judo ron 27_ philosophie de l'apprentissage au judo

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Discussion et opinion sur divers aspects du judo selon Ronald Désormeaux 1 JUDO RON 27. Philosophie de l’apprentissage au judo Le travail d’apprentissage Pour moi, le judo a toujours été plus grand qu’un sport, il est mon mode de vie. Je ne crois pas que les débutants partagent ce point de vue, cependant, j’espère qu’avec le temps, ils apprendront à dépasser le besoin de lutter et de s’affronter pour chercher une forme de supériorité sans but ultérieur. Je leur souhaite d’aimer cet art martial, cette forme d’éducation physique et ce mode de vie comme je l’ai vécu tout au long de mon apprentissage qui d’ailleurs n’est pas terminée. J’espère qu’ils apprendront à lutter pour défendre leurs convictions et à livrer les combats nécessaires qui leur permettront de grandir sans pour cela nuire à l’émancipation ou conduire à la destruction de leurs opposants. On dit souvent que l’artisan est au travail en toutes saisons. Qu’il soit actif dans son atelier ou non, il est imprégné de son œuvre. Il en est ainsi pour celui ou celle qui a choisi de devenir judoka. Le temps de la découverte est suivi de l’apprentissage pour se rendre vers la maîtrise et la liberté d’expressions. Hito no Michi, c’est la voie que l’homme à choisie de s’entraîner pour s’améliorer. Seiryoku Zenyo-exploitation intelligente de l’énergie Comme l’artisan, le judoka doit apprendre à doser ses efforts et son travail pour aller au rythme des saisons. Il faut qu’il travaille dûment lors des séances d’entraînement afin d’accumuler le plus d’expérience et de savoir faire possible. Une fois la maîtrise obtenue, il compter sur autant d’efforts pour apprendre à bien utiliser les acquis. Établir cette continuité, exige d’avoir une raison d’être quotidienne et entériner un choix dans son style de vie. Avec la décision de choisir le judo comme moyen d’apprentissage et d’amélioration tant au plan physique, social, gestuel que mental, il faut apprendre à aimer le parcours qui se dessine devant nous. Ce chemin n’est pas droit, il y plusieurs sillons, détours et embuches à surmonter. Le judo comprend une facette visible et physique dite Omote et un autre plan plus mystérieux et caché à l’intérieur de chacun de nous et appelé Ura. Lorsque nous réussissons à comprendre l’ensemble de ses caractéristiques, nous développons l’amour du judo exprimé dans Kokoro no Judo. Il faut se rappeler qu’à chaque jour, à chacune des séances d’entraînement nous progresserons vers le but visé. Il nous faut ainsi poursuivre nos rêves et conserver notre innocence d’enfant- étudiant. Il nous faut espérer qu’à la fin de l’entraînement nous connaîtrons la réussite et atteindrons notre but. Il faut cependant être réaliste et optimiste afin de comprendre que les labeurs de l’entraînement font partie intégrante du parcours et qu’ils porteront leurs fruits en temps opportuns.

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Philosphie de l'entraînement au judo. concept qui entraîne des décisions d'avenir pour le judoka.

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Discussion et opinion sur divers aspects du judo selon Ronald Désormeaux

1

JUDO RON 27. Philosophie de l’apprentissage au judo

Le travail d’apprentissage

Pour moi, le judo a toujours été plus grand qu’un sport, il est mon mode de vie. Je ne crois pas

que les débutants partagent ce point de vue, cependant, j’espère qu’avec le temps, ils

apprendront à dépasser le besoin de lutter et de s’affronter pour chercher une forme de

supériorité sans but ultérieur. Je leur souhaite d’aimer cet art martial, cette forme d’éducation

physique et ce mode de vie comme je l’ai vécu tout au long de mon apprentissage qui d’ailleurs

n’est pas terminée. J’espère qu’ils apprendront à lutter pour défendre leurs convictions et à

livrer les combats nécessaires qui leur permettront de grandir sans pour cela nuire à

l’émancipation ou conduire à la destruction de leurs opposants.

On dit souvent que l’artisan est au travail en toutes saisons. Qu’il soit actif dans son atelier ou

non, il est imprégné de son œuvre. Il en est ainsi pour celui ou celle qui a choisi de devenir

judoka. Le temps de la découverte est suivi de l’apprentissage pour se rendre vers la maîtrise et

la liberté d’expressions. Hito no Michi, c’est la voie que l’homme à choisie de s’entraîner pour

s’améliorer.

Seiryoku Zenyo-exploitation intelligente de l’énergie

Comme l’artisan, le judoka doit apprendre à doser ses efforts et son travail pour aller au rythme

des saisons. Il faut qu’il travaille dûment lors des séances d’entraînement afin d’accumuler le

plus d’expérience et de savoir faire possible. Une fois la maîtrise obtenue, il compter sur autant

d’efforts pour apprendre à bien utiliser les acquis. Établir cette continuité, exige d’avoir une

raison d’être quotidienne et entériner un choix dans son style de vie.

Avec la décision de choisir le judo comme moyen d’apprentissage et d’amélioration tant au plan

physique, social, gestuel que mental, il faut apprendre à aimer le parcours qui se dessine devant

nous. Ce chemin n’est pas droit, il y plusieurs sillons, détours et embuches à surmonter. Le judo

comprend une facette visible et physique dite Omote et un autre plan plus mystérieux et caché

à l’intérieur de chacun de nous et appelé Ura. Lorsque nous réussissons à comprendre

l’ensemble de ses caractéristiques, nous développons l’amour du judo exprimé dans Kokoro no

Judo.

Il faut se rappeler qu’à chaque jour, à chacune des séances d’entraînement nous progresserons

vers le but visé. Il nous faut ainsi poursuivre nos rêves et conserver notre innocence d’enfant-

étudiant. Il nous faut espérer qu’à la fin de l’entraînement nous connaîtrons la réussite et

atteindrons notre but. Il faut cependant être réaliste et optimiste afin de comprendre que les

labeurs de l’entraînement font partie intégrante du parcours et qu’ils porteront leurs fruits en

temps opportuns.

Discussion et opinion sur divers aspects du judo selon Ronald Désormeaux

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Bien sûr que, tôt ou tard, nous connaîtrons des obstacles sévères et des embûches très difficiles

qui nous conduiront à douter de nos capacités et à remettre en question notre volonté

d’accomplir et d’agir. Ces moments difficiles accompagnent le parcours de tous et chacun. Ils ne

sont pas des actes divins destinés à nous punir mais ils sont des phénomènes naturels avec

lesquels nous devons composer. Ils ont tous une finalité et c’est à nous de décider comment

interpréter leurs influences sur notre projet de développement et dans notre vie en général. Il

nous faut apprendre à les gérer tout en acceptant leurs conséquences.

Chaque intervention dans notre parcours est passagère, elle se limite par son degré d’intensité

et sa durée. Elle est accompagnée par une contre-réaction de notre part pour en minimiser les

effets néfastes et soutirer le meilleur de la situation. Les hauts et les bas de la vie forment ainsi

un continuum. À nous de choisir comment réaliser l’harmonie du positif et du négatif dans le

moment présent. Gardons notre patience et notre sens d’observation afin de tout capter autour

de nous pour mieux décider du parcours à suivre. L’ajustement peut prendre un certain temps

et peut dépendre de l’intensité, de la force, de l’étendue de l’impacte, de la perception qu’on en

fait ainsi que de la durée de l’incident. Ces contretemps sont comme des ondulations qui nous

permettent d’équilibrer nos actions-réactions et de renforcer notre détermination vers le but

visé.

L’entraînement au judo peut se montrer difficile et chaotique à ses débuts car nous n’avons pas

l’expérience suffisante pour traiter à la fois de tous les sujets : spirituel, physique, technique,

culturel et social qui sont compris dans le mode de formation associé au judo.

Cependant, à chaque séance, la posture s’améliore, la démarche change, un nouveau principe

est saisi, un mouvement est réalisé avec plus d’aisance et nous pouvons mieux analyser et

comprendre nos gestes et notre comportement. Même si nous sommes quelque fois meurtris

par nos difficultés et nos nombreuses chutes, nous auront le courage de se relever et d’éviter les

erreurs du passé. L’environnement que nous fourni le randori et le combat nous font apprécier

les gestes des partenaires qui deviennent moins mystérieux et moins offensifs et il nous sera

plus aisé de s’harmoniser avec lui ainsi que de lui porter main forte dans son cheminement.

Jita Yuwa Kyoei- Par l’entraide mutuelle

Comme adhérant à un dojo, nous entrons dans une famille très spéciale, un genre de

microcosme formé de personnes semblables, dévouées à la recherche de moyens conduisant à

l’amélioration de soi et à l’entraide mutuelle. Au cours des semaines et des mois qui se suivent,

les uns et les autres échangeront des joies, peines et méthodes de travail qui changeront peut-

être notre façon de voir ou de faire les choses. Vous connaîtrez des rapprochements, des

émotions et subirez des influences mutuelles quelconques. Tantôt certains joueront un rôle clef

dans votre formation, et à d’autres moments, votre participation sera mise au premier plan du

leadership. Vous partagerez ainsi les succès individuels et collectifs et connaîtrez les frustrations

occasionnelles.

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Dans ce milieu privilégié qu’est le dojo supervisé par le maître ou sensei, vous serez témoins

d’initiatives d’envergure et serez entouré de conseils pertinents qui exigeront de vous de petits

labeurs ou de grands efforts de redressement. À mesure que vous grandirez dans ce milieu

privilégié, vous devez demeurer à l’écoute de vos propres besoins et être prêts à intervenir pour

aider les autres en difficulté.

Réfléchissez souvent à qui vous êtes, soyez honnête avec vous même et renouveler vos buts

périodiquement tout en assumant la responsabilité de vos actes. Vous aurez devant vous de

nombreux exemples de comportements à suivre, à imiter ou à rejeter. Il vous faut demeurer

vous-même, ce qui vous permettra de mieux réfléchir sur votre devenir et prendre les bonnes

décisions. Même si vous n’êtes pas le plus doué des élèves, sachez que votre participation

compte à l’émancipation des autres car sans vous, ils ne pourront pas grandir. Si vous êtes de

ceux qui excellent, alors conserver votre simplicité et votre humilité dans votre générosité.

Après quelques temps, tous les éléments de votre formation seront maîtrisés et ils vous

permettront de grandir en ayant la combinaison gagnante composée d’une pensée saine qui

précède une action décisive et votre judo deviendra pour vous cet art qui vous démarquera des

autres.

Quoi retirer de son entrainement? Est-ce que ce que tout ce qui aura été appris par la pratique

du judo restera sans fruits ? Sans doute que non. Le conditionnement et la forme physique ainsi

que la vie sociale auront apportés des changements c’est sûr. Si vous y mettez votre esprit et

votre détermination et que vous suivez les conseils techniques des maîtres assignés, vous en

retirerez beaucoup plus que vous le croyez.

Les principes fondamentaux associés à l’usage intelligente de l’énergie s’appliquent tant au dojo

que dans votre vie personnelle. La flexibilité physique et mentale, le respect des autres et votre

honnêteté dans l’effort ont déjà influencés votre démarche et votre comportement vis-à-vis les

autres. Vous aurez appris à agir au bon moment et à employer le geste précis ayant eu recours

au minimum de force pour effectuer le plus grand impact dans vos actions mentales et

physiques. L’habileté à découvrir les opportunités et d’agir sans hésitation dans des

circonstances difficiles sera acquise et vous pourrez ainsi mieux répondre aux divers éléments

de la vie qui exigent que vous soyez en bonne position d’agir et au bon moment.

Il nous faut rechercher dans la pratique du judo ces moyens d’acquisition qui nous permettront

de trouver les vérités du passé, de bénéficier de la sagesse des anciens et des méthodes qui

nous sont présentées et qui nous permettront d’articuler les principes gestuels de l’art de la

souplesse qu’est le judo; se placer en position d’observation, découvrir l’opportunité, saisir le

moment présent pour s’exprimer librement dans l’exécution artistique des techniques mises au

point et assurer le suivi de nos actes.

Discussion et opinion sur divers aspects du judo selon Ronald Désormeaux

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Photo archives du Kodokan Kime no Kata 1926

De ces éléments, il nous faut utiliser les meilleures méthodes qui nous aideront à bâtir notre

futur à même notre savoir acquis et les nombreuses expériences enrichissantes vécues. Nous

pourrons non seulement apprendre à survivre dans notre entourage, mais aussi à œuvrer en

harmonie avec le changement qui se perpétue.

L’effort est considérable mais il faut rechercher dans ce grand exercice qu’est le judo, une

certaine joie et un bonheur dans sa pratique quotidienne. Il faut éviter de se tourmenter quant à

la ponctualité des sessions et du degré de notre participation. Il faut maintenir notre

engagement, c’est notre balise. Nous devons persévérer et maintenir le cap vers nos objectifs.

Il est plus positif de penser qu’avec chaque pratique, c’est un pas de plus que nous engageons

vers notre amélioration et bien être. Certes, il y aura des problèmes majeurs, mais tous ne

peuvent pas être réglés au même niveau et avec les mêmes moyens. Il faut se contenter d’avoir

pris la bonne décision et d’avoir agit en connaissance de cause. Mieux vaut faire le point et

poursuivre sa destinée sans arrière pensée. Il faut constamment réaliser qui nous sommes et

accepter les limites de notre potentiel. Il faut se libérer de la peur de ne pas être à la hauteur de

la situation, de ne pas être le champion de l’heure mais de rechercher dans chaque séance

d’entraînement, ce qui nous fera grandir comme homme et femme soit la satisfaction du

moment ainsi que la plénitude dans tout ce que l’on entreprend.

Le judo, c’est un effort continuel vers la perfection et le travail d’une vie. Judo Ichi Dai

Bon entraînement

Ronald

Chikara dojo, Gatineau, janvier 2010