journal du parti socialiste genevois

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POSTSCRIPTUM08/12 Editorial 3 Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts! Archives 2 Archives du PSG: Une mine d’or! 10 Les affiches du PS Actualité nationale 7 Universités: 20’000 balles le bout de papier? 10 De l’air! Actualité cantonale 11 Où en est-on? 12 Chômage à Genève 14 La sécurité pour toutes et tous, sans privilèges Eclairage 19 Zone industrielle des Charmilels 20 Oui à la nouvelle constitution genevoise Vous 26 Militantes et militants socialistes n° 8 / 14 septembre 2012 Parti socialiste genevois Le 14 octobre, le peuple genevois devra choisir entre un projet de nouvelle constitution et la constitution actuellement en vigueur. Durant près de quatre ans, la Constituante a fait parlé d’elle, pas toujours en bien. Face à un avant-projet décrié à juste titre, le groupe socialiste pluraliste se trouvait placé devant un choix: essayer discrètement de le corriger, au risque d’échouer et qu’un projet de droite trouve une majorité populaire. Ou dire haut et fort ce qui n’allait pas, au risque qu’un projet rééquilibré et progressiste échoue. C’est précisément ce deuxième choix que nous avons fait. Il nous faut maintenant convaincre. Ce n’est pas une mince affaire : la gauche et les Socialistes se sont habitués à une posi- tion défensive. A dire NON, plutôt que le OUI arboré par notre parti national. Non seule- ment la Constituante a mauvaise presse, mais nous sommes habitués à refuser ce qui vient des autorités, à nous méfier du changement, devenu synonyme de régression plutôt que de progrès social. Je ne vais pas vous dire que ce projet est parfait… Avoir participé à son élaboration n’altère pas complètement le jugement des constituant-e-s ! Il comporte certes quelques faiblesses ; c’est aussi le cas de l’actuelle constitution. Cela étant, non seulement il n’a rien du projet néolibéral que quelques- uns voudraient y voir, mais surtout il est bien meilleur! Les acquis actuels sont préservés, voire renforcés, que ce soit dans les domaines du logement, de l’égalité entre femmes et hommes, de l’énergie ou encore des services publics. Mais il y a plus. Les droits fondamentaux sont renforcés comme nulle part ailleurs en Suisse, tant sur le plan du contenu que de leur mise en œuvre, grâce à une évaluation périodique indépendante et à la nouvelle Cour constitutionnelle. Ce n’est donc pas un catalogue de bonnes intentions, mais des garanties dont la population a besoin, qu’il s’agisse par exemple des plus démunis, des jeunes en formation ou des personnes han- dicapées. Le projet reprend bon nombre de proposi- tions que nous avions formulées au début du processus. Et d’autres auxquelles nous n’avions même pas rêvé. Certaines innova- tions sont très concrètes : baisse du nombre de signatures pour les initiatives législatives, élection du Conseil d’Etat plus démocratique en deux tours, possibilité pour les communes d’avoir des réserves anticycliques, formation obligatoire désormais jusqu’à la majorité, accès garanti aux rives du lac, augmentation des moyens alloués à la culture, etc. Le 14 octobre, le peuple fera donc son choix entre deux textes bien différents. Il pourra choisir d’échanger le texte actuel contre un texte, non pas idéal, mais meilleur. Un chan- gement à nouveau synonyme de progrès so- cial. L’espoir, plutôt que la peur. Une occasion à ne pas manquer. Cyril Mizrahi, Chef du groupe socialiste pluraliste à la Constituante Constitution 2012: OUI Quand le changement est synonyme de progrès social, c’est oui!

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Journal du Parti socialiste genevois

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Page 1: Journal du Parti socialiste genevois

POSTSCRIPTUM08/12

Editorial3 Ce qui ne nous tue

pas nous rend plus forts!

Archives2 Archives du PSG:

Une mine d’or!

10 Les affiches du PS

Actualité nationale7 Universités:

20’000 balles le bout de papier?

10 De l’air!

Actualité cantonale11 Où en est-on?

12 Chômage à Genève

14 La sécurité pour toutes et tous, sans privilèges

Eclairage19 Zone industrielle

des Charmilels

20 Oui à la nouvelle constitution genevoise

Vous26 Militantes

et militants socialistes

n° 8 / 14 septembre 2012 Parti socialiste genevois

Le 14 octobre, le peuple genevois devra choisir entre un projet de nouvelle constitution et la constitution actuellement en vigueur.

Durant près de quatre ans, la Constituante a fait parlé d’elle, pas toujours en bien. Face à un avant-projet décrié à juste titre, le groupe socialiste pluraliste se trouvait placé devant un choix: essayer discrètement de le corriger, au risque d’échouer et qu’un projet de droite trouve une majorité populaire. Ou dire haut et fort ce qui n’allait pas, au risque qu’un projet rééquilibré et progressiste échoue.

C’est précisément ce deuxième choix que nous avons fait. Il nous faut maintenant convaincre.

Ce n’est pas une mince affaire : la gauche et les Socialistes se sont habitués à une posi-tion défensive. A dire NON, plutôt que le OUI arboré par notre parti national. Non seule-ment la Constituante a mauvaise presse, mais nous sommes habitués à refuser ce qui vient des autorités, à nous méfier du changement, devenu synonyme de régression plutôt que de progrès social.

Je ne vais pas vous dire que ce projet est parfait… Avoir participé à son élaboration n’altère pas complètement le jugement des constituant-e-s ! Il comporte certes quelques faiblesses ; c’est aussi le cas de l’actuelle constitution. Cela étant, non seulement il n’a rien du projet néolibéral que quelques-uns voudraient y voir, mais surtout il est bien meilleur!

Les acquis actuels sont préservés, voire renforcés, que ce soit dans les domaines du logement, de l’égalité entre femmes et hommes, de l’énergie ou encore des services publics.

Mais il y a plus. Les droits fondamentaux sont renforcés comme nulle part ailleurs en Suisse, tant sur le plan du contenu que de leur mise en œuvre, grâce à une évaluation périodique indépendante et à la nouvelle Cour constitutionnelle. Ce n’est donc pas un catalogue de bonnes intentions, mais des garanties dont la population a besoin, qu’il s’agisse par exemple des plus démunis, des jeunes en formation ou des personnes han-dicapées.

Le projet reprend bon nombre de proposi-tions que nous avions formulées au début du processus. Et d’autres auxquelles nous n’avions même pas rêvé. Certaines innova-tions sont très concrètes : baisse du nombre de signatures pour les initiatives législatives, élection du Conseil d’Etat plus démocratique en deux tours, possibilité pour les communes d’avoir des réserves anticycliques, formation obligatoire désormais jusqu’à la majorité, accès garanti aux rives du lac, augmentation des moyens alloués à la culture, etc.

Le 14 octobre, le peuple fera donc son choix entre deux textes bien différents. Il pourra choisir d’échanger le texte actuel contre un texte, non pas idéal, mais meilleur. Un chan-gement à nouveau synonyme de progrès so-cial. L’espoir, plutôt que la peur. Une occasion à ne pas manquer.

Cyril Mizrahi, Chef du groupe socialiste pluraliste

à la Constituante

Constitution 2012: OUI

Quand le changement est synonyme de progrès social, c’est oui!

Page 2: Journal du Parti socialiste genevois

En attaquant le tri de nos «papiers» il y a deux ans, avec une fine équipe de camarades affûtés et moti-vés (le masculin vaut pour les deux genres, selon Maurice Grevisse, «Le bon usage», grammaire fran-çaise; un merci tout spé-cial à Salima, Françoise , Tina et les autres!), j’atten-dais le moment où nous atteindrions les couches profondes de notre his-toire, dans les dernières années du XIXème siècle. Et comme à Crassier, chez notre déménageur, nous attendaient 140 cartons de déménagement pleins de classeurs, tout espoir était permis.

Peu à peu cependant, à mesure que les charge-ments successifs venaient s’entasser dans l’angle de la grande salle des Voisins, les chances de parvenir à une telle «antiquité» s’ame-nuisaient et finalement,

les derniers cartons étant revenus d’exil, il fallut bien admettre que le plus ancien document conservé par le PSG remontait seulement à l’automne 1939. Pour un parti né, selon son propre site web, en 1892, il y avait là de quoi se poser des questions.

Pour tant le plus ancien témoignage de notre exis-tence est assez clair. C’est le procès-verbal de l’Assem-blée constitutive, tenue le 2 octobre 1939, du «Parti so-cialiste de Genève, section reconnue du PSS». Malgré la différence de dénomina-tion, il s’agit bien de l’acte de naissance du PSG ac-tuel, naissance consécutive au divorce entre Charles Rosselet, André Oltramare et Alexandre Berenstein d’une part et le reste du parti socialiste «nicoliste» dont les orientations pro-soviétiques, celles de Léon Nicole avant tout, étaient

devenues insupportables à une partie des adhérents.

Que s’est-il passé, concrè-tement? Pour l’essentiel on ne peut que le conjecturer.

Il est assez évident que Charles Rosselet, président du nouveau PS genevois, qui avait été conseil ler d’Etat avant le gouverne-ment Nicole, a dû emporter avec lui tous ses papiers liés à ses activités. Ce qu’il en reste, c’est-à-dire une

riche documentation, est demeuré dans sa famille, plus précisément dans les mains de Charles Magnin, son petit-fils, directeur du Collège du Travail fondé par Lucien Tronchet. Il en fut certainement de même de ses deux collègues.

En ce qui concerne les papiers d’André Oltramare (lui aussi conseiller d’Etat) et d’Alexandre Berenstein

(suite en p. 4)

Archives du PSG: Une mine d’or!Aux confins de l’univers? Non, dans nos archives!

ARCHIVESPierre Ruel

PostScriptum 08/2012 2

Dans les archives du PS se trouvaient de nombreux cartons contenant diverses affiches. Elles devaient également être remises aux Archives de l’Etat (AEG), dans le cadre général du tri de nos archives.

Page 3: Journal du Parti socialiste genevois

Pour gagner les élec-tions cantonales en 2013, c’est dès main-tenant qu’il faut com-mencer la campagne.

L’analyse faite lors de la dernière Assemblée générale du parti, le 29 août, nous a apporté les leçons de notre ré-cent échec. Il est temps de tourner la page et de construire la cam-pagne de 2013. Cela passe par des change-ments et des mutations de notre parti et par la construction d’enjeux et d’idées que nous porterons par la suite.

Concrètement, la mobi-lisation sur le terrain est indispensable. C’est le fondement même de la politique. Représen-ter les gens, c’est les écouter et dialoguer avec eux pour mieux comprendre leurs attentes. Cette cam-pagne de terrain va se préparer conjointe-

ment avec le PS can-tonal et les sections. Le but étant de déve-lopper une campagne articulée en fonction des caractéristiques de chaque commune et de chaque quartier.

Cet esprit d’ouverture doit continuellement exister dans notre parti et la réalisation du pro-gramme doit en être l’ex-pression. Allons interro-ger les Genevois-e-s, les associations et les syn-dicats quant à leurs at-tentes! Allons chercher ces idées, regroupons-les et défendons-les!

Nous devons êt re identifiés comme les défenseurs de ces idées concrètes. Ces enjeux, nous allons les construire, Assem-blées générales après Assemblées générales, le débat doit avoir lieu et chaque militant-e doit se sentir concerné-e et devenir porteur de ces propositions. La sé-

curité, le logement, l’em-ploi… autant de thèmes qui préoccupent les Ge-nevois-e-s et auxquels nous pouvons apporter des réponses.

La campagne que nous allons entamer ne sert pas à se don-ner bonne conscience, elle ser t à gagner, à obtenir une majorité de gauche au Grand Conseil et à retrouver deux sièges au Conseil d’Etat. La défaite que nous venons de subir en juin ne nous a pas tué-e-s, elle nous rend plus forts.

Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus forts!

EDITORIALRomain de Sainte Marie Président du PSG

PostScriptum 08/2012 3

Merci de nous faire parvenir suffisamment à l’avance vos contributions.

Prochain délai de réception des textes: jeudi 11 octobre 2012, 12h, dernier délai

Attention! Pour des questions de délai d’impression, les articles qui nous parviendront au-delà de cette échéance ne pourront plus être pris en compte et seront, le cas échéant, publiés dans le numéro suivant.Adresse pour l’envoi de vos articles: [email protected]

Prochain numéro: Vendredi 19 octobre 2012

ImpressumCoordination: Marko Bandler et Delphine N’Diaye

Conception et réalisation graphique: Delphine N’Diaye

Illustrations: Tristan Pun

Photos: Demir Sömnez

Edition: Parti socialiste genevois

Impression: Imprimerie Nationale

Tirage: 1’250 exemplaires

Pour les dons: CCP 12-171-3

tél: 022 338 20 70 fax: 022 338 20 72

e-mail: [email protected]

internet: www.ps-ge.ch

Page 4: Journal du Parti socialiste genevois

(qui furent respectivement vice-président et secrétaire du nouveau parti), ils sont déposés à la Bibliothèque de Genève (ex-BPU), au Département des manus-crits, mais il faudrait les exa-miner en détail pour savoir dans quelle mesure ils com-prennent des documents ayant valeur d’archives pour le PSG.

Et le reste? Nos archives pour les années 1892-1939 sont évidemment restées en la possession du parti de Léon Nicole, devenu de-puis lors Parti du Travail, et devraient s’y trouver encore, pour autant qu’ils n’aient été ni perdus ni détruits. Les archives du PdT pour 1892 à 1939 sont nos archives mais nous n’y avons pas accès, et les his-toriens non plus, à moins, comme André Rauber (par exemple) d’être membre de ce parti.

Les documents les plus récents que nous ayons traités remontent à trois législatures en arrière. En 2014, une nouvelle phase d’archivage devra porter sur les quatre années suivantes (2000 à 2003) et ainsi de suite, avec le passage à des «tranches» de cinq ans si la

nouvelle Constitution est adoptée.

Nouveau défi

L’opération consistant à ver-ser aux AEG (Archives de l’Etat) les archives du PSG de 1939 à 1999 est termi-née mais un nouveau chan-tier s’ouvre aux passionnés: retrouver ou reconstituer nos archives pour combler le «trou noir» de quarante-sept ans qui subsiste.

Pour ma part, j’ai consacré deux ans à l’étape précé-dente, dont les deuxder-niers mois à temps un peu plus que plein, et je suis heureux de prendre ma re-traite pour la seconde fois, treize ans après la première.

Pour relever le défi des an-nées «obscures», il faut que quelqu’un d’autre reprenne le témoin et suive quelques-unes des pistes énumérées dans mon rapport au CD (et celles qu’il flairera lui-même):

convaincre le Parti du tra-vail, héritier du parti socia-liste de Léon Nicole, de déposer lui aussi ses ar-chives aux AEG afin que les historiens aient accès à une série complète de docu-

ments d’archives de 1892 à 1999 (et au-delà lorsque nous reprendrons notre ar-chivage). D’après l’historien Marc Vuilleumier, le PdT ne posséderait pas de papiers anciens, mais il vaudrait la peine de vérifier. Nous ne cherchons évidemment ni à connaître leurs archives ni surtout à compléter nos propres documents. Il s’agit d’une démarche plus glo-bale. Il existe dans le champ politique genevois, depuis le XIXème siècle, des mi-noritaires, des «sans voix» (pour aller vite: «la gauche») . Ce sont des gens qui ne laissent guère de traces. Leur presse, jadis assez florissante, s’étiole irrémé-diablement, la presse bour-geoise leur réserve depuis

toujours la portion congrue et, lorsqu’elle parle d’eux, c’est toujours de façon orientée, partielle et par-tiale. Or, de 1892 à 1917, ou même jusqu’à 1939, cette gauche était une. Son histoire, y compris celle de ses ruptures, constitue une seule et même histoire, dans un certain sens. Fai-sons en sorte que toutes les sources permettant d’écrire cette histoire soient réunies. Ou en tout cas accessibles en totalité. Outre les hypo-thétiques archives du PdT, il existe des voies indirectes pour accéder aux données antérieures à 1939:

•les archives du PSS (PV du Comité central, dossiers sur cer taines

Archives du PSG:Une mine d’orAux confins de l’univers? Non, dans nos archives!(suite)

ARCHIVESPierre Ruel

PostScriptum 08/2012 4

Page 5: Journal du Parti socialiste genevois

«affaires» genevoises). Renseignements pris auprès du PSS, après un délai d’attente de deux ans, tous les dossiers sont déposés au Sozialar-chiv (Zurich) où elles sont consultables. L’inventaire en ligne est accessible. Il contient en effet de nom-breux documents inté-ressants pour l’histoire du PSG;

•les «papiers» person-nels déposés dans les institutions publiques. Outre ceux d’A. Berens-tein et d’A. Oltramare à la Bibliothèque de Genève, il y a ceux d’André Ehr-ler aux Archives d’Etat, ceux de Jean Vincent et de Jeanne Hersch aux Archives fédérales, ceux de Lucien Tronchet et Robert Hagman, entre autres, au Collège du Travail;

•les papiers restés en possession d’anciens militants ou de leurs des-cendants.

Les «témoins» se raréfient. Ceux qui avaient vingt ans en 1939 ont plus de 90 ans en 2012! Beaucoup ont dis-paru. Par exemple, Frédé-ric Batzli, membre du PSG dès le 2 octobre 1939, est récemment décédé cente-naire. D’autre part, il suffit d’un déménagement pour que toute une documenta-tion aille à la poubelle. Il y a donc urgence.

Nous sommes placés de-vant un choix crucial, entre, d’une part, un «service mini-

mum» (nous déposons aux AEG tous nos «papiers», point final) et d’autre part la mise en route d’un proces-sus plus général dont il faut bien voir ce qu’il signifie en fait de recherches:

Il faudrait, par exemple:

•demander à tous les mili-tants, toutes les militantes dont les parents et/ou les grands-parents étaient membres du PSG (ou du PdT) de réunir leurs papiers politiques et de les remettre au PSG ou à une bibliothèque;

•dresser la liste des «an-ciens», aller les voir, les inciter à remettre leurs dossiers à une institu-tion ad hoc (à l’exemple de Dan Gallin qui, année après année, a déposé vingt-sept classeurs per-sonnels de militant au Collège du Travail);

•dresser une liste de mili-tants socialistes d’avant la scission, par exemple ceux qui ont été dépu-tés, identifier et prendre contact avec leurs des-cendants pour savoir ce qu’il est advenu de leurs papiers.

En ce qui concerne les membres fondateurs, j’ai dressé une liste de noms tirés du cahier des pro-cès-verbaux d’Alexandre Berenstein. Elle contient 98 membres. D’autre part, je me suis procuré le réper-toire des députés au Grand Conseil de 1840 à 1980; elle fournit des dizaines de noms, avec en général

l’appartenance à un parti. Lorsqu’elle n’est pas préci-sée, il faudrait relire le Mé-morial de l’année concer-née: il est assez probable que les termes et le contenu des interventions du dé-puté dont l’appartenance manque indiqueraient s’il était ou non socialiste.

Munis de ces listes de noms, il faudrait alors com-pulser le fichier du Départe-ment des manuscrits de la BGE et d’autres institutions comme les AEG pour savoir s’ils ont déposé des papiers dans l’un de ces «sanc-tuaires» ou s’il en reste chez leurs descendants.

Une «Commission d’his-toire» du PSG viendra-t-elle s’adjoindre à toutes celles qui existent déjà? En tout cas, au-delà de la dé-marche à court terme (qui s’est achevée ce 30 juin

2012) on voit bien que si le CD le juge opportun, si ce parti veut retrouver la trace de ses luttes passées, s’il se trouve des socialistes qui jugent l’enjeu suffisamment important pour s’investir dans de telles recherches, il y aura encore, pendant plusieurs années, un travail très important et tout à fait passionnant à accomplir.

Ce que je retiens personnel-lement de ce travail, c’est qu’en soixante ans les suc-cès et les échecs, les affron-tements entre courants ou entre egos, les crises finan-cières ou idéologiques, les tentatives périodiques de réinventer la roue, la répé-tition et la similitude des situations, sont porteurs d’enseignements dont il ne serait pas déraisonnable de tirer profit aujourd’hui. Et demain.

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Initié par Arnaud Moreillon à son arrivée au PS, l’archivage du parti socialiste a débuté en juin 2010 sous l’égide de Pierre Ruel. Chaque semaine, de valeureux-ses volontaires se sont penché-e-s avec passion sur l’histoire de notre parti fouillant méticuleusement les trésors laissés en jachère dans des boîtes à l’abandon. La première phase de cet archivage s’est terminée fin juin 2012 et de nouvelles perspectives s’ouvrent quant à la conservation de ce patrimoine.

Le Parti socialiste genevois tient à remercier chaleureusement les camarades qui ont participé à ce travail titanesque, en premier lieu Pierre Ruel qui a insufflé son énergie et sa passion de la recherche, ainsi que:

Roland Thoos, Georges Meylan, Tina Moruzzi, Eric Baier, Eduardo Lozano, Christian Marchiando, Hans Thurnherr, Marie-Salima Moyard Mizrahi, Maria Magnin, Irène Savoy, Marie-Ange Weber, Françoise Schenk-Gottret, Roberto Butinof †

Page 6: Journal du Parti socialiste genevois

Une première dif ficulté est survenue: les affiches étaient stockées en vrac, sans aucun ordre, années, sujets, tailles, tout était confondu.

Nous avons donc décidé de les cataloguer, de même que de les photographier afin de garder leur image à notre dis-position. Deux exemplaires de chaque affiche ont été remis aux AEG, les éventuels exemplaires supplémentaires ayant été gardés au PSG.

Plus de cinq cents affiches dif férentes ont ainsi été répertoriées. Ce travail qui a commencé au mois de jan-vier dernier est sur le point de se terminer.

Nous avons répertorié ces affiches en relevant leur contenu, et en les catégori-sant selon leur thème (vota-tion, élection, ou autres …), en relevant leur date, leurs auteurs. Lorsque la date n’était pas indiquée, il a fallu la rechercher dans une liste

des votations et élections obtenue de l’Etat ou même sur Internet.

Une grande variété d’affiches

La plus vieille affiche trou-vée date de 1970, les plus récentes concernent les votations et élection du 17 juin dernier.

La majorité des af fiches concernent des votations ou des élections. Il y a égale-ment des affiches de soutien à des grèves (comme celles de la TdG), à des fêtes du PS, du 1er mai. Beaucoup sont signées du PS (PSS, PSG ou sections) ou de comités dont le PS fait partie. D’autres re-flètent des prises de position proches des nôtres, comme celles des associations de quartiers. Quelques affiches, enfin, proviennent de socia-listes français, allemands ou italiens. Cer taines ont d’ailleurs été réalisées par de célèbres graphistes ou dessinateurs.

On observe des évolutions dans le graphisme. Elles sont devenues plus sobres, moins verbeuses (certaines anciennes affiches nécessi-taient plusieurs minutes de lecture) le texte disparais-sant au profit de l’image. La couleur s’est généralisée. Les affiches d’appel à une manifestation, à un soutien ont, elles, disparu au cours des ans.

La suite

Deux options peuvent être envisagées pour la suite du travail: la publication des af-fiches sur Internet et l’archi-vage des nouvelles affiches.

PS: nous sommes toujours preneurs des affiches que les sections peuvent avoir conservées. Merci de les transmettre au Secrétariat du PSG d’ici à fin septembre.

Les affiches du PS

ARCHIVESChristian Marchiando Hans Thurnherr

PostScriptum 08/2012 6

Dans les archives du PS se trouvaient de nombreux cartons contenant diverses affiches. Elles devaient également être remises aux Archives de l’Etat (AEG), dans le cadre général du tri de nos archives.

Page 7: Journal du Parti socialiste genevois

Les plus jeunes viennent de retourner à l’école, les températures ont chuté de dix degrés et les universitaires s’apprêtent à chauffer les bancs des amphis, après avoir trouvé - par miracle! - une chambre pas trop éloignée du centre et un petit bou-lot pour la financer. En espérant qu’il leur reste de quoi payer l’inscrip-tion semestrielle.

Entre mille et deux mille francs l’année actuelle-ment (sans compter les frais divers), les taxes universitaires sont le cauchemar des étudiant-e-s peu friqué-e-s qui redoutent deux fois par année ce satané bout de papier orange payable en un mois, condition sine qua non à l’acquisi-tion de la connaissance.

Solutions simplistes grif-fonnées sur un coin de table lorsque les finan-cements s’amenuisent,

diverses augmentations de taxes ont été annon-cées par les cantons de Berne et de Zurich, suivis au mois de mai dernier par Saint-Gall. Depuis, ce sont les écoles polytech-niques qui se tâtent. Et le Parlement ne risque pas de les empêcher: la com-mission de la science, de l’éducation et de la culture du National vient de refuser une proposi-tion de notre camarade Mathias Reynard visant à limiter les augmentations.

Faire porter le finance-ment de nouvelles dé-penses –tout à fait justi-fiées - sur le dos du corps estudiantin me paraît être une politique peu ambi-tieuse et franchement élitiste. Un pays qui ne compte pour seule ma-tière première son savoir-faire ne devrait pas élever des barrières pécuniaires à l’accès à la formation et combler les manques en comptant sur la main-

d’œuvre qualif iée de l’étranger. Surtout, il ne peut prendre le risque de laisser sur le carreau uniquement pour des motifs financiers des personnes qui auraient toutes les compétences et pourraient participer au développement de notre économie.

Plusieurs pays ont un système de taxes élevées avec les succès que l’on connaît. Grandes mani-festations au Royaume-Uni en 2010 contre le tri-plement des taxes, grève des étudiant-e-s en 2012 au Québec contre l’aug-mentation des droits de scolarité. Et que dire des Etats-Unis où les plus pauvres doivent s’enga-ger dans l’armée pour financer leurs études? À l’inverse, nos voisins du nord (Finlande et Scan-dinavie) pratiquent la gratuité, considérant la formation comme un in-vestissement dans l’ave-nir du pays. La qualité de l’enseignement n’en est nullement prétéritée. Au contraire.

J’entends déjà venir la réponse classique des partis élitistes, PLR en tête, à cette probléma-tique: l ’augmentation des taxes doit s’accom-pagner de subsides des-tinés aux plus pauvres. Ou comment rendre la vie encore plus difficile aux personnes qui n’ont pas l ’aisance d’avoir deux parents fortunés en leur demandant d’expo-ser leur vie privée sur un formulaire. Et au détour d’un débat, de les traiter d’assisté-e-s. Histoire de les stigmatiser encore plus.

Alors bien sûr, les études ont un coût. Le matériel, les salaires, les locaux, rien n’est gratuit. Mais en confier le financement uniquement aux étudiant-e-s, c’est donner plus de valeur à l’argent qu’au mérite. Et renoncer ainsi clairement à la crédibilité des papiers délivrés en fin d’année. Dussent-ils coûter 20’000 balles.

Universités: 20’000 balles le bout de papier?

ACTUALITE NATIONALEMaria Roth Bernasconi Conseillère nationale

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Il n’y a pas à dire, ça sent la fin de l’été.

Page 8: Journal du Parti socialiste genevois

Les traités fondateurs et constitutifs de l’Union eu-ropéenne, à commencer par celui de Maastricht, donnent le cadre politique et juridique de la remise en cause de toutes les valeurs social-démocrates traditionnellement défen-due par le Parti socialiste, c’est-à-dire de toutes les conquêtes sociales et démocratiques arrachées par les travailleurs: pen-sons à la libéralisation/privatisation forcée des services publics, à la déré-glementation/flexibilisation du travail, à la baisse «com-pétitive» de son coût, mais également aux carcans budgétaires («pacte de stabilité» et, depuis peu, «mécanisme européen de stabilité» - MES - et «traité de stabilité, coopération et gouvernance» - TSCG – ap-pelé aussi «pacte fiscal»).

Pour les peuples et travail-leurs d’Europe, les consé-quences sociales de la mise en application de ces traités est désastreuse (déman-tèlement des systèmes de retraites, dégradations et démantèlement des secteurs de la santé, de l’instruction et

des assurances sociales en général). S’il est de bon ton, dans les rangs de notre parti, et plus largement à gauche, de critiquer la «dictature des marchés», «un capitalisme débridé» et une spéculation effrénée orchestrée par les banques, les «hedge funds» et autres fonds d’investisse-ment, il faut bien se rendre à l’évidence que c’est pré-cisément via les institutions de l’UE que ces prédations capitalistes s’opèrent. D’ail-leurs, les catégories sociales «représentées» dans les diverses nations de l’UE par leurs partis socialistes respectifs1 ne s’y trompent pas, partout et par tous les moyens (manifestations, grèves, grèves générales, élections) le rejet des institu-tions de Bruxelles se fait de jour en jour plus pressant. Partout en Europe, les effets catastrophiques du capita-lisme en crise sont, à juste titre, identifiés comme étant la conséquence directe des décisions et Directives conclues sous la houlette de la Commission européenne pour le compte des multi-nationales et des marchés financiers.

Valeurs social-démocrates: le fil n’est pas rompu

Dans la «Version brève» du Programme du PSS sou-mise à l’appréciation de notre Congrès de Lugano des 8 et 9 septembre, nous lisons en première page, «Notre vision», point 1: «Le PS Suisse a tou-jours été et demeure un parti qui n’accepte pas de consi-dérer le capitalisme comme la fin et encore moins comme l’aboutissement de l’histoire humaine. Il a toujours envi-sagé un ordre économique différent qui irait plus loin que le capitalisme, (…) et le laisse-rait enfin derrière lui». Le rap-pel de ce crédo, porteur d’es-poir, ne peut manquer d’être suivi de décisions politiques ambitieuses pour tendre à se concrétiser. Il faudra, par exemple, conformément à la proposition Pestoni large-ment adoptée lors de notre Congrès de Lausanne en 2010, décider des moyens à mettre en œuvre pour renationaliser Swisscom et l’ensemble des services publics de la Confédération en abrogeant les lois de libéralisations/privatisations inscrites dans les Directives européennes et fort malen-contreusement transposées dans la législation Suisse. Il faudra également prendre

le taureau par les cornes (notamment en organisant la mobilisation des salariés en coordination avec les syndi-cats) pour imposer que de véritables protections contre les licenciements soient ins-crites dans la loi pour que plus jamais un Elmar Sch-nee, l’ancien directeur de Merck-Serono, puisse décla-rer dans la presse de son pays (Süddeutsche Zeitung du 21.04.2008) «En Suisse, on peut facilement licencier ses collaborateurs, ce qui est presque impossible en Allemagne». La moindre des choses pour nous, socialistes, est d’exiger que le genre de licenciements prononcés, notamment par Novartis à Nyon et par Merck-Serono à Genève, soient juri-diquement reconnus pour ce qu’ils sont: des licencie-ments abusifs et par consé-quent interdits. Et il n’y a pas de «compétitivité du marché du travail» qui tienne, pas à ce prix et pas sur le dos des salariés…

Une irréductible contradiction du Programme qu’il faut applanir

Tout démontre (les derniers masques sont tombés) que le capitalisme, dans sa

Plateforme nationale des travailleurs socialistes A l’attention du congrès de Lugano

ACTUALITE NATIONALEMichel Zimmermann

PostScriptum 08/2012 8

S’opposer au capitalisme ou adhérer à l’Union Européenne?

Page 9: Journal du Parti socialiste genevois

forme contemporaine la plus brutale, constitue le véritable ADN des institutions antiso-ciales et antidémocratiques de l’Union européenne. Qui oserait encore parler «d’Eu-rope sociale» à l’heure des «plans d’ajustement budgé-taire» décidé «d’en-haut» par la Troïka de vautours (UE, FMI, BCE) qui s’est abattue, toutes serres dehors, sur les peuples de Grèce, d’Es-pagne, du Portugal, d’Italie, d’Irlande…? Personne (même pas la CES)!

C’est pourquoi, la Plateforme nationale des travailleurs so-cialiste (SP-Büezer) recom-mande que notre Congrès de Lugano applanisse une contradiction majeure encore contenue dans la «Version brève» de notre programme en supprimant au chapitre «NOTRE VOIE», rubrique 4. «Pour des structures éta-tiques fortes en Europe et dans le monde», la totalité du premier paragraphe qui se termine par: «(…) la perte insidieuse de souveraineté de la Suisse ne peut être compensée que par le gain

de souveraineté qui résul-tera de l’adhésion à l’UE». Faut-il rappeler que 80 à 92% de toutes les décisions arrêtées par les parlements d’Etats membres de l’UE, qu’ils soient de majorité de droite ou de gauche, ne sont autre que des transpositions de Directives et décisions prises sur les injonctions des marchés financiers et des capitalistes dans le club à cooptations que constitue la Commission européenne? Non, la souveraineté, ce n’est pas ça! La souveraineté, c’est le droit inaliénable de toute nation à refuser de privatiser ses services publics, c’est le droit inaliénable de toute nation à refuser d’inscrire une quelconque «règle d’or» budgétaire dans sa Constitu-tion, c’est le droit inaléinable de toute nation à refuser de remettre en cause sa légis-lation sur le travail. La sou-veraineté d’une nation, c’est son droit inaliénable à ne pas reconnaître une dette que sa population laborieuse n’a pas contractée.

À l’heure où, par milliers et centaines de milliers, en Europe, la résistance des peuples se dresse contre les plans meurtriers de l’UE et de son allié le FMI, il nous faut un PSS indépendant des institu-tions du Capital et de la «gou-vernance mondiale» (FMI, Banque mondiale, UE, G8, OMC, OCDE, BCE…), un PSS qui prend fait et cause pour les peuples opprimés, spo-liés et exploités d’Europe, un PSS qui condamne et rejette les plans assassins décidés à Bruxelles, enfin, un PSS qui, avec sa base et les organi-sations syndicales, organise la riposte et la résistance sur le terrain des revendications ouvrières!

1 Notons que partout en Europe, là où les partis socialistes se sont clairement profilés en tant que représentants privilégiés des institutions européennes, de facto en opposition à leurs man-dats populaires et électifs, ces derniers ont subi de très lourdes défaites: après l’ère Schröder en Allemagne, le SPD a perdu

jusqu’à six millions d’électeurs;

au Portugal, le gouvernement du

socialiste Socrates a été chassé;

en Grèce, neuf adhérants du

PASOK sur dix ont déchiré

leur carte et Papandréou a été

chassé du gouvernement; en

Espagne, le PSOE traverse une

crise sans précédent et Zapatero

a été chassé du gouvernement…

Chères et chers Camarades du PSG, que celles et ceux d’entre vous qui partage tout ou partie de ce qui précède ou qui, simplement, souhaiteraient en discuter n’hésitent pas à se faire connaître en me contactant par mail: [email protected] (ou par téléphone au 079/277 72 48).

PostScriptum 08/2012 9

La Plateforme nationale des travail-leurs socialistes (SP-Büezer) a été constituée en février 2011 dans le sil-lage du Congrès de Lausanne (octobre 2010) par des militants socialistes de trois régions linguistiques de Suisse.

Elle publie une «Tribune libre» et pos-sède notamment une antenne gene-voise.

Parmi les objectifs de cette plateforme, il faut mentionner la volonté de renfor-cer la composante ouvrière et syndi-cale du PS afin de mieux peser sur les décisions importantes que le PS est et sera amené à prendre pour redonner

une véritable représentativité politique aux travailleuses et travailleurs de ce Suisse.

En ce sens, et sur la base des diffé-rentes rencontres nationales et dis-cussions d’ores et déjà organisées par cette plateforme de socialistes, il a été décidé de promouvoir, pour le PS, une politique de renationalisation complète des services publics de la Confédéra-tion (Poste, Télécoms, CFF etc.) afin de mettre un coup d’arrêt à la concur-rence de bazar, aux rémunérations délirantes des cadres et à l’opacité générale des prix, tarifs et exigences

de l’actionnariat qui s’exerce désor-

mais sur un secteur d’origine public.

De même, cette Plateforme nationale

des travailleurs socialistes (SP-Büezer)

a décidé de militer au compte de celles

et ceux, militants socialistes et syndi-

calistes, qui réclament du PSS et de

l’USS qu’ils s’engagent dans la bataille

pour que les licenciements écono-

miques tels que ceux prononcés chez

Merck-Serono soient juridiquement

tenus pour abusifs et par conséquent

interdits.

Page 10: Journal du Parti socialiste genevois

Fumer tue. C’est écrit en toutes lettres sur les paquets de cigarettes, histoire de mettre en garde les personnes qui fument , qui ne peuvent ainsi le faire qu’en connaissance de cause – à défaut d’avoir vraiment le choix , vu le fort pouvoir addictif de la nicotine! En espérant limiter les dégâts!

En revanche, la loi fédé-rale actuelle offre une pro-tection incomplète contre le tabagisme passif. Une protection incomplète du public, avec le maintien de restaurants fumeurs. Mais aussi et surtout, une protection incomplète des travailleurs et travail-leuses actifs dans la res-tauration, qui peuvent se retrouver contraints, par peur de perdre leur em-ploi, de s’exposer chaque jour à la fumée des autres, dans les établissements fumeurs et les fumoirs avec service

Pourtant, les données relatives aux méfaits du tabagisme passif et aux bienfaits des lois de pro-tection contre celui-ci ne laissent aucune marge d’interprétation. Si fumer tue, s’enfumer tue aussi: le tabagisme passif dans les lieux publics et sur les lieux de travail est respon-sable de maladies cardio-vasculaires, respiratoires et de cancers, de décès – plusieurs centaines par an en Suisse – et de nais-sances prématurées, le tout pour un coût estimé, en 2006 en Suisse, à près de 500 millions de francs. Ainsi, les employé-e-s de la restauration qui, dans onze cantons, conti-nuent d’être exposés à la fumée jusqu’à huit heures par jour sur leur lieu de travail, courent les mêmes risques pour leur santé que s’ils fumaient eux-mêmes quinze à trente-huit cigarettes quo-tidiennes.

A l’inverse, cesser de s’enfumer fait vivre: à Genève, par exemple, le nombre d’admissions à l’hôpital pour cause de maladies respiratoires a reculé de 19% depuis l’entrée en vigueur de la loi cantonale de pro-tection contre la fumée passive. Des effets du même ordre de gran-deur ont été observés dans d’autres cantons pionniers, comme celui des Grisons. Dans de nombreux autres pays, la solution consistant à ne fumer dans aucun espace fermé servant de lieu de travail fait, si j’ose dire, un tabac. Econo-mique, facilement réali-sable, largement accep-tée et, surtout, efficace, cette solution est celle proposée par l’initiative. Comme c’est déjà le cas dans huit cantons et demi-cantons, dont Ge-nève, tout établissement de restauration devien-drait donc non-fumeur et le service serait interdit dans les fumoirs.

Une harmonisation lo-gique du point de vue

de la santé publique, car les poumons d’un Juras-sien ou d’une Vaudoise réagissent de la même manière à la fumée pas-sive! Et la protection de la santé doit avoir la même valeur dans tout le pays. Une ha r mon i sa t i on nécessaire pour tout le personnel de la restau-ration. Leur santé à eux, à elles vaudrait-elle des clopinettes? Non, et c’est pour cela qu’il ne nous faut pas mégoter, mais opter pour une solution qui, sans griller la clope ni attaquer la liberté indi-viduelle, protège claire-ment les employé-e-s, lesquels n’ont, eux, pas le choix.

Contrairement à ce que les opposant-e-s font croire, il ne s’agit nulle-ment d’empêcher qui-conque de fumer mais, simplement, d’en finir avec la fumée passive et ses effets délétères. Ne nous laissons pas aveu-gler par ce rideau de fumée! C’est de l’air qu’il nous faut, et les idées claires!

De l’air!

ACTUALITE NATIONALELiliane Maury Pasquier Conseillère aux Etats

PostScriptum 08/2012 10

Oui à l’initiative populaire «Protection contre le tabagisme passif»

Page 11: Journal du Parti socialiste genevois

Lors de la dernière session parlementaire de juin, nous avons eu la réponse du gouvernement.

Pour comprendre les enjeux de ce dossier, quelques élé-ments d’explication s’im-posent.

Tout d’abord, il faut savoir que les compétences en matière d’allocations fami-liales dépendent tant de la Confédération que des can-tons.

Et pour comprendre les difficultés auxquelles sont confrontées cer ta ines familles aujourd’hui, il faut rappeler qu’historiquement en Suisse, les allocations familiales ont été conçues comme un supplément de salaire que les employeurs versaient à leurs employés ayant charge de famille. Il ne s’agissait donc pas d’un droit pour tous les enfants. Ainsi, le système des allo-

cations familiales ne s’est pas organisé comme une assurance sociale (pré-lèvement paritaire sur les salaires entre employeurs et employé-e-s), mais par le biais d’une contribution des employeurs prise sur leur masse salariale selon un pourcentage variant selon les cantons, voire même - pour certains cantons - selon les entreprises. De fait, chaque employeur doit s’affilier à une caisse d’allo-cations familiales (laissée à son libre-choix) et c’est cette caisse qui sera chargée de prélever les cotisations et de verser ensuite les allocations aux employé-e-s concerné-e-s.

Cependant, l’idée d’un droit universel accordé à tous les enfants, indépendamment du statut de leurs parents, a fait son chemin. Ainsi, le principe «un enfant, une allocation» est en vigueur à

Genève depuis 1996 et le sera dans toute la Suisse le 1er janvier 2013. Toutefois, l’organisation pratique du système est restée la même, avec une multitude caisses (plus de 800 en Suisse, dont une cinquantaine à Genève). Pour les personnes sans activité lucrative, à Genève, c’est une caisse publique financée par le canton qui verse ces allocations.

Or, si ce système pouvait fonctionner dans les pé-riodes de plein-emploi, il ne convient plus aujourd’hui pour bien des personnes, notamment cel les qui alternent période de chô-mage et petits boulots. A chaque changement de situation (emploi, chômage, sans activité lucrative), il faut changer de caisse. Les démarches administratives sont lourdes, tant pour les personnes concernées que pour leurs employeurs ou l’administration. Il arrive même parfois, lors d’emplois de courtes durées, que des employeurs ne fassent pas les démarches nécessaires. Dans les faits, cela se tra-duit par des périodes sans allocations familiales, de sur-croît bien souvent pour les familles les plus précarisées du canton, notamment les

familles monoparentales.

La motion renvoyée au Conseil d’Etat demandait donc au gouvernement d’imaginer un système plus simple et plus pratique de versement des allocations familiales, notamment en étudiant la possibilité d’une caisse unique pour les em-ployeurs.

La réponse du gouverne-ment, hélas, n’a pas été dans le sens escompté, puisque le Conseil d’Etat a estimé que le droit fédéral actuel ne permettait pas ni de simplifier le système, ni d’envisager la création d’une caisse unique dans ce domaine.

Pour le groupe socialiste au Grand Conseil, il n’est pas question d’accepter que les familles les plus fra-giles de notre canton soient prétéritées par un système dépassé et nous enten-dons bien porter le débat au niveau suisse. En nous adressant à nos élu-e-s à Berne et par le biais d’une résolution du Grand Conseil demandant à l’Assemblée fédérale de proposer des modifications législatives dans ce domaine.

Affaire à suivre donc!

Où en est-on?Pour que le principe «Un enfant, une allocation»ne reste pas lettre morte pour certaines personnes.

ACTUALITE CANTONALEAnne Emery-Torracinta Députée

PostScriptum 08/2012 11

Alertée par plusieurs de nos camarades qui constataient que certaines personnes ne touchaient pas les allocations auxquelles elles auraient pourtant eu droit, c’est sous ce titre que j’avais rédigé une motion renvoyée par le Grand Conseil au Conseil d’Etat en décembre 2011.

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Une fois encore, le dé-partement de la solida-rité et de l’emploi (DSE) se garde bien de fournir une explication à cette baisse des demandeurs d’emploi, et pour cause: les chiffres du chômage, depuis l’adoption par le peuple l’année dernière, de la modification de la LACI, et de l’abandon à Genève du RMCAS, ont vu une part croissante de personnes sans emploi quitter les statistiques du chômage pour rejoindre celles de l’aide sociale.

Et là, par contre, c’est silence radio. Personne ne dit que depuis trois ans, le nombre de per-sonnes à l’aide sociale – justement du fait des modifications législatives précitées – a augmenté de 32 %, dont un tiers par les effets induits par l’introduction de la nou-

velle Loi fédérale sur l ’assurance-chômage (LACI) entrée en vigueur le 1er avril 2011. Selon toute vraisemblance, les demandes continueront d’affluer.

Parler dès lors de baisse du chômage à Genève, dans l’objectif à peine voilé de glorifier les me-sures plus que discu-tables mises en œuvre ces dernières années par le DSE, relève tout simplement de la mal-honnêteté intellectuelle.

Quand les communes font le travail du DSE

Si la baisse du chômage à Genève n’est donc qu’une illusion statis-tique, la précarité, elle, en revanche, est bien présente. Dans les com-

munes, les services so-ciaux ne désemplissent pas et essayent, tant que faire se peut, de palier efficacement aux restric-tions toujours plus impor-tantes qu’ont connu ces dernières années dans notre canton les légis-lations sur le chômage et sur l’aide sociale. A Vernier, pour exemple, le nombre de dossiers sui-vis pour un accompagne-ment social a augmenté de près de 30% en trois ans. Près de quarante-personnes bénéficient chaque semaine d’une aide pour la rédaction d’un CV ou une lettre de motivation. Rien n’oblige les grandes villes comme Vernier, Lancy, Onex, Meyrin ou Carouge à mettre en place des mesures d’aide sociale ou d’insertion. Les com-munes ramassent à la petite cuillère celles et ceux qui sont broyé-e-s par un système de pro-tection sociale toujours plus restrictif. C’est le choix de la majorité de droite du Grand Conseil et du Conseil national qui

voient dans la protection sociale une dépense inu-tile et onéreuse.

Une situation qui va encore s’aggraverLe problème de cette baisse statistique du chô-mage a une autre consé-quence dramat ique: la diminution de l’aide financière annoncée aux associations d’insertion professionnelle. En effet, au niveau fédéral, du fait que la prétendue embel-lie sur le marché du tra-vail, le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a annoncé récemment une diminution de près de c inq mi l l ions de francs des subventions accordées à ces institu-tions. Cette mesure fait des émules, puisqu’à Genève, le DSE s’apprête à appliquer cette mesure proprement inadmis-sible! La logique est im-placable: parce que les chiffres du chômage ont artificiellement baissé, il n’y a dès lors plus vrai-ment besoin d’investir

Chômage à GenèveIsabel Rochat doit maintenir les subventionsaux associations d’insertion professionnelle

ACTUALITE CANTONALEThierry Apothéoz Conseiller administratif de la Ville de Vernier, Pérsident de l’Oseo Genève

PostScriptum 08/2012 12

Un récent communiqué de l’Office cantonal de l’emploi indique que les chiffres du chômage sont en diminution à Genève.

Page 13: Journal du Parti socialiste genevois

PostScriptum 08/2012 13

dans l’insertion. Or, bien sûr, cette logique est inique, puisqu’une fois de plus, ce sont les plus précarisé-e-s d’entre nous qui vont en faire les frais! Le fossé qui sépare les chômeur-euse-s les plus qualifié-e-s et celles et ceux pour lesquelles un soutien plus indivi-dualisé est nécessaire ne va donc cesser de s’agrandir. Les associa-tions vont gravement en souffrir. Alors que les situations individuelles se complexifient, elles doivent toujours plus avec moins.

Aujourd’hui, j’en ai assez de cette logique.

J’en ai assez que ce so ien t tou jours les mêmes qui paient le dur-cissement des dispositifs d’accompagnement pro-fessionnel et social.

J’en ai assez que l’Etat continue de transférer aux communes qui n’en ont plus les moyens les tâches qu’il devrait lui-même accomplir.

J’en ai assez de cette société à deux vitesses

où la volonté d’insertion ne suffit plus et où on pénalise les plus fragiles, systématiquement.

J’en ai assez de voir le DSE s’attaquer aux chô-meurs, et non pas au chômage.

Isabel Rochat doit réagir!Par mon propos, je m’adresse ouvertement ici à la Conseillère d’Etat Isabel Rochat: caution-ner des mesures qui renforcent là encore une fracture sociale par ti-culièrement pénible à

Genève, c’est attaquer la cohésion sociale et le vivre-ensemble qui sont aujourd’hui en jeu dans notre canton.

Je demande d’une part à la Conseillère d’Etat de refuser toute baisse de l’aide financière aux associations qui com-battent le chômage, qui accompagnent les per-sonnes éloignées du marché du travail par des prestations de qualité et qui rattrapent tant bien que mal les dégâts de la politique en la matière de ces dernières années.

Il en va de sa responsa-

bilité, sous peine d’être tenue responsable des dégâts que de telles baisses et que la vision politique y associée ne manquera pas de causer tant sur nos habitant-e-s que sur notre système démocratique.

Je lui demande aussi de donner les moyens aux villes concernées, il en va là aussi d’une saine solidarité entre les collectivités du canton.

C’est sa responsabilité.

C’est son devoir.

Page 14: Journal du Parti socialiste genevois

Ce n’est pas un tabou pour les socialistes. C’est un objectif poli-tique!

La sécurité est un bien public, dont la respon-sabilité incombe à l’Etat. Elle est garante de notre qualité de vie. Force est de constater qu’une sé-curité à deux vitesses est en train de se dévelop-per dans notre canton. D’une part, les milieux les plus favorisés s’octroient l’usage de polices pri-vées, sans contrôle clair sur les méthodes utili-sées, d’autre part, il est indéniable de constater que les quartiers les plus précaires de notre canton sont les plus touchés par l’insécurité.

Quelles solutions pour répondre à cette fracture sociale qui touche à l’in-tégrité des habitants les moins favorisés? L’enjeu majeur aujourd’hui est d’apporter une réponse de sécurité de proximité

aux Genevois. Pour cela, deux pistes principales de changement:

1. une coordination entre les différents échelons de la sécurité de proxi-mité

2. une augmentation de la présence sur le ter-rain la nuit.

A l’instar de l’aménage-ment du territoire, un plan directeur cantonal de la sécurité doit être réalisé. Ce plan directeur doit identifier les besoins de la popula-tion quartier par quartier et incarner une volonté de coordination entres les différents services de l’Etat concernés et plus particu-lièrement entre communes et canton.

De plus, un manque cruel de moyens dans certains services provoque une surcharge de travail pour la police. Par exemple, l’Office des poursuites, qui manque d’effectifs, amène la Police à noti-

fier les mandats. Un pro-blème identique se pose pour contrôler des épice-ries qui soutiennent les dealers parce qu’il n’y a que neuf contrôleurs du Service du commerce pour le faire.

I l est dramatique de constater que seulement deux postes de quartiers sont ouverts la nuit dans le canton (Pâquis et Lancy) pour une moyenne de cinquante gendarmes au total par nuit. Il est néces-saire de rouvrir davantage de postes de quartiers la nuit et d’augmenter les effectifs nocturnes. Enfin, cette présence de proxi-

mité de la Police doit se faire à pied, afin de ne pas seulement réprimer mais aussi de dissuader.

Bien évidemment, tout ce l a demande des moyens, mais soyons responsables et ne jouons pas aux pompiers pyromanes. Lorsque l’on baisse les impôts, c’est la sécurité que l’on dimi-nue, c’est la qualité de vie des Genevois-e-s que l’on péjore.

La sécurité pour toutes et tous, sans privilèges

ACTUALITE CANTONALERomain de Sainte-Marie Président du PSG

PostScriptum 08/2012 14

Tout un chacun a le droit de vivre en sécurité dans le canton de Genève.

Page 15: Journal du Parti socialiste genevois

COMMUNIQUE DE PRESSEParti Socialiste Genevois Romain de Sainte-Marie, Président et Arnaud Moreillon, Secrétaire général

PostScriptum 04/2011 15

Page 16: Journal du Parti socialiste genevois

•Travaillé sur la refonte des commissions interne du PS;

•Mandaté un groupe de travail pour mener

une analyse quantitative précise des résultats de l’élection partielle au Conseil d’Etat du 17 juin dernier;

•Établi le budget de campagne pour la Constituante;

•Préparé le renouvellement des commissions dans lesquelles siègent de droit des membres du parti («Codofs»).

PostScriptum 08/2012 16

Nouvellesdu Comité directeur du PSGSéances du mois de l’été

PSGMarko Bandler Responsable presse et communication

Voici une synthèse des dernières séances du Comité Directeur

Lors de ses séances, le CD a notamment:

Coline de Senarclens

Née en 1985, j’ai grandi à Genève ou j’ai suivi des études d’Histoire social et du genre et de démogra-

phie. Je viens de finir un Master, par l’écriture d’un mémoire sur la militance prostituée à Genève au sein de l’association Aspasie. Puis j’ai eu le privilège d’être engagée au début de cette autonme en qualité de chargée de communication pour le PSVG à 70%.

Mon engagement politique nais-sant date de 2011 (mais mes idées le précèdent largement). Spécia-lisée dans les questions de genre et de la population, je suis amenée à m’intéresser particulièrement à l’égalité entre femmes et hommes et à la question des migrations.

A l’instar de mon prédécesseur Féli-cien, j’accorde une grande impor-tance à l’humour, qui me semble est une manière privilégiée de faire pas-ser des idées. En plus de pratiquer une communication politique tradi-tionnelle, je souhaite continuer les efforts qu’il consentit pour créer un espace où l’originalité, la créativité et la dérision lui donne une forme plus incisive et percutante.

Helena de Freitas

M è re d e d e u x enfants de onze et treize ans, âgée

de trente-sept ans, j’ai été enga-gée ce printemps pour remplacer Annick et tant que collaboratrice administrative. Je m’occupe no-tamment d’organiser les stands du samedi qui requiert un contact per-

manant avec les militants, ce que j’apprécie tout particulièrement. Je m’occupe également des nouvelles adhésions, ce qui me permet d’être proche des sympathisants du PS et de les accueillir au sein du parti.

Ne travaillant pour le PSVG qu’a 20%, je suis paralèlement direc-trice de l’agence de communication Sillage et co présidente du GEIP (Groupement des Entrepreneurs Indépendants Progressistes).

Mes préocupations politiques sont notamment les questions environe-mentales, les conditions de travail, et les injustices sociales en tout genre.

Les deux employées du secrétariat du PSVG sont de permanence le lundi, le mardi matin, le jeudi et le vendredi.

Secrétariat du PSVG

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De longues années se sont écoulées jusqu’à ce que le Conseil administratif entame une réflexion sur l’usage plus efficace de ces terrains.

Pour être un peu plus exact, ce début de réflexion coïn-cide avec la prise de fonction de Sandrine Salerno, si je ne me trompe pas. Depuis 2007 et les premiers contacts avec la Chambre de l’Economie sociale et solidaire (APRES-Genève), un projet novateur a fini par émerger, qui comprend deux volets: le premier est la création d’un incubateur d’en-treprises de l’économie sociale et solidaire dans l’un des bâti-ments déjà existants de la ZIC, tandis que le second est l’établissement d’une image directrice pour l’ensemble de la zone, avec pour but d’en optimiser l’usage.

J’ai eu le plaisir d’être le rappor-teur pour ce projet (en langage codé du Conseil municipal, la PR-886) qui a été traité durant de longues séances en Com-mission de l’aménagement et de l’environnement entre sep-tembre 2011 et janvier 2012. On aurait pu imaginer qu’un

projet d’affectation originale et d’optimisation des terrains industriels et artisanaux suscite d’emblée un élan positif parmi les Conseillers municipaux. Il n’en a étrangement rien été; les péripéties ont été nom-breuses et les débats parfois pénibles. Il s’agissait pourtant seulement d’un crédit d’étude et pas encore de réalisation…

Durant la phase des auditions en Commission, les représen-tants de la droite ont exprimé la méfiance que leur inspire la notion d’économie sociale et solidaire, pour eux synonyme d’économie subventionnée. Un travail important d’expli-cation et d’argumentation a dû être consenti pour mieux définir cette notion, pour faire comprendre qu’il s’agit d’une manière de concevoir l’activité économique en faisant l’im-passe sur l’accumulation des profits. La présence de notre Conseillère administrative et de ses services, mais égale-ment celle de responsables de la promotion économique cantonale ainsi que de Geni-lem, ont permis de clarifier les enjeux dans l’esprit des com-missaires. Toutes les auditions

ont abouti à la conclusion que le projet de la Ville était utile; qu’il comblait une lacune dans les dispositifs actuels de sou-tien à la création d’entreprises; qu’il répondait à une nécessité, particulièrement au moment où le marché de l’emploi se tend; qu’il comportait une coo-pération prometteuse entre la Chambre de l’économie so-ciale et solidaire et la Fondetec.

Pourtant, les débats en plé-nière ont été laborieux. La droite est retombée dans sa défiance à l’égard de l’écono-mie sociale et solidaire, comme si les débats en commission n’avaient pas eu lieu. Pour concrétiser cette défiance, elle a proposé un amendement vi-sant à obliger la Ville à prévoir un immeuble de logements dans le périmètre de la zone industrielle, dans l’intention que les revenus locatifs futurs de cet immeuble servent à ré-sorber les futures subventions que les entreprises sociales et solidaires ne manqueraient pas de réclamer à la Ville. Dif-ficile de raisonner de manière plus tordue, mais cet amen-dement a pourtant emporté l’adhésion de la majorité lors du deuxième débat (à une ou deux voix près), raison pour laquelle le Conseil administra-tif a dû demander un troisième débat.

Sur un autre front, le projet d’image directrice de la ZIC a inquiété les usagers actuels

du site, qui craignaient d’être évincés. Sur ce point, il n’a pas été difficile de formuler un amendement donnant garan-tie que les locataires actuels ne seraient pas expulsés et qu’ils seraient associés à la formula-tion de cette image directrice.

Et finalement, à la veille de l’été, la PR-886 fut acceptée, avec ses deux volets (Eco-pôle et image directrice), sans immeubles de logement, mais avec l’injonction d’associer les locataires actuels aux projets.

La morale de cette histoire? Dans une collectivité comme la Ville de Genève, il est possible que la gauche mène une politique économique novatrice et efficace. Mais comme c’est laborieux!

Pour plus d’infos sur l’ESS,o on peut se référer au site de la Chambre de l’économie sociale et solidaire: http://www.apres-ge.ch

Le site de la Fondetec est une bonne source d’infor-mation sur le tissu économique local: http://www.fondetec.ch

Zone industrielle des CharmillesUn nouveau processus s’engage

ECLAIRAGEStefan Kristensen Conseiller municipal PSVG

PostScriptum 08/2012 19

A la fin du siècle dernier, la Ville de Genève achetait les terrains de la Zone Industrielle des Charmilles (ZIC) qui étaient propriété de l’ancienne Société d’instruments de physique.

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La Constitution actuelle date de 1847. Rédigée en quelques mois par une poi-gnée de politiciens sous l’égide de James Fazy, elle est la plus ancienne de Suisse.

Une seule révision totale, engagée en 1862, fut vouée à l’échec. Depuis, la charte fondamentale de notre canton a fait l’objet de nombreuses modifications ponctuelles.

Au fil du temps, la Constitution genevoise s’est vue enrichir de dispositions tout à fait progres-sistes, par exemple en matière de logement, de protection de l’environnement ou d’énergie. A plusieurs égards, toutefois, elle n’est plus à jour. Le texte comporte de règles très géné-rales, dont certaines quelque peu surannées. Des disposi-tions spécifiques ont été rajou-tées au gré des votations. Le résultat est un amalgame de dispositions pour la plupart illisibles. De plus, on y trouve des dispositions simplement fausses. Ainsi, Genève n’est pas une démocratie repré-sentative, comme le veut l’art. 1 al. 4, mais une démocratie directe. Ou encore: Selon l’article 2 de la Constitution actuelle, le principe d’égalité ne s’applique qu’aux Gene-vois, alors qu’il est opposable,

en tant que droit de l’homme, à toute personne.

Le 31 mai de cette année, l’Assemblée constituante a accepté par cinquante-sept oui contre quinze non et cinq abstentions le nouveau projet de Constitution. Les trois ans de travaux n’ont pas seulement permis d’aborder des sujets essentiels, mais également d’associer de larges cercles de la population. Cette approche est par ticulièrement juste dans une collectivité comme Genève qui dispose d’une société civile aussi riche dans le domaine associatif, culturel et économique.

Le projet sur lequel nous vote-rons le 14 octobre est plus qu’une amélioration de pure forme par rapport à la Consti-tution actuelle. Il modernise notre charte fondamentale de manière constructive. Les 237 articles de la nouvelle Consti-tution amènent des modifica-tions qui auront des consé-quences concrètes. Si le texte n’est pas complètement satis-faisant, il contient néanmoins des avancées importantes:

Il comporte notamment une liste complète de droits fon-damentaux clairement définis, donc justiciables. Le catalogue

genevois intègre des disposi-tions originales comme les droits des personnes handica-pées, le droit à un environne-ment sain, les droits de l’enfant, le droit au logement ou encore un droit étendu à la formation, y compris la formation continue. Le nouveau mécanisme d’éva-luation de la mise en oeuvre concrète des droits fondamen-taux assure que ces droits ne restent pas lettre morte.

Certes, l’absence d’avancée en matière de droits politiques des étrangers fait grande dé-ception. Le principe de l’éligi-bilité des étrangers au niveau communal n’a pas été retenu par la majorité. Cette lacune ne justifie cependant pas le rejet du projet. Un refus impliquerait, en effet, de renoncer à tous les progrès acquis, y compris en matière d’accueil et de partici-pation des étrangers.

Parmi les autres nouveautés figure un mode de calcul pour le nombre de paraphes néces-saires à faire aboutir une initia-tive ou un référendum. Il faudra les signatures de 4% du corps électoral pour une initiative et de 3% pour un référendum.

Sur le plan institutionnel, évo-quons l’introduction de dépu-tés suppléants, la majoritaire à deux tours et la réforme du Conseil d’Etat. Celle-ci signifie un renforcement du rôle de l’Etat par une élection tous les cinq ans et par la création, tout

au long de la législature, d’une fonction de président de ce

Conseil. L’article sur la culture fait partie des progrès à souli-gner: Il donne à l‘Etat un véri-table mandat d’action, en vue d’assurer concrètement les conditions d’une vie artistique et culturelle florissante.

Oui, il s’agit d’un projet de com-promis, patiemment ficelé, en dépit de la logique des rap-ports de force au sein de l’as-semblée constituante qui ne lui était de loin pas favorable.

On croit souvent, dans l’in-conscient collectif, qu’une constitution est un texte quasi religieux, figé à jamais. N’ou-blions pas qu’à tout moment le peuple, par les instruments de la démocratie directe ou par l’intermédiaire de ces élu-e-s, peut améliorer une constitution dans notre pays.

Le choix est bien entre le statu quo et le projet de nouvelle constitution. Le moment est venu d’adopter une nouvelle charte fondamentale, qui, mal-gré quelques faiblesses, per-met de faire face aux défis ac-tuels, au-delà des divergences ponctuelles.

Cette nouvelle Constitution est un outil qui ouvre de nouvelles portes vers l’avenir.

Veillons à ce que le débat public et politique se prolonge au-delà du 14 octobre.

Oui à la nouvelle constitution genevoise!

ECLAIRAGEManuel Tornare Conseiller national

PostScriptum 08/2012 20

Le 14 octobre, le peuple genevois se prononcera sur la nouvelle Constitution.

Page 21: Journal du Parti socialiste genevois

Pourtant, il s’agit de la même population, du même pays, des mêmes médecins, hôpi-taux et soignants.

Ces faits mettent à mal le crédo économique selon lequel le privé, le marché et la concurrence sont supérieurs au système parapublic comme celui de la SUVA; les plus de soixante assureurs ma-ladie et leurs partisans politiques devraient expli-quer aux assuré-e-s cette divergence frappante.

Les pr imes sont un aspect, cependant la santé des assuré-e-s est l’autre aspect bien plus important. La SUVA assure dans les métiers dangereux, sa respon-sabilité englobe les ac-

cidents professionnels et non-professionnels des travailleurs dans la durée. Les assuré-e-s et l’assurance dans ce sys-tème ont le même intérêt fondamental: le moins possible de blessé-e-s, d’handicapé-e-s, de mort-e-s: donc la protection de leur santé et la préven-tion. Il est évident que sans cela, le nombre et la gravité des accidents seraient plus élevés, les primes aussi.

Le contraire vaut dans l ’actuel le assurance maladie: Le constat du rapport de l’OCDE et de l’OMS concernant le sys-tème de santé suisse est accablant: «..le budget de la prévention continue de se réduire…»1. Ceci

malgré les interventions des médecins, des orga-nisations de patients, les recommandations de l’OCDE et de l’OMS, les belles déclarations d’in-tention, etc, depuis des années. La raison princi-pale: la prévention n’est pas rentable dans le sys-tème de la concurrence pratiqué par les nom-breux assureurs et vanté sans cesse par la poli-tique dominante. Pour eux, ce qui est rentable est la chasse aux bons risques, la sélection.

Cela veut dire que l’inté-rêt fondamental des assureurs maladie et de leurs assuré-e-s diverge dès les premiers maillons de leur prise en charge2. L’intérêt général des indi-vidus et de la société de protéger la santé et de disposer de la meilleure prévention possible né-cessite de changer un système d’assurance qui néglige gravement ce domaine. L’améliora-tion de la compensation du risque chère aux poli-ticiens est de la cosmé-tique, et approfondir la

sélection entre «un peu malade» et «très malade» répond aux besoins des assureurs, mais nulle-ment aux besoins des assuré-e-s.

1 OCDE/OMS (2011). Exa-mens de l’OCDE des systèmes de santé: Suisse 2011, Edition OCDE. Page 170 (cf. aussi pp. 131-134, 156-157).

2 «Le médecin a pour mission de protéger la vie de l’être humain, de promouvoir et de maintenir sa santé, de soi-gner…» Code de déontologie de la FMH; idem Organisation Mondiale de la Santé OMS.

Les assureurs et notre santéQuelques remarques

ECLAIRAGERoland Niedermann

PostScriptum 08/2012 21

Ce qui frappe dans l’annonce es nouvelles primes d’assurance est que la SUVA baisse ses primes pour la sixième fois consécutive et que les assureurs maladie augmentent les leurs pour la seizième fois depuis 1996 (date d’entrée en vigueur de la LAMal).

Page 22: Journal du Parti socialiste genevois

TRIBUNE LIBRE

PostScriptum 08/2012 22

17 juin 2012. Analyse d’un échec.

Je fais partie de ceux qui étaient confiants par rapport à nos chances de retrou-ver notre second siège au Conseil d’Etat. Accompa-gnant en divers lieux et cir-constances Anne j’ai tou-jours trouvé le public réceptif, encourageant et chaleureux. Illusionné sans doute par le succès de nos camarades français, je participais à la douce euphorie d’une victoire quasi-certaine.

Le choc a été brutal et j’ai cherché à comprendre ce qui s’est passé. Voici mon approche.

1) Les réflexions faites depuis le 17 juin rejoignent celles qui ont été faites après le 15 no-vembre 2009: être plus dans les médias; être plus sur le terrain; établir un lien systéma-tique avec les milieux associa-tifs – avec Anne précisément en été 2011 nous avions éplu-ché des listes d’organisations, fait des catégories et validé un plan de rencontres ; être concrets, très concrets. Nous avons approuvé des positions en matière de développement économique, de fiscalité, de logement, de démocratie régionale, de sécurité.

Tout cela a été fait mais mani-festement n’a pas suffi. Et il toujours plus facile de le dire que de le faire. Question de temps et d’engagement.

2) Le CD avait préparé l’agenda et les budgets de campagne, et lorsque Mark Muller a donné sa démission, nous étions prêts. Mais, nous n’avions pas été jusqu’à ana-lyser les profils, les contenus, les candidatures potentielles.

J’avais bien tenté d’agender un débat sur le cahier de charge de la fonction, les ap-titudes requises... La culture du PSG ne le prévoyait pas. Nous étions donc prêts mais sur la forme. Pas sur le fond.

Puis les candidats se sont inscrits, le Congrès a fait son choix, la campagne a eu lieu. Qu’avons-nous fait de faux? Je vois deux erreurs, après coup, qui paraissent majeures.

Première erreur. Nous avons mené une campagne adap-tée à une élection à la pro-portionnelle, mais pas une campagne d’élection majori-taire. La majoritaire, c’est tisser un lien quasi physique entre le peuple et une personne. Qu’avons-nous fait ? Nous avons ciblé la gauche, et pas le peuple. Nous avons parlé parti et il fallait parler d’Anne, et d’elle seulement. Anne sa biographie, ses réalisations, ses projets pour le peuple de Genève et de sa région.

Deuxième erreur . Nous n’avons pas répondu à l’en-jeu majeur où le peuple nous attendait. Certes, nous avons toujours le loisir de changer de peuple, et de nous recro-queviller sur un destin sec-taire, mais ce serait vraiment trahir les milieux populaires. Cet enjeu, c’est la sécurité. La sécurité, prestation publique, la sécurité, garante de l’égalité devant la loi et du respect dû aux gens, en particulier les petites gens.

Beaucoup de personnes, et notamment dans les milieux populaire, les plus vulné-rables, ont l’impression de ne plus être pris au sérieux quand la police annonce for-fait, quand la justice n’arrive

plus à suivre. Ils ont clairement le sentiment d’être lâchés, de compter pour beurre, de ne pas être défendus face aux violations de la loi.

Nous avions validé un docu-ment fort précis. Nous avi-ons un message de service public, de respect de la loi à donner. Nous avons laissé le thème à l’affrontement entre la version civilisée Maudet et la version brute Stauffer.

Il faut arrêter de proclamer que plus on parle de sécu-rité plus on fait voter à droite. C’est le contraire qui est vrai: moins on parle de sécurité, plus on pousse le milieu populaire dans les bras de la droite. Nous sommes peut-être contre l’armée. Mais pas contre la police d’un Etat de droit!

Et je conclurai par trois pro-positions. Il nous faut chan-ger notre approche face aux enjeux particuliers des élec-tions majoritaires, et inscrire sans tarder trois éléments dans nos statuts :

1) Dix-huit mois avant une échéance électorale majo-ritaire, la direction du parti propose à une AG définit le profil des candidats recher-chés (expérience, notoriété, aptitude à la fonction, rayon-nement, bilan, etc.), et les axes de campagne, puis sollicite les candidats adéquats. De réactifs, on devient proactifs, d’organisateurs des joutes in-ternes, leur arbitre. Personne ne sera empêché de tenter sa chance, mais la direction aura fait son travail.

2) La question des primaires, lancée par Charles Beer et Manuel Tornare, n’a jamais été ni écartée ni vraiment examinée. Je suis favorable à ce qu’on propose rapidement à une AG des scénarii. Il faut arrêter de limiter les choix de candidatures à des jeux d’arrière-salles de bistrot ou de clans, cesser le ballet des prêtés pour un rendu.

3) L’obligation pour les élu-e-s et mandataires du parti de s’impliquer personnellement dans les campagnes, et de mobiliser leurs réseaux dans toute la mesure de leurs pos-sibilités.

Certes, chaque candidat potentiel peut se dire que l’échec de son rival va être sa chance. Mais c’est sur-tout aussi son propre échec. Avant de promouvoir les stra-tégies individuelles, encore faut-il qu’il y ait des sièges à occuper. J’appelle donc le parti à modifier sa perspective en adoptant les trois proposi-tions ci-dessus.

René Longet, ancien Président du PSG

Une section «immigrés» dans le PS? Le non-sens absolu!

Qu’est-ce qui fait que les ghet-tos d’immigrés ont été évités à Genève malgré un taux sans pareil d’étrangers ? La par-ticipation de ces immigrés, et particulièrement de leurs enfants aux institutions uni-verselles : l’école publique et laïque, les clubs de football, … et les partis politiques. Sur le plan politique, le PSG a joué un rôle exemplaire.

Page 23: Journal du Parti socialiste genevois

PostScriptum 08/2012 23

Du temps où Alexandre Añor et moi dirigions la Commis-sions de Solidarité interna-tionale du PSG, les réfugiés y étaient particulièrement nombreux et actifs, suite aux coups d’états au Chili, en Argentine, en Uruguay, à la répression au Guatemala, dans les dictatures africaines, aux luttes de libération des peuples d’Angola, d’Afrique du Sud, du Mozambique, …

Ces réfugiés «politiques» so-cialistes ont trouvé naturelle-ment leur place dans le PSG, aux côtés des nombreux immigrés italiens, espagnols, militants syndicaux. Ils nous ont ouvert l’esprit et nous ont mieux fait comprendre le monde.

Les conditions politiques ne s’améliorant pas rapidement dans leur pays d’origine, l’horizon de leur retour aux pays ne se rapprochant pas, leurs enfants s’étant intégrés grâce à la qualité de notre école publique et laïque, les réfugiés argentins et chiliens, pour ne parler que d’eux, ont fini par admettre qu’ils pou-vaient utilement participer aux luttes politiques quotidiennes dans leur pays d’accueil. Ils ont commencé à accepter d’être candidats aux élections locales, puisque la législation avait fini par leur en donner le droit sous la pression d’ini-tiatives populaires comme «citoyennes, tous citoyens», et grâce à l’action d’élus comme Berthier Perregaux.

Et ces immigrés, membres des diverses sections du Canton, furent nombreux à être élus dans les parlements communaux, puis certains présidèrent même ces parle-

ments, avec quelquefois un accent, voire une syntaxe un peu exotiques.

N’est-ce pas Eduardo Patricio, Javier, Sergio, Cruz Melchior et les autres ?

Ces socialistes immigrés, élus par un peuple multicolore, ont donné et continuent à donner une leçon d’humanité aux partis de l’hydre xénophobe, qui excluent jusqu’au fronta-liers et ne défendent, à part les Suisses de souche (donc ayant un passeport depuis au moins hier…) que les vaches d’Hérens menacées d’être «vivisectionnées» par un maire gauchiste…

Aussi, quelle ne fut pas ma déception d’entendre l’autre jour à la radio une camarade préconiser les ghettos com-munautaristes au lieu de l’intégration, en proposant le regroupement des immigrés dans une section particulière!

Et, comble de la surprise, cette camarade est … immi-grée, réfugiée, et a vécu per-sonnellement cette réussite de l’intégration parlementaire. A n’y rien comprendre !

Les oppositions des jeunes aux vieux, des syndica-listes aux «intellectuels», des femmes aux hommes, a en permanence affaibli le PS. Il est irresponsable de proposer un ghetto de plus ! La propo-sition de cette camarade doit être retirée le plus vite pos-sible et oubliée.

Bernard Béroud

Constitution genevoise

Fort de sa cohérence consen-suelle et de son élégance rédactionnelle, le projet de

constitution genevoise avance fièrement vers la votation du 14 octobre prochain. Il laisse cependant de nombreuses questions ouvertes.L’art. 105 consacré à la collégialité et à la présidence du Conseil d’Etat mérite de retenir notre attention.

Aujourd’hui, dans L’Etat fédé-ral et la majorité des cantons, le système du «tournus» prési-dentiel est confirmé, sans que l’on puisse taxer de mauvaise gouvernance un régime qui a connu et connaît des crises au moins aussi graves que celles dont nous souffrons.Alors pourquoi, à Genève, cet engouement pour une sorte de «présidentialisme»? Pour augmenter la visibilité de l’Etat?Favoriser les prises de décisions?Faire plaisir à quelques-uns?

Les Conseillers d’Etat jouent un double rôle: représenter le courant qui les a élus et assu-rer un gouvernement opéra-tionnel par les compromis né-cessaires au fonctionnement de l’Etat. Pour cela, il est inutile d’instituer une présidente ou un président en charge pen-dant cinq ans, désigné par ses «pairs». Selon l’art.105 al. 1, les Conseillers d’Etat sont des magistrats égaux en droit et en prérogatives; cependant, d’après l’al. 2, qui ne limite pas à cinq ans la durée du mandat présidentiel, en cas de réélection, ce pré-sident n’est plus un «primus inter pares», mais un chef qui peut dominer -- ou paralyser -- la vie politique cantonale pen-dant cinq ou dix ans, avec un titre officiel, et pas seulement par le charisme ( probable ) de sa personnalité.

Pour être désigné président,

il faut être un personnage central, rassembleur, appré-cié d’une partie de la popu-lation et des appareils parti-sans, éclectique, jouir d’une autorité naturelle ou acquise (Kleider machen Leute ), bref une main de fer dans un gant de velours. Pour accéder à ce poste, les candidats devront justifier de ces qualités.Aussi vont-ils, au sein du Conseil d’Etat, cultiver l’amabilité col-légiale, lisser leur discours, pratiquer l’autocensure pour des questions qui exigeraient un examen courtois mais cri-tique, être ou paraître sympa-thiques.

Une fois le président ou -- la présidente -- élu, cette attitude risque bien de générer une sorte de crainte révérentielle masquée par l’argument de l’efficacité gestionnaire. Il pourrait y avoir désormais deux catégories de Conseil-lers d’Etat: le président, son malheureux rival gratifié d’un super-département en guise de lot de consolation, et le fu-tur successeur du président, dans le même camp que ce dernier; ce seront les Conseil-lers de première classe. Les quatre autres constitueront les magistrats de deuxième classe. On passerait ainsi de la démocratie de concor-dance, compromis utile et nécessaire, à une pensée unique d’essence libérale, mais corrigée ou dénaturée par d’aléatoires mouvements dans l’opinion publique. Un tel système représenterait une régression de la démocratie et couperait encore davantage les citoyens de la classe poli-tique. Est-ce bien ce régime que le PSG souhaite?

Dominique Favre

Page 24: Journal du Parti socialiste genevois

TRIBUNE LIBRE

PostScriptum 08/2012 24

Juillet 2012 Juillet 1942: Vél’ d’Hiv... Souvenons-nous!

La France a eu du mal à re-connaître sa responsabilité dans la rafle du Vél’ d’Hiv’. Elle devenait muette lorsque l’on évoquait la collaboration. Elle s’étranglait en entendant parler du régime de Vichy.

La Patrie des Droits humains et de la Révolution française se devait pourtant d’accep-ter les contradictions de son passé. Chirac l’avait enfin reconnu et avait demandé pardon aux familles des victimes. François Hollande s’inscrit dans ce même élan de vérité.

Pour exorciser ses démons, la France doit condamner la tranche de ses citoyens qui se sont comportés comme les pires salauds durant la Seconde Guerre mondiale. Ces ignobles individus qui ont conduit à la mort des Juifs, des Tsiganes, des syn-dicalistes, des homosexuels, des gauchistes, des han-dicapés et toutes celles et ceux que l’ignominie nazie voulait exterminer. L’amné-sie d’un peuple devient rapidement une immunité morale, pouvant encourager de nouvelles dérives. Se re-garder dans un miroir est un moyen de corriger sa mau-vaise tenue. Regretter cette face sombre de l’histoire de l’Hexagone permet de ne pas oublier et d’éduquer les jeunes, dont une majorité n’a jamais entendu parler de cette rafle et pas assez de la

terreur nazie. Une telle péda-gogie freinerait, voire évite-rait, la résurgence des thèses extrémistes qui renaissent à travers l’Europe et le monde. Nettoyer les racines du passé sale donne de la sève pour construire un avenir meilleur

«La vérité ne divise jamais. Elle rassemble», a plaidé François Hollande. Il a insisté sur le rôle majeur qu’a joué Jacques Chirac dans l’aveu de la responsabilité de la France lors de cette rafle: «La reconnaissance de cette faute a été énoncée pour la première fois, avec lucidité et courage, par le Président Jacques Chirac, le 16 juillet 1995.»

Pendant dix-sept minutes de discours, lors de la com-mémoration des septante ans de la rafle au Vélodrome d’Hiver de Paris, François Hollande a rappelé que 13’000 Juifs avaient été arrê-tés, durant deux jours, par la police française, regroupés au Vél’ d’Hiv’, puis déportés dans les camps, où la plupart ont été exterminés.

Le Président Hollande a qualifié clairement cet acte en le désignant de «crime», de «fanatisme», de «logique de la haine», de «trahison de valeurs» ou d’ «abjection».

En lavant cette souillure de l’histoire de la France, en montrant du doigt le régime de Vichy vendu à l’horreur hitlérienne, François Hol-lande valorise l’autre France. Celle des Justes, celle de la Résistance. Celles et ceux qui au péril de leur vie en ont sauvé d’autres. Cette France des Libertés, qui reste debout face à l’intolé-rance. «L’honneur fut sauvé

par les Justes, par des héros anonymes qui, ici, cachèrent un voisin, qui risquèrent leur vie pour que soit épargnée celle des innocents», leur a rendu hommage François Hollande. C’est cette France l ibre et ouverte qui doit être un modèle. C’est cette France courageuse qui doit éclairer le chemin des géné-rations futures.

Avec sa vision d’avenir, Fran-çois Hollande a pris un enga-gement fort pour lutter contre toute forme de racisme et contre l’antisémitisme: «La République pourchassera avec la plus grande détermi-nation tous les actes et tous les propos antisémites qui pourraient amener les Juifs de France à se sentir inquiets dans leur propre pays. Rien en la matière n’est indifférent. Tout sera combattu avec la dernière énergie.»

Il a tiré des parallèles pour démontrer que la haine d’hier pouvait revivre aujourd’hui si nous n’y prenons pas garde, évoquant la tuerie de Tou-louse. «Il y a quatre mois des enfants mouraient pour la même raison que ceux du Vel’ d’Hiv’: parce qu’ils étaient juifs», a-t-il rappelé.

Le socialiste Françoise Hol-lande tourne la triste page du mitterrandisme sur cette période noire de la France. François Mitterrand avait été membre du gouvernement de Vichy avant d’entrer en résistance, avait flirté avec l’extrême-droite avant d’adhé-rer au socialisme et avait été très ambigu sur la France

de la collaboration durant sa Présidence. Hollande réin-jecte les valeurs historiques de la gauche, si chères aux Jaurès, Moulin ou Blum. Les valeurs d’antiracisme, de soli-darité, de paix, de fraternité et de résistance contre l’into-lérable.

La Shoah n’est pas l’histoire du peuple juif, mais bien l’His-toire, notre Histoire, comme l’a clamé François Hollande. Souvenons-nous et n’ou-blions jamais.

Christian Brunier, ancien Président du PSG

Page 25: Journal du Parti socialiste genevois

Pour faire connaître ce grand socialiste et pacifiste, le cercle des Amis de Jaurès de Genève a invité Pierre-Yves Maillard, Conseiller d’Etat du canton de Vaud, Président du Département de la santé et des affaires sociales:

Jeudi 27 septembre 2012, à la maison des Associations, à 20h, pour nous parler de l’actualité de la pensée de Jaurès. L’entrée est libre.

Autre évènement à vous s i g n a l e r. D o m i n i q u e Ziegler a écrit, pour le théâtre de Poche, ce qui sera sa dixième pièce in-titulée: «Pourquoi ont-ils tué Jaurès?». Cette pièce sera jouée en création du 14 janvier au 3 février 2013.

Gilles Candar, président de la société d’études jauré-siennes appelle Jaurès le méconnu le plus célèbre. Presque chaque ville en France a une place Jaurès et un lycée Jaurès, et de nombreux politiciens de droite comme de gauche se réfèrent à Jaurès mais personne ne sait rien de lui.

Alors ne manquez pas ces évènements pour connaître le plus grand socialiste et pacifiste de tous les temps qui disait: «Le capitalisme por te en lu i la guerre comme la nuée por te l’orage.»

Souvenons-nous aussi qu’à cause de ses convic-tions pacifistes, Jaurès a été assassiné le 31 août 1914 et que son assassin, un soi-disant patriote a été acquitté.

http://www.jaures.info/wel-come/index.php

Connaissez-vous Jaurès?

A NE PAS MANQUERFrançois Courvoisier Président des Amis de Jaurès de Genève, Membre de la Société d’études jaurésiennes de Paris

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Actualité de la pensée de Jaurès, avec Pierre-Yves Maillard, jeudi 27 septembre 2012

Evènements

Jeudi 27 septembre 2012

Rencontre avec Pierre-Yves Maillard

«L’actualité de la pensée de Jaurès»Maisons des Associations Rue du Vieux-Billard 8 1205 Genève Tél: 022 329 20 22

Du 14 janvier au 3 février 2013

Pourquoi ont-ils tué Jaurès? Pièce de Dominique ZieglerThéâtre de Poche Rue du Cheval-Blanc 7 1204 Genève

location: 022 310 37 59 [email protected] www.lepoche.ch

Page 26: Journal du Parti socialiste genevois

Elle représente la jeu-nesse et donc l’avenir de notre parti. Graphiste de talent à laquelle nous devons la quasi intégra-lité de nos supports de campagne, Olga Bara-nova est aussi une infati-gable militante. Conseil-lère municipale en Ville de Genève, elle apporte au PS son dynamisme et sa – déjà – grande maturité politique au service des causes qui nous sont chères.

Portrait en quelques m o t s p o u r m i e u x connaître cette jeune et pourtant déjà incon-tournable figure du parti socialiste.

Pourquoi milites-tu au PS ?

J’ai grandi entre trois pays différents, à cheval entre trois cultures, lan-gues, coutumes dif fé-rentes. La curiosité et le

sens critique m’étaient indispensables pour intégrer mon environne-ment et pour trouver ma place. C’est ainsi que j’ai développé un intérêt pour la politique, quelque part entre la lecture de la constitution allemande et des les livres de Jean Ziegler. L’adhésion au parti socialiste fut une évidence idéologique il y a trois ans et depuis, j’ai été encore plus confir-mée dans mon choix.

Qu’est-ce qui te plaît le plus (et le moins) au PS?On di t souvent que l’amour, c’est quand tu aimes quelqu’un malgré ses défauts. Et moi, j’aime mon par t i . Je l ’aime aussi quand il trébuche et pleurniche, quand il se comporte comme un gosse ou dans ses hu-meurs auto-destructrices. Je défends ses intérêts et j’essaie de le faire vivre,

dans les limites de mes possibilités, à l’extérieur comme à l’intérieur.

Sur quelles thématiques penses-tu que le PS devrait plus s’engager?

Les thémat iques ne manquent pas, c’est les voix fortes qui font par-fois défaut! Le PS réu-nit aujourd’hui de très belles compétences thé-matiques mais ils nous manque la colère si évi-dente et si indispensable pour se démarquer de la cacophonie du monde politique genevois. Il faut la retrouver, c’est pour-quoi je m’engage.

Propos recueillis par Marko BandlerProchain numéro: Bernadette Gaspoz, nouvelle Présidente du Groupe Egalité.

Militantes et militants socialistesOlga Baranova

VOUSOlga Baranova Photographe

PostScriptum 08/2012 26

Nous continuons notre série de portraits des militant-e-s qui font le Parti Socialiste Genevois.

Page 27: Journal du Parti socialiste genevois

L’engagement d’Olga:

Nochlezhka Suisse SolidaireUn engagement au-delà de l’humanitaire

La ville de St. Peters-burg est connue pour son patrimoine culturel et ar tistique, à l’image de l’histoire riche et tour-mentée de la Russie. Le revers de la médaille, ce sont les milliers de per-sonnes sans domicile fixe, les grands perdants de la Russie post-URSS. Ils s’agit, pour la plu-part, des citoyennes et citoyens russes qui se retrouvent sans papiers officiels , ce qui leur en-lève tout droit à l’assis-tance sociale, à l’accès aux soins de base et à l’espoir de sortir un jour de leur situation précaire.

Les infrastructures de Nochlezhka comportent un centre d’accueil, une tente et un bus qui per-

mettent de se réchauffer, se nourrir, obtenir des soins de base et une assistance sociale. Les quelques dizaines de places mises à disposi-tion ainsi ne permettent de loin pas de répondre à toute la demande dans une ville d’environ cinq mi l l ions d’habitants . Mais au-delà de l’assis-tance sociale faisant si cruellement défaut dans le grand pays émergeant, «Nochlezhka» s’engage éga lemen t dans l e domaine juridique en permettant aux SDF d’obtenir les papiers ou en défendant le droit des enfants des sans-papiers à la scolarisation.

Nochlezhka Suisse Soli-daire est avant tout une association de soutien aux activités menées sur le terrain par l’ONG russe Nochlezhka mais sensibilise également l’opinion publique suisse aux enjeux humanitaires en Russie. En plus, le combat pour la scolari-sation des enfants des sans-papiers n’est de loin pas une «spécialité

russe», mais rappelle également le débat ac-tuel en Suisse. Et comme écrit une bénévole: «Si il est vrai que l’esprit du peuple russe tend à la fatalité et que souvent j’ai entendu les sans-lo-gis me soupirer «c’est la vie», je ne crois pas que cet état d’esprit justifie que nous les abandon-nions à leur triste sort et suis persuadée que toute aide est la bienvenue tant bien même qu’elle ne changera pas le fond du problème, qui lui est politique.»

Pour plus d’information: www.suissesolidaire.org

Pour soutenir NSS: 10-782369-3

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Page 28: Journal du Parti socialiste genevois

PSG

Vie du parti

POSTSCRIPTUM08/12

suite en page 2

Agenda

Jeudi 12 septembreCommission judiciaire

12h, locaux du PSG

Groupe Egalité 20h, locaux du PSG

Vendredi 21 septembreCiné-Club

19h, locaux du PSG

Mercredi 26 septembreCommission santé

20h, locaux du PSG

Locaux du PSG: Rue des Voisins 15

(code 2108A)

JAA1200 GENÈVE 2

Changement d’adresse :

Parti socialiste genevoisRue des Voisins 151205 GENÈVE

Mieux comprendre le projet constitutionnel10 septembre, de16h30 à 18h30 Maison des Associations Salle René Dumont

Quelles avancées pour la protection des plus vulnérables et la défense de l’environnement sain?

Quelles sont les innovations importantes en matière de droits fondamentaux? Quels sont les aspects contraignants de ces droits fondamentaux? Pourquoi sont-ils plus importants juridiquement que beaucoup d’autres dispositions constitutionnelles? De quels mécanismes innovants bénéficient ces droits? Quelles justiciabilité? Quelle opportunité de changer à Genève la culture politique et juridique en matière d’application des droits fondamentaux?

Table ronde avec la participation de:

Cyril Mizrahi, Constituant socialiste pluraliste

Christophe Golay, Constituant socialiste pluraliste

Alexandre Dufresne, Constituant Verts et associatifs

Inscriptions: alexandre.dufresne @constituante.ge.ch ou christophe.golay @graduateinstitute.ch

Une nouvelle Constitution pour GenèveJeudi 13 septembre 2012 Espace Fusterie

Regards croisés de:

Liliane Maury Pasquier, Conseillère aux Etats

Martine Brunschwig Graf, ancienne Conseillère d’Etat

StandsSoutien à la Constitution 2012Samedi 15 septembre Place du Marché PSCarouge, de 10h à 13h

Samedi 29 septembre Migros Terrassière PSVG, de 10h à 12h

Samedi 6 octobre Coop Florissant PSVG, de 10h à 12h

Samedi 13 octobre Coop Charmilles PSVG, de 10h à 12h

et tous les évènements sur: www.ps-ge.ch