la disquette du g.r.a.a.l

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Collection s o u r i s

n o i r e

dirigée par François Guérif

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L'auteur

Quand je rencontre des jeunes à l'école, au collège ou au lycée, quel que soit leur âge,

ils sont toujours surpris d'apprendre que je travaille dans une agence de communication,

que j'ai deux enfants et que je m'arrête d'écrire pour manger et pour boire. Ils ont tous

dans la tête l'image d'écrivains, vieux, voire morts, très riches qui vendent des millions de livres.

Ce n'est pas toujours vrai. Un livre, il faut du temps pour l'écrire, pour l'éditer

et pour le vendre. Après, il faut moins de temps pour le lire, enfin s'il est intéressant... Alors vous avez intérêt à le lire vite !

Euh... s'il vous plaît.

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Mano Gentil

La disquette du G.R.A.A.L.

Illustration de couverture Jacques Ferrandez

s o u r i s

n o i r e

S Y R O S j e u n e s s e

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Je me suis penché à la fenêtre et ce qui m'a frappé immédiatement, une fois le nez dehors, c'est cette chaleur persistante et si lourde pour un mois de septembre. Et aussi le cri perçant des oiseaux matinaux. Appuyé à la fenêtre, je me suis mis à rêver et à repen- ser aux deux mois qui venaient de se voir anéantir par la rentrée des classes. Déjà huit jours que je suis en cinquième. Il ne m'en a pas fallu plus pour retrouver rapidement mes habitudes au collège Albert-Camus : départ de grand matin avec le bus scolaire, puis les cours, la cantine, les copains... et le soir, détour au lieu-dit « Le Lancelot » avec le car.

Vingt cinq kilomètres à la place de vingt et dix minutes de plus à se farcir, avec tous les mioches de sixième qui pépient et les soi-disant grands costauds de troisième qui veulent mettre tout le monde au pli.

Nous, ils ne nous ont jamais eus. Je pour- rais même dire que cinquièmes et troisièmes, on parvient à s'entendre sur un point : Merlin

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l'emmielleur ! C'est comme ça qu'on appelle l'espèce de dégénéré qui prend le car avec nous le matin. Il a dans les quarante ans, pas beaucoup de cheveux et un air méchant qui le fait détester de chacun. Il est gardien de nuit dans un laboratoire de recherches qui s'appelle le GRAAL. On passe devant le soir et on s'arrête exprès pour lui. Il a dû magouiller parce que aucun autre adulte n'a le droit de monter dans notre car. C'est

marqué dessus : transport d'enfants. Il nous cherche sans cesse et il nous trouve rapide- ment ! Il nous traite de tous les noms d'oiseaux

mais son préféré reste quand même « bande de p'tits morveux ! » Un matin, il est même monté avec son chien. Un berger allemand à moitié pelé, avec une muselière et des gro- gnements à faire frémir. Ce jour là, il a été vainqueur. On n'a pas trop remué. Mais aujourd'hui, c'est nous qui avons marqué le maximum de points. Et cela grâce à toute la bande. Filles comprises !

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Voilà ce qui s'est passé. Quand le car a pris le virage juste avant d'apercevoir l'énorme enseigne où clignotent jour et nuit les lettres rouge sang du GRAAL, on s'est tous mis à hurler. Des vrais cris de guerre. Le chauffeur a donné un coup de frein pour en faire tom- ber quelques uns mais personne n'a chuté. En revanche les cinq ou six qui étaient dans l'allée sont entrés dans une colère noire. Et

leur première victime aurait pu être un sixième assis imprudemment à bonne dis- tance de leurs poings mais ils ont préféré se rabattre sur Merlin. « Monsieur Merlin »,

comme il tient à nous le rappeler. Donc, quand monsieur Merlin est monté

dans le car, il avait vraiment l'air de celui qui a veillé toute la nuit. Mais, comble du mal-

heur pour lui, il n'a pas daigné jeter de regard haineux sur nous, comme à son habitude, et

les gros bras stationnés dans l'allée n'ont pas du tout apprécié. On aurait même dit que pour une fois le bonhomme tenait à se faire

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oublier. Non pas qu'il était charmant mais parce qu'il se tenait tête baissée en serrant contre lui son sempiternel sac - à mi-chemin entre le cuir et le Skaï et entre le sac à main

et celui à dos. C'est le grand Stéphane qui a eu l'idée de lui arracher sa besace et de la lancer à la va-vite à l'arrière du car. L'autre

s'est mis à gesticuler et à s'étrangler de rage. Il était comme fou. Ce qui me fait dire ça, c'est qu'il n'a même pas eu la présence d'esprit de nous traiter de « p'tits morveux ». Et ça, c'était franchement un signe de malaise venant de sa part.

Tout d'abord, la sacoche a fait un vol

plané puis elle est revenue comme par magie s'éclater à mes pieds. Je l'ai saisie par la bride et dans un mouvement brusque je l'ai aidée à faire machine arrière. Pendant ce temps Merlin tanguait dans l'allée centrale, s'agrip- pant aux appuis-tête dont le Velcro s'arrachait systématiquement sous la pression de ses doigts nerveux. Je ne sais pas exactement comment

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la danse s'est terminée parce que mon regard a été retenu par une enveloppe kraft sous mes pieds. Encore un coup de magie ! Je n'aurais pas su dire d'où elle sortait. Je me suis baissé pour la ramasser et c'est à ce moment très précis que Merlin a demandé l'arrêt sur un ton qui frisait l'imploration. Le chauffeur a obtempéré aussitôt. Et, toujours penché en avant, j'ai vu les deux grosses godasses du veilleur de nuit dévaler le marchepied du car.

Quand je me suis redressé de sous le siège, avec dans la main gauche l'enveloppe mys- térieuse, j'ai regardé par la lunette arrière et j'ai vu distinctement une énorme limousine noire rouler à hauteur de Merlin. Celui-ci

pressait le pas et retenait un rictus où se mêlaient la peur et la colère. Puis il s'est pen- ché vers la voiture pour parler au passager par la vitre ouverte en faisant des gestes désespérés. Ensuite tout est devenu moins distinct pour moi quand le car a pris de l'allure et s'est éloigné. J'ai donc abandonné

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Merlin pour voir ce qu'il avait perdu et qui devait être cause de son tourment. Parce que je venais alors de comprendre que le petit paquet marron était tombé à mes pieds du sac de notre souffre-douleur quand Stéphane Chevalier l'avait renvoyé dans ma direction.

Mon index a trouvé immédiatement le

bâillement de l'ouverture de l'enveloppe. Je me suis coupé légèrement avec le papier kraft et mon sang a taché l'étiquette vierge de la disquette qui se trouvait à l'intérieur. Mon premier mouvement a été celui de la surprise. Je n'imaginais franchement pas Merlin en train de tâter de l'informatique ! Comme quoi, il y a toujours quelqu'un pour nous surprendre. Mais franchement, là, la surprise était trop grande. Si bien que je suis passé par les idées les plus folles au sujet de Merlin et de sa passion pour l'informatique. Je l'ai imaginé en savant fou se faisant passer pour un veilleur de nuit dans un grand labo- ratoire pour poursuivre tranquillement ses

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recherches. Puis, je l'ai supposé informaticien travaillant de nuit pour parfaire le système de sécurité du centre de recherches. Bien sûr,

l'idée de son chien pelé m'est revenue et j'ai trouvé comme réponse que c'était bien joué ! Un chien pour attirer l'attention et donner l'image d'un veilleur de nuit ordinaire et sans histoire. Bref, en même pas une minute, je transformai notre Merlin en un type bourré de talents scientifiques et d'idées géniales.

Mais mon doigt saignait encore et je suis bien vite revenu à la réalité. L'image du savant extrêmement malin a cédé la place à l'image de Merlin plus anxieux que d'habitude. Pourquoi être aussi nerveux a priori, si tout cela était né de mon imagination ? Cette dis- quette renfermait-elle réellement des infor- mations hautement confidentielles ? Merlin était-il seulement conscient de la valeur de ce

qu'il avait perdu ? N'était-ce pas simplement une nuit de travail qui le rendait nerveux ? Et je me mis de nouveau à échafauder un

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Jeanne est venue à ma rescousse pour faire la lumière dans mon esprit :

— Merlin n'a pas pu récupérer sa disquette parce qu'elle n'existe plus. Oscar a eu une idée de génie. Il l'a enregistrée sur le disque dur. Et moi, ensuite, j'ai tout bonnement effacé son contenu. Du coup Merlin a récu- péré une disquette plus vierge que vierge ! Plus de secret, plus qu'un morceau de plas- tique qui ne demande qu'à être reformaté...

- Attends, je ne comprends pas. Quand et comment avez-vous fait tout ça ?

— Ça s'appelle du travail d'équipe. Et du bon ! Quand Merlin m'a demandé de lui res- tituer sa disquette, je suis venue sur ce poste et j'ai vu qu'elle était sur le disque dur. Du coup, j'ai fait en sorte d'éliminer son contenu.

— Mais tu aurais pu te tromper. Par exemple, Oscar aurait très bien pu mal la copier ou...

— Il faut savoir prendre des risques de temps en temps...

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— Ouais, t'as raison. Moi, je n'en prends jamais bien sûr ! ... Et Merlin n'a rien vu ?

- Non. Je crois qu'il est encore plus nul que toi en informatique !

Je regardais Jeanne avec un air franchement courroucé. Alors comme ça, notre quête aurait connu une fin heureuse grâce au génie de ce cher Oscar ? Et moi, pauvre Arthur, si peu doué en pianotage de clavier, je n'aurais pas fait grand-chose ? Sauf sauver la vie de ma princesse !

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F i n a l e m e n t , la j o u r n é e s 'es t

b i e n t e r m i n é e . M e r l i n a é t é

r a t t r a p é d e jus tesse a v a n t q u ' i l

n e m o n t e d a n s le car . E t

d ' a p r è s p lus i eu r s t é m o i n s , les

filles lu i e n o n t fait bave r des

r o n d s d e c h a p e a u q u a n d elles

lu i o n t m i s la m a i n a u col le t !

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Oscar les a aidées à le conduire jusqu'au bureau du CPE. Merlin pleurait, demandait pardon. Mais le grand manitou ne s'est pas laissé attendrir. Il a fait appel à plusieurs surveillants qui étaient enfin sortis de leur réunion de planning, comme on sort d'un rêve. Leur assemblée s'était passée dans l'an- nexe du collège — une ancienne tourelle du château rescapée - qui offre la plus grande tranquillité. Un peu trop grande pour un jour comme celui-ci ! Le plus drôle, c'est qu'aujourd'hui tous les surveillants étaient là pour la réunion en question. Ils étaient une dizaine. On ne les avait jamais vus aussi nombreux. Mais la plupart ne comprenaient pas qui était ce pauvre type tout dépenaillé qui implorait la clémence de leur chef.

— Mais qui c'est ? — C'est pas l'un des inspecteurs qu'on a

vus deux ou trois fois dans la cour ?

— Ah bon ! Y'avait des inspecteurs aujour- d'hui. J'étais pas au courant.

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— Mais si, la préparatrice nous a avertis tout à l'heure que des élèves avaient fait une mauvaise blague à un inspecteur. Sur le coup, elle n'avait pas compris qui il était et il paraît qu'il a passé un sale quart d'heure avec elle.

— Ça ne m'étonne pas d'elle ! Ha, ha !... — J'étais sûre que quelque chose clochait

quand j'ai pris mon service à deux heures. J'avais repéré ces types, mais ils me sem- blaient plutôt corrects avec leurs tenues classiques...

- Et puis, c'est vrai qu'ils ont fait plu- sieurs fois le tour du collège... Ils paraissaient bien faire leur boulot pour des inspecteurs.

— En fait, on a dû se croiser sans arrêt à

chaque fois qu'on sortait faire un tour... - Moi, je les ai croisés dans le couloir.

Y'en a même un qui a soulevé son chapeau pour me saluer !

Là-dessus, le prof de gym est arrivé. Il en a rajouté un peu dans l'incompréhension générale :

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— Que se passe-t-il ? J'ai rendez-vous avec Dulac mais je vois qu'il n'est pas encore arrivé.

— Dulac ? Non, pas vu. — Moi je l'ai vu. Il est allé prendre le car. — Mais pourtant, nous devions nous retrou-

ver ici pour parler des deux inspecteurs... — Des trois inspecteurs. — Ah ! Ils étaient trois ? Moi, je n'en ai vu

que deux au gymnase et ils n'avaient pas l'air commodes.

Heureusement, d'après Élodie qui assistait à toute la scène, le CPE a remis de l'ordre dans tout cela :

— Je crois que nous faisons fausse route. Je viens d'avoir le principal au bout du fil et aucun inspecteur n'était attendu aujour- d'hui. Nous nous sommes laissé dépasser par les événements et par notre réunion plus par- ticulièrement. Aussi à l'avenir je demande à c h a c u n d ' ê t r e p l u s c i r c o n s p e c t . . .

C ' e s t s u r c e d e r n i e r m o t q u e l e g r a n d - c h e f -

s u r v e i l l a n t a d é c r o c h é s o n t é l é p h o n e p o u r

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appeler les gendarmes. Et c'est sans tarder que nous les avons vus arriver du haut de notre deuxième étage. Sirène hurlante et gyrophare en feu.

J'ai profité du dénouement de cette longue journée pour me retourner vers Jeanne en lui disant que j'aimerais bien être comme les abeilles pour passer l'éternité avec elle. Ne plus avoir conscience du temps. Ne jamais mourir et rester tout contre elle.

Elle m'a alors embrassé et m'a répondu qu'elle en connaissait un qui allait justement mettre une « éternité » pour remettre de l'ordre dans son ordinateur ! Elle voulait par- ler de son ami Oscar, bien entendu.

À cet instant précis, j'aurais bien glissé le carré de poisson ennemi dans la fente du lec- teur de disquettes. Et si l'ordinateur m'avait posé la question « souhaitez-vous conserver cet ancien élément ? » j'aurai cliqué sur NON.

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Dans la même collection

1 Pinguino Franck Pavloff

2 Lambada pour l'enfer Hector Hugo

3 Le Squat résiste Franck Pavloff

4 Ippon Jean-Hugues Oppel

5 Cauchemar-rail

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6 Mon frère est un drôle de type Olivier Mau

7 La Calanque des ermites

François Joly

8 Un privé chez les nababs Gérard Moncomble

9 Embrouille à minuit

Malika Ferdjoukh

10 Nuit rouge Jean-Hugues Oppel

11 Aladdin et le crime de la bibliothèque Marie et Joseph

12 Wiggins et le perroquet muet Béatrice Nicodème

13 Wiggins et la ligne chocolat Béatrice Nicodème

14 L'Assassin de papa Malika Ferdjoukh

15 Frères de sang Olivier Thiébaut

16 Le Disparu de Cabrérac Alix Clémence

17 Le Père Noël s'appelle Basile Pierre Pelot

18 La Planque Frédéric Fajardie

19 L'Inconnue dans la maison Stéphanie Benson

20 Tonton tué Serge Quadruppani

21 Marathon sur l'estuaire Hubert Ben Kemoun

22 La Vengeance de la petite gitane René Frégni

23 Pépé Grognon Jean-Loup Craipeau

24 Un pavé dans la mare Robert Deleuse

25 Une incroyable histoire William Irish

26 Trois Soleils mauves Marc Menonville

27 L'Aventure du pied du diable Arthur Conan Doyle

28 Dans le grand bain Jean-Hugues Oppel

29 Au bord de l'abîme Charlotte Armstrong

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30 Aladdin et la gare de Norvège Marie et Joseph

31 Ninon et l'homme en noir Alix Clémence

32 Tonton Émile Olivier Mau

33 Le Problème de la cellule 13 Jacques Futrelle

34 Rock machine Marc Villard

35 Le clone noir Jocelyne Sauvard

36 Aladdin et la course au caillou Marie et Joseph

37 Mongo et les sorciers George Chesbro

38 Fonds perdus Marc Menonville

39 Cimetière aux étoiles Pierre Pelot

40 La peur au ventre Hervé Mestron

41 Taisez-vous, s'il vous plaît Louis Sanders

42 Dans son habit de lumière Alix Clémence

43 Le cheval fantôme Stéphanie Benson

44 Le baiser du serpent Thomas Scotto

45 L'enlèvement du bébé Blake Jacques Futrelle

46 Classe foot Jean-Jacques Busino

47 Tigre! Tigre! Tigre! Jean-Hugues Oppel

Achevé d'imprimer sur Cameron par Bussière Camedan Imprimeries

à Saint-Amand-Montrond Conception graphique couverture :

Didier Thimonier Dessin de la Souris noire : Lewis Trondheim

Typo dessinée par Anne Ladevie N° d'impression : 003701/1

Dépôt légal : septembre 2000 Loi n° 49.956 du 16 juillet 1949

sur les publications destinées à la jeunesse

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La disquette du G.R.A.A.L. Mano Gentil

« — Je t'observe depuis cinq minutes et j'ai vu ce que tu as vu. Je me demande bien ce que veulent ces types. Tu crois qu'ils souhaitent récu- pérer la disquette ? — Je pense que oui. Mais je ne tiens pas à leur faire ce plaisir. Enfin j'aurai besoin de toi et si tu es d'accord, tu pourrais... »

Les élèves du collège Albert-Camus n'aiment pas beaucoup monsieur Merlin, passager du car de ramassage scolaire. Un jour, à l'occasion d'un chahut, le sac de Merlin laisse échapper une mystérieuse disquette, que récu- père aussitôt Arthur. Pourra-t-il en percer le secret avant d'être rattrapé par Merlin ?

À partir de 11 ans.