la crypte archéologique de lutèce

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Mardi 30 novembre et mercredi 31 novembre 2010 Mardi 30 novembre et mercredi 31 novembre 2010 (CALM R/V) : (CALM R/V) : Nous avons rendez-vous au métro Cité, mardi à 13h30 pour le premier groupe et mercredi à 14h30 pour le second groupe et sous la pluie… …Mais qu’importe, très rapidement nous rejoignons la place Jean-Paul II et nous engouffrons sous le parvis de Notre Dame, dans : La crypte dans l’histoire de la Cité et la Cité dans l’histoire de Paris : Cette crypte archéologique n’est pas un musée, mais les vestiges du passé de Paris, tels qu’ils ont été découverts ici même en 1953 au cours de fouilles réalisées jusqu’en 1972 et révélés au public qu’en 1980 lors de l’aménagement de la crypte à l’occasion de la construction du parking souterrain du parvis de Notre Dame… Ces ruines émouvantes, demeurées sur place et conservées dans le sol de la Cité, ont été les témoins directs de 17 siècles d’Histoire. Et l’Histoire de la Cité, c’est l’histoire du cœur de Paris, c’est l’histoire de la France, depuis l’occupation de la Gaule par les Romains, jusqu’au début du 19 ème siècle. Ici même, pas loin d’une centaine de générations ont vécu, ont bâti, ont lutté, dans ce site prédestiné, dont il nous faut d’abord raconté l’histoire. Un site prédestiné : Paris est né ici, dans un site prédestiné, lieu de rencontre d’une voie fluviale et d’une route. La Seine y a creusé son lit dans un plateau, dont il subsiste des buttes isolées autour de l’ile de la Cité : Belleville, Montmartre, Chaillot sur la rive droite, la Montagne Sainte La crypte La crypte archéologique de archéologique de Lutèce. Lutèce. autour de l’ile de la Cité : Belleville, Montmartre, Chaillot sur la rive droite, la Montagne Sainte Geneviève, le Mont Parnasse sur la rive gauche. Après l’époque glaciaire, un bras de Seine décrivait une courbe jusqu’au pied de Montmartre (pendant la crue de 1910, le trop plein du fleuve reparut et inonda les abords de la gare Saint Lazare). La Bièvre qui coulait encore à ciel ouvert il y a 70 ans, se jetait dans la Seine à l’emplacement actuel du pont d’Austerlitz. La grande route Sud-Nord passait obligatoirement par la Montagne Sainte-Geneviève, franchissait la Seine par l’Ile de la Cité et utilisait le col naturel de la Chapelle entre la butte Montmartre et les hauteurs de Belleville (c’est toujours par ce seuil que les voies ferrées de la gare du Nord et de la gare de l’Est quittent Paris). L’ile de la Cité était facile à défendre, protégée par les deux bras du fleuve et les marais environnants. Aussi, c’est là, que vont se fixer, trois siècles avant Jésus Christ, la tribu celtique des "Parisii", peuple de pêcheurs, de chasseurs et de bateliers. Deux ponts de bois reliaient alors leur cité aux rives. AUTEUIL Colline de CHAILLOT Ile Saint Martin Buttes CHAUMONT Montagnes de BELLEVILLE Butte aux CAILLES Montagne SAINTE GENEVIEVE Mont PARNASSE Marais Plaine et marais de GRENELLE Marais Ile de la Cité et Iles St Louis

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Page 1: La crypte archéologique de Lutèce

Mardi 30 novembre et mercredi 31 novembre 2010Mardi 30 novembre et mercredi 31 novembre 2010(CALM R/V) : (CALM R/V) : Nous avons rendez-vous au métro Cité, mardi à 13h30 pour le premier groupe et mercredi à 14h30 pour le second groupe et sous la pluie…

…Mais qu’importe, très rapidement nousrejoignons la place Jean-Paul II et nousengouffrons sous le parvis de NotreDame, dans :

La crypte dans l’histoire de la Cité et la Cité dans l’histoire de Paris : Cette cryptearchéologique n’est pas un musée, mais les vestiges du passé de Paris, tels qu’ils ont été découverts icimême en 1953 au cours de fouilles réalisées jusqu’en 1972 et révélés au public qu’en 1980 lors del’aménagement de la crypte à l’occasion de la construction du parking souterrain du parvis de NotreDame…Ces ruines émouvantes, demeurées sur place et conservées dans le sol de la Cité, ont été les témoinsdirects de 17 siècles d’Histoire. Et l’Histoire de la Cité, c’est l’histoire du cœur de Paris, c’estl’histoire de la France, depuis l’occupation de la Gaule par les Romains, jusqu’au début du 19ème siècle.Ici même, pas loin d’une centaine de générations ont vécu, ont bâti, ont lutté, dans ce site prédestiné,dont il nous faut d’abord raconté l’histoire.

Un site prédestiné : Paris est né ici, dans un site prédestiné, lieu de rencontre d’une voiefluviale et d’une route. La Seine y a creusé son lit dans un plateau, dont il subsiste des buttes isoléesautour de l’ile de la Cité : Belleville, Montmartre, Chaillot sur la rive droite, la Montagne Sainte

La crypte La crypte archéologique de archéologique de

Lutèce.Lutèce.

autour de l’ile de la Cité : Belleville, Montmartre, Chaillot sur la rive droite, la Montagne SainteGeneviève, le Mont Parnasse sur la rive gauche.Après l’époque glaciaire, un bras de Seine décrivait une courbe jusqu’au pied de Montmartre (pendantla crue de 1910, le trop plein du fleuve reparut et inonda les abords de la gare Saint Lazare). La Bièvrequi coulait encore à ciel ouvert il y a 70 ans, se jetait dans la Seine à l’emplacement actuel du pontd’Austerlitz.La grande route Sud-Nord passait obligatoirement par la Montagne Sainte-Geneviève, franchissait laSeine par l’Ile de la Cité et utilisait le col naturel de la Chapelle entre la butte Montmartre et leshauteurs de Belleville (c’est toujours par ce seuil que les voies ferrées de la gare du Nord et de la garede l’Est quittent Paris).L’ile de la Cité était facile à défendre, protégée par les deux bras du fleuve et les maraisenvironnants. Aussi, c’est là, que vont se fixer, trois siècles avant Jésus Christ, la tribu celtiquedes "Parisii", peuple de pêcheurs, de chasseurs et de bateliers. Deux ponts de bois reliaient alors leurcité aux rives.

AUTEUIL

Colline de CHAILLOT Ile Saint Martin

Buttes CHAUMONT Montagnes de BELLEVILLE

Butte aux CAILLES Montagne SAINTE GENEVIEVE

Mont PARNASSE

Marais

Plaine et marais de GRENELLE

Marais

Ile de la Cité et Iles St Louis

Page 2: La crypte archéologique de Lutèce

Une ville ouverte gallo-romaine : César envahit la Gaule… A l’appel de Vercingétorix, les Parisii sesoulèvent, mais ils sont écrasés par Labienus, lieutenant de César, et ils doivent abandonner leur île,après avoir incendié la Lutèce gauloise, première image de Paris en 52 avant Jésus Christ.La paix revenue, les conquérants vont édifier une nouvelle ville "à la romaine" sur la rive gauche. C’estune ville ouverte, au tracé régulier, mais sans aucune défense.

Lutèce gallo-romaine 3ème siècleSon grand axe (le cardo) du sud au norddescend de la colline au long de l’actuelle rueSaint Jacques, passe la Seine sur l’île de laCité et se continue vers le col de la Chapelle(par l’actuelle rue Saint Martin). Le PetitPont et le Pont Notre Dame restituentaujourd’hui les traces du cardo romain.L’urbanisme rigoureux de ce temps déterminedes parcelles rectangulaires construites surleur pourtour, avec centre vide et voiestracées.De nombreux vestiges de la Lutèce gallo-romaine ont été découverts : un vaste forum,trois thermes, un théâtre, des arènes, desnécropoles de belles villas avec des puits àdétritus témoignant déjà d’un nettoyageorganisé des rues !

Un aqueduc long de 15 Km conduisait à la ville l’eau desenvirons.

Murs et colonnes d’une maison gallo-romaine du III ème siècleEn dehors de cette partie de Lutèce que nous visitons, il subsiste aujourd’hui encore visible dans le5ème arrondissement le grand bâtiment des thermes de Cluny et les Arènes de Lutèce :

Mais il subsiste aussi, parfaitement identifié, mais enfoui et non visitable : le forum qui est sous lePanthéon ! et le théâtre qui existe toujours sous un immeuble haussmannien au croisement de deuxaxes majeurs de Lutèce, le Decumanus (rue des Ecoles) et le Cardo (boulevard Saint Michel) !

Page 3: La crypte archéologique de Lutèce

Quai et remparts gallo-romains : Le premier port de Paris était l’île de la Cité. Deux tronçons dumur de quai (début du Ier siècle) interrompu par des embarcadères sont les seuls vestiges du portantique . Sa localisation actuelle révèle que l’île était alors d’une surface plus réduite et ses bergesplus étendues tout en ignorant son étendue exacte. Le port était construit sur un petit bras de Seine,sur le versant sud de l’île. Un bâtiment de stockage contenant encore des grains de blé attestent d’uneactivité commerciale importante sur le fleuve.

On voit ici quelques éléments conservés de sa fondation engrands blocs rectangulaires prélevés dans desconstructions plus anciennes de la rive gauche etréemployés, en effet :La paix romaine allait durer trois siècles jusqu’aux invasionsgermaniques qui ravagèrent la ville. On établit alors unréduit défensif dans l’ile de la Cité, en doublant la défense

C’est sur ce mur de quai, que fut édifié dès la fin du IIIème siècle, la première partie du rempart duIVème siècle.

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M

réduit défensif dans l’ile de la Cité, en doublant la défensenaturelle du fleuve par un rempart dont les fondations ontété en partie retrouvées.Cette muraille (rep M) était percée de deux portes, l’une enface du petit pont, l’autre en face de l’actuel pont NotreDame. Saint Martin de Tours, apôtre des Gaules (fin duIVème siècle) guérit un lépreux à l’une de ses portes.

Enceinte fortifiée du IVème siècle : Jusqu’au IIIème siècle, pour la construction de la ville sur la rivegauche, la pierre et le plâtre venaient du sous-sol parisien qui regorge de carrières.Au IVème siècle, l’île de la Cité devient le cœur de la ville car il est plus facile de la défendre contre lesincursions barbares. Elle est donc protégée par une enceinte fortifiée dont subsiste ici quelqueséléments. Il s’agit de gros blocs de remploi, arrachés aux monuments de la rive gauche etparticulièrement aux arènes de Lutèce. C’est la raison pour laquelle il n’a jamais été retrouvé la totalitéde l’amphithéâtre dont les dimensions étaient pourtant impressionnantes : 130 m x 100 m sensiblementéquivalentes à celles des arènes d’Arles ou de Nîmes.

Blocs du rempart du IVème siècle (pierres des arènes de Lutèce réemployées)

Page 4: La crypte archéologique de Lutèce

Un seul arrêt devant un petit bronze gallo-romain qui a étédécouvert à cet emplacement même en 1977 au milieu de vestigesdatant du Moyen Age !Parmi les nombreux objets découverts au cours des fouilles, témoinsémouvants de la présence de nos ancêtres, cette figurine de bronze,d’époque gallo-romaine, est l’une des plus remarquables.Elle représente un jeune homme tenant une coupe (patère) dans lamain droite, et dans la main gauche une corne d’abondance.

Afin de garder, l’ordre chronologique de l’histoire, notre guide nousfait traverser d’un seul coup toute la crypte, du sud-est au nord-ouest en passant au travers des vestiges du Moyen Age et de l’AgeClassique où nous reviendront bien-sur : direction : les thermesromains tardifs (IVème siècle).

Les thermes de Lutèce, appelés thermes tardifs, du fait qu’ils n’ont été construits ici dans l’île de laCité, qu’au IVème siècle, bien après les thermes de Cluny qui était les thermes de la ville.Ces thermes de petites dimensions (environ 175 m2) se composent malgré tout de toutes les sallesrituelles de tous bains romains : Le bain romain se veut hygiénique. Il consiste en

un choc thermique du chaud au froid. Le baigneurcommence par un échauffement soit dans unepalestre découverte, soit dans un gymnase quifait aussi souvent fonction d’"apodytorium",vestiaire où il se déshabille complètement.Ensuite, il accède au "tepidarium" d’entrée, piècetiède, passe aux pièces chaudes, le "destricarium"où il se nettoie la peau, puis le "laconicum", uneétuve sèche et le "caldarium" doté de bassins oùétuve sèche et le "caldarium" doté de bassins oùest pratiqué un bain chaud de délassement. Aprèsun passage dans un "tepidarium" de sortie, il finitdans le "frigidarium" où il se trempe dans l’eaufroide ou s’en asperge.

système de pilettes à hypocauste(chauffage par le sol).

Apodytorium (palestre et vestiaire)

Salles tièdes et chaudes alimentées enchaleur

Page 5: La crypte archéologique de Lutèce

Le Moyen Age : A la chute de l’empire romain, PARIS devientla capitale de la France lorsque le christianisme s’installe avecSaint Denis et ses compagnons, Sainte Geneviève.

Des églises se créent, le Palais des rois, les enceintes dePhilippe Auguste puis Charles V.

La première pierre de Notre Dame est posée en 1163.La Conciergerie est le palais des rois de France. Les Templiers s’installent dans un enclos bien fortifiéhors des enceintes et deviennent les trop riches banquiers du royaume, ce qui les perdra !

Le moyen-âge, c’est aussi la Bastille, ou la tour de Jean sans Peur, chef des Bourguignons dans un Paris

Mais, le moyen-âge est construitdans le désordre et l’improvisation ;on perd l’urbanisme et la salubritéantérieurs !Les maisons ont pignon sur rue ;elles sont peu éclairées, aveccolombages, victimes d’incendiesravageurs.

Le moyen-âge, c’est aussi la Bastille, ou la tour de Jean sans Peur, chef des Bourguignons dans un Parisravagé par les conflits, et le manoir de Clisson ou l’Hôtel des archevêques de Sens, chefs du Parisreligieux de l’époque.

Page 6: La crypte archéologique de Lutèce

Dans l’ancienne Lutèce, île de la Cité, dans la deuxième moitié du XIIème siècle, une nouvelle rue estcréée pour mener au centre de la façade de la cathédrale : la rue Neuve Notre-Dame. Saconstruction détruit les maisons existantes alors et recouvre leur puits. Certains sont encoreconservés :

A partir de 1163, la rue Neuve Notre Dame est

Mur de fondation de maisons d’origine médiévale et puits à détritus.Le tracé de la rue a été établi pour relier le chantier de la cathédrale à la rue du Marché Palu(perpendiculaire à la rue Neuve Notre-Dame). A l’époque, cette rue du Marché Palu se prolongeait parle Petit Pont et par le Grand Pont vers la rive droite. Ces deux ponts étaient les seuls accès à l’île de laCité. Il était donc indispensable de relier la cathédrale par la rue Neuve Notre-Dame à ce grand axede circulation Nord-Sud qui existait déjà dans la Lutèce gallo-romaine (le Cardo).Cette rue a été ouverte vers la fin du XIIème siècle par Maurice de Sully, évêque de Paris etconstructeur de Notre Dame. Aves ses 7 mètres de large, c’était pour l’époque une grande voiepermettant le passage des matériaux nécessaires aux travaux de la cathédrale.

A partir de 1163, la rue Neuve Notre Dame estbordée de nouvelles maisons qui subsistent jusqu’en1750. Certaines de leurs caves qui s’ouvrent sur larue sont utilisées comme boutiques.Le sol de l’ancienne rue Neuve Notre-Dameatteignait le niveau du plafond actuel de la crypte,aussi ce que nous voyons sont les caves et les mursde fondation des façades des maisons et boutiquesqui la bordaient (avant son élargissement vers 1750).

Dans la crypte, seule la maison à l’enseignede Saint Victor a conservé ses deux niveaux desous sol.

Page 7: La crypte archéologique de Lutèce

Sous la rue, des ruines gallo-romaines ont subsisté :Dans le sous-sol de l’île de la Cité, les vestigesarchéologiques les plus anciens ont été détruits, au fur et àmesure que les générations ont bâti aux mêmesemplacements, établissant de nouvelles fondations, creusantde nouvelles caves.

Mais ici, sous la rue Neuve Notre-Dame, des couchesarchéologiques très anciennes sont restées miraculeusementintactes, parce que pendant sept siècles, démolisseurs etbâtisseurs ont respecté le tracé de la rue.

Comme ici la cave d’une maison à l’enseigne de l’agnus déidont la façade qui pourrait dater du 16ème siècle s’élevait enbordure de la rue Neuve Notre-Dame.

On voit encore les arcades ouvertes du mur de cette cave. Elles étaient à l’origine remplies demaçonnerie. La fondation du rempart gallo-romain a pu subsister car le sol de la cave était peuprofond.

Paris au XV ème siècleLe Petit pont et ses maisons.

La Renaissance survient avec une architecture de prestige inspirée de l’ Italie ; François Ier remplacepar un palais plus lumineux le Louvre féodal de Charles V. Henri IV invente une place royale qui seracelle des Vosges, encadrée d’hôtels particuliers mitoyens aux façades identiques, un nouveau modèleurbain. Dès 1613, on construit sur l’île St Louis. Vivre sur les berges de la Seine est chic ; il y a duspectacle, des joutes nautiques ; mais quand les ponts s’écroulent ou brûlent, catastrophe !Louis XIV, à son tour fait construire la place Vendôme, place d’armes voulue par Louvois, bordée desfaçades de Jules Hardouin-Mansart ainsi que les Invalides. La dernière place royale sera celle de laConcorde, instaurée par Louis XV, non bordée d’habitations ce qui est une autre nouveauté ; et plus dedeux milles personnes y périront guillotinées.

Edifices des 15ème, 16ème et19ème siècles : A gauche :escalier et cave d’une maison du16ème, à droite, le tracé del’ancienne rue du Sablon qui apréservé son rempart gallo-romain. Encore plus à droite ,lesous-sol de la chapelle de l’ancienHôtel Dieu (construite au 15ème

siècle et démolie en 1802). Aufond la section d’un égoutconstruit au 19ème siècle!

Page 8: La crypte archéologique de Lutèce

Le Parvis Notre-Dame jusqu’à la fin du règne de Louis XV : A travers des siècles d’histoire, l’île dela Cité avec sa cathédrale demeure le cœur de la capitale. Et c’est le Parvis Notre-Dame qui en est laplace centrale, le témoin des heures tragiques ou grandioses de la Nation, le point de départ de toutesles routes de France.

Mais le Parvis c’est avant tout et toujours un espace animé d’une vie intense à toutes les époques, où sepressent les foules vers la plus grande église et vers le plus important hôpital de Paris.

Pendant 5 siècles, à partir de la construction de la cathédrale (12ème siècle), le parvis reste une petiteplace du Moyen Age étroite (17 mètres de profondeur) bordée de trois églises, de maisons, d’échoppeset des anciens bâtiment de l’hôtel Dieu. Seule, la rue Neuve Notre-Dame permettait d’apercevoir laperspective de la cathédrale en lui conservant ses proportions imposantes.

Au 18ème siècle, l’architecte Boffrand est chargé de construire un nouvel hospice pour les nouveau-nésabandonnés. Il agrandit le parvis dans de très heureuses proportions, mais il ne peut réaliser tous sesprojets. C’est à cette époque que se situe la maquette ci-dessous : entre la cathédrale et la Seine,l’Archevêché. Toujours le long de la Seine, les énormes bâtiments de l’Hôtel Dieu et de sa chapelle.

L’Hôtel Dieu fondé au 7ème sièclepar Saint Landry, s’agranditprogressivement au cours dessiècles et s’étend même sur la rivegauche, en enjambant la Seine. Ilreposait du coté du fleuve sur desarcades par lesquelles on accédaitaux vastes caves de l’Hôpitalappelées ""cagnards".Sur le coté Nord de la rue NeuveNotre-Dame, l’Hospice des EnfantsNotre-Dame, l’Hospice des Enfantstrouvés.

Au milieu d’une des caves des boutiques du MoyenAge se dresse un gros pilier qui faisait partie dela grille de l’ancien Hôtel Dieu.

Vestige du mur de l’hospice des enfantstrouvés construit en 1750

19ème siècle : les travaux d’Haussmann (transformation et urbanisation de Paris par le BaronHausmann) n’ont pas épargné l’île de la Cité. Avec la création du nouvel Hôtel Dieu, Hausmann faitdisparaître le parvis du 18ème siècle, l’Hospice des Enfants Trouvés et l’ancien Hôtel Dieu.

De l’antique rue Neuve Notre-Dame, il ne subsiste aujourd’hui que les témoins retrouvés dans lesfouilles qui sont présentés dans cette crypte archéologique du Parvis Notre Dame.

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XXIème siècle : petite expérience

En sortant de la crypte, notre guide nousinvite à la suivre sur le parvis et nous faitregrouper à un endroit précis devant lacathédrale comme si nous étions adossés aumur d’une des maisons bordant le largeparvis du Moyen Age après la constructionde la rue Neuve Notre Dame !

Et, c’est ainsi que les parisiens pouvaientvoir la cathédrale :

face à eux

ou en levant les yeux

Photos : Bruno Gay et Jean-Paul Gauchet

Commentaires : Jean-Paul