l3 aes, cours economie regionale

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Economie Régionale L3 AES Page | 1 ECONOMIE REGIONALE ET URBAINE Introduction générale La science régionale et ses domaines L’objet d’étude est l’étude de l’espace, du rôle de l’espace dans l’organisation des sociétés. La méthode utilisée va déterminer le domaine de référence. Le premier type de méthode est les méthodes économiques. Sur le plan économique la méthode est une méthode méso- économique. Etude aussi du phénomène urbain. Autre type de méthode : méthode normative qui consiste à construire des modèles de comportements idéals. Les conditions d’apparition On n’a pas toujours fait de l’économie régionale car cela tient aux croyances. La croyance fondamentale est que le marché, quand il fonctionne dans de bonnes conditions, débouche sur un équilibre spatial. On a pris conscience qu’il y a des déséquilibres spatiaux dans les années 1950 avec un rapport publié en 1947 ‘Paris et le désert françaispar J.F. Gravier. La seconde condition d’apparition est le développement de la mondialisation. La globalisation réactive les processus de retour au développement local. Les différents modèles de développement régional (modèles proactifs vs modèles réactifs) On cherche des richesses et des emplois dans les modèles de développement économique. Si la croissance économique s’essouffle il faut chercher de nouvelles valeurs ajoutées. Caractéristiques de développement économique proactif : Un développement endogène (fondé sur un processus de démocratie participative). C’est différent d’un développement exogène où on subit, il n’y a pas de choix possibles. Il y a des externalités positives c'est-à-dire qu’on va prendre en compte l’effet positif d’une décision individuelle sur la collectivité. Il y a absence d’externalités négatives. On prend en compte les domaines d’institutions (systèmes de valeurs & d’organisation). il y a une neutralité des institutions dans le domaine rétroactif. Les agents économiques cherchent à coopérer. Dans les modèles réactifs on suppose que la stabilité du système est fondée sur l’instabilité (concurrence).

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Economie Régionale L3 AES

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ECONOMIE REGIONALE ET URBAINE

Introduction générale

La science régionale et ses domaines

L’objet d’étude est l’étude de l’espace, du rôle de l’espace dans l’organisation des sociétés. La

méthode utilisée va déterminer le domaine de référence. Le premier type de méthode est les

méthodes économiques. Sur le plan économique la méthode est une méthode méso-

économique. Etude aussi du phénomène urbain. Autre type de méthode : méthode normative

qui consiste à construire des modèles de comportements idéals.

Les conditions d’apparition

On n’a pas toujours fait de l’économie régionale car cela tient aux croyances. La croyance

fondamentale est que le marché, quand il fonctionne dans de bonnes conditions, débouche sur

un équilibre spatial. On a pris conscience qu’il y a des déséquilibres spatiaux dans les années

1950 avec un rapport publié en 1947 ‘Paris et le désert français’ par J.F. Gravier.

La seconde condition d’apparition est le développement de la mondialisation. La globalisation

réactive les processus de retour au développement local.

Les différents modèles de développement régional (modèles proactifs vs modèles réactifs)

On cherche des richesses et des emplois dans les modèles de développement économique. Si

la croissance économique s’essouffle il faut chercher de nouvelles valeurs ajoutées.

Caractéristiques de développement économique proactif :

Un développement endogène (fondé sur un processus de démocratie participative).

C’est différent d’un développement exogène où on subit, il n’y a pas de choix possibles.

Il y a des externalités positives c'est-à-dire qu’on va prendre en compte l’effet positif

d’une décision individuelle sur la collectivité. Il y a absence d’externalités négatives.

On prend en compte les domaines d’institutions (systèmes de valeurs & d’organisation).

il y a une neutralité des institutions dans le domaine rétroactif.

Les agents économiques cherchent à coopérer. Dans les modèles réactifs on suppose

que la stabilité du système est fondée sur l’instabilité (concurrence).

Economie Régionale L3 AES

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1ère

Partie : Economie régionale

Chapitre 1 : Les principes de localisation et d’équilibre spatial

I- L’analyse théorique du problème de localisation

A- Présentation du problème

1- Rappel sur le comportement de l’entreprise

Le producteur a deux contraintes auxquelles il doit faire face :

Contrainte économique : toute entreprise maximise son profit = (Prix x Quantité) –

Coût Total. Plus le chiffre d’affaire est élevé plus l’entreprise est sensé faire du profit.

Les contraintes sont la concurrence (on peut jouer sur les innovations mais aussi sur la

compétitivité), les clients/consommateurs (pour faire du profit il faut influencer la

demande), la différenciation du produit. Les contraintes économiques sont celles qui se

déroulent sur le marché. Le profit d’une entreprise est maximum lorsqu’il est égal à

zéro. En même temps l’entreprise augmente son offre quand le prix augmente. A long

terme, les entreprises voient disparaitre leur capacité à faire du profit.

Le coût total est une contrainte technique : elle dépend de l’état de la technique et du

prix relatif des facteurs.

2- Les modes d’introduction de l’espace dans l’analyse économique

Dans la contrainte économique on retrouve la concurrence dans l’usage du sol (Von Thünen),

l’attribution des parts de marché (Hotelling, Lösch), les interactions spatiales.

Dans les contraintes techniques on considère soit que l’espace est continu avec le problème des

coûts de transport et le problème des coûts de production soit que l’espace est discontinu.

B- L’approche par les coûts ou la prise en compte de la contrainte technique

1- Les modèles liés à l’espace continu

L’espace est continu parce que mathématiquement les fonctions sont continues.

Minimisation des coûts de transport : l’espace fait naitre une distance entre les matières

premières, les travailleurs et l’entreprise mais aussi pour les produits finis. On introduit l’espace

par la distance qui génère des coûts de transport.

Comment résoudre cela ? En 1909 le premier modèle d’interprétation est celui d’Alfred

Weber qui dit qu’on peut représenter le problème par un triangle.

Cf Le triangle de Weber

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On suppose que B est le lieu où se trouve le marché, A et C représentent des matières

premières. On choisit une localisation à l’intérieur du triangle. Pour Weber tout dépend du

poids des produits à transporter et de la distance. On constate que le coût de transport

augmente avec la distance mais qu’il augmente aussi avec le poids du produit à transporter. On

aurait tendance à se rapprocher des matières premières si elles sont pondéreuses. C’est ce qui

s’est passé au tout début du capitalisme. C’est d’abord un problème de transport qui se pose.

Les ingénieurs vont essayer de systématiser l’application de cette méthode de Weber. Deux

méthodes vont s’opposer.

La première est l’indice matériel où on fait le rapport entre le poids des matières premières et

le poids du produit fini. A+C / B Si il est supérieur à 1 on choisira de se localiser à proximité

des matières premières.

La seconde est celle de l’Isodapane

Cf schéma l’Isodapane

On essaye de systématiser le calcul des coûts de transport en indiquant sur une carte des

courbes de niveaux qui représentent des isocoûts. On cherche pour chaque localisation quel est

le coût total compte tenu de la distance choisi mais aussi du poids de chacun des produits.

Minimisation des coûts de production : on délocalise parce que ça coûte moins cher, mais on

les réimporte ensuite dans notre pays pour satisfaire notre propre consommation. On cherche à

minimiser les coûts de production soit en recherchant une main d’œuvre qui coûte moins cher

soit en recherchant des innovations, des techniques de productions différentes à coût du travail

égal.

Soit K < L ou K > L, déterminants : prix des facteurs soit on a plus de K mais moins de L ou

l’inverse. Si on change de technologie on augmente la valeur ajoutée du produit par la valeur de

production.

2- Les modèles liés à l’espace discontinu

Dans la réalité l’espace est discontinu parce qu’il y a des obstacles naturels, de la concentration

des activités et des populations (toutefois je ne trouve pas de la main d’œuvre partout), de la

spécialisation.

Première méthode qui cherche à minimiser les coûts de transport en recherchant le chemin le

plus court. On utilise la théorie des graphs avec deux méthodes : le PERT ou la programmation

linéaire.

L

K

3000 = L1

300 véhicules / jour à Douai

K1

3 Milliards

1000 = L2

K2

3,2 milliards

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Un graph :

On peut également utiliser l’analyse multicritère qui suppose l’analyse des données. On doit

faire un tableau de contingence avec des entrées et des paramètres par rapport à ces entrées.

Tableau de convergence

Coup de

la main

d’œuvre

Soleil D1 Image

Nombre

de

véhicules

… … …

Kant 16 180 98 % 90 % 1

Lens 10 280 60 % 60 % 4

Onnaing 8 250 30 % 20 % 0,5

Marseille 15 365 10 % 95 % 7 1 taux de diplômé de l’enseignement supérieur

Nombre de véhicules = nombre d’immatriculations particuliers

On choisit la localisation qui apporte la situation idéale pour un maximum de critères. On peut

choisir la localisation qui donne le total minimum.

C- L’approche par l’espace ou la prise en compte de la contrainte économique

1- Les modèles de concurrence dans l’usage du sol

Au départ il y a plusieurs utilisateurs dans l’usage du sol. La concurrence se fait entre les

entreprises et les agriculteurs ou les propriétaires fonciers. Cette concurrence fait apparaitre une

rente foncière. Cette dernière est le fait que les terrains sont payés à un prix prohibitif. La rente

va augmenter quand il y aura une concurrence entre les usagers du sol.

La rente ricardienne : Cf Figure 1. Les prix sont fixés, le coût de production augmente en

fonction de la fertilité des terres. Cette lutte des agriculteurs pour avoir les terres les plus fertiles

va créer la rente des propriétaires de terres.

La rente de Von Thünen : Cf figures 2, 3, 4, 5, & 6. Le prix est fixé, le coût de production

est fixe aussi parce que le coût de production ne dépend pas de la fertilité des terres. Le coût

total de l’entreprise dépend d’abord de la proximité que l’on a vis-à-vis du centre ville, c’est le

coût de transport jusqu’au centre qui augmente. Le point O représente le centre du marché, de

la ville.

2- Les modèles de concurrence des parts de marché

Deux modèles : différenciation spatiale, duopole linéaire.

Critères

Localisations

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Modèle d’Hotelling ou théorie du duopole linéaire ou théorie du marchand de glace. Il y a

deux vendeurs de glaces, on vend les mêmes produits : homogénéité, c’est le même prix, il y a

des baigneurs partout. Cf ‘Le Duopole Linéaire’ Compte tenu de ces hypothèses, la

concurrence ne passe que par l’espace. A long terme, l’espace est neutre dans la concurrence.

Le modèle de Loche, la théorie des aires de marché. Cette théorie permet de fonder la

différenciation spatiale. Comment on détermine l’aire de marché ? Cf ‘L’aire de marché

d’une entreprise’. Il y a deux hypothèses initiales. Une qui est celle de la concurrence pure et

parfaite, le prix est une donnée pour l’entreprise et forcément aucune entreprise n’est capable

d’influencer le crédit marché. L’autre est que la demande est une fonction décroissante du prix.

La demande diminue quand le prix augmente. Ce qui explique la représentation de la courbe

de demande sur un marché pour une entreprise. Une troisième hypothèse est que l’entreprise a

un coût de production qui est A B sur le graphique qui va déterminer son profit (le super

profit) donc un avantage concurrentiel.

Comment introduire l’espace ? On va l’introduire par les coûts de transports sachant que les

ces coûts vont augmenter les coûts de l’entreprise. Plus on augmente la distance, plus

l’entreprise offrira un produit à un prix élevé et plus la demande risque de diminuer. Sauf

qu’on va voir à un moment donné l’entreprise qui va s’intéresser à un marché, une demande

qui est tellement loin de sa localisation que la demande sera nulle. C’est au point où s’arrête

cette demande par rapport au lieu de la localisation de la firme qu’on détermine l’aire de

marché.

La différenciation spatiale vient de l’éloignement entre les concurrents par rapport à leur

marché. Premier exemple : deux concurrents sont localisés sur le même marché et ont un coût

de production identique. La concurrence sera très forte.

Deuxième exemple : le marché du textile. On met en concurrence une entreprise lensoise

travaillant dans le textile avec une entreprise chinoise. Le coût unitaire de travail à Lens est de

10 € de l’heure, à Shanghai il est de 1,5 € de l’heure pour un ouvrier travaillant dans le textile.

Ce qui pourrait sauver les Lensois est que les coûts de transport entre la Chine et la France,

compte tenu de la structure de la demande, soient colossaux. Si les coûts de transport sont très

élevés, je vais être protégé par la distance du concurrent par rapport à mon marché.

Première hypothèse : ma décision de localisation est fonction de celle d’un autre. Elle est en

interaction avec celle d’un autre. Cela a une conséquence qui est que les entreprises en

s’installant vont tenir compte des externalités positives. Compte tenu de cette hypothèse, les

entreprises vont choisir une localisation en fonction du nombre de sites et sur chaque site on va

avoir un certains nombres d’attributs qui sont fonction de la présence des autres entreprises sur

ce site. Les attributs peuvent être la présence d’une crèche, un centre régional d’innovations…

L’entreprise va maximiser le site, sa consommation d’attributs en fonction d’un certains

nombres de contraintes. Schéma ‘Chap 1 II- A-‘. L représente l’ensemble des localisations

possibles. Chaque entreprise va choisir en fonction de ses attributs. En P2 ou en P1 je me

trouve dans la situation optimale au sens de l’entreprise 2 ou de l’entreprise 1. Premier cas : les

deux entreprises se localisent à proximité de P2. L’entreprise 2 sera très satisfaite puisque les

localisations choisies sont à son avantage. Si on évolue le long de L, ça représente au taux

marginal de substitution d’un site à l’autre compte tenu de ce que veulent les deux entreprises.

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Dans l’hypothèse de la courbe L en trait plein, cette substitution d’un site à l’autre est possible

tout en augmentant ou en maintenant la satisfaction des deux entreprises. Si au contraire on est

sur la courbe en pointillé, la localisation collective est impossible. Il n’y a pas possibilité de

transfert entre les différents sites parce que les préférences s’opposent. Mais on voit quand

même que sur la courbe L le changement de localisation des deux entreprises se traduit

forcément par un désavantage pour l’une d’entre elle. Comment trouver l’optimum ? En

situation de forte dépendance de plusieurs entreprises par rapport à une autre, il faut donner

préférence à la firme qui domine. Si au contraire aucune entreprise ne domine et par contre

que les sites sont transférables alors il faut compenser les pertes liées au choix de localisation

initiale de l’entreprise qui perd.

II- L’analyse empirique de localisations

A- L’observation du comportement spatial

Il y a des problèmes statistiques qui sont liés à l’inférence. Ces problèmes sont renforcés par le

caractère spatial de l’enquête.

Quelle est l’échelle spatiale retenue ? L’échelle spatiale peut être le nouveau local (en

dessous de la région, département, commune), le régional, national ou international.

C’est lié au fait qu’on veut ou non diluer un phénomène.

Le choix de l’activité est très important. Quel chef d’entreprise va-t-on interroger ?

La taille de l’entreprise. Soit c’est des grandes entreprises soit c’est des petites et

moyennes. C’est très important dans l’enquête parce que les grandes entreprises ont

toujours un processus de localisation qui est rationnalisé et pensé, écrit, modélisé. Elles

vont pouvoir répondre facilement lors d’une enquête sur les facteurs de localisation. Les

petites entreprises ne vont pas le faire et elles auront tendance à utiliser des facteurs de

localisation beaucoup moins rationnels et plus personnels, subjectifs (par exemple

l’attachement à sa famille). Parmi les facteurs rationnels on retrouve les facteurs qui vont

permettre d’augmenter ou diminuer le profit. Même si les processus de localisation ont

au moins dans les grandes entreprises un caractère rationnel, globalement il y a

beaucoup de facteurs irrationnels qui jouent dans la décision de la localisation. Ces

facteurs irrationnels jouent beaucoup dans les négociations. Ce sont des facteurs

déterminants.

B- Les facteurs de localisation

L’un des facteurs de la localisation est la présence d’un marché.

Ensuite, la présence d’une main d’œuvre bon marché et qualifiée de préférence.

La présence d’infrastructures

La présence d’un marché de capitaux

La présence de locaux et de terrains

La présence d’autres entreprises du même pays

La présence d’un milieu industriel

La présence d’une fiscalité locale intéressante

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La coloration politique du territoire

III- Les migrations

Il y a plusieurs types de migrations :

Les migrations internationales qui consistent à changer de pays

Les migrations interrégionales entre les régions au sens administratif.

A l’intérieur des régions on fera la différence entre des migrations résidentielles et des

migrations pendulaires ou alternantes.

A- La théorie des migrations

1- L’analyse néoclassique

C’est une analyse marginaliste toujours fondée sur la même hypothèse que la décision de

migration est par nature individuelle. Elle est totalement indépendante de la décision des autres.

Elle est réalisée à la marge et par tâtonnement. La loi de l’offre et de la demande de travail joue

complètement son rôle. On sait que l’offre de travail en général est fonction croissante du prix

du travail. La conclusion est qu’on va migrer en tenant compte des différences de salaire entre

la région i et la région j. Mi = f(si –sj). C’est le salaire qui va motiver le mouvement migratoire.

Ce n’est pas le chômage qui justifie les mouvements migratoires. Ça suppose que se déplacer

n’a aucun coût psychologique, matériel, qu’on a une information parfaite de ce qui se passe du

niveau de salaire de toutes les régions pour notre niveau d’emploi et pour notre productivité

marginale de travail.

Elle a progressivement rajouté des facteurs de migration mais pas le chômage. D’abord on a

rajouté une dimension attractivité des régions. Dans cette attractivité on a mis la distance, des

attributs ou aménités locales comme la qualité des logements, le degré d’urbanisation, le revenu

par tête, les équipements de loisirs. Dans un troisième temps on a rajouté des facteurs

personnels. On suppose qu’il y a un attachement à la région qui va générer un coût

suffisamment significatif et on va rajouter un coût de mobilité (frais liés au changement de

distance par rapport à l’emploi, changement de domicile). Le dernier facteur est le facteur

risque. Cela renvoi à l’information, l’information sur le lieu vers lequel on va migrer est

incomplète, elle est coûteuse. On va probabiliser des situations et imaginer des situations

d’aversion pour le risque.

2- L’analyse marxiste

Le capitaliste est toujours à la recherche de nouvelles façons d’exploiter les prolétaires. Pour

cela il faut baisser leurs exigences salariales et en maintenant leur productivité. On va utiliser les

mouvements migratoires pour faire pression sur les prolétaires. En fait, le migrant vient

augmenter l’armée de réserve des chômeurs.

Chez les marxistes, le mouvement migratoire est choisit volontairement par les capitalistes. Ils

sont subis par les prolétaires. Chez les néoclassiques, le mouvement migratoire est toujours

volontaire, il est rationnel.

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B- L’analyse empirique des migrations

1- La relation migration-revenu

Est-ce qu’elle est vraie ? Elle est vraie si on réalise un certain nombre d’hypothèses :

Les migrations se font vers les régions à haut revenus. C’est la différence de salaire qui

motive les mouvements migratoires. D’autres facteurs jouent : le coût de la mobilité qui

peut plus que compenser la différence de salaire et le chômage.

Il faudrait qu’on soit bien informé sur les différences de revenus. Or, ce n’est pas le cas

parce que l’information n’existe pas, souvent on est victime de l’illusion monétaire c'est-

à-dire qu’on n’est pas capable de raisonner en termes de différence de salaires réels

donc de pouvoir d’achat, on est victime de l’illusion fiscale c'est-à-dire qu’on ne prend

pas en compte les différences d’impositions.

Il faut que la différence de revenu soit le seul caractère distinctif de la région. Or il y en

a d’autres : le climat, l’image…

Les écarts de revenus doivent correspondre à des différences de pouvoir d’achat.

Globalement, la relation migration-revenu n’est pas respectée, elle est totalement contredite par

les faits. D’abord, elle est temporellement différente. La relation au salaire des migrations peut

s’inverser. La relation migration régionale, salaire revenu joue surtout pour certaines CSP

surtout pour les cadres et cadres supérieurs et aussi pour les fonctionnaires. Pour les couches

moyennes supérieures le facteur salaire joue beaucoup.

2- La relation migration-emploi

C’est le chômage qui détermine les mouvements migratoires et donc les régions à taux de

chômage élevé vont être des régions d’émigrations. Cette relation semble plus réelle que la

précédente. Mais elle n’est pas forcément vérifiée parce que des régions à fort taux de chômage

peuvent être des régions attractives avec un solde migratoire négatif.

Les migrations se rencontrent à la fois dans les régions qui sont en crise mais aussi dans les

régions qui sont en croissance parce que dans les régions en crise certains peuvent choisir de ne

pas migrer en même temps, le maintient d’une population élevée qui elle-même est une source

de croissance. Dans les régions en croissance, on a un phénomène inverse. C’est vrai qu’elles

sont attractives pour les chômeurs donc elles devraient avoir un solde fortement négatif sauf

que dans ce type de région on est obligé de partager des richesses donc l’effet demande va

moins jouer.

On peut expliquer ces phénomènes par la faible mobilité des chômeurs et par le fait que le

chômage touche essentiellement des emplois précaires, peu qualifiés.

3- L’observation des tendances actuelles

On a conservé une certaine forme d’héliotropisme dans les mouvements migratoires. Ça veut

dire que les régions attractives étaient des régions industrielles pendant les Trente Glorieuses.

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Trois régions en France concentraient les soldes migratoires : la région nord pas de calais, la

lorraine et l’île de France. Aujourd’hui, 60 % des mouvements migratoires se font vers le soleil.

La mobilité inter régionale et en même temps intra régionale augmente. Les gens ne sont plus

mobiles. Aujourd’hui, un français sur deux change de région.

La mobilité s’accroit mais les mouvements migratoires peuvent apparaitre comme un jeu à

somme nulle. Il y a des régions d’émigrations pour certaines CSP, pour certains emplois mais

qui sont en même temps des régions d’immigrations pour certains autres emplois.

Il y a des trajectoires migratoires qui sont fonction du type d’emploi recherché et surtout de

l’âge.

C- Les effets des migrations

1- Le « brain drain »

C’est l’idée de la fuite des cerveaux. Elle existe à l’internationale, elle est motivée par des

conditions de vies nettement meilleures. Le « brain drain » se justifie par la différence de salaire

et de productivité. Ils oublient d’abord que ça prend du temps de former et que donc ça a un

coût. Malgré tout, il y a des efforts à faire.

Les régions qui vont attirer les cerveaux vont bénéficier d’un renforcement de leur

compétitivité. L’écart va se creuser.

2- Les ajustements sur le marché du travail et l’égalisation des revenus des facteurs

Pour l’instant, on a des migrations rationnelles et liées à la différence de revenu. La région

d’immigration va voir son offre de travail augmenter. Et à terme, son salaire moyen va

diminuer. A l’inverse, dans les régions d’émigration avec un solde migratoire positif, l’offre de

travail va diminuer et par conséquent à terme les salaires vont augmenter réduisant ainsi la

différence de salaire. Cette diminution n’est pas aussi importante qu’elle devrait l’être parce

qu’on a un effet de demande.

IV- L’équilibre spatial

A- Présentation du problème

L’équilibre en France est une situation où il y a une croissance économique forte. Cette

situation est réalisée si l’offre égalise la demande sur tous les marchés. Cela suppose un certain

nombre de conditions.

A partir du moment où on fait intervenir l’espace et donc la distance géographique, la mobilité

des facteurs de production, comment va se dérouler, réaliser l’équilibre ?

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B- Les robinsonades de Losch

On va partir du comportement individuel des entreprises et de la théorie des aires de marché.

Selon cette théorie, il existe un facteur de différenciation spatiale qui est la distance qui entraîne

un coût de transport et qui détermine votre aire de marché. C’est le comportement spatial

d’une entreprise.

Que se passe-t-il quand plusieurs entreprises entrent sur le marché ? Au départ, le marché est

un lieu abstrait. Les entreprises vont se faire concurrence à l’intérieur d’une branche sur un

marché. Elles vont se faire concurrence en proposant des produits à un rapport qualité-prix

plus faible. La différenciation spatiale va donc jouer de moins en moins. L’aire de marché va se

réduire. A un moment donné on va dans la branche atteindre le nombre optimal d’entreprises,

chaque entreprise aura son aire de marché définitive.

Seuil = 10 000

N = 300 000 / 10 000 = 30

Chaque entreprise séparément aura atteint le minimum du coût moyen qui correspond au seuil

de rentabilité. Chaque entreprise va avoir une aire de marché dès qu’elles auront atteint le

nombre (30).

C- L’équilibre général des localisations et des migrations

1- L’introduction d’un secteur des transports neutres

Si on cherche à coordonner les décisions de localisation et les décisions de migration sans

introduire le rôle joué par le foncier. Un terrain a pour première fonction paysagère. Il y a

également une fonction résidentielle, une fonction agricole et enfin une fonction économique

c'est-à-dire que c’est le lieu d’installation, de localisation des entreprises. On omet cet aspect là.

On prend en compte les coûts de transport. Il faut de ce fait que les conditions de production

du service transport soient neutres. Neutre veut dire que tous les agents économiques vont avoir

accès aux mêmes conditions de transports (chargement, déchargement, coût). Il ne faut pas que

les conditions de production soient réalisées il ne faut pas de discrimination dans les décisions

de migration ou de localisation sinon il n’y a pas d’équilibre spatial (pour Losch).

On fait jouer au rôle du secteur du transport le même rôle que la monnaie. Il faut l’offre soit

égale à la demande.

Q0 = 300 000

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2- Les difficultés d’un équilibre général

La baisse des coûts de transport est normalement de nature à favoriser l’équilibre spatial

puisque on peut atteindre n’importe quel lieu en partant de n’importe quel lieu sans que ça

nous demande un quelconque effort (coût faible). Dans la réalité, ça a l’effet complètement

inverse. En fait, on constate que ça a favorisé la concentration de l’activité.

Jusqu’à présent l’équilibre spatial est réalisé si les rendements d’échelles sont décroissants. A

long terme, il n’y a plus de super profit.

L’hypothèse des rendements croissants est totalement vérifiée, c’est celle de Paul Krugman. Il y

a des concentrations d’activités qui appellent à la concentration

Coût marginal

Coût moyen

Hypothèse de rendement

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Chapitre 2 : Les modèles réactifs de développement économique

régional

I- Les principales réponses et questions

Le développement a-t-il un caractère quantitatif ou a-t-il un caractère qualitatif ? S’il a un

caractère quantitatif c’est qu’il s’apprécie en termes de création d’emploi, de valeur ajoutée. Le

qualitatif renvoi au bien être, aux questions de développement durable.

Est-ce que le développement est inégal ? Est-ce qu’il y a des inégalités sociales et/ou spatiales ?

Une réponse plutôt de nature libérale qui est qu’il n’y a pas d’inégalités. C’est les choix des

agents économiques. Deuxième type de réponse : le développement est inégal, ce sont ceux qui

ont subi l’électrochoc de Paris et le désert français. La première catégorie de modèle est la

théorie de la base (modèle keynésien), la seconde est la théorie de croissance. La troisième

catégorie est plus ou moins marxiste qui dit que les déséquilibres spatiaux sont le reflet de la

lutte des classes. C’est absolument nécessaire au capitalisme (théorie du développement inégal).

II- Les modèles néoclassiques

D’où viennent les inégalités spatiales qui ont été choisies ? Elles viennent soit de la

différenciation spatiale soit de la diffusion des innovations soit des étapes du développement.

A- Le modèle de l’échange inter-régional

Les néoclassiques vont transposer la théorie de l’échange internationale à l’échange inter-

régional.

Région 1 Région 2

Elle s’explique par la présence de dotations factorielles qui vont déterminer par région des

avantages comparatifs. Chaque région va se spécialiser.

L’autre hypothèse est que les facteurs de production capital, travail sont mobiles entre les

régions avec toutes les influences notamment les migrations.

Dernière hypothèse est qu’il existe un coût de transport nul à l’intérieur des régions, par contre

les coûts de transports sont positifs entre les régions. C’est là qu’intervient la différenciation

spatiale.

P1 = prix d’équilibre entre chaque région

P2 = prix inférieur au prix d’équilibre de la région 1

Q

P

Offre

Demande

P

Offre

Demande

Q

P1 P2

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La région 2 va exporter vers la région 1 le produit pour lequel elle est la plus compétitive. Cette

différence de compétitivité peut être comblée par les coûts de transports. C’est là qu’intervient

la différenciation spatiale.

La région 2 exportera vers la région 1 tant que la différence de prix entre P2 et P1 sera

supérieure au coût de transport.

Il se peut que la différence initiale de prix finisse par être comblée à la suite de la mobilité des

facteurs de production. Si la différence de prix est liée à la différence de productivité marginale,

cette différence va s’estomper au fur et à mesure. Tout va s’équilibrer.

B- Le modèle de la diffusion des innovations

On peut imaginer assez facilement que les inégalités de développement régional s’expliquent

par des vitesses de diffusion de l’innovation qui sont différentes selon les régions. Des régions

vont par exemple accepter beaucoup plus rapidement la diffusion des innovations sur les

produits que la diffusion des innovations sur les procédés de production.

Les innovations sur les techniques de production et sur les produits ne se diffusent pas partout

de la même façon, elles se diffusent plus rapidement dans les grandes villes qu’à la campagne.

D’une manière plus générale on constate que les innovations se diffusent du centre vers les

périphéries.

C- Le modèle du développement régional par étape

On utilise le modèle de Rostow Vernon Clark qui permet de comprendre les étapes du

développement.

La mise en place des conditions institutionnelles

Le décollage qui suppose qu’on ait atteint un certain niveau d’épargne et

d’investissement. Il y a des régions qui n’auront pas fait cet effort et qui seront moins

développées.

La croissance où se met en place un mécanisme d’augmentation des grandeurs

économiques. On continue à investir, à mécaniser, à innover. La migration est aussi un

mécanisme.

Le déclin qui intervient quand il y a un essoufflement des innovations

On combine ces étapes avec celles du cycle de vie du produit et avec la loi du déversement.

III- Le modèle keynésien de la théorie de la base

A- L’analyse théorique : la notion de base d’exportation

C’est un modèle keynésien qui essaye d’interpréter les inégalités de développement en partant

de l’existence de deux types de demandes.

Une région fait face à deux types de demandes : une demande dite résidentielle et une

demande de base d’exportation. La demande résidentielle est interne à la région. Elle est liée

aux dépenses que les ménages, les entreprises, vont faire localement.

!

Economie Régionale L3 AES

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Y = R + B

Y = production

Exemple de Bapaume :

Y = R + B

Entreprises industrielles administrations agriculteurs

BtoB & BtoC publiques artisans / commerçants

Elles ne peuvent travailler que s’il y a deux demandes. Il faut donc se demander qui y habite et

qui y consomment ? secteur résidentiel, la demande est interne

Ce secteur a un effet sur la richesse produite qui est un effet multiplicateur. Cet effet

multiplicateur dépend de leur propension à dépenser localement.

Les entreprises de la région ne peuvent se contenter du secteur résidentiel. Ils ont besoin d’une

demande externe qui va constituer sa base d’exportation. Or, il est évident qu’un territoire ne

peut vivre en autarcie. Ce qu’il va exporter conditionne très fortement son développement. On

peut penser que ce secteur aura un effet multiplicateur beaucoup plus important que le secteur

résidentiel. Effet multiplicateur : b > a ; b est dépendant de la propension à dépenser

localement. b = 1 / 1 – dL (dL = propension à dépenser localement).

85 % du PIB du Languedoc Roussillon vient de son secteur résidentiel.

Faut-il concentrer les activités ? Plus on concentre plus on est compétitif.

Une région doit-elle se spécialiser ? Si on est néoclassique on dit oui, si on est keynésien on se

spécialise par rapport à une demande externe.

B- L’utilisation des coefficients de Hoyt

Les coefficients de Hoyt sont des coefficients qui mesurent le niveau de spécialisation d’une

région dans un secteur de base d’exportation. Comment calculer ce coefficient ? On va utiliser

d’abord un indicateur de mesure de l’importance de l’activité dans la région. On a plusieurs

façons de mesurer une importance d’une activité :

On prend la valeur ajoutée de la branche et voir si cette valeur ajoutée est forte dans la

région par rapport aux autres régions.

Le chiffre d’affaires

Le nombre d’emplois (celui utilisé le plus)

Cela représente le rapport entre le poids d’une activité « j » au niveau d’une région « i » et le

poids de cette activité au niveau national :

Cij = [E xij / Xi] / [Xj / X]

Régions i

j Nord Pas de Calais Ile de France Xj

Automobile 200 000 10 000 210 000

Tertiaire supérieur 5 000 400 000 405 000

Xi 205 000 410 000 615 000

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CNPDC, Automobile = (200 000 / 205 000) / (210 000 / 615 000) = 2,86

Si le coefficient est supérieur à 1, la région est spécialisée dans cette activité.

CNPDC, tertiaire = (5 000 / 205 000) / (405 000 / 615 000) = 0,028

En 20 ans, la région NPDC a perdu 250 000 emplois dans l’industrie.

C- Les tests et les critiques

On a essayé de tester l’effet multiplicateur du secteur du secteur de base d’exportation. La

valeur multiplicateur est très proche de 1, il n’y a pas d’effet multiplicateur ou très très faible.

Plusieurs critiques possibles :

On fait l’hypothèse que les structures techniques ou coefficients techniques sont les

mêmes dans toutes les régions. On a la même productivité du travail par exemple. Cela

signifie qu’un progrès dans une industrie va se traduire par la même valeur ajoutée et

par le même nombre d’emplois créés. En plus, même si les techniques sont identiques,

la productivité du travail peut être différente.

On fait l’hypothèse que la structure de la demande est identique dans les différentes

régions.

On fait l’hypothèse que malgré tout, l’offre est totalement élastique à la demande. Dans

la réalité on va constater qu’il y a des différences.

On a l’impression que c’est véritablement un modèle vraiment réactif parce que nous

ne sommes pas maîtres de notre propre développement. Il ne dépend pas de l’élasticité

de notre offre et en même temps notre développement régional dépend d’une

demande qui ne dépend pas de nous.

IV- La théorie des pôles de croissance

A- Les bases de la théorie

C’est l’économiste François Perroux qui cherche à expliquer les déséquilibres spatiaux d’après

guerre. Sa réponse est qu’il y a des pôles de croissance qui favorisent le développement de ces

régions. Qu’est-ce qui fait un pôle de croissance ? Comment la croissance se diffuse-t-elle ? Il y

a un pôle de croissance a proximité d’une unité motrice ou d’une industrie motrice. A

l’époque, l’industrie motrice correspondait aux industries lourdes. C’est dont la sidérurgie,

l’énergie. Ces industries motrices vont générer des effets d’entraînement pour les autres

industries.

Quels sont les modes de diffusion ? Il y en a trois :

Le prix : on utilise les économies d’échelles des fournisseurs pour diminuer nos prix de

revient.

Les quantités notamment par un effet de demande. Les entreprises vont se servir

mutuellement de débouchés. Cela va renforcer les économies d’échelles. Ça renforce

l’effet prix.

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Les anticipations. La présence d’une unité motrice permet de développer des

anticipations positives et va donc favoriser le développement.

B- Les problèmes posés par la théorie

Le premier problème est : a-t-elle une composante territoriale ? Il n’est jamais fait référence aux

mécanismes permettant de produire des externalités positives.

Qu’est-ce qu’un pôle de croissance ? Qu’est-ce qu’une unité motrice ? Au départ c’est une

industrie. Est-ce que ça ne peut pas être une entreprise ? Pas de réponse par Perroux.

Aujourd’hui est-ce que c’est les industries high-tech ? Il faudrait aujourd’hui augmenter l’offre

de facteurs stratégiques de développement. L’âge d’or des pôles a correspondu à une structure

technique particulière.

V- Les théories du développement inégal

A- La théorie de la causalité circulaire

Existence d’un mécanisme de causalité circulaire. Au départ, de cette causalité circulaire il y a

une différence de productivité entre deux régions. Mais Myrdal n’explique pas véritablement

l’origine de cette différence. Cette différence de productivité entraîne une différence de

revenus. Ces différences vont attirer les migrants. Ces migrants vont venir augmenter la

demande sur le marché et renforcer les économies d’échelles et par conséquent les baisses de

prix. Les économies d’échelles vont aussi se traduire par de nouvelles augmentations de la

productivité qui elle-même attirera à nouveau de nouveaux migrants… et ainsi de suite.

B- Le modèle de division spatiale du travail

C’est Philippe Aydalot. C’est la première explication marxiste. Ils vont montrer comment

l’espace peut être un instrument d’exploitation des prolétaires. ??? instaure entre le centre et la

périphérie. Au centre se trouvent les exploiteurs et à la périphérie se trouvent les exploités.

Les rapports de production sont définis par le centre et se diffusent vers les espaces

périphériques. Cette diffusion est nécessaire pour lutter contre la baisse tendancielle des taux de

profit.

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Chapitre 3 : Les modèles pro-actifs de développement économique

local

I- Les approches territoriales

Le territoire peut être défini en fonction de deux éléments : ethnologique (c’est le territoire

comme lieu produisant une identité) et éthologique du territoire (c’est le fait qu’un peu comme

les animaux nous avons tendance à marquer notre territoire à défendre notre territoire, ça

constitue une espèce de ciment des liens entre ceux qui y habitent.

A- Les systèmes productifs locaux

1- Genèse et définition du concept

Origine en 1919 : écriture par Alfred Marshall « Trade and Industry ». Il invente le terme de

district industriel. C’est un lieu où on rencontre une certaine atmosphère. Cette atmosphère est

propice au développement d’externalités positives c'est-à-dire davantage pour la collectivité non

recherché par les agents économiques individuellement. Exemple : la formation. Il constate ce

type d’atmosphère dans les régions industrielles : la sidérurgie, le textile. Il observe cette

atmosphère dans les régions textiles, sidérurgiques.

Pendant près de 70 ans le concept disparait, on n’éprouve pas le besoin d’utiliser ce concept

pour interpréter la réalité économique.

Dans les années 1980, un certain nombre d’économistes italiens vont réutiliser le concept pour

interpréter le miracle de la troisième Italie.

Dans les années 1970, se met en place un processus de désindustrialisation. Elle est liée à un

essoufflement du progrès technique et à la mondialisation. Les italiens vont inventer un système

dit d’accumulation flexible permettant de faire face à cette crise.

La France va relire l’expérience italienne et tenter de la généraliser notamment aux industries

de plus hautes technologiques. Elles va aussi tenter de l’appliquer au cas français.

2- Les caractéristiques des SPL

Il y a quatre caractéristiques permettant de définir ce qu’est un SPL.

1) Un réseau de petites entreprises qui sont spécialisées autour d’une activité.

2) Il faut que les entreprises coopèrent. Exemple : coopérer en matière marketing.

3) La production d’externalités positives.

4) Existence d’une culture locale partagée. Les entreprises se reconnaissent dans l’identité

du territoire par exemple.

3- La typologie

Quels sont les critères de placement des SPL ?

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La région d’origine (exemple : région rurale)

Le savoir ou savoir faire qui est à l’origine du SPL

Quel est le réseau utilisé

Cela nous permet de faire la différence entre deux types de SPL :

Le SPL à industrialisation diffuse

Le SPL incubateur ou district technologique

Le SPL à industrialisation diffuse c’est d’abord un SPL qu’on rencontre dans les régions rurales

qui ont été laissé pour compte par la croissance des Trente Glorieuses. Ce type de SPL est basé

sur des savoirs faire ancestraux, sur des compétences qu’on maitrise depuis des siècles. Le type

de réseau utilisé est essentiellement un réseau familial.

Le SPL incubateur s’est développer à proximité / dans les régions qui ont bénéficiés de la

croissance des Trente Glorieuses. On se base sur des savoirs, des stocks de connaissances ou

de sciences et ces stocks vont permettre de faire un sot technologique. Les réseaux sont

professionnels.

Conclusion :

Est-ce que les SPL existent encore aujourd’hui ? La politique des SPL a été instaurée en France

entre 1998 et a pris fin en 2005 avec la création des pôles de compétitivité. L’idée est de faire

apparaitre des SPL, de créer des SPL. Le problème est que les SPL sont souvent à génération

spontanée.

Cela va poser un certains nombres de problèmes qui vont être à l’origine de leur extinction.

D’abord, des problèmes de coopération. Ensuite, les SPL sont limités par la taille de leur

marché. Le troisième problème est le manque d’innovations (« bricolage » de savoirs faires

ancestraux). Dans une économie de la connaissance, la valeur ajoutée se fait si on innove. Et en

plus on doit innover de plus en plus rapidement car on est vite obsolète. En 2005, les SPL ont

été remplacé par les pôles de compétitivité. L’idée de compétitivité est l’idée du ‘Big is

Beautiful’. Le pôle de compétitivité est trois acteurs réunis géographiquement : les entreprises

qui vont exprimer des besoins, les chercheurs et les formateurs. L’idée est que si on met en

interaction géographiquement les trois on va déboucher sur la création. Exemple : MAUD :

mode à usage domestique. Les pôles sont classés dans différentes catégories : les pôles

mondiaux, les pôles à vocation mondiale, les pôles à vocation nationale.

B- Les milieux innovateurs

1- Définition

C’est un lieu où sont réunis un certain nombre de conditions favorables à l’innovation.

Exemples : existence d’un réseau très haut débit qui favorise les échanges très rapide entre les

entreprises et les chercheurs ; la présence dans un lieu de certaines fonctions tertiaires

supérieures (hôtels de luxe). Dans une conception plus large on pourrait dire que le lieu est la

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beauté des paysages. GREMI : groupe de recherches sur les milieux innovateurs dont Denis

Maillat. La question que ce groupe se pose : est-ce que le milieu urbain ne serait pas un milieu

plus innovateur que le milieu rural ?

2- Typologie

On confronte une logique d’interaction avec la logique d’apprentissage.

- Logique d’interaction +

-

Logique

d’apprentissage

+

1 : S’il n’y a aucune interaction entre les acteurs du territoire et de dynamique d’apprentissage,

il n’y aura pas de milieu innovateur.

4 : situation où il y a un milieu innovateur puisqu’on a interaction entre les acteurs du territoire

et une dynamique d’apprentissage. C’est malgré tout des innovations de haute technologie.

2 : milieu potentiellement innovateur parce qu’il y a des interactions entre les acteurs mais on

n’a pas développé la dynamique permettant aux acteurs de diffuser, d’absorber l’innovation.

3 : innovation mais sans milieu.

Exemple de l’horlogerie en Suisse.

C- Les technopoles

1- Les caractéristiques d’une technopole

C’est la plus vieille organisation industrielle connue apparue au début des années 1970 et qui se

définit par la mise en interaction de la recherche de l’enseignement supérieur et du milieu

industriel. L’objectif était un objectif de fertilisation du tissu industriel. On espérait qu’on puisse

avoir des chercheurs créateurs ou du moins que les chercheurs valorisent leurs recherchent.

Une technopole s’accompagne de la mise en place d’un certain nombre d’éléments. L’élément

fondamental s’est les incubateurs (on y offre la possibilité de développer industriellement les

recherches). Ça suppose aussi l’existence de fonctions tertiaires supérieures. Une technopole

donne lieu à un label national qu’on doit chercher à obtenir en suivant un cahier des charges.

2- L’importance des effets d’hystérésis

Hystérésis : manifester l’effet de phénomènes qui réapparaissent et qui vont empêcher

l’évolution.

1 2

3 4

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Sont avantagés les technopoles qui ont été les premières à développer un certain type

d’innovation. Les technopoles sont liées au phénomène urbain et ça veut dire qu’il faut que la

ville ait acquis une certaine taille pour pouvoir prétendre à développer une technopole.

II- Les approches régulationnistes

A- Les formes institutionnelles concernées

Thèse néomarxiste.

Il y a cinq formes institutionnelles étudiées par les néomarxistes :

1) La forme prise par l’Etat. Durant les Trente Glorieuses l’Etat était la béquille du capital.

C’était un Etat très centralisateur. Cette Etat se transforme pendant les quarante

douloureuses et il va perdre son pouvoir qu’il délègue en décentralisant.

2) Le rapport salarial. On a fait évoluer ce rapport. On est passé d’un rapport salarial

fordiste à un rapport salarial post fordiste.

3) La forme de concurrence. On est passé d’un espèce de capitalisme monopoliste d’Etat

avec des très grandes entreprises se faisant concurrence à une accumulation plus flexible

avec des petites entreprises cherchant à être flexibles.

4) La forme monétaire. On est passé d’un gold exchange standard à on ne sait pas encore.

5) La forme de participation à l’ordre économique international. Le GATTS jusqu’en

1994 où on est passé à l’OMC. Depuis 1999 on est passé aux accords post Washington.

Ces formes se combinent pour donner un régime d’accumulation.

B- La prise en compte de la relation capital-travail

Le rapport salarial fordiste était un rapport d’exploitation qui visait la déqualification de la main

d’œuvre : baisser la valeur de la force de travail. On constate qu’aujourd’hui ce n’est plus vrai.

Certaines entreprises cherchent à modifier cette relation fordiste notamment avec une relation

d’intégration du salarié. Le salarié est considéré comme une valeur qu’il faut former, dont il faut

enrichir les compétences. On joue aussi sur d’autres motivations que sur celle salariale. Ce n’est

plus uniquement un coût. De plus en plus on prend en compte le fait que le salarié est un

consommateur. Il apprend à produit en consommant.

C- La prise en compte des réseaux

On est entré dans une économie de réseaux. C’est une économie où les entreprises coopèrent

où elles ne se font plus totalement concurrence.

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D- Les problèmes de gouvernance

1- Les problèmes posés par la gouvernance

Le problème de partage de l’intérêt général parce qu’en France c’est l’Etat français qui est

garant de l’intérêt général.

Problèmes liés à la transformation du rôle de l’Etat. Depuis 1982, il y a un très fort mouvement

de décentralisation qui s’est mis en place avec apparition, développement d’un pouvoir local

puisque toutes les intercommunalités ont de plus en plus de pouvoir. Reste posé le problème

du financement des politiques publiques. Les collectivités locales ne peuvent pas voter la nature

de l’impôt.

Deuxième transformation de l’Etat : partage de certaines missions d’intérêt général avec la

société civile. Il y a une fonction de répartition et une fonction d’affectation (production de

services publics) de l’Etat. Ces fonctions sont de plus en plus exercées par la société civile et

notamment par les associations.

2- L’exemple du pouvoir des villes dans les différents pays

Les Etats Européens ont une histoire institutionnelle différente. Certains Etats sont restés avec

un pouvoir extrêmement centralisé. D’autres ont plutôt choisi un pouvoir totalement

décentralisé (Belgique). D’autres pays ont choisi une organisation sous forme de ville c'est-à-dire

que les villes sont presque des villes Etats. C’est le cas par exemple en Italie. Aujourd’hui, ça

pose des problèmes de gouvernances car la mondialisation a réactivé le pouvoir des villes, c’est

la métropolisation. Il existe des comités internationaux de villes où les villes entrent en relation

entre elles au dessus des Etats.

On voit apparaitre une concurrence territoriale, entre les villes.

CONCLUSION 1ère Partie :

On a effectivement une espèce de convergence entre les modèles réactifs et les modèles

proactifs de développement. On constate aujourd’hui l’apparition du développement

endogène. Plusieurs dimensions :

Le développement endogène est un développement qui est communautaire, il

correspond à un ensemble de valeurs partagées par le territoire.

C’est un développement tourné vers les besoins fondamentaux.

C’est un développement qui est dit « intégré », on prend en compte tous les aspects du

développement, les aspects socio politique culturels, économiques, et

environnementaux (aujourd’hui).

Il vise l’autarcie sélective. On cherche d’abord à favoriser le développement de la

communauté mais on n’est pas totalement fermé sur soi-même.

C’est un développement qui cherche à valoriser les ressources locales.

C’est un développement basé sur les petites entreprises, les petites échelles, les petites

communautés => « Small is Beautiful ».

Il est aussi basé sur une économie informelle.

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2ème

partie : Economie Urbaine

Introduction : Les approches théoriques de la ville

Le phénomène urbain est un phénomène ancien. Il date de 10 000 ans av. J-C. avec

l’apparition de la sédentarisation des populations. Elle se faisait exclusivement en ville et s’est lié

à l’apparition du néolithique (naissance de l’agriculture). Ceux qui vivent en ville, ne cultivent

rien, il faut donc cultiver les terres et vendre les produits en ville. Il faut un surplus agricole

pour que naisse une ville donc que les populations qui se nourrissent en travaillant la terre aient

plus que ce qu’elles ont besoin pour se nourrir.

L’apport de la sociologie

Pour les sociologues, la ville a deux missions. C’est d’abord un lieu symbolique où se situe le

pouvoir politique, religieux, administratif, économique, des monuments symboliques… Ensuite

c’est la fonction de diffusion d’un certain mode de vie, c’est en ville qu’on a les gens les plus

modernes, les plus évolués.

L’émergence de l’économie urbaine

Elle a beaucoup évolué. Elle a d’abord posé les questions du prix du sol, du foncier. Ensuite, la

question de la structuration de la ville, les fonctions de la ville : économique, commerciale,

résidentielle. Autre question : quelle est la taille optimale d’une ville ? Ainsi que tout ce qui est

politique de logement, politique de transport. L’idée était de planifier le développement de la

ville.

L’apport de la pensée néoclassique

Elle cherche à construire des modèles rationnels, souvent mathématiques, normatifs (ville

idéale). Mais ces modèles sont très centrés sur les variables économiques.

La pensée marxiste de la ville

La ville est un lieu où on va concentrer les armées de réserves (populations issues de l’exode

rural pour aller travailler mais qui ne trouveront pas de travail) qui font pression sur ceux qui

veulent un emploi et qui permet de baisser la valeur travail. La ville est le lieu où se condense

toutes les luttes sociales.

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Chapitre 1 : Croissance et déclin urbain

P. Bairoch, « Histoire des villes de Jéricho à Mexico », 1980

I- Présentation des faits

A- De la désurbanisation à la suburbanisation

Globalement, la part de la population urbaine dans la population totale ne fait qu’augmenter

depuis le début du capitalisme. On peut totalement lier industrialisation et urbanisation. Pour

l’INSEE on est passé dans un mode de vie urbain en 1936, avec 53 % de la population urbaine.

Aujourd’hui, on atteint 80 %.

Pendant les Trente Glorieuses la population urbaine a augmenté de 20 %. Pendant les Trente

Douloureuses, on va voir un ralentissement de l’accroissement de la population urbaine. Elle va

augmenter de 3 %.

Pendant les Trente Glorieuses on a une augmentation de la population urbaine en centre ville

mais on a surtout un développement des banlieues. Ce développement des banlieues s’accroit,

on va parler de suburbanisation. Suburbanisation = trop d’urbanisation, pendant un temps la

taille des centres villes a augmenté, les banlieues ont également augmenté très fortement et qui

s’installent partout.

Durant les vingt premières douloureuses on assiste par contre à une désurbanisation des centres

villes. La population habitant en centre ville diminue car on y développe des bureaux, ça

devient excessivement cher et parce que certains territoires vont être abandonné par des

populations qui vont aller en banlieue.

Tableau 8.6

B- De la suburbanisation à la périurbanisation

Le tassement des centres villes, mais quand même aussi des banlieues, s’est accompagné par le

développement de logements en zone rural. Cela tient essentiellement à la montée du coût du

foncier et la recherche d’une meilleure qualité de vie. 1975 : on a un très gros effort de

périurbanisation avec une migration des populations des centres villes, des banlieues vers les

zones rural.

Figure 8.2 : taux de migration positifs dans les grandes villes, on a un ralentissement de la

baisse des populations dans le milieu rural.

Le mouvement de périurbanisation est un mouvement qui débouche sur l’extension des

banlieues.

Phénomène du mitage : on a un néorural qui travaille en ville et qui veut être seul. Il fait bâtir

une maison seule, ça change complètement le paysage. Un autre s’y installe plus tard, on étend

petit à petit la zone d’urbanisation.

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C- De la périurbanisation à la rurbanisation

La rurbanisation découle de l’application, de la généralisation du mode de vie urbain aux

populations habitant en milieu rural.

On a un développement des réseaux commerciaux et en particulier des supérettes et aussi du

hard discount. Ce développement va favoriser la diffusion du mode de vie urbain. Le

développement de tous les réseaux d’équipements audio visuels, les réseaux hydrauliques… qui

fait que ça devient possible de vivre à la campagne en ayant tous les avantages de la ville. Dans

les campagnes si on veut avoir une activité on est un peu obligé d’aller travailler en ville. Ceux

qui travaillent en ville, viennent habiter à la campagne.

II- Les théories de la croissance de la ville

A- La croissance urbaine par étape

On applique à la ville les étapes de la croissance de Rostow.

1) La ville se spécialise dans une activité qui permet de lancer son développement

2) On a une diversification progressive qui permet d’élargir les activités de la ville

3) Un processus de maturation tel que la ville progresse dans la diversification de ses

activités

4) Le stade de métropole qui permet à la ville de dominer les autres villes par son niveau

de diversification. Dominer des villes moins avancées dans leurs évolutions notamment.

B- Le rôle des économies externes dans l’analyse néoclassique et la taille optimale des

villes

On peut poser le problème de deux façons. Soit on va rechercher la taille minimum dans ce cas

là on va raisonner en termes d’économie d’agglomération. Soit on pose la question en termes

de taille maximum et dans ce cas on va raisonner en termes de déséconomie des

agglomérations.

Les économies d’agglomération sont de deux types :

1) Les économies de localisation sont des économies externes à l’entreprise mais qui sont

propres à une industrie à condition d’être dans la même aire urbaine, proche

géographiquement.

2) Les économies d’urbanisation sont celles qui sont externes à l’entreprise mais c’est lié à

la taille de la ville, par exemples le fait de payer moins de taxe professionnelle, la taille

du marché.

Les déséconomies interviennent quand on a dépassé une certaine taille.

Figure 8.5 : on a représenté le coût moyen et le coût marginal liés à l’augmentation de la

taille de la ville qu’on mesure par le nombre d’habitants. En principe, on peut supposer que

dans un premier temps que le coût marginal et le coût moyen vont diminuer parce que ce qui

joue le plus sont les économies d’agglomération. Dans un deuxième temps, ces coûts

remontent à cause des déséconomies d’agglomération ce qui sous-entendrait qu’on a atteint la

taille maximum. On a représenté le bénéfice moyen et le bénéfice marginal liés à la taille de la

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ville. Le bénéfice marginal augmente dans un premier temps et diminue dans un second temps

avec un maximum de bénéfices qui est atteint quand on est en haut du bénéfice moyen.

En P1 toute taille inférieure à P1 n’est pas viable parce que le bénéfice moyen est inférieur au

coût moyen. En P2 on est au minimum du coût moyen mais la taille n’est pas optimale, elle ne

l’est qu’en P4 quand on a le bénéfice maximum et que on a atteint le maximum du coût. En P4

ça reste « rentable » puisqu’on a un bénéfice supérieur au coût, mais ça va baisser jusqu’à P5 où

le bénéfice moyen sera inférieur au coût moyen. P5 serait la taille maximale de la ville.

La question est de chiffrer l’évolution des bénéfices et à partir de là de déterminer une véritable

taille minimale ou maximale de la ville.

III- L’analyse du déclin des villes

Les analyses du déclin posent 2 questions donc 2 types de réponses. Question de la taille, si il y

a un déclin urbain c’est peut être parce que les villes ont atteint leur limite. La réponse sera

quantitative.

La question est : est-ce que la ville ne contiendrait pas les germes de la crise civilisationnelle ? Y

a-t-il une ville durable ? Une ville durable c’est durable sur le plan écologique ? Durable signifie

aussi équitable, dualité sociale dans la ville ? Est ce que c’est vivable ?

La réponse est excessivement difficile et qualitative aussi.

A- Les analyses quantitatives en termes de croissance des coûts

1- Le problème des coûts publics

On a par exemple en tête que l’accroissement de la taille des villes augmente les dépenses

d’équipement, en infrastructures de toutes sortes mais aussi de fonctionnement. On pense que

ces coûts sont donc des coûts publics économiques mais ils peuvent être aussi des coûts publics

sociaux liés à la montée de la délinquance ou du sentiment d’exclusion et des coûts publics

écologique.

L’accroissement de ces coûts publics a un effet sur les dépenses des villes et sur la fiscalité par

exemple le montant des dépenses de fonctionnement par habitant dans une ville de moins de

10 000 habitants est de 50 €. Dans une ville de 100 à 300 000 c’est 100 €. Même chose pour les

dépenses d’équipement qui doublent dans les villes de 100 à 300 00 habitants.

Pourquoi l’augmentation des coûts publics ? Pour 3 raisons :

C’est qu’il y a forcement une augmentation de la taille des réseaux qui sera plus que

proportionnelle si on veut garantir la qualité du service public.

La disparition d’une économie de proximité et de la parenté qui va entraîner des coûts

publics sociaux mais aussi des coûts publics économiques.

Les exigences en matière de services publics sont plus grandes en ville qu’à la

campagne. C’est un état d’esprit qui amène les urbains à exiger plus.

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2- Les coûts privés

Les coûts privés sont plus difficilement isolable. On suppose que globalement les coûts de la vie

sont plus élevés en ville qu’à la campagne. Les coûts de la vie sont le niveau général des prix

plus élevé en ville ; un prix en particulier le prix du foncier par exemple : 2 fois plus élevé à

Paris que dans une ville de 50 000 habitants ; la fiscalité est elle aussi 2 fois plus élevé dans les

villes de 50 000 habitants. A cela on pourrait rajouter le prix de la vie, ce sont des coûts

humains, exemples : le stress, le temps passé dans les transports, la violence.

B- Les analyses qualitatives

Elles ont pour points de départ l’idée que l’urbanisation est un phénomène non continu.

1- Les facteurs du déclin urbain

Il existe 3 interprétations

il existe une diversité optimale des activités urbaines. Si elle est insuffisante la ville va

décliner mais c’est vrai aussi que si la diversité est trop grande la ville peut perdre de son

attractivité à cause des coûts publics et privés.

Les villes les plus dynamiques sont celle qui sont tournés vers l’innovation. On peut voir

deux types d’innovations, de nature sociale. Et une innovation technologique, la ville

c’est le lieu ou on absorbe beaucoup plus facilement l’innovation technologique. Cette

thèse veut dire que les villes anciennes auront un dynamisme moins grand que les villes

récentes.

Plusieurs explications pratique du déclin urbain d’abord la dégradation plus rapide des

centres villes, des conditions de vie, le départ des classes riches en périphérique.

2- La ville et l’économie marchande

C’est l’interprétation quand même socio – économique du déclin des villes. C’est qualitatif en

disant que la ville relève toutes les contradictions entre les économies marchande, l’économie

non marchande et non monétaire. L’économie marchande et non marchande sont des

économies c'est-à-dire l’économie où les produits et les facteurs de production s’échangent sur

un marché moyennement un paiement économie marchande.

L’économie non marchande, elle est monétaire mais les produits peuvent être gratuits ou vendu

à un prix inférieur ou égale à leur prix de production s’échange sur un marché.

Le non monétaire est lié aux dons et en tout cas au produit au service qui ne donne pas lieu à

une rémunération et ne s’échange pas sur un marché.

Il est existe 3 contradictions :

1ere contradiction : c’est celle de la recherche perpétuelle d’une plus grande efficacité et

effectivement la crise de la ville qualitativement pourrait être liée à cette course de

compétitivité.

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2ème

contradiction : contradiction entre l’économie marchande et non monétaire.

Pourquoi faut-il systématiquement payer tout ce qui pourrait être fournie de façon non

monétaire ?

3ème

contradiction : la contradiction entre l’économie marchande et non marchande.

Contradiction entre d’un coté des salariés qui ne sont pas fonctionnaires. Autre

contradiction lié au financement de ces bien et service public ont ne les payent pas mais

ont les financent avec nos impôts. En ville ont a facilement accepter que l’on supprime

l’école. Pour les urbains ils veulent la qualité du privé dans le service public.

3- La théorie de la suburbanisation

Par du principe que la ville suit un certain nombre d’étape qui correspondent à un cycle de

l’évolution urbaines. Pour plusieurs raisons parce que les villes dans l’observation des

observateurs en font passent par plusieurs étapes. Ensuite parce qu’on peut expliquer

l’évolution des villes par la présence d’externalité positif ou négatif.

Enfin, il est possible de caractériser la structure urbaine des pays et leur évolution en fonction

de leur conjoncture. On obtient le graphique 8.7 qui résume les étapes du cycle. Quand

l’agglomération croit, on passe de l’urbanisation à la sur-urbanisation.

La 2ème

phase est le déclin, on passe d’une phase de dé-urbanisation à une phase de ré-

urbanisation. On peut suivre ces différentes phases dans la réalité notamment si on regarde les

structures urbaines (tableau 8.11 et la figure 8.8). Le centre et la périphérie évolue de façon

différentes.

La phase de dé-urbanisation centre, sur-urbanisation très forte croissance de la périphérie.

Tableau 8.11 : structure urbaine par pays. Tout les pays n’ont pas la même structure urbaine et

ne sont pas dans le même cycle urbain.

La Belgique et les Pays Bas sont les cas les plus extrêmes. Les pays les plus urbaniser ont un

grand nombre de région urbaine entre l’étape 3_4_5. Les régions les plus rurale sont la

Belgique et l’Allemagne. Les pays qui sont des pays ruraux sont dans le 2_3 c’est le cas de la

Grèce, de l’Italie, de la France qui est sur 3_4.

Reste une question importante est ce qu’on peut lier le cycle urbain à la conjoncture ? lien entre

la position de la plus grande ville et la position de cette ville dans le cycle urbain.

Quel est le rôle jouer par l’armature urbaine ?

Critique du modèle :

le cycle semble répétitif et un peu obligatoire, la réalité montre que se n’est pas toujours

vrai notamment si on regarde l’évolution des villes à long terme parce qu’il y a des effets

de seuils.

On se contente de constater sans véritablement propsée une analyse quantitatif de la

crise urbaine. Or celle-ci ou le cycle urbain depend des cycles de démographique. On a

vécu plus rapidement et plus facilement la transition démographique. Il faudrait lier le

cycle des villes au cycle industriel. Il y a des villes champignons

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On peut faire les différences aussi entre les types de villes. Il y a des villes industrielles,

portuaire, touristique. Ces villes n’ont pas connu les mêmes étapes au même moment.

Il faudrait appliquer cette théorie à des quartiers entre eux.

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Chapitre 2 : la structure et les fonctions de la ville

Il existe 5 fonctions dans la ville que l’on va étudier séparément.

Fonction résidentielle lieu d’habitation

Fonction socio-culturelle et politique lieu de production de symbole (architecture de la ville)

Fonction économique, fonction commerciale lieu d’offre d’emploi où l’on vient travailler.

I- Les fonctions résidentielles de la ville

A- Les théories

Première question comment les ménages choisissent leur lieu de résidence ? Faut il se localiser

en banlieue ou au centre ville ?

Trois approches répondent à cette question.

1- Les théories socio économiques de l’Ecole de Chicago

L’école de Chicago regroupe un certain nombre de recherche qui vont étudier les stratégies

collectifs des quartiers, ils vont fonder la sociologie urbaine.

C’est le centre de la ville qui va exercer le pouvoir d’attraction symbolique qui va entrainer des

luttes entre les différents groupes de différentes cultures, différentes CSP.

Cette lutte va déboucher sur un processus de valorisation soit un processus de dévalorisation.

Les auteurs vont établir un lien entre les fonctions présentes dans ce quartier et l’évolution du

statut de ce quartier. Ils se trouvent que la forme de la ville sera au moins au départ une forme

mono centrique tout va s’organiser autour du centre ville (figure 9.1).

Le centre ville s’est progressivement spécialiser dans le Business. On constate que les riches (le

district bourgeois) vont s’éloigner progressivement du centre a part le CBS. Le centre ville va

s’en trouver progressivement dé valoraliser. L’environnement va se dégradé et on va assister

dans les deux premier cercles par des processus de dévalorisation ethnique (formation de

ghettos avec d’un côté les Chinois, les Italiens, les Allemands,..)

Figure 9.2 Autre interprétation

Elle donne à la ville une forme qui n’est plus totalement mono centrique avec une organisation

en secteur. Certain secteur vont résister à certaine innovation et parvenir à conservé toute les

fonctions et éviter cette ségrégation économique et ethnique.

3eme interprétation : Harris et Ullmann (figure 9.3)

On peut dire que c’est un type de ville qui n’est plus du tout mono-centrique qui s’est

développer pendant les 30 glorieuses. Il y a toujours un centre ville.

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2- L’apport de l’école néo classique

L’école néo classique va chercher à formaliser le raisonnement en raisonnant sur deux variables

importantes, la proximité au centre avec l’idée qu’il y a une demande d’accessibilité au centre

de décision. On va entrée en concurrence dans l’usage du sol. Les agriculteurs, les ménages, les

entreprises qui voudrons y produire ou construire des bureaux. Elle doit déboucher sur une

allocation optimale des ressources c'est-à-dire à priori l’espace doit être continué pour qu’il

n’influence pas la nature de l’équilibre spatiale. On peut accepter l’idée de l’existence d’une

rente pour un consommateur ou un ménage qui aurait la chance d’habiter au centre. Il faudrait

intégrer dans le raisonnement les progrès réaliser dans les transports et du cout que cela génère.

3- L’interprétation marxiste

La dévaluation des quartiers est le reflet de la lutte des classes.

B- L’observation de la localisation résidentielle

1- La localisation des riches et des pauvres

On peut opposer les villes françaises aux villes américaines parce que dans les villes américaines

se sont les riches qui se mettent à la périphérie (périphérie bourgeoise) alors qu’en France c’est

plutôt l’inverse. On a les riches au centre et les pauvres dans les banlieues. Cela tient

essentiellement au foncier et au transport.

Des études empiriques montrent que les choses ne sont pas aussi tranchées.

Etude faite aux Etats-Unis nous montre que la liaison richesse-distance au centre n’est pas si

tranchée parce que les riches n’ont pas intérêt à trop s’éloigner du CBD. La distance maximale

est d’environ 10 km. Ensuite ils vont tenir compte de la densité de population. Ils n’acceptent

une forte densité de population que s’ils sont proches du CBD. Effectivement, on constate que

75 % des riches se situent dans des zones à faible densité.

Une autre étude réalisée en France montre que contrairement aux Etats-Unis, les centres villes

sont des lieux d’accueil. On y trouve beaucoup d’immigrés, beaucoup de personnes âgées et

c’est aussi le lieu où on trouve les plus riches.

Ensuite, on a observé d’autres éléments qui jouent sur la localisation résidentielle : les

transports et les progrès dans les transports vont permettre aux plus riches et aux plus pauvres

d’habiter de plus en plus loin du centre ville et de pouvoir y accéder plus facilement. On tient

compte du coût d’encombrement. Le coût du foncier est aussi un élément déterminant. Les

emplois sont de plus en plus à l’extérieur du centre ville ce qui augmente l’intérêt d’habiter en

dehors du centre ville ou en tout cas d’accéder au centre ville.

2- La ségrégation spatiale

Aux Etats-Unis la ségrégation est d’abord raciale. Les Noirs et d’une manière générale les

immigrés riches ou pauvres et quelque soit leur statut habitent dans les mêmes quartiers.

En France, le phénomène est plus compliqué et plus évolutif. Au départ, la ségrégation était

d’abord sociale c'est-à-dire qu’on regroupait dans un même lieu (banlieue) les catégories

sociales les moins favorisées. Dans les grandes barres il y avait toutes les personnes de toutes les

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cultures ayant le même statut social. Aujourd’hui, avec le développement des politiques

urbaines on a de plus en plus assisté à la formation plus de ghettos. On va rénover les centres

villes et donc on va attirer de nouveaux commerces ou de nouvelles populations un peu plus

aisées, en banlieue on voir de plus en plus monter une ségrégation culturelle et raciale.

3- La périurbanisation profite aux riches

Riches = classes moyennes

La périurbanisation est un phénomène typiquement franco français parce qu’on a gardé en

France un imaginaire rural qui renvoi à la beauté des paysages et à l’esprit de clochés. Ce retour

à la campagne date de 1973 où on voit s’arrêter la désertification des zones rurales. La

population urbaine ne croit que de 3 % par an sur la période des trente douloureuses.

Les caractéristiques de la périurbanisation :

D’abord s’est basé sur la construction de maisons individuelles et de l’accession à la propriété.

La périurbanisation est basée sur le développement des couches moyennes parce qu’elles n’ont

pas un revenu suffisant pour habiter au centre mais elles ont un revenu suffisant pour ne pas

habiter en banlieue. Ensuite, c’est basé sur une population jeune et qui ont un indice de

fécondité élevé. Ces populations n’hésitent pas à utiliser les moyens de transport modernes et la

mobilité pendulaire. C’est une population de néo-ruraux (soit des ruraux qui n’ont pas voulu

quitté le village mais ils travaillent en ville soit les couches moyennes reviennent à la campagne

et s’éloignent du centre ville). C’est consommateur en énergie si les emplois sont en ville. Enfin,

la périurbanisation est très liée à la tertiarisation et/ou à la féminisation des emplois.

La périurbanisation déstructure à la fois la ville et la campagne.

II- La fonction économique de la ville

Fonction économique = offrir des emplois et échanger.

A- Le rôle du centre ville

Le centre ville est un lieu où l’espace est totalement occupé et de fait le prix des terrains est très

très élevé. Ensuite, le centre ville est un lieu qui est producteur de sens et donc on y trouve les

centres de décision politique, les centres culturels et religieux, le grand théâtre, des adresses très

prestigieuses. Il y a moins d’habitants mais il y a aussi des centres d’affaires et on a une

architecture particulière. Le centre ville est un lieu qui exerce une fonction commerciale et plus

la ville est grande, plus cette fonction est diversifiée. C’est aussi un lieu où on noud beaucoup

de contact pour trouver des emplois mais aussi pour avoir des échanges culturels.

Le centre ville est de plus en plus à géométrie variable, il est polycentrique. Mais il reste dans

notre imaginaire un centre ville.

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B- La mobilité intra-urbaine

1- La mobilité de l’industrie

Au départ, les industries se sont concentrées dans les centres villes ou dans la toute proche

périphérie. Dans la pratique, ça n’a plus était vrai.

Remarques :

Si on se réfère à la théorie de la localisation, notamment celle de Weber, il faut faire la

distinction entre les différents types d’activités, les différents types de fonctions exercées

au sein de ces activités et les différents types d’établissement. Les activités c’est par

exemple l’industrie lourde, la sidérurgie, l’énergie… ne s’est jamais localisé en centre

ville. On a pu avoir de l’industrie de première (cuire) ou seconde (automobile)

génération dans la toute proche banlieue. Ensuite les fonctions sont les fonctions de

production, d’administration, de recherches. On constate que les fonctions dites de

production se sont plutôt mise en banlieues et à proximité d’infrastructure de transport.

Les fonctions d’administration sont en centre villes ce qui a donné lieu à la création de

bureaux. Le type d’établissement c’est les boutiques, les entrepôts, laboratoires… et cela

se situe en centre ville.

Les trois quarts de déplacement d’établissement des entreprises sont des délocalisations

à l’intérieur de l’agglomération urbaine. C’est essentiellement lié soit à une opportunité

d’infrastructure notamment de transport soit c’est lié à un manque de locaux (trop

petit).

On constate une certaine fluctuation dans les mouvements d’établissement. Ces

fluctuations dépendent du moment, du cycle des affaires de l’activité mais c’est aussi très

lié à la ville. C’est lié aussi à la taille de la ville. Ça touche 5 % des établissements.

L’ensemble des études montre que la ville exerce une attractivité (économies

d’agglomération) mais par contre elle entraine des déséconomies d’agglomération

autrement dit des forces centrifuges : le prix des terrains qui est fondamental sur

l’architecture industrielle, les conditions d’accès à l’usine et au marché malgré les efforts

fait, les désagréments causés sur les résidents.

On peut mettre en parallèle le processus d’urbanisation et le processus

d’industrialisation dans une première étape qui est celle des districts industriels (19ème

siècle) on voit se développer de petites industries avec une main d’œuvre peu qualifiée

qui se situe en centre ville, cette dernière accueillant tous les ruraux qui ont migré vers la

ville. Deuxième étape : l’industrie fonctionne plutôt en branche : fordisme. Les grandes

entreprises se développent à l’extérieur des villes (banlieue) et vont concentrer de la

population dans les banlieues. Dans un troisième temps, le centre ville redevient un lieu

intéressant notamment à l’international, on parle de construction de hub où on peut

entrer facilement en contact avec la planète et avec pleins d’acteurs. La ville est

polycentrique où on a des nœuds de réseaux qui vont permettre l’apparition de

nouvelles activités, innovations… C’est la logique post-fordiste.

On peut classer les villes en fonction des activités qu’elles ont concentrées. On a par

exemple des activités banales (low tech) qui utilisent une manœuvre peu qualifiée mais

qui ont besoin de grandes infrastructures, qui peuvent se localiser à proximité des

réseaux de transport et qui n’ont pas besoin d’une forte spécialisation de la ville dans

certaines fonctions. Les activités stratégiques ont besoin par contre d’une bonne

accessibilité aux fonctions. Elles ont en principe la possibilité d’apparaitre partout dans

la mesure où elles sont aptes à créer leur propre environnement culturel et

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économique. les activités intermédiaires sont celles qui sont les plus liées au centre

parce qu’il faut une bonne accessibilité au lieu et aux fonctions.

2- La modification de la structure commerciale

La structure commerciale et donc l’urbanisme commercial évolue fortement avec la structure

de la ville mais l’influence très fortement et en même temps avec le mode de vie.

Différentes étapes : 1) Au centre ville, on garde les premiers marchés. Ça suppose la présence d’une économie

de proximité, d’une économie artisanale. C’est la plus vieille économie du monde.

2) Les centres villes vont se spécialiser dans des activités de luxe de plus en plus avec des

adresses prestigieuses et des produits qu’on ne trouve pas ailleurs. Plus la ville est

grande, plus elle sera spécialisée dans des adresses prestigieuses.

3) Production de masse et de la consommation de masse. Ça permet d’offrir des produits

moins cher mais ça pousse les centres villes à se spécialiser et à la création de banlieue

mais aussi de lieu de vie.

3- La localisation des bureaux et les fonctions tertiaires supérieures

Parmi les fonctions tertiaires supérieures ont trouve les centres culturels, les centres de services

financiers aux entreprises (grandes banques, bourses), les autres services aux entreprises comme

les centres de recherches, les cabinets recherches…, les centres de loisirs et de détente (grands

hôtels…), les centres de décisions politiques (palais, Parlements, mairie…) ou économiques

(sièges sociaux). C’est le CBD : Central Business District. Dans les centres villes on y accueille

des adresses prestigieuses mais on a aussi beaucoup de bureaux. Malgré tout ça reste

essentiellement en centre ville et ça explique l’envolée des prix du foncier.

III- L’équilibre des fonctions dans la ville et son interprétation

A- Le rôle de la concurrence dans l’usage du sol

1- Rappel sur le principe de la rente

En économie, il y a deux types de rentes : une rente différentielle et une rente absolue. Ces

deux rentes renvoient à un phénomène plus général qui est celui du surplus.

La rente différentielle est liée, pour un producteur, à la différence entre le prix de vente du

produit et le coût. Cette différence peut avoir pour origine une différence de fertilité de la terre

comme chez Ricardo, ce qui fait que ça nous coûte moins que le prix de vente, ça peut être une

différence de coût de transport parce que je suis plus près du centre ville par exemple ou ça

peut être une différence liée à la présence d’économies d’agglomération. Par exemple on est

réuni sur un même lieu géographique et on a le même métier d’entreprise, du coup on

bénéficie d’externalités positives (main d’œuvre moins cher), tout cela baisse le coût, le profit

augmente.

La rente absolue peut venir d’une situation de monopole où l’entreprise va proposer un prix

supérieur au prix d’équilibre. Evidemment, cette situation amène à un déséquilibre entre les

différentes fonctions.

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2- Un modèle d’équilibre général

La terre et le centre ville, vont devenir le support d’un certain nombre d’avantages que les

agents économiques veulent obtenir. Pour les ménages, c’est éviter des coûts de transport, des

coûts psychologiques, trouver des emplois et pour les entreprises c’est maximiser leur profit en

fonction des rentes différentielles que cela procure.

Pour les agriculteurs ce qui est déterminant c’est la distance au marché qui est au centre. On a

le même type de raisonnement que dans le modèle de Von Thünen. Les ménages ont un

budget et ils maximisent leur satisfaction, ils vont chercher les emplois au centre, leur revenu

sera plus ou moins élevé selon la distance au centre à supposer que les emplois les plus

intéressants se concentrent au centre. Cependant, leur budget sera altéré par la montée du coût

du foncier et aussi du coût de transport lié à la distance au centre. Mais on peut arriver à

combiner. Ils ont deux choix possibles : le choix économique qui serait d’égaliser l’épargne

marginal au coût marginal de la distance par rapport au centre ; la taille de la famille, plus je suis

au centre moins j’ai d’enfants et sur la taille de l’habitation, plus je suis au centre plus j’habite

dans une petite maison/appartement. Pour les entreprises, elles maximisent leur profit en

intégrant la variation de la demande et aussi des éléments de coût : coût de transport de

marchandises, coût de transport de facteurs de production éventuellement.

Quelques critiques :

Le problème des coûts psychologiques qui ne sont pas pris en compte.

Les agents économiques ne vont pas forcément utiliser l’épargne dégagée pour se payer

un terrain ou un logement plus important.

La rente foncière liée à la proximité joue un rôle d’ajustement dans le comportement

des agents économiques. Cela n’est pas sûr.

Y-a-t-il un véritable marché de l’immobilier ? Pour que tout cela fonctionne, il faut qu’il

y ait un avec une offre, une demande et une régulation des prix.

B- L’apport de la nouvelle économie urbaine

Modèles d’affectation des ressources dans les très très grandes villes. Ce sont des modèles

économétriques.

1- La méthodologie

L’idée est de répondre à deux questions :

Comment organiser une ville polycentrique ? Les auteurs vont organiser la ville en

plusieurs centres avec plusieurs façons de structurer la ville.

Comment on assure l’équilibre entre les fonctions ? Ils vont définir deux types de

variables exogènes qui vont déterminer l’évolution du centre, par exemple les variables

démographiques, et des variables endogènes (le prix du foncier) mais sur le plan

méthodologique c’est organisé avec des identités comptables

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2- Quelques exemples

Exemple de la ville de Chicago où on va organiser les choix d’urbanisation à partir de :

Les politiques publiques notamment en matière d’habitat, de transport

D’un certain nombre de marchés notamment le marché de l’emploi et le marché

foncier (variable endogène par excellence)

Mais on raisonne sur la base d’une entité comptable. Sur le marché foncier on va observer

quelles sont les demandes des ménages, quelles sont les demandes des entreprises, quelles sont

les réserves foncières. L’offre est formée des réserves foncières qui appartiennent au public et

au privé. Face à cela, les politiques publiques c’est quoi ? Imaginons que dans un quartier

précis, le prix du foncier monte. Que va faire l’Etat ? Il peut mettre en place des infrastructures

de transport permettant à des gens de ne plus habiter dans ce quartier ou il peut surtaxer les

taxes foncières. Prévoir pour la politique éducative. => Régulation des besoins des grandes

métropoles.

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Chapitre 3 : L’interprétation de la concurrence entre les villes

I- Les analyses statistiques

Trois lois qui permettent de comprendre la concurrence entre les villes et qui permettent de les

classer.

A- La loi de Reilly

Elle répond à la question de l’influence d’une ville sur une autre. Cela suppose :

Repérer les variables d’influence, deux variables sont retenues : la population, la

distance entre les villes. Effectivement, si j’habite très loin d’une grande ville, le n’en

subit pas d’influence et inversement.

Il faut réfléchir sur la loi d’organisation de cette influence. La loi qui sera choisie est une

loi de physique fondamentale : loi de la gravitation universelle de Newton. La loi dit que

deux corps s’attirent en raison directe du produit de leur masse et en raison inverse du

carré de la distance qui les sépare.

On peut donc classer ou calculer les villes en fonction de leur influence à partir du nombre Aij.

Aij = a x (Pi x Pj / D²ij)

D = distance entre les villes

P = population

a = élasticité

Cela à une certaine validité puisque plus les villes seront éloignées moins elles seront

influencées.

Critiques : Il est intéressant de comparer des villes à égale distance de Paris. La distance est

toute relative. Quel est le schéma d’armature urbaine ?

B- La loi rang-dimension

Pour classer les villes, il est beaucoup plus simple de partir de leur population et de déterminer

leur rang. On obtient une loi rang-dimension si on a une distribution des villes relativement

équi-proportionnel.

Figure 10.1 et 10.2

En appliquant ce principe, si on connait la population de la ville la plus important, P1, si je

connais le rang de la ville ou de l’agglomération, je peux savoir sa population.

Pn = P1 / Rn

C’est un peu vérifié dans la réalité.

C- Le concept de la ville primatiale

Il s’agit de travaux qui ont cherché à établir le lien entre la plus grande ville du pays, la capitale,

et la seconde ville du pays. Dans tous les pays du monde. On a pu établir pour 72 pays un

coefficient assez constant entre les deux villes autour de 3,25. Dans ces pays la plupart du temps

la première ville a 3,25 fois plus de population que la seconde ville.

Critiques : c’est un coefficient statique, est-ce qu’en dynamique ou en statique comparative il

reste de 3,25 ? Ça peut avoir augmenté ou diminué ou le chiffre est différent pour tous les pays.

La ville primatiale n’est quelque fois pas la capitale, c’est le cas au Brésil, aux Etats-Unis.

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II- L’interprétation en termes de places centrales de Christaller

A- Les principes

L’importance d’une ville va se mesurer en fonction de sa contribution à l’économie nationale

mais cette contribution est essentiellement une contribution commerciale ou en termes de

services.

On pense que la ville et la campagne ont des fonctions complémentaires. La ville regroupe les

fonctions commerciales et de fourniture de certains services, la campagne est là pour nourrir la

ville.

Figure 10.3, les villes sont organisées à partir de centres qui ont une taille de plus en plus

importante. Il y a une loi économique qui détermine la taille du centre et qui correspond à une

zone de chalandise. On part du principe que vont se regrouper dans le même centre les

activités commerciales et de services qui ont la même zone de chalandise, le même besoin en

termes de marché, de demandes pour couvrir leurs charges.

Cette théorie ressemble beaucoup à la théorie de Losch.

B- Le prolongement

Par exemple on peut mener des études historiques pour voir comment tout cela s’est déformé.

La poursuite a été faite dans la mesure précise des aires d’influence des villes mais surtout en

fonction de leur spécialisation. D’autres études ont été menées en France en introduisant le rôle

joué par la dépense locale.

Conclusion générale : économie régionale ou économie urbaine ? Quels moyens d’action pour

quelle efficacité ? Quel aménagement du territoire pour quel développement ?

L’interprétation en termes de réseaux pose deux questions :

La question du schéma d’armature urbaine c'est-à-dire de la forme du réseau urbain.