journal grand prix du bâtiment durable

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LE G RAND P RIX du Le rendez-vous des acteurs de linnovation et de la construction dans le vaucluse annuel 2014 le journal GRAND PRIX Découvrez les lauréats de l'année 2014 P8 Des projets sélectionnés par notre jury : La Fédération du Bâtiment 84, Citadis, L'association des Maires du Vaucluse, L'ordre des archi- tectes de Paca et le bureau d'études Ingéflux lédito Le secteur du BTP doit être davantage soutenu P3 Jamil Zéribi, le fondateur du Journal et de l’évènement linterview Claude Haut, Président du Conseil Général de Vaucluse P4 © création 2014 - www.arome.fr - Crédit photos : Fotolia UN ÉVÉNEMENT INFOAVIGNON Bâtiment durable www.arome.fr AGENCE DE COMMUNICATION www.infoavignon.com

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LE GRAND PRIX du

Le rendez-vous des acteurs de l’innovationet de la construction dans le vaucluse

a n n u e l 2 0 1 4l e j o u r n a l

GRAND PRIX

Découvrez les lauréats del'année 2014 P8 Des projets sélectionnéspar notre jury :La Fédération du Bâtiment 84, Citadis, L'association des Maires du Vaucluse, L'ordre des archi-tectes de Paca et le bureau d'études Ingéflux

l’édito

Le secteur du BTP doit être davantage soutenu P3 Jamil Zéribi, le fondateur du Journal et de l’évènement

l’interview

Claude Haut, Président du Conseil Général de Vaucluse P4

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U N É V É N E M E N T I N F O A V I G N O N

Bâtiment durablew w w. a r o m e . f r

AGENCE DE COMMUNICATION

w w w . i n f o a v i g n o n . c o m

Un partenaire proche des chantiers

Le spécialiste Plaque de plâtre - Isolation - Plafond

Gedimat, c’est 200 professionnels indépendants et plus de 450 points de ventes spécialistes des matériaux de construction, de la rénovation et de l’aménagement de la maison.

Gedimat, c’est avant tout un partenaire de proximité qui accompagne les professionnels sur leurs chantiers, des fondations aux finitions.

Gedimat AVIGNON fait partie du groupe Gedimat Farel-Clavel présent surhuit sites dans le Vaucluse (Avignon, Carpentras, Mazan, Isle/Sorgueet Cavaillon) et dans le Gard (Rochefort du Gard, Remoulins et Uzès).

Des produits disponibles sur stockGedimat AVIGNON, c’est une salle d’exposition Menuiserie, Carrelage, Cuisine et Salle de bains de 600m², un libre-service professionnel, une cour matériaux. Au total plus de 8 000 références disponibles sur stock maisaussi plus de 50 000 références disponibles en quelques jours grâce aux plateformes logistiques Gedimat.

L’expert des nouvelles normes de constructionGedimat AVIGNON accompagne les professionnels dans l’obtention du label RGE en organisant des sessions de formations. Gedimat est également partenaire de GDF SUEZ-DOLCE VITA afin de reverser aux artisans et à leurs clients particuliers des primes grâce au PASS ECO ENERGIE.

Enfin les équipes Gedimat sont formées aux normes RT 2012.Afin d’accompagner ses clients dans leurs projets, Gedimat propose toutes les prestations relevant de la règlementation RT 2012 : BBIO, études thermiques, tests de perméabilité, DPE de fin de chantier.

Une équipe au service des professionnelsGedimat AVIGNON, c’est une équipe de conseillers à l’écoute des professionnels du bâtiment, un service logistique qui assure les livraisons sur chantiers, des commerciaux présents sur le terrain.

Gedimat AVIGNON, c’est des gammes très étendues en plaques de plâtre,isolation, doublage et plafond conformes aux nouvelles normes de construction. C’est aussi des stocks importants et un service logistique qui permettent de répondre très rapidement à vos demandes et de livrer dans des délais très courts vos chantiers, même les plus complexes.

AVIGNON14 Avenue de Fontcouverte – Z.I.

Tel. 04 90 81 15 15 Fax. 04 90 81 15 [email protected]

www.gedimat.frHoraires : lundi au vendredi 7h30-11h45 / 13h30-18h00

le samedi 8h00-12h00

Les années se suivent et se ressemblent pour les 14 000 personnes en attente de logements dans le Vaucluse*. Même si notre département reste attractif, les difficultés de logements ne permettent pas un développement cohérent et harmonieux de notre territoire.

Jamil Zéribi : « Le secteur du BTP doit être davantage soutenu »

Cet événement annuel a 3 objectifs :1) Récompenser les porteurs de projets pour leur dynamisme, leurs innovations et leurs efforts en matière de Dévelop pement Durable.2) Devenir LE rendez-vous Réseau pour la filière du BTP dans le Vaucluse.

3) Valoriser l'évènement et les lauréats

n effet, au moment de choisir un lieu d’implantation pour leurs activités, les entreprises

créatrices d’emplois se soucient très souvent du cadre de vie de leurs salariés. Offres de logements, qualité des trans-ports en commun, équipements publics à disposition, aménagement urbain, loisirs, etc…

Les villes de Montpellier, Lyon et Bordeaux, pour ne citer qu’elles, ont placé l’audace, l’esthétisme, le volonta-risme et le développement durable au centre de leurs politiques de développe-ment urbain. A l'échelle locale, le secteur du BTP doit être davantage soutenu.

Ce secteur est l'un des quatre secteurs économiques en pointe dans notre pays et dans notre région, avec celui du tourisme, des services et de l'agroalimen-taire.

On compte en France près de 500 000 entreprises et 1 300 000 emplois dans ce secteur d'activité. Les projets du BTP mobilisent l'attention de tous les acteurs institutionnels et politiques car la prospé-rité de notre économie repose en grande partie sur le dynamisme du bâtiment. Si les ressources humaines sont la richesse d’un territoire, le bâti est un élément capital d’attractivité. Les archi-tectes et les bureaux d’études qui façonnent les projets peuvent transfor-mer et améliorer durablement la qualité de vie de nos concitoyens.

Le rôle d'un média citoyen comme InfoAvignon ancré sur son territoire est d'assurer cette visibilité avec pertinence et vision prospective.

Mettre en lumière les porteurs de projets et les bonnes pratiques correspond aujourd'hui à un besoin pour la filière.

Inédit dans le Vaucluse, nous avons décidé de créer le 1er Grand Prix du Bâtiment Durable en Vaucluse.

3GRAND PRIX du bâtiment durable, le journall’édito

les chiffres du btp dans le vaucluse 2 500 entreprises 12 300 salariés Sources : Fédération du Bâtiment du Vaucluse

avec la conception de ce journal de 16 pages distribués à 4000 professionnels et élus.

Parce qu'il devient urgent de construire de l'intelligence collective face à la crise économique, avec ce Grand Prix du Bâtiment Durable, notre volonté est de rassembler tous ceux qui participent à l’acte de construire  : Élus, promoteurs, aménageurs, bailleurs, architectes, bureaux d’études, notaires, investisseurs, entreprises, fournisseurs, fabricants...

Jamil Zéribi

* L'observatoire de la demande locative dans le Vaucluse en 2012.

De gauche à droite : L'équipe projet du Grand Prix du Bâtiment Durable. Jérôme Micheletti (Promotion immobilière Hors Champ), Jamil Zéribi (Fondateur du web-Journal InfoAvignon), Joris Vicente (Assistant en Maîtrise d'ouvrage, Développeur foncier et Commercialisateur Ter&Mer Immo).

E

Ce journal est réalisé et édité par l’association MEDIACONSEILS :Info Avignon - 29, rue Gustave Eiffel - 84000 [email protected] - www.infoavignon.com

 2 000 élèves et apprentis en formation

 1,5 milliards d'€ de travaux/an

Création et maquette graphique : Arôme - www.arome.frImprimé par IPS Reyrieux, ZI des Communaux, 01600 ReyrieuxDistribué à 4000 exemplaires

Claude Haut, Président du Conseil Général de Vaucluse

4 GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalla rencontre

Avec en point d’orgue, à l’été 2011, l’adoption d’un Agenda 21 départe-mental, un plan de 76 actions qui concernent bien sûr directement toutes nos politiques publiques, mais servent aussi de cadre au soutien que nous pouvons apporter à nos parte-naires sur le territoire.

Par exemple, nous accompagnons financièrement la CAPEB (La Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), notamment en aidant au développe-ment en son sein du label ECO Arti-san en Vaucluse. De même, nous avons soutenu la FDBTP (Fédéra-tion du BTP84) sur la plateforme emploi, en particulier pour ce qui concerne les emplois verts – pour lesquels l’étude que nous avons menée permet d’ailleurs de prévoir un rythme de 600 nouveaux emplois par an.

Autre exemple, nous sommes égale-ment membre depuis sa création du Prides Bâtiments Durables Méditer-ranéens. Via ce pôle régional, et aux côtés de la FBTP, de la CAPEB, des Chambres de Métiers et d’autres organismes professionnels, nous travaillons à la construction d’une véritable démarche durable dans le bâtiment.

Directement, cette fois, le Départe-ment intervient comme donneur d’ordre pour les travaux publics, pour les collèges ou pour nos propres bâtiments. Là encore, nous faisons appliquer de plus en plus de règles constructives touchant au développement durable, aux écono-mies d’énergies et à l’isolation des bâtiments. Nous avons aussi au niveau des Travaux publics introduit

L’Etat a d’ailleurs engagé une série de mesures dans le cadre de la loi sur les économies d’énergie, ou pour la défiscalisation des travaux entrepris pour l’isolation des bâtiments. Je veux croire que ces engagements, qui sont d’ailleurs bien accueillis par la profession, permettront un premier redressement – même si les effets ne seront pas immédiats.

Quelles ont été les actions entreprises par le Conseil général durant votre mandature pour aider le secteur du BTP à prendre en compte les enjeux du dévelop-pement Durable ?

C’est vrai que nous avons investi, depuis plusieurs années maintenant, le champ du développement durable.

dans nos marchés des clauses relatives au DD, par exemple le recy-clage des matériaux ou l’intégration de déchets du bâtiment dans les enrobés pour nos routes.

Parallèlement à ces mesures d’incita-tion, nous agissons aussi pour sensi-biliser les Vauclusiens aux grandes questions du développement durable, tout au long de l’année par des informations thématiques ou lors des grandes Fêtes du Vaucluse durable que nous organisons tous les deux ans et qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. Faire comprendre l’inté-rêt du développement durable aux Vauclusiens c’est évidemment le premier pas pour aider nos entre-prises à s’en approprier les enjeux.

Les acteurs de la filière protestent contre une concur-rence déloyale intra-européenne et dénoncent notamment le statut des travailleurs détachés. D’après les chiffres de la Direction Géné-rale du Travail, ces derniers ont représenté 210 000 travailleurs en France en 2013. Comment pou-vez-vous soutenir nos entreprises pour éviter ce dumping social ?

J’ai toujours dénoncé ces pratiques : il doit y avoir une ouverture vers une Europe plus solidaire, vers des formes d’entraide, mais nous ne pouvons en aucun cas accepter ce dumping organisé, la baisse des droits des travailleurs, la baisse des rémunérations de nos ouvriers. Cette question va bien au delà des compé-tences du Département et doit être résolu au niveau national et euro-péen. Pour autant, nous entendons jouer notre rôle, via la passation de

C omment se porte le marché du BTP dans le département ?

Les chiffres dont nous disposons à fin juin 2014 montrent un recul du marché, ce que corroborent plusieurs indicateurs directs (emploi salarié, logements mis en chantier ou programmes autorisés) ou indirects (production de ciment par exemple).

À cela, il y a, c’est vrai, une première explication  : traditionnellement, l’année précédant les élections muni-cipales (l’année 2013, donc) voit une accélération des mises en chantier. Et logiquement la période post-électo-rale un ralentissement notable.Pour autant, au-delà de ça, ne nous voilons pas la face, le fléchissement de l’activité existe et il est national.

«  Sur l’année 2014/2015, nous allons lancer ou poursuivre plusieurs grands projets. »

nos marchés. Bien entendu nous devons, comme les autres collectivi-tés, respecter la législation sur les marchés publics. Mais tout en respectant cette légalité, j’ai incité mes services à introduire des gardes fous, des exigences qui permettent en partie de se prémunir contre ce type de dérives, même si cette démarche n’est pas simple. Nous avons notamment introduit dans nos marchés des clauses d’insertion sociale pour favoriser le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA.

L’observatoire de la demande locative dans le Vaucluse a révélé en 2012, le nombre de 13  459 demandeurs pour 2  612 attribu-tions dans la même période, soit 20% de la demande exprimée satisfaite. Comment remédier à cette situation ?Votre question pose le problème de la pénurie de l’offre. Le rythme qui avait été annoncé de la création de 500 000 logements par an n’a pas été atteint  : les logements mis en chan-tier entre 2011 et 2013 ont diminué de plus de 25%, passant de 420 000 à 300 000 par an.

« Trois vauclusiens sur quatre sont éligibles au logement social. »A ce déficit quantitatif vient s’ajou-ter un problème d’adéquation entre l’offre et les besoins  : en Vaucluse, 80% des ménages en recherche de logement ont un revenu inférieur à 28 560 €. Une frange de la popula-tion se trouve aujourd’hui écartée du marché de l’accession et du locatif privé, sauf à accepter un logement dans des territoires de plus en plus éloignés des centres de vie urbaine. Il faudrait donc développer dans les zones où cela se justifie, une offre de logements intermédiaires qui fait actuellement défaut.Là où le Département peut surtout intervenir, bien sûr, c’est sur l’offre de logement social, aux côtés des bailleurs sociaux (et rappelons qu’au-jourd’hui trois Vauclusiens sur quatre sont éligibles au logement social).

Nous avons d’ailleurs alloué une enveloppe spéciale d’un million d’eu-ros à Mistral Habitat pour l’aider à mener à bien ses missions de rénova-tion et construction de logements.

Encore faut-il que les communes

s’engagent elles aussi dans cette politique sociale – et on sait les freins que rencontrent souvent les orga-nismes sociaux. L’Etat a d’ailleurs envoyé un bon signal en renforçant la pression sur les collectivités locales avec la révision de l’article 55 de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU). Alors que jusqu’à présent les objectifs en termes de logements sociaux devaient être atteints en 2020, le gouvernement a repoussé cette échéance à 2025 en même temps qu’il augmentait les objectifs, puisque dorénavant le taux de loge-ments sociaux à atteindre passe de 20 à 25%. D’autre part, l’obligation des 20 % est élargie à un certain nombre de communes, hors périmètre SRU jusque-là, et qui sont en forte progression démographique.

La commande publique est importante dans notre pays car elle permet le développement de projets structurants qui favorisent l’emploi, les restrictions budgé-taires vont elles mettre à l’arrêt ces projets ?

C’est vrai, la commande publique occupe une part forte dans les projets structurants, avec 19% de notre PIB. La question des restric-tions budgétaires, que vous évoquez, m’oblige à une parenthèse à propos du débat sur la réforme territoriale.

La rationalisation, la clarification des compétences de chacun des échelons sont bien sûr des objectifs louables.

Tout comme l’est l’objectif de réduc-tion du déficit public, qui doit être la conséquence d’un effort partagé.

Cela dit, la période d’incertitudes que nous traversons est évidemment inconfortable et je refuse en tous cas que cela se fasse au détriment des services publics de proximité et des grands projets structurants dont les Vauclusiens ont besoin.

Répondre à votre question m’oblige à anticiper un peu sur le budget 2015 que nous sommes en train de construire. Avec une ligne directrice très claire  : malgré les contraintes fortes qui nous sont imposées (à savoir la baisse des dotations d’un côté et l’explosion des allocations individuelles de solidarité de l’autre), les élus de la majorité du Départe-ment de Vaucluse sont déterminés à utiliser les marges de manœuvre qu’il nous reste sur la partie investisse-ment. En conséquence, si nous ne pouvons pas augmenter les investis-sements pour 2015, nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour les stabiliser. La baisse de l’investisse-ment dans les collectivités locales devrait être, en moyenne nationale, de l’ordre de 15%. Ici en Vaucluse je peux déjà annoncer que nous ne répercuterons pas ce niveau de baisse. J’en fais une priorité, il en va du dynamisme économique du département et de l’emploi des Vauclusiens.

Quels sont les projets du

Conseil général pour le secteur BTP ?

Je veux d’abord rappeler que le Département est déjà le premier donneur d’ordre du Vaucluse. Au quotidien, nous agissons fortement en faveur du BTP, dans l’entretien de notre réseau routier, dans celui de nos collèges et autres bâtiments, dans notre soutien à la construction de logements ou, via l’aide consé-quente que nous apportons aux communes et EPCI grâce au disposi-tif de la contractualisation.

Sur l’année 2014/2015, nous allons également lancer ou poursuivre plusieurs grands projets, parmi lesquels je veux citer la déviation Est de CADENET (4 millions d’euros), le deuxième pont de CAVAILLON (7,5 millions), la poursuite de travaux lourds sur certains collèges (Anselme Mathieu à Avignon pour 6 millions d’euros, Jean Giono à Orange pour 1 million d’euros) ou encore la réhabi-litation et l’extension des centres médico sociaux de Cavaillon Pertuis, et Carpentras.

Pour les années qui viennent, enfin, nous souhaitons peser auprès des grands décideurs, notamment via les contrats Etat-Région, pour faire avancer les dossiers de la LEO ou de la déviation d’Orange, sur lesquels nous nous sommes engagés depuis longtemps, y compris financièrement.

Propos recueillis par Jamil Zéribi

EN CHIFFRES

80 330 000% 25 1million d’€%

des ménages en Vaucluse en reherche de logement ont un revenu inférieur à 28 560 €.

C’est le montant alloué à Mistral Habitat pour l’aider à mener à bien ses missions de rénovation et de construction de logements.

C’est le nombre de logements neufs construits en France

pour l’année 2013.

C’est le quota que devront atteindre les communes de plus de 3500 habitants en logements

sociaux dès 2025.

5GRAND PRIX du bâtiment durable, le journal

Avec en point d’orgue, à l’été 2011, l’adoption d’un Agenda 21 départe-mental, un plan de 76 actions qui concernent bien sûr directement toutes nos politiques publiques, mais servent aussi de cadre au soutien que nous pouvons apporter à nos parte-naires sur le territoire.

Par exemple, nous accompagnons financièrement la CAPEB (La Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), notamment en aidant au développe-ment en son sein du label ECO Arti-san en Vaucluse. De même, nous avons soutenu la FDBTP (Fédéra-tion du BTP84) sur la plateforme emploi, en particulier pour ce qui concerne les emplois verts – pour lesquels l’étude que nous avons menée permet d’ailleurs de prévoir un rythme de 600 nouveaux emplois par an.

Autre exemple, nous sommes égale-ment membre depuis sa création du Prides Bâtiments Durables Méditer-ranéens. Via ce pôle régional, et aux côtés de la FBTP, de la CAPEB, des Chambres de Métiers et d’autres organismes professionnels, nous travaillons à la construction d’une véritable démarche durable dans le bâtiment.

Directement, cette fois, le Départe-ment intervient comme donneur d’ordre pour les travaux publics, pour les collèges ou pour nos propres bâtiments. Là encore, nous faisons appliquer de plus en plus de règles constructives touchant au développement durable, aux écono-mies d’énergies et à l’isolation des bâtiments. Nous avons aussi au niveau des Travaux publics introduit

L’Etat a d’ailleurs engagé une série de mesures dans le cadre de la loi sur les économies d’énergie, ou pour la défiscalisation des travaux entrepris pour l’isolation des bâtiments. Je veux croire que ces engagements, qui sont d’ailleurs bien accueillis par la profession, permettront un premier redressement – même si les effets ne seront pas immédiats.

Quelles ont été les actions entreprises par le Conseil général durant votre mandature pour aider le secteur du BTP à prendre en compte les enjeux du dévelop-pement Durable ?

C’est vrai que nous avons investi, depuis plusieurs années maintenant, le champ du développement durable.

dans nos marchés des clauses relatives au DD, par exemple le recy-clage des matériaux ou l’intégration de déchets du bâtiment dans les enrobés pour nos routes.

Parallèlement à ces mesures d’incita-tion, nous agissons aussi pour sensi-biliser les Vauclusiens aux grandes questions du développement durable, tout au long de l’année par des informations thématiques ou lors des grandes Fêtes du Vaucluse durable que nous organisons tous les deux ans et qui ont rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. Faire comprendre l’inté-rêt du développement durable aux Vauclusiens c’est évidemment le premier pas pour aider nos entre-prises à s’en approprier les enjeux.

Les acteurs de la filière protestent contre une concur-rence déloyale intra-européenne et dénoncent notamment le statut des travailleurs détachés. D’après les chiffres de la Direction Géné-rale du Travail, ces derniers ont représenté 210 000 travailleurs en France en 2013. Comment pou-vez-vous soutenir nos entreprises pour éviter ce dumping social ?

J’ai toujours dénoncé ces pratiques : il doit y avoir une ouverture vers une Europe plus solidaire, vers des formes d’entraide, mais nous ne pouvons en aucun cas accepter ce dumping organisé, la baisse des droits des travailleurs, la baisse des rémunérations de nos ouvriers. Cette question va bien au delà des compé-tences du Département et doit être résolu au niveau national et euro-péen. Pour autant, nous entendons jouer notre rôle, via la passation de

omment se porte le marché du BTP dans le département ?

Les chiffres dont nous disposons à fin juin 2014 montrent un recul du marché, ce que corroborent plusieurs indicateurs directs (emploi salarié, logements mis en chantier ou programmes autorisés) ou indirects (production de ciment par exemple).

À cela, il y a, c’est vrai, une première explication  : traditionnellement, l’année précédant les élections muni-cipales (l’année 2013, donc) voit une accélération des mises en chantier. Et logiquement la période post-électo-rale un ralentissement notable.Pour autant, au-delà de ça, ne nous voilons pas la face, le fléchissement de l’activité existe et il est national.

nos marchés. Bien entendu nous devons, comme les autres collectivi-tés, respecter la législation sur les marchés publics. Mais tout en respectant cette légalité, j’ai incité mes services à introduire des gardes fous, des exigences qui permettent en partie de se prémunir contre ce type de dérives, même si cette démarche n’est pas simple. Nous avons notamment introduit dans nos marchés des clauses d’insertion sociale pour favoriser le retour à l’emploi des bénéficiaires du RSA.

L’observatoire de la demande locative dans le Vaucluse a révélé en 2012, le nombre de 13  459 demandeurs pour 2  612 attribu-tions dans la même période, soit 20% de la demande exprimée satisfaite. Comment remédier à cette situation ?Votre question pose le problème de la pénurie de l’offre. Le rythme qui avait été annoncé de la création de 500 000 logements par an n’a pas été atteint  : les logements mis en chan-tier entre 2011 et 2013 ont diminué de plus de 25%, passant de 420 000 à 300 000 par an.

« Trois vauclusiens sur quatre sont éligibles au logement social. »A ce déficit quantitatif vient s’ajou-ter un problème d’adéquation entre l’offre et les besoins  : en Vaucluse, 80% des ménages en recherche de logement ont un revenu inférieur à 28 560 €. Une frange de la popula-tion se trouve aujourd’hui écartée du marché de l’accession et du locatif privé, sauf à accepter un logement dans des territoires de plus en plus éloignés des centres de vie urbaine. Il faudrait donc développer dans les zones où cela se justifie, une offre de logements intermédiaires qui fait actuellement défaut.Là où le Département peut surtout intervenir, bien sûr, c’est sur l’offre de logement social, aux côtés des bailleurs sociaux (et rappelons qu’au-jourd’hui trois Vauclusiens sur quatre sont éligibles au logement social).

Nous avons d’ailleurs alloué une enveloppe spéciale d’un million d’eu-ros à Mistral Habitat pour l’aider à mener à bien ses missions de rénova-tion et construction de logements.

Encore faut-il que les communes

s’engagent elles aussi dans cette politique sociale – et on sait les freins que rencontrent souvent les orga-nismes sociaux. L’Etat a d’ailleurs envoyé un bon signal en renforçant la pression sur les collectivités locales avec la révision de l’article 55 de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU). Alors que jusqu’à présent les objectifs en termes de logements sociaux devaient être atteints en 2020, le gouvernement a repoussé cette échéance à 2025 en même temps qu’il augmentait les objectifs, puisque dorénavant le taux de loge-ments sociaux à atteindre passe de 20 à 25%. D’autre part, l’obligation des 20 % est élargie à un certain nombre de communes, hors périmètre SRU jusque-là, et qui sont en forte progression démographique.

La commande publique est importante dans notre pays car elle permet le développement de projets structurants qui favorisent l’emploi, les restrictions budgé-taires vont elles mettre à l’arrêt ces projets ?

C’est vrai, la commande publique occupe une part forte dans les projets structurants, avec 19% de notre PIB. La question des restric-tions budgétaires, que vous évoquez, m’oblige à une parenthèse à propos du débat sur la réforme territoriale.

La rationalisation, la clarification des compétences de chacun des échelons sont bien sûr des objectifs louables.

Tout comme l’est l’objectif de réduc-tion du déficit public, qui doit être la conséquence d’un effort partagé.

Cela dit, la période d’incertitudes que nous traversons est évidemment inconfortable et je refuse en tous cas que cela se fasse au détriment des services publics de proximité et des grands projets structurants dont les Vauclusiens ont besoin.

Répondre à votre question m’oblige à anticiper un peu sur le budget 2015 que nous sommes en train de construire. Avec une ligne directrice très claire  : malgré les contraintes fortes qui nous sont imposées (à savoir la baisse des dotations d’un côté et l’explosion des allocations individuelles de solidarité de l’autre), les élus de la majorité du Départe-ment de Vaucluse sont déterminés à utiliser les marges de manœuvre qu’il nous reste sur la partie investisse-ment. En conséquence, si nous ne pouvons pas augmenter les investis-sements pour 2015, nous sommes en train de tout mettre en œuvre pour les stabiliser. La baisse de l’investisse-ment dans les collectivités locales devrait être, en moyenne nationale, de l’ordre de 15%. Ici en Vaucluse je peux déjà annoncer que nous ne répercuterons pas ce niveau de baisse. J’en fais une priorité, il en va du dynamisme économique du département et de l’emploi des Vauclusiens.

Quels sont les projets du

Conseil général pour le secteur BTP ?

Je veux d’abord rappeler que le Département est déjà le premier donneur d’ordre du Vaucluse. Au quotidien, nous agissons fortement en faveur du BTP, dans l’entretien de notre réseau routier, dans celui de nos collèges et autres bâtiments, dans notre soutien à la construction de logements ou, via l’aide consé-quente que nous apportons aux communes et EPCI grâce au disposi-tif de la contractualisation.

Sur l’année 2014/2015, nous allons également lancer ou poursuivre plusieurs grands projets, parmi lesquels je veux citer la déviation Est de CADENET (4 millions d’euros), le deuxième pont de CAVAILLON (7,5 millions), la poursuite de travaux lourds sur certains collèges (Anselme Mathieu à Avignon pour 6 millions d’euros, Jean Giono à Orange pour 1 million d’euros) ou encore la réhabi-litation et l’extension des centres médico sociaux de Cavaillon Pertuis, et Carpentras.

Pour les années qui viennent, enfin, nous souhaitons peser auprès des grands décideurs, notamment via les contrats Etat-Région, pour faire avancer les dossiers de la LEO ou de la déviation d’Orange, sur lesquels nous nous sommes engagés depuis longtemps, y compris financièrement.

Propos recueillis par Jamil Zéribi

Anne-Marie Hautant : "Le bâtiment est un secteur clé en matière de développement durable."

6 GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalun jury de professionnels

intégrations et radiations de l'ordre, la médiation en cas de conflits, la repré-sentation auprès des instances publiques mais également de nom-breuses autres compétences. A la tête de l'agence Cassulo d'Avignon qui emploie 4 personnes, il a dernièrement participé à la réalisation de nombreux bâtiments, dont le nouvel hôtel de police d'Avignon ou contribué à la réhabilitation du quartier Monclar. "Notre métier, c'est de construire entre technique et poésie, faire des projets qui réenchantent leur contexte tout en respectant le programme", dit-il.

Autre membre de notre jury, la fédéra-tion du bâtiment et des travaux publics BTP représente quelques 400 entreprises (sur 2400) et environ 6300 salariés (soit un peu plus de 50% des salariés du BTP du Vaucluse). Son Président, Jean-Yves Chemin, occupe cette fonction depuis un an : "Notre travail est d'informer nos entre-prises sur les évolutions dans le secteur du BTP. Mais aussi d'assurer des formations, en particulier depuis le 1er septembre 2014 sur la RGE (garantie d'environnement), qui est obligatoire pour que les particuliers puissent profiter d'une baisse d'impôts de 30% et d'une TVA à 5,5%. Nous avons également tout un volet d'assis-

dernières. Parmi les grandes réalisations de l'année 2014, la FabricA, qui est devenu l'un des lieux phares de la ville d'Avignon, par sa fonction de création culturelle pour le Festival de théâtre. D'autres réalisations majeures sont également à mettre au crédit de la SEM, dont l'extension sud de l'hopital d'Avi-gnon, le pôle santé public / privé de Carpentras, le parking Jean-Jaurès et la gare routière d'Avignon, les locaux du Grand Avignon à Agroparc ou encore ceux de la grande école d'Art sur le site de l'ancien collège Giéra ne sont que des exemples récents ou en cours de son activité. Entre création d'écoquar-tiers ou restructuration de secteurs, Citadis intervient à la fois dans les domaines de compétence de l'aména-gement et de la construction.

Réenchanter le contexte

Jean-Paul Cassulo est un architecte Avignonnais. Il intervient dans notre jury sous la casquette de Président de l'ordre des architectes de la région Paca. L'ordre qu'il préside représente "un peu moins de 3000 architectes dans toute la région. C'est une déléga-tion de service public dont le but est de veiller à la qualité de la prestation des architectes, et au respect de la déonto-logie de la profession". S'ajoute les

tance à nos adhérents, notamment juridique ainsi qu'un rôle de représen-tation et d'alerte auprès des pouvoirs publics". Le secteur du BTP représente dans le département de Vaucluse environ 10% de l'activité économique et de l'emploi.

Dernier membre du jury, Jean-Fran-çois Lovisolo au titre de l'associa-tion des maires de Vaucluse. "Notre association représente 148 communes sur les 151 que compte le département, explique-t-il. Nous y sommes tous bénévoles, et nous animons notre réseau pour faire remonter nos préoc-cupations au niveau national de l'association. L'esprit de l'association, c'est de laisser de côté les partisaneries, et ça marche, car nous sommes tous soumis aux mêmes problématiques, comme la dotation générale ou le rythme scolaire, par exemple". L'asso-ciation, basée à Avignon, emploie deux personnes détachées par le Conseil général et se sent concernée par le bâtiment durable car « les communes sont l'un des principaux donneurs d'ordres, c'est important de se sentir impliqué dans une démarche qui met en valeur ceux qui ont à coeur de concevoir des constructions durables ».

Rémy Martino

« L

Pour sélectionner les projets honorés, nous avons constitué un  jury représentatif sur le plan institutionnel et technique. L'expertise de chacun de ses membres apporte une singularité et une richesse à ce projet.

a France dépense 70 milliards par an pour acheter son énergie à

l'étranger. Investir dans le bâtiment durable, c'est faire des économies sur cette somme, pour les investir ailleurs", dit Anne-Marie Hautant, fondatrice et responsable d'Ingéflux, le bureau d'études qui figure parmi les membres du jury du Grand Prix du Bâtiment Durable. Sa société fait de l'ingénierie en bâtiment, d'abord spécialisée dans les fluides avant de se développer au gré des évolutions du marché : "C'est justement l'aspect durable qui évolue beaucoup ces dernières années, avec de nouvelles normes en vigueur qu'il faut respecter, et c'est quelque chose de légitime et de nécessaire", estime-t-elle. Avec des références récentes comme la médiathèque de Frontignan, la ferme aux crocodiles de Pierrelatte ou encore des rénovations thermiques pour les bailleurs sociaux Mistral Habitat et Vilogia, elle estime que "le bâtiment est un secteur clé en matière de dévelop-pement durable, qui est un gisement d'emplois potentiels énorme".

Citadis est représentée dans notre jury par son directeur, Bruno Grenier. Cette société d'économie mixte se met au service des collectivités locales, afin de concrétiser les projets de ces

Critères d'éligibilité des dossiers

Projet réalisé durant ces 3 dernières années sur le périmètre du Grand Avignon et du Vaucluse

Projet neuf ou en rénovation

Bâtiments publics, privés, industriels, commerciaux et bureaux

En haut de gauche à droite : Bruno Grenier (Citadis), Joris Vicente (équipe projet), Jérôme Micheletti (équipe projet), Francine Ménard (Association des Maires du Vaucluse), Anne-Marie Hautant (Bureau d’études Ingeflux), Emmanuel Meli (Fédération du Bâtiment). En bas : Jamil Zéribi (équipe projet), Jean-Paul Cassulo (Ordre des Architectes de PACA).

Résidence étudiante La Miroiterie à Avignon

8 GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalvainqueur du grand prix

travail a été géré avec réussite par une entreprise du cru, Sud Batiment, basée en zone de Courtine à Avignon. Les menuiseries extérieures des chambres en profilés de PVC sont très performantes sur le plan thermique et sont assorties d'un double vitrage peu émissif avec interposition d'une lame d'argon.

D'ailleurs, "la nature du vitrage a été déterminée par le calcul du classe-ment acoustique des façades tout en permettant de conserver la chaleur à l'intérieur durant l'hiver et de renforcer le contrôle solaire en été", précise le maître d'oeuvre.

L'utilisation des matériaux durables, faciles d'entretien, à faible impact environnemental est assurément l'un des points forts de la réalisation, tout comme la relation du bâtiment, dont l'intégration a du se faire sous plusieurs contraintes, à son environ-nement. "Deux plots parallèles à la voirie génèrent des transparences,

d'un environnement saturé et com-plexe à gérer. La réalisation ? Une résidence avec 110 logements étudiants sur une surface de 3691m², assortis de 261 m² dédiés à l'activité situés au rez-de-chaussée. Cette résidence livrée en 2013, située route de Lyon à Avignon, se démarque par son utilisation du béton et ses vitres colorées.

"Nous sommes sur une parcelle étroite, près des remparts et en bordure d'une voie de chemin de fer, explique Philip Murphy, au nom de l'agence Lyonnaise Gautier-Conquet Architectes et Paysagistes. "Le choix d'un projet compact apparaissait le plus efficace en termes d'orientation, de vues, de confort thermique et acoustique".

L'ossature principale du bâtiment en béton armé traite efficacement, par la masse volumique du matériau, les contraintes acoustiques avec le train et les voitures à proximité. Cet aspect du

évitent les vis-à-vis avec la copropriété mitoyenne et proposent une typologie ouverte et dynamique", explique Philip Murphy. Le bâtiment ayant été pensé également pour être optimisé dans son intérieur : "Il a fallu conce-voir toute l'ergonomie de la cellule habitée d'un étudiant afin d'optimi-ser la vie dans 20 m². Le but est de gagner de l'espace et de la lumière naturelle. Les meubles sont dessinés en totalité. Tous les détails sont imaginés pour faciliter les range-ments, l'éclairage et la mainte-nance".

Intégrée dans le contexte d'une ville qui rayonne, entre autres, par son université en plein développement, c'est une réalisation irréprochable dans son architecture, mais qui contri-bue aussi à tirer vers le haut la ville, l'appuyant dans ses ambitions d'une vie étudiante riche et de qualité.

Rémy Martino

« J e passe souvent par la route de Lyon. De jour, de nuit, qu'il fasse soleil ou qu'il

pleuve, je ne suis jamais déçu par la qualité de ce bâtiment". Le témoi-gnage de cet automobiliste habitué de la route de Lyon à Avignon est frappant, pour évoquer la qualité architecturale, et introduire le prix remis à notre lauréat. Une qualité d'autant plus remarquable, que la réali-sation a été faite sous la contrainte

Catégorie : Qualité architecturale et paysagère

Equipe gagnante : Maîtrise d'ouvrage : OPH d'Avignon - Maîtrise d'oeuvre : Gautier-Conquet Architectes et paysagistes - - Entreprise distinguée dans la phase d'exécution : Sud Bâtiment, gros oeuvre

C'est un bâtiment très épuré, bien à l'intérieur comme à l'extérieur. Avec son verre coloré et son béton, c'est une architecture assez osée, un signe fort de modernité. Un projet très intéressant avec une maî-trise des coûts, une écono-mie de moyens, c'est juste ce qu'il faut.

L'argument du jury

L'équipe du cabinet Gautier-Conquet

Catégorie : Performance énergétique et environnementale – Confort d'usage

Equipe gagnante : Maîtrise d'ouvrage : Communauté de communes du Pays Vaison VentouxMaîtrise d'oeuvre : Axel Collot Architecte - Entreprise distinguée dans la phase d'exécution : Entreprise Lassagne, ossature, charpente, bardage bois

Cette réalisation a obtenu le label « Bâtiment Durable Méditerranéen NIVEAU OR » et c'est largement mérité. Le niveau de perfor-mance énergétique est ici très élevé : L'utilisation du bois, l'isolation avec laine de bois, le chauffage par pompe à chaleur géother-mique. L'insertion paysa-gère est aussi une belle réus-site. C'est un excellent dos-sier, il n'y a rien à dire.

L'argument du jury

Espace multi-accueil Petite Enfance à Vaison-la-Romaine

coûteuses, mais simplement par une conception bioclimatique raisonnée". En conséquence, la réalisation aboutit à l'objectif : "ce bâtiment se déroule natu-rellement, dans une logique fonction-nelle nécessaire au confort et à la quali-té de la vie des enfants : les espaces s'ouvrent les uns aux autres en toute fluidité, en accord avec les prolonge-ments extérieurs. Le bâtiment contourne les grands pins du site qui ont été conservés pour créer des espaces de patios protégés et intimes pour les enfants".

D'un point de vue technique, l'espace multi-accueil petit enfance de Vaison-la-Romaine utilise massivement le bois, y compris en couverture pour une insertion harmonieuse sur le site. L'isola-tion est principalement en laine de bois, le chauffage se fait par pompe à chaleur géothermique (et le rafraîchissement par géocooling), l'installation solaire évite la surchauffe en période estivale par réinjec-

n espace de 1000 m² qui conjuge bien-être de

l'enfant, service aux familles et intégration environnemen-tale", tel sont les propos d'Axel Collot, architecte à Vaison-la-Romaine, de

Laurent Pellus et de Régis Meguin du bureau Montpellierain "Architecture Environnement", les maîtres d'oeuvre de cette magnifique réalisation. Ce projet, commandé par la Copavo (communauté de communes pays Vaison Ventoux), constituait une construction de crèche intercommunale de 65 places assortie de la réhabilitation d'un relais structures multi-accueil et d'un lieu d'accueil parents-enfants. "La structure contempo-raine en bois est intégrée à son environ-nement naturel. Elle s'inscrit dans les fondements de l'architecture tradition-nelle provençale : gestion des orienta-tions, bon usage des matériaux, protec-tion des vents, dimensionnement des ouvertures, utilisation de la végétation". Une méthode de travail, un état d'esprit qui a forcément amené à imager le projet sous l'angle du développement durable : "s'appuyer sur ce qu'il y a d'essentiel nous a guidés vers l'efficacité énergé-tique et un confort indéniable, sans débauche de moyens et sans techniques

9GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalvainqueur du grand prix

tion du surplus de chaleur dans le sol via les sondes géothermiques. Du point de vue de la consommation électrique, elle est de 7w/m² contre 20w/m² pour les maisons traditionnelles : "le bâtiment profite au mieux de l'énergie gratuite avec protection du soleil l'été et une récupération de sa chaleur l'hiver, mais aussi la géométrie des construc-tions et l'utilisation de leds". De fait, "l'espace petite-enfance de Vaison-la-Ro-maine présente l'avantage d'être écono-mique dans sa gestion quotidienne".

Insertion paysagère réussie et respect du cadre ont été au coeur du travail du charpentier Lassagne, de Malaucène, qui a travaillé sur le bâtiment : "L'espace multi-accueil de Vaison-La-Romaine exprime, par le travail qui a été réalisé, une expression organique et une orien-tation écologique comme symbole des valeurs actuelles, soucieuses de l'envi-ronnement".

Rémy Martino

«U

Axel Collot, architectemandataire

Laurent Pelus et Régis Méguin, architecture Environnement, architectes associés.

L'argument du jury

La Résidence du Dr Ayme à Cavaillon

10 GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalvainqueur du grand prix

"Bien que cette réalisation n'ait traité que 2 entités foncières au sein de cet ensemble, nous avons pris le parti de segmenter afin d'établir une nouvelle lecture urbaine, où l'on perçoit clairement la transition entre l'espace public (la rue) vers l'espace commun, puis vers l'espace privé".

Le maître d'oeuvre a alors mis en place un système de filtres visuels avec des solutions architecturales simples mais revalorisantes ainsi que "des espaces communs qui enchantent stimulent, et incitent à un certain respect, invitant les loca-taires à redécouvrir leur environne-ment avec une réappropriation des espaces communautaires et priva-tifs".

L'architecte a également intégré dans sa réalisation que "pour supprimer tout effet d'insécurité, nous avons cherché à réduire les effets d'espaces et de recoins en repositionnant les portes palières des logements".

ments, matériaux constitutifs, amé-nagement et cadre de vie de ses loca-taires", expliquent Bertrand Benedet-ti (entreprise de travaux "Benedetti SA", Avignon) et Patrick Bolloré (Bureau d'architecture "BA Architec-ture", Marseille).

Une réhabilitation complète de 169 logements, qui comprend égale-ment la requalification des parties communes, les espaces extérieurs, ainsi que l'envoloppe extérieure des bâtiments sur la base de critères com-muns : les économies d'énergies asso-ciées à un résultat de performances thermiques, le confort, la sécurité et l'accessibilité.

Mais le véritable enjeu de cette réali-sation est de mettre l'architecture et la construction au profit d'une meil-leure insertion sociale. Une question importante, puisqu'il s'agissait de traiter un quartier excentré, refermé sur lui-meme, en périphérie du centre-ville... comme rejeté par l'agglomération dont il fait partie.

Concernant la requalification ther-mique de l'enveloppe, "l'objectif visé est d'obtenir une amélioration thermique nette de l'existant tout en minorant sensiblement les frais annuels de chauffage et de produc-tion d'eau chaude sanitaire. Pour cela, une mutualisation des actions est mise en oeuvre depuis l'isolation de l'enveloppe extérieure des bâtiments jusqu'aux organes de production et diffusion de chaleur ainsi que les consommations energé-tiques des équipements".

En matière d'amélioration energé-tique, "un soin tout particulier a été apporté sur les mises en oeuvre des travaux annexes" : électricité dans les parties communes, chauffage, ventilation et ascenseurs ont été repensés dans ce sens.

Rémy Martino

C

Equipe gagnante : Maîtrise d'ouvrage : Mistral Habitat - Maîtrise d'oeuvre : BA Architecture - Entreprise distinguée dans la phase d'exécution : Benedetti SA

e prix concerne les bâtiments I, J, K, D et N de la résidence du Dr Ayme à Cavaillon.

Inscrite dans le cadre de la rénova-tion urbaine, cette résidence est com-posée d'un ensemble de bâtiments datant des années 1970, qui n'a par le passé bénéficié que de travaux d'en-tretien et d'opérations de réhabilita-tions partielles. L'opération ayant été livrée en octobre 2014, "l'objectif était d'effectuer des travaux et actions de mise à niveau des normes actuelles sur l'ensemble des équipe-

Catégorie : Co-production – Travail d'équipe – Démarche AEU – Insertion sociale

Patrick Bolloré (BA Architecture) et Bertrand Benedetti (Benedetti SA)

C'est une action qui tire vers le haut, et dont il a été tiré profit pour restructurer le quartier, l'ouvrir sur la ville, dans la continuité de ce qui est fait sur Cavaillon. Par ailleurs, l'insertion sociale et le niveau de perfor-mances thermiques sont des marqueurs importants dans ce projet. Il faut saluer ce qui a été fait.

Catégorie : Accessibilité (accès aux transports, déplacement, économique) – Vivre ensemble(Habitat mixte, services de proximité, habitat participatif)

Equipe gagnante : Maîtrise d'ouvrage : SAS ACI - Maîtrise d'oeuvre : Agence Rolland ArchitecteEntreprise distinguée dans la phase d'exécution : Bati Concept, entreprise de gros oeuvre

Une démarche positive avec une grande ouverture d'es-prit. C'est le genre de réali-sations que l'on voit sur Montpellier, Lyon, Mar-seille et que l'on aimerait voir plus souvent sur notre territoire. En période de crise, les projets d'habitat mixte de cette qualité portés par des promoteurs privés sont à saluer.

L'argument du jury

Résidence "Les songes de Poliphile" aux Angles

matière d'habitat mixte, tant sur l'architecture que sur le respect de l'environnement : "mon agence a pris en compte la sauvegarde de la flore du site, afin d'y préserver les arbres qui sont remarquables". En découle ce que l'on pouvait aisément imaginer avec ce genre de philosophie de construction : "Construit dans un soucis de développement durable, cette résidence répond aux critères énergétiques du label BBC (bâtiment basse consommation)".

Ce que cite le maître d'oeuvre parmi les points forts de la réalisation compte bien évidement parmi les qualités attendues de l'habitat parta-gé : avec 4 logements sociaux com-pris dans la résidence, "il y a un cadre de vie harmonieux et serein, par des surfaces d'appartements confortables de 10 à 15% supérieures à la normale", mais aussi "de larges terrasses, une proximité directe du coeur du centre-ville, une impression de vivre en forêt, une architecture contemporaine aux formes simples et épurées". De quoi fournir à ceux qui y

n peu de fraîcheur dans l'architecture contempo-raine, avec une construc-

tion d'habitat mixte (Accession à la propriété & logements sociaux) située aux Angles, dans le Gard : la résidence "Les Songes de Poliphile". C'est ainsi que cette réalisation a été perçue par le jury du Grand Prix du Bâtiment Durable lors de son choix.

Une réalisation dans le ton de ce que font les grandes villes en plein déve-loppement ou en grande réhabilita-tion, comme Montpellier ou Mar-seille. Un type d'architecture dans l'air du temps, comme il est souhaitable d'en voir plus dans le département de Vaucluse et le territoire du Grand Avignon.

Livrée en juillet dernier, la résidence a été commandé par l'entrepreneur Pierre Fratta (SAS ACI) et réalisée par l'agence d'architecture Rolland, de Béziers. Jean-Jacques Rolland explique que "cette résidence de stan-ding se compose de 5 bâtiments acco-lés regroupant 17 appartements.

Afin de s'intégrer parfaitement au site présentant un fort dénivelé, le travail de conception s'est axé sur une architecture permettant de déga-ger de vastes terrasses en toitures, orientées sud-est, donnant à chaque logement une vue d'exception sur la vallée du Rhône". Et un air de petit village au coeur de la commune, qui en fait une agréable construction en

11GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalvainqueur du grand prix

vivent un habitat mixte de qualité, tel a été le souhait du maître d'ouvrage Pierre Fratta, de la société Avignon Construction Immobilier (ACI) de Sauveterre : "il y a eu une volonté maximale et accomplie d'intégration de la morphologie du site et de sa flore remarquable, permettant d'avoir un style de vie urbain avec le confort visuel et acoustique d'un paysage extra-urbain".

Techniquement, les bâtiments de la résidence conçus par la société Bati Concept installée à Morières sont dans les standards du bâtiment basse consommation, avec entre autres une structure avec dalle de béton isolée avec étanchéité multicouches auto-protégée pour les toitures et les terrasses, une isolation thermique et acoustique avec notamment des menuiseries extérieures double vitrage isolé au gaz d'argon, ou encore une production d'eau chaude par ballon thermodynamique et un chauffage par pompe à chaleur dans les séjours.

Rémy Martino

U

Jean-Jacques Rolland

C’Le Village des métiers "Les Ateliers" à Avignon

Bâtiment l'Alma à Agroparc à Avignon

12 GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalvainqueur du grand prixCatégorie : Innovation industrielle – Qualité des matériaux – Audace technique - Circuit courtet proximité – Maîtrise des coûts

vainqueur du grand prixCatégorie : Prix spécial : Projet contemporain dans son environnement paysager

L'argument du jury : Même s'il manque à ce projet une intégration dans sa périphérie, l'utilisation du bois, la démultiplication d'une construction simple et la couverture des ateliers avec des panneaux solaires rend le projet réussi.

Un projet qui est glissé dans la nature, qui utilise les arbres comme écran, et qui joue avec le décliné du sol. Ce n'est pas forcément un projet qui surprend, mais il est bon. Modeste, mais pertinent.

L'argument du jury

était un pari osé pour la ville d'Avignon de créer le village des métiers "Les

Ateliers", chemin de Baigne-Pied, entre la cité Monclar et le centre hospitalier de la ville, aux abords de la Durance.

Un pari osé, par son empreinte sociale dans une partie de la ville qui, peut avoir des difficultés à attirer des acteurs économiques. Ces ateliers locatifs ont été primés car cette initiative s'inscrit dans une requalification d'un quartier mais également et surtout car l'innova-tion industrielle avec l'utilisation du bois est un marqueur indéniable d'ori-ginalité et de qualité.

Ossature (épicéa) et façade (douglas thermohuilé) en bois réalisées par le charpentier Morel d'Aubagne, ainsi 6000 m² de surface pour un coût total de 3,9 millions d'€. Le points fort de la réalisation selon le maître d'oeuvre Olivier Brouwez, architecte associé au bureau aixois "Fradin Weck

Architecture" est "la préfabrication et la répétition de 36 ateliers identiques, ce qui a permis une rapidité d'exécu-tion, une filière sèche et un chantier propre".

Ayant également obtenu en 2011 le trophée du bois du PRIDES PACA dans la catégorie "bâtiment industriel et commercial", les ateliers "sont inspirés des courées artisanales du XIXe siècle, regroupant des ateliers identiques autour d'une cour". La cour d'antan s'est transformée en parking, mais l'idée reste proche : "l'échelle de la courée, le rythme saccadé des volumes et des matières, et la présence impor-tante du bois transforment le site en un lieu dynamique, empreint de sérénité".

Précision utile, toutes les toitures de ces ateliers sont équipées de panneaux solaires.

Rémy Martino

L es grands bâtiments et autres projets volumineux ne sont pas les seuls à avoir leur place

dans l'avancée vers le développement durable. Les petites structures, la maison du tout un chacun ou le petit bureau, peuvent aussi être l'objet d'un parti pris architectural allant en ce sens. C'est ce qu'ont fait l'expert comptable Sarah Bernard et l'Archi-tecte Philippe Laurent, en créant ainsi leurs bureaux sur le site d'Agroparc à Avignon en 2013. Le projet s'insère dans la partie sur la rue de leur terrain. "Comme notre jardin est composé

d'arbres variés et adultes, il n'était pas question de le dénaturer, d'où l'idée de s'insérer parmi eux dans le plus grand respect, avec des propor-tions harmonieuses", explique Philippe Laurent, à la fois maître d'ou-vrage et maître d'oeuvre. Il en a résulté un bâtiment tout de bois et de verres, "un formalisme voulu, chahuté par une vague transparente qui se déroule

Equipe gagnante : Maîtrise d'ouvrage : Ville d'Avignon - Maîtrise d'oeuvre : Fradin Weck Architecture Entreprise distinguée dans la phase d'exécution : Charpentier bois J.Morel et Associés

Equipe gagnante : Maîtrise d'ouvrage : Sarah Bernard expert comptable et Philippe Laurent Architecte - Maîtrise d'oeuvre : Atelier d'Architecture Philippe Laurent - Entreprise distinguée dans la phase d'exécution : Vossier Charpentes

Olivier Brouwez (FradinWeck Architecture)

parmi la trame rigoureuse des poteaux". Le travail du bois a été réalisé par Vossier Charpentes, une entreprise de l'Isle-sur-la-Sorgue qui a exercé avec "du bois massif, local. Pas de traitement, de bois de cagette, ou de bois exotique issu de la déforesta-tion". Le résultat ? Selon l'architecte : "un bâtiment hors du commun, qui perd ses repères entre le dedans et le

dehors, avec la transparence et la couleur vert prairie du mur du fond, avec la terrasse qui prolonge le sol intérieur".

Rémy Martino

Philippe Laurent et Sarah Bernard (Atelier d'Architecture Philippe Laurent)

14 GRAND PRIX du bâtiment durable, le journalinterview

« L’architecture, expression de la culture, est d’intérêt public. »

tectes aux entreprises, il faudrait réactiver la fonction planificatrice et régulatrice de l’Etat, alors que celui-ci transfère de plus en plus ce rôle à une normatisation à marche forcée, qui le remplace et donne à l’utilisateur l’illusion d’une sécurité sans répondre à ses besoins réels. Le prix du foncier, la normatisation, le manque de culture, les visions à court terme,… sont autant de freins à l’innova-tion architecturale, technique et financière qui entravent le système de production du logement.

Il est nécessaire de construire des bâtiments qui respectent le Dévelop-pement Durable, cette réalité est-elle vécue comme une contrainte ou est-elle partagée par ceux qui parti-cipent à l'acte de construire ?

Toujours sur la question centrale du logement, des choix politiques cohérents pour l’aménagement du territoire sont à réaliser. Les Élus disposent d’outils juridiques qui permettent une politique contrôlée du développement de leurs communes où les questions de maîtrise foncière sont centrales. Ils peuvent initier sans tarder et concrétiser dans les docu-

ue représente l'ordre des architectes de Paca et quels sont ses objectifs ?

L’architecture, expression de la culture, est d’intérêt public. Cette proclamation en tête de l’article 1er de la loi du 3 janvier 1977, a marqué pour la première fois la volonté du législateur de préserver et de promouvoir la qualité architecturale. En déclarant l’architecture d’intérêt public, le législateur a aussi confié à l’Ordre une mission de service public, celle de se porter garant de cet intérêt public que constitue l’architecture.

Le Conseil Régional de l'Ordre des Archi-tectes (CROA) effectue une veille perma-nente des pratiques constatées dans la région notamment concernant la dévolu-tion de la commande et le cas échéant este en justice.

Depuis plusieurs années, le CROA suit les modalités de dévolution de la commande publique en PACA avec un double objec-tif  : Avoir un support fiable de suivi et d’analyse de la conjoncture et des pratiques, développer des échanges qualitatifs et constructifs avec les maîtres d’ouvrage publics.

Le CROA a mis en place et développé une Communication interne et externe. Auprès des architectes (Newsletter infor-matique, lettre trimestrielle), auprès des Élus et des collectivités territoriales et auprès du public (sensibilisation du jeune public, sensibilisation à la culture architec-turale).

Il a créé, il y a deux ans, avec la Direction Régionale des affaires culturelles et les institutions régionales à vocation cultu-relle, une plateforme numérique de diffusion des conférences sur l’architec-ture, l’urbanisme et le paysage, tenues en Région PACA : « architecturesenligne.org » qui compte aujourd’hui près de 60 000 visionnages dans plus de 30 pays.

Une récente étude du cabinet KPMG conclue que la crise dans le secteur du BTP risque de se prolonger durant l'année 2015. Ces perspectives sont-elles partagées par votre profession ?

On assiste actuellement à un double phéno-mène qui semble s’installer durablement :1) Le glissement des prérogatives et des moyens du secteur Public vers le secteur privé. 2) La dévalorisation continue des rémunérations des prestations intellec-tuelles comme de celle des travaux dans le secteur du bâtiment.Ce phénomène n’est pas sans grand

danger pour l’intérêt public et l’aménage-ment des territoires…

Que faudrait-il faire en urgence pour faire évoluer cette situation ?

Sur les questions du logement et de l’amé-nagement du territoire qui intéressent toute la filière de la construction, des archi-

ments d’urbanisme une réflexion intégrant la préoccupation du développe-ment durable, celle des transports, des énergies... et donc celle de la densité des territoires.Aujourd’hui la ville a produit de la densité via les logements en barre des années 60 et début 70. Ces logements se sont dégradés, les services existants initialement en pied

Q

d’immeuble se sont évanouis … Il ne reste malheureusement plus de lien social. Les causes ne sont pas architecturales mais économiques… chômage, précarité, insolvabilité, … pénurie d’entretien.

Par ailleurs, autour des villes, les lotisse-ments ont fleuri dans les années 80 et 90 : terrains de 250m2, petites maisons isolées les unes des autres, mitoyenneté non assumée, vide périmétrique qui cumule les inconvénients… le sentiment d’être chez soi dans sa maison – fantasme ou rêve imaginaire, comme dans la campagne du XIXè siècle, a produit des dégâts majeurs en termes d’urbanisme, d’étalement urbain, de gaspillage des sols, de distance aux équipements.

Le développement durable appelle une nouvelle densité maîtrisée, des trajets cours, un respect et une attention aux énergies, aux paysages…

Les documents d’urbanisme peuvent favoriser ce développement. La prise de conscience culturelle des élus est le premier pas vers la prise de conscience des habitants. On peut habiter dans une densi-té aimable, on peut être fier de sa ville et de

son quartier. La qualité et l’esthétique des logements est un droit pour tous comme le logement lui-même, et la diversité sociale renforce les valeurs de la Répu-blique.

La stratification réglementaire déroule des couches toujours plus nombreuses et plus serrées. L’évolution de la cellule familiale force aujourd’hui à modifier la taille, le nombre, et l’organisation des logements. Une évolution du mode de financement du logement reste un objectif essentiel alors que le coût global a été intégré par nombre de nos voisins européens. La mixité au sein d’opérations nouvelles - secteur privé/logement social - est à renforcer pour toutes les opérations.

Si l’on veut par ailleurs maintenir et développer un tissu d’entreprises sans les voir se disloquer sous peu, il faut favoriser l’emploi de la main-d’œuvre locale.

Aujourd’hui les questions : Du foncier et de l’urbanisme, du financement du logement, de l’innovation sur le logement lui-même et son mode de construction adapté au territoire…croisées avec les notions de densité maîtrisée, d’économie et de développement durable entravent la production et corsettent les idées nouvelles en matière de logement.

Le déblocage du système passe par 3 points clés entre les mains des élus: 1) Prise de conscience que la densité maitri-sée favorise le lien social en appliquant les principes du développement durable. 2) Maîtrise des sols donc maîtrise du foncier. 3) Encouragement aux solutions nouvelles et prise de conscience culturelle de cette nécessité.

La ville de Montpellier a été transfor-mée en 30 ans. Est-il possible et important de développer une identité urbaine propre à Avignon et plus largement à notre département ?

L’avenir du territoire d’Avignon, le Grand Avignon, et la jonction des pays d’Avi-gnon et d’Arles, qui définit une séquence territoriale en contrepoint à l’aire métro-politaine Marseille-Aix, appelle un projet ambitieux qui conjugue la préservation des paysages naturels et bâtis sublimes que l’histoire nous a livrés et une vision non pas simplement contemporaine mais futuriste de l’urbanisme et de l’architecture qui devra s’inscrire dans un plan d’ensemble cohérent et unique…un programme politique et territorial pour développer une identité en plusieurs mandats en somme. 

Jean-Paul Cassulo est Président de l'Ordre des Architectes de PACA. Il représente 2818 architectes, soit près de 10% des effectifs de la profession au niveau national.

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