journal pour la ville de luxembourg - septembre 2011

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1 Nous allons réveiller le conseil communal ! Entretien avec David Wagner, tête de liste de déi Lénk aux élections communales à Luxembourg-Ville. WWW.LENK.LU Page 4 Les rebelles de l’énergie. David Wagner Journaliste, Membre de déi Lénk. En 2009, déi Lénk faisait son entrée au parlement. Cela lui a permis de faire entendre un autre son de cloche au niveau national. Peut-on faire la même chose au conseil com- munal ? Absolument. Les grands partis de l’establishment qui nous gou- vernent depuis des décennies veulent nous faire croire qu’il n’y dications des personnes qui tra- vaillent tous les jours pour vivre et faire fonctionner notre socié- té: les ouvriers, les employés de bureau, les agents publics, les instituteurs-trices, les commer- çants, les femmes de ménages, les étudiant-e-s ou encore les salarié-e-s de la grande distri- bution … (Suite Page 2) Combattre la crise du logement, c’est possible ! Le Luxembourg est le pays de la spéculation. Spéculation financière tout d’abord, mais aussi spéculation immobilière. Résultat: alors que le niveau de vie est encore relativement élevé pour une partie impor- tante de la population, une partie croissante de la popu- lation s’appauvrit et plus de 15.000 personnes originaires du Luxembourg ont dû s’expa- trier en France, en Belgique ou en Allemagne pour pouvoir trouver un logement abordable. La cause: une politique du loge- ment qui favorise les spécula- teurs et défavorise les loca- taires et les revenus modestes ou moyens. Mais la crise du logement n’est pas une fatalité. Pour la com- battre, il faut juste avoir ce qui manque aux partis de gou- vernement, CSV et LSAP: de la volonté politique. Pour cela, il faudrait construire ... (Suite Page 2) a pas d’alternative au système actuel qui privatise, abaisse les salaires ou veut nous faire tra- vailler plus longtemps. Nous ne sommes pas d’accord et n’hési- tons pas à le répéter. L’actualité nous donne en plus raison. Malheureusement, nous devons constater que nous sommes les seuls à prendre au sérieux les questions sociales et les reven- Page 5 Michel Erpelding: Oser la démocratie ! Page 6 Pour un transport résolument public. 6

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Découvrez la nouvelle édition du journal de déi Lénk Stad! Prises de positions et revendications pour la Ville de Luxembourg ...

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Nous allons réveiller le conseil communal !Entretien avec David Wagner, tête de liste de déi Lénk aux élections communales à Luxembourg-Ville.

WWW.LENK.LU

Page 4

Les rebelles de l’énergie.

David WagnerJournaliste,Membre de déi Lénk.

En 2009, déi Lénk faisait son entrée au parlement. Cela lui a permis de faire entendre un autre son de cloche au niveau national. Peut-on faire la même chose au conseil com-munal ?

Absolument. Les grands partis de l’establishment qui nous gou-vernent depuis des décennies veulent nous faire croire qu’il n’y

dications des personnes qui tra-vaillent tous les jours pour vivre et faire fonctionner notre socié-té: les ouvriers, les employés de bureau, les agents publics, les instituteurs-trices, les commer-çants, les femmes de ménages, les étudiant-e-s ou encore les salarié-e-s de la grande distri-bution …

(Suite Page 2)

Combattre la crise du logement, c’est possible !Le Luxembourg est le pays de la spéculation. Spéculation financière tout d’abord, mais aussi spéculation immobilière.

Résultat: alors que le niveau de vie est encore relativement élevé pour une partie impor-tante de la population, une partie croissante de la popu-lation s’appauvrit et plus de 15.000 personnes originaires du Luxembourg ont dû s’expa-

trier en France, en Belgique ou en Allemagne pour pouvoir trouver un logement abordable. La cause: une politique du loge-ment qui favorise les spécula-teurs et défavorise les loca-taires et les revenus modestes ou moyens.

Mais la crise du logement n’est pas une fatalité. Pour la com-battre, il faut juste avoir ce qui manque aux partis de gou-vernement, CSV et LSAP: de la volonté politique. Pour cela, il faudrait construire ... (Suite Page 2)

a pas d’alternative au système actuel qui privatise, abaisse les salaires ou veut nous faire tra-vailler plus longtemps. Nous ne sommes pas d’accord et n’hési-tons pas à le répéter. L’actualité nous donne en plus raison.

Malheureusement, nous devons constater que nous sommes les seuls à prendre au sérieux les questions sociales et les reven- Page 5

Michel Erpelding: Oser la démocratie !

Page 6

Pour un transport résolument public.

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WAGNER DavidJournaliste32 ans

BERNY Anne-MarieProfesseure e.r.65 ans

CARRILHO BéatrizCommerçante55 ans

DELVAUX JoëlSecrétaire syndical38 ans

Nos Candidates et Candidats pour les élections communales 2011

(Suite Article «Combattre la crise du logement, c’est pos-sible !» Page 1) ... massivement des nouveaux logements.

Il ne faut pas non plus oublier que des lois existent déjà qui, si elles étaient effectivement appliquées, pourraient aider à combattre la crise du logement.

Prenons l’exemple du «Pacte logement» voté en 2008. En gros, cette loi permet aux com-munes de doubler l’impôt fon-

(Suite Article «Nous allons ré-veiller le conseil communal !» Page 1) ...

Les seuls ?

Le CSV et le DP sont des partis de droite. Il n’y a donc aucune illusion à se faire à leur sujet. Mais regardez les socialistes: au niveau national, leur grande réforme, c’est celle des retraites qui pousse les gens à travail-ler plus alors que nous n’avons jamais autant produit! Et plus les seniors doivent travailler longtemps, moins il y a du tra-vail disponible pour les jeunes, particulièrement touchés par le chômage.

Au conseil communal de la ville, ils n’ont pas réussi à sa-voir à temps s’ils étaient pour

ou contre la libéralisation des réseaux d’électricité. Il est vrai que leur camarade, le ministre de l’économie Jeannot Krecké, était à l’œuvre…

Tandis que les Verts dirigent la ville avec le DP.

Deux partis libéraux, l’un bleu, l’autre vert, qui sont bien faits pour s’entendre. Les Verts gèrent la ville comme des mana-gers de banque. Froids et insen-sibles aux soucis des gens ordi-naires. Qu’ont-ils fait au niveau du logement à Luxembourg-Ville? Rien.

Quant aux réseaux d’électricité, ils ont été le fer de lance de leur libéralisation, alors que dans d’autres pays, on revient sur ce bradage du bien public. Pire, ils

ont tout fait pour éviter que la population de la capitale soit consultée.

Ne reste plus que déi Lénk…

Nous ne disons pas que nous avons une solution toute faite pour tout. Mais nos positions ont le mérite d’être claires et cela au niveau du social, du lo-gement, de l’emploi et de la poli-tique énergétique et écologique.

Ce qui veut dire concrètement?

En matière de logement, nous allons nous engager en faveur d’un vaste plan de construction de logements. Nous voulons aussi utiliser pleinement les moyens légaux qui existent déjà pour réquisitionner les innom-brables bâtiments laissés en

friche. Nous allons nous engager pour une politique de l’eau éco-logique et sociale. Nous voulons combattre le chômage et créant des emplois publics car beau-coup de services de la commune en ont besoin. Nous allons tout mettre en œuvre pour récupérer les réseaux d’électricité.

Ce ne sont que quelques exemples. En tout cas, nous allons réveiller le conseil com-munal !

cier pour les terrains laissés en friche ou des immeubles inha-bités. Le collège échevinal de la ville de Luxembourg n’a presque jamais recours à cette mesure qui combattrait pourtant la spéculation. Autre mesure: la loi de 2004 sur l’aménage-ment communal permet aussi d’exproprier les grands terrains constructibles pour réaliser des projets de logements. Pourtant, actuellement l’on ne bâtit que sur 3% des terrains construc-tibles. Quel gâchis !

Mais cela ne suffit pas. Les com-munes doivent s’activer. Com-ment? En créant par exemple des agences communales et régionales de construction de logements sociaux qui seraient financées par un fonds spécial.

D’ailleurs, la construction de logements par la commune est doublement positive: non seu-lement pour le portefeuille du citoyen, mais aussi pour les fi-nances de la commune. En effet, lorsqu’une commune construit un logement social, elle est

subventionnée à 75% par l’Etat, 100% même s’il s’agit d’un lo-gement pour étudiants.

Ces exemples démontrent que l’on peut déjà faire beaucoup, y compris au niveau communal, pour améliorer la situation du logement au Luxembourg. C’est une des priorités de déi Lénk à l’heure actuelle et elle le res-tera lorsque nous entrerons au conseil communal.

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DOERNER MaxÉtudiant25 ans

ERPELDING Michel Juriste27 ans

FISCHBACH Charles Salarié en communication 27 ans

FOETZ GuyProfesseur59 ans

Entretien avec Justin Turpel

Eau et énergie : Donner le pouvoir aux citoyens !

déi Lénk soutient un change-ment de cap radical en matière d’énergie: sortir du nucléaire, du charbon et du pétrole pour adopter des énergies renouve-lables décentralisées. N’est-ce pas là une illusion, surtout dans le contexte de la Ville de Luxembourg, où les possibili-tés de recourir à des énergies renouvelables disponibles sur place sont forcément limitées ?

Même en ville, il existe de nom-breuses possibilités pour créer des énergies renouvelables. Ain-si, en recourant à la seule éner-gie solaire, on pourrait couvrir une bonne partie des besoins en énergie. L’installation de panneaux solaires devrait être obligatoire lors de la construc-tion d’un bâtiment neuf et de la rénovation d’un toit. Dans ce contexte, la commune de Luxem-

bourg devrait répertorier les toits de bâtiments anciens sus-ceptibles d’accueillir une instal-lation photovoltaïque. Des sub-ventions devraient être fournies pour la mise en place d’une telle installation, mais échelonnées selon le revenu du bénéficiaire. Un moyen complémentaire de produire de l’énergie renou-velable en milieu urbain est de recourir à des micro-éoliennes. En outre, il faut vérifier en quelle mesure la géothermie pourrait être une source d’énergie adap-tée à la Ville de Luxembourg. Le recours à des réseaux de cha-leur, alimentés notamment par l’énergie dégagée lors de l’inci-nération des déchets ou par du biogaz, doit être systématisé.

Cela suffira-t-il pour procéder à une révolution énergétique ?

Non, si l’on se cantonne à une production décentralisée sans augmenter l’efficacité énergé-tique ! Ainsi, la construction de maisons à basse consomma-tion, voire passives, et surtout la rénovation d’habitations plus anciennes, peuvent contribuer à réaliser des économies énergé-tiques non négligeables. Toute-fois, la lutte contre le réchauf-

fement climatique ne peut être efficace que si chacun peut y participer. C’est pourquoi la construction d’habitations à basse consommation et la ré-novation de bâtiments anciens doivent être subventionnées en fonction du revenu de celui qui réalise les travaux. De son côté, la commune devrait présen-ter un plan énergétique fixant des objectifs concrets à court et à long terme. Des mesures peuvent également être prises dans les domaines des trans-ports publics et de l’information en ligne concernant l’émission de particules nocives.

Les multinationales de l’éner-gie laisseront-elles passer une telle politique ?

C’est aux citoyens, et non aux multinationales, de décider des politiques à mener en matière d’énergie et de lutte contre le réchauffement climatique ! Ces questions sont trop importantes pour les laisser aux conseils d’administration des grands groupes tels que RWE, Eon et Enovos, etc. C’est aux citoyens de former des contre-pouvoirs face à ces géants de l’énergie, p. ex. en établissant un plan éner-

gétique dans le cadre communal, de concert avec l’administration. Les réseaux d’énergie doivent revenir dans le domaine public, c’est-à-dire re-communalisés. En éliminant les marges de pro-fit des multinationales, le prix de l’énergie baissera pour tous.

Qu’en est-il du prix de l’eau ?La protection de l’eau potable et des nappes phréatiques doit être renforcée. Cela ne veut pas dire que l’approvisionnement des mé-nages en eau potable de qualité sera forcément plus chère pour tous les ménages. Au contraire, en échelonnant le prix de l’eau, comme le propose déi Lénk, elle restera à la portée de tous. Ainsi, une consommation quotidienne de 50 litres par personne devra être gratuite, une consommation entre 50 et 150 litres devra être payée au prix actuel, tandis qu’une con-sommation quotidienne au-delà de 150 litres sera majorée de 100 %. Ce dispositif déchargera la grande majorité des ménages et décou-ragera le gaspillage. En aucun cas le traitement et la distribution de l’eau ne doivent être privatisés. Les réseaux d’adduction de l’eau doi-vent rester dans le domaine public afin de garantir leur entretien cor-rect et une minimisation des pertes en eau.

Justin TurpelFonctionnaire communal,Syndicaliste, Membre de déi Lénk.

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FUCHS Marie-Thérèse Retraitée61 ans

HESHMAT HanyMusicien33 ans

JACOBY SylvieProfesseure e.r.71 ans

KIES-CIUCA Christiane Formatrice59 ans

Nos Candidates et Candidats pour les élections communales 2011

Les rebelles de l’énergie.Le virage énergétique des énergies fossiles et nucléaires vers les énergies renouve-lables et les économies en énergie, doit et peut se faire de manière sociale – surtout au niveau communal!

Une commune allemande a mon-tré la voie. En 1998, lorsque la concession de l’opérateur privé touchait à sa fin, une initiative citoyenne décide de reprendre le réseau électrique de sa ville car l’opérateur avait refusé d’intégrer la production d’élec-tricité décentralisée, provenant p. ex. des panneaux solaires sur les toits des maisons. De-puis, les nouvelles «centrales énergétiques Schönau» pro-duisent de l’électricité prove-nant exclusivement de sources renouvelables. Et le profit coule directement dans de nouvelles «centrales énergétiques re-belles» sous contrôle citoyen.

Une telle réappropriation par la production décentralisée d’électricité n’est pas dans l’intérêt des grands groupes comme Creos, Enovos, RWE ou EdF. Pour eux, le nucléaire, le charbon et le gaz génèrent des marges de profit énormes,

et une participation minime au coût social des conséquences écologiques. Ces multinatio-nales freinent le virage éner-gétique vers le renouvelable: selon eux, seuls des grands réseaux transeuropéens, reliant les centrales hydroélectriques et les parcs éoliens du Nord avec les parcs solaires du Sud, pourraient garantir la sécurité énergétique. La question de l’impact écologique de ces pro-jets pharamineux est éclipsée; la logique de la maximalisation des profits l’emporte.

Pour déi Lénk, la privatisation des réseaux d’électricité et du gaz de la Ville de Luxembourg est inacceptable – surtout parce qu’elle a été décidée sans aucune consultation démocra-tique des citoyens. Les réseaux doivent être reconduits dans la main publique pour créer les conditions d’un virage énergé-tique selon des critères sociaux

et écologiques. Il nous faut un plan énergétique communal qui devra examiner le plein poten-tiel du solaire et de la biomasse sur le territoire de la ville. Ainsi, avec la participation des citoyens, les réseaux d’électri-cité et de gaz pourraient être adaptés à la production décen-tralisée.

Les travaux de rénovation des immeubles d’habitation devront être soutenus plus fortement et orientés selon des critères sociaux. Il faut réduire d’emblée les besoins énergétiques et combattre durablement le risque de pauvreté énergétique. Au-

jourd’hui, la commune de Luxem-bourg paie annuellement 1 mil-lion d’euros en «allocations pour le maintien du niveau de vie» à plus de 3 000 ménages. Il serait bien plus utile de réduire dura-blement les besoins en énergie de ces ménages par une réno-vation des bâtiments. Mais dans une ville où 60 % des habitants sont locataires – et n’ont donc que très peu d’influence sur les décisions de rénovation – les propriétaires devront aussi être forcés par des obligations plus strictes à assumer leurs respon-sabilités en matière d’efficience énergétique.

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LOESCH Armand Fonctionnaire communal52 ans

LECUIT André Professeur e.r.74 ans

LECUIT VaniaMusicienne41 ans

LENTZ FabienneHistorienne33 ans

Michel ErpeldingJuriste, Membre de déi Lénk

Entretien avec Michel Erpelding

Oser la démocratie !

Que pense déi Lénk de la par-ticipation démocratique à Luxembourg-Ville?

De nombreuses décisions prises par le conseil communal ont un impact direct sur la vie quoti-dienne de la population sans que celle-ci y soit vraiment as-sociée. De manière générale, les autorités communales semblent craindre l’avis des citoyen(ne)s qu’elles sont pourtant censées représenter. Pour preuve : la Ville de Luxembourg a certes or-ganisé des réunions d’informa-tion relatives au développement des quartiers, mais n’a pas osé associer les habitants concernés de manière plus directe au pro-cessus décisionnel. Quant au ré-férendum contre la privatisation des réseaux de gaz et d’électri-cité, le conseil échevinal a em-pêché sa tenue en arguant d’un simple vice de forme… Conclu-sion: mieux vaut être lobbyiste

ou chef d’entreprise que simple citoyen pour avoir l’oreille des édiles de la Ville de Luxembourg.

Comment redonner une voix aux citoyen(ne)s?

Deux types de mesures doivent être envisagées. D’une part, il faut moderniser des procé-dures déjà existantes comme le référendum: ainsi, il devrait être possible de signer des pétitions en vue de l’organisation d’une telle consultation à travers une procédure en ligne (héber-gée sur des serveurs publics et sécurisés). D’autre part, il faut oser encore plus de démocratie en adoptant des formes de dé-mocratie directe existant déjà à l’étranger, comme p. ex. le budget participatif, qui permet aux citoyen(ne)s de participer à l’élaboration des grandes lignes budgétaires de leur commune.

Afin de dynamiser la société civile dans les quartiers, il fau-drait mettre en place des mai-sons citoyennes destinées à proposer des locaux et des in-terlocuteurs communaux à des collectifs de citoyens désireux de s’impliquer dans la vie de la cité.

Tout cela est bien beau! Mais n’est-ce pas avant tout à l’opposition communale de défendre les intérêts des ci-toyens au cas où le conseil échevinal les ignore?

Bien évidemment. Encore faut-il que l’on donne à l’opposition les moyens de faire correctement son travail. Or, les partis majo-ritaires semblent strictement opposés à cette idée. Comment expliquer sinon que les partis institutionnels représentés au conseil communal ont décidé il y a quelques années d’exclure les petits partis comme déi Lénk d’une grande partie des com-missions? Les causes de cette mise à l’écart résident sans aucun doute dans le fait que déi Lénk aborde de nombreux pro-blèmes que les représentants de l’establishment préfèrent taire. C’est pour la même raison que nous exigeons la publication des documents communaux, en particulier les procès-verbaux réalisés lors des séances des différentes commissions, dont l’accessibilité doit être garan-tie aussi bien aux élus qu’aux citoyen(ne)s. Tous les partis d’opposition devraient égale-ment disposer de locaux au sein

Mettre finau tout-auto-mobileOffrir aux client(e)s un transport public efficace est une nécessité dans une ville submergée par les voitures qui obstruent les routes et polluent l‘air.

L’organisation d’un service bus avec 360 chauffeur(es) actifs/actives n’est pas facile. Le mécontentement provoqué par les mauvaises conditions de travail est grand. L’octroi de congé et de jours de repos est sou-vent impossible. Au lieu d’empoisonner le climat de travail, la Ville ferait mieux de veiller à une améliora-tion de concert avec les concerné(e)s. Les lignes desservies par des entre-prises privées doivent être recommunalisées.

de la mairie, notamment afin de pouvoir recueillir les doléances et les avis des citoyen(ne)s.

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Pour un transport résolument public.Au lieu de donner la priorité au transport public, la Ville de Luxembourg a fait de la voiture individuelle le moyen de transport par défaut. Cette décision a abouti à un cercle vicieux.

Pour répondre à l’accroisse-ment du trafic, des moyens publics considérables ont été investis dans des infrastruc-tures (routes, parkings) qui, loin de résoudre le problème, n’ont fait que l’aggraver.

Bien qu’elle ait montré ses li-mites, cette approche n’est pas remise en cause par le collège échevinal actuel : celui-ci conti-nue à privilégier les questions de la circulation et du station-nement des voitures, essentiel-lement liées au trafic individuel. Le transport public reste le pa-rent pauvre de cette politique:

le seul objectif affiché est d’en augmenter la part à 25% de l’ensemble des déplacements. Or, même si cet objectif est atteint, cela n’entraînera nul-lement une diminution du trafic individuel en chiffres absolus. En clair : même si les transports publics seront légèrement amé-liorés, 75% des déplacements continueront à se faire en voi-ture. La ville de Luxembourg attirant un nombre croissant de personnes en journée, les pro-blèmes de circulation et de pol-lution ne feront qu’augmenter. Le projet du tram, gelé jusqu’en 2014, risque d’arriver trop tard

pour inverser cette tendance.

déi Lénk considère que la Ville de Luxembourg devrait inverser sa politique : réduire drastique-ment la part du trafic individuel motorisé et augmenter la part des transports en commun bien au-delà de l’objectif du 25% des déplacements des personnes.

Une telle approche permettra de mieux gérer le flux des milliers de navetteurs et de frontaliers qui, faute de transports publics rapides et fiables, préfèrent utiliser leur voiture individuelle, au prix d’embouteillages de

plus en plus importants. En leur proposant des alternatives cré-dibles, notamment entre la Gare centrale et les différents quar-tiers, la Ville de Luxembourg améliorera aussi les conditions de transport et la qualité de vie de ses propres habitants.

Voilà pourquoi déi Lénk de-mande un déblocage immédiat du projet actuel de construction du tram, qui devra constituer l’épine dorsale d’un système de transports publics plus respec-tueux des usagers, des rési-dents et de l’environnement.

Maisons Relais :

À la commune de prendre ses responsabilités !Créés dans les années 1980, les foyers scolaires, qui en-cadrent les enfants scolarisés pendant les heures libres, ont connu d’emblée un vif succès auprès de la population.

Désormais connues sous le nom de «maisons relais», ces struc-tures nécessitent un certain nombre d’améliorations, aussi bien pour ce qui est des locaux mis à leur disposition que de leur organisation interne.

Ainsi, à côté de très belles ar-chitectures, on trouve des édi-fices mal conçus et peu adap-tés pour l’accueil des enfants (mauvaise acoustique, espaces mal adaptés).

Mais c’est le recrutement qui représente le problème majeur des maisons relais. Le quota d’éducateurs gradués et d’édu-cateurs établi par le Ministère de la Famille est largement inférieur au grand nombre d’aides sociaux-éducatifs et animateurs peu ou presque pas qualifiés, devant répondre à des critères de flexibilité et polyvalence accrus (contrats de 30h, 20h ou 10h par semaine, bas salaires), avec souvent un manque scandaleux de respect et de valorisation du travail.

L’écart entre personnel qualifié et non qualifié, accentué par une difficulté accrue de parti-ciper à une formation continue, est énorme et contribue au ma-

laise grandissant des profes-sionnels du secteur.

Pour rétablir un bon équilibre, il faudrait non seulement renfor-cer le pourcentage de personnel qualifié, mais aussi prévoir des contrats de 40h par semaine pour tous, ainsi qu’une réelle possibilité de carrière (politique salariale motivante, formation continue: ateliers ou stages pédagogiques, psychologiques, artisanaux, artistiques, spor-tifs...).

Égalité des chancesLes crèches et les foyers de jours ont leur rôle à jouer lorsqu’il s’agit d’as-surer une plus grande égalité des chances aux enfants défavorisés. Avec quelquefois vingt enfants ou plus par groupe, la personne responsable peut tout au plus les sur-veiller. La mise en œuvre d’un concept pédagogique pour atténuer les inégali-tés sociales nécessite un personnel statutaire en nombre suffisant, bien formé et motivé.

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OPPEL PiaÉtudiante26 ans

SCHOSSELER Jeanne Secrétaire syndicale55 ans

SIMON Claude Éducateur gradué50 ans

Repenser la politique fiscale communale.Ce qu’une commune peut dépenser dépend naturellement du montant de ses recettes. À ce niveau, on peut observer deux développements.

Les recettes ordinaires des com-munes s‘élevaient à environ 30% de celles de l‘État en 1950, alors qu’en 2009, ce pourcentage n’était plus que de 7%. Il y a à cela des facteurs «nationaux», comme la suppression de l‘impôt sur le total des salaires, qui était un impôt communal payé par les entreprises, ou l‘abaissement de la base d’assiette nationale de l‘impôt commercial communal (sur lequel est appliqué le taux de perception communal).

Mais ce sont aussi les communes elles-mêmes qui à travers une politique de dumping fiscal se sont privées de recettes. Ainsi, la municipalité de Luxembourg a abaissé le taux de perception local de l‘impôt commercial pour attirer des entreprises. D‘autres communes ont suivi. Or, cette politique de concurrence entre les communes conduit tout au plus à un déplacement des em-plois, sans en créer davantage.La perte d’importance des re-cettes communales propres

rend les communes de plus en plus dépendantes de l’État cen-tral: environ 28% des revenus de la municipalité de Luxembourg proviennent en 2011 du Fonds national communal de dotation financière. Il va sans dire que cette dépendance financière pèse sur l’autonomie communale et sur l’exercice de la démocra-tie communale – plus proche des citoyens.

Une politique fiscale injuste

Sous l’influence de la politique fiscale néolibérale menée par l’Union européenne, la part des impôts indirects dans le bud-get de l‘Etat luxembourgeois est passée de 30% à 45% entre 1980 et 2010. Les impôts di-rects, comme l’impôt sur le reve-nu, permettent une répartition plus juste de la charge fiscale : celui qui gagne plus, paye pro-portionnellement plus d‘impôts. Des impôts indirects par contre, comme la TVA ou les taxes en général, demandent que cha-

cun paie le même montant et grèvent donc plus lourdement les ménages avec un plus faible revenu. Les partis traditionnels soutiennent depuis des années cette évolution antisociale de la politique fiscale.

Dans les communes, les impôts directs ont été particulièrement réduits. Pour couvrir les dé-penses, on mise de plus en plus sur la perception de taxes et sur la participation directe des usa-gers aux frais des services com-munaux. Dans le budget 2011 de la commune de Luxembourg, les taxes et la participation directe des usagers s’élèvent à plus de 100 millions d‘euros.

Le délire des privatisationsRappelons encore que l‘ali-mentation en gaz et électricité dans la Ville de Luxembourg a été privatisée en 2010. Il en résulte que les recettes de ce service vital pour les citoyens n’alimentent plus la caisse communale mais remplissent dorénavant les poches d‘entre-prises et d’actionnaires privés. Des augmentations de tarifs sont dès lors programmées d’avance. Alors qu’à l’étranger, la politique de privatisation des services publics est progressi-vement remise en question à travers la reprise de contrôle par les pouvoirs publics, le DP et déi Gréng persévèrent dans la politique néolibérale.

MATEUS TaniaVendeuse23 ans

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SKLIAS Vassilis Fonctionnaire européen59 ans

TESSARO IsabellaSalariée dans le secteur financier 52 ans

THÉVENIN PaulRetraité 65 ans

THOMA CléoAnimatrice radio39 ans

Nos Candidates et Candidats pour les élections communales 2011

Réforme des pensions : maintenir lesacquis sociaux.Le message du gouvernement CSV-LSAP est un défi pour les salariés: soit ils acceptent de travailler 3 ans de plus, soit ils acceptent une réduction de leur pension de 15%.

Le gouvernement prétend lais-ser le choix aux salarié-e-s entre travailler plus longtemps ou obtenir une retraite plus élevée. N’est-ce pas là une bonne chose ?

Si la proposition de réforme est appliquée, les pensions de ceux qui entrent aujourd’hui dans la vie professionnelle diminueront de 15 % s’ils ne sont pas prêts à travailler pendant 3 années de plus. Quant au prétendu «choix» : Qui peut vraiment se permettre de choisir «librement» ? - Ceux qui ont un travail inté-ressant et physiquement peu éprouvant ; normalement, ce sont ceux-là aussi qui ont un bon salaire et qui percevront une pension élevée.- Certainement pas ceux qui sont usés par un travail physi-quement et mentalement difficile ; certainement pas ceux-là non plus qui perdent leur travail à 55 ou 60 ans et qui ne trouvent pas de nouvel emploi. Pour eux, la

réforme proposée est synonyme de diminution drastique de leur pension !

N’est-il pas normal de devoir travailler plus longtemps ou de voir sa pension diminuer si l’espérance de vie augmente?

C’est oublier l’augmentation continue de la productivité, c’est-à-dire le fait qu’on pro-duit toujours plus avec la même quantité de travail.

Entre 2002 et 2008, le pro-duit intérieur brut hors inflation du Luxembourg a augmenté de 25,7% tandis que le poids des salaires dans ce PIB a diminué de 12%. Les salariés ont donc été privés d’une partie de l’aug-mentation de la production et ce surplus est allé aux entreprises et aux propriétaires du capital.

Une réforme des pensions ne doit pas imposer de nouvelles charges aux salariés ! Particu-lièrement les jeunes sont déjà

confrontés à de faibles salaires, à des contrats de travail pré-caires et au chômage. Et voilà qu’on voudrait encore leur impo-ser une diminution des pensions et un allongement de la durée de la vie active, qui se répercute-rait à son tour négativement sur l’emploi de la jeune génération. La réponse est NON !

Mais n‘est-il pas correct que parallèlement au système de pension public, le gouverne-ment encourage le développe-ment d’un pilier d‘assurance-pension complémentaire ?

Non, car une telle politique risque de geler le système de pension public et d’en diminuer progressivement l’importance !

Actuellement, le gouvernement évoque la «responsabilité per-sonnelle» des assurés à contrac-ter des assurances-pension complémentaires. Cela signifie concrètement que ces contrats, basés sur la capitalisation, ga-gneraient du terrain. Dans un tel système, les cotisations sont placées sous différentes formes et reversées comme capital lors de l’entrée en retraite.

En d’autres termes: le système de pension public, basé sur la répartition immédiate des coti-sations des actifs aux retraités risque d’être asphyxié et des sommes de plus en plus impor-tantes transférées à des compa-gnies financières privées.

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THOMAS GuyAvocat63 ans

TURPEL Justin Fonctionnaire communal57 ans

WOLTER Nicole Professeure e.r. 62 ans

Investir dans des emplois stables au lieu de les privatiserAu lieu et de payer cher pour des audits au Ser-vice des parcs destinés à en préparer la privatisa-tion, la ville ferait mieux de soutenir les jardi-niers et jardinières par l’embauche de personnel qualifié afin d’offrir aux concernés une perspec-tive de continuer à tra-vailler à des conditions décentes.

Théâtre :

Favoriser la création locale.Les théâtres dans la ville de Luxembourg ont des rôles et des statuts différents. Certains, comme le Théâtre du Centaure, le Théâtre Ouvert de Luxem-bourg, le Théâtre des Case-mates ou le Théâtre National du Luxembourg sont des ASBL qui s‘emploient à créer leurs propres spectacles et à faire travailler les artistes locaux. De l’autre côté, les institutions communales que sont le Grand Théâtre de Luxembourg et le Théâtre des Capucins. Au Grand Théâtre, les spec-tacles proposés sont en grande majorité réalisés à l‘étranger. Même dans le cas des copro-ductions, et les artistes locaux sont très peu impliqués. Par contre, le public a l‘occasion de rencontrer certaines stars internationales. Le Théâtre des Capucins a, quant à lui, mené jusqu’ici une politique axée davantage sur la production et la coproduction au niveau local, avec une majo-rité d‘acteurs luxembourgeois et régionaux, dynamisant ainsi la création théâtrale au Luxem-

bourg et dans la Grande Région. Or, depuis début 2011, la direc-tion des Capucins a fusionnée avec celle du Grand Théâtre. Cette fusion favorisera-t-elle, à la charge de la municipalité, une politique d‘achats de produits finis à l‘étranger au détriment de la création locale? Les conséquences d’un tel choix seraient dramatiques pour de nombreux artistes luxembour-geois et leurs collègues de la Grande Région qui se verraient ainsi privés d’une partie des moyens financiers nécessaires à leur survie professionnelle. déi Lénk estime que la Ville de Luxembourg devrait continuer à offrir aux artistes locaux une scène pour se produire, notam-ment en conservant le Théâtre des Capucins en tant que lieu de création et de production artistiques.

Protéger l’environnement:

des responsabilités concrètes

Comment vivre, comment se déplacer plus écologique-

ment? La ville doit conseiller et soutenir financièrement

celles et ceux de ses résident(e)s qui désirent rendre leurs

habitations plus écologiques. Les infrastructures de la

ville doivent, quant à elles, être rénovées selon des cri-

tères environnementaux. Le recours à la bicyclette est une

contribution importante à la protection de l’environne-

ment, mais il manque un plan global ainsi que des pistes

cyclables sécurisées. Le système de location «vel’oh !» doit

être transféré aux mains de la commune. De nouveaux

précieux emplois renforceront ainsi le service rendu aux

citoyen(ne)s.

Privatiser = précariserOutre les consommateurs,

ce sont les personnels qui

paient le prix de la priva-

tisation, comme le montre

l’exemple de CREOS. En rai-

son des mauvaises condi-

tions de travail, d’intimida-

tions et de l’exclusion, les

concerné(e)s retourneraient

plutôt aujourd’hui que de-

main au sein des services

communaux.

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Luxembourgeois et étrangers ? Non : tous citoyens.Un défi majeur au niveau communal est la participation des citoyens étrangers. Aujourd‘hui, la commune de Luxembourg compte 65% d‘étrangers. Bien qu’ils soient directement touchés par les décisions prises au niveau communal, beau-coup d‘étrangers qui vivent dans la ville de Luxembourg n’ont pas le droit de vote.

En effet, la loi en vigueur ne donne le droit de vote qu’aux étrangers ayant résidé au moins depuis 5 ans au Luxembourg au moment des élections.

Par ailleurs, les citoyens étran-gers ne sont pas inscrits d’office sur les listes électorales.

déi Lénk estime que tous les res-sortissants étrangers doivent être automatiquement inscrits sur les listes électorales, sans clause de résidence.

Afin de rendre possible la par-ticipation de tous à la vie poli-tique, il est nécessaire de faire

systématiquement traduire les documents d’information et de débat de la commune.

Nous voulons également soute-nir des associations qui déve-loppent des projets intercul-turels, ainsi que des initiatives de quartier. De telles activités

permettent des échanges spon-tanés et multiples. Les asso-ciations issues de l’immigration doivent également être soute-nues dans leur travail.