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'Judith et Holopherne' dans la série des 'beautés héroïques' Drame en trois actes photograpies: Gaëtan Viaris 1987 à 2015 maquette: Gaëtan Viaris 2015 “l’émotion doit naître de la contemplation de l’oeuvre d’art, quand bien même serait-elle due à l’évocation de grands crimes” Diderot-Salon de 1763 page 1

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Page 1: Judith et Holopherne' - achroniqueatelierartiste.net · Je conclus cette série par le tableau du Caravage Judith et Holopherne de la collection ... la description que fait le héros

'Judith et Holopherne' dans la série des 'beautés héroïques' Drame en trois actes

photograpies: Gaëtan Viaris 1987 à 2015 maquette: Gaëtan Viaris 2015

“l’émotion doit naître de la contemplation de l’oeuvre d’art, quand bien même serait-elle due à l’évocation de grands crimes” Diderot-Salon de 1763

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Je propose ici, issu de mon archivage de 1989 à 2015 un dossier sur le thème de Judith et Holopherne’ que j’ai arti-culé en trois séquences (actes) conçus tel un 'déroulement cinématographique' (Anne-Marie Morice)

J'ouvre cette présentation par la citation de Diderot 'l’émotion doit naître de la contemplation de l’oeuvre d’art, quand bien même serait-elle due à l’évocation de grands crimes' (Salon de 1763) tant, me semble il, cette citation, répond à cette thématique biblique de 'Judith et Holopherne' interprétée par la peinture et re visitée par la photographie d'interprétation noir et blanc que je propose sur ce thème

-Avant l’acte: un seul tableau de Jean Baptiste Gardel, peintre du 19° (collections du Musée des Beaux Artde Limoges) qui nous montre la 'séquence de séduction ' mise en oeuvre par Judith avec comme seule témoin (et complice) sa servante sous la tente de Holopherne qui devient boudoir érotique selon la belle expression de Luc Vancheri. (1) que je propose dans une interprétation de trois séances.

-Le passage à l’acte du boudoir érotique au salon des supplices (page 8 à 18), que j'introduis avecun quadrip-tyque d'après le tableau de Trophime Bigot (page 9) de la Walters Collection de Baltimore d’où j’ai prélevè quatre fragments analysés dans un texte d' Anne Marie Morice, instants de peinture' et oralement commentés dans un rendez-vous avec Guy Cogéval par cette phrase 'on dirait un film de Hitchcock' (effroi, suspens, fatalité-effet de lumière noir et blanc dramatisé, valeur rythmique des fragments )

Par la suite, j’ai eu l’occasion de photographier le ‘Judith décapitant Holopherne ’ de Artemesia Gentileschi du musée du Capodimonte à l’exposition 'Baroque napolitain au Musée des Beaux Arts de Bordeaux en 1994 (page 13) que je présent ici en écho au texte de Roland Barthes écrit à l’occasion d’une publication thématique sur le thème de ‘Artemesia’ par la Galerie Yvon Lambert

(page 11 et 12) Je montre aussi la séquence gros plan que j’ai réalisé à partir du tableau sur la tête d’Holopherne en résonnance visuelle à la séquence 'gros-plan' extraite du film d’Agnès Merlet ‘Artemesia’ de 2012 .(page 14)

Je conclus cette série par le tableau du Caravage Judith et Holopherne de la collection Barberini . J'associe les deux prélèvemnts de ce tableau par cette citation: ' que justice soit faite, jette un regard sur l'oeuvre de mes mains, et fortifie moi . Enfin, j'ai pu accéder au Judith et Holopherne du Caravage récemment découvert en France et en cours d'expertise à la galerie Eric Turquin à Paris .

-Après l’acte: du salon des tortures à l'écran de monstration ( page 18 à 27) je présente successivement six interprétations certifiant la ‘mission accomplie ‘ , (puisque après tout il s’agit bien d’une 'mission sacrée' au béné-fice de la ville de Béthulia encerclée par l'armée assyrienne commandée par le général Holopherne pour la sauver évidemment de la destruction par le feu et par le sang. -Anonyme florentin du musée des Beaux Arts de Nantes -Allori du Musée Pitti dans lesquelles la monstration agrandie par le gros plan photographique (et le format grand tirage) apparaît dans toute sa dimension d’atrocité de ‘trophée sanglant’ . (page 19 et 20)

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Je poursuis par deux interprétation qui trouvent écho dans un texte de Marguerite Yourcenar 'Un homme obscur’ écrit en 1982 tant, me semble il, la description que fait le héros de son récit à la vue d’une ‘Judith’ aperçue sur le mur d'un salon coïncide avec les deux interprétations proposées et par la concision avec laquelle est définie la peinture baroque en 'clair obscur 'à travers les mots du visiteur: C’était, lui dit-on plus tard, un chef d’œuvre du clair-obscur, c’est à dire qu’un peu de jour s’y mêlait à beaucoup de nuit …

-Cavallino Judith et Holopherne en 2002 du musée du Capodimonte (page 20)-Matia Pretti Judith et Holopherne en 2002 toujours au Musée du Capodimonte (page 21)

puis, la Judith de Véronèse (page 22 et 23) du musée des Beaux Arts de Caen,) qui nous montre sur le triptyque proposé le déroulement filmique de la 'monstration' commenté par un extrait du texte d'Alain Tapié dans le cata-logue de l'exposition de Caen (4)

Je ne peux pas m'empêcher enfin de présenter ce tableau de Francesco Solimena du Musée historique de Vienne) qui nous montre , la monstration du trophée en dehors du ‘huis clos’ de la tente et qui témoigne ainsi en public de la mission accomplie’ qui préfigure les films à grand spectacle (les Péplum) du cinéma primitif ( Griffith, ‘Judith of Bethulia’ de 1914)

Je ferme enfin cette séquence en rentrant de plain-pied dans le XX° siècle avec le tableau de Picabia peint en 1929 que j'ai photographié dans le cadre de l’exposition la Révolution surréaliste’ (page 26) au Centre Pom-pidou en 2002(.6) Sans véritablement altérer le contenu plastique de l’œuvre originale, le tirage en noir et blanc souligne l’effet de transparence que Picabia a introduit dans cette création picturale de notre temps et assure ainsi l'enchaînement chronologique et stylistique sur la longue durée dans mon archivage de ce thème sur 'Judith' du XVI° au XX° siècle.

En conclusion, il s'agit par ce travail d'interprétation photographique proposé, objet d'une intention spéculative de ma part de dépasser la seule valeur du jugement de goût esthétique (disons sa valeur décorative), de ne plus seule-ment quoi voir mais bien de comment voir ? Thierry De Duve) dans le fond de 'faire parler la peinture ancienne au présent (Michel Leiris)

1 Librairie VRIN 2013 collection ' Philosophie et cinéma 'chapitre VIII, l'Erotique du boudoir' à propos du film de Hitchcock, Psychose.

2 catalogue ARTEMESIA, Yvon Lambert 1979

3 Catalogue Femmes de l'Ancien Testament musée Chagall Nice 1999)

4 'Anamorphose d'un regard sur la peinture baroque Caen, Cologne (Walraff museum ) 1993photographies de Gaëtan Viaris (plus disponible)

5 Thiery de Duve Essais datés I-1974-1986 Ryman irréproductible (page 119 à 158).

Par ailleurs, il faut rappeller sur le thème de judith la contribution cinématographique , entre autres le filmde Griffith réalisé en 1914 Judith of Bethulia d'une durée de 60 minutes qui reprend les trois séquences que je pro-pose mais qui resitue l'action dans son contexte historique (voir le lien) je montre ici la scène de séduction mise en image par Griffith

A cette documentation il faut ajouter l'analyse, longue et fouillée de Carole Philippon, hstorienne de l'art,spécialisée sur L'art baroque à Naples du XVIIè siècle jointe dans cette présentation .

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Jean Baptiste Gardel Judith et Holopherne ' (1847) huile sur toile 180x118 Musée des Beaux Arts de Limoges

Séquence 1

Avant l' acte

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d'après Gardell tirages barytés 60x60 Viaris 2014

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Séquence 2 Le passage à l'Acte

page 6 Trophime Bigot à la Walters Collection de Baltimore (1989) reproduction originale page 7 interprétation viaris 1990 quatriptyque page 8 texte Anne-Marie Morice , critique d'art contemporain page 9-10 Artemesia Gentileschi par Roland Barthes sur l'oeuvre originale dans le catalogue 'deux femmes' dans 'mots pour mots ' pubilé par la Galerie Yvon Lambert en 1979 page 10 interprétation g viaris 1994 page 11 Le Caravage Judith, la violence d'une femme Collection du palais Barberini interprétation viaris 2015page 12 page 13 Caravage/ Gentileschi

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Trophime Bigot 'Judith décapitant Holopherne ' (1640))Walters Art Collection .Baltimore 125.7 x 196.8

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interprétation viaris 1989 au Muséequatre tirages 60x60 sur support photocopieexposition Mois Off Paris 1994texte Anne Marie Morice extrait Alain Tapié Anamorphose d'un regard sur la peinture baroque' catalogue Caen 1993

Guy Cogval 'on dirait duHitchcock' (suspens,effroi, malé-diction )

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Instants de peinture sur 'Judith décapitant Holopherne de Trophisme Bigot Art Walters Collection Baltimore

Gaëtan Viaris de Lesegno a entrepris de démontrer que la photographie de tableaux ne relève pas nécessairement de la reproduction fidèle de l’oeuvre. Ce photographe n’en-tretient pas cette proximité respectueuse avec les tableaux propre à la photographie de reproduction. Tout au-contraire, en transgressant les limites du cadre, il pénètre dans l’univers pictural, le modifie tant par des basculements d’angles (anamorphoses au sens large), que par les lumières choisies. Mais la plus grande métamorphose qu’il leur fait “subir” consiste dans le choix d’un recadrage en noir et blanc. On parle toujours du 'regard' du photographe. Viaris, lui, convoque le“point de vue”. Et le “Point de vue” dans lequel il se place est celui que le peintre a conçu pour que le spectateur puisse promener son regard. Par là, il pénètre “par prélèvements” dans le contenu de l’oeuvre. Ainsi, en recadrant dans un format carré un fragment de la scène composée par Trophime Bigot, celle du meurtre d’Holopherne par Judith, et en l’organisant en une séquence qui renforce l’ idée d’un déroulement, il entraîne le spectateur à une relecture de l’oeuvre. Chaque plan devient alors un instantané visuel, qui exprime tour à tour les ténèbres my-thologiques, la détermination fanatique et enfin dans le cadre incluant le visage d’Holo-pherne, la toute puissance de l’esprit sur la veulerie humaine.

Cette série de quatre séquences tirées du tableau de Bigot “Judith et Holopherne” (Wal-ters Collection-Baltimore) sont montrées pour la première fois sur support photocopie.Une façon de plus pour Viaris de prendre du recul par rapport aux modèles originales. Anne-Marie Morice , critique d’art contemporain, Synesthésis

Judith goûte plus qu’il n’y paraît la complicité avec sa servante dans le meurtre d’Holo-pherne. Sous l’effet de l’anamorphose, les corps s’offrent à des modelages introuvables et pourtant si justes, ils annoncent que leurs gestes se prêtent à bien des considérations à venir ou abandonnés. A force de tourner autour des tableaux jusqu’à 180 degrés, Viaris de Lesegno provoque la sensation pour chaque oeuvre, d’un mouvement perpétuel aux rythmes insaisissables qui animent l’inventaire imaginaire et interminable du tableau.

Alain Tapié Catalogue Anamorphose d’un regard sur la peinture baroque Caen-Co-logne 1993

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Roland Barthes 'deux femmes'

Le livre de Judith figure dans la Bible des Catholiques, où il fut d’ailleurs admis tardivement, non dans celle des Protestants. C’est peut être sa forme générale et celle d’une œuvre très littéraire. J’appellerai cette histoire un récit fort. Qu’est ce qu’un récit fort ? Un récit où l’on trouve à la fois une bonne performance structurale (la fin ‘répond’ au commencement , mais entre les deux il y a du ‘suspens’ ) et une émotion morale et/ou sensuelle . Comme récit fort, cette histoire a essaimé, au long des siècles, dans toutes les formes possibles de narration : des poèmes, des ballades, des drames, des oratorios, ‘Judith triomphante Vivaldi un opéra et bien sûr des figures narratives .

Ce récit fort, cette belle histoire, cependant, est aussi une structure disponible (il est rare qu’on trouve en-semble réunis ces statuts dans une même œuvre).Je veux dire que d’œuvre en œuvre , les articulations du récit , les ‘événements’restent mêmes (Judith, héroïne juive, sort de la ville assiégée, se rend auprès du général ennemi, le séduit, le décapite et s’en retourne au camp au camp des Hébreux ), mais les détermina-tions psychologiques des personnages peuvent changer du tout au tout. Par exemple, dans la tragédie de Hebel, Judith, vierge en dépit de son mariage, s’apprête bien à tuer Holopherne pour un motif patriotique, mais, par faiblesse sensuelle, elle se laisse possédée par lui, puis se reprend et le tue pour se venger. Dans la Judith Henry Bernstein, Judith, fille frigide, veut avant tout se faire ‘reconnaître’ immortaliser son nom ; Holopherne, qui s’éprend d’elle le comprend et par amour s’offre s’offre à ses coups ; bouleversée, , Judith cède, puis se ressaisit et égorge l’amant trop dangereux . Giraudoux a aussi écrit une Judith en 1931, celle-là paradoxalement , tue Holopherne par amour ; d’où la dérision de l’accueil glorieux que lui réserve le peuple juif. Ces diverses transformations ont un fond commun : l’ambivalence du lien, à la fois érotique et funèbre, qui unit Judith et Holopherne

L’histoire ne peut être vraiment transformée, parce que la peinture ne peut représenter qu’un moment de l’anecdote . L’avant et l’après du moment n’étant pas figurée, le sens reste suspendu entre plusieurs possibles : on peut interpréter le moment à l’infini, mais aussi ne pas l’interpréter du tout : il est contradictoirement lit-téral et polysémique. Ce moment peint , je l’ai ailleurs appelé ‘numen’ , car il , est comme le geste silencieux d’un dieu qui donne existence à un destin par une simple inflexion de sa volonté, sans même commenter ou expliciter ce destin. Dans l’histoire de Judith , le numen par nécessité pathétique, ne peut être que la mutila-tion d’Holopherne, soit que comme Artemesia Gentilischi , on représente littéralement la décapitation, et très précisément ce moment où, le glaive étant à la fin de sa course, la tête va se détacher du tronc ,

reproduction originale viaris 1994

Le numen pictural est une sorte d’événement absolu, qui mate en quelque sorte, l’interprétation . Le décor, cependant, permet de produire des effets sémantiques. Artemesia a rendu avec un soin extrême la couche sur laquelle elle égorge Holopherne (abruti par le vin)

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Dans la version latine de la Bible, cette couche est dite lectulus’ : le lectulus peut être lit de table, lit funèbre et lit nup-tial, en sorte que le peintre , rien que par le lit, rend compte de l’ambivalence profonde de l’histoire ; car, vue d’un peu loin, la scène est si l’on peut dire, une exhibitions de membres entrelacés et composés ,de façon qu’on puisse le lire indifféremment comme un étal de viande ou une combinaison de postures amoureuses : si les deux femmes devaient violer le général , elles ne s’y prendraient guère autrement.

C’et là qu’est la force du tableau : dans le Classiquement, le pathétique de la scène devrait être religieux et patrio-tique ; il l’est sans doute, mais une autre idéologie s’y surimprime que nous modernes, nous lisons à l’évidence : la revendication féminine.

Le premier coup de génie, c’est d’avoir mis dans le tableau deux femmes et non une seule, alors que dans la version biblique, la servante attend dehors : deux femmes associées dans le même travail , bras entremêlées , conjuguant leurs musculaires sur le même objet : venir à bout d’une masse énorme , dont le poids ex-cède les forces d’une femme : ne dirait on pas deux ouvrières entrain d’égorger un porc ? Cependant, second coup de génie la différence sociale des partenaires est marquée avec acuité : la maîtresse tient à distance la viande, elle prend un air dégoûté , quoique résolu : son occupation ordinaire n’est pas de tuer le bétail ; la servante , au contraire , garde son visage paisible, inexpressif : maintenir la bête , c’est pour elle un travail comme un autre : mille fois dans la journée, elle vaque à des taches aussi triviales. Enfin, renversez l’image et lisez à loisir le physionomie d’Holopherne : c’est un visage très personnalisé , et cela d’une façon surpre-nante : car dans sa position (sa fonction) avait il besoin de ressembler à quelqu’un ? Et pourtant la bouche entrouverte cet individu (et non plus seulement ce personnage ) regarde quoi ? ce tableau si clair, si fort, a ainsi tous les traits figuratifs d’un roman : sa beauté vient de ce qu’il participe d’une sorte d’énergie litté-raire.

Roland Barthes ‘deux femmes’ ARTEMESIA mot pour mot’ Publié par Yvon Lambert 1979 ‘.

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etreinte ou strangulation?

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d'après Agnès Merlet 'Artemesia Gentilischi' 2012 'regarde moi dans les yeux, je te dirais qui tu es!

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Le Caravage Judit et Holopherne vers 1598 collection du musée Barberini . Rome 145x195 ce tableau exécuté avec trop de perfection me fait frémir et me met mal à l'aise...Lady Ann Miller durant son 'grand tour' en Italie en 1770 (sourcc: Giorgio BonsantiLe Caravage Editions SCALA 2014 )

interprétation viaris 2015 saisie argentique que justice soit faite, jette un regard sur l'oeuvre de mes mains, et fortifie moi'!

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en expertise à la galerie Turquin Paris 2016

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Pièce III APRES L'ACTE

Anonyme florentin à Nantes 2002Allori au Musée Pitti en 2002

Cavallino au Capodimonte

Pretti au Capodimonte sur un extrait de texte du livre de Mrguerit

Francesco Solimena à Vienne (interprétation à parir d'un fichier de reproduction) Véronèse à Caen 1993 Picabia collection particulière. prise de vue à l'occasion de l'exposition L'exposition surréaliste en 2002 à Beaubourg

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Elle tient à bout de bras la tête grise et noire de sa victime. Le bruit court que c’était là l’autoportrait du peintre que Judith avait lers traits de sa charmante maîtresse

André Chastel Le Monde 1987

d'après Anonyme italien XVII° au Musée des BA de Nantes 2002 d'après Allori au musée Pitti 2002

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Dans la salle, deux grandes peintures se faisaient face : Mon-sieur, dans sa jeunesse les avaient achetées à Rome. L’une, Nathaël le reconnut tout de suite. C’était, lui dit-on plus tard, un chef d’œuvre du clair-obscur, c’est à dire qu’un peu de jour s’y mêlait à beaucoup de nuit. Une femme aux somptueux seins nus ,le ventre à demi voilé de gaze, tenait entre ses mains le chef d’un décapité...

Marguerite Yourcenar ‘ Un homme obscur ‘ Gallimard 1982

d'après Cavallino Judith et Holopherne' Capodimonte2002

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………L’artiste s’était sûrement plu à opposer le blanc livide de cette tête sanguinolente au blanc doré de cette poitrine . le corps tronqué gisait sur le lit ; il était nu, lui aussi, sauf pour les plis plus discrets d’un linge, qui, avec ceux du drap froissé, offraient à l’œil nu un autre effet de blancheur le peintre avait du recu-ler de quelques pas pour mieux juger du contraste. Un lumignon dans un coin faisait luire un glaive d’où gouttait du sang….

Marguerite Yourcenar ‘ Un homme obscur ‘ Gallimard 1982

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d'après Matia Pretti au Capodimonte 2002

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Véronèse 'Judith et Holopherne' après 1581. Huile sur toile, 231,5 x 273,5. Musée des Beaux Arts de Caen

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d'après Véronèse Judith et Holopherne tirages d'auteur sur papier Guilleminot Exposition : Anamorphose d'un regard sur la peinture baroque ' Musée des Beaux Arts de Caen/Walraff Musem- Cologne 1993Collection Exposition : Anamorphose d'un regard sur la peinture baroque ' Musée des Beaux Arts de Caen

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Gaëtan Viaris se garde bien de laisser son oeil photographique s’attaquer aux sujets contre-nature, rebelles dans leur détermination propre aux tourbillons des enchaînements en dérive , il regarde la peinture baroque ou maniériste sans souci d’école ou de manière, simplement attentif aux devenirs perdus, en somme à tout ce que le tableau aurait pu montrer, aux suggestions des récits cachés. Soit un tableau de Véronèse, ld'après véronèsea vision photographique adhère à l’emportement baroque en choisissant par le jeu d’une déformation anamorphique retenue, modulée des points de vue qui, pénétrant à l’intérieur de l’image, révèle les points forts de la mise en volume. L’oeil du photographe glisse sur la surface du tableau et tire les modelés sans toucher à l’intégralité de l’oeuvre, sans altérer l’ écriture du peintre, il révèle densité ici, fluidité là, les enchaînements, les fusions des champs, les relations à contre-champ, la douce épaisseur des carnations, l’inquiétante fébrilité des mains en attente, l’amertume des bouches incomprises car l’oeil de Viaris de Lesegno fait aussi fructifier les récits

Alain Tapié , conservateur du patrimoine 1993extrait du catalogue Anamorphose d'un regard sur la peinture baroque Caen 1993

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Francesco Solimena 'Judith' à Vienne

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Viaris saisie argentique 2001 'volupté et voyeurisme '?ou bien rite de purification?Psycho, la leçon d'iconologie d'Alfred (Luc Vacchieri page 57)Hitchcock

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Judith of Bethulia - Full movie (by D.W. Griffith) - YouTube

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