Livret pédagogiqueun origami pour la Paix

Journée internationale de la Paixet de la non-violence

21 septembre 2012

Document préparé par Ludovic Tourné à l’occasion de la Journée Internationalede la Paix décrétée le 21 septembre par l’ONU.Thème 2012 des Nations Unis: « Une paix durable, pour un avenir durable »

Un origami pour la Paix

En sollicitant la collaboration des enseignants et des éducatrices du service de garde, l’école Saint-Fabien souhaite amener les enfants à participer à une activité de pliage (origami) tout en leur inculquant la culture de la paix et de la non-violence à travers le récit touchant d’une petite Japonaise du nom de Sadako Sasaki.

Valeurs fondamentales, la paix et la non-violence invitent au respect mutuel entre individus, quels que soient leurs cultures, leurs âges ou leurs sexes. Je vous propose, à travers ce livret pédagogique, de réaliser des grues de papier et de les envoyer au Mémorial de la Paix à Hiroshima au Japon1.

Pourquoi plier des grues en papier d’Hiroshima ?

Cette activité est inspirée de l’histoire réelle de Sadako, petite fille japonaise décédée suite à une leucémie causée par la bombe atomique et qui lutta contre la maladie en s’inspirant d’une légende japonaise, selon laquelle « qui plie mille grues verra son vœu exaucé ».L’objectif de cette action est de sensibiliser davantage les enfants à la question de la paix et de la non-violence.

Quel est l’intérêt pédagogique de cet origami ?

Didactiquement, cette activité présente de nombreux intérêts: elle permet de faire découvrir l’origami aux enfants (géométrie), d’exposer un épisode de l’histoire de l’humanité (histoire), de présenter l’engagement pour la paix (Éthique et Culture Religieuse) et donne accès à l’expression orale en racontant l’histoire ou par des échanges en classe sur les thèmes de la guerre et de la paix (français). Pédagogiquement, c’est une activité ludique que de nombreux enseignants ont utilisée dans leurs classes. Ainsi, ils ont constaté le grand intérêt manifesté par les élèves à devenir acteurs de la paix.

Des agents multiplicateursLes enfants sont également un formidable relais auprès de leurs familles et de leurs camarades. Réaliser une action avec eux, c’est toucher un public plus large, au-delà de l’école.

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1 Parc de la paix d’Hiroshima Bureau du Maire Ville d'Hiroshima 6-34 Kokutaiji-Machi 1 Chome Naka-Ku Hiroshima 730 Japon

SOMMAIRE

Sadako et les mille grues ....................................... p.4

La bombe d’Hiroshima ........................................... p.7

La grue symbole de longue vie .............................. p.9

Fiche pédagogique ................................................ p.10

Méthode de pliage ................................................. p.12

Les ateliers de pliage ............................................. p.13

Sadako Sasaki ....................................................... p.14

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Sadako et les mille grues

Par un beau jour de l’an 1943, une jolie petite fille brune naquit à Hiroshima au Japon. On l’appela Sadako Sasaki. Quand elle eut deux ans, les États-Unis lancèrent une bombe atomique sur sa ville. Un grand nombre d’innocents moururent. Sadako survécut mais, comme beaucoup d’enfants, elle avait reçu de ces petites choses invisibles que l’on dit «  radioactives » sur tout son petit corps de bébé.

" Sadako eut une vie heureuse et calme jusqu’à douze ans. Comme tous les enfants de son âge, elle allait à l’école. Elle était en classe de 6ème. Elle courait comme le vent. Si bien que ses camarades l’avaient choisie pour les représenter dans les courses de relais. Elle courait vraiment très vite !Un jour, après la classe, elle va s’entraîner et, sur le chemin du retour, elle voit la lune monter à l’horizon. Une chanson qu’elle fredonnait quand elle était plus petite lui vient aux lèvres. Elle chante à la lune.

« La lune brille,La nuit est merveilleuse,Viens, chante et danse avec moi !Viens, viens, viens ».

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" Le lendemain, elle retourne à l’école et le soir s’entraîne encore à la course. Mais, en courant, elle s’effondre. On la conduit à l’hôpital. Là, on lui dit quelle a la leucémie, la maladie de la bombe atomique.Sadako ne voulait pas mourir. Elle rêvait d’une vie longue et heureuse. Elle n’imaginait même pas qu’il puisse en être autrement. Une amie lui rendit visite à l’hôpital, elle lui plia une grue dans un carré de papier doré.

« La grue de papier est signe de bonheur et de longue vie, dit-elle, et on raconte que si on en plie mille, on est sûr d’avoir une vie longue, longue et heureuse ».

" La famille de Sadako et ses amis lui apportèrent des carrés à papier de toutes les couleurs. Elle prit aussi les papiers des médicaments. Elle les transforma tous en grues. Son frère les accrocha au plafond de la chambre, en guirlandes. La chambre devint lumineuse, belle. Parfois, ses doigts allaient avec tant de souplesse que tout lui semblait facile. Parfois elle souffrait de ses articulations mais elle continuait ses pliages car elle voulait atteindre les mille pour guérir de cette leucémie et vivre heureuse, longtemps, longtemps.

" Un jour, elle comprit qu’elle ne guérirait pas. Elle continua de plier des grues mais elle ne pria plus pour guérir. Elle pria pour que le monde entier trouve enfin le chemin de la paix. A chaque fois qu’elle finissait un pliage, elle adressait une courte litanie (petite prière) à la petite grue de papier.

« J’écrirai la paix sur tes ailes et tu t’envoleras vers le monde ».

" Après avoir plié plusieurs centaines de grues, le 25 octobre de l’an 1955, Sadako s’éteignit à l’hôpital de la croix rouge d’Hiroshima. Sa famille, les élèves de son école et des enfants de tout le japon puis du monde entier la pleurèrent longtemps.

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" Les enfants japonais collectèrent de l’argent pour élever un monument en l’honneur de Sadako et de tous les enfants victimes de la bombe atomique. Ce monument représente Sadako portant une grue dorée au-dessus de la tête. Au pied du monument, ces mots sont gravés:

"Ceci est notre cri. Ceci est notre prière. Paix dans le monde"

" Les gens viennent du monde entier pour accrocher des grues en papier au monument. Parfois ils envoient une seule grue ou une kyrielle (plusieurs) de grues ou même tout simplement, ils racontent l’histoire de Sadako autour d’eux, à leurs amis, à leurs responsables en leur disant  : « Nous souhaitons que tous les enfants du monde vivent heureux et longtemps, longtemps. Arrêtez vos projets de domination nucléaire, arrêtez de préparer la guerre nucléaire. Ce n’est pas le bon chemin pour offrir aux enfants une vie heureuse et longue, longue. Nous voulons nous aussi consacrer nos cris et nos prières à la paix du monde ».

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La bombe d’Hiroshima

Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie reconnaît sa défaite et signe avec les alliés le traité qui mettra fin à la guerre en Europe. Le Japon, désormais isolé, désespéré, très affaibli s’acharne cependant à poursuivre seul la guerre dans le Pacifique. Il lance sur les navires américains des milliers d’avion suicides pilotés par les kamikazes. L’URSS s’apprête à intervenir pour le faire plier et certains militaires américains estiment qu’un blocus suffirait à faire céder le Japon, à bout de force.

Mais le président des États-Unis, Harry Truman, décide de faire lâcher le 6 août 1945, à 8 h 15, sur la ville d’Hiroshima, la première bombe atomique de l’histoire de l’humanité. 80 000 personnes meurent en quelques secondes.

Une boule de feu de 1 km de diamètre s’abat sur la ville. La température atteint 4000° C. Humains, bâtiments, végétaux, tout prend feu et est réduit en cendres, instantanément. Une terrible onde de choc s’ensuit, démolissant 60 000 édifices. Les brûlures et les radiations entraîneront la mort de 140 000 autres personnes dans les mois et les années qui suivirent.

Trois jours après, le 9 août, également à l’heure où la ville s’éveille, Nagasaki subit le même sort: 140 000 de ses habitants en mourront.

La bombe d’Hiroshima, baptisée Little Boy (p’tit gars) est une bombe A (atomique) à uranium, et celle de Nagasaki, nommée Fat man (gros bonhomme), au plutonium. Les Américains ont voulu testé en situation réelle l’impact de leurs

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dernières découvertes tout en manifestant au monde leur supériorité technologique.

Le 14 août 1945, le Japon capitule. Durant des année, les leucémies feront des milliers de victimes, et les Hibakusha, personnes exposées aux radiations, seront rejetées et marginalisées.

Avec ces deux bombardements, l’humanité est entrée dans l’ère du nucléaire avec des perspectives effrayantes. De nombreux pays se sont équipés de ces armes surpuissantes et extrêmement coûteuses et d’autres pays les revendiquent. On sait que si seulement 1% des bombes atomiques disponibles sur Terre aujourd’hui explosait, un « Hiver nucléaire » fait de nuages de suie radioactive recouvrirait la planète, anéantissant toutes les récoltes et affamant l’humanité. En France, par exemple, le dernier sous-marin nucléaire qui vit le jour, Le Terrible, transporte en permanence l’équivalent de 1 000 fois la bombe d’Hiroshima.

Site de l’Institut Hiroshima Nagasaki (IHN) : http://www.inh-france.org/

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Le Genbaku dôme (de genbaku 原爆 : bombe atomique) est à l'origine le Palais d’exposition industrielle du département de Hiroshima mais est plus connu pour être un vestige de l'explosion atomique du 6 août 1945 dont l’impact se situait à seulement 200 mètres de la structure. Le bâtiment fut le seul qui résista à l'explosion, le métal de la structure fondant sous la chaleur dégagée. Il est depuis devenu le symbole de l'horreur nucléaire et est inscrit depuis 1996 au patrimoine mondial de l'Unesco.

La grue symbole de longue vie

Au Japon, la grue, appelée Tanchô, grand oiseau migrateur du nord, a conservé son auréole légendaire, magique dans l’imaginaire collectif. C’est un oiseau blanc avec une crête rouge et une bande noire sur les ailes. Elle mesure environ 150 cm de haut et quand elle ouvre ses ailes, son envergure atteint deux mètres. Comme on disait qu’elle vivait mille ans, elle est devenue le signe de longue vie. Elle est réputée apporter le bonheur.

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Fiche pédagogique

Enseigner l’origami aux enfants permet de développer des habiletés manuelles fines, le repérage dans l’espace, le sens de la géométrie et la créativité. Cela reste une entreprise délicate car elle demande dès le début de fournir à l’enfant des explications très précises à dispenser avec patience leur permettant très tôt d’acquérir les gestes corrects. Le but de ce document est de donner quelques éléments de base qui vont permettre à l’enfant de réaliser une grue en papier, modèle traditionnel de pliage japonais qui remonte au Xe siècle.

Objectifs:

- Une sensibilisation aux questions de conflits internationaux et de course aux armements.

- Une éducation aux valeurs de la paix.- Une participation à l’appel des enfants du monde: « Plus jamais Hiroshima! »- Développer des habiletés manuelles fines par des exercices de pliage de

papiers.- Fabriquer mille grues pour les envoyer à Hiroshima lors de la commémoration

du 6 août.

Mots-clés: créativité - paix - conflits internationaux

Niveau scolaire: primaire

Matériel: des carrés de papier de couleur pour l’initiation à l’origami

Quelques conseils préalables:- Plier toujours soigneusement et avec précision. Veiller à ce que les plis soient

bien marqués, les angles bien pointus, les bords bien alignés. Si le pli est fait sans soin, le résultat sera toujours décevant.

- Plier le papier fermement avec le dos de l’ongle.- Le choix du papier est un élément important de l’origami: tester sa résistance et

choisir une couleur adaptée. Ici on pourra utiliser des feuilles de couleur au format 8,5 x 11 dans lesquelles on pourra découper des carrés.

- La plupart des pliages se font à partir d’une feuille de papier carrée. Bien s’assurer qu’elle est réellement carrée.

- Commencer par des pliages faciles.- Savoir qu’il est bien rare d’obtenir la perfection du premier coup.

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- Film « L’oiseau bonheur » de Seiji AriharaDurée: 28 mn

Ce film qui a obtenu plusieurs prix est disponible en dvd (un carnet pédagogique accompagne le support visuel). Veuillez vous adresser à Ludovic Tourné pour le prêt.Il est aussi disponible en français sur youtube à l’adresse suivante: http://www.youtube.com/watch?v=x_gGP-4Cwhc

Synopsis:

Par une belle journée d’été, Tomoko, une fillette de 12 ans, se rend dans la ville d’Hiroshima. Son professeur lui a en effet demandé de faire un exposé sur l’événement terrible qui s’est produit dans cette ville. Munie d’un petit carnet dans lequel elle prend des notes, elle commence ses recherches au musée de la paix. Elle y découvre alors la statue de bronze dédiée aux enfants. Cette statue représente un oiseau, une grue, accompagnée d’une fillette. Tomoko est émerveillée par la multitude d’oiseaux multicolores réalisés en papier par des enfants du monde entier et déposés autour de la statue.Soudain, un oiseau de papier scintille, s’illumine et dans un éclat de lumière, la petite fille de la sta- tue retrouve la vie sous les yeux ravis de Tomoko. Cette petite fille mystérieuse, Sadako, raconte alors à Tomoko son histoire, celle d’une enfant à Hiroshima après la guerre...

Pour l’acheminement des grues, je les enverrai à cette adresse dès que nous aurons nos mille grues:

Parc de la paix d’HiroshimaBureau du MaireVille d'Hiroshima6-34 Kokutaiji-Machi1 Chome Naka-KuHiroshima 730Japon

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Surveillez le thermomètre qui sera affiché prochainement à l’entrée du service de garde!

Méthode de pliage

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1. Pliez une feuille carrée en 2 en suivant la diagonale.

2. Pliez-la encore en 2. 3. Ouvrez le triangle supérieur et aplatissez-le en forme de carré.

4. Retourner l’objet et aplatir le deuxième triangle.

5. Rabattre vers le milieu les rabats supérieurs droit et gauche sur le dessus.

6. Retournez l’objet et recommencez l’opération de l’autre côté.

7. Pliez vers le bas le triangle du haut, puis relâchez.

8. Ouvrez les rabats extérieurs. Utilisez les marques en pointillé sur le dessin pour lever la pointe du bas vers le haut pour obtenir un losange.

9. Recommencez la même opération au dos.

10. Tournez le losange à 180°.

11. Rabattre les angles vers les lignes médianes.

12. Recommencez la même opération au dos.

13. Retournez le pliage. Marquez des plis en remontant les pointes et en suivant les pointillés.

14. Ouvrez sur le côté et pliez pour que les pointes s’insèrent à l’intérieur du corps de l’oiseau à 45°.

15. Rabattre une des pointes vers l’intérieur pour former le bec de l’oiseau.

15. Tirez les ailes vers le bas pour les ouvrir et gonfler le corps de l’oiseau.

Savais-tu que ...Le mot origami v i e n t d e o r u

(plier) et de kami (papier).

Les ateliers de pliage

Déroulement des ateliers

2 formules

Première formule

Je suis à la recherche de parents bénévoles pour superviser ces ateliers qui auront lieu dans le local d’art et dans le local d’anglais les vendredis après-midi à la dernière période. Les enseignants pourront envoyer un maximum de 4 élèves à la fois (prévoir une rotation de semaine en semaine).Étant donné la complexité du pliage, je suggèrerais que ces ateliers soient ouverts à partir de la première année. Des enfants plus vieux (experts) guideront les plus jeunes. Les parents seront formés pour qu’ils puissent montrer aux novices toutes les étapes du pliage.

Deuxième formule

Des élèves experts pourraient se rendre dans les classes qui le désirent pour animer un atelier de pliage de grues. Les enseignantes intéressées devront m’aviser alors de leur intérêt pour que je puisse mettre sur pied des équipes d’enfants qui connaissent les différentes étapes et qui iront dans les classes.

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Sadako Sasaki

Sadako Sasaki (en japonais 佐々木 禎子 Sasaki Sadako) est une fillette japonaise née à Hiroshima le 7 janvier 1943 et morte dans la même ville le 25 octobre 1955. Décédée à l'âge de douze ans d'une leucémie due à la bombe atomique d'Hiroshima, elle est devenue depuis avec la grue en papier un symbole pour la paix.

"Ceci est notre cri. Ceci est notre prière. Paix dans le monde"

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