Kontakt est un journal libre et gratuit dont la motivation principale est d'offrir un espace d'expression libre et de créer une zone de contact possible entre une personnalité invitée et le lecteur. Kontakt est une plateforme, un support pour y diffuser des idées, des textes, des images... Chaque numéro est entièrement réalisé par un invité différent, qui est alors libre de répondre à l’invitation comme il le souhaite. Basé sur un principe de copyleft, Kontakt peut être photocopié et distribué par qui le souhaite.invité : Corentin Massaux contact : journal.kontakt@gmail.com

KO

NT

AK

T#17est tenu par deux gros élastiques de bureau.

Le type de papier utilisé varie selon ce que

j’ai sous la main, tant au niveau du grammage

que de la texture et de la couleur. J’écris

quasi exclusivement à l’encre noire, au Bic

cristal médium pour être plus précis, pour sa

fluidité et sa banalité. Au début, je numérotais

chaque A4 :1 A, 1 B, 2 A, 2 B... j’ai arrêté.

J’avais même commencé à attribuer des signes

pour désigner le type de notes : références,

projets, états d’esprit... J’ai arrêté aussi.

Cet objet me suit partout : dans le bus, dans

mon atelier, sur ma table de chevet, dans la

rue, en soirée, à la montagne ou à la plage.

J’ai toujours au moins un A4 plié et un Bic

dans la poche. Tout ce qui vaut la peine d’être

enregistré s’y retrouve : lectures, citations,

situations vues, entendues ou vécues, de

l’ordre de l’intime comme du travail, adresses,

numéros de téléphone, projets collectifs

ou personnels, croquis, mesures, textes

Il y a cet objet que je génère presque

quotidiennement. Cet objet n’a aucune prétention

esthétique ou artistique. Il est généré par

et pour des raisons simples : la prise de

notes et le fait qu’il ait à tenir dans ma

poche. Cet objet est un format A4 plié en

quatre que j’utilise comme un carnet, comme un

feuillet de quatre pages. Une fois remplie, la

feuille est dépliée puis repliée dans l’autre

sens pour offrir un nouveau feuillet vierge.

Lorsque le format A4 est totalement rempli,

recto / verso, il rejoint l’ensemble des

A4 pliés, rassemblés entre deux plaques de

carton gris de la dimension d’un A6. Le tout

théoriques ou fictionnels.

C’est littéralement ma vie

qui s’accumule sur cet objet.

Certains A4 ne sont pas

entièrement remplis, lorsque

j’en ai entamé un nouveau

sans avoir fini le précédent

par exemple, ou lorsque

j’en oublie un quelque part

et que je suis obligé d’en

plier un nouveau. Pour des

besoins précis, il m’arrive

d’imprimer au préalable des

éléments sur le A4 avant de

le plier ou de récupérer des

feuilles déjà imprimées.

J’ai par exemple le plan

d’un abri-bus, celui d’une

étagère Ikéa, la carte d’un

quartier dans lequel je dois

travailler, ou la photocopie

d’une image à laquelle je

tiens. Dépliées, les notes

se retrouvent sans dessus

dessous. Ajouter ici qu’il

m’arrive parfois d’écrire

sans faire attention au sens.

Note