l e d i t o - enfant-cache

12
3·l d Sqhl drsqd 1/ / 5+ Kd sqhl drsqhdk cd k┮Dme`ms B`bg‚ mĂŹ 23 Sommaire grande fĂȘte de la Vie, au 15 association. page 1 page 2 Mendel et Sarah se retrouvent aprĂšs 60 anspage 3 15 mai 2007 Ă  l’HĂŽtel de Ville de Bruxelles Ă  19 heures 30 Ăšme anniversaire de notre relatives Ă  la Un Enfant CachĂ© tenace et courageux vient de livrer son dernier combat Elle a hĂ©bergĂ© des enfants juifs pendant la guerre L’E.C.Ă©tait prĂ©sent - Hommage Ă  des Justes L’E.C.Ă©tait prĂ©sent - Diverses activitĂ©s L’E.C.Ă©tait prĂ©sent - Primo Levi - Wuustwezel Anna Ă  la rencontre de ...Serge Goldwitch Viviane Teitelbaum ConfĂ©rence de JĂ©rusalem-Messages ConfĂ©rence de JĂ©rusalem-Programme ConfĂ©rence de JĂ©rusalem-Pratique Communications - Avis de recherche page 4 page 5 page 6 page 7 page 8 page 9 page 10 page 11 page 12 L ’ E D I T O Juste parmi les Nations JĂ©rusalem - 15 au 19 avril 2007 - ConfĂ©rence Internationale des Enfants CachĂ©s de Belgique L ’ E D I T O David Rossler Le Conseil d’Administration de l’Enfant CachĂ© Chers Membres et Amis de l’Enfant CachĂ©, souhaite Ă  tous ses membres et amis une Un trĂšs important Ă©vĂšnement se prĂ©pare au sein de notre association. Nous allons fĂȘter les 15 ans d’exis- tence de l’Enfant CachĂ©. C’est, en effet, en 1991 que suite Ă  la RĂ©union Internationale, Ă  New York, des enfants juifs cachĂ©s pendant la seconde guerre mon- diale, Sophie Rechtman a Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour crĂ©er et ĂȘtre la PrĂ©sidente de l’Enfant CachĂ© de Belgique. Le ComitĂ© d’Administration actuel comprend toujours plusieurs des enfants cachĂ©s et amis qui entouraient Sophie Ă  l’époque. Nous avons l’intention de cĂ©lĂ©brer dignement cet anni- versaire avec la prĂ©sence de nos Membres et de per- sonnalitĂ©s Ă©minentes de notre CommunautĂ© ainsi que des mondes civil et politique belges le ========================================= bonne et heureuse annĂ©e 2007, faite de bonheur, santĂ©, prospĂ©ritĂ© et de paix en IsraĂ«l et dans le monde Paule Andries-Renard Une hĂ©roĂŻne qui a convoyĂ© durant toute la guerre des enfants juifs vers les familles d’accueil vient de nous quitter Notre reconnaissance lui est acquise Ă  jamais Une dĂ©lĂ©gation a reprĂ©sentĂ© l’Enfant CachĂ© aux obsĂšques et un pro- chain article lui sera consacrĂ© ========================================= Le programme de la soirĂ©e et tous les dĂ©tails pratiques suivront dans la prochaine Ă©dition de mars 2007 du magazine. Mais sachez dĂ©jĂ  que la prestigieuse salle de l’hĂŽtel de ville offre seulement 250 places assises. Et qu’en consĂ©quence, les demandes de rĂ©servations seront honorĂ©es dans l’ordre d’arrivĂ©e (Ne tĂ©lĂ©phonez pas encore ! Vous serez avertis Ă  temps
) Jean Geismar Cette cĂ©lĂ©bration est peut-ĂȘtre une des derniĂšres Ă  laquelle il nous sera donnĂ© d’assister, il est donc par- ticuliĂšrement important, pour chacun d’entre-nous, de libĂ©rer le temps nĂ©cessaire pour nous rĂ©chauffer le cƓur et l’ñme en nous retrouvant parmi et avec les Enfants CachĂ©s. Les contacts et Ă©changes que nous pouvons avoir ensemble sont uniques. Qui mieux qu’un autre enfant cachĂ© peut comprendre les sentiments, l’émotion, la douleur et la souffrance engendrĂ©es par ce que nous avons vĂ©cu et subi. Et que nous avons souvent enfoui au fond de notre cer- veau afin de ne plus, apparemment, en souffrir. En conclusion : Rendez-vous le 15 mai 2007 Ă  la Il nous a abandonnĂ© pour toujours Nous pensons Ă  lui ***** La Comtesse Edouard de Liedekerke, ClĂ©mentine d’Oultremont Juste parmi les Nations nous a quittĂ©s Edito Une Enfant CachĂ©e tĂ©moigne Ă  Malines Enfin, ne manquez pas de prendre connaissance, page 9, des nouvelles informations ConfĂ©rence Internationale des Enfants CachĂ©s de Belgique JĂ©rusalem : du 15 au 19 avril 2007.

Upload: others

Post on 17-Jun-2022

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: L E D I T O - enfant-cache

3·l d Sqhl drsqd 1/ / 5+ Kd sqhl drsqhdk cd k┮Dme`ms B`bg‚ mĂŹ 23

Sommaire

grande fĂȘte de la Vie, au 15 association.

page 1 page 2 Mendel et Sarah se retrouvent aprĂšs 60 anspage 3

15 mai 2007 à l’Hîtel de Ville de Bruxelles à 19 heures 30

Ăšme anniversaire de notre

relatives Ă  la

Un Enfant Caché tenace et courageux vient de livrer son dernier combat

Elle a hébergé des enfants juifs pendant la guerre

L’E.C.Ă©tait prĂ©sent - Hommage Ă  des Justes L’E.C.Ă©tait prĂ©sent - Diverses activitĂ©s L’E.C.Ă©tait prĂ©sent - Primo Levi - Wuustwezel Anna Ă  la rencontre de ...Serge Goldwitch Viviane Teitelbaum ConfĂ©rence de JĂ©rusalem-Messages ConfĂ©rence de JĂ©rusalem-Programme ConfĂ©rence de JĂ©rusalem-Pratique Communications - Avis de recherche

page 4 page 5 page 6 page 7 page 8 page 9 page 10 page 11 page 12

L ’ E D I T O

Juste parmi les Nations

Jérusalem - 15 au 19 avril 2007 - Conférence Internationale des Enfants Cachés de Belgique

L ’ E D I T O

David Rossler

Le Conseil d’Administration de l’Enfant CachĂ©

Chers Membres et Amis de l’Enfant CachĂ©, souhaite Ă  tous ses membres et amis une

Un trĂšs important Ă©vĂšnement se prĂ©pare au sein de notre association. Nous allons fĂȘter les 15 ans d’exis- tence de l’Enfant CachĂ©. C’est, en effet, en 1991 que suite Ă  la RĂ©union Internationale, Ă  New York, des enfants juifs cachĂ©s pendant la seconde guerre mon- diale, Sophie Rechtman a Ă©tĂ© sollicitĂ©e pour crĂ©er et ĂȘtre la PrĂ©sidente de l’Enfant CachĂ© de Belgique. Le ComitĂ© d’Administration actuel comprend toujours plusieurs des enfants cachĂ©s et amis qui entouraient Sophie Ă  l’époque. Nous avons l’intention de cĂ©lĂ©brer dignement cet anni- versaire avec la prĂ©sence de nos Membres et de per- sonnalitĂ©s Ă©minentes de notre CommunautĂ© ainsi que des mondes civil et politique belges le =========================================

bonne et heureuse année 2007,

faite de bonheur, santé, prospérité et de paix en

Israël et dans le monde

Paule Andries-Renard

Une hĂ©roĂŻne qui a convoyĂ© durant toute la guerre des enfants juifs vers les familles d’accueil

vient de nous quitter

Notre reconnaissance lui est acquise Ă  jamais Une dĂ©lĂ©gation a reprĂ©sentĂ© l’Enfant CachĂ© aux obsĂšques et un pro- chain article lui sera consacrĂ©

========================================= Le programme de la soirĂ©e et tous les dĂ©tails pratiques suivront dans la prochaine Ă©dition de mars 2007 du magazine. Mais sachez dĂ©jĂ  que la prestigieuse salle de l’hĂŽtel de ville offre seulement 250 places assises. Et qu’en consĂ©quence, les demandes de rĂ©servations seront honorĂ©es dans l’ordre d’arrivĂ©e (Ne tĂ©lĂ©phonez pas encore ! Vous serez avertis Ă  temps
)

Jean Geismar

Cette cĂ©lĂ©bration est peut-ĂȘtre une des derniĂšres Ă  laquelle il nous sera donnĂ© d’assister, il est donc par- ticuliĂšrement important, pour chacun d’entre-nous, de libĂ©rer le temps nĂ©cessaire pour nous rĂ©chauffer le cƓur et l’ñme en nous retrouvant parmi et avec les Enfants CachĂ©s. Les contacts et Ă©changes que nous pouvons avoir ensemble sont uniques. Qui mieux qu’un autre enfant cachĂ© peut comprendre les sentiments, l’émotion, la douleur et la souffrance engendrĂ©es par ce que nous avons vĂ©cu et subi. Et que nous avons souvent enfoui au fond de notre cer- veau afin de ne plus, apparemment, en souffrir. En conclusion : Rendez-vous le 15 mai 2007 Ă  la

Il nous a abandonné pour toujours Nous pensons à lui

***** La Comtesse Edouard de Liedekerke, ClĂ©mentine d’Oultremont

Juste parmi les Nations nous a quittés Edito Une Enfant Cachée témoigne à Malines

Enfin, ne manquez pas de prendre connaissance,

page 9, des nouvelles informations

Conférence Internationale des Enfants Cachés de Belgique Jérusalem : du 15 au 19 avril 2007.

Page 2: L E D I T O - enfant-cache

Vous n’avez pas encore versĂ© votre cotisation pour 2007 ? Et pourtant nous sommes certains que vous souhaitez que nous puissions continuer Ă  dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts des enfants cachĂ©s ! Alors, ayez l’amabilitĂ© de vous mettre en rĂšgle de cotisa- tion...s.v.p....le plus rapidement possible. L’Enfant cachĂ© ne bĂ©nĂ©ficie d’aucun subside et tous les administrateurs sont totale- ment bĂ©nĂ©voles.

(20

cachés,

grande

enfants

Ăšme

Une Enfant Cachée témoigne

Nous avons choisi de ne pas corriger l’orthographe et la grammaire de ce texte qui est poignant. Il n’en est que plus criant de vĂ©ritĂ©. Un trĂšs chaleureux merci Ă  Edit LAVY d’avoir fait l’effort de le rĂ©diger, en français, Ă  notre intention

Je suis prĂȘte Ă  le faire et, a ma grande surprise, j’ai

parlé de mon enfance, pourchassés, cachés, la dépor-

tation de mes parents Ă  Auschwitz, leur train arrĂȘtĂ©

pour permettre Ă  quelques gens de tenter leur chance

transport), le fait que mon PĂšre ne voulait pas

sauter du train car il était déjà marqué, ayant essayé

de s’échapper une premiĂšre fois. ******************************

Ma chùre Ilselein, Gaby GRAU m’a instamment

demandĂ© de lui Ă©crire le rĂ©cit de ce qui m’est arrivĂ© au

musée de Malines, via ton E-mail. Elle me demande

d’écrire en raccourci, ce qui n’est pas facile !

Comme en 1995, Ă  la

rencontre des

Ma MÚre qui ne voulait pas le laisser seul est arrivée à

Auschwitz, a survĂ©cu par miracle malgrĂ© le fait qu’elle

Ă©tait dans le bloc 10, oĂč les terribles expĂ©riences ont

Ă©tĂ© commises par Mengele et d’autres sadiques et la

marche de la mort dans la neige jusqu’aux genoux en

hiver 1944 ou des milliers on péri.

le

musĂ©e de Malines n’était

pas encore ouvert, je m’y

suis rendue Ă  la mi-octo-

bre, cette année 2006,

avec mon mari Micha.

A l’entrĂ©e,dĂ©jĂ , j’ai san-

glotĂ© et la dame Ă  l’ac-

cueil, trùs gentille, m’a

offert un verre d’eau et

consolĂ© en me montrant le chemin vers les bureaux oĂč

se trouvent les listes originales des noms et adresses

de toutes les familles juives de Belgique, exigées par

les Allemands.

Les paroles venaient sans s’arrĂȘter et j’ai parlĂ© devant

ces garçons que je ne connaissais pas et que je rever-

rai sans doute jamais. Ils avaient, je crois, entre 15 et

16 ans, Ă©taient attentifs et pas un ne bougeait. Le silen-

ce Ă©tait tel qu’on aurait entendu une aiguille tomber au

sol.

Finalement, au bout d’une heure environ, je leur ai dit

que s’i ils ont des questions, j’y rĂ©pondrai. Ce qu’ils ont

fait. Leur intĂ©rĂȘt Ă©tait total. Ils m’ont applaudie, m’ont

embrassĂ©e et m’ont dit merci. Un professeur d’une

classe flamande m’a instamment priĂ© de parler devant

sa classe mais je lui ai répondu que je parle pas le fla-

mand, avec la meilleure volonté du monde.

J’ai appris là que mes pauvres parents, à ce moment là

n’avaient pas encore Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s et bien des dĂ©tails

que j’ignorais. En descendant dans les salles oĂč se

trouvent les photos et articles de journaux, caricatu-

res,etc. je vis des dizaines d’élĂšves avec leurs profes-

seurs. A ma grande stupĂ©faction, la dame de l’accueil

me demanda si je serais d’accord de parler devant ces

élÚves comme enfant cachée en Belgique. Je lui

rĂ©ponds que je n’ai jamais parlĂ© devant une classe,

que je n’y suis pas prĂ©parĂ©e du tout mais que c’est

mon devoir d’éclairer ces jeunes sur l’époque d’effroi et

de terreur, du génocide sans pareil.

Me voilĂ  de retour en IsraĂ«l, oĂč je suis depuis 1948. Je

me dit que si cette classe d’environ trente à trente-cinq

élÚves ne seront pas des antisémites ni xénophobes,

ce sera ma récompense.

Edit LAVY née BERGER

(N.D.L.R. :La classe de rhĂ©toriciens ĂągĂ©s de 17 Ă  18 ans, qui frĂ©quentent l’athĂ©nĂ©e Bracops, situĂ©e Ă  Anderlecht – 1070 Bruxelles)

Rappel de cotisation pour 2007

Nous avons besoin de vous pour vous aider !

Pour les membres habitant l'Union EuropĂ©enne, la cotisation est de : Euro 30,00 € (hors frais bancaires pour l'associa- tion). Elle doit ĂȘtre versĂ©e en EURO, par transfert bancaire au compte 310-0848700-36 en faveur de : L'Enfant CachĂ© asbl., av. DucpĂ©tiaux, 68 Ă  1060 Bruxelles.

Pour les membres habitant en dehors de l'U.E. : la cotisation s'Ă©lĂšve Ă  Euro 35,00 € (hors frais bancaires pour l'assocti- on). Elle doit ĂȘtre payĂ©e soit par transfert bancaire en EURO au compte 310-0848700-36, en mentionnant le N° IBAN BE46310084870036 et le Code BIC: BBRU BE BB 100, soit au moyen d’un chĂšque barrĂ© de 45 US$ - en faveur de: L'Enfant CachĂ© asbl. 68, av. DucpĂ©tiaux, Ă  1060 Bruxelles (Belgique).

Au cas oĂč un problĂšme financier serait la raison de votre non paiement, veuillez nous en aviser, afin de trouver ensemble et en toute discrĂ©tion une solution

UN TRES GRAND MERCI A NOS MEMBRES QUI ONT DEJA PAYE LEUR COTISATION 2007

2

Page 3: L E D I T O - enfant-cache

dans

les dans

maroquinier,

1

er

Mendel et Sarah se retrouvent aprùs plus d’un demi siùcle

C’est presque miraculeux, mais les miracles existent

parfois
heureusement. Et celui dont nous allons vous

entretenir a fait la premiĂšre page du journal ainsi que

l’objet d’une sĂ©quence tĂ©lĂ©visĂ©e Ă  la tĂ©lĂ©vision, en

Israël. Les retrouvailles de Mendel Nejman, né en

Pologne, qui vit Ă  Bruxelles et de sa sƓur Sarah, nĂ©e

en Belgique et qui rĂ©side en IsraĂ«l relĂšvent d’une chan-

ce extraordinaire ou de la volonté divine, vous choisi-

rez en fonction de votre approche philosophique.

Un long trajet

Le récit qui va suivre est à la limite du croyable, et sou-

vent nébuleux, mais Mendel Nejman affirme avec force

qu’il s’agit de la rĂ©alitĂ©. Peut-ĂȘtre que le temps a un

peu mĂ©langĂ© les Ă©pisodes, mais il n’en reste pas moins

qu’il s’agit d’une vĂ©ritable Ă©popĂ©e. Mendel Nejman,

ùgé de septante-sept ans, est arrivé en Belgique en

1930, accompagné de sa mÚre et de ses deux frÚres.

Son pÚre avait précédé sa famille dans notre pays un

an auparavant. Les années 1925 à 1930 ont connu

une grande vague d’immigration de juifs en provenan-

ce de Pologne, oĂč rĂ©gnait un antisĂ©mitisme de plus en

plus virulent tandis qu’en Belgique la lĂ©gislation, vis-Ă -

vis des Ă©trangers, Ă©tait trĂšs souple grĂące au Roi Albert

. Sarah voit le jour en 1936 et en 1939, la maman

qui souffre du coeur décÚde. Pendant la guerre, la peti-

te fille est cachée dans un couvent à Weezenbeek . A

la suite d’une rafle Sarah se retrouve à Malines dont

elle est sauvée par une intervention de la Reine

Elisabeth. Suivront alors une série de séjours dans plu-

sieurs orphelinats, jusqu’en 1949. Le pùre de Mendel,

sera

déporté ainsi que ses

deux frĂšres en 1942 .

Tous les trois périront

camps.

Mendel est alors placé

un orphelinat

avant d’ĂȘtre envoyĂ© en

France dans un autre

orphelinat. Les seuls

souvenirs qu’il conserve de ces pĂ©rĂ©grinations sont

une arrivée à Paris, gare du Nord et ensuite un voya-

ge en direction du Sud de la France. Pour, finalement

aboutir chez un homme qui avait un comportement

pédophile. Afin de se soustraire aux penchants de ce

dernier, Mendel s’enfuit, avec un simple baluchon et

sans aucun secours. Il se déplace dans les campa-

gnes, effectue des petits travaux dans différentes fer-

mes, en échange du gßte et de nourriture. Appréhendé

plusieurs fois par la police française, il est sauvé par sa

prononciation impeccable du français qui Ă©vite qu’on

puisse penser qu’il est juif. Finalement, il se retrouve

hĂ©bergĂ©, avec d’autres adolescents, chez une dame

qui est dénoncée à la Gestapo. Au siÚge de celle-ci, un

mĂ©decin vĂ©rifie qu’il est circoncis et on l’enferme dans

une cellule. Cinq mois avant la fin de la guerre Mendel

est déporté au camp de Treblinka. La surveillance était

assurée, en majorité, par de simples soldats. La suite

est assez extraordinaire, car, Ă  nouveau, Mendel se

trouve confronté avec un surveillant pédophile. Or,

paradoxalement, si la vie et l’assassinat d’un prisonnier

ne pesaient pas lourd, le comportement immoral d’un

gardien était puni avec la plus grande sévérité. Pour ne

pas risquer d’ĂȘtre dĂ©noncĂ©, le pĂ©dophile, qui avait une

vingtaine d’annĂ©es, Ă  laissĂ© Mendel s’échapper. LancĂ©

sur les routes, demandant de l’aide dans les fermes (il

parlait convenablement le yiddisch, qui pouvait passer

pour un patois de l’allemand), le jeune homme arrive

finalement en Belgique sans savoir que la guerre est

finie. ApprĂ©hendĂ© sur la voie publique, oĂč il erre, il est

placé dans un home. Reconnu comme juif par le

Directeur de l’institution, Mendel nie car il est traumati-

sĂ© et a peur. Mais le Directeur contacte l’A.I.V.G. (Aide

aux Israélites Victimes de la Guerre) qui envoie une

assistance sociale Ă  qui il faudra trois visites avant que

Mendel n’accepte de reconnaütre qu’il est juif. On lui

dit, aprĂšs de nombreuses recherches que son pĂšre est

dĂ©cĂ©dĂ©. Pas de trace de ses frĂšres et sa sƓur.

Finalement cette derniÚre est retrouvée et rencontre

son frÚre une seule fois. AprÚs quoi elle est envoyée en

IsraĂ«l en 1949. Et Mendel croit qu’il va Ă©galement Ă©mi-

grer pour rejoindre sa sƓur. Cela ne s’est jamais fait.

Sa petite sƓur Ă©tait persuadĂ©e que son frĂšre l’avait

abandonnée. Le grand frÚre a fondé une famille et a

vĂ©cu en Belgique oĂč il a travaillĂ© Ă  la CommunautĂ© de

la rue de la RĂ©gence.

Sarah en Israël.

Sarah est partie par bateau, depuis Anvers. AprĂšs un

séjour de quelques mois dans une institution de revali-

dation la petite fille commence une nouvelle vie et elle,

fonde, par la suite un foyer. En 1988, elle vient avec

son mari en Belgique Ă  la recherche de son frĂšre. Via

la grande synagogue de la rue de la RĂ©gence, elle

tente de retrouver Mendel. Sans succĂšs. Elle parcourt

le bottin téléphonique, en vain ! Elle demande à tous

ses amis et connaissances qui se rendent en Belgique

de se renseigner
Les administrations communales

ne trouvent rien
S’y ajoute une confusion de noms et

de dates de naissance avec une autre femme qui a été

Ă  la base de recherches infructueuses.

Un heureux hasard

Un dossier introduit Ă  la Commission Buyse, de la part

d’une personne qui porte un nom similaire à celui de

Mendel met la puce à l’oreille de Monsieur Buyse. Or

celui-ci, par le plus grand des hasards, connaĂźt Mendel

Nejman. Il prend contact avec ce dernier et, aprĂšs

quelques péripéties téléphoniques, le frÚre et la soeur

se parlent, on imagine avec quelle Ă©motion. Et, enfin,

les retrouvailles. On connaüt la suite
.

David Rossler

3

Page 4: L E D I T O - enfant-cache

vit aujourd’hui au Canada et est venue spĂ©cialement pour les honorer.

Esther Aremband a 17 ans en 1942. Sa mÚre est déportée le 25 août 1942 par le 5 Úme

diverses formes.

Clémentine et sa famille proche, ses parents, ses

soeurs et son beau-frÚre, René, Comte de Liedekerke

Ă©taient de ceuxlĂ . Par patriotisme et par compassion,

en accord avec les siens, elle fonda le Foyer LĂ©opold

III de Duraslez St Trond qui accueillit pas moins d’une

quarantaine d’enfants des villes de santĂ© fragile. A ma

connaissance, il se créa au cours de la guerre quatre

Foyers LĂ©opold III, Ă  l’initiative du Prince et de la

Princesse EugĂšne de Ligne, dont le premier au chĂą-

teau de Beloeil, leur demeure.

Parmi les enfants belges, les codirectrices du Foyer de

Duras, Clémentine et Isabelle acceptÚrent de cacher

huit enfants juifs. Mon plus jeune frĂšre Raymond, alors

ùgé de sept ans et moi, sommes arrivés là tout au

début en décembre 1942 et y sommes demeurés jus

L’Enfant CachĂ© Ă©tait prĂ©sent CĂ©rĂ©monie de TĂ©moignages de Reconnaissance

Les familles honorĂ©es et leurs nombreux amis ont assistĂ©, le 14 novembre dernier Ă  l’Ambassade d’IsraĂ«l, Ă  la CĂ©rĂ©monie de remise des marques de reconnaissance dĂ©cernĂ©es, par l’Institut Yad Vashem de JĂ©rusalem, Ă  des citoyens belges reconnus « Justes parmi les Nations ».

Judith-Sylvia Dachinger a 6 mois quand ses parents fuient l’Autriche. Et 4 ans lorsque, aprùs l’arrestation de son

pÚre, sa mÚre prend la décision déchirante de la confier à des inconnus. Elle est placée à Schoten, chez

Johannes et Bertha Brans, un couple qui lutte au sein de l’ArmĂ©e SecrĂšte. Deux grandes figures de la

Résistance, qui ont déjà été honorées par le Consistoire Israélite de Belgique. Ils sont décédés sans laisser de

famille et les diplÎmes et médailles établis en leurs noms seront remis à M. Natan Ramet, Président du Musée de

Malines.

Sylvia Karwaser – 3 ans en 1942 – vit avec ses parents à Laeken. Lorsque les rafles s’intensifient, Alida et

Charles Pontus de Forest proposent spontanĂ©ment d’accueillir la fillette, en la faisant passer pour leur petite-fille.

Sylvia apprendra plus tard que ses sauveurs étaient liés à la Résistance et au Comité de Défense des Juifs. Sylvia

convoi. AprĂšs maintes

péripéties, Esther trouve refuge, dans la région liégeoise, au sein de la famille Suymens (Marie, Henriette, Anne-

Marie et ses parents, Jean-François et Florentine). Elle sera hébergée ensuite par Philippe et Marie-ThérÚse

Culot, qui ont dĂ©jĂ  4 enfants. Esther vit aujourd’hui en IsraĂ«l et est – elle aussi – venue spĂ©cialement pour l’évĂ©

nement.

TrĂšs Ă©mu, l’Ambassadeur Jehudi Kinar, ancien enfant cachĂ©, a exprimĂ© notre profonde gratitude envers tous les

Justes honorĂ©s. Leurs noms viendront s’ajouter aux 1500 noms dĂ©jĂ  gravĂ©s sur le Mur des Justes belges au Yad

Vashem.

D.B.

Une Juste est partie...

Aux obsĂšques de Madame la Comtesse Edouard de Liedekerke, ClĂ©mentine d’Oultremont, Monsieur H.

GORBITZ, Enfant Caché, a prononcé un trÚs émouvant éloge funÚbre, dont voici de larges extraits.

...

Nous sommes rĂ©unis aujourd’hui en cette Ă©glise de

Verlaine pour rendre hommage Ă  la Comtesse

Edouard de Liedekerke, ClĂ©mentine d’Oultremont. Je

prends la parole pour témoigner de son attitude et de

son action pendant la deuxiĂšme guerre mondiale. Alors

qu’un certain nombre de Belges choisissaient de colla-

borer avec l’occupant allemand, d’autres dĂ©cidaient

qu’à la fin en septembre 1944, lors de la libĂ©ration par

les Américains...

Les enfants juifs menaient une vie quotidienne norma-

le parmi les autres. C’est leur identitĂ© juive qui Ă©tait

clandestine. Ainsi leurs noms avaient été « belgicisés

» ou avaient reçu une consonance française....Un des

garçons revu des dĂ©cennies plus tard m’a confiĂ© que,

malgrĂ© la guerre, son sĂ©jour au Foyer fut l’une des

pĂ©riodes les plus heureuses de sa vie. C’est dire entre

autres la bonté de la Comtesse Clémentine et des

siens.

Reconnaissant leur bonté, je rends aussi hommage à

leur générosité et à leur courage. Il ne fait pas de doute

que si les Allemands avaient découvert la présence

des enfants juifs, tous les membres de la famille,

d’entrer en rĂ©sistance sous ClĂ©mentine et Isabelle les premiĂšres, en auraient subi

les consĂ©quences... : C’est pourquoi Yad Vashem... a

décerné à Clémentine, Comtesse de Liedekerke

d’Oultremont ainsi qu’à ses deux soeurs et à son beau-

frÚre la médaille des Justes parmi les Nations pour

avoir au péril de sa vie soustrait des enfants juifs aux

persĂ©cutions nazies. C’est la plus haute distinction

honorifique d’IsraĂ«l. Le diplĂŽme d’honneur mentionne

que son nom sera honoré à tout jamais, gravé sur le

mur des Justes des Nations au mémorial Yad Vashem

Ă  JĂ©rusalem.......Je me souviens d’une pensĂ©e de

Colleen Hitchcock : « Et si je pars, alors que vous ĂȘtes

encore lĂ ... sachez que je vivrai toujours, vibrant sur un

rythme différent derriÚre un voile pour vous opaque.

D’ici là vivez pleinement votre vie et si vous avez

besoin de moi, vous n’aurez qu’à murmurer mon nom

dans votre coeur, . . . Je serai là. »

4

Page 5: L E D I T O - enfant-cache

. 10 ANNIVERSAIRE DU MUSEE DE MALINES

D.R

Ph: J. Georis

L’Enfant CachĂ© Ă©tait prĂ©sent

DĂ©cĂšs de Jean Geismar

AprĂšs la disparition de notre administrateur, Pierre

Lewkowicz, voici que nous devons déplorer une autre

perte importante. Celle de notre ami Jean Geismar, 76

ans, décédé à Limelette.

Il Ă©tait bien connu au sein de notre association car il

militait depuis de longues annĂ©es. C’est lui qui, en

hommage aux sauveurs de sa rĂ©gion, avait initiĂ© l’AllĂ©e

des Justes Ă  Ottignies. Lui aussi, qui – dans les Ă©co-

les – apportait son tĂ©moignage d’enfant cachĂ©, en

tirait les leçons et prÎnait la vigilance.. Lui enfin, qui

avait introduit un dossier de restitution auprĂšs de la

PrincipautĂ© de Monaco oĂč sa famille s’était rĂ©fugiĂ©e.

Nous ne verrons plus cet homme dynamique et cha-

leureux, nous n’entendrons plus son grand rire
 D.B

Hommage de Monsieur

l’AbbĂ© Pierre Jean Welsch, doyen d'Ottignies.

Jean Geismar,

c'est un agréable devoir de te rendre hommage, et la

premiĂšre surprise, c'est qu'on ne peut le faire sans

continuer Ă  te parler puisque, toi, tu parlais Ă  tout le

monde et tu attendais quelque chose de tout le monde.

Alors, merci pour ton beau témoignage, ton combat

déterminé - qui t'aura mobilisé toute ta vie et que tu as

pu épanouir ces derniÚres années - pour une mémoire

juste, pour le respect des droits de tous et de chacun.

Et tout ce travail, tu as eu l'insigne grĂące de l'Ă©clairer

d'un sentiment fort de gratitude. Nous nous sommes

connus en la fĂȘte de Hanouka : que le miracle qu'elle

célÚbre se produise aussi pour toi.

*****

CONCERT DE HAUT NIVEAU !

Le public nombreux a pu apprécier la virtuosité des

deux jeunes musiciens bien connus déjà et couronnés

de nombreux prix.

Avital de Macar, au piano, et son frÚre Raphaël, au vio-

lon, ont – en prĂ©lude – dĂ©diĂ© « Gebed » (PriĂšre) de

A. De Boeck, à la mémoire de leur regretté professeur

Benjamin Rawitz.

Ils ont ensuite, et avec quel talent, interprété des

Ɠuvres de Schumann, Debussy et FaurĂ©.

Les longs applaudissements enthousiastes, le déli-

cieux buffet et l’ambiance amicale entre les assistants,

membres parfois des deux organisations, nous incitent

à bientît recommencer


*****

Ăšme

Le Musée Juif de la Déportation et de la Résistance à

Malines a cĂ©lĂ©brĂ© ses 10 annĂ©es d’existence.

Ward Adriaens, son dynamique directeur, a rappelé les

diverses réalisations du Musée :

L’important travail d’archivage, de scannage des listes

de transport des convois, du Registre des Juifs, du

fichier de l’A.J.B., 


Le MusĂ©e est partie prenante – trĂšs active – dans la

rénovation du Musée belge à Auschwitz, dans la

réalisation du projet « Donnez leur un visage » avec

répertoriées déjà 10.500 photos de déportés digitali-

sées, sur les 18.000 escomptées.

Chaque année, plus de 30.000 élÚves et des milliers

de visiteurs fréquentent le musée.

Des déplacements, se font au départ de la Caserne

Dossin, pour rejoindre le Fort de Breendonk, symbole

saisissant du lien étroit entre persécution raciale et

politique.

Voici, le message de Natan Ramet, ancien déporté,

président du Musée : « Merci aux amis de la premiÚ-

re heure, Ă  ceux qui sont venus renforcer nos rangs,

aux autorités fédérales, régionales et locales. Grùce à

eux – Juifs et non-juifs – nous pourrons transmettre le

flambeau Ă  nos enfants. Mais il reste encore tant de

projets à réaliser ! » Denis Baumerder

*****

LES JOURNEES ECOLES AU C.C.L.J.

Le 22 octobre dernier, Ă©tait organisĂ© – conjointement

par la Maison de la Culture Juive et l’Enfant CachĂ© –

un concert d’hommage à Benjamin Rawitz, pianiste

réputé mondialement et, hélas, sauvagement assassi-

né à Bruxelles en août 2006.

Plus de 1.000 Ă©Ăšves de l’enseigment secondaire ont

assistĂ© aux 4 journĂ©es de l’action “La Haine, je dis

non !” organisĂ©es pour la 8Ăšme annĂ©e consĂ©cutive

par le C.C.L.J et destinées aux élÚves du secondaire

supérieur des écoles de la Communauté française.

Un grand nombre d’intervenants, souvent prestigieux,

ont pu ainsi éclairer les jeunes sur la nécessaire tolé-

rance entre les différentes cultures des citoyens de

notre sociĂ©tĂ©. La PrĂ©sidente d’honneur de l’Enfant

CachĂ©, Sophie Rechtman, s’est longuement exprimĂ©e

devant les adolescents et a pu denoncer les méfaits

de l’intolĂ©rance et du racisme;

5

Page 6: L E D I T O - enfant-cache

L’Enfant CachĂ© Ă©tait prĂ©sent Au coeur des hautes futaies et de la bruyĂšre

COLLOQUE INTERNATIONAL PRIMO LEVI -

Fondation Auschwitz 12-13-14 oct. 2006

La rĂ©ception de l’Ɠuvre de Primo Levi en Europe, aux Etats- Unis, au Canada, en AmĂ©rique Latine et en IsraĂ«l. Primo Levi, rescapĂ© du camp d’Auschwitz, figure majeure du tĂ©moignage. Cette manifestation a rassemblĂ© une trentaine de spĂ©- cialistes appartenant au monde universitaire et de l’é- dition. Pour s’interroger sur les façons dont Primo Levi et son Ɠuvre ont Ă©tĂ© accueillis dans le monde. Si Primo LEVI est considĂ©rĂ© comme l’un des interprĂš- tes les plus lucides sur la dĂ©portation, il se voulait, avant tout un Ă©crivain. L’Ɠuvre littĂ©raire de Primo Levi est, par ailleurs, considĂ©rable et passablement mĂ©con- nue. La cause de la traduction tardive ? Peut-ĂȘtre pourrait-on se poser la question, est-ce parce que l’on ne voulait pas entendre un tel tĂ©moignage ? « Il n’y a pas eu de silence mais incapacitĂ© d’écoute » dira Jorge Semprun. TĂ©moignage rare qui adopte le parti pris de la sobriĂ©tĂ© et non celui de la victimisation. L’Ɠuvre majeure de Primo Levi, Si c’est un homme (Se questo Ăš un uomo) figure en bonne place dans le patrimoine de l’humani- tĂ© parce qu’elle dĂ©peint une expĂ©rience dĂ©mesurĂ©e, l’univers du Lager. AprĂšs de nombreuses difficultĂ©s pour trouver un Ă©diteur italien, le livre est sorti finale- ment en 1947 et est passĂ© dramatiquement inaperçu. Aussi Ă  considĂ©rer si le suicide de LEVI le 10 avril 1987 a eu une incidence sur sa notoriĂ©tĂ© ? En France, la dĂ©couverte de Levi a coĂŻncidĂ© avec sa mort tragique en 1987.

J’ai l’habitude depuis plus de deux ans de vous entrete- nir de ce qui se passe Ă  Paris. Aujourd’hui pour ce nouvel envoi depuis la Ville lumiĂšre, je me permets de me dĂ©placer en Belgique, et plus spĂ©- cialement Ă  Wuustwezel, pour une manifestation unique et en tout point remarquable.

En effet, si je me fais l’écho de cette manifestation c’est que je suis intimement impliquĂ© dans l’hommage qui est rendu Ă  trois ‘Justes parmi les Nations’ habitant Wuustwezel, modeste hameau situĂ© Ă  25 Km au nord d’Anvers, tout prĂšs de la frontiĂšre hollandaise. En ce 5 novembre 2006 on s’y affaire en une agitation peu habituelle prĂšs du Monument de la LibĂ©ration. La cause en est le scellement au pied de ce monument d’une plaque reconnaissant le sĂ©jour de trois enfants juifs cachĂ©s Ă  Wuustwezel et honorant ceux qui les avaient recueillis.

« La question que je pose : si c’est un homme ne vise pas seulement l’univers de la guerre et du nazis- me, mais Ă©galement le monde d’aujourd’hui, le terro- risme, les corrompus et les corrupteurs, les mauvais politiciens, les exploiteurs. Bref tous ces cas oĂč l’on se demande spontanĂ©ment si l’humanitĂ©, au sens person- nel du mot, s’est conservĂ©e ou s’est perdue, si l’on peut ou non la retrouver. »

Primo Levi

Auschwitz a Ă©tĂ© le catalyseur qui a fait de Primo Levi un Ă©crivain Il est pleinement conscient de ne pas avoir dĂ©crit le destin du prisonnier ordinaire, celui qui va devenir un musulman : « Le destin du prisonnier commun n’a pas Ă©tĂ© dĂ©crit car il n’a pas survĂ©cu ». Pour Levi, ce ne sont pas les rescapĂ©s qui sont les vrais tĂ©moins, il avait coutume de dire que personne n’est jamais revenu pour raconter sa propre mort. A partir de 1986, Levi prend conscience qu’il devient « un TEMOIN professionnel ». Il tente d’apaiser sa souffrance en tĂ©moignant et en Ă©crivant mais cela ne fait que l’éveiller, souligne un des intervenants. Pour Primo Levi, le devoir de mĂ©moire est un acte de vigilance, ile ne perd jamais de vue l’a- venir aprĂšs Auschwitz.

En conclusion, il semble que la rĂ©ception de l’Ɠuvre de Primo Levi ait bĂ©nĂ©ficiĂ© de la vague mĂ©morielle de 1970-1980. La rĂ©activation de l’Ɠuvre ayant Ă©tĂ© prĂ©ci- pitĂ©e ou retardĂ©e suivant les contextes nationaux.

Anna Stelkowicz

La gendarmerie et la police locale sont sur les dents car Ă  cette cĂ©rĂ©monie participeront d’importantes autoritĂ©s du pays : le Gouverneur de la province Camille Paulus, le PrĂ©sident du Consistoire IsraĂ©lite de Belgique le Professeur J. Klener, le Bourgmestre de Wuustwezel Jos Ansoms, le PrĂ©sident du B’nai B’rith d’Anvers, RenĂ© Trau, le PrĂ©sident du MusĂ©e de la RĂ©sistance et de la DĂ©portation, Nathan Ramet, Dennis Dimond trĂ©sorier des ‘Polar Bears’, rĂ©giment anglais libĂ©rateur de Wuustwezel, RĂ©gine Sluszny- Suchowolski. reprĂ©sentant l’« Enfant CachĂ© », et les habitants de la commune. C’est la premiĂšre fois qu’un panneau d’information ren- dant hommage Ă  des Justes parmi les Nations est placĂ© sur un monument de la libĂ©ration dans la partie flamande du pays. Comment ce geste de reconnaissance, qui Ă©ternise le courage et l’abnĂ©gation d’une partie de la population de Wuustwezel a-t-il trouvĂ© un Ă©cho auprĂšs des autoritĂ©s de cette commune ? Laissez-moi vous dĂ©rouler le fil des Ă©vĂšnements qui m’a permis de rĂ©aliser ce projet. RĂ©fugiĂ© avec mon frĂšre Hugues et ma cousine Rosette durant les annĂ©es 1943 Ă  1945 dans une fermette enfouie dans les bois de Wuustwezel, l’idĂ©e me vint, les terribles blessures de la guerre s’étant estompĂ©es, de rendre un juste tribu aux personnes qui nous avaient cachĂ©s durant ces jours de dĂ©sespĂ©rance.

6

Page 7: L E D I T O - enfant-cache

poissons,

Pour moi se clĂŽt ainsi la tĂąche que je m’étais assi- gnĂ©e : reconstruire avec cette cĂ©rĂ©monie ce que la haine des hommes avaient tentĂ© d’anĂ©antir.

Une annĂ©e aprĂšs ma demande le panneau Ă©tait prĂȘt Ă 

J’ai rendu hommage au sacrifice et au courage

du l’enceinte dans placĂ© ĂȘtre

trois ‘Justes parmi les nations’ habitants de Wuustwezel ont pu rĂ©aliser en ces temps de sauvage- rie.

J’avais l’intention de placer une plaque de reconnais- sance sur les murs mĂȘme de la petite fermette qui nous avait abritĂ©s Ă  l’époque. AprĂšs en voir discutĂ© avec le prĂ©sident du monument de la libĂ©ration Guido Van Wassenhoven , celui-ci me suggĂ©ra de placer ce panneau non point sur les murs de la fermette mais dans le pĂ©rimĂštre du Monument de la LibĂ©ration L’idĂ©e fit son chemin et aprĂšs avoir reçu l’appui et l’ai- de du bourgmestre du village les choses se mirent en marche assez rapidement.

Monument. C’est ainsi que depuis ce 5 novembre les passants, les touristes, les enfants des Ă©coles et les habitants de la commune peuvent se recueillir et dĂ©couvrir ce que

d’humbles gens en ces sombres jours de notre histoire.

Tout enfant rĂȘve d’un chĂąteau ; le mien fut cette fer- mette enfouie au cƓur de hautes futaies et de la bruyĂšre campinoise, lĂ  oĂč trois enfants juifs restĂšrent cachĂ© dans l’abri sĂ©curisĂ© et dont le souvenir restera Ă  jamais gravĂ© sur le Monument de la LibĂ©ration de Wuustwezel.

Monument de la LibĂ©ration – Kruisweg 2990 Wuustwezel « De verborgen Kinderen van Wuustwezel ».

André Goezu

Anna Ă  la rencontre de ...

Peintre, philosophe, essayiste, expert en verrerie,

designer, crĂ©ateur d’objets et de meubles.

A observer l’Ɠuvre picturale de Serge Goldwicht, on se

laisse entraĂźner dans un univers en apesanteur dans

lequel les sujets, en une joyeuse chorĂ©graphie, s’em-

boßtent, se métamorphosent, se recomposent dans un

espace ignorant les lois de la perspective et les rĂšgles

des proportions.

Sur des toiles de grand

format, rondes ou longues

comme un ruban, il racon-

te à l’aide de ses avions,

funambules,

soucoupes volantes, bes-

tioles fantastiques, des

histoires extraordinaires

et tendres 
 La finesse

des traits, presque de la

dentelle, les coloris cha-

toyants nous embarquent

sur une planĂšte oĂč rĂšgne

Ă  la fois exubĂ©rance et sĂ©rĂ©nitĂ©, une sorte d’utopie que

l’on peine Ă  quitter. L’artiste les a nommĂ©s : autopicto-

grammes, auxquels il se consacre depuis quelques

années.

Pour Serge Goldwicht, crĂ©er est fondamental. L’art est

le moteur dans son existence, la peinture et le dessin

en sont les constantes.

L’artiste est nĂ© en Belgique en 1954 dans une famille

ashkenaze, non pratiquante. Commerçant à Nivelles,

son pÚre Moshé a été déporté, sa maman a vécu la

période de la guerre en étant cachée.

Il vit et travaille Ă  Bruxelles, il est le pĂšre de Mira, 23

ans et de Martin, 13 ans.

Tout petit, Serge dessinait et il n’a jamais cessĂ©. Des

Ă©tudes de philosophie Ă  l’ULB l’imprĂšgnent et appor-

tent Ă  l’artiste la rĂ©flexion et la capacitĂ© de se poser des

questions. Il s’intĂ©ressera aux aspects singuliers de sa

judéité grùce à Jacques Sojcher.

Sa premiĂšre exposition Ă  la galerie l’Angle AigĂŒ date de

1976, en parallĂšle, il est professeur de morale dans

l’enseignement spĂ©cial Ă  Nivelles.

La curiosité et la multiplicité des dons de Serge

Goldwicht l’embarquent dans des activitĂ©s diverses et

passionnantes. Rien ne lui Ă©chappe, du dessin expres-

sionniste Ă  la plume, il passe au design, Ă  la sculpture

(fer plié), au domaine de la publicité (15 ans dans le

secteur de la publicité) ensuite devient directeur artis-

tique au Val St Lambert
Comme dans un désir de

brouiller les pistes, cet homme inventif et curieux s’in-

tĂ©resse Ă  tout ce qui l’entoure : l’art nouveau,

l’AntiquitĂ©, il se laisse un moment emporter par la pas-

sion des matiùres et des papiers (papier de soie
). Et

comme si cela n’était suffisant, il s’adonne Ă  l’écriture et

approche la littérature avec des essais, fictions ainsi

que des articles (un recueil sur sa ville : Nivelles et le

parc de la Dodaine).

Pour retrouver les signes de sa judéité « toutes ces

sensations qui laissent dans la mémoire un goût parti-

culier », il peint des Thorahs, les fait s’envoler, lumi-

neuses, intemporelles, parfois métamorphosées en

anges. La mémoire joue, les textes hébraïques qui

sont rongĂ©s par les dĂ©chirures de l’oubli, les peintures,

les boĂźtes, les tables de l’artiste dĂ©gagent une

atmosphĂšre oĂč le temps dĂ©voile ses effacements
 .

DerniÚre activité, à capter sur internet, le schmogolo-

gue, un regard ironique et joyeux de l’artiste qui traduit

l’absurditĂ© de notre Ă©poque.

Que cherche Serge Goldwicht de maniĂšre si insis-

tante ?

Au travers de la transparence et des superpositions de

couleurs, au travers de la multitude d’objets crĂ©Ă©s ?

Peut-ĂȘtre des traces de la mĂ©moire perdue
.ou le sec-

ret apportant la sérénité au monde.

Anna Stelkowicz Renseignements: [email protected]

7

Page 8: L E D I T O - enfant-cache

Les livres payés seront disponibles, en nos bureaux: 68, avenue Ducpétiaux, 1060 Bruxelles à partir du 17 février 2007 les lundis et jeudis, de 14 à 16 h.

Uniquement

futures, comme une mise en garde contre toutes les discriminations pouvant conduire au gĂ©nocide tout en se nourrissant du mĂ©pris de l’autre, de la haine, de l’antisĂ©mitisme, du racisme et du totalitarisme. Si la Shoah a marquĂ© durablement la conscience de l’Europe, il faut toutefois constater que cette tragĂ©die n’a n’empĂȘchĂ© ni l’antisĂ©mitisme, ni les prĂ©jugĂ©s de demeurer une menace trĂšs grave pour tous ceux qui en sont ou risquent d’en ĂȘtre les victimes ainsi que pour les valeurs europĂ©ennes et internationales de dĂ©mocratie, de droits de l’homme et d’État de droit. En rĂ©Ă©ditant ce livre, nous exprimons aussi notre prĂ©occupation devant la montĂ©e des partis extrĂ©mistes et xĂ©nophobes ainsi que devant l’accueil favorable que reçoivent leurs idĂ©es auprĂšs de certains citoyens. Nous pensons que l’on ne peut combattre cette Ă©volu- tion dĂ©sespĂ©rante, que par la prise de conscience du passĂ© et par une lecture commune des Ă©vĂ©nements de la DeuxiĂšme Guerre mondiale autant d’élĂ©ments qui pourront servir de socle Ă  l’éducation partagĂ©e.

Pourquoi cette réédition ? La meilleure réponse se trouve dans la Postface du livre, dont voici de lar- ges extraits.

Engagement

Cette rĂ©Ă©dition de l’histoire des enfants cachĂ©s en Belgique s’est imposĂ©e Ă  nous pour dif- fĂ©rentes raisons. Il s’agissait d’une part de rĂ©pondre aux exi- gences d’un nouveau contexte

auquel Enfants Cachés.

international politique

Cette rĂ©Ă©dition permet dĂšs lors Ă©galement d’indiquer dans quelle mesure l’accĂšs Ă  la parole et le tĂ©moignage ont modifiĂ© la vie de ces anciens enfants cachĂ©s et comment ils participent Ă  la lutte contre toute nouvelle manifestation de racisme et d’antisĂ©mitisme
 L’association permet Ă  cette gĂ©nĂ©ration de se parler, de se connaĂźtre et de se reconnaĂźtre, de se rendre compte de la diversitĂ© de la souffrance qui les entoure. Certains, plus marquĂ©s, ressassaient leur douleur, sans appui, avec le sentiment d’avoir tout perdu. La structure per- met l’échange, qui rend plus serein et autorise de se reconstruire. En 2006, l’asbl l’Enfant CachĂ© compte 1 350 membres dans le monde et a rĂ©alisĂ© un travail considĂ©rable ... Toutefois, en ce dĂ©but de troisiĂšme millĂ©naire, la page n’est pas tournĂ©e pour tous et l’on peut encore lire des petites annonces de recherch- es sur ce passĂ© qui ne finit pas de les habiter. Et l’on rencontre toujours des survivants qui poursuivent leur quĂȘte. Les uns, au grĂ© d’une rĂ©union, retrouvent l’une ou l’autre personne qui a partagĂ© quelque moment de clandestinitĂ©. Ou alors le miracle de la photo opĂšre et permet des retrouvailles Ă©mou-

qui dĂ©borde dans notre pays, par l’intĂ©riorisation transnationale du conflit israĂ©lopalestinien et crĂ©e de ce fait un nouvel anti- sĂ©mitisme. D’autre part, pour- suivre la transmission de la mĂ©moire est plus nĂ©cessaire

jamais. que Raconter. Expliquer. Encore et toujours. Nourrir les rĂ©flexions des jeunes gĂ©nĂ©rations qui, fort heureusement, n’ont pas connu la guerre et qui ne conserveront de l’Histoire que les notions qui leur en auront Ă©tĂ© transmises par ceux qui l’ont vĂ©cue et qui ont rĂ©ussi Ă  survivre, et par ceux qui la leur enseignent aujourd’hui. Les changements de gĂ©nĂ©rations et la dis-

témoins des graduelle parition

Viviane Teitelbaum

Enfants Cachés :

RĂ©Ă©dition aux Ă©ditions Luc Pire

contribue

l’association des

de la DeuxiĂšme Guerre mondiale transforment le statut des juifs dans les sociĂ©tĂ©s oĂč ils vivent. Et la mĂ©moire semble bien fragile face Ă  des mutations aussi importantes que la crise de la question nationale dont les symptĂŽmes sont en Europe la montĂ©e des nationalismes et de la xĂ©no- phobie, mais aussi les relations des mondes juif et arabe en diaspora oĂč les communautĂ©s se rencontrent et se confrontent parfois
. Bien que depuis de nombreuses annĂ©es, l’information et les commĂ©morations alimentent rĂ©guliĂšrement les

vantes...

D.R. (V.T.)

mĂ©dias et les programmes scolaires, il semble que les outils utilisĂ©s jusqu’ici pour sensibiliser les jeunes ne portent plus leurs fruits. Dans le contexte tendu, qui fait suite Ă  la naissance de la seconde Intifada, aux atten- tats du 11 septembre 2001, et Ă  la guerre en Irak, des Ă©lĂšves ont tendance Ă  rattacher l’histoire de la Shoah Ă  des problĂšmes politiques actuels sans forcĂ©ment comprendre l’aspect universel de cette question
 Dans ce contexte dĂ©licat, il s’agit d’envisager de nou- velles pistes pour aborder efficacement et judicieuse- ment ce problĂšme dans l’espace de la vie publique et dans les Ă©coles. C’est Ă  dire rĂ©apprendre les enseigne- ments et les consĂ©quences des dangers qui sont liĂ©s Ă  toutes les discriminations, qu’elles soient fondĂ©es sur l’origine ethnique, la religion, la catĂ©gorie sociale, les convictions politiques ou l’orientation sexuelle. Ce livre veut aussi rappeler que l’Europe ne doit pas oublier sa propre histoire: les camps de concentration et d’extermination construits par les nazis l’ont Ă©tĂ© dans l’espace europĂ©en avec la complicitĂ© de nom- breux pays. Cet Ă©pisode constitue sans conteste l’un des plus honteux et des plus douloureux de l’histoire europĂ©enne. Les crimes des camps d’extermination comme celui d’Auschwitz, et l’histoire des survivants doivent rester dans la mĂ©moire des gĂ©nĂ©rations

EXCEPTIONNEL

Vous pouvez obtenir le livre en bĂ©nĂ©ficiant de 32% de rĂ©duction sur le prix officiel (22€) , en versant le montant de 15€ multipliĂ© par le nombre d’exemplaires souhaitĂ©s au compte numĂ©ro 310- 4451972- 49 L’Enfant CachĂ© - Bruxelles

N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnĂ©es !

(ClÎture définitive des souscriptions : 30/01/07)

Envoi par la poste, moyennant un supplĂ©ment de 3€ par livre - soit 18,40€ le livre (Belgique)

Envoi Ă  l’étranger, veuillez:nous contacter par tĂ©l, fax ou mail

TĂ©l/Fax: 0032 2 538 75 97 E-mail: [email protected]

8

Page 9: L E D I T O - enfant-cache

Vous savez certainement qu’un certain nombre d’enfants cachĂ©s en

vivent Belgique aujourd’hui en IsraĂ«l. Aussi, est-ce avec une gran- de Ă©motion que nous avons appris

Organiser intiative: leur

une Conférence internationale, de haut niveau, pour

Enfant cachĂ© en Belgique Chers Membres et Amls de l’Enfant CachĂ©,

Chers Amis,

C'est un grand privilÚge dans notre vie que de participer à la Conférence Internationale des " Enfants Cachés en Belgique pendant la Shoah " qui se tiendra à Jérusalem-Tel Aviv, Israël du 15 au 19 avril 2007.

les Enfants CachĂ©s en Belgique. EmmenĂ©s par le professeur Shaul Harel, un mĂ©decin de grande renommĂ©e internationale arrivĂ© comme enfant en IsraĂ«l aprĂšs la guerre, les membres du ComitĂ© israĂ©lien sont enthousiastes et efficaces. (Le ComitĂ© belge aussi, Ă©videmment !). L’accueil rĂ©servĂ© aux organisateurs par les autoritĂ©s en Belgique et en IsraĂ«l est particuliĂšrement positif. Le programme prĂ©vu pour la ConfĂ©rence est sans aucun doute trĂšs intĂ©ressant, mais ce qui est le plus important est certainement que nous puissions nous retrouver vivants et Ă  JĂ©rusalem... , nous qui sommes, pour la plupart, des grands parents, dont le destin prĂ©- parĂ© par les nazis Ă©tait d’ĂȘtre exterminĂ©s. De crier Ă  la face du monde la revanche prise sur la vie et notre fiertĂ© de contribuer Ă  la pĂ©rennitĂ© du peuple juif. Venez Ă  JĂ©rusalem pour vous faire plaisir, pour parta- ger votre vĂ©cu et vos Ă©motions avec les seules per- sonnes qui sont passĂ©es par des Ă©preuves semblables aux vĂŽtres, qui nous ont marquĂ©s pour toujours. ConsidĂ©rez les frais engendrĂ©s par votre voyage Ă  JĂ©rusalem comme Ă©tant ceux des vacances de coeur de cette annĂ©e. Ne laissez pas passer ce moment uni- que et privilĂ©giĂ© dans votre vie. Ne dites pas seulement le soir de Pessah “L’an prochain Ă  JĂ©rusalem”. car vous pouvez rĂ©aliser ce voeu.

J’espĂšre, de tout coeur, vous voir Ă  JĂ©rusalem.

Nous mettons beaucoup d'espoir dans cette rencontre du souvenir et espérons une participation importante pour deux raisons fondamentales: D'abord pour honorer, témoigner de notre respect, de notre amitié et de notre infinie reconnaissance - sans distinction de leur appartenance religieuse ou phi- losophique - aux Sauveurs des Enfants Cachés en Belgique pendant la Shoah et, ensuite, pour partager les liens communs d'amitié et de fraternité nés de notre souffrance et de notre expérience de survivant.

" Celui qui oublie le passé est condamné à le revivre ". Dans cet esprit nous évoquerons notre vécu, renfor- çant ainsi notre conviction que " le passé est le présent de l'avenir ". En transmettant à nos enfants et aux enfants de nos enfants cette connaissance et les leçons apprises grùce à l'héroïsme de ceux qui ont pro- tégé les survivants, ceux-ci seront mieux armés pour affronter un avenir plus sûr.

Nous espĂ©rons vous accueillir pour cet Ă©vĂ©nement qui sera peut-ĂȘtre le dernier auquel notre gĂ©nĂ©ration pour- ra participer. " La lutte de l'humanitĂ© contre la barbarie est la lutte de la morale contre l'oubli ", et nous organisons cette confĂ©rence pour perpĂ©tuer notre volontĂ© de ne plus jamais connaĂźtre de Shoah.

Nous vous serions reconnaissants d'annoncer cette conférence à tous les Enfants Cachés en Belgique que vous connaissez afin qu'ils puissent nous rejoindre

David Rossler PrĂ©sident de l’a.s.b.l. “L’Enfant CachĂ©â€

Shaul Harel

9

Page 10: L E D I T O - enfant-cache

10

Page 11: L E D I T O - enfant-cache

11

Page 12: L E D I T O - enfant-cache

Nos bureaux seront fermés du

participé

animée

décembre

*****

Aujourd’hui, la «Schoule Beth IsraĂ«l»

par

Huercano-

Cercle Ben Gourion Agenda

AprÚs de trÚs nombreuses années passées avec suc-

cÚs à la présidence du Cercle Ben Gourion et lancé

Radio Judaïca, Arié Renous passe le flambeau à un

“jeune prĂ©sident”. Simon Cohn, est dĂ©sormais au

gouvernail du C.B.G. et Arié Renous a été nommé

PrĂ©sident d’honneur. Nous souhaitons beaucoup de

courage et succÚs au nouveau président et une retrai-

te (?) dorée à Arié.

D.R.

Avis de recherche

LA MÉNORA À SAINT MICHEL ET GUDULE !

Actuellement à la Cathédrale, se tient une exposition

consacrée à Jean Paul Mathil, peintre juif français. Elle

est inspirée par un de nos symboles les plus significa-

tifs : la MĂ©nora, le chandelier Ă  7 branches, celui qui

se situe au cƓur du Temple de JĂ©rusalem et de toutes

les synagogues.

Ainsi, au cƓur mĂȘme de la CathĂ©drale Saint Michel et

Gudule Ă  Bruxelles, les visiteurs peuvent admirer une

sĂ©lection de tableaux de l ‘artiste sur le thĂšme de la

Ménora ! Un événement inédit et exceptionnel auquel

est associĂ© le MusĂ©e Juif de Belgique. A voir jusqu’au 7 janvier 2007

Avis de recherche n°147 ***** AU MUSEE JUIF DE BELGIQUE

Monsieur Peter MELZER, qui réside aux U.S.A., sou-

haite retrouver Monsieur Henri BERGER ainsi que

d’autres compagnons. Il explique:

« Pendant la DeuxiĂšme Guerre Mondiale, Ă  l’ñge de

deux ans et demi, j’étais cachĂ© avec un enfant du

mĂȘme Ăąge au nom de Henri BERGER.

Mon nom d’emprunt Ă©tait Pierre MELZER. La dame qui

nous cachait s’appelait Madame COUSIN. A l’époque

elle avait environ septante ans. Apres la guerre, j’ai

cotoyé Henri BERGER dans la colonie de

“La SolidaritĂ© Juive” Ă  Presles et

Middelkerke (Villa Johanna - N.D.L.R.)

J’aimerais que Henri ou d’autres person-

nes qui ont frĂ©quentĂ© ces mĂȘmes colonies

me contactent.

Mon E-mail est [email protected] . Il

est Ă©galement possible de me joindre par

“Skype” oĂč je suis enregistrĂ© sous le nom

de peter_melzer »

L’exposition « 175 ans de vie juive en Belgique »

s’est achevĂ©e en septembre dernier.

Et le M.J.B. relÚve un nouveau défi. Il aborde les

grands thĂšmes du judaĂŻsme grĂące Ă  la reconstruction

in situ de la vie d’une communautĂ© d’hommes et de

femmes de l’aprĂšs-guerre Ă  Bruxelles. Plus prĂ©cisĂ©-

ment, Ă  Molenbeek, rue Houzeau de Lehaie, la

communauté de la « schoule Beth Israël » fondée en

1946. Un oratoire modeste mais chargĂ© d’émotions qui

a fermé ses portes en 2004.

est reconsti-

tuĂ©e Ă  l’identique au cƓur mĂȘme de l’exposition

«Trajectoires et espaces juifs» - découverte des diffé-

rents espaces du judaĂŻsme depuis le Temple de

JĂ©rusalem jusqu’à l’Oratoire de Molenbeek.

À visiter jusqu’au 22.03.07

rue des Minimes, 21 –1000 Bruxelles

TĂ©l. 02/512.19.63 D.B.

Avis de recherche n°148 LA VIE EN PLUS

Monsieur Abraham KAPOTKA (Nom de Guerre : Jean

COLLET) a Ă©tĂ© cachĂ© au home “Foyer LĂ©opold III”,

entre 1942 et 1944. Il recherche des personnes qui

auraient été cachées avec lui. PriÚre de prendre con-

tact par E-mail : [email protected]

La RTBF1 diffuse le 13

Ă  21h20

l’émission “La Vie en

plus”,

Georges

Hidalgo, Ă  laquelle ont

NOS PERMANENCES

Andrée

Geulen, entourée de

trois enfants cachés

sur le plateau, et d’autres dans le public, ainsi que le

président des E.C.

Lundi et jeudi de 14 h 00 à 17 h 00 avenue Ducpétiaux, 68 (5Úme étage)

1060 Bruxelles

TĂ©l et fax : +32 2 538 75 97

vendredi 22 décembre 2006 au lundi 1er janvier 2007 inclus

E-mail : [email protected] RĂ©dactrice Mise en page Impression

Anna Stelkowicz David Rossler AB Copie, [email protected]

12