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Introduction L'étude radiographique du tissu osseux peut être effectuée par deux techniques différentes : l'analyse de la morphologie osseuse (mesure des corticales, aspect des vertèbres) et la radio-densitométrie. Il est préférable d'associer les deux de façon à obtenir un bilan précis du statut du squelette. La densimétrie est le terme générique qui fait référence à la mesure d'une densité. En ce qui concerne plus précisément les techniques de mesure de la densité osseuse, on parle de "densitométrie" [29]. Le tissu osseux, de par sa constitution, représente le princi- pal contraste naturel sur une radiographie. Il est demeuré longtemps la seule structure visible aux rayons X. Sa radio- opacité est liée à sa constitution même, c'est-à-dire à sa charge en calcium et autres minéraux qui ont la propriété d'absorber les rayons X. En d'autres termes, une mesure de la densité radiologique (quantité de rayonnement X absorbée par le corps traversé) devait permettre d'évaluer la densité osseuse. Dès 1897, ces observations ont conduit tout naturel- lement les chercheurs à tenter de mettre au point une méthode de mesure non-invasive de la calcification du squelette à par- tir d'un simple cliché radiologique. Pour des raisons tech- niques, les premiers résultats n'ont été obtenus qu'en 1939 avec la mise au point du premier densitomètre. D'abord réser- vés aux laboratoires de recherche, ils ont rapidement pris leur essort [29]. Aujourd'hui, devant les demandes toujours crois- santes, de nombreux centres de densitométrie osseuse se sont développés en médecine humaine [29, 45]. SYNTHÈSE SCIENTIFIQUE La densitométrie : revue bibliographique P. MEYNAUD-COLLARD, D. MATHON, E. ASIMUS et A. AUTEFAGE Laboratoire de Chirurgie expérimentale du Tissu osseux et cartilagineux, École Nationale Vétérinaire, 23, Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 3 RÉSUMÉ Les auteurs étudient les différentes techniques de mesure non-invasives de la densité osseuse (radiogrammétrie, photodensitométrie, absorptiomé- trie monophotonique, absorptiométrie biphotonique, tomodensitométrie…). Ils décrivent chaque technique, leurs indications et leurs limites en médeci- ne humaine. Ces techniques jouent un rôle très important dans le diagnostic et le suivi des affections osseuses. Les auteurs étudient les applications potentielles ainsi que les adaptations à apporter pour développer ces tech- niques en médecine vétérinaire. MOTS-CLÉS : densité osseuse - densitométrie - absorp- tiométrie - densité minérale. SUMMARY Bone densitometry : a review. By P. MEYNAUD-COLLARD, D. MATHON, E. ASIMUS and A. AUTEFAGE. The authors discuss current capabilities of noninvasive bone densitome- try techniques (radiogrammetry, photodensitometry, absorptiometry, tomo- densitometry…). They describe the related indications and limits of each technique. They have provided an important first step towards ameliorating the diagnostic and the monitoring of the efficacy of treatment or the natural course of bone diseases. The authors propose the use of bone densitometry in several clinical applications in veterinary medicine. KEY-WORDS : bone mineral density - bone densitometry - absorptiometry. Revue Méd. Vét., 2001, 152, 1, 49-60

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  • IntroductionL'étude radiographique du tissu osseux peut être effectuée

    par deux techniques différentes : l'analyse de la morphologieosseuse (mesure des corticales, aspect des vertèbres) et laradio-densitométrie. Il est préférable d'associer les deux defaçon à obtenir un bilan précis du statut du squelette.

    La densimétrie est le terme générique qui fait référence à lamesure d'une densité. En ce qui concerne plus précisémentles techniques de mesure de la densité osseuse, on parle de"densitométrie" [29].

    Le tissu osseux, de par sa constitution, représente le princi-pal contraste naturel sur une radiographie. Il est demeurélongtemps la seule structure visible aux rayons X. Sa radio-

    opacité est liée à sa constitution même, c'est-à-dire à sacharge en calcium et autres minéraux qui ont la propriétéd'absorber les rayons X. En d'autres termes, une mesure de ladensité radiologique (quantité de rayonnement X absorbéepar le corps traversé) devait permettre d'évaluer la densitéosseuse. Dès 1897, ces observations ont conduit tout naturel-lement les chercheurs à tenter de mettre au point une méthodede mesure non-invasive de la calcification du squelette à par-tir d'un simple cliché radiologique. Pour des raisons tech-niques, les premiers résultats n'ont été obtenus qu'en 1939avec la mise au point du premier densitomètre. D'abord réser-vés aux laboratoires de recherche, ils ont rapidement pris leuressort [29]. Aujourd'hui, devant les demandes toujours crois-santes, de nombreux centres de densitométrie osseuse se sontdéveloppés en médecine humaine [29, 45].

    SYNTHÈSE SCIENTIFIQUE

    La densitométrie : revue bibliographique

    P. MEYNAUD-COLLARD, D. MATHON, E. ASIMUS et A. AUTEFAGE

    Laboratoire de Chirurgie expérimentale du Tissu osseux et cartilagineux, École Nationale Vétérinaire, 23, Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 3

    RÉSUMÉ

    Les auteurs étudient les différentes techniques de mesure non-invasivesde la densité osseuse (radiogrammétrie, photodensitométrie, absorptiomé-trie monophotonique, absorptiométrie biphotonique, tomodensitométrie…).Ils décrivent chaque technique, leurs indications et leurs limites en médeci-ne humaine. Ces techniques jouent un rôle très important dans le diagnosticet le suivi des affections osseuses. Les auteurs étudient les applicationspotentielles ainsi que les adaptations à apporter pour développer ces tech-niques en médecine vétérinaire.

    MOTS-CLÉS : densité osseuse - densitométrie - absorp-tiométrie - densité minérale.

    SUMMARY

    Bone densitometry : a review. By P. MEYNAUD-COLLARD, D.MATHON, E. ASIMUS and A. AUTEFAGE.

    The authors discuss current capabilities of noninvasive bone densitome-try techniques (radiogrammetry, photodensitometry, absorptiometry, tomo-densitometry…). They describe the related indications and limits of eachtechnique. They have provided an important first step towards amelioratingthe diagnostic and the monitoring of the efficacy of treatment or the naturalcourse of bone diseases. The authors propose the use of bone densitometryin several clinical applications in veterinary medicine.

    KEY-WORDS : bone mineral density - bone densitometry- absorptiometry.

    Revue Méd. Vét., 2001, 152, 1, 49-60

  • Le tissu osseux est composé de nombreux minéraux qui luiconfèrent la propriété d'absorber les rayons X. La composi-tion en minéraux est variable avec l'âge, mais c'est le calciumqui est de loin le plus représenté : chez l'adulte, 30 à 40 % desminéraux sont du phosphate tricalcique amorphe, 55 à 65 %de l'hydroxyapatite et 5 à 10 % du carbonate de calcium [29,45].

    L'expression de la densité minérale ne peut donc êtreréduite à un "taux de calcium", ni à un "taux d'hydroxyapa-tite". Cela reviendrait à négliger le comportement des autresminéraux [29]. Les résultats sont exprimés en densité miné-rale, c'est-à-dire en masse de minéraux par unité de volume(g/cm3). Cette densité peut être mesurée par un ensembled'appareils utilisant différentes techniques.

    Les premières techniques de densitométrie étaient dites"invasives". Les analyses portaient sur un échantillon d'osobtenu par biopsie. Actuellement, ces techniques ne sont pluspratiquées en première intention. Les techniques actuellessont fondées sur l'exploitation des rayonnements X : ellessont dites "non-invasives" [29, 45, 56, 57].

    En médecine humaine, les indications sont nombreuses etles examens pratiqués couramment. De nombreux appareilssont disponibles sur le marché [29, 45, 56, 57]. En médecinevétérinaire, la densitométrie est encore une discipline trèsmarginale. Les raisons sont principalement liées au manquede connaissances de cette technique, les données de réfé-rence humaines n'étant pas directement transposables à l'ani-mal.

    L'objectif de cet article est de réaliser une revue desdiverses techniques de densitométrie et des appareils dispo-nibles, et de présenter les applications de la densitométrie enmédecine humaine. Enfin, il sera envisagé les indications etles apports d'une telle technique en médecine vétérinaire,ainsi que les adaptations nécessaires à sa mise en œuvre et àson bon développement.

    Principes généraux de densito-métrie [29, 40, 41, 52, 57, 59]

    "Le principe des mesures est d'apprécier la teneur en selsminéraux par unité de volume de tissu osseux ou une gran-deur de signification équivalente" [29].

    La densitométrie peut faire appel soit aux interactions exis-tant entre un photon et la matière, soit aux ultrasons.

    INTERACTIONS PHOTONS-MATIÈRECes interactions sont composées de deux types d'effets

    principaux et d'un autre jouant un rôle plus secondaire :

    - les effets photo-électriques ;

    - la diffusion cohérente ou incohérente ;

    - l'activation des neutrons.

    Ces interactions ont permis la mise au point de trois tech-niques différentes de densitométrie.

    LA DIFFUSION DE COMPTONDans la technique de diffusion de Compton [29, 41, 45,

    57], les énergies des photons incidents sont sélectionnées defaçon à interagir avec l'os, en produisant des rayonnementsde diffusion incohérente (40 - 1000 kiloélectronvolts oukeV). Le nombre de photons diffusés est directement propor-tionnel à la densité de l'os. Les résultats sont exprimés engramme par centimètre cube (g/cm3). Cette technique pré-sente une variante qui prend en compte, en plus du rayonne-ment diffusé incohérent, le rayonnement diffusé cohérent. Cetype de rayonnement est proportionnel au cube du numéroatomique et à la densité de la structure traversée. Cette pro-priété permet la détection des changements minéraux de l'os.

    Cependant, la reproductibilité est insuffisante (3 % en uti-lisant un gabarit). La dose de radiation est relativement éle-vée (3 miliSievert ou mSv). Son utilisation se limite donc àquelques centres en tant qu'outil de recherche.

    ACTIVATION NEUTRONIQUE DU CALCIUML'activation neutronique [2, 29, 41, 44, 45] est un outil de

    recherche qui est resté longtemps le "gold standard" c'est-à-dire la référence des techniques de densitométrie non-inva-sives. En pratique, le corps étudié est bombardé par des neu-trons qui convertissent une petite proportion du calcium cor-porel 48 en calcium 49. Ce dernier disparaît (demi-vie de 8,8 minutes) en émettant des photons gamma de 3,1 MeV quiseront recencés par un détecteur externe. Le calcium totalcorporel, proportionnel au contenu minéral osseux total, estalors estimé. La technique n'est utilisable que pour quelquesrégions corporelles et implique l'utilisation de fortes doses deradiation. Par conséquent, son exploitation est réservée à larecherche. L'exactitude et la précision se situent aux alen-tours de 5 %.

    EFFET PHOTO-ÉLECTRIQUEC'est l'effet photo-électrique [29, 40, 41, 52, 57, 59] qui est

    le plus exploité en densitométrie. La plupart des appareils uti-lisent la transmission des rayons X ou γ au travers d'un élé-ment osseux.

    Le rayonnement de photons X suit une trajectoire recti-ligne. Lorsqu'il entre en contact avec un corps, il interagitavec les éléments qui le composent. Les propriétés du rayon-nement sont alors modifiées :

    - soit le rayonnement traverse la matière sans subir d'inter-action ; il est alors transmis dans son intégralité ;

    - soit le rayonnement subit un effet Compton ; il est trans-formé en rayonnement diffusé dans toutes les directions del'espace ;

    - soit le rayonnement subit un effet photo-électrique : cer-tains photons sont arrétés par la matière, on dit alors qu'ils ontété absorbés.

    La production du faisceau incident de photons X est assu-rée par une source photonique, constituée soit d'un radio-iso-tope, soit d'un tube radiographique.

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  • Les photons émis sont diaphragmés en un faisceau de petitdiamètre composé de rayons quasi parallèles. Cette étapepermet de limiter autant que possible la production de pho-tons diffusés lors du passage au sein de la matière. Le fais-ceau doit être de faible niveau d'énergie (30 - 140 keV), defaçon à appartenir au domaine où l'absorption photo-élec-trique est l'interaction prédominante dans l'os.

    Au cours de son passage, le faisceau de rayons X est atté-nué selon la formule suivante :

    Ix = I0.e-µx,

    où Ix représente l'intensité du rayonnement transmis à tra-vers un corps donné d'épaisseur x,

    I0 représente l'intensité du rayonnement incident,

    µ représente le coefficient d'atténuation linéaire (constantpour une énergie donnée),

    x représente l'épaisseur du matériau.

    Une fois la matière traversée :

    - soit le rayonnement impressionne un film radiogra-phique. La quantité de rayonnement absorbée définit ladensité de l'ombre radiologique. Ainsi, une baisse de l'ab-sorption se matérialise par une augmentation de la radio-transparence ;

    - soit le rayonnement entre dans un détecteur où son inten-sité est enregistrée. Si la source est mobile, il est impératifque la source et le récepteur soient alignés et reliés entre euxmécaniquement afin de garantir des déplacements simulta-nés. Le détecteur enregistre un profil d'atténuation linéairecomme un simple scanner rectiligne.

    A l'aide d'un densitomètre optique et d'équations mathéma-tiques, la densité minérale est alors calculée.

    Le calcium est le principal responsable de l'absorptionde l'os. Une diminution de la quantité totale de calciumosseux entraine une diminution de la densité osseuse quise traduit par une diminution de l'absorption du faisceau derayons X.

    L'os est recouvert par des muscles, des tendons, de lagraisse, etc. Ces tissus dits "mous" interagissent eux aussiavec le faisceau de photons et entrainent une atténuation durayonnement. La valeur enregistrée est le reflet de la densitédu tissu osseux associé aux tissus mous qui l'entourent.

    Plusieurs solutions ont été proposées pour résoudre ce pro-blème, chacune d'entre elle débouchant sur la mise au pointde plusieurs catégories de densitomètres.

    En dehors de l'exploitation de l'effet photo-électrique, tousces appareils ont un point en commun. Avant chaque utilisa-tion, il convient de réaliser une calibration à l'aide d'élémentsde référence. Cette étape est réalisée à l'aide d'un gabarit ditfantôme qui reproduit une gamme de densités connues. Lesfantômes peuvent être composés de différents matériaux :aluminium, hydroxyapatite, os cortical, divers alliages, sub-stances biologiques ou chimiques.

    Des mesures répétées des fantômes permettent de contrôlerla reproductibilité des appareils à court et long terme.

    LES ULTRASONS

    Une minorité d'appareils exploite les ultrasons [3, 4, 10,12, 29, 37, 41, 45]. Dans ce cas, la mesure de densité estréalisée :

    - soit en mesurant l'atténuation des faisceaux d'ultrasonsaprès leur passage au travers de la matière permettant d'endéduire une densité. Cette méthode fournit de relativementbons résultats ;

    - soit en mesurant la vélocité d'un faisceau d'ultrasons aprèsla traversé d'un corps. La vitesse d'un ultrason à travers l'osspongieux est proportionnelle à la masse osseuse et à sonmodule d'élasticité. Ces données nous renseignent sur le sta-tut mécanique de l'os et par conséquent sur sa force.

    Grâce à ces deux mesures, les ultrasons apportent de pré-cieux renseignements sur le comportement de l'os.Cependant, son utilisation dans ce domaine en est encore austade de développement et se limite à la mesure de structurespériphériques (extrémités des membres par exemple).

    Les densitomètresHistoriquement, la première application de la densitomé-

    trie a été l'étude morphologique de l'os sur un cliché radio-graphique, puis la quantification de ces observations : c'est laradiogrammétrie [2, 12, 29, 35, 41, 45, 49].

    LA RADIOGRAMMÉTRIE

    En pratique, la radiogrammétrie consiste à mesurer l'épais-seur des corticales d'un segment osseux à partir de radiogra-phies standards. La meilleure technique consiste à déterminerla somme des épaisseurs corticales diaphysaires d'au moinsdeux métacarpes en incidence cranio-caudale et à divisercette valeur par le diamètre total de l'os (cf figure 1) ; le résul-tat obtenu constitue un index de la densité osseuse qui seracomparé à celui d'un individu de référence dit normal mesurédans les mêmes conditions. La technique facilement réali-sable a permis d'obtenir de nombreuses données de référence.

    Cependant, un manque de sensibilité se fait ressentir quandil s'agit de mesurer des variations de densités de la corticaleet plus encore celles de l'os spongieux. Au cours d'une étudelongitudinale, des erreurs sont inévitables du fait de l'hétéro-généité de la surface endostée, des variations de positionne-ment de la main, auxquelles s'ajoutent des variations d'ordretechnique (variabilité de la production des rayons X par letube, présence de rayonnements diffusés, …).

    Les mesures sont exclusivement réalisées sur les extrémi-tés des membres. Malgré cela, l'erreur de précision s'élèveaux environs de 5 à 10 %. Toutefois, en multipliant lesmesures de densité sur les métacarpes, la précision peut êtreaméliorée de 1 à 2 %.

    Ainsi, sa principale application se limite à la recherche(technique peu coûteuse) permettant de collecter de nom-breuses données épidémiologiques.

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    FIGURE 2. — Réalisation d'un cliché de photodensitométrie. Les mesures de densité des métacarpes sont effectuéesaprès calibration du densitomètre à l'aide du fantôme (d'après [29]).

    FIGURE 1. — Radiogrammétrie : principe des mesures sur la représentationschématique de l'image radiographique d'un métacarpe en incidence cra-nio-caudale : A représente la mesure du diamètre de l'os ; B la largeur dela cavité médullaire ; A-B la somme des épaisseurs des deux corticalesdiaphysaires (d'après [41]).

  • LA PHOTODENSITOMÉTRIEEnsuite, se sont développées les techniques mesurant l'ab-

    sorption ou absorptiométrie. Ces dernières permettent d'esti-mer la masse osseuse à l'échelle locale et générale de l'orga-nisme.

    La photodensitométrie [12, 25, 29, 34, 41, 54, 60] repré-sente la première méthode quantitative d'évaluation de l'os-téodensité.

    Le principe est relativement simple : un cliché radiologiquede la région à étudier associée à un fantôme est réalisé à l'aided'un tube de radiographie conventionnel (cf figure 2). Lamesure des densités respectives de l'os et du fantôme esteffectuée à l'aide d'un densitomètre.

    De façon à obtenir une référence la plus fiable possible, ilest impératif que le fantôme reçoive autant de photons inci-dents que l'élément étudié. Il doit être positionné le plus prèspossible de l'os. Dans ce cas, la reproductibilité est correcte(de l'ordre de 2 %).

    Les erreurs au cours de la réalisation sont assez nom-breuses. Les plus courantes sont d'ordre technique : varia-tions liées à l'appareil de radiographie, rayonnement diffuséqui recouvre le film radiologique d'un voile uniforme, tech-niques de développement.

    Du fait de l'influence de l'épaisseur de l'os, de la présenceplus ou moins importante des tissus mous et de la mœlleosseuse, seules des mesures des os périphériques fournissentdes valeurs acceptables. Des essais de standardisation deseffets des tissus mous ont été tentés en utilisant des bainsd'eau dont la profondeur était connue, mais cela n'a fait qu'ac-croître le rayonnement diffusé.

    La sensibilité n'est pas très satisfaisante : le seuil de détec-tion par photodensitométrie d'une baisse de la masse osseusese situe aux environs de 20 à 40 % (augmentation de la radio-transparence du cliché). Un opérateur expérimenté peut dis-tinguer, à vue, sur un cliché radiologique une perte de miné-ralisation à partir de 30 à 60 %. Il sera capable de distinguerune augmentation de densité (ex. suivi de cicatrisationosseuse) au bout de 4 à 6 semaines d'évolution. L'apport de latechnique est donc insuffisant.

    L'ABSORPTIOMÉTRIE MONOPHOTONIQUEDes progrès ont été effectués avec le développement des

    densitomètres à simple énergie ou appareils monophoto-niques [2, 16, 18, 29, 41, 45, 57, 59].

    C'est une technique proche de la photodensitométrie, si cen'est que le film est remplacé par un détecteur à scintillation.Le détecteur est en fait un analyseur multicanaux. Il reçoit lesinformations qu'il transmet immédiatement à un calculateurqui affiche directement le contenu calcique ainsi que la lar-geur de l'os.

    L'examen est assez rapide (quinze minutes) et peu coûteux.

    Deux types d'appareils sont décrits. Ils se différencient parla nature de la source produisant les photons : le premier uti-lise des radio-isotopes (SPA : Single Photon Absorptio-metry), le second un tube de rayons X (SXA : Single-energyX-ray Absorptiometry).

    Le principe de fonctionnement de ces appareils est fondésur le fait que l'absorption est :

    - nulle dans l'air ;

    - proportionnelle à l'épaisseur des tissus mous traversés.

    Lorsque le faisceau vient heurter de l'os, l'atténuationaugmente rapidement. Ainsi, lorsque le bras est emballédans un matériau équivalent à des tissus mous d'épaisseurconstante, tel que de l'eau, l'atténuation à travers la zonedénuée d'os devient constante (figure 3). La compositionminérale osseuse sur le trajet scanné est alors proportion-nelle à l'atténuation supplémentaire entrainée par l'os. Plusla zone d'ombre est grande, plus le contenu minéral estimportant.

    Les appareils monophotoniques mesurent des densitésdans des régions où les tissus mous sont composés d'un maté-riel homogène et d'épaisseur constante pouvant être immer-gés comme par exemple l'avant-bras. En fait, ces considéra-tions ne sont pas complètement valables car dans l'avant-bras, la graisse recouvrant l'os et la graisse sous-cutanéeaffectent l'aspect uniforme de l'ombre.

    L'erreur de précision varie entre 1 et 3 % pour les appareilsles plus récents.

    L'ABSORPTIOMÉTRIE BIPHOTONIQUECes imprécisions d'ordre technique sont en partie corrigées

    grâce à l'absorptiométrie biphotonique.

    Le principe de fonctionnement s'appuie sur le fait que lescaractéristiques de l'atténuation diffèrent entre l'os et les tis-sus mous en fonction de l'énergie des rayons X (cf figure 4).Ces densitomètres enregistrent des profils d'atténuation à 2énergies différentes.

    Après avoir mesuré l'absorption des photons de chacun des2 niveaux d'énergie, des équations permettent de calculer l'at-ténuation liée à l'os, de définir un indice directement corréléà la densité minérale et ainsi d'éliminer les effets des tissusmous. Il n'est donc plus nécessaire d'immerger la structuredans l'eau. Les mesures peuvent alors s'étendre à des régionsplus centrales telles que le bassin et le col fémoral. Parce quecette technique ne diffère que par les 2 catégories d'énergies,l'hétérogénéité de constitution des tissus en graisse introduitde nouvelles erreurs. Elles seront éliminées en scannant unéchantillon de tissu adjacent à l'os de façon à calculer soncontenu en graisse. La valeur obtenue sert de référence pourla suite des calculs. Toutes les informations apportées par lefaisceau de photons sont recueillies au niveau d'un détecteur.

    Deux types d'appareils sont commercialisés. Ils se diffé-rencient par la source de photons X :

    - les radio-isotopes : DPA (Dual Photon Absorptiometry) -[2, 18, 35, 41, 45, 59] ;

    - un tube de rayons X : DEXA (Dual-Energy X-RayAbsorptiometry) - [2, 7, 9, 13-15, 17, 18, 21, 22, 29, 41-43,45, 48, 53, 56, 57, 59]

    Une importante amélioration a été obtenue en remplaçantl'isotope par un tube à rayons X.

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    FIGURE 4. — Variation du coefficient linéaire d'atténuation en fonction de la tension (keV) pour l'os,les muscles, le tissu adipeux (d'après [57]).

    FIGURE 3. — Principe de l'absorption monophotonique. La figure A représente la simulation d'un avant-bras placé dansl'air ambiant ainsi qu'un ensemble source-détecteur. La courbe en-dessous montre le tracé du faisceau atténué dans l'airlorsque l'avant-bras est scanné le long de l'axe des x. La figure B présente la même situation à la différence que l'avant-bras est immergé dans un bac rempli d'eau de façon à simuler une épaisseur constante de tissus mous à la périphérie del'os. Ainsi, sont supprimées les interactions parasites (d'après [57]).

  • Le temps d'acquisition et la dose de radiation sont beau-coup plus faibles : réduction de 3 à 6 fois le temps d'exposi-tion selon les sites. Le seuil de détection osseux a été abaissé.Les appareils peuvent mesurer le contenu minéral osseux, ladensité osseuse, mais aussi établir la composition corporelle(tissu graisseux, tissu maigre). Enfin dernier avantage, lecoût d'entretien de la DEXA est plus réduit que celui de laDPA.

    Comparée à la photodensitométrie, un appareil de DEXApermet de détecter la formation d'un nouvel os dans les deuxpremières semaines (au lieu de 4 à 6 semaines).

    La mesure de densité obtenue par DEXA est une densitésurfacique. Ces appareil mesurent un contenu minéral osseuxsur une surface donnée. Cette surface correspond à l'élémentétudié (à trois dimensions) projeté sur un plan (à deux dimen-sions), ce qui entraînera des répercussions sur la validité de lamesure. En effet, deux éléments de densité volumique iden-tique mais de volumes différents (l'un étant plus épais quel'autre) auront des densités surfaciques différentes (cf figure5). La densité de l'élément le plus épais sera surestimée parrapport à celle du plus mince.

    L'interprétation des données ne pourra être réalisée qu'àconditions que la mesure soit strictement réalisée au mêmeendroit. L'anisotropie de l'os, c'est-à-dire l'hétérogénéité de sacomposition, est une source d'erreur supplémentaire. Toutdécalage entraînerait une variation du volume projeté et doncune variation des résultats.

    Afin de pallier ces anomalies, des essais ont été mis enœuvre pour estimer une densité volumique, en réalisant uneseconde coupe perpendiculaire à la première. L'épaisseur del'os peut alors être estimée. La densité ainsi obtenue est appe-lée "densité apparente". Effectivement, l'estimation de ladensité volumique est plus précise que la surfacique. Mais,au regard de plusieurs essais, la densité apparente n'apportepas plus d'indications que la densité surfacique sur le risquefracturaire chez les femmes souffrant d'ostéoporose.

    En conséquence, si les interprétations sont réalisées à par-tir de données surfaciques, il faut disposer de données deréférence. La technique étant facile à mettre en œuvre, peuirradiante, de très nombreux examens ont eu lieu. Unebanque de données de référence très fournie a pu être crééeen médecine humaine.

    Un dernier inconvénient est à souligner : plusieurs fabri-cants commercialisent ce type d'appareils munis de leurpropre fantôme de calibration. Les mesures effectuées sur unfantôme de rachis à l'aide de 2 appareils de DEXA demarques différentes peuvent présenter des résultats variantjusqu'à 10 %. Ce phénomène exclue donc la possibilité deréaliser des suivis de traitement dans des centres différents oude changer de matériel en cours de traitement. Actuellement,de nombreux laboratoires de recherche européens travaillentensemble pour mettre au point un fantôme unique de façon àharmoniser les résultats [42].

    FIGURE 5. — Effet de la taille de l'échantillon sur les paramètres habituelsenregistrés en densitométrie. Les techniques fondées sur la projection desvolumes définissent des régions d'intéret ou aires projetées. Les deuxéchantillons ci-dessus présentent une densité volumique osseuse iden-tique mais des volumes différents. De part ces techniques, les mesuresindiqueront que le grand échantillon possède une densité minéraleosseuse (DMO) deux fois plus élevée que le petit échantillon (d'après[7]).

    Densité volumiqueosseuse (g/cm3) 1 1

    Surface projetée (cm2) 1 4Volume (cm3) 2 16CMO (contenu minéral

    osseux) (g) 2 16DMO (densité minérale

    osseuse) (g/cm2) 2 4

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  • LA TOMODENSITOMÉTRIE

    Enfin, la dernière technique est la tomodensitométrie ouscanner (QCT : quantitative computed tomography) [2, 17,18, 29, 41, 45, 57, 59, 63]. L'appareil réalise des coupes mul-tiples du sujet examiné à l'aide d'un tube radiographique quidécrit des mouvements rotatoires autour du patient. Le détec-teur est relié à la source de photons, permettant des mouve-ments simultanés. Les variations d'absorption sont enregis-trées puis retranscrites sous forme d'image sur un écran.

    Première à avoir été appliquée pour quantifier le contenuosseux sur le squelette appendiculaire, l'utilisation du QCT aété plus tard développée de façon à inclure le rachis et, à unmoindre degré, la hanche.

    Contrairement aux appareils précédents, le fantôme decalibration est placé entre le patient et la table d'examen.L'incidence du rayon est latérale. La reproductibilité estmaximale lorsque la détermination des régions d'intérêt estassistée par ordinateur. Grâce au QCT, peuvent être mesurées :

    - la densité de l'association mœlle osseuse / tissu osseux ;

    - la densité des trabécules uniquement ;

    - la densité de la corticale seule ;

    - la densité de l'association trabécules / corticale.

    Il est donc nécessaire d'apporter une correction liée à laprésence de la mœlle osseuse. Le QCT permet de mesurerspécifiquement les changements intervenant au sein de l'ostrabéculaire appendiculaire et rachidien. Ce qui lui vaut d'êtrela technique de choix pour prédire les risques fracturaires.

    Cette technique est la plus sensible, son pouvoir de discri-mination le plus important. L'erreur de précision sur le rachisvarie entre 1 et 3 % (3 à % dans le cas de mesures répétéesd'un fantôme identique sur des scanners différents).

    Malgré cela, la tomodensitométrie présente un certainnombre d'inconvénients. En effet, l'exactitude est inférieure àce qu'elle pourrait être du fait de la composition très variabledes vertèbres en mœlle. Il faut savoir qu'une augmentation de10 % de mœlle graisseuse provoque une diminution de 5 %de la densité osseuse mesurée. Etant donné que la proportionde mœlle graisseuse augmente avec l'âge, un facteur de cor-rection fonction de l'âge doit être appliqué afin de diminuerl'erreur.

    La précision est aussi fonction du degré d'erreur lié à l'opé-rateur, au patient (mouvements), aux facteurs relatifs au scan-ner (minimes s'il n'y a pas de changement de scanner).L'opérateur doit impérativement placer la région d'intérêtprécisément. Une erreur d'un milimètre dans la sélection de lacoupe, entraîne une différence d'1 % de la densité osseuse.

    Enfin, l'inconvénient majeur de ce type d'appareil est desoumettre le patient à de très fortes doses de radiation (trentefois plus qu'un appareil de DEXA). Des efforts sont en coursde réalisation grâce aux appareils de dernière génération defaçon à diminuer la dose d'irradiation.

    Quant aux erreurs liées à la présence de la mœlle, elles sontreduites de façon importante grâce à l'utilisation du QCTdouble énergie, c'est-à-dire à l'exploitation de deux faisceaux

    d'énergies différentes. Cependant, la précision reste infé-rieure, et surtout la dose de radiation plus importante de 50 %. Le temps d'acquisition se voit lui aussi prolongé. Parconséquent, la technique est peu utilisée.

    Applications [1, 8, 12-14, 19, 28-30, 38, 46, 51, 53, 55, 58, 63, 64]

    EN MÉDECINE HUMAINE[1, 8, 12-14, 19, 28-30, 38, 46, 51, 53, 55, 58, 62-64]

    Les applications sont relativement nombreuses : diagnosticet suivi des affections osseuses (ostéopathies), déterminationdes propriétés de l'os. Son domaine de prédilection reste toutde même celui de l'ostéoporose.

    D'autres ostéopathies peuvent être explorées :

    - les ostéomalacies : ces affections sont caractérisées par laprésence en quantité anormale d'un tissu ostéoïde au sein dutissu osseux.

    - les hyperparathyroïdies, les ostéodystrophies rénales, lesyndrome de Cushing et l'osteogenesis imperfecta (mêmeprincipe que les ostéomalacies), l'ostéopétrose (ostéosclérosegénéralisée) ou autres maladies condensantes. Tous les sitesde mesures ont été validés.

    La densitométrie intervient aussi dans d'autres domaines :

    - les suivis :

    - de la cicatrisation osseuse à la suite d'une fracture. Lareconstruction osseuse et plus précisément la reminéralisa-tion du site fracturaire peut être appréciée ;

    - de la mise en place d'une prothèse et de la réactionosseuse en périphérie ;

    - de la mise en place d'un greffon de tissu osseux ;

    - de la croissance physiologique chez l'enfant ;

    - la physiologie de l'os :

    - mesure des os longs ;

    - études biomécaniques et tests mécaniques ;

    - étude des pertes osseuses physiologiques en fonctionde l'âge ;

    - étude des effets de l'immobilisation ou de l'absence degravité au cours de vols spaciaux. Ces deux situations entraî-nent une déminéralisation qui peut s'élever jusqu'à 10 % enune semaine au niveau du calcanéum, l'os spongieux étant lepremier à présenter des signes de déminéralisation ;

    - étude des effets de l'exercice physique : le sport prati-qué régulièrement augmente la teneur en calcium de l'osspongieux (jusqu'à 20 % en plus par rapport à un sujet séden-taire) ;

    - étude des effets d'une lactation : une perte de calciumpeut s'élever à 0,7 % par mois. Ce résultat est très variable etdépendant du régime alimentaire.

    Cependant, le développement de ces nombreuses applica-tions fondées sur l'utilisation de rayonnements ionisants poseun problème majeur de santé publique : l'irradiation du

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  • patient. Les règlements de radioprotection ont été établis auniveau mondial par la Commission Internationale deProtection Radiologique (C.I.P.R.). Les directives de cetorganisme sont consultatives, chaque pays étant souverainsur son territoire. La radioprotection suit trois principes :

    - il n'existe pas d'irradiation sans risque et sans effet ;

    - l'exposition à un rayonnement doit être maintenue auniveau le plus bas que l'on puisse raisonnablement atteindreen tenant compte des composantes économiques et sociales ;

    - le principe de limitation : il a été établi des limites dedoses qui prennent en considération deux types d'effets : ladestruction d'un organe et l'induction de cancer. Ce dernierparamètre est représenté par un coefficient de risque qui cor-respond au nombre de cancers mortels provoqués par unedose absorbée de rayons X ou gamma de 1 sievert (Sv). Ladose absorbée en un point est définie par l'énergie déposée ence point par unité de masse. Le coefficient de risque s'élève à4,5 % pour le rayon X et à 7 % pour le rayon gamma. Ainsi,aucun rayonnement n'est anodin, certains étant beaucoupplus dangereux que d'autres. C'est le cas des neutrons qui àdose égale provoquent plus de dommages que les rayons Xou gamma.

    Les effets biologiques produits par une irradiation dépen-dent :

    - de la dose absorbée ;

    - des organes ou tissus irradiés (influence du volume tissu-laire) ;

    - de la nature du rayonnement ;

    - du facteur temps : exposition unique, répétée, débit lent…

    La législation française a énoncé les principes généraux deprotection et de surveillance à partir du 20 Juin 1966 dans leDécret n° 66-450. Les valeurs des équivalents de dose maxi-mum admissibles sont définies par catégorie d'individus(normes de travail, normes d'examen). Les doses ont étéréévaluées à la baisse dans le Décret n° 86-1103 du 2 Octobre1986 puis dans l'Arrété Minestériel du 28 Août 1991.

    Dans l'ensemble, les ostéodensitomètres utilisés sont peuirradiants. Grâce à la faible intensité de leurs radiations, lesexamens peuvent être multipliés sans atteindre la limite dedose. Ces remarques ne sont pas valables pour les anciensmodèles de QCT qui sont au-dessus des normes autorisées.Les nouvelles générations de QCT et les appareils utilisantles rayonnements diffusés restent encore très irradiants. Pourles premiers, il faut choisir judicieusement l'examen à réali-ser car la répétition n'est pas ou peu possible. Quant auxseconds, leur utilisation est encore réservée au domaine de larecherche. Enfin, il faut rappeler le cas des appareils à neu-trons dont les doses ne sont pas très importantes mais leseffets beaucoup plus dangereux que ceux engendrés par desrayons X ou gamma à dose égale. Leur utilisation est ausiréservée à la recherche.

    EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE[3, 5, 6, 11, 20, 23, 24, 31-34, 39, 47, 61, 62]

    L'exploitation de ces techniques reste encore marginale enpratique vétérinaire.

    Les indications de la densitométrie sont aussi nombreusesen médecine vétérinaire qu'en médecine humaine (diagnos-tic, suivis). Actuellement, elle est surtout rencontrée dans deslaboratoires de recherche expérimentale. Les thèmes derecherche sont dans la grande majorité identiques à ceux quipréoccupent la médecine humaine (cf tableau I) :

    - validation et évaluation des technologies (répétabilité,exactitude, positionnement, influence des tissus mous, …),

    - connaissance de la physiologie osseuse,

    - diagnostic et suivi des ostéopathies (ostéoporose, cicatri-sation osseuse, maladies nutritionnelles…),

    - étude du comportement d'implants,

    - étude de traitements médicamenteux, etc.

    Les travaux peuvent être réalisés in vivo, c'est-à-dire suranimal vivant mais aussi et surtout ex vivo, sur pièces anato-miques d'exérèse ou d'autopsie ou bien encore sur biopsies.

    Cependant, les coûts (achat, amortissement et entretien dumatériel) sont encore trop élevés et les valeurs de référencenon disponibles. L'investissement ne serait donc pas rentabledans le cadre d'une clientèle vétérinaire, française tout dumoins.

    En outre, les appareils sont spécifiquement adaptés auxhumains, ce qui pose des problèmes d'utilisation : table inadap-tée, taille du faisceau (nécessité de pouvoir régler la taille selonle gabarit de l'animal : rat, singe, chien, mouton). L'acquisitiondes données est réalisée sur un sujet immobile. Le temps d'ex-position est très variable : de quelques centièmes de secondespour les clichés radiographiques à quelques trente minutespour les tomodensitomètres. Il est impossible de maintenir unanimal sans bouger pendant de longues périodes. Par consé-quent, il faut impérativement réaliser, au minimum, une tran-quilisation pour les temps d'exposition les plus courts ou uneanesthésie générale pour les autres.

    Les logiciels de reconnaissance et de calcul ne sont absolu-ment pas adaptés. Les tailles et les formes des os peuvent êtretrès différentes, le positionnement dans l'espace aussi (qua-drupède / bipède).

    Enfin, l'utilisation de ces techniques passe par l'exploita-tion de rayonnements. Cela impose l'aménagement de locauxspécifiques répondant aux normes de radio-protection. Lesconséquences de l'irradiation d'un animal sont actuellementassez mal connues. La durée de vie des animaux est plus limi-tée, mais cela n'exclue pas que les effets aient le temps de semettre en place. Il ne faut cependant pas omettre la présencedes personnes qui travaillent autour de l'animal. En effet, sil'animal est vigile ou seulement tranquillisé, une contentionhumaine sera nécessaire afin de le positionner correctementet de le maintenir en état. Ces personnes sont donc exposéesen permanence aux radiations pendant l'examen. Il est doncindispensable d'utiliser des appareils faiblement irradiants oubien de mettre en place des mesures de radio-protection trèssévères.

    En bilan, la densitométrie osseuse n'est pas encore bienreprésentée au sein de la médecine vétérinaire, mais les indi-

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  • cations sont multiples. Quelques adaptations techniquesoffriraient de nombreuses possibilités de développement.

    Le cahier des charges est assez facile à établir. La tech-nique devrait pouvoir :

    - entraîner des investissements raisonnables ;

    - pouvoir accueillir un animal quelle que soit sa taille ;

    - être muni de logiciels spécifiques ou adaptable à chaqueespèce ;

    - présenter un protocole le plus simple possible dans sa réa-lisation (limitation du nombre d'étapes) ;

    - réduire au maximum la durée de l'examen ;

    - fournir des résultats répétables, fiables et précis ;

    - disposer d'une banque de données de référence complète.

    Les objectifs sont assez ambitieux. Cependant, quelquessolutions sont envisageables dans un proche avenir.

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    TABLEAU I. — Présentation des divers thèmes de recherche animale en densitométrie.

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