kaizen 21 : l’été en roue libre

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L’été nous invite à troquer nos rythmes effrénés contre la seule « course » qui en vaille vraiment la peine : la course du temps perdu ! Ce numéro est un condensé d’idées originales pour empocher le maillot jaune du bonheur. Kaizen 21, en kiosque et en librairie à partir du 24 juin 2015, 5,90 €.

TRANSCRIPT

Kaizen, késako ?

Kaizen est un mot japonais signifiant littéralement « changement bon ». Mais c’est également une méthode : celle du changement par les petits pas. La perspective de changer brutalement, de passer du tout au tout, réveille nos peurs et attise nos résistances. Commencer par un petit pas, prendre courage, en faire un deuxième puis toute une multitude, chaque jour, avec régularité, peut nous conduire aux plus grandes transformations. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et c’est ce que nous espérons, à nouveau.

Édito

L'été en roue libre

Pour cet édito d'été, nous avons décidé de sucer la roue des autres magazines pour ne pas paraître déjantés : toute l'équipe de Kaizen vous souhaite donc de bonnes vacances !

Que pouvons-nous espérer, pour vous, cet été ? De retrouver du temps ! Aujourd'hui, tant de personnes se plaignent d'en manquer : c'est à croire qu'il est devenu une denrée rare ! Un développement du sujet dans nos pages aurait pu être envisagé, mais cela prend du temps… à lire – ce qui aurait donc été contre-performant – et il faut en connaître un rayon pour l'écrire. En résumé, ce fut un dilemme éditorial hors catégorie. Fidèle à notre philosophie des petits pas, nous avons préféré prendre un petit braquet et faire dans le concret !Nous vous proposons des pistes… cyclables, avec un dossier : « La vie en roue libre ! » En effet, quoi de plus facile, l'été, que de troquer l'auto contre le vélo et d'en garder sous la pédale ? Quand on sait qu'un trajet automobile sur deux en ville fait moins de trois kilomètres, il suffit d'un peu d'EPO (Eau Pissenlit 1 Olive) pour les parcourir à bicyclette. Comme vous le lirez, le vélo est plus qu'un moyen de locomotion, c'est un art de vivre. Et, si nous ne travaillons pas notre art de vivre en vacances, quand le ferons-nous ? Selon certains, c'est même un outil de méditation – rappelons que Bouddha n'a jamais préconisé de s'asseoir en lotus pour méditer. La selle, plutôt que le lotus ?Ce même Bouddha invite à la réalisation de mandalas, comme une voie vers la compréhension de la vacuité. Idéal en vacances. Alors, pour que votre été soit une vraie bouffée d'air, une sorte de chambre à air estivale, nous déroulons dans les pages DIY la réalisation d'un mandala naturel. Quelle belle roue qu'un mandala ! La boucle est bouclée. À vous le maillot jaune du temps perdu.

Pascal Greboval, Rédacteur en chef

1 Voir les recettes de Linda dans Kaizen no 7

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ÉditeurSARL EKO LIBRISau capital de 142 720 €Siège Social 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine75011 Pariswww.kaizen-magazine.com

Magazine bimestriel numéro 21Juillet-août 2015Imprimé sur papier recyclé blanchi sans chlore

FondateursCyril Dion et Yvan Saint-Jours

Directeur de la publication Patrick Oudin

Directrice d’EKO LIBRIS Françoise Vernet

Rédacteur en chef Pascal Greboval

Secrétaire de rédaction Diane Routex

Éditeur Web Simon Beyrand

Direction artistique

[email protected]él. 06 12 17 87 33

Maquette et mise en pagesSchuller-Graphic

[email protected]él. 01 56 03 54 71

Abonnements et [email protected], rue Martel 75010 Paris

Comptabilité et [email protected]

Photo de couverture© Sofie Delauw/Cultura/Photononstop

PrépresseSchuller-Graphic18, rue de l’Artisanat14500 VireTél. 02 31 66 29 29 ImpressionVia Schuller-GraphicCorlet Roto (imprim’Vert)ZA Les Vallées53300 Ambrières-les-Vallées

SIREN : 539 732 990 • APE : 5814ZCommission paritaire : 0317 k 92284Numéro ISSN : 2258-4676Dépôt légal à parution

Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisésAlterreNat Presse Tél. 05 63 94 15 50

Distribution Presstalis

Vente au n° pour les diffuseurs :Groupe HOMMELL Tél. 01 47 11 20 [email protected]

Aucun texte ni aucune illustration ne peut être reproduit-e sans l’autorisation du magazine. Merci.

kaizen • juillet-août 2015 • 3

4 • kaizen • numéro 21

kaizen 21 juillet-août 2015

7 Dans la boîte aux lettres de Kaizen

ELLES-ILS PENSENT DEMAIN

10 Rencontre Lamya Essemlali

15 Les pièces du puzzle Le végétarisme

18 Portfolio

Sandra Mehl :« P.-S. Je t'écris de la plage des Mouettes. »

28 Une nouvelle Lune Rouge

30 La voie du Kaizen Christophe André

ELLES-ILSFONT LEUR PART

34 Et si on le faisait ensemble ? Le prêt de jardin : une

pratique solidaire et conviviale

38 Portraits La musicothérapie :

une autre façon de soigner

JE SUISLE CHANGEMENT

62 Je vais bien, le monde va mieux Le longe-côte

66 Do It Yourself Mandalas végétaux

70 Nos bonnes adresses La Côte d'Émeraude

74 Cuisine

La fraise des bois

81 Les rendez-vous

83 Le sourire d’Yvan

88 Paroles de Colibris

90 La chronique de Pierre Rabhi

40 Dossier

Le vélo : une solution simple, économique et joyeuse pour changer de société.

54 Vent du Sud En Casamance, des

femmes cultivent la paix.

56 Le goût de l’enfance Les applis pour

smartphone, une piste pour découvrir la nature ?

© Éléonore Henry de Frahan

ELLES-ILSPENSENTDEMAIN

Rencontre • 10

Les pièces du puzzle • 15 

Portfolio • 18

Une nouvelle • 28

La voie du Kaizen • 30

Rencontre

Lamya EssemlaliPrésidente de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society (SSCS) France, qui a pour objectif la conservation de la faune et de la flore marines, Lamya Essemlali est une femme d'action, mais aussi de paroles.

Entretien réalisé par Pascal Greboval. À retrouver en intégralité sur www.kaizen-magazine.com

© B

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Pascal Greboval Quels sont les objectifs de Sea Shepherd ?Lamya Essemlali Lorsque Paul Watson fonde l'ONG en 1977, il a la volonté de créer une organisation qui soit vraiment interventionniste dans la défense de l'océan. Il y avait un manque criant de police en mer. Bien qu'il existe des lois et des traités pour protéger les océans, ils sont très peu appliqués. L'objectif ini-tial était donc de mettre en place une marine qui protège la biodiversité dans les océans, en menant des actions uniquement contre la pêche illégale, avec pour limite de ne blesser personne. Aujourd'hui, nous avons neuf bateaux qui agissent où il y a des viola-tions de droits, principalement en haute mer, qui est une zone de non-droit, et dans des zones territoriales dans le cadre de partenariats avec des gouverne-ments. Ces opérations coups-de-poing ont aussi un objectif de sensibilisation du public sur des enjeux peu connus ou négligés. Par exemple, il y a 10 ans, peu de gens savaient que les Japonais chassaient les baleines au cœur du sanctuaire baleinier de l'océan Austral. Nos actions ont mis en lumière ces pratiques, ce qui a poussé le gouvernement austra-lien a assigné le Japon devant la Cour internationale de justice de La Haye, qui l'a condamné pour ces pratiques.

Pourquoi mettre en avant votre côté radical, qui est source de divisions, alors qu'on aurait davantage besoin de cohésion pour préserver la nature ?Nous ne nous trouvons pas radicaux. Nous sommes plutôt tempérés ! Nous agissons uniquement contre les pratiques illégales et nous ne blessons jamais personne. Nous sommes face à des gens qui sont dans l'illégalité, qui tuent des espèces en voie de disparition, qui saccagent le patrimoine océanique,

et qui n'hésitent pas à blesser, voire à tuer des éco-logistes. Sur les dix dernières années, sept cents éco-logistes ont été assassinés dans l'indifférence géné-rale et en toute impunité ; très peu de gens sont condamnés pour ces meurtres. Nous n'avons jamais blessé ni tué personne : les radicaux sont de l'autre côté !

Certes, mais, vous avez une tête de mort comme symbole, alors que vous défendez la vie. Le message peut paraître ambigu...C'est l'emblème du pirate. Quand nous avons com-mencé nos actions, nos détracteurs nous ont quali-fiés de pirates et Paul Watson les a pris au mot : « Nous allons être des pirates, mais en revisitant le pavillon pirate. » Il a dessiné un crâne humain qui représente la mort que l'humanité inflige aux océans, avec un dauphin et une baleine en forme de yin et de yang gravés sur le front, qui symbolisent l'har-monie dans l'océan. Les os humains du pavillon pirate traditionnel [parfois ce sont des sabres] ont été remplacés par un bâton de berger [sea shepherd signifie « berger de la mer » en anglais] et par le trident de Neptune qui exprime l'agressivité, ce qui résume la philosophie de Sea Shepherd : mener des actions agressives, mais non violentes, et protec-trices de la vie. Quand on est face à des criminels, il faut savoir se montrer agressifs.

Sea Shepherd se revendique de personnalités comme Gandhi et Pierre Rabhi, des apôtres de la non-violence. Comment conjuguez-vous agressi-vité et non-violence ?La définition de la violence n'est pas identique pour tout le monde. Nous nous appuyons sur l'approche de Martin Luther King qui disait qu'on ne peut pas

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elles-ils pensent

kaizen • juillet-août 2015 • 11

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elles-ils pensentelles-ils pensent

88,9 kg : c'est la

consommation moyenne de viande par an et par habitant

en France.

1,2 millionde Français

se déclarent

« végétariens », soit

moins de 2 %

de la population.

14,5 % des émissions

annuelles de CO2,

soit 7,1 gigatonnes,

seraient dues à l'élevage,

principalement

à celui du bœuf (41 %).

64 %des surfaces agricoles françaises sont dédiées à l'alimentation animale.

Les pièces du puzzle

Voilà maintenant près de dix ans que la FAO – l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture – le dit : l'élevage nuit gravement à l'envi-

ronnement. La majeure partie des terres arables ainsi que des zones déforestées, largement arrosées de pesticides et d'en-grais, nourrissent des animaux destinés à la consommation humaine. Sans parler des conditions d'élevage. Mais, malgré toutes les images de veaux implorants et de carcasses san-guinolentes, le végétarisme peine à s'inviter au banquet du débat public français. La consommation de viande tend à baisser depuis une dizaine d'années, mais les quelque 2 % de végétariens français paraissent bien isolés quand près d'un Allemand sur dix dit avoir renoncé à la chair animale. À une culture de la bonne bou�e qui ne tolère pas l'absence de barbaque s'ajoute une méfiance profonde du corps médical : absent des cursus en France, le végétarisme reçoit souvent l'étiquette de « comportement à risque » une fois passé sous

le stéthoscope.Pour fêter le retour des fruits et légumes d'été, nous avons décidé de planter nos crocs dans ce débat saignant. Dans notre panier, les inquiétudes liées à l'arrêt de la viande

– des carences sérieuses aux inconfortables problèmes de digestion –, mais aussi les bénéfices présumés du régime sans protéines animales. Moins de risque de cancer, vraiment�? Nous avons mobilisé toutes nos ressources pour trancher dans le vif la question de fond qui freine ce changement de régime : si manger moins de viande peut sauver la planète, le végétarisme peut-il me garder en bonne santé�?

Bon appétit.

Sources�: Agreste Synthèses, Consommation, décembre 2014, no 2014/256�; European Vegetarian Union�; FAO, Lutter contre le changement climatique grâce à l’élevage, 2014�; Agreste Synthèses, Moyens de production, avril 2013, no 2013/208�; Janet R. Hunt, « Bioavailability of iron, zinc, and other trace minerals from vegetarian diets », The American Journal of Clinical Nutrition (AJCM), 2003�; Magdalena S Rosell et al., « Long-chain n – 3 polyunsaturated fatty acids in plasma in British meat-eating, vegetarian, and vegan men », AJCM, 2005�; Matt Frazier, « Protein for Vegetarians — A Simple Guide to Getting What You Need », www.nomeatathlete.com�; Guillaume Jacquemont, « Des protéines à la sensation de satiété », www.pourlascience.fr, 2012�; ANSES�; Winston J. Craig, « Health e� ects of vegan diets  », AJCM, 2009�; American Heart Association�; Heidi Godman, « Vegetarian diet linked to lower colon cancer risk », Harvard Health Publications, 2015�; Mi Kyung Kim et al., « Long-term vegetarians have low oxidative stress, body fat, and cholesterol levels », Nutrition Research and Practice, 2012.

Texte : Sylvain Lapoix • Dessins : TOad

Le végétarisme�?

FerOn peut trouver

du fer en quantité su�sante dans

les légumes.

ProtéinesLes légumineuses,

certaines graines et les algues constituent des sources de protéines e�caces.

Sensation de faimÀ parité de poids et d'apport nutritionnel, la viande produit un sentiment de satiété plus important que les aliments d'origine végétale, car elle

demande un plus long temps de mastication. Les aliments à base

de seitan, qui nécessitent une longue mastication, peuvent compenser cette sensation.

Vitamine B12L'absence de vitamine B12 des

végétaux peut occasionner à long terme des problèmes nerveux

ou cardiovasculaires, notamment chez les femmes enceintes et les enfants. Des

compléments alimentaires sont alors nécessaires pour compenser

ce manque.

Digestion Les végétaux à forte

teneur en protéines sont souvent di�ciles à digérer et peuvent entraîner des

complications intestinales pour les personnes fragiles s'ils sont

consommés en trop grandes quantités.

La plage des Mouettes : un lieu préservé à l'abri

des regards

Portfolio

Sandra Mehl

Pascal Greboval Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la plage des Mouettes et sur ce qui vous a amenée à vouloir la photographier ?Sandra Mehl La plage des Mouettes s'étend en bor-dure de l'étang de Thau, dans le quartier du Barrou, à Sète. On l'appelle ainsi, car elle est située à côté de la place des Mouettes. Une partie de ma famille fréquente cette plage tous les étés, mais je n'y étais jamais allée jusqu'à il y a trois ans. J'adore nager dans la mer et faire de l'apnée, alors, pour moi, c'était impensable d'aller me baigner dans un étang. Mais, quand je voyais l'état de bien-être dans lequel ma famille revenait de cet étang, je me suis dit qu'il fallait que j'aille voir de quoi il en retournait ! Lorsque j'y suis allée pour la première fois, ce fut le coup de foudre ! J'ai adoré la douceur et la tranquillité qui y régnaient.

Originaire de Sète, Sandra Mehl a découvert lors de l’été 2012 une plage secrète de quelques centaines de mètres de long seulement, étonnamment préservée du tumulte estival du reste de la côte méditerranéenne. Fascinée par la quiétude du lieu et par la sérénité de ses visiteurs, la photographe a décidé de lui consacrer une série : « P.-S. Je t’écris de la plage des Mouettes. » Entretien réalisé par Pascal Greboval

18 • kaizen • numéro 21

kaizen • juillet-août 2015 • 19

elles-ils pensent

© Joana M./Photononstop

ELLES-ILSFONT

LEUR PART

Et si on le faisait ensemble�? • 34  Portraits • 38Dossier • 40

Vent du Sud • 54Le goût de l’enfance • 56

Ton jardin tu prêteras,la récolte vous partagerezTon jardin tu prêteras,

Et si on le faisait ensemble ?

Prêter à un particulier le potager dont on ne peut pas s'occuper contre une partie de la récolte ? Cette pratique solidaire et conviviale se développe grâce à des sites d'annonces qui facilitent les échanges et offrent ainsi de nouveaux terrains de rencontre.

Texte : Clarisse Briot (L'ESSentiel) Photos : Éléonore Henry de Frahan

Tous les deux affairés, elle au milieu des par-terres de fleurs, lui au potager, ils forment un duo de jardiniers peu commun. Simone a

90 ans, François en a 66 de moins. On pourrait les croire grand-mère et petit-fils, mais il y a quelque temps encore, ils ne se connaissaient pas. Pour la troisième année consécutive, le jeune homme em-prunte la parcelle de cette habitante de Villebon-sur-Yvette (91). Durant son temps libre, François sème, cultive et récolte les produits du potager que Simone n'a plus la force d'entretenir. En retour, elle reçoit avec plaisir sa part de cour-gettes, haricots verts, salades ou carottes au gré des saisons. La rencontre s'est faite par l'intermédiaire du site Internet Savez-vous planter chez nous, qui met en relation propriétaires de terrain et jardiniers ama-teurs en quête d'un lopin de terre. « C'est ma belle-fille qui a eu l'idée de m'inscrire, sans même me le dire ! », s'amuse Simone. Ses 50 mètres carrés de potager font ainsi le bonheur de François. « J'ai été élevé dans une grande maison, avec beaucoup de terrain. Je passais énormément de temps dans le potager de mon grand-père. Alors, me retrouver dans un petit appartement en région parisienne, c’était difficile ! », témoigne-t-il.

Un terrain de rencontresL'arrangement est souple. François prévient d'un coup de fil et vient au jardin quand il veut et quand il peut, le week-end et le soir en semaine, après le

travail. Il utilise les outils de la maison et irrigue grâce à deux récupérateurs d'eau de pluie. C'est lui qui choisit et achète les semis. Le partage de la récolte se fait ensuite en toute simplicité. « On ne pèse pas ! », plaisante-t-il. Quand il est au potager, Simone n'est jamais loin, taillant les rosiers, traquant les mau-vaises herbes et les pissenlits dans ses myosotis et ses primevères. C'est l'occasion de bavarder. « On ne parle pas que jardin ! », souligne François. Il évoque son travail, sa voiture en réparation chez le garagiste, prend des nouvelles des petits-enfants et arrière-petits-enfants de Simone, avec lesquels il lui arrive de partager un goûter lorsqu'ils sont de pas-sage. Quant à Simone, elle a déjà fait la connaissance de la petite amie du jeune homme, de ses parents et même de ses beaux-parents. « Le jardin est un terrain de rencontres, où l'on cultive autre chose que les seuls légumes », résume Vincent Larbey, membre du réseau national du Jardin dans tous ses états (JTSE) et directeur de l’Écolothèque de Montpellier Agglomération.

Simone et François, la même passion pour le jardin.

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kaizen • juillet-août 2015 • 35

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Dossier

Le vélo est bon pour la planète, la santé, le moral et le porte-monnaie. Son usage généralisé permettrait de régler bien des problèmes

de pollution et d'inégalités sociales. Une solution simple,économique et joyeuse pour changer de société.

En selle, citoyens !

Dossier réalisé par Stéphane Perraud

La vie en roue libre !

Pollution zéro, solution vélo ! » Juillet 2014, le slo-gan, repris par plusieurs centaines de manifes-tants cyclistes, résonne dans les rues de

Grenoble. Chaque été, la ville affiche des records de pollution atmosphérique. Ici, comme à Paris, Lyon ou Marseille, respirer l'air pollué fait perdre une de-mi-heure de vie par jour. « Qu'attendons-nous pour agir ? La bicyclette permet d'être maître du change-ment écologique. C'est un outil de transition énergé-tique et un remède anticrise. Pour le prix de quatre ou cinq pleins d'essence, on peut s'acheter un bon vélo neuf qui dure longtemps et ne consomme rien. Si tout le monde se mettait à pédaler, on changerait de modèle de société », estime Véronique Michaud, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables. « Le vélo, c'est la santé. Certains médecins le prescrivent sur ordonnance ! C'est ne pas en faire qui est dangereux », poursuit-elle avec le sens de la formule. Pour l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France, les bénéfices du vélo sont vingt fois supérieurs aux risques liés à la pollution et à l'insécu-rité routière. Sans compter que, plus il y aura de cyclistes, moins il y aura de pollution et d'accidents. Un cercle vertueux. D'après le bureau d'études Inddigo-Altermodal 1, spécialisé dans la mobilité, les économies réalisées sur les dépenses de santé grâce au vélo représentent déjà 5,6 milliards d'euros par an. Si la part modale du vélo passait de 3 % aujourd'hui à 15 % des déplacements demain, on économiserait 15 milliards d'euros par an, soit l'équivalent du déficit annuel de la Sécurité sociale. Il y a espoir, car les mentalités évoluent. Les vélos aussi. Pliants, élec-

triques, à pignon fixe... on est loin des biclous d'antan. En milieu urbain, le cycliste va plus vite que le piéton, la voiture et le bus. À vélo, la ville devient fluide. Longtemps taxée de ringarde, la petite reine est de nouveau à la mode et devrait connaître un boom sans précédent dans les années à venir, car les femmes s'en emparent. « En France, on ne compte encore que 40 % de cyclistes femmes, mais on tend à la parité dans les villes bien aménagées, comme Strasbourg par exemple », témoigne l'économiste Frédéric Héran, auteur du Retour de la bicyclette (La Découverte, 2014). « À Copenhague, elles sont même devenues majoritaires. » Dans les vélo-écoles, ce sont les femmes issues de l'immigration qui plébiscitent le vélo comme outil d'émancipation et d'insertion sociale et professionnelle. Les commerçants, d'abord frileux devant la disparition des places de stationne-ment, réalisent que le vélo relocalise l'économie. Comme le piéton, le cycliste est un acheteur fidèle, quand l'automobiliste est plus volage. Pour faire ses courses, aller travailler ou partir en vacances, le vélo s'impose comme une évidence. Ne dites plus : « Je ferai du vélo quand il n'y aura plus de voitures. » Faites plutôt du vélo, ça fera une voi-ture de moins ! n

1 In Atout France, Grand Angle Spécial Économie du vélo, juin 2009

Pour aller plus loinVéronique Michaud, À vélo, vite !, FYP Éditions, 2014

www.villes-cyclables.org

«

elles-ils font

kaizen • juillet-août 2015 • 41

Les applis pour smartphone, une piste pour découvrir

la nature ?

Les applis pour smartphone,

Le goût de l'enfance

Comment trouver le nom d'une fleur ou d'un oiseau, si un enfant nous le demande ? Les guides d'identification sont complets, mais peuvent

donner le tournis tant il y a d'illustrations. Et si l'on jetait un œil du côté des dernières technologies ?

Texte et photos : François Lasserre

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Cui-cui ?« Chut… Écoute… Tu entends ? » Ça gazouille dans les buissons, et on se met à rêver à l'existence d'un Shazam – un logiciel de reconnaissance musicale – des oiseaux. Malheureusement, celui-ci n'est pas encore au point. Seul Chants d'oiseaux avec reconnais-sance et référence automatiques permet d'enre-gistrer et de reconnaître automatiquement 38 espèces, sans connexion Internet. Oiseaux en poche, simple et bien faite, propose d'écouter plus de 300 chants, tout comme Les Oiseaux 2PRO, dont la clef d'identification – outil permet-tant d'identifier un être vivant en fonction de ses caractéristiques – est assez complète : couleurs, forme du bec, taille… L'appli Cui-cui !, dédiée aux chants, en propose 218.

Nous voilà en sortie nature, directement confronté à ce que l'on appelle la biodiversité qui, effectivement, est très diversifiée ! Que

faire ? Passer des heures sur Internet ? Adhérer à un club de naturalistes ? Ou bien tester la facilité qu'ap-porte la technologie 1  ? Au moins pour essayer, sor-tons notre téléphone intelligent (« smartphone »), ouvrons notre boutique en ligne (« store ») et choi-sissons une application (« appli ») qui ouvre des portes vers la nature.

Gratuite ou payante ?Les applis de balades sont souvent gratuites. En revanche, celles qui permettent de reconnaître une plante ou un animal sont en général payantes. Hormis quelques exceptions, la gratuité sera au détriment du contenu, et parfois au prix d'un bandeau publi-citaire. Quand il existe deux versions d'une même application – une « lite », gratuite, et une « pro », payante –, privilégiez la pro, qui sera complète et ne vous laissera pas sur votre faim.

Les applis, solution miracle ?L'ergonomie de la plupart des applications autorise une prise en main rapide, surtout pour un enfant. Le bémol pourrait venir d'une technologie dépendante de la batterie – mais pourquoi ne pas prendre un petit chargeur solaire ? – et, pour certaines applis, du réseau mobile parfois moins présent à la cam-pagne. Surprenantes et pratiques, ces applis satis-font notre désir immédiat de réponses, sans nous obliger à transporter notre bibliothèque. Seulement, comme les guides imprimés, elles peuvent nous lais-ser parfois un peu seul et sans repères au milieu d'une nature foisonnante. Tour d'horizon de l'offre.

Et la botanique devint ludiqueFleurs en poche est un livre interactif qui permet d'identifier facilement 1 604 fleurs. Si Madeleine et Lili (11 et 12 ans) n'ont pas réussi à trouver l'herbe à Robert (géranium sauvage commun), elles ont iden-tifié la jacinthe des bois en deux minutes ! Pl@ntNet a été conçue par des scientifiques. Il s'agit d'identifier les plantes grâce à la collaboration entre botanistes

professionnels et amateurs. On prend une photo, celle-ci est comparée à une base de données, et des choix sont proposés. Il suffit de sélectionner celui qui correspond et de « partager » pour que notre choix soit expertisé. Sur le terrain, peu de plantes lui résistent. Lancée en 2013, la version mobile connaît un véritable essor avec, à ce jour, plus de 180 000 images pour 5 800 espèces françaises !

elles-ils font

kaizen • juillet-août 2015 • 57

© Florian Küttler/Westend61/Photononstop

JE SUIS LECHANGEMENT

Je vais bien, le monde va mieux • 62

Do It Yourself • 66

Nos bonnes adresses • 70 

Cuisine • 74

Les rendez-vous • 81

Le sourire d’Yvan • 83

Paroles de Colibris • 88

La chronique de Pierre Rabhi • 90

Le longe-côteUn bain vivifiant pour le corps

Texte et photos : Véronique Bury

Chaque dimanche matin, le rituel est le même. Ils se retrouvent à 9 h 30, enfilent leur com‑binaison intégrale, leurs chaussons et leurs

gants et filent vers l'océan. Eux ? Ce sont les pin‑gouins du Touquet, comme ils disent. De joyeux « sportifs du dimanche » qui ont décidé de troquer leur grasse matinée contre une bouffée sportive d'embruns iodés. Comment ? En pratiquant le

longe‑côte, une nouvelle discipline qui consiste à marcher dans la mer ou l'océan, de préférence à contre‑courant, l'eau au niveau du torse – entre le nombril et le sternum –, tout en longeant la côte. « Dans sa formule compétitive [100 m et 1 000 m], le longe‑côte se pratique avec une pagaie, précise Alexandre Korbas, président et moniteur de l'asso‑ciation Touquet Opale Longe‑côte. Mais, lorsque l'on

Randonnée aquatique douce et tonifiante, le longe-côte est idéal pour renouer avec une activité sportive de plein air. Créée en 2005, cette pratique a déjà conquis près de 3 000 adeptes. Et si vous essayiez ?

Je vais bien,le monde va mieux

62 • kaizen • numéro 21

débute, les premières sorties se font sans. Ce sont les mains qui servent de pagaies. On doit en effet d'abord apprendre à apprivoiser l'élément marin, à marcher le dos rond, sans se cambrer, en s'équilibrant dans un mouvement de balancier, la main et le bras opposés à la jambe que l'on avance. » À les voir, au loin, avancer en file indienne en groupe de 15 à 20 per‑sonnes, braver pendant plus d'une heure les vagues et les reflux de la mer du Nord, plutôt agitée en ce mois de mai, on se dit que ceux‑là ont bien du cou‑rage. Mais, selon eux, pas du tout ! « C'est une vraie addiction et une superbe bouffée d'oxygène ! », lâchent dans un sourire plusieurs habitués à la sortie de l'eau. « Il faut dire que l'on y prend vite goût », reconnaît Ghislaine, 60 ans, trois séances au comp‑teur. Elle apprécie d'avoir enfin trouvé une acti‑vité « tonifiante et vivifiante » qui lui permet de « travailler [s]on souffle en douceur » tout en bénéficiant de « l'émulation d'un groupe à [s]on niveau ».

Passer à l'acte

Comment ? Le longe‑côte est une activité récente qui se pratique en milieu naturel, il est donc forte‑ment déconseillé de s'aventurer seul, surtout lorsque l'on ne connaît pas ou peu le plan d'eau – mer ou océan – et ses différents pièges – baïnes, courants, fond rocailleux. L'idéal est de commencer par un baptême avec l'une des 40 structures réparties sur le territoire et agréées par les Sentiers bleus, l'organe fédérateur des associations de longe‑côte françaises, qui délivre les diplômes aux moniteurs. Pour environ 10 euros la séance de 1 h à 1 h 30, vous serez enca‑drés, conseillés et correctement équipés.

Où ? Les Sentiers bleus s'efforcent, depuis leur créa‑tion et dans un souci de sécurité, de valider les sites de pratique du longe‑côte. Ces plages, nommées « sentier bleu » et rattachées le plus souvent à une association, sont, pour le moment, essentiellement concentrées dans le nord de la France et en Nor‑mandie, mais certains sites ont également été validés en Bretagne, en Vendée ainsi qu'en Méditerranée. Quand ? Le longe‑côte peut se pratiquer toute l'année, quelle que soit la température de l'eau. En période hivernale, il suffit d'enfiler la combinaison adéquate ainsi que des chaussons, une cagoule et des gants.

Côté marée, pas de règle particulière, si ce n'est celle de connaître parfaitement la plage où l'on pratique le longe‑côte, ses courants et ses éventuelles baïnes.

Doit-on acheter une combinaison ? La combinaison permet de ne pas se refroidir trop vite dans l'eau, elle n'est cependant pas obligatoire l'été. Si vous faites un baptême ou que vous vous inscrivez dans une association à l'année, elle vous sera soit prêtée gracieusement, soit louée (environ 2 euros).

Doit-on s'inscrire dans un club ? Il n'est pas néces‑saire de s'inscrire dans un club pour effectuer un baptême de longe‑côte. En revanche, si vous sou‑haitez continuer votre pratique de manière hebdo‑madaire et encadrée, il vous sera demandé une cotisation à l'année ainsi qu'un certificat médical. Certaines associations proposent aussi des cartes de 10 ou 20 séances (entre 85 et 150 euros).

Combien ça coûte ? Un baptême d'1 h à 1 h 30 coûte environ 10 euros. Une décharge médicale est deman‑dée si vous n'avez pas de certificat médical.

Y a-t-il une limite d'âge ? Pas de limitation d'âge à partir du moment où l'on a un certificat médical.

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Des mandalas végétaux pour vos activités en plein air

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Envie de vous reconnecter à la beauté du monde�? La recette est simple : venez passer l'après-midi

dans la vallée de Chevreuse avec l'artiste Isabelle Aubry. Cette « plasticienne de na-

ture » part du principe que n'importe qui peut l'imiter et s'approprier le land art dès lors

qu'il décide d'observer la nature autrement. « Il faut réapprendre à regarder les éléments

naturels, à observer les fleurs et les feuilles une fois qu'elles sont coupées et placées de telle ou telle manière ensemble... C'est un art qui se fait et se vit in situ, dans et avec la nature », explique-t-elle.Avec elle, on prend le temps de la déambulation et de la rêverie : sur les chemins, dans les prairies ou à l'orée d'un bois, petits et grands mélangés apprennent à s'écouter et partagent le plaisir de créer. En guise de matériel : des éléments recyclés issus de la vie de tous les jours et du « tri propre » – boîte en bois et morceaux de carton sont autant

de supports sur lesquels apposer ses trouvailles. Il su�t ainsi d'un cure-dents pour créer des chaînes de feuilles, de quelques branches et de fleurs débar-rassées de leur tige pour réaliser de magnifiques mandalas ou de délicates brochettes colorées. « Le land art, ce n'est pas du rendement, explique Isabelle Aubry, nul besoin de rapporter sa création chez soi. » D'autant que le délitement et la disparition de l'œuvre participent de cet art qui s'inspire du cycle de la vie... Mais, « il y a toujours quelque chose de pérenne dans cet éphémère », souligne l'artiste, en ajoutant que la photographie des compositions ainsi réalisées fait partie intégrante de l'œuvre. ■

Texte : Anne-Sophie Novel • Photos : Jérômine Derigny

DIYDo It Yourself

Des mandalas végétaux pour vos activités en plein air

Pour aller plus loinIsabelle Aubry, 40 activités de land art, La Plage, avril 2015

isabelle-aubry.wix.com/isabelle-aubry

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Nosbonnes

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La Côte d'Émeraude Texte et photos : Pascal Greboval • Dessin : Manu Thuret

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Alimentation

de ferme du xviiie siècle, les gîtes rénovés avec des matériaux écologiques constituent une bonne base où faire halte au sud de Saint-Malo. La présence d'un espace bien-être avec possibilité de massages, soins du corps et hammam vous garantit de passer un séjour zen.

Vous êtes plutôt camping ? L'Aire du Verger, entre Dinan et Dinard, est un choix alternatif. Au cœur d'un verger de pommes, vous pourrez jouir d'un calme enchanteur. Entre les ânesses qui assurent la tonte de l'herbe et l'eau chaude produite grâce aux panneaux solaires, Christophe a pensé à tout pour préserver cet espace. Mais, pas question de rogner sur le confort : vous trouverez un coin cuisine-bi-bliothèque pour préparer de bons petits plats et échanger entre campeurs. De belles tentes meublées et de jolies roulottes en bois sont en location.Vous préférez les murs d'une maison traditionnelle ? Le Domaine de Trémagouët est l'une des possibili-tés les plus confortables. Aménagés dans un corps

À Dinan, à l'abri au fond d'une cour, se cache La Popote de Flochon e. À la fois artiste et passionnée de cuisine, Florence vous accueille dans un cadre chaleureux, avec possibilité de s'installer en terrasse. Agrémentés d'épices – que Florence manie à mer-veille – et cuisinés à partir d'une sélection de produits locaux, les plats font le bonheur des papilles à un prix plus que raisonnable. Florence propose le plat

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du jour à 8 euros et invite les gens « à s'occuper un peu plus de leur “homomobile” que de leur automo-bile ». À méditer !Toujours à Dinan, vous pouvez manger sur le pouce chez Anne-So. Vous y trouverez quiches et autres tartes du jour, ainsi que des cookies, le tout bio et fait maison.Dans une rue calme de Saint-Malo intra-muros, une bande de jeunes gens passionnés, Sylvain, Ken et Marie, vous attend derrière un beau comptoir au Bistrot du rocher r. Ils proposent des plats du ter-roir à base de produits du marché, avec la possibilité de commander un plat végétarien fait minute. Les amateurs de vin naturel y trouveront leur bonheur.On ne le sait pas forcément, mais à Saint-Brieuc, il y a un port : le port du Légué. C'est ici que vous trouverez La Cantine éphémère, enfin, pour l'instant. Comme son nom l'indique, c'est un lieu où l'on peut manger, mais autrement. Selon Luc, à l'origine du concept, « ici, tout le monde se mélange sur les grandes tables » installées devant les conteneurs réaménagés en cuisines. Le restaurant est itinérant : « Cela permet d'investir des lieux un peu délaissés, comme ce port du Légué. » Outre ce choix nomade, Luc privilégie les circuits courts et locaux pour une cuisine de saison. Il a poussé la démarche encore plus loin avec l'installation de toilettes sèches.

Toujours à Saint-Brieuc, vous trouverez à L'Anis étoilé une cuisine à base d'aliments bio, locaux et de saison. Avec tous les jours le choix entre un plat végétarien, un poisson et une viande : tout le monde y trouve son compte !Et les crêpes ? À Saint-Malo, c'est du côté de La Brigantine et de la Crêperie Grand-mère Alice. À Dinan, c'est à la Crêperie ART'BILIG que vous trou-verez des crêpes élaborées à base de produits bio.La Côte d'Émeraude recèle une incroyable vitalité de producteurs locaux et bio. Que vous soyez de passage ou résidents, voici quelques pistes pour les découvrir. Très innovante, La Binée paysanne est une association de seize producteurs des Côtes-d'Armor inspirés par des concepts simples : suivre les lois de la nature, respecter les saisons et le bien-être animal, coopérer... Tout cela dans le but de consolider et de pérenniser des savoir-faire et des emplois. Pas besoin d'adhésion : vous comman-dez avant le mercredi 14 heures et vous récupérez vos produits le vendredi dans l'une des seize fermes partenaires ou dans un autre lieu distributeur, comme le Kikafékoi (voir plus bas).La Cale gourmande t , dans le petit village de Minihic-sur-Rance, entre Saint-Malo et Dinan, est une étonnante épicerie. Thomas et David vous ac-cueillent dans leur échoppe au charme suranné qui mérite le détour ! Issus du monde de la restauration, ils ont repris le fonds de commerce d'une épicerie de grande enseigne pour en faire un lieu convivial, où l'on trouve de bons produits bio et locaux à des prix abordables. Leur espace traiteur avec bouche-rie, fromages, charcuterie maison et plats préparés témoigne de leur passion pour les produits de qua-lité. Amateurs de vins naturels, vous y trouverez aussi de bonnes bouteilles.Pour vous initier à la permaculture et à l'agroécolo-gie, prenez la direction du Hénon, au sud de Saint-Brieuc. Sylvaine et Grégory vous ouvrent les grilles de leur jardin, La Pâture es Chênes. Visant l'autosuf-fisance alimentaire, ils s'orientent vers le jardin-forêt et proposent des ateliers découvertes et des stages. Légèrement à l'est, au Gouray, dans sa ferme, Stéphanie ouvre sa petite boutique La Grange aux abeilles tous les vendredis. Depuis l'ouverture, les gens du coin ont spontanément apporté des chaises, des tables, de la vaisselle, etc. et la boutique est devenue un lieu de rencontres et d'échanges. La ruche vitrée où l'on peut observer les abeilles tra-vailler fera le bonheur des enfants. Régulièrement, des événements type soupes-concerts, lectures de contes ou théâtre sont organisés pour apporter la culture en zone rurale.Un peu plus classique, mais à l'écart des grands circuits, à Matignon, vous trouverez La Fée bio, une épicerie bio qui met en avant les produits alimen-

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Cuisine

La fraise des bois… à picorer du bout des doigts !

Fruit enchanteur évoquant la gourmandise, la littérature et l'érotisme, la fraise des bois suscite toujours un certain émoi quand on la découvre

au détour d'un chemin.

Textes et photos : Linda Louis

Sauvage & délicieux !

Elle est là, blottie au sol avec la berce, la benoîte et le gaillet gratteron, à la lisière des forêts, le long des haies ou dans les jardins laissés à

l'abandon. Petite fraise sauvage qui prospère sur les sols frais et riches et qui apprécie la caresse des rayons du soleil, promesse d'une chair tendre, rouge et sucrée. Étymologiquement, fraise vient du latin fraga (« fraise ») dont l'aboutissement phonétique normal était « fraie » et qui, sous l'influence du mot framboise, aurait pris la finale -se. Et puis, comble de la destinée linguistique, c'est Amédée-François Frézier, qui, en 1714, a découvert au Chili la grosse fraise blanche juteuse et sucrée appelée Fragaria chiloensis. Mariée avec la Fragaria virginiana, rap-portée du Nouveau Monde par Jacques Cartier plus d'un siècle plus tôt, elle a donné naissance à la va-riété cultivée que nous consommons aujourd'hui, Fragaria ×ananassa. De la fraise des bois à la fraise en barquette, notons l'existence d'une variété intermédiaire, à la base sauvage, puis longtemps cultivée dans les jardins jusqu'au xviiie siècle : le fraisier musqué ou capron ou hautbois (Fragaria moschata). On le trouve en-core aujourd'hui dans la moitié nord de la France et, comme le fraisier des bois, il offre des « fruits » très aromatiques… La fraise musquée est reconnaissable à ses fleurs qui dépassent largement les feuilles, son port peu stolonifère et ses fruits de 1 à 2 cm de long.Toujours dans le chapitre botanique, soulignons une particularité chez la fraise, souvent citée comme exemple de faux-fruit. Il ne s'agit pas d'une baie, mais d'un réceptacle accueillant de minuscules graines appelées akènes, qui sont en réalité les vrais fruits reproducteurs. Cela dit, le fraisier semble pré-férer la multiplication par l'intermédiaire de ses sto-lons, tiges qui grandissent horizontalement et s'en-racinent loin de la plante-mère. Pour avoir des fraises des bois dans votre jardin, prélevez les rejets vigou-reux et repiquez-les dans un terreau bien riche en humus pour recréer un environnement forestier. Savourez ensuite le plaisir d'avoir à portée de main ces délicieux bonbons de la nature...

Attention au risque d'échinococcose, une maladie rare, mais grave, transmissible par les selles d'ani-maux (et non l'urine), présente dans le nord-est du

pays et en Auvergne. Seuls la cuisson – 30 secondes d'ébullition – ou le séchage neutralisent ce parasite – mais pas l'eau vinaigrée ni la congélation.Attention également aux risques d'allergie : consom-mez le fruit en petite quantité au départ.

À ne pas confondre avec...La potentille faux fraisier (Potentilla sterilis), très velue, aux pétales en forme de cœur, aux folioles pétiolées (avec tige), argentées et soyeuses en des-sous, aux fruits ronds évoquant la fraise, mais dres-sés au-dessus des feuilles, amers et non comestibles.

Vertus thérapeutiques et médicinalesLa racine – récoltée à l'apparition des feuilles – et les feuilles – cueillies avant l'apparition des fleurs –, riches en tanins et en antioxydants, sont antibacté-riennes, diurétiques, dépuratives, légèrement laxa-tives et astringentes. Le fruit, très riche en phos-phore, en fer et en vitamine C, est un tonique général de l'organisme.Anémie, constipation légère ou cure détoxifiante : 3 tasses de tisane par jour (1 c. à c. de feuilles sèches ou 2 c. à c. de feuilles fraîches hachées pour 250 ml d'eau bouillante, à infuser pendant 10 minutes.Angine, aphtes : gargarisme 3 fois par jour avec une décoction de racines ou de feuilles – 20 g de sèches ou 40 g de fraîches par litre d'eau, à faire bouillir pendant 15 minutes, puis à filtrer.

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Identification de Fragaria vesca (Rosacées)

Petite plante vivace en forme de touffe (de 5 à 20 cm de hauteur), reliée aux autres par des stolons, peu velue.Feuilles divisées en 3 folioles, ovales, sessiles (sans pétioles ou sans tige sur la feuille), pâles en dessous, aux bords dentés, plissées sur les nervures, légèrement duveteuses, vert clair.Petites fleurs blanches composées de 5 pétales ronds et de nombreuses étamines jaunes ; flo-raison d'avril à août.Petites fraises rouges à blanches, allongées, pointues ou rondes, recouvertes de minuscules graines (akènes), pendantes, très parfumées et sucrées, de maximum 1 cm de long.Habitat dans les prairies, en bord de chemins, à l'orée des bois.Récolte de juin à octobre, de préférence le matin ou le soir, car, en journée, les fraises ont tendance à se gâter.

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JUILLET3 au 5 juillet / Lyon (69)Dialogues en humanité : temps d’échanges où des citoyens se côtoient et débattent.Rendez-vous sous les arbres du Parc de la Tête d'Or dialoguesenhumanite.org

3 au 5 juillet / Chamonix (74)Chamonix yoga festivalwww.chamonixyogafestival.com

3 au 11 juillet / Foix (09)Festival de films Résistances, 19e éditionfestival-resistances.fr • 05 61 65 44 23

5 juillet / Poucharramet (31)Festival AgitaTerre, 2e édition : grande fête populaire organisée autour du mieux vivre ensemble et de l’écologie pratique.agitaterre.3pa.info 9 au 11 juillet / Marseille (13)4es Rencontres nationales de l'habitat participatifwww.rnhp2015.fr

[KAIZEN PARTENAIRE]10 au 12 juillet / Tours (37)Festival Terres du Sonwww.terresduson.com/2015

11 juillet / Verteillac (24)Festibio, la grande fête du bio au château de la Meyfrénie osonsbio.fr

11 et 12 juillet / Saint-Honoré-les-Bains (58)Salon écobio fermier et médecines douces, 9e éditionasso-mieux-vivre.monsite-orange.fr 03 86 30 76 23

15 au 23 juillet / Mèze (34) et alentours Festival de Thau, festival de musiques du monde écoresponsablewww.festivaldethau.com 04 67 18 70 83

17 au 19 juillet / Font-Romeu (66)Marché Bio Zen, 6e éditionmarche-biozen.fr • 04 68 30 97 60

25 au 27 juillet / Moncrabeau (47)Festival de Cauberotte, 7e éditionles-saisons-musicales.fr/festival 31 juillet au 7 août 2015 / Marlhes (42)Les Estivales de la question animale, 14e éditionwww.question-animale.org

AOÛT1er et 2 août / Couiza (11) Foire L'Aude à la Bio, 17e édition04 68 20 94 75

2 août / Lafrançaise (82)22e foire bio et artisanalewww.lafrançaise-tourisme.fr 05 63 65 91 10

2 août / Villeneuve-sur-Lot (47) Foire bioagrobio47.fr • 05 53 41 75 03

19 août / La Roche-sur-Grane (26)Visite du centre agroécologique des Amaninswww.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

20 au 23 août / Charleville-Mézières (08)Festival musical Cabaret vert : The Chemical Brothers, Benjamin Clementine et Étienne Daho seront cette année à l'affiche de cet écofestival.cabaretvert.com

21 au 23 août / Rohrbach-lès-Bitche (57)Salon bio, nature, environnement, bien-être, habitat et produits naturels03 87 09 70 95

22 et 23 août / Condom (32)Salon BioGascogne, 14e éditionwww.biogascogne.fr • 05 62 28 66 65

[KAIZEN PRÉSENT]28 au 30 août / Saint-Étienne (42)Assises chrétiennes de l'écologie : Changeons de climatrencontres-ecologie-2015.assises-chretiennes.fr

PASSEZÀ L’ACTE !Vive les vacances autrement ! Voici une sélection de séjours familiaux qui vous promettent de passer des vacances différentes, au plus près de la nature, et en toute simplicité.29 juin au 4 juillet / Val-Maravel (26) Stage Arts de vie sauvage. Cette semaine vous permettra d’approfondir ou de découvrir les techniques suivantes : feu par friction et par percussion, taille de silex, vannerie sauvage, cordes à partir de fibres sauvages, travail du bois, de l’os et des bois de caribou et de cerf, abris sauvages, nourriture sauvage...www.ecolenaturesavoirs.com

[SÉJOUR KAIZEN]4 au 11 juillet / La Lune en bouche, Saint-Andéol (26)Séjour « familles ». Nous invitons des parents et des enfants/ados (de 7 à 16 ans) à passer des vacances avec d'autres familles. Outre la préparation des repas en commun, nous proposerons des activités chaque jour : découverte des petites perles de la Biovallée, atelier pizza, baignades, jeux, randos à la découverte des vautours... www.laluneenbouche.com • 04 75 21 26 34 12 juillet au 6 septembre / La Roche-sur-Grane (26)Le centre agroécologique des Amanins vous propose des séjours à la ferme d'une durée de 3 à 7 jours en pension complète.www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

[SÉJOUR KAIZEN]27 juillet au 2 août / La Lune en bouche, Saint-Andéol (26)Séjour « alimentation saine et découverte de la Biovallée ». Comment cuisiner végétarien en se faisant plaisir. Ateliers le matin. Activités ou farniente selon les goûts l'après-midi. www.laluneenbouche.com • 04 75 21 26 34 3 au 11 août / Val-Maravel (26) Stage Immersion nature. 8 jours pour renouer le dialogue avec les liens du Vivants. Au programme : élaboration et construction d’une structure traditionnelle proche de celle mise en œuvre par les Indiens Kogis, travail spécifique sur les valeurs et les liens qui relient les êtres, les choses et les phénomènes et initiation à la musique, aux sons et aux peintures de sable issus de la culture Navajo.www.ecolenaturesavoirs.com

Juillet-août / Hénon (22)Visites guidées, stages et ateliers sont organisés tout l'été pour découvrir le jardin, la permaculture, l'agroécologie, le jardinage sur sol vivant, le jardinage naturel, etc. à La Pâture es Chênes, un jardin de 4 000 m² (⅓ pelouse et arbres d'agrément, ⅓ prairie agricole, ⅓ friche) en évolution vers un jardin-forêt qui vise l'autosuffisance.www.lapatureeschenes.fr • 06 83 88 39 60

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Et si on testait le maternage proximal et la parentalité positive ?

Tel est le pari de ce hors-série. En favorisant le maternage proximal et l’éducation positive, nous misons sur les générations futures. Nous le savons désormais, les relations affectives nouées entre 0 et 6 ans laissent une empreinte essen-tielle chez l’enfant et influencent grandement sa vie d’adulte. Elles façonnent notre manière d’ap-préhender le monde, et, in fine, de le construire.

Plus qu’un guide du « prêt à éduquer », ce hors-série se veut une boîte à idées où vous pour-rez venir piocher, en fonction de vos goûts, de vos possibilités et de vos capacités du moment.De la conception de l’enfant jusqu’à sa sixième année, nous vous proposons un panel d’ap-proches nouvelles pour établir une relation joyeuse avec lui :

« L’éducation est “la force du futur”, parce qu’elle est l’un des instruments les plus puissants pour réaliser le changement. »

Federico Mayor, ancien directeur général de l’UNESCO

• Haptonomie• Méthode Bonapace• Portage physiologique• Diversification alimentaire menée par l’enfant• Hygiène naturelle infantile• Langage des signes • Motricité libre• Parentage par le jeu• Yoga en famille• Jeux à faire soi-même • Tour d’observation• Cercle de parole...

À l’aide de fiches pratiques, d’interviews, de bonnes adresses et d’exemples d’initiatives, vous découvrirez un nouvel horizon de la parentalité.Et vous, grands-parents, tantes, oncles, parrains, marraines, voisines, voisins, professionnels de la petite enfance, bref, tout adulte qui, un jour, croiserez un enfant, saisissez-vous de ce hors-série pour construire une relation privilé-giée en toute simplicité avec ces adultes en devenir.

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