LA PAIX- LECON 1 Sept 2013

    SANGO MATHIAS AMOS, http://georepere.e-monsite.com

    8

    A- Dabord l autorgulation du march

    A l annonce de la crise, tous les libraux sont unanimes que cest l investissement qui

    provoque la reprise de lactivit.

    a) Dans un premier temps, la doctrine librale prsente plutt deux mcanismes qui

    entraneraient automatiquement la relance de lactivit :

    - la baisse des taux dintrts. Pendant la crise, les banques et les pargnants ne trouvent

    personne qui prter. Ils succombent sous le poids de leur argent ; ils ne savent qun faire .

    Cela va entraner la baisse des taux dintrts. En 1932, ils tombent au-dessous de 2% aux

    Etats-Unis.

    - L accroissement du chmage. Il doit rendre les travailleurs moins difficiles et moins

    combatifs. Pour retrouver un emploi, il leur accepter une baisse notable des salaires.

    Ainsi, quand les industriels deviennent mme de se procurer des capitaux et des ouvriers

    un prix trs bas, ils relancent leurs investissements. Conclusion des libraux : en cas de crise,

    la rgle dor des dirigeants politiques doit tre il est urgent dattendre .

    Mais, ces mesures sont inefficaces. Malgr la baisse des prix des matires premires au dbut

    des annes 1930, la baisse du prix des machines, des taux dintrts, laugmentation du

    nombre des chmeurs, lconomie refuse de quitter le creux de la vague.

    b) Face lchec des mesures dinertie, on demande l Etat de rduire les dpenses pour

    quilibrer le budget : laisser les entreprises en difficult faire faillite pour permettre aux plus

    saines de se redresser, faire accepter une baisse des salaires pour favoriser la relance de

    l activit.

    C est ainsi quen Allemagne, le chancelier Brning dcide en 1932 que les administrations ne

    procderont aucune construction nouvelle ; que les traitements des fonctionnaires seront

    rduits de 20%. Le nombre de chmeurs secourus tombe ainsi de 1,8 millions 860 000. En

    France, en 1935, le traitement des fonctionnaires est rduit. Au Royaume-Uni, le budget de

    l assurance-chmage est rduit et la solde des marins de la home fleet est rduite de plus

    de 10%.

    Mais, ces mesures restent infructueuses et mcontentent la population.

    c) On pense alors quil faut dtruire les marchandises qui ne peuvent tre achetes et cesser

    de produire. Ainsi, rduit-on les surfaces plantes, prend-on des mesures pour empcher

    l amlioration des rendements, pour dtruire les produits alimentaires. Aux Etats-Unis par

    exemple, le gouvernement achte 5 millions de porcs pour les retirer de la vente.

    d) Enfin, chaque pays essaie de se protger de la concurrence trangre en levant ses droits

    de douane, en restreignant ses importations, en contrlant les mouvements de capitaux. Ds

    1930, les Etats-Unis avaient montr lexemple. De novembre 1931 mars 1932, le Royaume-

    Uni abandonne le libre-change (par les accord dOttawa d aot 1932, il tente de se constituer