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Ticket 580 avec Juliano Puzo (DJ K9)

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Page 1: Juliano Puzo ou DJ K9
Page 2: Juliano Puzo ou DJ K9

2 10 janvier 2012No 580

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 11 janvierBen ‘Gentle Ben’ Crenchaw (Spor-

tif ), Christine Kaufmann (Actrice), Naomi Judd (Chanteuse), Anna Calder-Marshall (Actrice), Rod Tay-lor (Acteur), Don Cherry (Chanteur), Monte Blue (Acteur), Alexander Hamilton (Célébrité).

Jeudi 12 janvierAndy Lawrence (Acteur), Melanie Jayne Chislom (Chanteuse),

Rob Zombie (Chanteur), Kirstie Alley (Actrice), Howard Stern (Pré-sentateur), Chris Bell (Chanteur/guitariste), Joe Frazier (Boxeur), Luise Rainer (Actrice), Joe E.Lewis Klewan (Comédien), Jack London (Auteur), John Singer Sargent (Artiste), Edmund Burke (Philosophe).

Vendredi 13 janvier (Acteur), Stephen Hendry (Sportif ), Julia Louis-Dreyfus (Ac-

trice), Richard Moll (Acteur), Liz Anderson (Chanteur), Gwen Verdon (Actrice/chanteuse/danseuse), Robert Stack (Acteur), Jeff Morrow (Acteur), Sophie Tucker (Chanteuse), Plateforme Bénie (Emission).

Samedi 14 janvierBlandish Jean (Réalisatrice), Jason Bateman (Acteur), LL Cool

J (Acteur/rappeur/producteur), Graham Marsh (Sportif ), Faye Dunaway (Actrice), Jack Jones (Chanteur), Andy Rooney (Ecrivain/journaliste), Hal Roach (Pro-ducteur/Ecrivain), Benedict Arnold (Célébrité).

Dimanche 15 janvierPharès Jerôme (Journalis-

te), Valiola Monfiston-Jeune (Auteure), Charo (Danseuse/Compositrice/Chanteuse/Comédiennne), Cardinal John OoConnor (Célébrité), Lloyd Bridges (Acteur), Gene Krupa (Musicien), Pierre S.DuPont (Industrialiste).

C’est aussi leur anniversaireJean Allonce, Rachelle

Bruno-Piverger, Donaldson Cantave, Préval Fabiola, Sammie Joseph, Varlyne France.

Pour insertion Phone: 3922-3006 . E-mail : [email protected]

Agenda du weekend

Orlando Bloomné le 13 janvier

MERCREDI 11 JANVIER 2012-Du 11 au 25 janvier Eyes on Haiti

photofestival (Place St Pierre, O Brasilei-ra, Cafe des Arts, Karibe, Quartier Latin, Press Cafe, La Reserve, View, et les murs de la ville avec Rising Soul ‘Haiti’) Info : www.eyes-on-haiti.org

VENDREDI 13 JANVIER 2012-CIBA basket, animation Dj Valmix

(CFC, Babiole) Dès : 1 hr 30 pm

SAMEDI 14 JANVIER 2012 -ASHBAC basket animation Dj Gooly

Mix (CFC, Babiole) Des :4 hres pm-Chaque Samedi ‘Ambiance Folle’

(Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pé-

tion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Chaque Samedi, Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-« Reggae Pa’m » avec Dj’s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes Dès : 9 hres pm

-Chaque Samedi, Pratique Latino avec C4 Dance Sport (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Bra-sileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

-Chaque Week end, Animation au Bord de la Piscine (Anti Stress, Bourdon)

DIMANCHE 15 JANVIER 2012-Haiti Cœur de Femmes, invites :

Emeline Michel et le piano de Yayoi Ikawa (Parc Historique de la Canne a Sucre) Dès : 6 hres 30 pm

-Psalmiste Delly Benson, Alleluia, Chœur d’Adoration, Illumination, Invasion (Light Auditorium) Dès : 4 hr pm

John Bern Quartet en HaïtiA l’occasion du mémorial du séisme en Haïti, John Bern Quartet

présente Pre-memorial Jazz night le mercredi 11 janvier 2012, à partir de 7 h au Café Place St-Pierre, sis au 51, angle rues Lamarre & Chavannes, Pétion-ville.

Mémorial du 12 janvier à Havana !Une bougie pour une vie ! En mémoire de Joubert Charles, Ralph

Balmyr, Ronald Rodrigue, Jimmy O, Young Cliff, Sébastien Ambroise aka Full Bass, Easy One… Un concert-mémorial pour les disparus du monde culturel haïtien sera tenu au Mango Lounge, à Havana Night, ce 12 janvier 2012, deux ans plus tard. Au programme : Lionel Benja-min, Jean Jean Roosevelt, Wanito, Manno Charlemagne et T-Micky.

Lancement des derniers livres de PrépetitLe mercredi 11 janvier, l’hôtel Montana va accueillir le lancement

des ouvrages de Claude Prépetit : « La menace sismique en Haïti. Hier, aujourd’hui et demain. Pour que la menace ne soit pas oubliée » ; et sous la direction de Jean-Daniel Rainhorn, « Haïti : Réinventer l’avenir » Préface de Michaëlle Jean. Postface de Michèle Pierre-Louis.

Exposition au MUPANAHToujours le mercredi 11, entre 7 h et 9 h du soir, le MUPANAH inau-

gure une exposition consacrée aux victimes du séisme du 12 janvier 2010.

Ram à OloffsonLe groupe à tendance racine Ram performera ce jeudi dans son

fief de l’hôtel Oloffson ce jeudi 12 janvier en mémoire des victimes de ce séisme.

La Bibliothèque nationale exposeLe vendredi 13 janvier, entre 8 h a.m. et 3 h p.m., la Bibliothèque

Nationale d’Haïti présente une exposition multimédia au Karibe Convention Center organisée sous le thème de « Hommage aux per-sonnalités haïtiennes disparues le 12 janvier 2010 ».

En mémoire de nos disparus

Les jours passent vite, nos plaies se cicatrisent lentement. L’intensité et l’angoisse de cette date désormais morbide pour les Haïtiens arrivent à grands pas. Nos tripes se mé-langent, nos gorges s’assèchent… Deux années. 12 janvier 2010- janvier 2012. Le vide, le manque, la peur… tout est là. Vibrant. Terrifiant. Haïti se prépare à commémorer le passa-ge du séisme dévastateur qui nous a enlevés tant de person-nes chères. Les hommages seront rendus. Différemment. Musique, poésie, peinture, messe de requiem, assemblées de prières…

Page 3: Juliano Puzo ou DJ K9

310 janvier 2012No 580

BUZZPar Aceline René

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville

L’agenda de Péguy

Pour commencer cette semaine tout en goût et en saveur, mangez différemment. Mercredi, essayez la cuisine thai à Look-Nun’s Thai Restaurant, au 35 de la rue Villate. Le riz à la mangue, le s’tay chicken, les onion rings, la salade de papaye, la soupe végétale au poulet sont autant de mets à découvrir.

Dans la soirée, Marc Mulholland, un guitariste plutôt connu dans le milieu musical, donnera un show à O’Bra-sileiro à partir de 8 h p.m.

Jeudi, goûtez à un bon steak chez Mr Grill Steak Hou-se. Bien cuit, médium ou saignant, il sera préparé selon vos goûts. Mangez également chez eux les « fajitas » de la cuisine mexicaine, qui sont un mélange de poulet, de bœuf, de poivron, d’oignons hachés. 9, rue Rigaud, PV.

Et puisque vous n’oublierez jamais ce jour fatidique, joignez-vous à RAM à l’hôtel Oloffson. En mémoire de vos chers disparus. En souvenir de leur présence qui manque tant à votre vie. A partir de 8 h p.m.

Vendredi, avec des copains, allez à Break Time pour un « Break Time Club », un plat composé de quatre types de viande, accompagnés de frites, de bananes pesées, d’acras et surtout du bon « pikliz ». Le plat est servi pour quatre personnes à 1 000 gourdes. Ils servent une excellente salade d’avocats.

Les soirées TGIF de Karibe reprennent en grande pompe. Et pour cause ! Avec Luck Mervil, Wanito, et Jean Jean Roosevelt. L’admission est à US $ 20.

Les habitués de Kay Atizan savent que pour passer un bon samedi soir, il leur faut la pause-détente sous fond de troubadour qu’ils ne trouvent que là-bas. Les ama-teurs de troubadour pourront se joindre à eux volon-tiers.

Finissez le week-end à Anba Tonèl, ce resto sympa à l’angle des rues Villate et Clerveaux. Il rappelle bien les époques « anba tonèl », où les lodyans des aînés te-naient en éveil petits et grands. Leur cabri boucané est tout particulièrement recommandé.

Péguy F. C. [email protected]

Le régime habituel est de retour. Bonjour la bonne forme ! Enfin, pour ceux qui se surveillent… Bref ! L’essentiel c’est de manger à un endroit sympa, où quand l’appétit va, tout va. « Ayiti se », le nouveau hit de

Mikaben Jouée pour la première fois lors du

spectacle de Corneille au Parc historique de la Canne à Sucre, la nouvelle chanson de Mika a été approuvée dès ses toutes premières notes. On reconnait d’où vient l’enthousiasme du public car les phrases de ce morceau interpelle le franc pa-triote qui sommeille en chaque Haïtien. D’ailleurs sur les ondes de Magik9, à Lekòl Lage, le chanteur qui dit avoir été inspiré par Dieu affirme aussi avoir écrit ce texte en l’honneur de tous ses confrères haï-tiens, surtout ceux qui vivent en dehors du pays et qui se sont détachés de leurs racines.

Décidément, Mika, mérite bien son ti-tre de hit maker. Mais à quand un nouvel album ?

Bien que Mika ait déjà commencé avec la promotion de ce single avec sa participation dans plusieurs émissions de radio, les fans devront toutefois attendre la fin des périodes carnavalesques pour apprécier la version finale de « Ayiti se ». En attendant, la fièvre continue sur Twitter et d’autres réseaux sociaux, car aux yeux de chacun de ses fils, Haïti est perçue sous un angle différent.

« Ayiti se yon bèl paj Ticket Magazine trè enteresan e byen enprime. » Qui dit mieux ?

6e édition du Festival Interna-tional de Jazz à Port-au-Prince

La 6e édition du Festival International de Jazz de Port-au-Prince se tiendra du 20 au 28 janvier 2012.

Organisé par la Fondation Haïti Jazz, sous le haut patronage du ministère haï-tien de la Culture et de la Communication en collaboration avec l’Institut Français d’Haïti et les ambassades d’Allemagne, du Brésil, du Canada, du Chili, d’Espagne, des Etats-Unis, de la France, du Mexique et de la Suisse, le Festival International de Jazz de Port-au-Prince (le PAPJAZZ pour les connaisseurs), accueillera des artistes d’Haïti et de 11 autres pays dont le Canada.

Grande Première du film « Mon Dieu Mon Amour »

La grande première du film « Mon Dieu Mon Amour » se fera le

vendredi 13 janvier 2012 à le Villate.Réalisé et écrit par Yves Hubert Bar-

reau, « Mon Dieu Mon Amour » met en vedette Paul Henry Athis, Glaphira Civil, Nadège Telfort, Hubert Bazile, Ricardo Cézaire et Jean Jean Roosenique Perside.

Serait-ce un brin d’espoir pour le cinéma haïtien ?

Inside Out, c’est du 8 au 12 janvier 2012

Du dimanche 8 au jeudi 12 janvier 2012, Inside Out débarque à Port-au-Prin-ce avec l’objectif de mettre en lumière la résilience haïtienne et de partager avec le plus grand nombre un nouveau regard sur Haïti.

Environ 500 portraits imprimés en très grand format seront exposés dans des espaces urbains distincts. Dans des bidonvilles, sur de grands immeubles de la capitale, sur les murs du centre-ville…

Cette initiative rentre dans le cadre du projet Inside Out lancé par le photogra-phe JR en collaboration avec le TED Prize dont il a reçu un prix et une « mission pour changer le monde ». Le projet est coordonné par Tatiana Etienne, archi-tecte d’intérieur franco-haïtienne. Les

acteurs du projet sont les photographes Marc Baptiste, Tatiana Mora Liautaud, Marie Arago, Louis Albert Levêque, Inbal Timor, Frédéric Dupoux, Veronica Sharon, Kristin Condos. Les représentants de toute la population haïtienne sont invités à se joindre à ce projet. Ils sont tous appelés à participer à ce projet d’art global.

Ce projet résulte d’une collaboration avec les associations haïtiennes Fotokonbit, et Eyes-on-Haiti, qui œuvrent pour promouvoir la photographie en Haïti. Le 12 janvier 2012, les Haïtiens se réveilleront dans une capitale, Port-au-Prince, habillée de photos d’elle-même, offertes par ses propres habitants, véritables mi-roirs de leur force et de leur courage. Pour plus d’informations sur cet événement, contacter WellCom au 34420841et au [email protected] ou [email protected]

« Kreyòl chante, Kreyòl konprann. Vol II », le nouvel album de BIC

Il parle. Il chante. Et la liberté s’affiche autant dans sa voix que dans ses tournures. Ces morceaux, récompensés par l’admiration du public haïtien, en particulier les amants de la poésie, lui ont insufflé d’autres envies, celles de suivre son sillage avec le même brio. Et en kreyòl, avec une poésie qui émeut et fait vivre, BIC continue de chanter ; avec sa voix feutrée, il promet le deuxième volume de son « Kreyòl chante, Kreyòl konprann ». L’album comprend 12 morceaux… Il y a déjà une chanson en rotation sur les ondes, elle s’intitule « Pwen final », interprétée en compagnie de Steeve Khé. Si pour la grande majorité cette dernière n’est pas encore connue, d’aucuns en tirent des leçons. Sortie en mémoire des victimes du 12 janvier 2010, elle commence bien à être délectée ou à réveiller des vagues de souvenirs. Le clip se prépare. Et l’album ne va pas se faire attendre.

Matt Damon était dans nos mursL’acteur hollywoodien Matt Damon était

de passage en Haïti cette semaine. Il a laissé le pays ce vendredi. Il a visité le pays dans de son projet de distribution d’eau potable dans certai-nes communautés. En partenariat avec la com-pagnie haïtienne “Haytian Tractor”, de Reynold Bonnefi, Matt Damon se donne pour mission de garantir de l’eau potable à bon marché dans des zones défavorisées. La commune de Pignon (Nord) est la première région à bénéficier de cette subvention. Le bel acteur s’est toujours avéré un ami fidèle d’Haïti.

Promotion d’Haïti à New YorkLe Ministre des Affaires Étrangères, Laurent

Lamothe, a annoncé que le gouvernement haïtien est actuellement en discussion avec la compagnie qui gère les bus de la ville de New York et de Miami pour afficher des publicités pour vendre les belles plages haïtiennes et faire la promotion touristique d’Haïti. Lamothe profi-tera de son prochain voyage à Paris pour signer un contrat de publicité touristique sur les bus français pour faire la promotion de destinations comme la ville de Jacmel.

Champ-de-Mars, les Cayes ou Jacmel ?

En dépit de l’annonce publique faite par le président de la République, Michel Joseph Martelly, le 30 décembre écoulé sur la tenue du Carnaval national dans la ville des Cayes, les spéculations vont bon train.

Selon certains, le pré-carnavalesque et les bandes à pied se tiendront a Port-au-Prince, alors que les trois jours gras, du 19 au 21 février 2012, seront organisés dans la péninsule du sud. D’un autre côté, les autorités jacméliennes confirment le rendez-vous de l’avenue Barran-quilla, a Jacmel, la capitale du carnaval haïtien.

Rappelons que la période pré-carnavales-que débutera le premier dimanche qui suivra le 12 janvier marquant le deuxième anniversaire du terrible séisme. Soulignons que le carnaval 2012 se déroulera sous le thème: «Haïti ap Dekole».

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4 10 janvier 2012No 580

Claudine Charles (Cloé)

Claudine Charles, de son nom d’artiste Cloé, est âgée de 27 ans. Elle a suivi une formation de 6 mois avec l’organisation « Viv Timoun » et depuis elle est photographe professionnelle. Selon Claudine, la photographie est un art qui développe une sorte de sens de l’observation qu’on ne peut ignorer. La photographe s’est spécialisée en portrait et compte présenter le corps humain à l’exposition. Elle a d’abord voulu pré-senter le corps avec le masculin et le féminin. Mais faute de temps, elle s’est résolue à ne présenter que le corps de la femme en tant qu’œuvre d’art.

Benoit Mackendy

Agé de 22 ans, Benoit Mackendy est encore à l’école classique. Mais grâce à la formation qu’il a suivie avec l’orga-nisation « Viv Timoun », Mackendy est maintenant photographe spécialisé dans les portraits. Sa participation à ce projet a été guidée par son éternelle envie d’apprendre. Et le jeune homme a vite compris que la photographie pourrait jouer un rôle très important dans son futur en lui permettant de capturer certains moments précieux. Il présentera des portraits à l’exposition.

Rousseau Douce

Rousseau Douce est âgé de 25 ans. Sa participation au projet Eyes-On-Haiti a fait de lui un photographe artistique. Selon le professionnel, la photographie peut jouer un rôle majeur dans le pro-cessus de changement en ce sens qu’elle décrit la réalité. Rousseau présentera l’origine de la crise économique à Port-au-Prince en photos.

Ruben Chéry

Ruben Chéry s’est d’abord essayé à la musique, à l’art graphique et au montage vidéo avant de se diriger vers la photo-graphie. Son expérience dans d’autres professions lui a prouvé que la photogra-phie est mieux placée pour lui permet-tre de gagner sa vie convenablement. Bénéficiaire du projet Eyes-On-Haiti, Ruben s’est spécialisé en photographie de reportages. Il va présenter différents types de photos tout en accentuant sur les photos reportage et les portraits. Une de ses pièces maitresses pour le moment est la photo d’un « Gede » qu’il a prise le 2 novembre dernier au cimetière de Port-au-Prince.

Roselaure Alfred

Roselaure Alfred est journaliste spor-tive et travaille à radio Mégastar. Grâce à sa participation à la formation donnée par l’organisation « Viv Timoun », elle est désormais photographe et journaliste en même temps. Elle s’est spécialisée en photographie journalistique. Roselaure aime se retrouver au cœur de l’action, car ce qui se dit peut fort souvent être diffé-rent de la réalité. Mais avec les images, il n’y plus moyen de tricher. Pour l’ex-position, la photographe a travaillé sur les enfants de rue. Il y’a de plus en plus d’enfants dans les rues et cela augmente la délinquance juvénile. Elle voudrait donc attirer l’attention des autorités concernées sur ce phénomène.

Guirlène Jean-Charles

Née le 15 février 1989, Guirlène Jean-Charles est cosmétologue de profession. Bénéficiaire du projet Eyes-On-Haiti, elle a choisi de se spécialiser en portrait. Elle va travailler sur un artiste du ghetto Bié-nal, à la Grand-Rue, pour l’expostion. Elle va aussi présenter des photos sur l’amour de l’image et l’environnement.

Sophia Blanc

Eyes on Haitimet l’objectifsur Nous

Du 11 au 25 janvier 2012, la fondation belge « Viv Timoun » présente à Port-au-Prince la première édition d’un photofestival. Une exposition de photos qui se fera sur 9 sites avec des thématiques diverses, et qui accueillera le travail des jeunes bénéficiaires du projet « Eyes-on-Haiti », atelier photographique de 6 mois au cours duquel 20 jeunes Haïtiens ont été formés à la photographie artistique, reportage et portrait. Dans cette perspective, plus de 120 images seront exposées en plein air, sur la place Saint-Pierre, à Pétion-Ville, et d’autres expositions auront lieu également à l’hôtel Karibe Convention Center, au centre FOKAL et dans certains restaurants dont Quartier Latin, O’Brasileiro, View, Café des Arts, Presse Café et la Réserve. L’objectif de cette exposition vise à promouvoir la photographie de l’art haïtien sur le plan local et internatio-nal. Elle offre aussi à ces jeunes photographes haïtiens l’opportunité d’exposer leur vision du pays. En marge de cet événement inédit, Ticket a rencontré pour vous un bon nombre d’entre eux, qui ont bien voulu partager leur passion et leur ambition pour la photographie.

Sophia a étudié les arts plastiques à l’ENARTS. Grâce au projet Eyes-on-Haiti, elle peut désormais ajouter la photogra-phie à son champ de connaissances. La photographie, dit-elle, n’a pas de limites et lui permet de redécouvrir le monde. Bien que spécialisée en portrait, Sophia présentera un peu de tout à l’exposition.

Alvarez Chéry

Agé de 24 ans, Alvarez vit avec sa mère et son petit frère. Il avait l’habitude de prendre des photos, mais sa partici-pation au projet Eyes-On-Hait fait de lui un photographe professionnel spécialisé en reportages. Alvarez est d’avis qu’on n’a pas toujours la chance de faire ce qu’on aime mais il se dit prêt à aimer ce qu’il fait. Il compte présenter des photos de paysage et un reportage sur l’armée d’Haïti à l’exposition.

Vladjimir Legagneur

Informaticien et plombier de profes-sion, Vladjimir est désormais photogra-phe aussi. De nature plutôt réservée, ce jeune bénéficiaire du projet Eyes-On-Haiti dit vouloir s’exprimer à travers ses photos. Il s’est spécialisé en reportage et présentera au cours de l’exposition un fait de l’actuelle réalité haïtienne à savoir la vie d’un garçon assez jeune qui se retrouve déjà père de famille.

Daniel DavidAgé de 27 ans,

David est comptable et professeur de langues vivantes. Sa participation à la formation donnée par la fondation « Viv Timoun » lui a permis de concrétiser un rêve qu’il a longtemps caressé : un

photographe professionnel spécialisé en reportages.

Johnson Jean-Pierre

Johnson chante régulièrement à son église où il a d’ailleurs de nombreuses responsabilités. Passer les auditions pour intégrer le groupe de bénéficiaires du projet Eye-On-Haiti a été une opportu-nité en or pour lui. Devenir photographe est comme un challenge pour ce jeune manchot qui rêve de faire l’honneur de sa famille en dépit de toutes les humi-liations que son handicap lui a values. Il s’est spécialisé en reportages.

Jasmine Augustin

Etudiante en art dramatique à l’ENARTS, Jasmine dit avoir été choi-sie par la photographie. Sa rencontre avec l’équipe de Viv Timoun a été assez inattendue. Avant même qu’elle se rende vraiment compte de ce qui se passait, elle avait déjà passé les différents étapes de l’admission au projet Eyes-On-Haiti. Jasmine est désormais photographe de l’art et présentera « Rêves et caprices d’enfants » à l’exposition.

Jordan Joseph

Simple, réservé et courtois, pour un débutant, Jordan, à 18 ans, n’est pas du tout dénué de talent pour la photogra-phie qu’il saisit au vol par le biais de la fondation Viv Timoun. Etudiant en classe de troisième secondaire au lycée Anténor Firmin, il s’initie dans ce domaine depuis environ six mois. Bien qu’au centre de ses intérêts, les images dans les revues et magazines ont toujours occupé une place importante, à présent, sa moti-vation est renforcée par de nouvelles visions. Donc, avec autant d’ardeur que de persuasion, Jordan Joseph envisage de se perfectionner et s’aventurer dans la photographie journalistique.

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510 janvier 2012No 580 513 décembre 2011No 572

Tania Levros

Il y a dans ses rêves d’enfance autant de passion que de talents pour la pho-tographie. Tania, diplômée en cuisine et en pâtisserie à l’école Hôtelière d’Haïti, exprime à travers ses œuvres réalisées à l’occasion du festival « Eyes on Haiti », la beauté de la culture haïtienne, et dévoile au jour les facettes dissimulées dans la réalité. Après avoir bouclé ses études classiques en 2006, la jeune fille peinait à s’orienter. Mais du coup, elle est résolue et se veut une intermédiaire pour faire passer des messages positifs en images avec cette arme puissante qu’elle utilise désormais, la photographie. « Je veux qu’on en finisse avec l’idée que d’Haïti il ne vienne que du mauvais goût. A tout prix je compte projeter une nouvelle image de la Perle des Antilles. », soutient Tania Levros âgée de 27 ans.

Tara Levros

Dans l’ensemble des photographes qui participent à ce festival, Tara est une oratrice éloquente. A 23 ans, elle ne fait pas du tout son âge. Dynamique et très éveillée, Tania, qui travaille sur les pho-tos portraits, vient tout juste de terminer ses études classiques au lycée Anténor Firmin. Elle a pris le soin de souligner qu’elle s’investit dans la photographie à des fins utiles.

Sony Milfort

Assez mûr pour savoir comment s’y prendre au cours d’une entrevue à pre-mière vue, Sony, à 19 ans, est pourtant quelqu’un de timide et un peu gauche dans sa vision pour la photographie. Diplômé dans la langue anglaise, il est en classe de seconde actuellement. Avec des idées pas trop bien formulées, en-fouies dans son souvenir, on se demande s’il ne se trompe pas en avouant qu’il est prêt à faire carrière dans la photogra-phie. Car il a su se contredire par la suite : « J’espère que ce domaine saura combler mes attentes du point de vue financier. Sinon, je serai dans l’obligation d’essayer autre chose. »

Fritznelson Fortuné

Dans le calvaire au quotidien du peu-ple haïtien, le mutisme de nos angoisses est souvent à la base des dérives politi-ques et sociales. Dans cette perspective, Fritznelson, reporter-photographe, préconise qu’il fera de son mieux pour rectifier le tir. Étant donné que c’est un métier auquel il s’adonne depuis quel-ques années, ce passionné de reportages photos événementiels et dramatiques s’est fait remarquer parmi les plus doués à cette première édition du festival pho-tos « Eyes on Haïti ». Né le 11 septembre 1989, Fritz assure qu’il disposera de tout son temps pour explorer ce domaine et de se qualifier au rang des photographes professionnels d’Haïti, une fois décrochés ses diplômes en bac permanent.

Damas Porcéna

Entre la peinture et la photographie, son cœur balance. Damas, diplômé à l’Enarts (École nationale des Arts), est un peintre de profession et un homme intègre. Puisque dans ses tableaux il a souvent peint les subtilités de la vie

culturelle et artistique en Haïti, il n’était pas question pour lui de se former dans la photographie artistique. Un angle différent, tel celui de la photographie portrait, lui a vite intéressé évidement. Sous le thème « Réflexion », Damas a travaillé durant ces six mois de formation pour pouvoir présenter à ce festival le portrait de la résilience haïtienne, deux ans après le passage du séisme. Certes, il a longtemps dormi sur ses désirs de devenir photographe, mais en définitive, il met en chantier des projets visant à mettre en valeur un sacré mariage entre la peinture et la photographie.

Daphney Valsaint Malandre etDimitry Nader Orisma

17 photos des photo-graphes qui exposeront à partir du 11 janvier 2012.

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6 10 janvier 2012No 580

La grâce de Dieu est tombée en abondance sur Flamme Divine, qui a soufflé ses 23 bougies le 28 décembre dernier. Nominé aux Tickets d’Or de 2004 et 2006 avec ses quatre albums titrés « Invite Jezi », « Fòs mwen », « Lanmou », « Chwa pa m », le groupe travaille actuellement sur la vente-signature de son dernier opus prévu pour le 15 janvier prochain au Jardin de Billo, à Torcelle.

L’agenda des activités entourant les vingt-trois ans d’existence du groupe prévoit, entre autres, la vente-signature de leur cinquième album, une tournée en Amérique du Nord entre février et mars prochain, une autre dans la ville des Cayes, ainsi que la réalisation d’un clip, a déclaré Mme Martinez.

Après plus de deux décennies, le groupe Flamme Divine est resté l’un des piliers de la musique chrétienne. Pour marquer la date, les membres du groupe se sont réunis en prière. Ils sont à la recherche d’un promoteur, qui saura les aider à remonter la pente, car les formations évangéliques sont traitées en parents pauvres. Malgré tout ils gardent l’espoir que leur travail pour le salut sera largement récompensé.

Mme Martinez estime que Flamme Divine a la chance de figurer parmi les grands, avec déjà cinq albums, et profite pour souhaiter à tous les fans du groupe ainsi qu’aux fervents chrétiens une heureuse année 2012.

Loramus [email protected].

Flamme Divinea 23 ans

Rien qu’avec sa voix et sa guitare, Wooly Saint-Louis Jean transforme les plus beaux textes de nos poètes contemporains en chansons. Ainsi, avec une pléiade d’artistes, notamment des musiciens et littérateurs à avoir contribué à la parution de son

deuxième album « Eta’n Sinik », cet Artibonitien qui a fêté ses 44 ans le lundi 12 septembre 2011 a offert durant la soirée du jeudi 5 décembre, dans les jardins de l’Institut Français d’Haïti (IFH), un copieux spectacle où s’accouplaient symphonies et poésies.

Si à ses débuts Wooly Saint-Louis s’entichait de la poésie de Syto Cavé, à travers son deuxième laser qu’il a enregistré au Centre Culturel Créolololo de Pierre Rigaud Chéry et Chantal Drice et au studio de Fabrice Rouzier, le mélomane et lecteur avisé pourra redécou-vrir certains textes tirés directement du répertoire d’Em-melie Prophète, de James Noël, de Guy Régis Jr, de Gary Victor, de Mackendy Orcel, de Lyonel Trouillot, d’Avain, de Bonel Auguste et, une fois de plus, de Syto Cavé.

Le texte principal du CD « Eta’n Sinik » est du poète, dramaturge et metteur en scène Guy Régis Junior. Selon Wooly, ce texte mais aussi tout le disque est sa manière à lui de conscientiser ses frères haïtiens sur l’état lamen-table du pays, près de deux ans après le séisme du 12 janvier. De sa voix tantôt traînante tantôt imposante se-lon la ponctuation du texte auquel il veut insuffler une nouvelle forme de vie, Wooly Saint-Louis a chanté pour un public sélect. Comme Victor Hugo l’explique dans sa poésie, « les mots » étaient sortis de livres pour s’an-thropomorphiser. La tension était palpable et le spectre des phrases savamment écrites était visible à l’Institut Français. Corinne Micaelli, la directrice de l’institut, avait

profité de la vente-signature du second laser de Wooly pour rouvrir les portes de l’IFH et lancer ses activités pour 2012.

En lever de rideau, Pierre Rigaud Chéry. Ses trois morceaux en guise d’apéritif, rien de mieux pour pré-parer près de 200 personnes au spectacle. Tout de suite après, la place fut cédée à Harry Juste avec qui Wooly Saint-Louis, pour le délice des fans, a chanté en chœur le premier morceau. Renette Désir, quant à elle, n’était pas au meilleur de sa forme. Toutefois, la complaisance du public aidant, elle n’a pas passé inaperçue. Turgot Théodat, l’un des initiateurs du mouvement vaudou-jazz en Haïti, cet ancien doyen de l’École Nationale des Arts, n’a pas voulu quitter les sentiers battus et faire virevolter le public dans des airs de jazz comme il le fait si bien hors de nos frontières. Avec sa flûte d’abord et son lambi après, il s’est plutôt montré attaché à nos us et coutumes, aux rites de chez nous.

Wooly Saint-Louis commença sa prestation par l’interprétation de « Jardin d’hiver » de Henry Salvador. C’était sa manière de remercier tous ceux sans qui il ne serait pas là où il est. Servie dans un rythme typique-ment haïtien, le troubadour, le public savoura cette musique avec appétit. On en redemanda. Mais Wooly Saint-Louis, laissa le podium, promettant de revenir et proposa au public la prestation des ateliers Franck Foucher. Dans un parfait mélange de lecture scénique et de chansons traditionnelles haïtiennes, les trois jeunes comédiens évoluant sous la houlette de Jean Cajou – comme de puissants mages – ont procédé à « la transformation de la parole en mélodies ». Et la poésie s’est faite symphonie…

« Eta’n Sinik » se veut d’être un message d’amour,

« Eta’n Sinik » de Wooly Saint-LouisEncore une fois, la parole se fait chanson

nous dit Wooly qui prêche l’unité entre les fils et les filles d’Haïti. Par ailleurs, le chanteur qui aura sous peu à bénéficier d’une résidence d’écriture à Paris, dit être en train de préparer « Haïti Blues » pour la circonstance. Ses plus proches projets sont de réunir sur un même disque des textes de Syto Cavé et de Lionel Trouillot qu’il a mis en chanson d’une part ; et d’autre part de produire un album avec la poésie d’une génération de jeunes écrivains dont la profondeur des textes le touche beaucoup.

Durant ses prestations sur scène, Wooly Saint-Louis a bénéficié du support de Fabrice Rouzier et de Pierre Rigaud Chéry, qui ont d’ailleurs leurs empreintes sur son dernier opus « Eta’n Sinik ». Durant les 123 minutes qu’avait duré la soirée débutée à 18 h 40, l’absence de Tamara Suffrin pesa fort sur le public. Toutefois, cette jeune musicienne, qui doit sa notoriété à Wooly Saint-Louis, ne manquera pas d’épater ceux et celles qui ont retiré leur CD original. Quand les journalistes, en marge de la soirée, ont voulu savoir pourquoi elle était ab-sente de la vente-signature, pour toute réponse, Wooly Saint-Louis confia : « Elle a fait un travail magistral sur la musique titrée ‘‘Wout’’ ainsi que sur la musique épo-nyme de l’album ‘‘Eta’n Sinik’’. C’est une chanteuse très talentueuse et je crois qu’elle a beaucoup d’avenir dans la chanson », avait ajouté l’artiste.

Duckenson [email protected]

Turgot Théodate, Wooly Saint -Louis et Fabice Rouzier en lead de la partie musicale

Pierre Rigaud Chéry fait un petit show avec sa guitare

Emelie Prophète et Stéphanie Saint-Louis sont venus supportées

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pas à guetter sans cesse la réaction du public et j’ai enfin la liberté de faire ce que je considère qu’un DJ devrait faire. Car en fait, jouer pour un public haïtien est l’une des choses les plus difficiles qu’un DJ puisse avoir à faire. Des fois tu joues leur chanson préférée, celle qu’ils dansent à n’en plus finir chez eux, mais ils se décident à rester de glace au club et agissent comme s’ils ne l’avaient jamais entendue avant. L’autre soirée où je me suis aussi surpassé fut Lavish le 23 décembre dernier. Le public était satisfait et ils étaient nombreux à venir me le dire après le show. J’ai fait en sorte que chaque personne de l’assistance soit personnellement satisfaite ce soir-là en jouant un peu de tout.

Y a-t-il un détail qui t’a marqué au cours de tes performances à l’étranger ?

Je suis émerveillé par tout ! A chaque fois que je vais dans un club aux Etats-Unis par exemple, je m’extasie. Je me dis “quel beau club” et j’admire la façon dont les gens se mettent en ligne en attendant de pouvoir y entrer, etc. Et je me demande quand est-ce qu’on aura d’aussi belles choses en Haïti. Je vois des clubs là-bas qui font salle comble chaque week-end sans bénéficier d’aucune promotion. Ça me pousse à vouloir chan-ger certaines choses dans la mentalité haïtienne. Ici, on n’a pas de clubs. On a des concerts, des spectacles et autres. Les gens sortent pour se rendre dans ces évènements culturels, contrairement aux autres pays où l’on sort le week-end juste pour aller en boîte sans savoir à quoi s’attendre exactement. Le seul endroit en Haïti qui tend à adopter cette méthode est Point Bar. Les gens semblent s’y ren-dre sans qu’il n’y ait une prestation d’un artiste quelconque. Je voudrais vraiment changer ça, bien que je ne pense pas que ce soit possible à cause de la séparation des classes sociales et du snobisme qui en résulte. Je connais certains de mes amis qui ne vont jamais se rendre à cer-tains clubs de la place par exemple.

Tu dis t’être formé tout seul, as-tu trouvé la formule du succès ?

Selon moi, il y a trois règles qu’un DJ doit respecter et celles-ci, je les ai moi-même érigées. Premièrement, il doit apprendre à comprendre son public et savoir quoi jouer pour ce public et surtout quand le jouer. Le DJ avance avec l’humeur de son public. Tu ne peux pas te contenter de jouer des chansons. N’importe qui aurait pu faire ça ! La seconde règle est le mixage. Les DJs haïtiens ne savent pas vraiment comment mixer. Il faut savoir comment agencer la chanson que tu veux jouer avec celle qui la précède. Tu ne peux pas te contenter de couper la précédente ou tout simplement l’accélérer pour introduire la suivante. La dernière chose qu’il faut qu’un DJ ait, c’est la technique. Il faut qu’il sache faire certains calculs et arriver à jouer les parties les plus popu-laires des chansons qu’il passe. En jouant toute la chanson, tu casses l’ambiance et ça cause beaucoup de tort à ton public. Imaginons qu’il y ait un type qui essaie de danser avec une fille qui n’est déjà pas trop enthousiaste, une bourbe du DJ peut la décourager carrément. En tant que DJ, je te garantis que si je joue, tu es avec une fille et tu achètes une bouteille de boisson, avant que celle-ci ne soit à moitié vide, la fille est déjà à toi. Si tu n’as toujours rien conclu avec la fille alors que la bouteille est à moitié vide, ou s’on koyo ! Car moi, je fais mon travail. Je m’assure de jouer les chansons qu’elle aime et celles que tu aimes.

Une autre chose très importante que j’ai apprise au fil du temps, c’est que le DJ travaille avant tout pour les filles. Ces dernières dansent seules, entre elles mais aussi avec les mecs présents. En dansant, elles portent les gars à vouloir leur offrir des verres, ce qui fait travailler le bar. Et la fête est réussie. J’ai remarqué que les Haïtiens s’acharnent à avoir de beaux jeux de lumière dans les clubs ces derniers temps. C’est une très bonne chose et je n’ai rien contre cela. Mais je veux appuyer sur le fait que les gens qui

Parle-nous de toi.Je suis Juliano Puzo. J’ai 23 ans. J’ai

laissé Haïti en 2004. J’ai vécu à New York pendant 3 ans avant de déménager pour Miami où je vis encore. Je suis un full-time étudiant en relations publiques et un part-time Dj. Je suis une personne très calme. Je peux même dire que je ne me fâche jamais. Je suis sage et j’écoute beaucoup plus que je ne parle.

Parle-nous de tes débuts en tant que DJ.

Personne de ma famille n’est lié à la musique. Mes parents ne jouent d’aucun d’instrument. Donc rien ne me prédesti-nait à faire de la musique. Quand je suis arrivé à Miami, j’habitais avec un ami. On avait 6 CD et même pas d’Internet. On n’avait que deux deck player, un petit mixer et des haut-parleurs. Comme passe-temps, j’ai essayé d’agencer les musiques entre elles et j’ai pu animer des get-together chez moi. Mais là encore, ce n’était rien de sérieux. Ce qui m’a vrai-ment poussé à devenir un vrai DJ est une mésaventure qui m’est arrivée dans un club. J’étais assis seul dehors, attendant que mes amis me fassent entrer, quand le DJ est arrivé, entouré de deux jolies filles. Cela a déclenché une telle eupho-

rie. Tout le monde s’exclamait : Voici le DJ ! Ce fut comme si le coup d’envoi de la fête venait tout juste d’être donné. Je me suis alors dit pourquoi ne pas être un DJ aussi et avoir toute cette attention avec les filles en prime… Et je peux dire que j’y suis arrivé ! J’ai commencé à me former tout de suite après sur Internet, où j’ai tout appris sans l’aide de per-sonne. J’ai commencé en 2007, et c’est devenu vraiment sérieux à la fin de 2008. Au début, je faisais ça chez moi ou dans les get-together avec mes amis. Beau-coup de mes amis étaient DJ en Haïti et je passais beaucoup de temps avec eux. Je savais même apporter les CD de dj Hot du temps où ce dernier était « dj Hot ». J’étais fasciné par leur travail. Et tout est parti de là ! A mes yeux, dj Hot était tout simplement extraordinaire. Mais entre-temps, il a tellement régressé que quand je l’écoute maintenant, je ne peux m’empêcher de me demander si les gens le paient effectivement pour qu’il fasse « ça » !

Pourquoi avoir choisi K-9 comme pseudo ?

Au début je n’avais pas de nom. J’étais tout simplement Juliano. La révélation

s’est faite pendant que je regardais Cops, une série américaine qui montre des policiers en train de procéder à des arres-tations. J’étais avec des amis et on avait commandé de la pizza. Dans l’épisode, un policier a relâché un K-9 après un kid-nappeur, une race de bergers allemands que la police utilise généralement. Le chien a sauté par-dessus une voiture et a réussi à attraper le coupable. C’est à ce moment que la sonnette a retenti. Décidé à m’approprier la plus grosse tranche de pizza, j’ai sauté par-dessus la table pour atteindre la porte en premier. Mes amis, considérant que j’avais sauté la table comme le chien était passé par-dessus la voiture à la télé, ont décrété qu’il fallait m’appeler DJ K-9. J’ai aimé le nom et il m’est resté. C’était en 2008.

Des spectacles qui ont marqué ta jeune carrière de DJ.

La plus belle prestation que j’ai donnée selon moi fut le 20 décembre dernier à Point Bar. J’ai si bien joué que j’en étais moi-même étonné. Je me suis surpris à faire ces genres de trucs que j’admire d’habitude chez les autres DJ’s. Je me laisse aller quand je joue à Point Bar. Il s’agit avant tout d’un bar où j’ai à satisfaire un public assez réduit. Je n’ai

Juliano Puzo ou DJ K9

C’est à Pizza Garden que je retrouve Dj K-9 pour l’interview. Je n’ai pas à le chercher pendant longtemps : il a son ordinateur avec son logo collé dessus. Il semble étonné d’appren-dre que je suis la journaliste envoyée par Ticket. Peut-être me trouve-t-il trop jeune. Pendant quelques mi-nutes, c’est donc moi qui suis inter-viewée. Et oui, j’ai plus d’expérience que je n’en aie l’air. Mais le brouha-ha d’un samedi soir chargé ne tarde pas à nous chasser de Pizza Garden. Nous voilà donc à la recherche d’un havre de paix pouvant abriter les confidences du jeune Dj. C’est ainsi qu’on se retrouve attablés à The View, disposant à nous seuls d’une salle entière, lumière tamisée ; on se croirait en plein dans un rendez-vous galant ! Me voilà donc prête à rentrer dans le monde du Dj-ince !Calme, beau gosse, simple, pas de coupe de cheveux délirante, pas de tatouages ni de piercing (ceci restant encore à prouver) et surtout très sympathique, Dj K-9 ne corres-pond pas à l’image que je m’étais faite d’un jeune fêtard. Je dirais même qu’il est timide, si je repense à tout le temps qu’il a passé à tripoter la pochette de mon Ipod. Ce jeune homme de 23 ans a pourtant été un pion important dans la réussite de nos fêtes de fin d’année. De Ne-Yo à Lavish en passant par Lòbèy, Dj K-9 a définitivement été de la « party » ! Tu dis bonne musique, ambiance de tonnerre et plaisir incommensu-rable ? K-9 ne doit pas être trop loin. Du haut de ces 4 ans de carrière, Juliano semble avoir beaucoup à raconter…

C’est à Pizza Garden que je retrouve Dj K-9 pour l’interview. Je n’ai pas à le chercher pendant longtemps : il a son ordinateur avec son logo collé dessus. Il semble étonné d’appren-dre que je suis la journaliste envoyée par Ticket. Peut-être me trouve-t-il trop jeune. Pendant quelques mi-nutes, c’est donc moi qui suis inter-viewée. Et oui, j’ai plus d’expérience que je n’en aie l’air. Mais le brouha-ha d’un samedi soir chargé ne tarde pas à nous chasser de Pizza Garden. Nous voilà donc à la recherche d’un havre de paix pouvant abriter les confidences du jeune Dj. C’est ainsi qu’on se retrouve attablés à The View, disposant à nous seuls d’une salle entière, lumière tamisée ; on se croirait en plein dans un rendez-vous galant ! Me voilà donc prête à rentrer dans le monde du Dj-ince !Calme, beau gosse, simple, pas de coupe de cheveux délirante, pas de tatouages ni de piercing (ceci restant encore à prouver) et surtout très sympathique, Dj K-9 ne corres-pond pas à l’image que je m’étais faite d’un jeune fêtard. Je dirais même qu’il est timide, si je repense à tout le temps qu’il a passé à tripoter la pochette de mon Ipod. Ce jeune homme de 23 ans a pourtant été un pion important dans la réussite de nos fêtes de fin d’année. De Ne-Yo à Lavish en passant par Lòbèy, Dj K-9 a définitivement été de la « party » ! Tu dis bonne musique, ambiance de tonnerre et plaisir incommensu-rable ? K-9 ne doit pas être trop loin. Du haut de ces 4 ans de carrière, Juliano semble avoir beaucoup à raconter…

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viennent dans le club ne paient pas pour les lumières. Les gens viennent pour faire la fête. Et pour faire la fête, il faut tout simplement de la musique, de la boisson et des gens disposés à s’amuser.

Tu n’as pas des fois l’impression que tu joues pour une seule classe de personnes ?

Je peux dire qu’à chaque fois que je joue en Haïti, je joue pour le même public. Mais ces gens-là constituent mes fans inconditionnels. J’ai mes propres fans qui me sont fidèles tout comme Dj Hot et Dj Steezy ont chacun leurs fans. J’aime mon public. Il est loyal. Il me supporte depuis mes débuts et me suit partout où je vais. Mais cela ne veut pas dire que je veuille me concentrer sur une seule catégorie de personnes. J’ai envie de jouer pour d’autres publics. En fait, je rêve d’être comme Tony Mix. Il est connu d’une grande partie de la population haï-tienne. Même si, peut-être, mes rentrées sont supérieures à celles de Tony Mix, ce dernier est une plus grande star que moi. En tant que professionnel, je veux pouvoir jouer pour le public de Tony Mix ou encore celui de Steezy. Je veux pou-voir satisfaire n’importe quel public. Je veux arriver à jouer de différentes façons de manière à ce que Dj K-9 puisse jouer avec succès à Carrefour-Feuilles tout en arrivant à faire de même à Tara’s. J’ai déjà joué pour un public tel que celui de Tony Mix. Le résultat a été assez positif. Mais je sais que je ne serai jamais Tony Mix bien qu’au fond je voudrais pouvoir le dépas-ser dans son domaine.

Comment tes parents voient-ils tes activités de DJ ?

Jusqu’à présent ma mère ne veut pas. Mais ces derniers temps certains de ses amis viennent la féliciter à mon sujet, et elle semble prendre mes activités de DJ un peu plus au sérieux. Avant, elle me disait que je perdais mon temps. Mais maintenant que je deviens plus au moins autonome et plus grand, elle me lâche un peu. De plus, je lui ai offert un superbe cadeau dernièrement. Elle en a été étonnée et j’ai sauté sur l’occasion pour lui lancer : « Jan w pale dj mal, gad sa dj ba ou ! » [Rires]

Quand est-ce que tu comptes reve-nir en Haïti ?

Je n’en suis pas encore sûr, mais on m’a dit qu’il y a quelqu’un qui aimerait que je vienne jouer pour lui en février.

Tu as donc un manager qui gère ta carrière ?

Pas vraiment. J’ai un ami qui fait office de manager pour moi en ce moment. Mais c’est rien d’officiel. Le problème c’est que tout le monde aimerait être mon manager. Mais ce que je recherche c’est quelqu’un qui soit dans le milieu et qui puisse m’aider à accomplir beau-coup plus de grandes choses. J’ai déjà joué dans différents endroits à travers

le monde sans l’aide d’un manager. J’imagine que je ferais encore mieux avec le support de quelqu’un qui serait dans le domaine et serait en mesure d’établir pour moi des connections utiles. J’espère pouvoir en trouver un cette année.

T’est-il arrivé de collaborer avec d’autres grands artistes au cours de ta carrière de DJ ?

Grâce à mes amis Gilles Malval, T-Guy Kamikaz, Cédric Gauthier et Frédéric Rouzier, entre autres, j’ai eu la chance de jouer en Haïti aux côtés de Ne-Yo, Nadia Ali, dj Chuckie, Miss 9 et Avicii. Aux Etats-Unis, j’ai été plus proche des artistes du milieu du hip-hop. J’ai joué pour Fabolous, Plies, dj Khaled. Une fois j’ai joué dans un club à Miami et Paris Hilton y était. Je crois donc que tout marche assez bien pour moi jusqu’à présent.

Comment vis-tu ton succès ?Je suis vraiment reconnaissant

que l’on apprécie mon talent en Haïti. Des fois, quand les gens viennent me complimenter après mes prestations, je dois prendre un certain temps pour le digérer. C’est difficile de croire que cela m’arrive à moi, ce petit jeune homme de Delmas. Il m’est difficile de croire que des gens me paient des billets d’avion en première classe pour que je vienne jouer en Haïti ou pour que j’aille au Canada, etc. La première fois que quelqu’un m’a demandé de prendre

une photo avec moi, j’ai été tellement ému que j’étais à deux doigts de pleurer. J’ai signé des autogra-phes. Je me sens béni !

A part être DJ, que fais-tu ? Tu tra-vailles dans d’autres domaines ?

Pour te dire fran-chement, à chaque fois que je pense avoir trouvé le boulot idéal où je dois porter chemise, cravate et souliers en cuir, je me fais virer. J’arrive à l’heure. Je fais bien mon travail. Mais je me fais quand même renvoyer. J’ai trouvé plusieurs jobs et je me suis toujours fait renvoyer. C’est in-compréhensible. C’est peut-être le signe que

je suis né pour être DJ vu que c’est le seul endroit où je n’ai pas été viré.

Quels sont tes projets ?J’ai commencé à produire mes

propres mix. Je fais aussi mes propres beats que je vends déjà. Je fais des remix pour des chansons qui existent déjà et je prépare aussi mon propre single. Je ne chante pas. J’ai juste fait le beat. On a déjà environ une quin-zaine de chansons. Mais je ne suis pas encore satisfait d’elles. Ceux qui les ont écoutées disent qu’elles sont assez bien. Mais, je veux que mes produc-tions soient grandioses. Je veux être un artiste, un grand artiste capable de représenter Haïti dignement partout. Je suis sûr que je peux y arriver. Quand il s’agit de mes talents de DJ, je de-viens très confiant. Tout se passe assez bien pour moi et j’ai foi en mon talent. Je suis en train de donner une inter-view à Ticket Magazine maintenant ! Et ça m’encourage. J’avais l’habitude de m’extasier en lisant les interviews des artistes dans Ticket et mainte-nant c’est moi qui reçois un appel me disant qu’on veut m’interviewer. C’est la preuve que quand tu veux quelque chose, du moment que tu as le talent nécessaire pour le faire, il te suffit de travailler très dur.

Propos recueillis parDaphney Valsaint Malandre

Le genre de filles qui te fait craquerJe n’ai pas un type en particulier. Je les aime toutes ! Elles sont toutes si

différentes l’une de l’autre, si intrigantes et si imprévisibles ! Ce qui m’attire chez certaines ne me dit rien chez d’autres. Je suis des fois attiré par l’intelligence et l’éducation de certaines alors que je le suis par l’indépendance d’autres ou encore par la beauté, la confiance et le sex appeal d’autres. Il n’existe franchement pas deux filles identiques. Et j’ai aussi appris qu’il n’y pas une formule qui marche sur toutes les femmes.

Tu as quelqu’un dans ta vie ?J’ai une petite amie qui est en Haïti pour le moment. Elle s’appelle Savina et

elle est extrêmement jalouse. Je suis un DJ. Je dois être amical avec tout le monde et en particulier avec mes fans. Mais Savina refuse de comprendre ça. C’est un sujet de dispute constant entre nous.

Des inventeurs que tu aimerais remercier.John Acquiviva et Ritchie Hawtin. Ils ont inventé Serato, le logiciel que j’utilise

pour travailler. Wilis Carrier, qui a inventé l’air conditionné. Je ne supporte pas la chaleur ! Bill Gates et Steve Jobs, qui ont inventé les logiciels d’ordinateur qu’on utilise maintenant.

La dernière chose à laquelle tu penses avant de t’endormir.Je pense à la quantité d’argent que j’ai gaspillé en futilités au cours de la

journée.

Dans l’intimité de DJ K-9

Première bastonnadeUne fois que je jouais au football dans

la maison, j’ai fait une mauvaise passe. Le ballon a rebondi dans le mur avant d’atterrir en plein dans le range-vaisselle. Toutes les assiettes et les verres de ma mère se sont brisés. Celle-ci s’est transfor-mée en furie. Elle avait semble-t-il hérité sa vaissellerie de sa grand-mère. Elle m’a administré la fessée de ma vie. Elle s’en est ensuite plainte à mon père et à mes grands-parents, qui m’ont tous trois battus à leur tour. Depuis ce jour-là je déteste les range-vaisselle. A chaque fois que j’en vois un, j’ai envie de le mettre en pièce.

Premier baiserJ’avais 12 ou 13 ans à l’époque. C’était

à une fête qui avait lieu chez un de mes amis qui s’appelle Mitch Kenol qui habitait en face de l’ancien Lime Light. On y a joué majoritairement du compas et du zouk. Je crois que la fille s’appelait Stéphanie. Elle a passé la soirée à me tourner autour. Elle est venue me retrouver sur la piste de danse et a commencé à danser avec moi. Je ne savais même pas danser à l’époque. Puis sans me demander mon avis, elle a commencé à m’embrasser. J’ai été assez étonné et je me suis dit « c’est donc ça, embrasser ! »

Première scène de jalousieJamais ! Même quand je suis jaloux je

ne l’extériorise pas. Je suis très calme. Première consoleJ’avais fait un accident de moto en

2008. Le type qui m’avait frappé était en tort. Je l’ai poursuivi en justice et j’ai gagné. La première chose que j’ai achetée quand j’ai encaissé le chèque a été mon set de dj. Je ne peux pas dire que l’acci-dent en soi était une bonne chose, mais je me dis que si je n’avais pas eu cet accident je ne serais sans doute pas là où je suis aujourd’hui, car mes parents ne m’auraient jamais payé mon équipement de DJ, JAMAIS ! Je n’aurais d’ailleurs pas osé leur demander.

Première voitureMon papa m’avait donné une vieille

bogota, une Mercury Topaz 1989. Une vraie catastrophe ambulante. Je ne pou-vais jamais passer chercher une fille dans cette voiture. Quand j’allais dans des fêtes, il me fallait chercher un endroit en pente pour garer la voiture qui avait entre autres des problèmes de starter. J’ai pourtant tout fait pour la rendre agréable. J’ai acheté des lumières, de nouveaux tapis, des haut-parleurs et tant d’autres choses pour l’améliorer. Le pire c’est qu’il y’avait d’autres voitures chez moi. Mais je sup-pose que mon père voulait m’apprendre qu’il faut commencer en bas de l’échelle.

Première déception sur scèneDes fois je fais de grandes erreurs

quand je joue. Les mix ne sonnent pas comme je l’aurais voulu. Mais l’ambiance aidant, le public ne s’en aperçoit pas. Ce qui me déçoit le plus est en fait l’organi-sation des fêtes en Haïti. Il y a toujours un problème en Haïti : le système de son donne des problèmes, la génératrice ne marche pas, les autres DJs ne respectent pas les horaires impartis, etc. Cette année les choses ont été quelque peu différentes et j’en félicite Gilles Malval, Fréderic Rou-zier, T-Guy et Franco St-Come.

Première grande joieJe ne peux pas vraiment citer une plus

grande joie. Mais, j’aime être seul. J’ai rare-ment la chance être seul. J’ai toujours vécu avec un colocataire et avant je vivais avec ma sœur ou si ce n’est quand quelqu’un m’appelle ou me BBM. Donc quand je peux enfin me retrouver seul, c’est comme une bénédiction pour moi. Ces petits mo-ments que j’ai juste pour moi constitue un vrai bonheur. Il y a aussi ces inconnus qui m’adressent des petits compliments après mes prestations qui me font tellement de bien.

Propos recueillis parDaphney Valsaint Malandre

Les premières fois de Dj K-9

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10 10 janvier 2012No 580

J-PERRYAU PARC DE LA CANNE A SUCRE

le 7 janvier 2012

Konfetti Decor a fait un travail extraordinaire

Raram a été la surprisede la soirée

Shabba et Luck Mervil avant leur prestation

Tout moun men sou tèt!

Même les enfants étaient de la partie

Catherine et Karl Fred Behrman de Baoli Records

Oli, Power Surge et Mika. Les 3 larons!Tamara Mathieu, Gina Fleurantin et Stéphanie André

Les “body painting” de Maikadou sont désor-mais partout... attention à l’overdose!

Chorégraphie pour J-Perry et Luck Mervil

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1110 janvier 2012No 580

Funérailles de Boris F.Marcelin

Le 9/01/ 2012 Eglise St-Pierre

Parents et amis se recueillent devant le cerceuil du jeune défunt

La Première Dame, Sophia Martelly, en mère de famille

est venue soutenir Gulna, la maman de Boris

La grand-mère du disparu est effondrée

Maelle David essaie de consoler une amie Le petit frère de Boris inconsolableTous ceux qui le connaissaient sont venus lui rendre un

dernier hommage

En larmes, les amis de Boris portent son cercueil

Adieu Boris!

Yohann Doré très con-sterné

Christian Cavé console sa

mère Rose Marie

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12 10 janvier 2012No 580

****Vendredi après-midi, quatre heures

trente, le trafic est dense au Bois-Verna. Le soleil ne s’est pas encore couché, mais à l’intérieur du club « Black Dada » il fait déjà nuit. Une lampe diffuse par inter-mittence des éclairs de lumière indigo sur les corps qui se déhanchent au son du hit « Sak pase » de Project Boyz et Rockfam. Marengwen ap vole, ou pa konn sa k mal, sa k femèl. Timoun lekòl melanje ak bredjenn, bredjenn melanje ak rasta. Pay ap sikile bouchanbouch. La bière coule à flots. La musique sort des haut-parleurs au volume maximum et frappe les tympans et les peaux comme des coups de poing. La voix des rappeurs met des décharges électriques aux reins, fait fléchir les jambes. Sa k pase ?... What’s up ? Un nuage gris de fumée plane sur les silhouettes enlacées, enveloppées, engrenées dans tous les sens et toutes les positions. Sant bòz monte jis nan vwazinaj. C’est ainsi depuis quelque temps. W a di tranblemann tè a vin ak yon pichon. Granmoun yo ap grennen chaplè pou Sodòm ak Gomò sa a fini. Kote lapolis ? Anatandan, timoun yo ap byen fè l anndan an...

Nico et Baby dansent au milieu de la piste. Nico, jambes écartées, les yeux fermés, tient Baby serrée sur son centre de gravité. Toute son existence se résume au corps de la fille qui épouse le sien et à la musique palpitant dans sa tête. Il a les yeux endormis ou partis dans un autre monde. Baby lui demande la bouche collée à son oreille :

- Nico, kote Patrick? Sa fè yon bon moman m pa wè l…

- Hen… ?- Kote Patrick ? M pa wèl nan sal la ! - Hen… ? Sa w di cheri ? Nico pa nan

BR

EDJE

NN

BLU

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EPISODE 1 – 10/1/12

Depuis bientôt deux ans, Maritza, Baby pour les très intimes, vit chez son père, le pasteur Daniel Louissaint. Elle a débarqué au lendemain du séisme chez ce dernier, accompagnée de Steve, son jeune frère, révélant au grand jour le plus grand secret du pasteur : sa famille illégitime. Deuxième choc sismique dans la famille Louissaint. Baby s’installe, et la vie ne sera plus jamais la même pour elle et pour la famille de son père. Bredjenn ap antre sòti nan kay la, les esprits s’échauffent, les langues se délient, les personnalités s’entrechoquent… La tension est à son comble. Bagay yo hot nan baz la!

moun isit.- Patrick !!! Kote l ?- Haa ! M te kwè w te di Patrick

fè yon jan ak Rachel. Ki pwoblèm ou ?, répond finalement Nico.

- Pa gen pwoblèm non… mwen just bezwen konnen sa l ap fè… Paske talè fòk nou ale e ou konnen dèfwa msye bliye tèt li nèt….

- Relax non Baby… les mains de Nico posées sur les fesses de Baby s’agrippent un peu plus fort.

- M ta byen renmen sa, men pas-teur konnen n ap sot lekòl a 4 trè jodi a… nou paka mize twòp.

- Se pa manmzèl ki te vle vini ? Pèsonn pa t fose l vini… Mademoiselle a besoin de s’émanciper… li kòmanse sexy… m wè tèt Patrick cho. Alòs poze w bebe.

Baby n’arrive pas à croire que c’est elle qui se retrouve, trop souvent à son goût, la voix de la raison lorsque la base fait ses sorties. Surtout lorsque Rachel est avec eux. Drôlement, elle ne se sent plus la vedette quand Rachel est là. Elle ne voit pas vraiment ce que les gars lui trouvent. Une permanente de rien, sans boucles d’oreilles, toujours à se passer du gloss sur les lèvres, la seule coquetterie permise par sa mère, Sœur Bernadette. C’est vrai qu’elle est mince et grande avec une poitrine qui semble éclater de son corsage d’uniforme. Une grande bringue de seize ans, qu’est-ce qu’ils lui trou-vent ? Je blòdè yo toujou kole sou tete l tankou kreziglou. Depuis que Baby vit chez Pasteur Daniel, avec son petit frère Stevenson (Steve pour tout le monde), elle est obligée de supporter la présence de sa demi-sœur de plus en plus souvent alors qu’elles partagent déjà la même chambre. Un deuxième tremblement de

terre était passé dans la maison du pas-teur Daniel quand Baby et Stevenson ont débarqué chez leur père, avèk rad sou le kò… Un événement qui a presque coûté la raison à Sœur Bernadette.

Mais Baby commence à en avoir vrai-ment marre de cette cohabitation forcée. Elle ferme les yeux, et s’accroche davan-tage à Nico. Tant pis si pasteur Daniel fait une scène quand ils vont rentrer. Il finira par la laisser tranquille, car il a peur qu’elle n’aille faire un scandale à l’église de Dieu des Saints des Derniers Jours à Fontamara 27, miraculeusement sauvée entre deux immeubles entièrement effondrés.

De l’autre côté de la piste, Malou et Dady sont affalés à même le sol, dans un coin de la salle de danse.

- Dady… koumanman… tèt mwen ap fè m mal, man!

- Sa k pase w ? Se de ti byè ou bwè a ki voye w free konsa a ? Mwen te konnen w ak plis kòf…

- M pa konnen non men m pa fin santi m byen… fòk nou chèche lòt patnè yo pou n ale… lè a ap mache… li prèske fin fènwa deyò a. Fòk mwen rantre lakay mwen.

- Ha machè… ou toujou ap blo bòz nèg. Talè a nou rive, ou gentan pare pou ale ? Ann al fè yon won, danse, epi w ap santi tèt ou klè. M fou pou mizik sa a. Ann ale.

Dady cadence le beat de la musique avec sa tête.

- Bon, ou pa menm ka kanpe… Dady. - Pa fatige w pou mwen, Malou…

menm si mwen paka kanpe sou de pye m, m gen on pye derechanj ki ka kanpe… Ha ha ha !

Patrick a entraîné Rachel sous la galerie du club. Il fait beaucoup moins

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1310 janvier 2012No 580

chaud hors de la piste de danse. Rachel se sentait sur le point d’étouffer dans la chaleur dégagée par les corps mêlés, et l’a prié de l’accompagner dehors. Elle garde pourtant son corps collé à celui de Patrick. Comme si elle allait perdre connaissance. Patrick sourit, il voit le petit manège. Dam nan mòde. Il trouve qu’elle a changé, d’une façon qu’il ne peut tout à fait décrire. Depuis les longs mois qu’il connaît cette fille, il la trouve moins timoun que d’habitude.

- Ca va mieux ?- Oui, j’avais juste besoin d’un mo-

ment pour respirer. Rachel à l’air un peu désemparée.

- Ou vle bwè quelque chose, yon lòt Prestige ? lui demande-t-il en indi-quant de la tête la bouteille vide qu’elle trimballe depuis pas mal de temps. Elle cherche une poubelle.

- Ou mèt lage l nenpòt ki kote.Rachel regarde un instant la bouteille

puis la dépose doucement par terre.- Alors t’en veux une autre ?- Non. J’ai déjà assez bu comme

ça. Je pue l’alcool et la fumée. Comment je vais rentrer chez moi ?

- Tu n’y as pas pensé avant ? lui demande Patrick.

- Oui… mais… je pensais qu’on n’allait pas rester très tard. Et puis, comme si, Baby n’avait pas de problèmes pour que je vienne.

Patrick la regarde, se demandant si elle est sérieuse ou bien si elle est en train de pousser la comédie. Elle s’ar-

range pour sortir avec eux de temps à autre ; évidemment la famille Louissaint se doute de quelque chose et le voit d’un très mauvais œil. Rachel est comme un papillon autour d’une flamme.

- Et puis, tu avais envie d’être avec moi, pas vrai Poupée ? Tu ne peux pas me mentir, Rachel, je le sais. Patrick cherche les yeux de Rachel dans la pénombre.

Rachel répond dans un souffle :- Oui !Le sang de Patrick ne fait qu’un tour, il

prend le bras de Rachel, la tourne vers lui et couvre ses lèvres des siennes. Il laisse tomber un bras et lui caresse le genou, remontant légèrement comme une arai-gnée sur sa cuisse.

Rachel se sent prise d’un soudain ver-tige, elle fléchit des genoux. Patrick doit la soutenir pour l’empêcher de tomber. Pendant qu’il se relève il sent une main taper sur son épaule. Il lève la tête et se trouve nez à nez avec un uniforme de police.

- Merde !Il y a un mouvement de masse à l’en-

trée de la salle de danse. Mais au milieu de la piste on danse encore, le beat du rap fait vibrer les murs. La panique arrive par vagues, des cris se mélangent aux décibels. Baby voit venir le rouleau et se rend compte tout de suite de la situation. La salle est cernée par un cordon de policiers.

- Shit ! Nico ! Men lapolis !- Fuck ! répond le jeune homme en re-

gardant à droite et à gauche, et essayant

de ne pas se laisser emporter par le flot.- M pa wè rès baz la non.- M mele ! Kounye a se naje pou

sòti, chak koukou klere pou je l ! Vini, ann fè pa bò isit ...

Ils se fraient difficilement un chemin dans le brouhaha et la panique vers une sortie à côté des toilettes. C’est un pas-sage que Nico a repéré depuis quelque temps. Son instinct l’avait prévenu de la possibilité d’une descente de police.

- Pa gen wout non la, Nico, dit Baby un peu paniquée.

- Kite zòt chèche pase nan pòt devan yo… y ap keyi yo pa grap… nou menm n ap soti la a epi n ap raze pye mango a.

A peine Malou et Dady commen-çaient-ils à s’emboîter tant bien que mal sur la piste bondée qu’ils sont déséquili-brés par une pointe de la vague défer-lante.

- Malou, men lapolis… ann jete nou !- M pa ka kouri non !- Degaje w machè… ann ale.Ils ont presque atteint la porte. Dady

bouscule Malou qui se démène comme elle peut, mais ses pieds s’emmêlent à ceux des autres. Au moment où elle perd l’équilibre, elle renverse le contenu de son estomac directement aux pieds d’un agent de police.

***Pasteur Daniel est au bord de l’apo-

plexie. Il fait les cent pas sur la galerie de son domicile, il a des gestes nerveux, et

de la rue, les passants peuvent l’entendre se parler à lui-même. Mon Dieu, Sei-gneur ! Sa pou m fè ak Baby ? Ti fi a ap fè m fou ! Men kounye a l ap rale Rachèl nan vakabondaj li yo. Je n’en peux plus. Kote yon kòb tonbe nan men mwen pou m mete l nan pansyon ankò ? Sœur Berna-dette est assise sur la dodine non loin de lui, et le regarde passer et repasser de-vant elle. Elle a sur le visage le même air absent qu’elle porte depuis près de deux ans. Mon Dieu ! se dit pasteur Daniel elle a de plus en plus l’air d’un zombie. Il lui parle tout en sachant qu’elle n’aura aucune réaction :

- Tout ça c’est de ta faute. Si tu rem-plissais ton rôle de femme mariée, de mère et de bonne chrétienne comme ça droit, on n’en serait pas là en ce moment et Rachel serait à la maison.

Le téléphone portable de Daniel sonne. Il décroche, le cœur lourd d’ap-préhension.

- Allô, vous êtes bien pasteur Daniel Louissaint ?

- Oui, c’est moi. Qui est à l’appareil ?- Ici Commissaire Junior, commissariat

de Port-au-Prince. Vous avez bien une fille dénommée Rachel ?

Daniel s’appuie contre une table.- Rachel ? Heu… oui… bien sûr.

Pourquoi ?- Elle se trouve en garde à vue au

commissariat. Etant donné que c’est une mineure, vous être prié de passer la récupérer ce soir même.

La personne au téléphone raccroche.

Soirée de Galaau Palais Municipal de Delmas

le 28 décembre 2011

Président kap jwe konpa ak

sombrero!

Joseph Joel John ap byen

ploge

Michel Martelly performe avec le Tropicana d’Haiti

Les danseurs hawaiens rentrés spécialement pour

l’occasion Tropicana d’Haïti

Mariachi!

Sony Bèlanfòm, bien accom-

pagné

Dr Larosilère en Hawaien

Page 14: Juliano Puzo ou DJ K9

14 10 janvier 2012No 580

Les amis de Ticket ont dit sur

Lindsey Joseph“Ayiti cheri pou jan mwen ren-

men’w, mwen vinn depoze tikè mwen nan menw.Ayiti cheri pou jan mado-re’w, pa gen anyen kap janm fe mwen kitew” Mikaben

Nous l’avons tous fredonné avec Mika samedi dernier.

Marc Alain BoucicaultLadies and Gentlemen, The Best

Definition of Haiti by Mikaben! Nan bon Kreyol lakay en plus! Danmmm this is inspiration!! Hands up!

E siw te dil an kreyol Marc Alain!

Carel Haiti PedreThere are some days like today

when I think I’m going to die from an overdose of satisfaction. Thanks @mikaben #Chokarella

Mika invité d’honneur de Choka-rella ce 10 janvier.

Fred HypeAyiti pam lan maten an se yon bon

ze peyi fri ak anran akonpanye de 2 bel tranch zaboka epiw desann yon bon demi po ju grenadya deye l...poum komanse jounen m byen RED!

Petit dejeuner creole!

Richardson LouisCertains hommes aiment tellement

leur femme, que pour ne pas les user, ils utilisent celle des autres.

Tendre attention!

Jeff PolicardLooking for Female and Male Hai-

tian actors, fluent in both Creole and English. Inbox me if you qualify.

Cinéma ?

Pierre Moïse Pompée‎» 16H 53, 12 JANVIER 2010. LA

VILLE EN RUINE, MA VILLE EN RUINE. PARTOUT DES OMBRES ET DES DECOMBRES. JE VOIS UNE ETRANGE CATHEDRALE DANS LA GRAISSE DES TENEBRES « FRANKETIENNE

J-1

Myria CharlesPoukisa yo di «savon lavé»? Leu-w

benyen, se pa lavé ou lavé ko-w?Question de lessive.

Gerald Yves Chery‎#Ayitise se yon ak-100 ki gen Plis

lèt ke ak-100, avec kek bon pen ak manba sou k-bann lopital Kanapevè, granm maten sa-a! Sponsor officiel : @Jean-Marc Etienne

Toujours ce bon côté des choses.

N.B. HaïtiPrends ton envol Boris. Cherche

la lumière. Au delà des frontières. Ne regarde pas derrière. Boris Frederick Marcelin RIP

Que la terre te soit légère cher ami !

“Pourquoi les hommes ont besoin de tromper ?”

Pour Eric Anderson, sociologue américain, l’infidélité des hommes est innévitable et serait même essentielle pour «mieux gérer la relation officielle et son impact émotionnel».

Cette interview faite au Huffing-ton Posts et rapportée par Elle risque de ne pas plaire à la gent féminine. Dans son dernier livre, The monogamy gap : Men, love and the reality of cheating (Les hommes, la monogamie et la vérité sur la tromperie), le sociologue explique, justi-fie et défend même l’infidélité chronique chez le mâle.

Selon lui : «les hommes ne trompent pas parce qu’ils n’aiment pas leur parte-naire. Ils trompent parce qu’ils veulent juste avoir des relations sexuelles avec d’autres. Et la société ne doit pas dédai-gner cela».

Explication : la monogamie n’est pas un «système dans lequel l’homme peut s’épanouir».

Eric Anderson va même jusqu’à parler «d’incarcération sociale et sexuelle sus-ceptible de développer des frustrations, des colères voire du mépris envers sa partenaire officielle.»

Il ne comprend pas pourquoi «on s’en prend davantage aux hommes infidèles plutôt que ceux qui divorcent aban-donnant un mariage d’amour riche en souvenirs et bouleversant au passage l’équilibre des enfants.»

D’après le scientifique, il faudrait même envisager d’autres formes de couples ou l’infidélité ne subira plus

«d’ostracisme».

Ceci n’est pas nouveau.Dans la Rome antique des philo-

sophes comme Épicure ou bien Spi-noza bien des siècles plus tard avaient ouvert le débat en faisant appel «à un mode de vie plus libertin».

Et pour Anderson aussi, l’infidélité ne serait pas un manque de «désaffection envers l’épouse et serait même «indis-pensable à la survie du couple.»

Une étude portant sur 120 hommes interrogés (un bien petit panel pour une étude, non ?), 78 % d’entre eux admet-tent «avoir trompé leur petite amie, même s’ils l’aimaient et qu’ils avaient l’intention de rester avec elle».

Chez moi on dit : «Avoir le beurre, l’argent du beurre et le ‘sourire’ de la crémière»...

Le sociologue associe le désir sexuel extra-conjugal, à de la gourmandise... Ben voyons !

Eric Anderson veut dissocier le sexe et l’affectif. Après deux ans en moyenne, tous les couples connaissent une baisse de libido : «Nous finissons par rester avec nos partenaires sur le long terme pour la connexion socio-affective et non pas pour le sexe.»

Le professeur Eric Anderson est un sociologue américain enseignant à l’Université de Winchester, Angleterre. Il est connu pour ses recherches sur le sport, les masculinités, les sexualités et l’homophobie.

Et pour les femmes infidèles est-ce la même théorie professeur ?aa

L’infidélité des hommesest inévitableelle serait mêmebénéfique

Every Tear Drop Is A Water Fall (Remix) de Avicii

Jhon de Rick Ross

She Will de Lil Wayne

Water Runs Dry de Boys II Men

Lost Ones de J-Cole

Pou Mwen Seul de T-Vice

Pou n’Ale de T-Micky

Summer times de Vibes kartel

Big Jet Plane de Adam G

Gotta Have It de Jay-Z & Kanye West

LA PLAYLIST DE DJ K-9

« Ma playlist varie de temps à autres et je ne peux franchement pas expliquer pourquoi j’écoute cette musique et non celle-là. Je suppose que c’est juste une question d’humeur et de feeling! Voici ce qui me branche cette semaine. »

Intro…Haiti Baoli Records baby Oh, oh, oh Ayiti Sak gen la? Amwey Shabba! Yeah! M’gentan ave-w wi la An ale… JPerry Oh yeah, oh yeah Yeah, you know Izo for Shizzle Oh we Kote Shabba? Izo, chillM’ta renmen pou peyi-m dekole Ole, ole, ole, ole-o, deko-le, ole-o Ole-ole, ole-o, ole-oM’ta renmen pou peyi-m dekole Ole-o, ole-o, ole-o, dekole-ole-o Ayiti cheri, m’sonje lontan ou te la pèl dèzanti La Perles des AntillesYo maltrete-w bèl ti peyi mwen Men sa pa fini, wap reprann figi-w Ooh-o, Ouh-oKite-l avanse Kite-l dekole Kite-l a-van-se Yeah! Yeah!Fò nou tout chante Pou’n di peyi fòk li dekoleYeah, yeah Li gen twòp tan kanpe An nou met tèt ansanm, pou fè-l mache Oh Nou gen bèl plaj, bel solèyheyyyyyyyyy Kaskad nou se mèvèy

Ohhhhhhhhh! Peyi sa twò rich pou-l pòv M’ta renmen wè peyi-m dekole Ole-, Ole, ole-o ole-o Ole, ole-o, dekole-ole-oM’ta renmen pou peyi-m dekole dekole-o, ole-o ole-o Ole-ole-o Izolan!Si-n vle peyi-n avanse Fòk nou mache tèt kole Kanpe tout ipokriziAk JPerry nap dekole Prodiksyon peyi-m bese Touris pè vin vizite-n Nou tèlman pa viv ansanm Tout lòt nasyon vle imilye-nNou sipoze chanje paj Yo fe’n pote tout vye chaj Ayisyen nou dwe met may Kounye drapo’n nan gen mèt kay Le yo we peyi nou chanje Kounnye nou pral di Oh yeah, oh yeah, oh yeahM’ta renmen pou peyi-m dekole dekole-o, ole-o ole-o Pou-n dekole ole-o Se tout jounnen yap pale nou mal Non! Pa pale-n mal Pa pale-l mal Chak peyi gen pwoblem pa yo Se tout jounnen yap pale nou mal Non!Tout jounen yap pale sou do-n Pa pale-m mal This is Shabba JPerry Haiti for life Izo for ShizzleChillaling, chillaling, you knowM’ta renmen pou peyi-m dekole Dekole-ole-o, ole-o, ole-o, dekole-kole-o Dekole-ole-o, ole-o, ole-o, dekole-kole-oM’ta renmen M’ta renmen Li dekoleM’ta renmen li dekole Oh yeah, oh yeah

Dekole Lyrics

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1510 janvier 2012No 580

AJT est de retour. A présent quels sont les membres du groupe ?

AJT est un vrai orchestre (rires) car le groupe est composé au total de onze musiciens et de deux autres membres dans le management. Au tambour on a Evens Jean-Baptiste, l’ancien acteur du feuilleton télévisé « Pè Toma », plus connu sous le nom de Frantz. Jimitry François, ex-musicien du groupe Back -Up, est à la percussion. Samuel à la batterie. Dr D’Jedrys Fleurant à la guitare. L’ancien membre de BIC, Widny Bélizaire, est bassiste. John Mc Ronald Esther (Rony), l’un des membres fondateurs du groupe, est au keyboard. On a Sthnei-der René, dit Prada, comme deuxième chanteur ; Luc Romain Joseph comme troisième chanteur, et moi, Halfdan Osse, également membre fondateur du groupe, en tant que chanteur principal. Grégory Jean-Baptiste est le manager et Patrick Colas est responsable de la logistique.

Vous avez repris il n’ya pas long-temps, où en êtes vous avec le groupe ?

La sortie de l’album en avril 2011 a coïncidé avec la grande première du groupe. Tout de suite après, nous avions entamé une tournée dans le pays qui a débuté avec une deuxième vente-si-gnature à Esquina Latina en compagnie de T-Vice. Ensuite on a été en province, où l’on a joué aux Gonaïves, à St-Marc, à

Gressier, à Petit-Goâve, Léogâne, Mi-ragoâne… Nous étions présents dans plusieurs festivals de l’été dernier, celui de la plage publique, de Wahoo Bay, le festival du rap créole à Gressier… Après les vacances, on a sorti le clip d’un des morceaux à succès sur l’album titré « je t’aime pam », un dernier qui a été réalisé par Abdias Laguerre. Pour les fêtes de fin d’année, nous avons surtout performé dans des fêtes privées, pour des organi-sations internationales et notre dernière prestation a été lors de l’anniversaire de la TNH.

A chacune de vos prestations, comment concevez-vous la réaction du public ?

La réaction du public est pratique-ment toujours la même. Actuellement ils sont en train de faire connaissance avec notre musique. Au début de nos prestations, ils sont plutôt attentifs, mais à mesure que les notes s’enchaînent, ils deviennent plus convaincus ; ils rentrent dans la danse et jouissent pleinement de ce qu’on a à leur offrir. Nos secondes prestations dans une même ville sont toujours les plus réussies.

Concernant l’album jusqu’ici quel est le bilan ?

La majorité des critiques qu’on reçoit de nos proches et des internautes sont très positives. AJT est l’un des groupes

les plus présents sur le web. Dans les émissions de radio aussi le feed-back est très encourageant. Il faut dire qu’il nous a fallu du temps avant que l’album soit intégralement diffusé sur les ondes, et jusqu’à présent il est en stade de décou-verte, et on continue ardemment avec la promotion afin que le public puisse se nouer entièrement avec les différents morceaux. Trois des 10 morceaux gravés sur le tube sont en rotation régulière sur les stations de radio : « Nou bouke », « Crazy about you », « Je t’aime pa m ». Dans les semaines à venir on fera en sorte de s’accentuer sur la promotion de deux autres titres : « N ap fèmen kò n’ » et « All the way ». On travaille également sur le projet d’une version live de l’album qui sortira en CD et en DVD, après le carnaval.

Vous avez un modèle de groupe dans l’industrie musicale haïtienne ?

« Nou tande tout mizik san nou pa kopye pesonn », toutefois on essaie de tirer au max de ce qu’ils ont déjà effectué de bon tout en suivant notre objectif qui est de les surpasser.

Comment pouvez vous assurer le public que dans quelques années à peine le groupe ne sera pas dissous ?

L’un des points forts du groupe c’est qu’AJT est majoritairement composé de membres de la même famille. Certains

d’entres nous avons passé plus de 10 ans à l’école ensemble et à côté de AJT, on entretient d’autres activités ensemble. Ceci dit, le groupe a été naturellement créé bien avant que nous soyons offi-ciels. On respecte chacun les conditions du groupe et reconnaissons tous que le succès de AJT sera bénéfique à chacun d’entre nous.

Qu’en est-il de votre présence sur le marché international ?

Au sein de AJT, on essaie de faire les choses étape par étape. On est bien obligé d’attaquer marché après marché, puisqu’on produit nous-mêmes notre musique. On a commencé avec Port-au-Prince, ensuite on a visité les villes de province en même temps que les Antilles et Paris. En novembre 2011, on a été sur le terrain canadien et on pense bien aborder USA et d’autres pays au cours de l’année 2012. Toutefois, l’album est disponible sur le net, plus précisément sur notre website ajtfan.com et sur digs-tation.com.

Un dernier mot ?Je veux rappeler au public que notre

objectif est de nous surpasser tout en vendant une musique et une image de qualité. Notre souhait pour le nouvel an serait que la population haïtienne encou-rage la musique de chez nous et surtout donne la chance aux nouveaux groupes de percer, car en eux résulte l’avenir de la musique haïtienne. Cette année nous serons au carnaval, d’ailleurs on rentre en studio cette semaine. La sortie officielle de la meringue est prévue pour le 21 janvier, soit la date de mon anniversaire, et au cours de laquelle on donnera notre première prestation pour l’année. Le prochain vidéoclip est pour bientôt. Que 2012 soit meilleure que l’année précé-dente ! Merci à Ticket.

Propos recueillis parAceline René

de retourpour de vrai ?

Juillet 2007… 5 ans de cela, une jeune formation musicale est née… Avec dès le départ un pro-jet d’album en tête, de jeunes musiciens se sont mis ensemble et ont rejoint la foulée de tous les ambitieux souhaitant se tailler une place dans la musique haïtienne. Ainsi une toute nouvelle formation avec de toutes nouvelles tendances a vu le jour, sous le nom de AJT. Cette appella-tion, selon les membres du groupe, résume la force qui caractérise le groupe et les ambitions de ses composants. Ayant été obligé de prendre la pause après le séisme qui a frappé Haïti il y a 2 ans, en avril 2011, AJT se remet sur pied et réintègre le marché haïtien avec un nouvel album, titré « Genesis ». Afin de tenir les fans au courant des dernières et futures activités du groupe, Halfdan Osse, le chanteur principal, nous parle.

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