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Les matières premières renouvelables sont des matières premières (presque) inépuisables dont le stock peut se reconstituer sur une période courte. Mise en page : Olagil sprl Editeur responsable : Anne-Françoise Bertrand, Route de Hannut, 38 - 5004 Bouge Rédaction du Journal des Enfants : 081 248 857 Courriel : [email protected] Site : www.lejournaldesenfants.be RÉALISATION 1 L es matières premières sont des matières directement extraites de la terre, comme le pétrole, ou des matières produites par la nature, comme la betterave. Les matières premières sont destinées à être transformées pour devenir un pro- duit fini, en passant par une raffine- rie, une usine spécialisée où on pu- rifie une matière en la nettoyant de toutes ses impuretés. C’est là que se passe donc la première étape de transformation, qui va permettre au pétrole d’être transformé en carbu- rant pour les voitures et la betterave en sucre, par exemple. Renouvelables ou pas Il existe deux sortes de matières premières. Les matières premières renouvelables sont des matières pre- mières (presque) inépuisables dont le stock peut se reconstituer sur une période courte : il faut que ce stock puisse en tout cas se renouveler aussi vite qu’il est consommé. C’est par exemple le cas du coton, du riz, du blé, du chanvre… qui sont consommés en grande quantité de par le monde mais qui sont toujours disponibles puisqu’on en cultive au moins autant qu’on en consomme. Les matières premières non renouve- lables sont par contre épuisables, parce que leur stock ne peut pas se reconstituer sur une période courte. C’est par exemple le cas du pétrole qui a mis des millions d’années à se constituer. Comme on en consomme énormément, les stocks diminuent à une trop grande vitesse pour pouvoir être reconstitués aussi vite. Dossier réalisé en partenariat avec Iles de Paix SUPPLÉMENT AU JOURNAL DES ENFANTS N°965 DU 16 DÉCEMBRE 2011 LES MATIÈRES PREMIÈRES Un enjeu pour les hommes et pour la planète Dans ce dossier, nous allons parler exclusivement des matières pre- mières non renouvelables parce qu’elles sont un véritable enjeu (ce que l’on peut gagner ou perdre lors d’une action) pour le monde de de- main. Certaines matières premières non renouvelables ne se trouvent que dans certaines parties du monde et Du pétrole pour faire rouler les voitures, de l’uranium pour fabriquer de l’électricité ou du coltan pour faire fonctionner les gsm : le monde qui nous entoure utilise de nombreuses matières premières. Mais beaucoup d’entre elles sont en passe de s’épuiser tandis que d’autres peuvent provoquer des tensions politiques entre différents pays. Explications. LE CONGO, SI RICHE ET SI PAUVRE À LA FOIS 2 LA BOLIVIE ET LE MÉTAL DE L’AVENIR 2 LE BOTSWANA, EN PLEINE CROISSANCE 3 NOUS DEVONS AGIR ! 4 LE TERBIUM DISPARAÎTRA EN 2012. ET APRÈS ? 4 SOMMAIRE Que fera-t-on quand certaines matières premières seront définitivement épuisées ? Par quoi va-t-on les remplacer ? Comment va-t-on dépolluer les sites de production de certains minerais dangereux pour l’environnement ? cela pourrait donc donner trop de pouvoir aux pays qui les possèdent par rapport à ceux qui n’en possè- dent pas mais qui en ont pourtant besoin. De même, si les pays qui disposent de cette matière première sont extrêmement pauvres, ils peu- vent “se faire avoir“ par d’autres pays plus riches qui vont la leur ra- cheter à de tout petits prix, ne per- mettant pas au pays pauvre de se sortir de la misère. Enfin, ces matières premières non re- nouvelables constituent aussi un en- jeu pour l’avenir de la planète : que fera-t-on quand certaines d’entre elles seront définitivement épuisées ? par quoi va-t-on les remplacer ? com- ment va-t-on dépolluer les sites de production de certains minerais dan- gereux pour l’environnement ?

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Les matières premièresrenouvelables sont desmatières premières(presque) inépuisables dontle stock peut se reconstituersur une période courte.

Mise en page : Olagil sprlEditeur responsable : Anne-Françoise Bertrand,Route de Hannut, 38 - 5004 BougeRédaction du Journal des Enfants : 081 248 857Courriel : [email protected] : www.lejournaldesenfants.be

RÉALISATION

1

Les matières premières sont desmatières directement extraites de

la terre, comme le pétrole, ou desmatières produites par la nature,comme la betterave. Les matièrespremières sont destinées à êtretransformées pour devenir un pro-duit fini, en passant par une raffine-rie, une usine spécialisée où on pu-rifie une matière en la nettoyant detoutes ses impuretés. C’est là quese passe donc la première étape detransformation, qui va permettre aupétrole d’être transformé en carbu-rant pour les voitures et la betteraveen sucre, par exemple.

Renouvelables ou pasIl existe deux sortes de matièrespremières. Les matières premièresrenouvelables sont des matières pre-mières (presque) inépuisables dontle stock peut se reconstituer sur unepériode courte : il faut que ce stockpuisse en tout cas se renouveleraussi vite qu’il est consommé. C’estpar exemple le cas du coton, duriz, du blé, du chanvre… qui sontconsommés en grande quantité depar le monde mais qui sont toujoursdisponibles puisqu’on en cultive aumoins autant qu’on en consomme.

Les matières premières non renouve-lables sont par contre épuisables,parce que leur stock ne peut pas sereconstituer sur une période courte.C’est par exemple le cas du pétrolequi a mis des millions d’années à seconstituer. Comme on en consommeénormément, les stocks diminuent àune trop grande vitesse pour pouvoirêtre reconstitués aussi vite.

Dossier réalisé en partenariat avecIles de Paix

SUPPLÉMENT AU JOURNAL DES ENFANTSN°965 DU 16 DÉCEMBRE 2011

LES MATIÈRESPREMIÈRES

Un enjeu pour les hommeset pour la planèteDans ce dossier, nous allons parlerexclusivement des matières pre-mières non renouvelables parcequ’elles sont un véritable enjeu (ceque l’on peut gagner ou perdre lorsd’une action) pour le monde de de-main. Certaines matières premièresnon renouvelables ne se trouvent quedans certaines parties du monde et

Du pétrole pour faire rouler les voitures, de l’uranium pour fabriquer de l’électricité ou du coltan pour faire fonctionnerles gsm : le monde qui nous entoure utilise de nombreuses matières premières. Mais beaucoup d’entre elles sont en passede s’épuiser tandis que d’autres peuvent provoquer des tensions politiques entre différents pays. Explications.

LE CONGO, SI RICHE ET SI PAUVRE À LA FOIS 2

LA BOLIVIE ET LE MÉTAL DE L’AVENIR 2

LE BOTSWANA, EN PLEINE CROISSANCE 3

NOUS DEVONS AGIR ! 4

LE TERBIUM DISPARAÎTRA EN 2012. ET APRÈS ? 4

SOMMAIRE

Que fera-t-on quand certaines matières premières serontdéfinitivement épuisées ? Par quoi va-t-on les remplacer ?Comment va-t-on dépolluer les sites de productionde certains minerais dangereux pour l’environnement ?

cela pourrait donc donner trop depouvoir aux pays qui les possèdentpar rapport à ceux qui n’en possè-dent pas mais qui en ont pourtantbesoin. De même, si les pays quidisposent de cette matière premièresont extrêmement pauvres, ils peu-vent “se faire avoir“ par d’autrespays plus riches qui vont la leur ra-cheter à de tout petits prix, ne per-mettant pas au pays pauvre de se

sortir de la misère.Enfin, ces matières premières non re-nouvelables constituent aussi un en-jeu pour l’avenir de la planète : quefera-t-on quand certaines d’entreelles seront définitivement épuisées ?par quoi va-t-on les remplacer ? com-ment va-t-on dépolluer les sites deproduction de certains minerais dan-gereux pour l’environnement ?

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LE CONGO, SI RICHEET SI PAUVRE À LA FOIS

LA BOLIVIEET LE MÉTAL DE L’AVENIR

Prenons le cas de la République Dé-mocratique du Congo, immense

pays d’Afrique centrale. Ce qui estétonnant, c’est que si le Congo regorgede richesses en tous genres, la plupartde ses habitants vivent dans une trèsgrande pauvreté. La province du Ka-tanga, tout au sud du pays, abrite parexemple les principales réserves mon-diales de cuivre (utilisé dans la fabrica-tion de tuyaux et des pièces en euro),de cobalt (utilisé dans la fabricationdes avions et dans le traitement ducancer), de manganèse (utilisé dans lafabrication de rails de chemins de feret de piles électriques), d’uranium (uti-lisé dans la fabrication de bombes et

la production d’électricité nucléaire)ou encore de coltan, un métal très re-cherché depuis quelques années parles fabricants de téléphones portableset d’ordinateurs. Dans les deux pro-vinces du Kasaï, on trouve un tiers desréserves mondiales de diamant. Etdans les régions du Kivu et d’Ituri, il ya un tas de mines d’or.

Une histoire compliquée…Mais alors ? Si le Congo possède tantde richesses, comment se fait-il quesa population soit si pauvre ?C’est l’histoire de ce pays, anciennecolonie (territoire) belge, qui expliqueen partie la situation d’aujourd’hui.

L a Bolivie, le pays le plus pauvred’Amérique du Sud, abrite au

moins la moitié des réserves mon-diales de lithium, sous la croûte duplus grand désert de sel au monde, ce-lui d’Uyuni, un ancien lac asséché. Lelithium est un métal mou, le plus légerdes solides. Il sert surtout à fabriquerdes piles et des batteries pour appa-reils photos, montres, ordinateurs por-tables... C’est aussi grâce à des bat-teries au lithium que fonctionnent lesvoitures électriques. C’est donc un mé-tal très recherché et qui pourrait peut-être à l’avenir remplacer en partie le

pétrole, qui sera de plus en plus rareet cher. Du coup, de nombreuses so-ciétés se sont montrées intéresséespar les réserves boliviennes et ont vou-lu les exploiter. Mais le président boli-vien a décidé en 2008 que le payss’occuperait lui-même d’exploiter le li-thium et qu’il fabriquerait les batteriessur place, de manière à exporter(vendre en dehors du pays) un produitfini et donc, réaliser de meilleurs bé-néfices. Il faut dire qu’entre 2003 etaujourd’hui, le prix de la tonne de li-thium a été multiplié par 20, passantde 350 à 7000 dollars !

Quand, en 1960, le pays est devenuindépendant, les Congolais se sont re-trouvés un peu perdus pour gérer leurimmense pays. Il faut dire qu’à l’épo-que, ils n’étaient que quelques-uns àavoir étudié à l’université !Puis le pays a été dirigé pendant plusde 30 ans par le président Mobutu,qui s’est plus démené (débrouillé)pour agrandir sa fortune personnelle(en revendant entre autres des ma-tières premières à son unique profit)que pour s’occuper de son pays et deses habitants. Pendant ces années, lessites d’extraction des matières pre-mières n’ont pas été suffisamment en-tretenus ni modernisés et certains sontcarrément devenus inutilisables, toutcomme de nombreuses routes, ports etvoies fluviales laissés à l’abandon.Enfin, plusieurs guerres civiles (entrehabitants d’un même pays) n’ont faitqu’aggraver la situation.

La paixet une bonne gestionAujourd’hui, pourtant, le Congo veutse relever et a deux priorités : réta-blir durablement la paix et biengérer le pays, pour que le Congoprospère (s’enrichisse) et que lesconditions de vie des Congolaiss’améliorent. Le pays va donc devoirréparer ses installations minières,construire de nouvelles routes per-mettant le transport des matièrespremières des mines vers les ports,signer des contrats honnêtes avecdes exploitants étrangers... Si lesautorités du pays font tout cela, lesrevenus des matières premièrespourront permettre d’assurer le bien-être de la population. Par exemple,une éducation scolaire pour tous lesenfants ou encore de bons soins desanté.

Comme on l’a dit, le fait pour un pays de posséder une certaine matière première peut le rendre intéressant aux yeux d’autres paysqui ont besoin de cette matière. Mais ceux qui en possèdent sont-ils nécessairement plus riches que les autres ? Et leurs populationsprofitent-elles vraiment de cette richesse ?

Pas la seule à produiredu lithiumCette décision pourrait être une grandechance pour le pays mais il y a tout demême quelques problèmes qui se po-sent. Le fait que la Bolivie veuille res-ter maître de ses ressources en li-thium, que ce métal soit transformésur son territoire et que des ingénieursboliviens encadrent la production neplaît pas à tout le monde. Plusieursgrosses entreprises spécialisées ontabandonné l’idée de travailler en Boli-vie. Pour le moment, le Japon, la Co-rée du Sud et la Chine sont encore in-téressés par l’exploitation du lithiumbolivien. Mais si la Bolivie met trop detemps à se décider ou impose trop deconditions, elle risque évidemmentque ces pays changent d’avis et aillentvoir ailleurs. Elle risque aussi qu’entre-temps, on trouve une autre sourced’énergie et que le monde se désinté-resse du lithium.

Autre souci majeur : comme ellemanque d’expérience dans le domai-ne, la Bolivie n’a toujours pas com-mencé la production. Elle a construitune usine-pilote (pour tester) qui de-vrait produire ses premières tonnes

de lithium fin de cette année mais,d’après les spécialistes, elle ne seraitpas très performante et ne pourrait passatisfaire la demande mondiale. Enfait, on estime que quand la Bolivieaura démarré sa deuxième phase deproduction, prévue en 2014, elle nepourra produire que 10% des besoinsmondiaux alors qu’avec ses immensesréserves, elle pourrait être le premierproducteur de la planète !

Mais alors ? Si le Congo possède tantde richesses, comment se fait-il quesa population soit si pauvre ?

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On estime que sesressources en diamantseront épuisées en 2029.

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LE BOTSWANA,EN PLEINE CROISSANCECertains pays ont su tirer parti (profi-

ter) de leurs ressources naturelles.Le Botswana, riche en diamant, est parexemple le pays d’Afrique qui connaît laplus forte croissance (évolution) depuisplusieurs dizaines d’années tandisqu’une nouvelle mine de diamants seraencore ouverte en 2012. Alors qu’en1966, lors de son indépendance, lepays était l’un des 25 pays les pluspauvres du monde, il est maintenantparmi les plus prospères (riches)d’Afrique et est même un “modèle deréussite économique“ pour tout lecontinent. Il est en paix et il est biengéré. Grâce aux bénéfices de l’exploi-tation du diamant, d’importantes dé-

penses ont été faites dans les domainesde l’éducation et de la santé : le Bots-wana est par exemple un des paysd’Afrique qui propose les meilleurespréventions du SIDA.

Pas d’électricitéet un fleuve polluéEt puis, rien ne dit de toutes façonsque la population bolivienne sera lapremière à profiter de cette exploita-tion du lithium. Pour l’instant, les vil-lages aux alentours d’Uyuni ne sonttoujours pas raccordés à l’électricitéalors que l’usine-pilote l’est. Les gensde la région ne sont pas contentsparce que les travailleurs engagés nesont pas du coin et qu’ils pensent queleurs réserves en eau seront menacéespar la pollution.Les gens de la région vivent principa-lement de la culture du quinoa et dutourisme (des touristes du monde en-tier viennent voir le désert de sel) et ilspensent que, dans cette affaire, ils ontplus à perdre qu’à gagner !

Le désert de sel d’Uyuni abrite au moinsla moitié des réserves mondiales de lithium.

Mais si, pour le moment, le Botswanaet ses habitants profitent du diamant, legouvernement doit tout de même restervigilant (prudent) et ne pas oublierqu’on estime que ses ressources en dia-

mants seront épuisées en 2029. Com-ment le pays assurera-t-il ensuitesa croissance ? Aura-t-il mis assezd’argent de côté pour les générationsfutures ?

Alors qu’en 1966, lors de son indépendance, le Botswana étaitl’un des 25 pays les plus pauvres du monde, il est maintenantparmi les plus riches d’Afrique et est même un “modèle de réussiteéconomique“ pour tout le continent. Il est en paix et il est bien géré.

UN PARTAGE ÉQUITABLE

En fait, dans ces trois pays comme ailleurs, ce à quoi il faut arriver, c’est à une répartitionéquitable (correcte) de ce que rapportent les matières premières.Prenons un exemple. Dans le pays X, il y a une importante mine d’or. Le pays X n’a pas lesmoyens de l’exploiter, parce qu’il ne possède pas le matériel nécessaire ou les personnesqualifiées pour ce genre de travail. Il va alors accepter la proposition de la société spéciali-sée Y, venue du pays Z. La société Y devra alors payer une location du sol au pays X, pourpouvoir travailler sur son territoire. Le pays X aura aussi tout intérêt à négocier (se mettred’accord) avec la société Y pour récupérer pour lui une partie de l’or. Il pourrait aussi parexemple exiger de la société Y qu’elle construise une nouvelle route ou une école ou mêmeengage des hommes de la région, afin que la population locale profite vraiment de l’activitéqui se réalise sur son territoire.

Ce n’est pas donc nécessairement négatif (mauvais) qu’une matière première soit exploitéepar une société étrangère. Si les deux parties parviennent à se mettre d’accord sans qu’au-cune des deux ne soit lésée (défavorisée), que les intérêts de la population sont respectés etsa situation améliorée, pourquoi pas ? Mais ce contrôle doit venir des autorités du pays, quidoivent veiller à un partage équitable de ce que rapporte l’exploitation et surtout aux intérêtsde leur population.

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La fin de l’argent est prévue pour 2021,celle de l’or et du zinc en 2025, celledu cuivre en 2039, de l’uranium en 2040,du pétrole en 2050, du gaz naturel en 2072…

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NOUS DEVONS AGIR !On l’a vu, le pétrole a mis des millions

d’années pour se constituer et onestime que les réserves seront épuiséesau cours de ce siècle. Tout comme lesréserves d’argent, de zinc, de cuivre,d’uranium, d’or… et d’autres matièrespremières. Il est donc indispensableque l’Homme change ses habitudes. Ildoit réduire sa consommation de res-sources non renouvelables pour en pro-fiter le plus longtemps possible, il doitrecycler davantage les ressources quipeuvent l’être et il doit trouver des solu-tions pour les remplacer.

Il faut que l’électricité, qui est actuelle-ment surtout fabriquée grâce aux cen-trales nucléaires alimentées par l’ura-nium, soit de plus en plus produite pard’autres systèmes comme les éoliennes.Il faut qu’on développe d’autres carbu-rants que ceux tirés du pétrole, commele diester, fabriqué à partir d’huile decolza, une plante à fleurs jaunes. Il fautque les câbles de téléphone, habituel-lement en cuivre, soient remplacés parde la fibre de verre.

LE TERBIUM DISPARAÎTRA EN 2012.ET APRÈS ?Des spécialistes ont établi un calen-

drier de l’épuisement des princi-pales ressources naturelles. La premiè-re à disparaître devrait être le terbium,fin 2012. Le terbium est un métal rarequi sert entre autres à fabriquer desécrans à rayons X (pour faire les ra-dios) mais aussi des ampoules à basseconsommation. Mais une fois que leterbium aura disparu, comment fera-t-on pour soigner les gens ? Et avec quelmatériau fabriquera-t-on ces ampoulesque beaucoup de pays rendent obli-gatoires car elles consomment peud’énergie ? La fin de l’argent est pré-vue pour 2021, celle de l’or et du zincen 2025, celle du cuivre en 2039, del’uranium en 2040, du pétrole en2050, du gaz naturel en 2072… Biensûr, ces dates ne sont pas précises etne sont donc que des indications maisleur proximité dans le temps doit abso-lument nous faire réfléchir et surtout,agir. Nous devons vivre autrement pourque les générations à venir puissentelles aussi bénéficier d’un certainconfort. De plus, le manque de cer-taines ressources amènerait inévitable-ment des conflits, des pays ou grossessociétés voulant s’attribuer une mineou un gisement au détriment du restede la population mondiale. Il ne fautpas non plus oublier que la disparitionde certaines ressources naturelles auraun impact sur l’environnement, un peucomme celui provoqué aujourd’hui parle déboisement des forêts tropicales.

Tout ça ne vous paraît pas encoretrès réel ? Alors, prenons un dernierexemple et voyons comment la fabrica-tion d’un objet de la vie courante quinous semble complètement banal, ungsm, a un impact sur l’épuisement des

ressources naturelles et sur notre envi-ronnement. La plus grande nuisance,lors de la fabrication d’un gsm, estdue au transport étant donné que lesmatières qui le composent viennentdes quatre coins du monde. Il fautdonc de nombreux arbres pour absor-ber le CO2 qui est émis par lesmoyens de transport en brûlant leurcarburant. Viennent ensuite les pro-blèmes liés à l’extraction des matièrespremières nécessaires à sa fabrication,

principalement le coltan, le cuivre etl’or. L’extraction du coltan a déjà causébeaucoup de dégâts en Afrique centra-le où des forêts entières de bambous,source de nourriture et habitat des go-rilles, ont été rasées. L’exploitation ducuivre nécessite beaucoup d’énergievenant du pétrole, du gaz ou du char-bon et produit beaucoup de déchets.Quant à l’eau et le sol d’Amazonie parexemple, où on extrait beaucoup d’or,ils sont très pollués par les produits

qui servent à séparer l’or de la roche.La fabrication d’un gsm demande aus-si l’utilisation de pétrole, que ce soitpour la production de pièces plas-tiques (la face, l’enveloppe de la bat-terie…) ou pour le transport alorsqu’on sait que le pétrole est un grandpolluant.

Vous comprenez mieux, maintenant,ce que veut dire “apprendre à vivre au-trement“ ?

Il est indispensable que l’Hommechange ses habitudes. Il doit réduiresa consommation de ressourcesnon renouvelables.

Cela peut paraître banal mais nous nedevons pas oublier que nous n’avonsqu’une seule planète et que lorsqueses ressources seront épuisées, il seratrop tard. C’est donc maintenant qu’ilfaut agir !

Le terbium est un métal rare qui sertentre autres à fabriquer des écransà rayons X (pour faire les radios) maisaussi des ampoules à basse consommation.