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  • 7/27/2019 La Cause Freudienne66aut

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    la Cause freudienne n 66Posteado porMG aviernes, mayo 04, 2007

    Autisme et psychose : poursuite dun dialogue avec Robert et Rosine LefortEric Laurent

    Lautisme au cours des quinze dernires annes na cess daffirmer sa prsence au point deremplacer les psychoses infantiles dans le champ des troubles envahissants delenfance. Le syndrome clinique, isol presque en mme temps par Leo Kanner en 1943, JuiGalicien comme Freud, form Berlin, migr dans les annes vingt en Amrique, et HansAsperger, Viennois, en 1944, est rest longtemps un diagnostic rare. Au dbut, il taitcoupl avec la schizophrnie infantile. Les deux concepts se sparent en 1979. Le Journal oAutism and Childhood schizophrenia, fond en 1971, devient le Journal of Autism andDevelopmental Disorders 1 . Ds la fin des annes soixante, cependant, les parents anglais

    poussent au diagnostic dautisme car ctait la seule forme de handicap dapprentissage qui

    ntait pas classe comme inducable en Grande Bretagne 2. Grce ce statut de handicap,distinct de celui de maladie, il a permis aux parents de revendiquer des droits et desinstitutions dducation spcialise. Aux Etats-Unis, la sur retarde mentale de JohnKennedy avait favoris la sensibilisation des pouvoirs publics ces droits. En France, lestenants de la psychiatrie sociale, pour ces mmes raisons plaident pour labandon du terme d e psychose infantile 3. Une fois devenu le diagnostic de choix au dtriment des psychosesinfantiles4, il sest maintenant transform en pidmie En Californie seulement, le nombredenfant recevant des prestations spciales en raison de leur autisme a tripl de 1987 1998 etdoubl dans les 4 annes qui suivent. Cette vague a soulign lurgence des appels plus derecherche sur lautisme et plus de crdits dtat pour les financer 5. Les difficults isolerles fortes composantes polygntiques du trouble ou prciser le rle des vaccins dans la

    diffusion de lpidmie ne dtournent pas les tenants du modle strictement scientiste.Linefficacit des mdicaments sur le trouble, et spcialement des neuroleptiques, rend sansdoute plus ncessaire lannonce de progrs dcisifs dans la recherche de causes mcaniques,

    pour soulager langoisse des parents et des proches de sujets autistes. Jean-PierreRouillon6souligne ainsi que la Circulaire du 8 mars 2005 relative la politique de prise encharge des personnes atteintes dautisme et de troubles envahissants du dveloppement (TED) est moins prudente que les spcialistes de neurosciences sur les causes du handicapautistique . Elle affirme en effet que Leurs causes relvent probablement de processuscomplexes, o lintervention de facteurs gntiques multiples a t mise en vidence, et odes facteurs environnementaux divers pourraient tre impliqus. Les thses passes sur une

    psychognse exclusive de lautisme, qui avaient eu le mrite dveiller lattention envers les

    personnes autistes, mais ont gravement accentu la dtresse de leurs parents, doivent tre etsont largement aujourdhui cartes . La priorit est maintenant dduquer, daccompagnerlinsertion et d en limiter considrablement les consquences pour la personne et ses

    proches . On a renonc dans cette perspective leffort auquel Lacan nous conviait en 1975 : propos de lautisme : Il y a srement quelque chose leur dire 7. Les parents sontmaintenant laisss dans un face face avec le handicap de leur enfant. Ils sont invits fairede leur enfant la cause de leur vie et den soutenir les droits. Le tiers est maintenant

    purement extrieur, celui auprs de qui il faut revendiquer plus de droits et de prises encharge. En ces temps de pnurie, cette situation nest pas facilement supportable. MarcelHrault, prsident de la principale association de familles, Ssame autisme , le souligne La situation est plus dramatique quil y a quelques annes, car les moyens de la

    pdopsychiatrie ont diminu alors quelle prend en charge toujours plus de pathologies. Il y a

    http://ampblog2006.blogspot.be/2007/05/la-cause-freudienne-n-66.htmlhttp://ampblog2006.blogspot.be/2007/05/la-cause-freudienne-n-66.htmlhttp://ampblog2006.blogspot.be/2007/05/la-cause-freudienne-n-66.htmlhttp://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn1http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn1http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn2http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn2http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn3http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn3http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn4http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn4http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn4http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn5http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn5http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn6http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn6http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn7http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn7http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn7http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn6http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn5http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn4http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn3http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn2http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/#_ftn1http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/http://www.causefreudienne.net/publications/la-cause-freudienne/n-66/autisme-et-psychose/http://ampblog2006.blogspot.be/2007/05/la-cause-freudienne-n-66.html
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    dix ans, la plupart des enfants autistes arrivaient tre pris en charge plein temps ;aujourdhui la prise en charge est, au mieux, partielle 8. Il est notoire que les institutionsouvertes aux enfants autistes en Belgique prennent une partie de la charge, prs de trois milleFranais y sont suivis. Nos collgues Belges le savent bien, eux qui en accueillent une partie,soit dans lAntenne 110 , soit au Courtil dans ses diffrentes extensions9.

    Aux Etats-Unis et en Angleterre, les tenants de thrapies comportementales et ducativesproposent de mobiliser les parents et les enfants dans un effort intensif constant, sans relche,ncessitant un investissement maximal de chacun, financier et relationnel, de tous lesmoments de la journe. Cette tension, malgr la dlgation partielle aux professionnels ,ducateurs comportementaux, nexclut pas les effets dpuisement des parents. La dissymtriede la relation des mres et des pres lgard de lenfant handicap ne semble pas allge silon en croit des drames rcents. Le 12 avril 2006, Hull, Angleterre, Alison Davies et sonfils g de 12 ans, Ryan, se sont tus en se jetant dun pont sur la rivire Humber, dans unapparent meurtre-suicide. Le 14 mai, Albany dans lOregon, Christophe de Groot, g de 19ans a t pris au pige lintrieur de son appartement en flammes. Il es t mort dans un hpitalde Portland cinq jours plus tard et ses parents sont accuss de meurtre, accuss de lavoir

    laiss seul enferm. Le mme dimanche de mai, Morton dans lIllinois, le Dr Karen McCarron a reconnu devant la police quelle avait, le jour prcdent, touff sa fille de 3 ans,Katherine, avec un sac ordures en plastique 10. Ces cas ont t choisis par lauteur, elle-mme mre dun enfant autiste, car les deux mres ont t soutenues par le voisinage quisoulignait leur amour hroque pour leur enfant malade. Si elle les a choisis, cest pourdtourner les parents despoirs trop importants qui peuvent les conduire jusqu ces extrmes.On peut vraiment dire l que lenfant ralise lobjet fantasmatique Il aline en lui tout accs

    possible de la mre sa propre vrit en lui donnant corps, existence et mme exigence dtreprotg 11. Lassignation rsidence dans lidentit mre denfant autiste nest passeulement une occasion dempowerment, cest aussi, comme la nonc Jacques-Alain Millerun enfermement dltre que nous faisait apercevoir Lacan dans sa Note sur lenfant .Cest un enfermement qui prolonge dans les socits o rgne lindividualisme dmocratiqueles modalits et les disciplines denfermement que Foucault a dcrit pour le dix -neuvimesicle.Contrairement ce que dit la Circulaire de 2005, la psychanalyse na pas culpabilis les

    parents . Il nest pas besoin de la psychanalyse pour cela. Celle-ci vise plutt dculpabiliseren gnral les sujets. Laphorisme de Freud selon lequel quoi que fassent les parents, ils ferontmal, allait dans ce sens. Se rcrier sur lerreur en quoi consiste le traitement de lautisme parla psychanalyse, au nom des dterminants gntiques supposs nest pas moins erron. Unsujet ne cesse pas dtre un sujet mme si son corps est handicap . Il convient dadapter la

    psychanalyse son cas. la forclusion. Il sagit de faire de ces donnes, y compris des donnes

    biologiques ventuelles un instrument de lapplication de la psychanalyse au cas et non deconsidrer que cela nait aucune consquence pour la constitution du sujet lui -mme. Commele note Lacan, la psychanalyse ne suppose pas, en ce sens, une psychogense des maladiesmentales. Elle affirme la dimension du corps pour le sujet du parasite langagier, ce qui estautre chose.

    Nous constatons que des Institutions de soins, orientes par la psychanalyse, spcialement lapsychanalyse lacanienne, accueillent des enfants autistes en Europe12. Elles donnentrgulirement compte de leur travail, aussi bien dun point de vue thorique quadministratif.Il faut aussi dire combien de parents denfants autistes, et spcialement de mres , ont pu

    prendre appui sur une psychanalyse pour ne pas tre laisss seuls dans un combat puisantpour des droits venir. Ces parents ntaient pas accompagns au titre de parents, mais

    leur psychanalyse tait le lieu pour quils puissent laborer leur propre vrit, au-del dumalheur qui les accablait. Il y a dautres faons de dculpabiliser que luniversel de la science.

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    Il est possible de reconnatre la particularit dune souffrance sans en faire une identificationcommunautaire ou lannuler par rfrence une cause naturelle qui ne relve pas du

    parltre.Cest de la place de la psychanalyse dans lpidmie dautisme contemporain, dans tous sesaspects quil sest agi dans le dialogue maintenu avec les recherches de Robert et Rosine

    Lefort. Robert Lefort, pdopsychiatre et psychanalyste passionn, a toujours voulu appliquerles enseignements de la psychanalyse avec les enfants psychotiques dans des cadresinstitutionnels adapts. Pour lui, lenfant, spcialement psychotique, ne devait pas t reseulement abord partir de limaginaire comme le faisaient les techniques de jeuxspcialement rpandues. Il fallait laborder par le nouage particulier du symbolique et du rel.La fin des annes soixante est propice aux expriences institutionnelles. Il cre avec MaudMannoni lEcole exprimentale de Bonneuil-Sur-Marne en septembre 1969 comme une institution clate . Il y dveloppera les enseignements que le travail clinique de Rosine luiavait apports ds les annes cinquante.Autisme et/ou psychose infantile : La forclusion et le retour de la jouissance.Lpidmie nen tait pas une lorsque Rosine et Robert Lefort ont commenc centrer leur

    intrt sur ce qui leur est dabord apparu comme une position subjective dans le cadre despsychoses infantiles.Le dveloppement de leur uvre a produit des effets dclairage sans cesse renouvels de l instant de voir dcisif que ft lapproche par Rosine Lefort du cas Robert , oriente parLacan. En 1954 la reconnaissance dune parole quasi hallucinatoire, hurle par un enfant : leloup, le loup ! comme chappant aux lois du symbolique restait difficile situer. Lacanqualifie lpoque de Surmoi ce trognon de la parole. Cette parole nindique pas, pas

    plus quelle ne dsigne comme tel un sujet parlant . Ce nest ni lui, ni quelquun dautre. Ilest videmment Le loup ! pour autant quil dit cette parole l. Mais Le loup ! cest nimportequoi en tant que a peut tre nomm. Vous voyez l ltat nodal de la parole. Le moi est ic ichaotique, la parole arrte. Mais cest partir de Le loup ! quil pourra prendre sa place et se

    construire 13Cette parole nest pasarticule lchange. Cest la premire version de ce qui deviendra leS1, le signifiant tout seul. Son usage sera le fil rouge qui traversera les travaux de Robert etRosine Lefort.Que lenfant au loup soit dans le rel nempche pas laction du symbol ique. Rosine dira delui : Il est le signifiant Madame ! . Il est Madame comme il le prouve dans soncomportement devant moi, lorsquil fait la police avec les autres enfants ou quil leur donneles gteaux sans en garder pour lui .14Cest en faisant usage lenvers de cette dimensionde passage du symbolique dans le rel que le sujet est conduit un baptme , se nommer

    par son cri.

    Une fois que se produit cette nomination, il sensuit un certain nombre deffets. Il y aconstitution dune chane mtonymique dobjets qui permettent lenfant de sortir de sonangoisse fascine devant le trou des toilettes. Lenfant agrandit son monde . La possibilitet la logique de la constitution de cette chane mtonymique ne cessera pas dtre exploresous tous ses aspects par Rosine et Robert Lefort.

    Nous avons fait partie de la gnration qui a suivi leur dchiffrement et leur mise au point dece que pouvait tre une psychanalyse denfant se gardant des sortilges de limaginaire. Ilsagissait de corriger un biais des avances de la pratique elle -mme. Lacan avait situ ce

    biais : Fonction de limaginaire, dirons-nous, ou plus directement des fantasmes dans latechnique de lexprience et dans la constitution de lobjet aux diffrents stades dudveloppement psychique. Limpulsion est venue ici de la psychanalyse des enfants, et du

    terrain favorable quoffrait aux tentatives commeaux tentations des chercheurs lapproche desstructurations prverbales 15

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    Laccent mis sur la place et la fonction du rel pour le sujet psychotique nous loignera desadhrences Kleiniennes dans la psychanalyse des enfants grce lobjet a sans reprsentation.Elle prendra ses distances de la fonction des images du corps repres par Franoise Dolto.Cette orientation enfin, permet dapprcier les raisons du mouvement clinique post-kleinien(Meltzer, Tustin) vers la clinique de lautisme.

    Il fallait pour se dfaire des prestiges idoltres du corps et de ses images une vritable ascsede lorientation vers le rel . Il y aurait une grande contradiction maintenir la

    psychanalyse des enfants dans une rduction une technique de jeu et de dessins, avec cedont lenfant se montre capable, dautant plus mme quil est plus jeune mme avant quil

    parlequant nous clairer sur un point aussi essentiel que la constitution du sujet dans lediscours analytique Il fallait reprendre la psychanalyse des enfants ce niveau minimal, lo le corps apparat de faon privilgie comme un corps de signifiant. Signifiant certes, maiso le rel a toute sa place partir de lobjet a, et si le sujet apparat comme un effet de rel,cest bien chez lenfant. 16.A mesure que les paradigmes de la jouissance , se sont dplacs dans lenseignement deLacan, sest dnude la jouissance dans sa dimension relle. Laprs -coup de la variation desusages du signifiant tout seul nont pas cess de nous orienter dans lexploration d e laclinique que Rosine et Robert Lefort nous ont ouvert.De la Naissance de lAutre (1980) la Distinction de lautisme (2003), Robert Lefort advelopp avec Rosine une uvre centre sur le traitement des sujets pour qui il ny a pasdAutre . Nous avons suivi lvolution de leur commentaire sur Marie-Franoise, qui leur aenseign ce qui se produit lorsquil ny a pas dAutre de ce signifiant tout seul. Des structures de la psychose jusqu la structure autistique (2003)Ils en taient venu mettre cet il ny a pas dAutre en tension avec linexistence delAutre dans la civilisation. Dans cette perspective, ils postulaient une structureautistique qui, sans se prsenter comme un tableau de lautisme proprement dit, lvoque

    par ses lments structuraux dominants et trs nettement reprables. Cette structure viendraiten quatrime parmi les grandes structures : nvrose, psychose, perversion, autisme 17Dansla Distinction de lautisme , les gnies et les autistes adultes qui ont pu tmoigner de leursingulire position subjective se rejoignent. Ils nous apparaissent comme frres autistes dugenre humain.Cest spcialement partir de 1992 que Robert et Rosine Lefort se sont orients vers unesparation de lautisme du cadre gnral des psychoses. Fallait-il les sparer par une modalit

    particulire de la forclusion provoquant le rejet de tous les signifiants, ou par une modalitparticulire du retour de la jouissance dans le corps ? Nous en parlions alors souvent.Une des indications que nous a donnes le Docteur Lacan est que dans la position autistique,entendue au sens large, comme lautisme du cas Dick de Mlanie Klein, ou le cas de Sami Ali

    prsent lors des Journes sur lenfance aline , ou le cas de lenfant au loup, de RosineLefort, lenfant autiste est hallucin. Dire quil y a hallucination, cest dire plongement dusymbolique dans le rel. Cet enfant ne vit que le rel. Si le mot hallucination signifiequelque chose, cest ce sentiment de ralit 18. Partant de l, comment qualifier cettemodalit forclusive ? Sil y a lAutre, il fonctionne comme pure extriorit de tous lessignifiants. En ce sens, lautisme serait une modalit radicale de la forclusion psychotique.Labsence de toute prothse imaginaire possible en est un des aspects particulirementfrappants. Pas de dlire non plus avec ce quil suppose de mixte imaginaire et symbolique. La rduction du statut de lAutre, la protection et la distance quintroduit le sujet peuventlamener un tat de repli qui relve dun processus de stabilisation catastrophique quil fautexplorer dans les trois dimensions du rel, de limaginaire et du symbolique. Lacan peut

    parler en 1958 de stabilisation de la mtaphore dlirante chez Schreber, et de la prothseimaginaire qui protgeait Schreber jusquau dclenchement tardif de sa psychose.

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    Lexploration de ces processus va se poursuivre jusque dans les annes 70, aprs le Sminairesur Joyce, comme sinthomisations dans des structures psychotiques pour rendre comptedes procdures de raboutage.En dehors de cette stase catastrophique, ne pourrait-on pas souligner lalternance destabilisations et de passages vers la psychose ? Robert Lefort, dans ces annes-l, nonait

    laphorisme selon lequel : lenfant autiste sort de lautisme pour entrer dans la psychose .La stabilisation peut alors se dplacer dans un certain nombre de cas, toujours centre autourdu mcanisme essentiel de la localisation de la jouissance.Que lon parle de sortie par la psychose ou de dplacements lintrieur de lautisme, lenfantsort dune stabilisation pour glisser dans une mtonymie. Cest une dstabilisation de ltathomostatique dans lequel il est carapace autistique, comble dune stabilisation. Son corps

    peut alors sanimer, non sans un phnomne dexcitation maniaque, dans un effort pour serecoller ce qui, pour le sujet, se prsente comme objet supplmentaire, appartenance concevoir comme dautres appartenances dlirantes19, production hors-corps darticulationssignifiantes relles quoi sappareille le sujet. Pour situer cet appareillage, nous pouvons nousreprer selon les quatre mathmes que nous donne Lacan comme boussole dorientation : S1,

    S2, $, a. S1 dabord, le signifiant-matre. Le passage du signifiant dans le rel, et sa rptition sansdplacement, dfinit ce quon appelle dans la description clinique le got de lordre manifest par le sujet autiste. Que ce soit la rptition dun signifiant isol ou dun circuitminimal qui ne sorganise pas comme couples doppositions signifiantes mais commeuxtapositions relles. Le S1 nous prsente la clinique du circuit, des circuits dploys, que ce

    soit lintrieur de la chambre, dune institution, de la ville. Lacan pouvait dire que le dlireest dlire du palier, de la rue, du forum , le circuit autistique sorganise selon une topologiehomologue. Nous en avons la trace clinique dans la volont que rien ne bouge dans lachambre, le palier, la rue, le forum , que le monde soit exactement sa place, quil ny ait

    pas le moindre glissement mtonymique. Lorsquil y a un boug se produit la crise. Quandquelque chose du monde nest plus sa place, lordre du monde est immdiatement touch.Le monde en vient se confondre avec lordre du monde. Le symbolique comme rel est muni dune topologie. Nous ne pouvons pas le prendresimplement comme une mise plat. Il est, par moments, mis plat. Mais il y a, bien dautresfois, des phnomnes dont on ne peut rendre compte qu laide dune topologie de lespace

    pulsionnel. Dans la Naissance de lAutre, Rosine et Robert Lefort en avaient mis un certainnombre de proprits en valeur. Considrons par exemple les moments o lenfant va, dans unmouvement de va-et-vient excit, se coller lil du thrapeute, puis la fentre du bureau,comme si il y avait une certaine quivalence des orifices, celui qui ouvre sur le corps et celuiqui ouvre vers lextrieur. Pour tablir cette quivalence, nous sommes amens supposer un

    espace qui nest pas construit avec un dedans et un dehors, limit par les bords de la maison,mais plutt un espace structur comme un tore, o du point de vue de la surface, lin trieur ducercle du tore ou lextrieur, cest toujours lextrieur. On peut regarder vers lintrieur, on esttoujours en train de regarder linfini.Cest ce type despace non mtrique qui peut nous aider rendre compte des soi -disantmauvaises perceptions visuelles de lenfant autiste. Par exemple, du fait clinique quentendre un avion linfini, passant dans le ciel, il prouve une terreur quivalente la

    prsence de ce bruit ct de lui. Est-ce de la perception visuelle, ou de la perception auditivequil sagit ? Plutt dun espace o le sujet se colle la pulsion de faon non mtrique. Nousavons affaire des sujets qui se dplacent dans des espaces de jouissance o linfini et lct, cest pareil. Le trou qui est ouvert leur ct est aussi bien un point linfini. Lespace

    mtrique ne vient bien plus tard quavec le mtre-talon, cest--dire le phallus. Tant que lasignification phallique nest pas l, on ne mesure pas le monde. Franois Truffaut pouvait dire

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    que la mesure du monde lui tait donne par les jambes des femmes. Sans cette mesure,lAutre peut toujours envahir le corps du sujet dune jouissance atroce, sur des modescatastrophiques, sans que des bords puissent marquer une pulsation rgle.La topologie de cet espace rel nous a t prsente par le Docteur Lacan dans un certainnombre de surfaces unilatres introduites ds ses tudes des annes cinquante sur la psychose.

    On peut ici se reporter au schma R de la Question prliminaire et la prsentation dela topologie de Lacan faite par Jacques-Alain Miller dans son Supplment topologique laquestion prliminaire . S2, le savoir. Nous voyons, chez ces enfants, une relation au savoir dans la langue qui setrouve en opposition directe, radicale, en pure extriorit. Cette modalit de la relation

    perscutrice au savoir est une relation parfaitement constitue. Le sujet autistique tente derduire le dsordre de lalangue un langage dont pourrait sextraire des rgles fixes. Dans un article rcent, Jean-Claude Maleval met en srie les dclarations dun certain nombre dautistes de haut niveau comme Temple Grandin ou Donna Williams o le dcouplage ducorps davec le symbolique et le symptme est particulirement frappant. "Mes dcisions,affirme-t-elle, ne sont pas commandes par mes motions, elles naissent du calcul". Lacanattirait lattention sur le mme phnomne chez Dick en notant: il a dj une certaineapprhension des vocables, mais de ces vocables il na pas fait la Bejahung il ne les assume

    pas . La difficult exprimer son ressenti incite Grandin comparer sa manire de penser celle dun ordinateur. Jai rcemment assiste, rapporte-t-elle en 1995, une confrence oune sociologue a affirm que les tres humains ne parlaient pas comme des ordinateurs. Lesoir mme, au moment du dner, jai racont cette sociologue et ses amis que mon modede pense ressemblait au fonctionnement dun ordinateur et que je pouvais en expliquer le

    processus, tape par tape20.Les rgles du langage ainsi prsentes, disjointes de tout rapport avec le corps, aveclimaginaire sont coupes de tout affect. On croirait une sorte de prsentation des rgles delorgane du langage selon Chomsky premire manire, davant 1983. Cest lexercice de la

    rigueur psychotique mais sans la contamination imaginaire de la construction dlirante. Le jeudu symbolique est rellis , sans quivoques possibles. Nous pouvons l nous appuyer surles dclarations de sujets eux-mmes. Une des particularits de ce diagnostic est lintrt quilsuscite dans notre civilisation. Les sujets sont sollicits de tmoigner, de transmettreloriginalit de leur exprience. Les mdias rpercutent largement ces dclarations et lesautobiographies sont gnreusement dites. Lintrt que le vingtime sicle a port auxdlires sest dplac vers les prouesses techniques que ralisent les autistes savants .Finalement, la pathologie qui semble la plus coupe de toute communication donne lieu unecommunication trange et multiforme. Nous pouvons maintenant lire lenqute de Kamran

    Nazeer21sur quatre de ses camarades de lcole spcialise pour autistes quil a frquente en

    1982. Il en est sorti pour frquenter Cambridge en Angleterre et travaille maintenant auMinistre des Affaires Etrangres, ministre le plus recherch de la fonction publiqueanglaise. Il donne une perspective autiste sur des cas dautistes Un de ses anciens condisciplestravaille comme analyste de discours politiques Washington, un autre est ingnieur desystmes informatiques, un autre est coursier, avec des itinraires trs savants. Tout nestcependant pas rose, une amie fille, pianiste doue, sest suicide laune dun pisodedpressif majeur. Dans cette enqute, nous voyons comment des sujets autistes ont trouv dessolutions parfaitement autistes qui leur ont permis de sinsrer dans lAutre. Lautisme dehaut niveau observe son fonctionnement propre et celui des autres sans aucun obstacleimaginaire. Le fait de navoir aucune empathie nest pas seulement un handicap . Il dlivrede toute comprhension . Nous en avons un exemple particulirement net avec Daniel

    Tammet, qui est un autiste qui est devenu clbre en 2004 pour avoir dclam le nombre usqu 22 514 dcimales et avoir fait sauter la banque au black jack Las Vegas. Dans

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    Born on a blue day , Tammet raconte son enfance, quand les nombres taient ses seuls amis.Son style est si lgant que ltranget de luvre ne transparat que lentement : il ny a pasde dialogues, pas dhumour, pas de retour amus sur soi -mme. Il attaque son rcit sansfioritures, m par le dsir ardent de sexpliquer. Il lui arrive parfois de se noyer dans lesdtails quand il aborde ses passions, telle la structure du langage. Il est capable de dominer,

    avec une facilit qui frise losmose, ces domaines qui posent problme la plupart des gens,les maths et la syntaxe (il a matris lislandais en une semaine). En revanche, il a d lutter

    pour acqurir des comptences qui semblent videntes aux autres : la communication,lempathie, la capacit avoir une vue densemble sans se perdre dans les dtails. Moncerveau dcompose tout en lments concrets et tangibles, explique-t-il. Cest lintangible queai du mal comprendre. 22

    $, le sujet. Dfinissons-le au plus simple, comme le fait loccasion Lacan comme celuidont on parle. Nous voyons souvent chez les enfants autistes, quils sont identifis, accrochs un dire parental, le plus souvent une assignation ducative.Lorsque le sujet sextrait de ce premier statut, de cette premire position, lorsquil se sparede lAutre, cest aussi bien par des moments de production dun savoir sur le langage dans son

    ensemble et sur les rgles du discours comme lien social que des moments de stupeur, de pureabsence relle. Dans ces deux cas, ou sur ces deux versants nous pouvons parler de productiondu sujet. Quil sagisse du versant de lalination de pure extriorit du discours ou de lastupeur.Tel sujet peut parler dun moment de vidage . Cest une pure absence relle qui peut tre lesurgissement dune fonction sujet lintrieur dune hyper agitation ou de hurlements, ou lintrieur de ces assignations rsidence par des signifiants-matres du dire parental relliss . Lobjet a. On peut dcrire les diffrentes modalits du couplage du sujet autiste avec unobjet particularis, supplmentaire, lectivement rotis. Cest cet objet de jouissance hors-corps, qui relve de la catgorie de lobjet a. Le corps du sujet est avec lui dans un rapport de

    recollement incessant, de tentative de se situer par rapport lui. Aussi bien de se coller, quede le rejeter. Cet objet, quil soit ballon, bote, gobelet, ordinateur, est essentiel. Il estinsparable du sujet. Cest l que nous pouvons discuter ce que Bettelheim avait avanc avec lenfant-machine . Renonons lenfant-machine. Cest bien plutt denfant-organe quilfaut parler, car ce que nous dmontre lenfant, ce nest pas, comme le croit Bettelheim, quil aaffaire un objet dshumanis. Ce nest pas la machine, cest une extriorisation de LAutrecomme extriorit, comme organe sans fonction, dont nous avons l une parfaite illustration.Les diffrentes constructions produites par les enfants autistes, nous indiquent la fonctiondun organe supplmentaire que lenfant tente, au prix de sa vie, sil le faut, dextraire oudintroduire cet organe supplmentaire comme lorgane qui conviendrait au langage dans son

    corps.Cest spcialement le cas des objets qui font, dans nos civilisations, bord avec le corps commeles chaussures, les gants, ou qui le couvrent comme le tablier, le vtement, souvent obligcomme protection. Ces objets sont, en fait, des peaux que lon enlve de son corps, armuresqui peuvent se complexifier mais elles ont toujours la mme structure : de la chaussure lorgane dtachable du hros-robot en vogue dans le jeu sur console du moment.En regard des difficults que peut prouver le sujet envers son corps dans des dtachementsde peaux, il faut mettre des faits dun autre ordre comme la bascule obtenue au moment olenfant isole un objet dans sa singularit. Nous avons un exemple de ce type de momentdisolation, drection dun objet dans la squence quont dcrite Robert et Rosine Lefort,dans un texte publi dans Ornicar ?, savoir lrection du biberon dans LEnfant au loup

    et la consquence quelle produit23.Lobjet hors-corps intgre peu peu un trac qui entoure rellement le corps du sujet. Cet

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    objet, dabord hors-corps , vient tre pris, tre enserr lintrieur dun montage ducorps plus un objet hors-corps. Cest en ce sens que leffort du sujet autiste sinscrit dans lafamille des efforts pour subjectiver quun animal stabitat quest le langage, que dlabitercest aussi bien ce qui pour son corps fait organeCest mme de l quil est rduit trouverque son corps nest pas sans autres organes et que leur fonction chacun, lui fait problme

    24. L o ensuite Lacan parle du dit schizophrne qui se tient sans le secours daucundiscours tabli , ne pourrait-on pas situer lcrit autiste . La fonction de lorgane-ordinateur, incarnant au mieux la dconnexion du symbolique davec la parole et la voix nentmoignerait-elle pas ?Jean-Claude Maleval organise de faon dcisive la clinique de lautisme partir de la place delobjet voix25. Il donne lobjet voix la valeur de porter la trace de la singularit que nesupporte pas le sujet autiste. Celui-ci en tmoigne par le refus de linterlocution, que lonsadresse lui, o quil ait sadresser lAutre. La marque de jouissance nest pas extraitede la parole, au point que le sujet vis lmission de la parole comme une vritable mutilation.Parler cest se vider , ou vider son cerveau . Cest pourquoi La dissociati on entre lavoix et le langage est au principe de lautisme 26.

    Nous oublions que lusage du langage suppose de consentir lexistence dun lieu, celui delAutre, nettoy de la jouissance . Cest ce qui fait son manque de garantie . Le sujetautiste ne peut revenir de ce traumatisme de ladresse. Il est trop terroris pour consentir incorporer la voix comme laltrit de ce qui se dit 27. Il ny a pas dorgane de la voix

    possible incorporer. La croyance aux mensonges du dtour de la communication nestdoncpas supportable pour ce sujet. Alors que parler cest se jouir par le dtour de celui qui lon sadresse, parler reste pure mutilation pour ce sujet. En ce sens, le rapport de lautiste son corps nous prsente un corps nettoy de tous lesorganes dchange possibles. Le corps-autiste serait le vrai corps sans organes . Lemorcellement du corps par ses organes est surmont au prix de lenfermement dans une carapace comme certains ont pu lappeler. Le sujet se jouit sans le trajet de la pulsionqui pourrait articuler le corps du sujet lAutre. Cette distinction est prsente dans laschizophrnie o le retour de la jouissance se fait dans le corps du sujet. Elle est prsente dansla paranoa o la jouissance mauvaise est de lAutre ; Elle sabolit dans lautiste parinexistence du trajet pulsionnel. Ou encore, on peut dire que le corps-carapace est ce quiadvient dun corps dont tous les orifices sont bouchs par la lamelle . Il ny a plus de trajet

    possible non plus. La volont de castration relle de lenfant au loup dans la premire phasede son traitement est l pour signaler la radicalit du rejet dun organe dont la fonction est

    pure nigme pour le sujet : le psychotique ne pouvant couper lobjet oral sur lAutre, il doitse couper le pnis. Cest une quivalence foncire que ce couplage sein-pnis, comme va lemontrer Robert pendant des mois avec comme prolongement davoir mettre son pipi

    chaque sance , et qui tmoigne de linluctable de la coupure, ici, relle 28.Lapplication de la psychanalyse lautisme : lautisme deux.En quoi consiste alors lapplication de la psychanalyse lautisme ? Il sagit de permettre ausujet de se dgager de son tat de repli homostatique sur le corps encapsul et de passer unmode de subjectivit de lordre de lautisme deux. Il sagit de se faire le nouveau

    partenaire de ce sujet, en dehors de toute rciprocit imaginaire et sans la fonction delinterlocution symbolique. Comment lobtenir sans que le sujet ne traverse une criseimpossible supporter ? Le support dun objet en dehors dune dimension de jeu estncessaire pour le faire partenaire de lautiste. Sans objet, il ny a pas dAutre 29. Voyonscomment procde Rosine Lefort Je lemmne en sance, radieuse. Je massieds sur la chaise

    basse : Nadia vrifie ma position par rapport la sienne dun air inquiet. Elle se rassure, va

    sortir les jouets de larche, les uns aprs les autres. Aujourdhui, ses gestes sont moinsmaladroits, plus directs et elle na pas de dclics. Elle est intresse par une petite tasse de

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    dnette autour de laquelle va tourner toute la sance :aprs lavoir jete, elle la ramasse etlinspecte. Je lui dis que cest une tasse pour boire, comme javais nomm chaque jouetquelle sortait de larche. Elle porte la tasse sa bouche, la suce, mais son regard est sur le

    biberon ; elle jette la tasse, essaie de renverser le biberon avec la main, nose le faire etcherche latteindre avec un pilier en bois quelle a pris dans larche et quelle suce avant de

    lapprocher du biberon30.Alors peut sinstaurer un va-et-vient et des trajets du sujet autour de lobjet de lAutre, quiconduit le sujet dcrocher un objet sur le corps de lanalyste, objet qui rentre dans une sriede substitutions, construisant ainsi les pralables dune mtonymie. Elle permettralinstauration dune mtonymie, dun glissement dun objet un autre, en mme temps quil ya un collage.Virginio Bao avait prsent le cas exemplaire dun enfant suivi lAntenne 110 pendantdouze ans : de six ans dix-huit ans. Cet enfant avait la particularit davoir construit unechose assez complexe, compose dune chaise et de deux bolsdeau, quil devait maintenir enquilibre constamment, tout en tant en position ftale et appuy sur un pan de tissu. Cettemcanique est assez complexe puisque chaque fois quil y a un mouvement, le bol deau

    tombe. ce moment-l, il y a une crise : une excitation sempare du corps de lenfant . Il selivre alors des tentatives dautomutilation pour produire des trous dans son corps. Lesinterdictions narrivaient pas le retenir. Il tait ncessaire de saisir son corps pour larrter cequi permettait dintroduire une certaine pacification. La construction peut ensuite se rtablir,le bol se remplir ras-bord, pour que le sujet sapaise. Nous assistons ensuite, au fil du temps, la construction dune chane, qui volue, dun objet lautre autour dun trou . Le sujetarrive passer de ces bols un gobelet. Et dun gobelet quil remplace ensuite par dautresinstruments, nous avons une srie de substitutions qui partent de la machine trs complexe dedpart pour en arriver au stylo quil accepte de tenir pour crire. Lacan notait le cheminementde lenfant au loup dun primordial corps-contenant jusqu un instrument dtach.

    Nous voyons lenfant se conduire avec la fonction plus ou moins mythique du contenant, et

    seulement la fin pouvoir le supporter vide, comme la not Mme Lefort. Pouvoir ensupporter la vacuit, cest lidentifier enfin comme un objet proprement humain, cest direun instrument, capable dtre dtach de sa fonction 31.Lenfant dont sest occup Virginio Bao a gard de ceci un transfert qui fait que lorsquelanalyste fait la grosse voix, quand il dit non , dans les dernires annes, cela fait rirelenfant. Douze ans aprs, lenfant peut sortir de linstitution, il a pu trouver une faon deconsentir la parole et lcriture comme une mutilation maintenant supportable. Quelquun me parlait en contrle du cas dun enfant autiste qui stait prsent en marquantsauvagement, jusquau trou, des feuilles en quantit industrielle. Il avait ensuite commenc vouloir, avec un petit rire mcanique, toujours le mme, premirement vouloir emmener le

    tlphone du thrapeute, puis arracher son stylo, puis voler ses cls. Le thrapeute a supportcela patiemment, en ne permettant pas que cela ait lieu, et en interprtant lenfant sa volontde faire un trou dans ces feuilles et dy faire disparatre les objets. Aprs cette phase, le sujet a

    pu commencer parler en disant plus casser ! .Le tlphone est le lieu de la voix. Lenfant a essay denlever le tlphone de lAutre, lestock do vient la voix. Aprs il a essay denlever le stylo par o sort sans fin lcriturecauchemardesque. Il a essay enfin de lui voler ses cls, les instruments qui permettentdouvrir le monde ainsi que de senfermer chez soi. Une fois faites ces tentativesfondamentales, comme autant dessais de produire la trace de labsence dans lAutre, il peutdire plus casser . Simultanment, il peut entourer dun trait un nouvel objet lu parmi lesobjets du thrapeute. Il lentoure dun trait qui ntait pas une courbe ferme du premier coup.

    Cela lui laissera, plus tard, une chance de pouvoir sy retrouver avec lcrit, qui enserre unvide.

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    Dans les rayures, les centaines de rayures, faites dabord sur les feuilles, il ne scrit rien.Aucune libido ne laisse l de trace. Lorsque le sujet prend un stylo en main et massacre lafeuille jusqu faire des trous, le Fort-Da ne fonctionne pas. Le sujet na donc pas la

    possibilit dcrire quelque part que sa mre est partie. Il ny a pas daccommodation desrestes du dpart de la mre. Avec le Fort-Da et la bobine, quand la mre sen va, lenfant la

    rattrape. Dans le jeu, il symbolise labsence et la prsence et se retrouve muni dune bobine enplus. Ensuite la bobine se transformera en ours en peluche. Quest-ce quun ours en peluche ?Cest une bobine laquelle lenfant recourt quand il doit affronter une sparation. Cest une rserve de libido dit Lacan. Avec cette petite rserve, hors corps, lAutre peut partir. Mmesi lAutre le dsole de son dpart, il lui reste cela. Avec cette rserve de libido, il peutmeubler langoisse dans laquelle la laiss le dpart de la Chose, la mre relle en tant quelleest le lieu qui humanise lenfant. Elle est le centre du monde de lenfant et quand elle sen va,elle le laisse dans labsence, o il ny a plus de signifiant, plus de traces. Elle part avec tousles signifiants de lenfant. Si cela se passe mal, lenfant peut ne plus en avoir un seul pour lui

    ils sont tous partis. Pour pouvoir parler, pour pouvoir crire sans se vider, il en faut doncquelques-uns qui restent, en rserve, dans la bobine, dans lours en peluche. Avec a, lenfanta une chance de supporter langoisse du pas de trace de la prsence de labsence.Cette modalit dcriture nest pas limpression du Un. Elle est meuble de labsence qui a pu

    pour lenfant rvler un vide. Lacan peut dire de cette criture, celle qui se produit du geste delenfant qui lance la bobine, ou du trait du calligraphe, quil est ce dont il meuble langoissede lAchose . Si le sujet est confront sans recours cette angoisse, le vide de lAchose ne semeuble pas. Le geste du sujet est un geste do le dsir est lettre morte . La lettre alorsrenvoie un rel dont il est impossible de se dbarrasser. Lenfant spuise liminer unexcs de prsence qui lencombre. Il na rien qui permette la constitution dun trajet verslAutre, de quelque chose quoi lenfant puisse croire au moment o il est dsol delabsence qui le laisse en plan.Dans la dimension du dire qui est celle de lcriture, le sujet tente de se vider dune prsencedont labsence na pu tre symbolise, de sen dbarrasser par la rayure incessante. Cest unefaon de venir bout de la dimension de lcrit dans le symbolique sans sadresser lAutre.Cest lquivalent du trajet affol de son corps, ou des jeux effrns de rptitions sans queamais cela ne puisse se stabiliser. Cette hyperkinsie fondamentale du sujet qui, peut-tre dit

    autiste, se produit dans cette confrontation avec lcrit comme chose qui encombre. Lecrayon est un contenant mythique que le sujet veut dabord vider. Apprenons des sujets autistes qui nous disent quils ne parlaient pas, car leur cerveau se vidait . La terreur qui a lieu lorsque le sujet crit sans crire est du mme ordre que lamutilation dans la parole o la mutilation sidre de lenfant au loup dont Robert et RosineLefort ont su si bien nous transmettre la particularit.

    Eric Laurent15 avril 20071.Hacking I, What is Tom saying ti Maureen ?, London Review of books, 11 mai 2006.

    2.id.

    3.Prieur C., Le gouvernement face au dfi de la prise en charge de lautisme, Le Monde,eudi 25 novembre 2004.

    4.Sauvagnat F., Les psychoses infantiles : Une catgorie en voie de disparition ?.

    5.Goode E., US reports a surge in autism, Calls for more research as cause remains amystery, International Herald Tribune, 29 janvier 2004.

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    6.Rouillon J-P, lAutisme au XXI sicle , paratre

    7.Lacan J., Confrence de Genve sur Le symptme , 4 octobre 1975, Bloc Note de lapsychanalyse, n5, Genve 1982.

    8.Dclarations recueillies par Ccile Prieur, article du monde du 25 novembre 2004.

    9.Di Ciaccia A., La pratique plusieurs, La Cause freudienne, n 61, Paris, 2005,pp 107-118.Stevens A., Le courtil : un choix, Mental n1, 1996 ; Entrer en Institution : VIIe journes duRI3 : conclusion, Feuillets psychanalytiques du Courtil, n 25/26, juillet 2006.

    10.Mc Govern C., Autisms parent trap, New York Times, 5 juin 2006.

    11.Lacan J., Note sur lenfant, 1969, in Autres Ecrits, Seuil, 2001, p. 374.

    12.En Italie, il faut signaler les travaux de Martin Egge dans lAntenne 112. Egge M., Lacura del bambino autistico, Casa Editrice Astromabio, 2006.

    13.Lacan J., Le Sminaire, Livre 1, Les crits techniques de Freud, Seuil, 1975, p. 121

    14.Lefort, R. Le S1, le sujet et la psychose, in Analytica, n47, 1986, p.51

    15.Lacan J., Fonction et champ de la parole et du langage in Ecrits, Ed du Seuil, Paris,1966, p.242

    16.Lefort, R et R, Le CEREDA : Centre de recherche sur lenfant dans le discourspsychanalytique, in Analytica, n44, 1986, p. 66

    17.Lefort, R et R. La distinction de lautisme, Ed Seuil, coll. champ Freudien, 2003, p.8

    18.Lacan J, Le Sminaire, Livre I, p.120.

    19.Dans un article classique, le psychiatre Henry Faure, dans une approchephnomnologique , avait dcrit de faon saisissante linvestissement dlirant des objets .Il y a, selon dautres modalits, un investissement autistique des objets cf. Faure H.,Entretiens psychiatriques, 1953., LArche, Paris

    20.Maleval J-C, Plutt verbeux les autistes, Ornicar ? digital n 299, 26 janvier 2007.

    21.Nazeer K., Send in the idiots, or how we grew to understand the world, Bloomsbury,Londres, 2006.

    22.Jardine C., Lautiste qui aimait le nombre , The daily Telegraph, Londres, trad. CourrierInternational n828, du 14 au 20 septembre 2006.

    23.Lefort R, Les trois premires sances du traitement de lenfant au loup, Ornicar ? n28,1984, pp 59-68

    24. Lacan J, LEtourdit, Autres Ecrits, Seuil 2001, p. 474

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    25.Maleval J-C, Plutt verbeux les autistes, art. cit.

    26.id

    27.Lacan J, Le Sminaire, Livre X, lAngoisse, Seuil, 2004, p. 318. J-C Maleval en fait uncommentaire subtil, en dveloppant des indications donnes par J-A Miller dans son articlesur Jacques Lacan et la voix .

    28.Lefort R & R , Les structures de la psychose, Seuil, 1988, p.73.

    29.Lefort R & R, Les structures de la psychose, Seuil, 1988, p.64. La dclaration est proposde lenfant aux loups, mais les auteurs ajoutent en note Comme dans lautisme. Cest ce quemontre Marie-Franoise, impatiente davoir sa sance et qui me tourne le dos aussitt arrivedans la pice de sance. Une composante autistique apparat sitt quil ny a plus dobjet encause entre lAutre et le sujet ; ce qui caractrise lautisme est en effet un Autre sans lobjet.

    30.Lefort R & R, Naissance de lAutre, Seuil, 1980, pp.117-118

    31.Lacan J, Le Sminaire, Livre I, Les crits techniques de Freud, Seuil, 1975, p.120.

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