« Les petits cailloux », Karpatt, Album Dans le caillou, 2003

J’aimerais sortir mon chien

pour croiser la voisine

quand elle balade le sien,

elle est belle j’imagine

que ça vaut le détour du pâté de maison,

de la rue de Belfort au square Berthelon.

Sa petite bébête poilue a des besoins

aussi précis, aussi rapides,

trois minutes soir et matin

Elle sème des petits cailloux tout le long du chemin

Facile de la trouver, y’a qu’à suivre les merdes du chien

J’aimerais sortir mon chien

pour croiser la voisine

On parlerait croquette,

elle serait ma copine.

Je lui dirais les nonos*

qu’il aime vachement.

On chercherait les puces

des heures durant.

Son collier enrouleur,

elle me le prêterait.

Le p’tit manteau, manteau en laine,

c’est moi qui lui tricoterais. (Refrain)

J’aimerais sortir mon chien

pour croiser la voisine.

On pourrait partager

notre passion canine.

Main dans la main, ils se renifleraient le museau, le derrière.

On les regarderait pisser.

On serait tout émus

devant dame nature

qui nous offrirait là ce qu’elle a de plus pur. (Refrain)

Mais j’ai jamais eu de chien,

j’ai pas vu la voisine,

ailleurs que du balcon

qui donne dans ma cuisine.

Entre nous soit dit,

même si je me régale à la mater* d’en haut

balader l’ animal,

si elle pouvait un jour l’emmener promener

ailleurs que sous mon balcon,

ça me soulagerait le nez. (Refrain)

* mot « bêtifié » employé par les maîtres pour désigner l’os du chien.

Par exemple : « Il veut son nonos le beau chienchien à sa maman. » (Toute ressemblance avec une personne réelle ou de

votre entourage est indépendant de notre volonté).

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