journal 12 somato

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1 Page 2 à 8 Intimité et Autonomie (suite) texte proposé par Jérôme Chidharom Page 9 à 10. Ecouter pour donner sens Catherine Mouret Page 11 Le soin par le toucher juste Christine Salvador Page 12 à 13 Le massage du bébé Chantal Vincent Page 14 à 17 Le principe Complexification/Plenarité D.Richard Meyer Page 18 à 19 Du non usage de l’attente Pascal Foucault Page 20 Le massage ou l’art du toucher Christine Salvador Page 21 à 22 De la sérénité du corps Justyna Jan.-Krukowska Page 23 à 28 Conséquences psychologiques de la vio- lence domestique Pascal Foucault Page 29 à 30 Rêves et réalités Françoise Mazzoni Page 31 Les transferts en Somatanalyse D. Pierre Dalens Page 32 Petit guide à l’usage du somatothérapeute P. Foucault et F. Mazzoni Page 33-34 De l’importance du toucher Pierre Grimberg Page 35 Le début d’une belle histoire Page 36 Ecoute-moi -La vieille femme grincheuse Page 37 à 38 J’ai lu, j’ai aimé Page 39 à 42 Compte-rendu CA et AG Page 43 à 44 Vième Congrès International de Psycho- thérapie socio-et somato-analytique Page 45 à 46 Bulletin d’adhésion Page 47 Les prix Somato Page 48 à 49 Vivez et appréciez le moment présent.. Page 50 à 51 Le titre de psychothérapeute Page 52 Dates à retenir Chers collègues et amis, L’année 2005 est une année de consolidation et de progrès pour la somatothérapie. De plus en plus de mem- bres de l’association continuent à alimenter les articles de la revue somato, et je tiens à les remercier et à les encourager à continuer à écrire. Je tiens à vous rappeler qu’en 2006 se verront décerner les Prix Somato lors du VI ème Congrès International de Psychothérapie Socio et Somato-Analytique et j’ invite tous les membres concernés à nous envoyer leur dossier de candidature. Le dernier délai est fixé à la fin du mois de mars. Et vous découvrirez les critères de sélection et les catégories de candidats dans ce numéro. Quand à la sortie du décret d’application de la loi du 09 août 2004, concernant le titre de, psychothérapeute est en pourparlers. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés. Nous avons terminé le renouveau de notre site et je vous invite à le découvrir et à nous envoyer vos commen- taires ou appréciations : www.somatotherapie.asso.fr Concernant le DU en Psychopathologie, nous continuons à réaliser le projet. L’année 2006 sera une année riche en événement, en particulier le VI ème Congrès International de Psychothérapie Socio- et Somato-Analytique du 29 avril au 1 er mai au Palais des Congrès à Paris : parlez-en autour de vous, invitez vos amis et connaissances à y participer car c’est une occasion exceptionnelle de faire entendre la voie de la somatothérapie. Consulter ou participer au forum en vous connectant sur le site : www.hol-anthrop-inux.org Pour ce début d’année 2006, je vous souhaite une bonne santé, une bonne réussite dans votre vie personnelle et professionnelle, de la joie du plaisir et de la plénitude. Jérôme Chidharom Président de l’AFS. SOMATOTHERAPIE Association Française de Somatothérapie Décembre 2005 N°12

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Page 1: Journal 12 Somato

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Page 2 à 8 Intimité et Autonomie (suite) texte proposé par Jérôme Chidharom Page 9 à 10. Ecouter pour donner sens

Catherine Mouret Page 11 Le soin par le toucher juste

Christine Salvador Page 12 à 13 Le massage du bébé

Chantal Vincent Page 14 à 17 Le principe Complexification/Plenarité

D.Richard Meyer Page 18 à 19 Du non usage de l’attente

Pascal Foucault Page 20 Le massage ou l’art du toucher

Christine Salvador

Page 21 à 22 De la sérénité du corps

Justyna Jan.-Krukowska Page 23 à 28 Conséquences psychologiques de la vio-lence domestique

Pascal Foucault Page 29 à 30 Rêves et réalités

Françoise Mazzoni Page 31 Les transferts en Somatanalyse

D. Pierre Dalens Page 32 Petit guide à l’usage du somatothérapeute

P. Foucault et F. Mazzoni Page 33-34 De l’importance du toucher

Pierre Grimberg Page 35 Le début d’une belle histoire

Page 36 Ecoute-moi -La vieille femme grincheuse Page 37 à 38 J’ai lu, j’ai aimé Page 39 à 42 Compte-rendu CA et AG Page 43 à 44 Vième Congrès International de Psycho-thérapie socio-et somato-analytique Page 45 à 46 Bulletin d’adhésion Page 47 Les prix Somato Page 48 à 49 Vivez et appréciez le moment présent.. Page 50 à 51 Le titre de psychothérapeute Page 52 Dates à retenir

Chers collègues et amis, L’année 2005 est une année de consolidation et de progrès pour la somatothérapie. De plus en plus de mem-bres de l’association continuent à alimenter les articles de la revue somato, et je tiens à les remercier et à les encourager à continuer à écrire. Je tiens à vous rappeler qu’en 2006 se verront décerner les Prix Somato lors du VIème Congrès International de Psychothérapie Socio et Somato-Analytique et j’invite tous les membres concernés à nous envoyer leur dossier de candidature. Le dernier délai est fixé à la fin du mois de mars. Et vous découvrirez les critères de sélection et les catégories de candidats dans ce numéro. Quand à la sortie du décret d’application de la loi du 09 août 2004, concernant le titre de, psychothérapeute est en pourparlers. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés. Nous avons terminé le renouveau de notre site et je vous invite à le découvrir et à nous envoyer vos commen-taires ou appréciations : www.somatotherapie.asso.fr Concernant le DU en Psychopathologie, nous continuons à réaliser le projet. L’année 2006 sera une année riche en événement, en particulier le VIème Congrès International de Psychothérapie Socio- et Somato-Analytique du 29 avril au 1er mai au Palais des Congrès à Paris : parlez-en autour de vous, invitez vos amis et connaissances à y participer car c’est une occasion exceptionnelle de faire entendre la voie de la somatothérapie.

Consulter ou participer au forum en vous connectant sur le site : www.hol-anthrop-inux.org

Pour ce début d’année 2006, je vous souhaite une bonne santé, une bonne réussite dans votre vie personnelle et professionnelle, de la joie du plaisir et de la plénitude.

Jérôme Chidharom Président de l’AFS.

SOMATOTHERAPIE

Association Française de Somatothérapie

Décembre 2005 N°12

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1. La satisfaction des besoins Pour obtenir, prendre ce dont on a besoin, il faut apprendre à donner, prendre, recevoir, refuser. Donner Ce n'est pas vrai que quand on aime ce doit être pour toujours. Certains don-nent quand ils ont besoin de recevoir : ils donnent beaucoup pour recevoir un peu. Il est très difficile de donner quand on est vide. Prendre (demander) Prendre, c'est faire comme le petit gosse qui grimpe sur vos genoux pour recevoir des câlins. Prendre, c'est dif-férent de s'emparer. Demander, c'est la version mûre de prendre. Obtenir ce dont nous avons besoin d'une façon OK, saine et asser-tive. On trouve que demander est diffi-cile parce que l'on a peur du rejet. Avoir des besoins est naturel, ça ne si-gnifie pas que l'on est "en man-que" (needy). " Il n'y a pas de refus à craindre puisque l'on ne dépend pas d'une personne spécifique pour rece-voir de l'amour. Recevoir Recevoir, c'est savoir recevoir, passive-ment, sans avoir besoin d'envoyer un accusé de réception ou se sentir obligé de payer en retour pour ce qu'on a reçu. Désirer recevoir sans avoir à le deman-der, c'est OK. S'il faut toujours deman-der, c'est OK, mais c'est plus agréable si on reçoit librement. Ce n'est pas OK d'être triste parce qu'on n'a pas reçu alors qu'on n'a pas demandé. Refuser Refuser, c'est savoir dire non quand c'est indiqué. Si on refuse beaucoup, il est bon d'en vérifier les motifs. Si l'on se sent mal à l'aise en faisant du bon-ding, c'est qu'il reste un travail à faire sur soi-même.

Il arrive que l'on refuse parce que l'on ne sait pas recevoir. La réponse à cette difficulté est "je suis aimable, j'ai le droit, c'est simplement un cadeau". "Assez" est un mot de Parent. Lorsque l'on refuse en disant "j'ai assez", il faut s'assurer que le "assez" vient de l'inté-rieur et pas du Parent. Cette petite fille assoiffée demande un jus d'orange à sa mère qui lui en sert un verre. Elle le boit et dit "encore". Sa mère lui dit qu'elle a assez bu, la petite fille insiste, reçoit un second verre qu'elle avale tout aussi vite pour réclamer "encore". Sa mère lui dit "non, c'est assez main-tenant". Et la petite fille proteste "je veux plus qu'assez". Quand on satisfait ses besoins, il faut être sûr que "assez" est réellement assez. 2. Les attitudes dans la

nouvelle thérapie L'attitude est une pensée imprégnée d'émotions. L'erreur de la psychana-lyse est de croire qu'il suffit de com-prendre pour guérir. Les gens sains et heureux sont des gens très simples. Ils ne jouent pas de jeux et se fixent des buts à leur portée. Les attitudes dans la nouvelle thérapie sont expliquées ci-dessous à travers une analogie : le poney et la merde de cheval. L'objet de la thérapie est d'ap-prendre à monter et de monter sur le poney. Pas de remuer le tas de merde, plus ou moins énorme, qui entoure le poney. Il n'est pas nécessaire d'être malade pour aller mieux. Cette optique change l'objectif de la thérapie du développement. On a le choix. On a le droit de rester dans l'état où on est. Aller mieux, ne se me-sure pas aux normes de quelqu'un d'autre. Les gens sont OK comme ils sont et s'ils acceptent cela, c'est plus facile de prendre la décision d'aller mieux. L'attitude "je sens que je ne suis pas OK" est une attitude malsaine qui ralentit la croissance. Il est plus fa-cile d'aller mieux à partir d'une position OK.

Attention : dans ce passage le lan-gage est cru : il faut comprendre que Dan Casriel a utilisé les techniques du bonding avec la population carcérale et c’est le langage cru et grossier ou provocant de cette population. « On n'apprend jamais à monter sur le poney en restant à s'occuper de la merde du cheval. Freud était un chouette gars mais il s'est trompé. Il n'a pas guéri ses analy-sés. S'il y a eu des guérisons, c'était un bonus. Il n'est pas nécessaire de se taper le déblayage de toute la merde avant de monter sur le poney. Il faut bien déblayer à la pelle le plus gros de la merde qui entoure le poney afin de pouvoir monter dessus, mais il suffit de dégager un peu le chemin. Ne descendez pas du poney pour examiner la merde. Vous décidez ce que vous faites et quand vous le faites. Quel que soit le temps que vous consacrez à analyser la merde de cheval, ça reste toujours de la merde de cheval. Ne passez pas votre temps à sur-examiner la merde. Expérimentez et exprimez vos émotions, déblayez à la pelle, pas à la petite cuillère. En tant que matière, la merde n'est ni créée ni détruite, on se la refile les uns aux autres. Si vous ne prenez pas de merde, vous n'en aurez pas à refiler. Ne pas prendre d'invitation à se sentir coupable, etc. Il y a pas plus de trous de cul que de derrières. Un trou de cul, en anglais "horse ass", trou de cul de cheval, est une personne négative qui vous invite à garder votre pathologie. Si vous voulez faire de la bonne soupe de poulet, ne commencez pas

INTIMITE ET AUTONOMIE CONGRUENCE ET PUISSANCE PERSONNELLE

(suite et fin)

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par y mettre des trous de culs. On trouve ce que l'on cherche. Devi-nez ce que vous allez trouver lorsque vous regardez sous la queue du cheval ? - Si vous m'aimez, vous avez très

bon goût et vous êtes quelqu'un de super.

- Si vous ne m'aimez pas, vous n'avez pas de goût pour les gens.

- Je prendrai votre amour mais pas

votre merde. C'est ce qui arrive souvent dans un rapport de couple. Ce n'est pas parce que je ne prends pas la merde de l'au-tre, qui n'est pas parfait, que je le re-jette. Il faut mettre un tamis entre les gens et soi et ne garder que le positif. La faim n'est pas une maladie. la famine, si. Avoir faim, c'est avoir des besoins et c'est OK. C'est grâce aux besoins que nous avançons. Apprendre à aller bien, c'est apprendre comment satisfaire ses besoins d'une façon saine et durable. On arrive à un état de famine, on est "en manque" (needy") lorsque qu'on dédaigne ses besoins. « Chien affamé ne s'éloigne pas beaucoup de sa poubelle. » « Je déteste être nourri par un cuisinier affamé. » Prenez soin de vous d'abord. Une personne affamée n'a pas faim. C'est la même chose avec les besoins en bonding. Si on n'en a pas reçu de-puis longtemps, on ne réalise pas ce manque. Ne dites pas « je ne peux pas » . Ca vous bloque. Dites : « Je ne veux pas » : c'est un choix responsable « J'ai peur de » : on peut identifier le problème « Je ne sais pas comment » : on s'ou-vre aux possibilités d'apprentissage, on peut avancer. L'amour est aussi essentiel que l'eau. Il n'est pas précieux comme l'or. Aucun mythe social ravageur n'a été porté aussi haut que celui de l'amour comme chose sacrée. Si on y croit, on finit par passer sa vie à ne pas avoir

d'amour avec cette voix qui vient d'en haut et qui dit : il n'y a qu'une seule personne, obligation, engagement, etc. L'amour est essentiel. Les objets d'amour sont remplaça-bles. La relation est plus grande que l'amour tout seul. Si vous n'avez pas de partenaire amou-reux, vous pouvez encore toujours re-cevoir et donner de l'amour. L'amour n'est pas attaché à une personne parti-culière. 3. Les attitudes d'acceptant

et de rejetant Tout le monde grandit avec des parents et dans un monde imparfait. Résultat, tout le monde ne reçoit pas uniquement que de l'amour incondi-tionnel, mais aussi de la merde. L'amour que l'on reçoit est toujours plus ou moins mélangé à de la merde. Il y a deux façons de prendre l'amour et la merde mélangés que l'on reçoit - celle des acceptants - celle des rejetants Leur problème est qu'ils ne sont pas satisfaits, que ce soit en quantité ou en qualité. Leur croyance est qu'ils n'y ont pas droit et ils se blâment eux-mêmes. Ils décident qu'ils ne sont pas aimables et qu'ils n'ont droit qu'aux miettes. Qu'il existe un prix élevé à payer pour avoir l'amour dont ils ont besoin et ils ont du mal à accepter l'amour sans pour cela payer un prix élevé. Ils se sentent coupables s'ils en prennent trop, ils exhalent la culpabilité. Par conséquent, ils recherchent les mauvaises relations pour maintenir ce système de croyance. Ils restent dans de mauvais mariages, de mauvaises re-lations. Leur attitude est "J'accepte l'amour, même si la souffrance l'ac-compagne". Leur émotion est la peur. Ils ont un ac-cès limité à la colère et manquent d'assertivité. Ils ont un problème d'identité, leur identité appartient à... dépend de la relation. Ils ont donc peur de quitter la relation sinon ils perdent leur identité.

La personne avec laquelle ils sont en relation devient l'unique possible. Ils sont comme le chien affamé qui ne quitte pas sa poubelle. S'ils éprouvent du plaisir, ils se sentent coupables. S'ils ne se sentent pas cou-pables, ils n'éprouvent pas de plaisir. Ils sont souvent très nourriciers. Ils donnent en espérant recevoir un peu, ils ont beaucoup de difficultés à rece-voir et à prendre. En thérapie, ils vont parler surtout de leur culpabilité. Ils n'acceptent pas les strokes positifs inconditionnels, ça les met mal à l'aise. Ce sont des drogués, des "accros" de l'amour. Ils en veulent, ils savent qu'il existe et feront tout pour en avoir, même un peu et comme ils n'y ont pas droit, ils se satisfont de miettes. Ce sont des gens faciles à ma-nipuler par l'amour : ils abandonnent leur identité pour de l'amour. Pour aller mieux et vivre des relations saines, ils doivent apprendre : - qu'ils ont droit à l'amour - à ne pas prendre la merde qui

l'accompagne On reconnaît la problématique de l'Empathique en Process Communica-tion. Les Rebelles seraient plutôt des acceptants "bruyants" : ils acceptent mais en protestant. Les rejetants Eux aussi pensent qu'ils n'ont pas droit à l'amour et que l'amour a toujours son prix à payer. Mais ils ne s'en blâment pas eux-mêmes, ils blâment le monde : tout va bien pour eux, mais il y a vrai-ment quelque chose qui cloche chez les autres. Leur croyance est qu'il n'y a pas d'amour dans le monde et que s'il y en a, le prix à payer est trop élevé. Ils sont centrés sur eux-mêmes et ne font confiance à personne pour la satisfac-tion de leurs besoins; ils ne se rendent même pas compte qu'ils ont des be-soins. Il existe trois sortes de rejetants : - ceux qui restent en retrait

Je n'ai pas vraiment besoin de quel-

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qu'un, le prix est trop élevé, donc je ne m'approche pas.

- les asociaux

Se détournent du monde et ne sont pas conscients de la souffrance qu'ils infligent aux autres. Qui s'en soucie de toute façon ? il faut prendre ce qu'on trouve dans ce monde de chien. Les asociaux sont des rejetants. les rejetants ne sont pas né-cessairement des asociaux.

- ceux qui veulent l'amour mais qui

ne font pas confiance à l'objet d'amour ce sont les preneurs gourmands, les rapaces, les sadiques, les violeurs. Ils ne prennent l'amour que si l'objet d'amour est dans l'incapacité, ils dé-personnalisent l'autre.

Les rejetants sont des gens qui réussis-sent dans la vie. Ils ne mettent pas l'accent sur les relations, ils ne reçoi-vent pas l'amour dont ils ont besoin et prouvent leur OKness (le fait d'être OK) par d'autres moyens. Ils préfèrent les aventures aux relations durables. Ils aiment jouer, mais pas pour garder. Ils fonctionnent au gain, au défi. Même s'ils collectionnent les succès dans leur poursuite, ils ont le senti-ment que ce n'est jamais assez parce qu'ils ne rencontrent pas leurs besoins de bonding et d'amour. Ils ont un sentiment très fort de leur identité. Ils ressentent rarement la souffrance ou la peur. Leur instrument est la colère, souvent déguisée en tension, en contrôle, en grincements de dents, en hostilité, en sarcasmes, cynisme, ulcère, maladies vasculaires, arthrite, colites, migrai-nes,... Dans une relation, ils donnent peu et demandent encore moins. Ce sont eux qui construisent le monde dans lequel nous vivons, mais ils ne jouissent pas des fruits qu'ils sèment. S'ils ont une relation, ils y mettent plus qu'ils ne se permettent de prendre, ils se sentent floués, le poids à porter est trop lourd.

A la fin de leur vie, à la question sur la valeur de celle-ci, ils répondent que c'était une farce cruelle (scénario d'échec Presque II en Process Commu-nication). Ils ont une réaction paranoïaque par rapport au bonding. Ils contrôlent les autres avec l'argent, le pouvoir ou l'humiliation physique. Ils éprouvent des difficultés à faire du bonding : ils ne peuvent y arriver, ils se referment : "je n'ai pas besoin de ça". Ils méconnaissent leurs propres besoins. Ils peuvent devenir alcooliques, alors que les acceptants s'adonneront plutôt aux drogues prescrites. On reconnaît les problématiques des Persévérants, Travaillomanes, Promoteurs et Rêveurs en Process Communication. Ques t ion posée par Michael BROWN : « Pourquoi, en tant que personne saine, recherchons-nous une relation privilégiée ? » A chacun sa réponse … CHAPITRE IV : L'ABC DE LA COMMUNICATION Les pierres d'angle de la communica-tion sont les signes, les signaux et les symboles. Les maladies sont causées par les difficultés à communiquer et par les difficultés à satisfaire ses be-soins parce qu 'on n’est pas capable de communiquer ce dont on a besoin. Les blocages sont causés par l'igno-rance de l'ABC de la communication. - Les gens ne savent pas comment

communiquer. - Ce qu'ils disent n'est pas ce qu'ils

veulent dire - Ce qu'ils ressentent est différent de ce

qu'ils verbalisent - Ils ne savent pas comment demander

ce dont ils ont besoin - Ils ne savent pas comment se

confronter efficacement

- Ils envoient des signaux mixtes, ce qui embrouille les autres et suscite la méfiance 1. Les signes, signaux,

symboles Les symboles sont des mots organisés dans un langage. Ils servent à commu-niquer rapidement et de définir dans certains domaines. Par exemple, 2 + 2 = 4. Le langage sert à communi-quer les pensées, les symboles sont ef-ficaces pour communiquer une connaissance. Si on en devient trop dé-pendant et si on y prête trop d'atten-tion, on risque de mal communiquer. Les signes et les signaux sont plus ba-siques, plus naturels, plus universels. Les animaux, les enfants les compren-nent par les sens : l'oral, le toucher, la vue, l'audition, l'oralité. Ils sont trans-férés à la reconnaissance émotionnelle et expérimentés comme plaisir ou comme souffrance qui sont communi-qués librement par les signes et les si-gnaux. Le bébé est conscient de ce que sa mère ressent et comme il est narcissi-que, il pense que cela a à voir avec lui. Lorsque sa mère est triste, il prend ce sentiment comme le sien, il le vit comme si cela lui appartenait, l'inté-riorise et l'intègre à sa propre carte. La compréhension intellectuelle vient plus tard : le développement des attitudes et scénarios se fait à un niveau émotion-nel et non au niveau du langage. La base émotionnelle de l'expérience varie, elle est positive ou négative. La décision scénarique ou attitude - pen-sée imprégnée d'émotion - s'est d'abord enracinée dans les émotions sans mots et elle évolue quand on met des mots sur les sensations physiques. C'est pour cela que dans le travail de régres-sion, on revit les scènes précoces. Les signaux sont l'expression des émo-tions, que l'on comprend même si on ne connaît pas la langue que l'autre parle, par exemple le grognement d'un chien. Les signes sont l'action et les gestes qui accompagnent l'expression des

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émotions. Ils sont culturels ou natu-rels, universels, imposés par la nature. Par exemple, le oui et le non avec la tête. Quand les gens communiquent, ils utilisent des mots - des symboles - plus un tas de signes et signaux, qui sont plus importants que les mots. La compréhension des signes et signaux permet de mieux comprendre les au-tres. Cette compréhension peut être utilisée pour soi-même, pour commu-niquer de façon congruente. Les thérapeutes dans la lignée freu-dienne travaillent avec les mots. Pour être efficace, il faut communiquer avec les signes et les signaux. Les psy-chanalystes et la plupart des thérapeu-tes se focalisent sur les symboles. Il ne les relient pas aux sentiments et aux émotions, ils ne les montrent pas. C'est stupide et inefficace de parler de ses émotions sans les montrer. Cette façon de faire a été léguée aux autres thérapies. La thérapie comme activité intellectuelle est comme un tableau noir sur lequel le client écrit et le thé-rapeute redit ce que le client a écrit sans feed-back utile. L'intuition, c'est la capacité incons-ciente de répondre aux signes et signaux lorsqu'il n'y a pas de congruence entre eux et les mots. 2. l'ABC de la communication A signifie "Affect" Emotions C'est l'expérience que nous faisons des émotions vécues, le ressenti que nous envoyons aux autres. Le signal signale ce que l'on ressent. Si par exemple on entend des gens parler dans la pièce voisine sans les voir, on ressent ce qu'ils ressentent, à travers les signaux qu'ils envoient, même si on ne com-prend pas la langue qu'ils parlent. B signifie "Behaviour"- Comporte-ment Ce sont les actions, les comportements physiques, les mouvements, les gestes. Le signe, représente ce que l'on pense et ressent, sous forme d'actes, de gestes, de mouvements, etc. C signifie "Cognition" - le cognitif

Ce sont les pensées, les connaissances, exprimées par des mots - les symbo-les - organisés dans une langue. Mieux A, B et C sont combinés, plus la communication est congruente. Si par exemple on dit "je t'aime", on uti-lise des mots (symboles) du ressenti (signaux) des gestes (signes) 3. Les Attitudes Communiquer les attitudes Les attitudes, ce sont les pensées im-prégnées d'émotions que nous commu-niquons avec des symboles, des signes et des signaux. Communiquer les atti-tudes est le type de communication le plus sophistiqué. Pour observer une attitude, on observe comment elle est communiquée, à qui, pourquoi (motivation), à quel moment, ... Les gens ne savent pas qu'ils sont en train de communiquer leur attitude, or on le fait tout le temps. Les attitudes constituent tellement la base de notre personnalité que nous les portons en nous tout le temps. C'est l'effet holo-gramme en Process Communication. Si je prends une photo de quelqu'un et que je la coupe en petits morceaux, chaque petit morceau ne représentera qu'une partie de ce quelqu'un. Si je prends un hologramme de quelqu'un et que je le coupe en petits morceaux, chaque petit morceau représentera ce quelqu'un dans son entier. L'effet ho-logramme revient à dire que si je montre une partie de moi, cette partie de moi contient tout mon processus de fonctionnement. L'expert en communication est capa-ble de voir le tout de quelqu'un. Il sait ce que et comment les gens communi-quent. Les 5 aires de communication Il existe 5 aires de communication, toutes sont importantes. Dans chaque aire, laissons-nous voir à ceux avec qui nous communiquons ce que ABC est, qui nous sommes : - avec soi-même - avec les pairs

- avec les intimes avec ceux que nous aimons réelle-ment et désirons aimer, sommes-nous libres de communiquer qui nous sommes réellement.

- avec les subordonnés

ceux envers qui nous avons une position d'autorité, enfants, etc.

- avec les figures d'autorité père, mère, patron, etc.

La thérapie du changement d'attitude Afin de savoir comment nous commu-niquons et si nous communiquons notre ABC de façon congruente, on peut faire l'exercice suivant : se désha-biller, se mettre devant un miroir en pied et dire à la personne en face de soi les 10 attitudes saines, "je suis ai-mable", je suis assez bon", "j'existe", "j'ai le droit d'avoir des besoins et d'être heureux", etc… et voir si on peut croire cette personne. Dans les groupes de bonding, les 5 aires de communication sont présen-tes. Vous portez toujours vos attitudes en vous. Si elles sont négatives, le malaise va être communiqué. Pour être congruent, il faut laisser partir ces attitudes négatives. Si l'on veut chan-ger d'attitude sans faire de bonding, on arrive très vite à un blocage. Votre communication ne va pas chan-ger si vous ne changez pas d'attitude parce que si vous faites semblant, cela ne marchera pas. La thérapie consiste souvent en mé-thodes indirectes pour changer d'atti-tude. Les résultats sont que l'on fait des progrès, que l'on va mieux, que l'on contrôle les symptômes, mais les dégâts profonds, c'est à dire les attitu-des, ne changent pas et restent dans l'Enfant. Dans ces thérapies, on donne une réponse à l'Adulte dans l'ici et maintenant pour y faire face. Les méthodes directes, la guérison, impliquent un changement d'attitudes. Il est très difficile de changer une atti-tude sans thérapie. L'amour est une thérapie naturelle. Dans le bonding, plutôt que d'analyser, on vit des flas-hes, des illuminations, on met l'accent

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sur l'expérience émotionnelle. C'est une perte de temps d'essayer de changer d'attitude quand on est encore plein de colère, de souffrance, de peur. C'est comme de pisser contre le vent, ça nous retombe dessus. Un exercice est de dire au groupe "Je suis aimable" de plus en plus fort, même si les autres répondent "c'est de la merde". Parce que c'est pour soi et pas pour ou contre les autres qu'on le fait. Soit on finit par le croire parce que on le ressent réellement pour soi. Soit on rencontre un blocage en disant cela pleur, colère, peur, ... Cela signifie que l'on a besoin de recevoir permis-sion et protection et de travailler ces émotions. On apprend à le faire étape par étape et ensuite comment le prati-quer à l'extérieur du groupe de bon-ding. les besoins et les désirs Il est important de faire la distinction entre les besoins et le désir. Alors que le désir est lié à une personne particu-lière, une relation qu'on n'a pas, on peut faire quelque chose immédiate-ment pour satisfaire un besoin et rester sain même si le désir n'est pas satisfait. La souffrance, d'un désir non satisfait par exemple, est en option : Le thérapeute : Pourquoi voulez-vous souffrir ? Le client : je ne veux pas ! Le thérapeute : Pourquoi est-ce que vous le faites, alors ? Arrêtez ! Si tu t'arrêtes d'essayer, tu peux obtenir ce dont tu as besoin. Ne crois pas que tu ne peux pas avoir ce que tu désires et cesse d'être triste à cause de ce que tu crois. 4. L'expression des émotions Une émotion est finie, disponible, si on est capable en 5 secondes de l'expri-mer, même si il n'y a aucune raison à cela. Parce qu'une émotion s'exprime pour soi, pas pour ou contre quelqu'un. Si on n'est pas capable d'exprimer ins-tantanément la colère, la peur, la dou-leur, c'est qu'il y a un blocage de l'émo-tion et, attaché à ce blocage, un pro-

blème qu'on a peur de faire émerger. En bonding, le fait d'être deux joue comme une bouée de sauvetage, on ose plus facilement descendre à deux dans ses émotions. Exercice à faire 2 par 2 Exprimer la colère avec assertivité face à face, proches l'un de l'autre. Chaque séquence dure quelques minutes. - l'un dit "Oui" et l'autre répond "Non" pendant quelques minutes.

- l'un dit "J'ai besoin", l'autre répond "Va te faire foutre".

- l'un dit "J'ai besoin", l'autre répond "J'ai besoin". On termine par un hug. Cet exercice a deux objectifs - il permet de faire l'expérience de la

quantité de colère disponible et de son accessibilité;

- si on se laisse entrer en contact avec sa colère, on fait émerger un pro-blème que l'on peut travailler. Soit on exprime l'émotion, soit on arrête de l'exprimer, dans les deux cas, on ap-prend quelque chose.

C'est une prise de conscience très puis-sante de comprendre que l'on peut être en charge de ses émotions plutôt que de vivre ses émotions comme une réac-tion aux autres. Je n'ai pas besoin de quelqu'un. L'exercice à deux permet de faire voir que l'expression de l'émotion ne détruit ni dans un sens ni dans l'au-tre. Que l'émotion de l'autre ne fait pas peur. Que je peux accepter ta colère sans devoir être responsable ou blâmer. Qu'il n'y a rien à craindre lorsqu'on exprime une émotion. Comment exprimer sainement ses émotions pour qu'elles soient malgré tout acceptables socialement ? Si l'émotion est finie, lorsqu'elle s'expri-mera, elle sortira de façon socialement acceptable. C'est lorsque l'émotion a été longuement réprimée, refoulée qu'elle sort contre l'autre avec violence au lieu de sortir pour soi. Lorsqu'une émotion est finie, la colère par exem-ple, je n'ai pas besoin de hurler pour l'exprimer parce que je sais que je peux le faire si nécessaire. 5. Evaluation des capacités à

communiquer

La capacité à communiquer est fonc-tion du développement et de l'évolution de l'individu. On distingue 4 niveaux qui permettent d'évaluer cette capacité l'Adulte, l'Adolescent, l'Enfant, le Bébé. La communication de la maturité, c'est celle de l'Adulte qui décrit et demande de l'aide. L'Adolescent est fâché et sur la défen-sive. S'il admet le problème, il en blâme les autres. Son attitude vis-à-vis de la thérapie, c'est que c'est de la merde, que ça ne va pas l'aider. Je n'en ai pas besoin, c'est les autres qui sont cons. L'Enfant parle d'une position où il se sent sans défense, une position d'infé-riorité. Je viens vous prier, vous êtes merveilleux. Je serai un bon petit gar-çon une bonne petite fille. Il n'a pas de discours organisé, sa pensée est imma-ture, il ne peut pas décrire son pro-blème. Vous me faites aller bien et je vous aimerai pour toujours et je serai un bon petit garçon, une bonne petite fille. Le Bébé est amené en thérapie par d'autres. Il cherche un Sauveur. Il si-gnale au thérapeute "vous êtes merveil-leux, vous êtes un dieu. Guérissez-moi avec votre magie". Sinon, il va se cher-cher un autre dieu. On peut ainsi mesurer la capacité à communiquer d'une personne. Moins la personne est mûre, plus longtemps durera la thérapie et plus elle aura be-soin de protection, d'implication. La confrontation La confrontation se pratique lorsque le statut quo n'est pas accepté. Elle est donc différente de l'opposition car elle consiste à ne pas accepter les jeux, les rackets. L'attitude en confrontation est "Je n'aime pas ce qui est en train de se passer et je veux quelque chose de dif-férent". On peut utiliser la confronta-tion de façon positive ou de façon né-gative : il y a toujours un choix. Elle est le moyen le plus direct et le plus ef-ficace pour obtenir un changement.

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Efficace, elle l'est parce qu'elle per-met de se confronter avec soi-même, de comprendre ses attentes, ce que l'on veut exactement, de se prendre en charge. Sinon, on fera des projec-tions. Les techniques de confrontation ont été utilisées en prison avec des grou-pes de sociopathes profonds. Les sont des gens qui ne donnent pas de réponse aux stimuli extérieurs et qui, par conséquent, ne font pas l'appren-tissage par l'erreur. Ils donnent peu ou pas de réponse au Nourricier. Comme thérapeute, laissez votre pa-rent à l'extérieur. Par une confrontation efficace, on re-met en question une série de petites choses qu'on croyait acquises. C'est l'exemple de cette jeune fille dont le professeur pensait qu'elle ne faisait aucun effort et qu'elle travaillait mal. Elle avait beau faire, le professeur ne changeait pas d'opinion. Elle est allée le trouver, lui a expliqué son point de vue, ses déceptions, ses difficultés et ses attentes. Cette confrontation a été le point de départ d'une meilleure compréhension de la part du profes-seur et des progrès de la jeune fille. Si vous ne confrontez pas, vous ne pouvez opérer aucun changement. La confrontation débute au sein de soi-même. Il faut savoir exactement ce que l'on veut et être droit dans ses bottes. Rester calme. Pour obtenir quelque chose, il faut le demander, sans faire de communication mixte. La confrontation se fait pour soi-même, pas pour ou contre l'autre. Ce n'est pas une réaction de dépit, de comparaison, etc. C'est la technique du disque rayé lorsqu'on rapporte un objet cassé dans un magasin : on répète calmement ce que l'on veut, inlassablement, sans en démordre, jusqu'à ce qu'on obtienne gain de cause. Le continuum parental Le tableau du continuum parental permet de mesurer l'efficacité du thé-rapeute, formateur, parent, etc. Celui-ci ne peut inviter l'autre à un niveau de développement que lui même ne

connaît pas. Le tableau montre comment on utilise les Etats du Moi Parent pour commu-niquer avec les autres. Ces Etats sont décodés par les autres, grâce à l'intui-tion, aux signes, signaux et mots. le Parent Contrôlant négatif (- CP)

Il adopte une position de Persécuteur. Il attaque, blâme, rabaisse, critique, fait des commentaires négatifs, invite à adopter une position de vie non-OK, suscite des sentiments négatifs. Conséquence, le client, l'enfant cher-che à l'éviter et n'aime pas apprendre des choses de lui. le Parent Nourricier négatif (- NP) Il adopte une position de Sauveur. Il surprotège, est trop permissif, comme une sorte de guimauve molle. Il attire les individus parce qu'en sur-face il dégage une certaine chaleur. Il vous veut du bien mais pas il n'a pas pris assez soin de ses propres besoins. Pour justifier sa présence, il sauve, il donne des permissions sans subs-tance. le Parent Contrôlant positif (+ CP) Il donne protection, direction, ins-truction. Il vous dit comment être et comment le faire. En thérapie, il amène à la guérison par l'effet de transfert. Le client vit pour recevoir des strokes de son thé-rapeute. La position du thérapeute est "tu es OK; je suis OK mais juste un peu plus que toi". Il attend que le client devienne un petite copie de lui-même. Le client apprend a ne pas écouter les Parents. Il apprend aussi de nouveaux comportements mais ne les intègre pas ou pas pour long-temps. le Parent Nourricier positif (+ NP) Il donne des permissions, dont celle d'aller plus loin, d'être plus sain qu'il ne l'est lui-même. Il encourage ce que le client répond. Il développe son pro-pre style individuel, crée l'environne-ment qui encourage le développement et l'autonomie.

La LOGIQUE DES EMOTIONS Le stress normal rencontré par l'être humain est celui de la satisfaction de ses besoins biologiques et métaboli-ques : boire, manger, dormir, être en sécurité, etc. Le besoin de BONDING est également un besoin biologique. La satisfaction du besoin de bon-ding implique la capacité à être ou-vert émotionnellement et proche physiquement des autres êtres humains. Lorsque ce besoin est satis-fait, nous expérimentons la pléni-tude. Au niveau du cerveau non-cognitif (truin brain) et du système nerveux para-sympathique, le corps se met dans un état anabolique. Nous nous ouvrons et nous détendons comme dans un bâillement profond. Nous sommes vivants, alertes, ou-verts. Nous sommes dans le bien-aise, nous sommes confiants, nous sommes dans l'eu-stress. Dans cet état, le corps crée ses propres ressour-ces, a une croissance plus rapide et renouvelle sa jeunesse. Nous sommes capables d'éprouver l'émotion plaisir. Lorsque nous sommes incapables de satisfaire le besoin de bonding, nous expérimentons un manque de pléni-tude. Au niveau du cerveau non-cognitif (truin brain), le système ner-veux sympathique se met dans un état catabolique, de fermeture, de dé-fensive. Nous nous préparons au dan-ger, dans l'attitude du boxeur qui s'apprête à encaisser un coup. Nous sommes dans le malaise, la mé-fiance, le distress. Dans cet état, le corps épuise ses ressources et vieillit. Nous sommes incapables d'éprouver l'émotion plaisir; nous éprouvons l'émotion douleur. Il y a beaucoup de recherches en cours sur les états catabolique et ana-bolique qui ont des rythmes circa-diens. Nous passons dans un mouve-ment de pendule d'un état à l'autre 2 fois par jour, environ vers 4 heures du matin et 4 heures de l'après-midi. C'est pour cela par exemple qu'il y a plus de patients qui meurent dans les hôpitaux vers 4 heures du matin qu'aux autres périodes. Il y a des ali-ments cataboliques comme les ami-

-CP -NP +CP +NP

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dons, les viandes, les fromages qu'il vaut mieux manger le soir et des ali-ments anaboliques qui dynamisent le corps comme les fruits et les légumes qu'il vaut mieux manger pendant la journée. Après l'acte sexuel, l'homme est en état catabolique, la femme en état anabolique. La tumeur cancéreuse est anabolique et le reste du corps en état catabolique, le corps cherchant son équilibre. La thérapie des émotions par le cri (scream therapy) aide le corps a se mettre en état plus anabolique ce qui permet de ralentir l'évolution du can-cer. Les EMOTIONS (premier ressenti) Le bébé au stade précognitif ressent des émotions. S'il expérimente la satisfac-tion positive de ses besoins, dont le be-soin de bonding, il aura comme pre-mier ressenti le plaisir, émotion qui lui permettra de vivre en état de désir et de connaître l'amour. S'il expérimente la satisfaction négative de ses besoins, dont le besoin de bon-ding, il aura comme premier ressenti la douleur, émotion qui le fera vivre en état de danger (anticipation de la douleur) dans la peur et/ou la colère. Les ATTITUDES A ce stade préconscient, le bébé prend des décisions de vie, décisions scénari-ques qui se manifesteront à travers des attitudes. Le développement des attitu-des et des scénarios se fait à un niveau émotionnel. La compréhension intellec-tuelle vient plus tard. Les attitudes sont des pensées imprégnées d'émotions. Ces attitudes, positives ou négatives, détermineront sa capacité à vivre les 5 émotions de base, capacité qui elle-même déterminera ses comportements, positifs ou négatifs. Cette dynamique détermine l'ABC de la personnalité et la capacité à communi-quer de façon congruente. Lorsque les besoins de bonding sont sa-tisfaits de façon positive, nous mainte-nons le corps en état de désir et nous avons des attitudes positives. Ce sont les 10 attitudes saines à revendiquer pour soi : J'existe, J'ai besoin, etc.

Lorsque les besoins de bonding sont sa-tisfaits de façon négative, nous mainte-nons le corps en état de danger et nous avons des attitudes négatives qui sont la négation des 10 attitudes saines à re-vendiquer pour soi : Je ne suis pas as-sez bon, Je ne suis pas aimable, etc. Les EMOTIONS Lorsque nos attitudes de vie sont positi-ves, nous sommes capables de vivre les 5 émotions de base. Nos émotions sont résolues, finies et nous sommes capa-bles d'expérimenter l'amour. L'amour, c'est l'anticipation du plaisir qui va vers l'objet du désir. Les symptômes/signes en sont le bonheur, la santé, l'énergie, la capacité à l'intimité, etc. Notre rela-tion à nous-mêmes et à autrui est saine. Nous manifestons des comportements d'un style positif. Lorsque nos attitudes de vie sont négatives, nous ne sommes pas capa-bles de vivre pleinement les 5 émotions de base. Nos émotions ne sont pas réso-lues, elles sont non-finies et nous som-mes incapables d'expérimenter l'amour. Au lieu de cela, nous expérimentons des sentiments rackets et nous vivons dans la peur et la colère. Les symptô-mes/signes en sont la fatigue, la dé-pression, la rigidité etc. allant jusqu'à entraîner des problèmes de drogue, cri-minalité, etc. Notre relation à nous-mêmes et à autrui n'est pas saine. Nous développons des comportements d'un style négatif : la fuite, le retrait, le combat, le contrôle. Les COMPORTEMENTS Lorsque nous satisfaisons nos besoins de bonding de façon positive, qu'au stade précognitif nous avons ressenti le plaisir et que nous avons construit no-tre personnalité sur base d'attitudes positives entraînant la capacité de res-sentir pleinement les 5 émotions de base dans l'Enfant libre, que nous vi-vons en état de désir, que nous expéri-mentons l'amour, l'autonomie et l'in-timité, nous adoptons des comporte-ments d'un style positif : nous sommes ouverts, partageants, nous sommes dans des relations OK/OK, notre com-munication est congruente, nous som-mes capables de prendre des risques. Tout notre être est "en mouvement

vers", en expansion, en état anaboli-que. Nous vivons la plénitude. Lorsque nous satisfaisons nos besoins de bonding de façon négative, qu'au stade précognitif nous avons ressenti la douleur et que nous avons construit no-tre personnalité sur base d'attitudes né-gatives entraînant l'incapacité de res-sentir pleinement les 5 émotions de base dans l'Enfant Libre, que nous vivons dans la peur et la colère, que nous sommes incapables d'expérimen-ter l'amour, l'autonomie et l'intimité, nous adoptons des comportements d'un style négatif : nous sommes sur nos gardes, contractés, fermés, rejetant ou acceptant, notre communication est incongruente. Tout notre ' être est "en mouvement loin de", en restriction, en état catabolique. Nous vivons dans un manque de plénitude. C'est de cette fa-çon que nous cherchons à éloigner le danger.

"Je crois que le bonheur, c'est le plaisir de la plénitude"

Michael BROWN

POINTS DE REFLEXION

1. Je ne suis pas responsable de mon partenaire. Je suis responsable envers mon partenaire, je suis responsable de moi. Ce n'est pas ma responsabilité de le rendre heureux, mais je fais tout pour répondre à ces besoins. 2. Je fais mes demandes clairement et je suis prêt à négocier. 3. Ma responsabilité dans la communi-cation avec mon partenaire :

a) Je partage mes sentiments, mes pensées, mes préoccupa-tions et mes besoins

b) J'écoute les réponses de mon partenaire

c) Je réponds aux réponses de mon partenaire.

4. Il n'existe pas de relation "gagnant-perdant", il n'y a que des relations "gagnant-gagnant" ou "perdant-perdant"

Texte rédigé par A.M. BAILLEUX

Proposé par Jérôme Chidharom

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Contrairement à l‘animal, l’homme ne naît pas achevé. Certes, l’être humain peut se contenter d’exister comme un animal, réaliser sa croissance biologique, apprendre un langage et des comportements, satisfaire ses instincts et jouir de son existence. Mais l’homme a le potentiel de réaliser un programme plus ambitieux : devenir homme c’est prendre conscience que la vie a un sens et accepter d’appliquer son intelligence et sa volonté à le découvrir. Cette ouverture au sens accom-plit l’homme dans sa plénitude. La maîtrise de soi, le dépassement, le sacrifice bien compris ont pour seul objectif de s’ouvrir à la finalité de l’être humain. Nous comprenons mieux alors ce que sont l’essence et le but de l’écoute, c’est-à-dire donner une ouverture à des niveaux de sens plus élevés. Il s’agit, pour celui qui est écouté, et bien souvent aussi pour celui qui écoute, d’accéder au sens, en étant aidé à reconnaître les enseignements de l’expérience. (sens = signification), pour choisir sa propre orien-tation (sens = direction), sans se couper de sa sensibilité les cinq sens et le sixième. Ainsi conçue, l’écoute est initiatique. C’est un ques-tionnement qui met sur le chemin d’une recherche personnelle et qui ouvre à la parole qui donne sens. C’est pourquoi l‘écoutant n’est pas toujours muet. Ecouter c’est, entre autre, aider l’autre à prendre de la distance par rapport à ses conditionnements dans un acte qui est inhérent à la liberté essentielle de homme et qui fonde sa dignité. En plus, des liens affectifs et des injonctions parenta-les bien connues des thérapeutes, il faut être attentif aux implicites qui fondent les raisonnements. Par exemple dire à un enfant : fait d’abord ton travail tu t’amuseras ensuite, c’est lui transmettre de manière inconsciente que le travail n’est pas amusant, et, deve-nu adulte il aura en permanence cette référence dans sa propre manière de penser. Il est très difficile de se débarrasser de toutes ces entraves et de tous ces présupposés, pour accéder à une pensée autonome et s’éveiller au sens de la vie humaine dans sa plénitude. Dès lors, l’écoute est nécessairement à plusieurs ni-veaux comprendre ce que dit l’interlocuteur, mais sur-tout pourquoi il le dit, c’est à dire le comprendre lui-

même. Une telle démarche est proche de celle que pratiquait Socrate, l’écoutant par des questions permettra d’ou-vrir la porte à une prise de conscience. Il laissera chacun élaborer son pain, c’est à dire sa propre parole, à partir de la moisson qui lève en lui-même. Il aidera seulement à nettoyer l' intellect de tou-tes les poussières des discours anciens et à fabriquer les filets pour que chacun aille pêcher son propre sens L’écoute n’est donc nullement affaire de savoir, il est des thérapeutes formés à l’écoute qui ne font que poser des diagnostics et appliquer des modèles. Il n’ont pas à faire à une personne mais à un cas typique de… .. A l’inverse, certaines personnes sans instruc-tion sont aptes à écouter, comprendre et poser la ques-tion ou faire le commentaire qui met sur le vrai chemin. Si celui qui se confie ne reçoit que des explications savantes, il comprendra mentalement ses limitations et cette compréhension n’aura aucun effet sur sa manière de vivre et sur ses actes. Elle ne passera pas de l’intel-ligence à la volonté. Bien plus, elle risque de consti-tuer un filtre supplémentaire à sa grille d’interpréta-tion et une incohérence de plus entre son savoir et l‘utilisation qu’il en fait. Un savoir qui ne correspond ni à l’expérience de celui qui le reçoit, ni à la redécou-verte du raisonnement qui le fonde, il est creux comme des ossements desséchés. Un autre danger pour l’écoutant est de prodiguer trop vite, à partir de ce qu’il a perçu, des conseils prati-ques ou relationnels éventuellement efficaces, mais qui font de l’homme un objet et non un sujet. Il est légitime de faire coexister écoute et efficacité, mais il faut faire attention de ne pas confondre finalité et moyen. Dans le cas de l’insertion sociale par exemple ce n’est qu’un moyen. Confondre le cheminement personnel d’un être et la performance socioculturelle du conseil, c’est se condamner à rester dans la confusion des valeurs et le mal-être du non sens. Dès lors, celui qui est écouté ainsi ne risque guère de donner sens à son travail, à sa vie, au delà de son intérêt matériel ou de son plaisir immédiat. De toute façon l’écoutant ne pourra jamais accompa-gner personne plus loin qu’il n’est allé lui même, non pas dans le savoir des livres et des enseignements, mais dans son vécu et dans ce qu’il a su en retirer.

ECOUTER POUR DONNER SENS

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La qualité de son écoute est liée à ce qu’il a perçu de la condition humaine, au cours de sa propre quête du sens, elle dépend du degré de libération et d’éveil auquel il est parvenu. Celui qui s’est donné pour fina-lité de réussir socialement, sur le plan professionnel et familial, pourra écouter et conseiller au niveau de l‘intégration sociale. On ne peut guère attendre de lui qu’il aide l’écouté à prendre possession de sa vie et de sa propre finalité. C’est pourquoi l’enseignement de l’écoute est si diffi-cile Il ne s’agit guère de connaissances déductives et utilitaires, dont rêvent les sciences humaines. Certes, il est possible de conseiller rationnellement quelqu’un sur la manière de gérer son existence, de se débrouil-ler dans la vie, bref de mener une vie d’animal social. Si on se fait une idée plus haute de la mission de l’homme, et du rôle de l’écoute, il sera nécessaire de retrouver une véritable réflexion philosophique et an-thropologique sur la nature, la place et le sens de l’homme. Il faudra acquérir, aussi, la capacité à regarder la vérité des hommes et des choses, en leur étant vrai-ment présent. Il n’est pas étonnant que beaucoup d’écoutants soulignent tout ce que leur a apporté la contemplation de la nature pour développer leurs

facultés d’écoute. C’est certainement une voie pour se relier à ce qui nous entoure et pour percevoir la beauté et l‘intelligence dont témoignent les lois et chaque forme du monde. Celui qui écoute doit être dans une démarche d’humi-lité celle-ci se référant à la fois à « humus » de la terre et à notre humanité. Aider l’autre à trouver sa place d’homme c’est aussi l’aider à se détourner des vanités individuelles et sociales pour retrouver l’émerveillement face à la nature, dont il fait partie. Emerveillement que l’on éprouve en méditant la poésie et l’enseignement profond des mythes primitifs, ou en découvrant les équilibres et les découvertes révélées par les sciences, ou encore en regardant les fleurs, les arbres, une rivière ou les splendides images du cosmos que nous livre les technologies actuelles.

Catherine MOURET Psycho-Somatothérapeute

10, rue Duplaa 64000 PAU

Tél. 05 59 27 13 18 [email protected]

www.therapie-corporel-art.com

CODE ETHIQUE

DU SOMATO-THERAPEUTE ET DU SOMATO-PYCHOTHERAPEUTE 1. Exercer LEGALEMENT en étant déclaré comme professionnel. (libéral ou salarié). 2. RESPECTER la dignité de la personne en traitement.

- En connaissant ses propres limites professionnelles

- En s'engageant à orienter la personne en traitement vers un autre praticien si besoin. - En mettant en oeuvre une recherche de moyens qui tend vers l'autonomie et le mieux être du patient ou

client.

- En respectant ses croyances religieuses, politiques, philosophiques.

- En n'utilisant aucune pratique, pression, de quelqu'ordre que ce soit, qui puisse mettre en péril l'intégrité du patient ou client (adhésion à un mouvement, une école, une communauté religieuse... etc ... ).

3. S'INTERDIRE toute pratique sexuelle avec les patients ou clients et les élèves en formation. 4. S'INTERDIRE et INTERDIRE tout passage à l'acte violent. 5. Fixer les HONORAIRES avec tact et mesure et s'interdire toute exploitation matérielle et financière. 6. RESPECTER et faire respecter la règle de CONFIDENTIALITE. 7. GARANTIR le secret professionnel.

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Ébaucher un geste chaleureux, prendre une main, mas-ser une nuque, un visage, quels risques prend-on ? Un seul: oser un geste gratuit. N'est-ce pas l'unique chance, face aux techniques et aux interventions actuelles, de plus en plus complexes, de rééquilibrer de façon humaniste le rôle spécifique du soignant que le manque de temps, le stress du travail journalier asepti-sent et privent de sa dimension relationnelle qui est essentielle face au patient? A coté d'un "contact médi-calisé" et compétent, un contact humain, apaisant, ras-surant, se doit d'être présent. C'est ce que le Sensitive Gestalt Massage par l'approche du toucher, propose. Le toucher juste du soignant est écoute et communica-tion, présence a l'autre et accompagnement.

Accepter de faire le choix d'une présence et d'un geste juste. C'est accueillir en soi le respect et la dignité de la per-sonne et lui apporter le confort et l'apaisement néces-saire au détachement de ce qui doit être la transition. C'est aussi l'obligation de rester à sa place dans le res-pect de chacun et de la famille. LA PRESENCE: Quoi qu'on en dise parfois et quelles que soient les éta-pes antérieures, la majorité des mourants trouvent dif-ficile de se détacher du vivant et d'abandonner leur pro-pre existence. Nombreux sont ceux qui avouent, de multiples façons, avoir peur de la souffrance et de la solitude à l'instant de leur mort. L'être humain ayant été solitaire de ses semblables, accompagné par eux et de lui-même accompagnant durant toute son existence, il est difficile de concevoir qu'il puisse souhaiter de mourir dans l'isolement. Même les plus grands solitai-res ont vécu, malgré tout, en interrelation avec autrui, et sans doute ont-ils besoin autant que les autres de recevoir une ultime preuve d'amour. Toutefois, à l'oc-casion, certains patients semblent se replier sur eux même au point de couper toute relation avec le monde extérieur, exprimant ainsi leur choix de s'isoler dans l'étape finale de leur vie, peut-être une dernière forme de colère ou encore la dépression consécutive à leur propre deuil. LE GESTE JUSTE : Pourquoi cette attention porter au geste ? Nul besoin de porter de l'attention au geste pour lui conférer quel-que importance. Si tout instant est lié, si la situation dans laquelle se trouve le patient est là comprise, si tous les éléments la constituent sont rassemblés, c'est qu'un même mouvement les habite, et c'est le mouve-ment du corps qui est esprit et de l'environnement qui

est corps, c'est ce mouvement qui se dessine dans un geste. Le geste n'est pas ajouté à la situation, il en est le signe. Le geste n'est pas isolé, il fait signe. Il abolit le langage parce qu'il le porte à son comble. La pré-sence du geste juste demande a trouvé la bonne distance avec la personne et de vous accorder le temps nécessaire a accueillir même l'espace d'un instant votre présence à la sienne. Et de vous faire confiance et laissez venir les gestes justes pour recevoir et donner ce dont la personne a besoin et bien sûr cela oblige à votre présence en conscience. La confiance a son haut niveau oblige à l'authenticité de cette relation et être dans cette présence juste et humble. Ce qui pour moi, dans cette abondance du tout en étant là ce n'est que purement et simplement de l'amour qui vient de tout mon être en gardant la verticalité nécessaire et qui n'est autre que la voie du cœ ur. LA REUNIFICATION : Tous les devenirs et le moi devons être considérés comme des évolutions du mouvement qui a lieu en notre véritable moi, comme une entité unique qui habite notre corps et non se limiter à celui-ci. Dans nos rapports avec le monde qui nous entoure, nous devons consciemment être ce que nous sommes vraiment, c'est –a dire ce moi unique qui devient tout ce qu'il nous est donné d'observer. Tout le mouvement, toutes les formes, toutes les énergies, tous les évènements doi-vent être perçues comme faisant partie de notre moi unique et réel dans de nombreuses existences, comme le Jeu de la Volonté, du Savoir et du Plaisir du Seigneur dans son existence infinie. L’ETRE : C’est être habité par la soif de donner, c’est décider d’être généreux… . De son temps, de son regard, de sa tendresse. C’est choisir de se placer résolument du côté de la profusion, de la source… c’est lutté contre la pesanteur pour se faire transparent à la grâce.

Christine Salvador thérapeute psycho-corporelle et somatothérapeute

depuis plus de vingt années d'acquis et d'expériences. Propose régulièrement des stages de formation.

Hameau les maquignons 84220 GOULT

Le soin par le toucher juste

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«Le bébé s’assure que tout va bien en grande partie par les messages qu’il reçoit de la peau. Le besoin de contact corporel chez l’enfant est irré-pressible; si ce besoin n’est pas satisfait correc-tement, l’enfant en souffrira même si tous ses autres besoins sont comblés».

Ashley Montagu Lorsqu’un bébé pleure, il exprime une souffrance ou un malaise ou les deux à la fois. C’est le seul mode d’expression dont il dispose. A-t-il faim ? A-t-il froid? A-t-il chaud ? Quoi qu’il en soit, son appel demande une réponse urgente. Combien de mères, en raison d’idées préconçues, solidement ancrées, ont résisté à «l’impulsion animale» de prendre leur bébé dans les bras lorsqu’il pleurait sous prétexte que trop d’indulgence «gâtait» les enfants et créait des habitu-des néfastes à un bon équilibre. Dans un manuel de puériculture publié en 1892, Lisbeth D. Price, formatrice d’infirmières, disait que le bébé ne devait jamais être bercé, ni consolé sur l’épaule. Dans les années 1890, le Docteur Luther Emmett Holt, pédiatre, prétendait que bercer un en-fant pour l’endormir était inutile et éventuellement nocif. Egalement, que c’était une habitude facile à prendre mais difficile à perdre. Alors qu’en fait, le bébé perd ces habitudes en quittant ses habits de bébé ... Cette répression de l’approche tactile, véhiculées par notre Société, a rendu malheureux des millions d’en-fants et perturbé leur vie d’adulte. Depuis cette épo-que révolue et, bien que les traditions troublent encore l’esprit de certains parents, l’occident a reconnu les bienfaits du contact corporel et du mas-sage des bébés en particulier. Dans certains pays de culture africaine ou indienne, cette coutume se trans-met de mère en fille depuis des générations. Il aura fallu plusieurs siècles à notre culture occidentale et rationnelle, des études et des faits rapportés par des chercheurs, des savants éminents (cf. La peau et le toucher de H. Montagu) pour adopter ce mode de communication par le massage qui est un acquis pour le reste de la vie. Le massage donne au bébé un sentiment de sécurité par le contact épidermique. Il favorise son sommeil,

sa digestion, ainsi qu’une bonne circulation du sang. Il lui assure également une meilleure résistance à la maladie et aux agressions microbiennes. Il lui ap-porte calme et détente. Des effleurages légers prati-qués sur le ventre apaisent les douleurs provoquées par les coliques. Le massage, associé à l’état fusion-nel mère/enfant au cours des premiers mois de la naissance, procure au bébé un sentiment d’unité. Pour illustrer mon propos, je citerai un extrait du «Corps et de la caresse» de R. Bécart et U. Bande-low. «On a pu remarquer par exemple que lorsque dans un atelier de massage familial il se trouvait un bébé qui pleurait, qui refusait le massage, il suffi-sait alors de masser la tête et les épaules de la mère pour que le bébé se calme même si c’était une autre personne que la mère qui le tenait. A la fin du massage de la mère, après une vingtaine de minu-tes, le bébé est profondément endormi et dort en général presque une heure» (p. 193). Pour le tout-petit, rien ne remplace le contact corpo-rel avec la mère. Ses gestes, le toucher, le massage, sont pour lui chargés de sens et contribue à l’ancrer dans une expérience positive de la vie. Je me sou-viens de cette patiente antillaise, mère de trois jeunes enfants, qui s’habillait de vêtements très amples. Lorsque l’un de ses enfants pleurait, elle le glissait sous son vêtement, à même la peau. Le bébé s’arrê-tait de pleurer instantanément au contact du corps de sa mère. Le contact peau à peau est un facteur déci-sif de l’attachement mère-enfant. «Etre portés, ber-cés, être tenus, être massés, autant de nourritures pour les petits enfants, aussi indispensables, sinon plus, que vitamines, sels minéraux et protéines»”. (F. Leboyer - Shantala - p. 23). Dans «la peau et le toucher», A. Montagu nous raconte la visite d’une clinique pour enfants, en Allemagne, avant la première guerre mondiale, par le Docteur F. Talbot* de Boston. Celui-ci fut frappé par la présence d’une vieille femme portant sur la hanche un enfant en mauvais état. Lorsqu’il deman-da qui était cette femme, on lui répondit «Oh, ça, c’est la vieille Anna, si un enfant ne guérit pas après que nous avons tout tenté sur le plan médical, nous le confions à la vieille Anna qui, elle, réussit toujours à faire quelque chose» (p. 68). En réalité, cette femme ne faisait qu’entourer le bébé

LE MASSAGE DU BEBE

Extrait Mémoire de fin de formation de Somatothérapeute - Paris-1997 «Un mode de communication dans la relation d’aide – Le toucher par le massage»

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CONTE ORIENTAL l a magie du massage Il était une fois une jeune femme nommée Fatima, qui était constamment harcelée par sa belle-mère. Finalement, Fatima ne parvint plus à supporter ce traitement, et elle se rendit chez l'herboriste local pour acheter du poison destiné à tuer la vieille femme. Après mûre réflexion, l'herboriste lui proposa une potion très par-fumée. Il lui expliqua que cette potion devrait être appliquée chaque jour sur la peau par massage et que la belle-mère de la jeune femme en mourrait après six se-maines. Fatima suivit ses instructions, et chaque jour, elle fit un massage à sa belle-mère. Peu à peu, le mauvais caractère de la vieille femme sembla se dissiper, des liens de sympathie se créèrent entre les deux femmes, et elles commencèrent à se com-prendre. Fatima commença à regretter d'avoir voulu tuer sa belle-mère et, à mesure que le temps passait, elle devint de plus en plus inquiète. Finalement, elle retourna chez l'herboriste et le supplia de lui donner un antidote à son poison. Le sage vieillard lui sourit et expliqua qu'un antidote n'était pas nécessaire. Le poison qu'elle avait ad-ministré à sa belle-mère par massage était une simple mixture d'huiles aromati-ques, et constituait le meilleur antidote à sa situation.

Chantal Vincent – octobre 2005

d’une douce affection, le touchait, le cajolait, le caressait. «Les caresses ne sont donc pas une nour-riture excédentaire. Elles sont une nourriture normale, et non une gâterie. On pourrait dire que le toucher est la pierre angulaire de l’humanisme» (Le corps et la caresse - Raoul et Ulla Bécart-Bandelow - p. 192). En Inde, les bébés sont régulièrement massés jusqu’à l’âge de six mois. A Bali, il existe une tradition de massages thérapeutiques pour calmer les maux de ventre des bébés. Les scientifiques russes affirment que le développement du système nerveux central est accéléré par le massage. Aux Etats-Unis, le Dr. Rice a mis au point une technique de stimulation senso-rielle pour les prématurés (massages - caresses - bercements) favorisant ainsi une prise de poids plus

rapide. Les exemples sont multiples. L’importance capitale des messages reçus par le bébé par l’intermé-diaire de la peau n’est plus à démontrer. * C’est le Docteur Ftalbot qui introduisit l’idée de TLC (Tender Loving Care) qui désigne une attitude envers l’enfant qui consiste à donner la priorité à la tendresse plutôt qu’à l’éducation

Octobre 2005

Chantal Vincent Somatothérapeute Titulaire

Somatanalyse et Somatodrame Tél. 01 40 96 93 09

E-mail : [email protected]

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Le paradigme holanthropique considère l’ontogenèse comme un développement qui apporte continuel-lement de nouveaux éléments corporels, psychiques et relationnels. On pourrait se contenter de les additionner, accumuler, multiplier avec avidité (socialement et matériellement surtout) jusqu'à la complication et l'indiges-tion. Or l'être humain est ainsi fait qu'il ne peut gérer simultanément qu'un petit nombre d'items, confer la loi de Miller qui dit que la mémoire de travail ne retient que 7 ± 2 items à la fois, et la théorie d’Edelman (que nous verrons plus loin) qui postule qu’on ne peut conscientiser qu’un nombre plus petit encore d’items à la fois.

C'est la réalité de la complexification.

Mais chaque nouvel élément qui s'intègre provoque un réajustement de l'ensemble pour y trouver sa place. Aussi cet ensemble est encore plus complexe, constitué de dizaines et de centaines d'items, de telle sorte que ce processus ne peut se faire que globalement, quasi spontanément, dans le lâcher prise que réalise… l'ex-périence plénière, concept que nous verrons plus loin.

C’est le principe complexication / plénarité.

Deux validations viennent confirmer ce principe fondamental, l’une de Virginia Satir, créatrice d’un modèle évolutif en thérapie familiale, l’autre de René Thom, mathématicien. “ Nous n’avons pas à nous débarrasser de quoi que ce soit. L’idée est d’ajouter une nouvelle cons-cience, des connaissances, des manifestations et de l’expérience pour faire que quelque chose de nou-veau arrive. Chaque attitude contient déjà la graine de l’intégrité et de la congruence” (cité par Joan E. Winter in Elkaïm p. 414). Satir explique ici l’effet de réajustement et d’intégration de l’acte thérapeutique qui atrophie l’élément inadéquat et donne de la place au nouvel élément. Il n’est donc pas nécessaire de “ donner la castration “ comme l’énonçait Françoise Dolto. “L’intégrité et la congruence” redisposent l’ensemble spontané-ment, sans éliminer. Par ailleurs un modèle mathématique nous offre une analogie intéressante, la "théorie des catastro-

phes" de René Thom qui cherche à circonscrire les phénomènes complexes (comme les climats), et qui a déjà été appelée à la rescousse de la psychanalyse par Michèle Porte. Cette théorie repose elle-même sur une image très simple, sur les poulies et la came des anciens moulins. Voici comment j'avais moi-même utilisé ces réfé-rences pour décrire le passage de la matrice fusionnelle (avec la mère) à la socialisation (grâce au père) ou, en d'autres concepts, la complexification du stade oedipien.

“Et puis il y a les autres partenaires : le père, les frères et soeurs, la grande famille, les invités, les ren-contres lors des promenades. Au début, ils n’étaient que des empêcheurs de fusionner en rond. Peu à peu, ils offrent une présencce qui, si elle ne vaut pas la fusion maternelle, palie néanmoins à l’absence de cette mère. D’abord ils constituent cette catastrophe qui expulse de la position de stabilité fusionnelle mais, à la longue, ils offrent quelque chose de nouveau qui semble tout aussi intéressant : la sécurité par la protection.

“A l’occasion de ce nouveau cycle, référons-nous à René Thom et à son modèle mathématique. Pour ce scientifique, la position de stabilité structurelle se représente comme un jeu de poulie dont le cadre de vie est la roue motrice et le sujet, une seconde roue entraînée par la première.

Schéma 12 la position de stabilité structurelle

LE PRINCIPE COMPLEXIFICATION / PLENARITE

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« Ici, le sujet a bien une vie propre, une dynamique qui le fait tourner sur lui-même, mais il n’y a pas de mou-vement par rapport à sa position. Il reste sur place, il est stable, structuré par le cadre de vie qui est lui-même stable. C’est ainsi que se présente le coeur de chaque étape de développement : l’homéoésthésie dans l’écosystème, la fusion avec la mère, la protection dans la dynamique familiale. “Mais, lors des catastrophes transitionnelles, les cadres changent, les cadres conjointement avec le sujet. La vie évo-lue, se complexifie, et expulse de la stabilité antérieure. C’est la catastrophe. René Thom propose ici le modèle de la came

saut de relaxation

partie marquée

Schéma 13 la came ou cycle marqué

« Empruntons à Michel Porte la présentation de la came et son application aux concepts psychanalytiques. “Sur la partie non marquée du cycle a lieu une variation continue de la distance au centre de rotation - écart spatial - et de l’énergie - (on peut imaginer un tel arbre à cames, entraîné par une roue de moulin dans un courant, et entraînant lui-même des marteaux à foulon, ainsi que l’usage le plus anciennement connu de ce dispositif en offre l’exemple). Sur la partie marquée du cycle, au passage du saut de relaxation, la distance au centre et la teneur en énergie baissent bru-talement (la tête du marteau dégringole sur le drap). Le saut de relaxation est une transformation irréversible. Intuiti-vement nombre de cycles vitaux paraissent relever d’un schéma de ce genre : cycles alimentaire, du sommeil, respira-toire...“Porte p. 60 )

Pour nous, le passage oedipien est une complexification (on entre dans la socialisation grâce au père) et non une castration (on n'élimine pas la mère). Et cela se fait dans une expérience plénière, dans un saut plénier pour para-phraser le saut de relaxation de la came. Le grain devient farine mais l'essentiel du grain est là, autrement, ajusté à son devenir. On n'enlève rien (surtout quand on est Bio-), on enrichit.

Expliquons plus précisément le schéma suivant qui éclaire encore mieux le principe complexication/plénarité : - il n’y a plus deux poulies mais une seule qui représente le sujet en son développement interne et internalisé ; - la partie marquée de la came (uniformément ronde) représente l'état de stabilité structurale qui ménage une

certaine permanence après l'intégration d’un nouvel élément ; - puis de nouveaux développements se font qui, dans un premier temps, s'additionnent, s'accumulent séparément et en-combrent la partie non marquée de la came (rayon qui s'allonge) ; l'énergie de l'être doit s'appliquer à solidariser ces éléments extérieurs avec l'ensemble, comme un tendeur sur un porte-bagage, et de plus en plus d'énergie est accaparée

Schéma 14 modélisation du principe complexification/plénarité

Énergie de cohésion Addition de nouveaux éléments

Morcellement Saut plénier d’intégration Partie marquée : pleine présence

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- aussi longtemps que la volonté d'accumuler quantitativement s'exerce, on y épuise l'énergie, le développement se bloque par saturation et risque même le morcellement ; quand on lâche enfin prise dans le saut de relaxation, par l'expérience plénière, tout s'intègre, s'enrichit, se stabilise, sans perdre ni castrer, en réaménageant l’ensemble. L’é-nergie de cohésion se libère de nouveau pour investir le processus de complexification.

Le modèle ontogénétique et les treize caractéroses

Le paradigme holanthropique recèle un autre modèle, centré sur la psychopathologie, qui nous permet de situer les treize caractéroses (des DSM IV et CIM IO) par rapport aux six étapes ontogénétiques. Nous avons déjà évoqué les onze principales de ces caractéroses comme indications privilégiées de la psycho-somatanalyse. Ici, nous voulons les situer plus scientifiquement. La psychopathologie récente fait preuve d'une louable modestie, en reconnaissant qu'elle n'en sait pas tant sur les maladies mentales. Aussi se contente-t-elle de décrire minutieusement les entités pathologiques et d'y ajouter les sta-tistiques qui éclairent étiologie, prévalence et pronostic. Ainsi font les DSM et CIM. Notre approche se construit sur ces bases largement reconnues -quant au descriptif-et y ajoute des critères plus pré-

cisément orientés vers la psychothérapie. Ces derniers permettent d'établir une stratégie de soin. Trois critères y contribuent :

- l'état de l’énergie, - le degré de gravité du mal, - le cadre relationnel.

L'état énergétique se présente sous deux formes essentielles : - en choc (état diffus de l’énergie, " énergie libre " de Freud) jusqu'à l'amalgame et la confusion/dépression ; - en stress (état concentré de l’énergie, stase énergétique de Reich) jusqu'au clivage et à la dissociation.

Les trois degrés de gravité correspondent à la fois à la conception classique de la psychopathologie et aux trois durées nécessaires pour les traiter :

1er degré : symptôme, fonctionnel et dynamique, indication privilégiée des thérapies courtes ; 2ème degré : caractérome, trait de personnalité fixé, conflit central majeur, nécessitant une thérapie

focalisée ; 3ème degré : syndrome, structuré et fixé, correspondant aux grandes pathologies psychiatriques, obligeant

à des thérapies longues.

Les six étapes du développement ontogénétique on été présentés ci-dessus (p. 77). Nous les présenterons sous le nouvel aspect de la came. L’hypothèse de notre modèle repose sur l’idée que chaque caractérose correspond à une étape de vie et à un état énergétique en clivage ou on amalgame

Schéma 15 : Modélisation des treize caractéroses

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En abscisse, on lit le vecteur de l'écoulement chronologique, de la conception à la mort, à travers les six étapes relationnelles. On propose le timing approximatif suivant pour le passage d’une étape à l’au-tre : 6 mois, l’Oedipe à 2 à 3 ans, fin de l'adolescence (c'est quand de nos jours ? ), 10 à 15 ans après le début de l'âge adulte, 40 à 50 ans pour l’individuation. Ces six étapes se déroulent dans l'ordre ou dans le désordre (comme au tiercé, mais le gain n'est pas le même ! ).

En ordonnée, se dessine l'état de l'énergie. Vers le haut, c'est l'état concentré jusqu'au stress au risque du clivage et de la schize ; vers le bas, c'est l'état relâché jusqu'au choc, au risque de l'amalgame et de la déper-sonnalisation.

Notre schéma ne nous propose que les entités du deuxième degré de gravité, les treize caractéroses. Nous ne voulons pas argumenter plus avant le choix de ces positionnements, sinon pour préciser trois choses :

- le corrélation avec l'étape relationnelle renvoie tantôt à la mise en place de la structure caracté-rielle de base (schizotypie ou narcissisme par exemple dans la tendre enfance) bien avant son expres-sion symptomatique, tantôt à l'époque des manifestations majeures (caractéroses paranoïaque ou dé-pendante à l’âge adulte, par exemple) ; quant aux personnalités post-traumatique et post-pathologique, elles découlent évidemment du moment des accidents, tout en mettant un certain temps à devenir invalidantes ;

- la corrélation avec l’état énergétique est assez bien correlée aux descriptions classiques, sauf pour la personnalité narcissique que nous mettons en choc en vertu de son adhésion aux idées gran-dioses et de son noyau dépressif plutôt que de sa superstructure apparemment rigide ;

la corrélation avec l’âge : les caractéroses se montrent assez rarement de façon pure, comme la profession le sait ; par contre, elles se distinguent clairement en deux catégories, en stress et clivage d’une part, (liste du haut du schéma) en choc et amalgame d’autre part (liste du bas) ; de plus, l’expression de la caractérose varie avec l’âge et prend les couleurs de la succession ici proposée personnalité en clivage :

- schizoïde schizotypique bordeline histrionique dyssociale paranoïaque,

personnalité en amalgame :

- narcissique impulsive compulsive-obsessionnelle évitante dépendante.

La psychothérapie ne modifie pas fondamentalement la structure de personnalité mais peut accélérer l’évolution indiquée (qui va vers des formes de plus en plus légères) et atténuer la gravité (jusqu’à déboucher sur de simples symptômes du premier degré). Cette évolution est aussi ponctuée par des séquences qui se ma-nifestent dans l’autre polarité (stress choc, choc stress), le bordeline pouvant déprimer et le narcissi-que réagir comme un psychopathe, par exemple.

Bien que j’insiste sur l’aspect principalement pragmatique et stratégique de cette psychopathologie, je ne mésestime pas les éventuels forçages et fausses fenêtres de cette schématisation. Mais même ces derniers peuvent faire écho et obligent, en tout cas, à réfléchir. Le respect de la complexité humaine et la prétention hol-anthropique n’empêchent pas de déboucher sur cette autre réalité humaine, qu’elle est étonnamment simple et ordonnée. Et puisque la psychiatrie moderne avoue modestement les limites de son savoir, pourquoi ne pas proposer de nouvelles hypothèses ?

A présent, il nous faut aller à la rencontre du concept unificateur, du véritable intégrateur qui ne peut être que celui du processus thérapeutique, à savoir l’expérience plénière.

Richard MEYER - Médecin psychiatre - Docteur en sciences humaines

Membre de l'Académie de Médecine de Pologne Directeur de l’Ecole Européenne de Psychothérapie

Socio- et Somato- Analytique (Eepssa) 42 rue général de Gaulle 67640 LIPSHEIM

Pour plus de renseignements : www.hol-anthrop-inux.org

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C’est l’heure du tri. Je veux parler du tri entre le grain et l’ivraie. Qui l’a décidé, cette heure et ce tri ? Le dépu-té UMP Bernard Accoyer en octobre 2003 qui fait adopter en Assemblée Nationale un amendement visant à réglementer la pratique des psycho-thérapies pour les protéger de dérives sectaires… La machine à trier est en route. L’INSERM a proposé une grille de tri qui fit un tollé, les psy-chanalystes ne sont pas d’accord en-tre eux, les comportementalistes en profitent. Guerre dans l’évaluation des méthodes. Course à l’homologa-tion. Livre noir de la psychanalyse. Où sommes-nous ? Dans un village d’irréductibles gaulois, où l’on a de cesse de vouloir tout maîtriser ? Peut-être est-il urgent d’ATTENDRE ?… « Il est nécessaire que chaque acte laisse une attente de quelque chose »

Pierre Corneille Discours des trois unités

Justement, le mot « maîtrise » est banni du vocabulaire de psychothéra-peute. Personne n’a de pouvoir sur personne. Le psychothérapeute ne maîtrise rien du tout hormis le temps (et encore !). Le thérapeute est seul face à son patient. Le patient reste seul face à son thérapeute. La théra-pie est une rencontre de deux solitai-res qui apprennent à recevoir l’un de l’autre. Recevoir est justement autre-ment plus impliquant que donner. Il suppose le laisser-faire, le laisser ve-nir, le laisser transformer les choses. Se laisser construire voire décons-truire par l’autre est possible dans cette intention d’abandon à l’autre. Se laisser façonner, tous ses sens en éveil, pour alimenter un processus auto-nourricier, socialisant et créa-teur. L’attente commence par là : laisser venir la perception des choses. C’est tout le contraire de la volonté de maîtrise, processus fermant les portes car il implique l’assurance de soi. Dans ce processus, aucune place n’est faite à l’intuition voire à l’ima-gination puisque que tout est décidé (d’avance).

Dans le contexte d’une thérapie (analytique), le patient vient pour se faire aider. Il vient chercher une solu-tion à sa souffrance. L’accompagne-ment réside dans l’écoute, la refor-mulation, l’intuition, l’étonnement et l’imagination. Il vient chercher une solution, il repartira avec un ques-tionnement. Quelquefois, il repartira avec une attente. Amener le patient à réfléchir et à vi-vre ses propres solutions est le vrai travail du thérapeute. Par exemple, lors d’une séance, il arrive que je n’ai pas d’intuition ni d’issue. Et je de-mande au patient de chercher sa solu-tion. Il me fait part qu’il n’en a pas. Moment délicat où l’étonnement, l’invention, ou l’intuition sont pri-mordiaux. Mais existe-t-il seulement un exemple où il n’y ait pas un com-mencement de solution pensée par le patient quand le patient est ouvert sur le thérapeute ? Si la réponse n’est pas donnée dans un premier temps, elle le sera dans un second. Il faut at-tendre. Attendre constitue la meil-leure solution thérapeutique. Juste-ment tout le contraire de la maîtrise. L’attente vécue comme une dis-solution de la maîtrise. Qu’est ce que l’attente ? Ce mot vient du latin attendere, tendre à, porter son attention vers. Je porte mon at-tention vers une solution, une ré-flexion, une pensée. C'est-à-dire je me mets en état d’attention sans cris-pation ni angoisse. Regardez bien au-tour de vous : l’information circule maintenant à la vitesse de la lumière ; les entreprises qui se métamorpho-sent à toute allure à cause d’un envi-ronnement qui risque de les rendre inopérantes aujourd’hui alors que les remèdes d’hier encore semblaient ef-ficaces ; il n’est plus temps de discu-ter, de partager, d’accroître, il faut agir ; il nous est demandé d’être pro-actif, c'est-à-dire rempli d’initiative que l’on nous fait croire nécessaire à tout instant… Les exemples sont multiples dans la société et plus pro-che de nous, nous remplissons notre agenda d’activités diverses et variées, nos conversations sont pleines de

mots mis à la suite les uns des autres, si possible sans silence. Quelle hor-reur le silence ! Cette peur du rien, cette peur du vide nous pousse hors de notre axe. Pourquoi toujours ce précipiter dans une solution, dans une parole, dans une action ? Je pense qu’il faut attendre. L’attente ne se conçoit pas seul. L’attente de soi n’existe pas. Attendre, c’est attendre quelqu’un, quelque chose. L’Autre est forcément impliqué mais pas seu-lement. Le Monde aussi. Attendre une idée, une intuition, une pensée, une image, une sensation, un ressen-ti… c’est accepter qu’il ne se passe rien. Dans ce rien, je suis face à moi-même, à mon devenir, à ma destinée. Affronter son vide, c’est être en re-liance avec son être profond. Affron-ter son attente, c’est se confronter à Soi, être en résonance avec le patient et s’allier au Monde. « C‘est une chose étrange que l’absence. Elle contient tout au-tant d’infini que de présence. J’ai appris cela dans l’attente, j’ai appris à aimer les heures creuses, les heures vides : c’est si bon d’attendre celle que l’on aime. »

Bobin, Christian

Lettres d’or Silence. Rien ne se passe. Je prends le temps d’attendre. Je suis face à moi, à mon être profond, fait soit de sérénité soit d’angoisse. La sérénité comme le résultat d’un processus qui mène au plénier. Une sérénité parta-gée avec le patient, de cette satisfac-tion d’avoir ensemble avancé dans une direction ajustée. Ce moment se vit ensemble, patient et thérapeute. Mais avant de connaître l’état plé-nier - une thérapie est une succession de micro-états de sérénité - le vide peut se meubler d’angoisse. L’at-tente peut se vivre angoissante. C’est bon signe, je dirai. Le thérapeute cherche et ne trouve pas. Comment faire pour tel patient ? C’est bon si-gne car l’angoisse est les antibrouil-lards de la voiture en pleine purée de pois. Elle permet de tendre vers une

Du non usage de l’attente...

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solution, une intuition, un étonne-ment… vers une attente fructueuse, maintenant que l’on sait que l’attente peut être fructueuse, porteuse de sens. Ce n’est pas un hasard si le synonyme de l’attente que le Larousse propose est l’espérance. Une patiente vient me voir (première consultation): « J’ai des douleurs per-manentes. Je prends de nombreux mé-dicaments contre la douleur. Il y a 5 ans, j’ai fait un cancer de l’utérus avec ablation, on m’a désincarcéré le nerf pu dental (appelé nerf honteux in-terne), subis une vulvo plastie posté-rieure, souffre d’une inflammation du vestibule vulvaire, cystites répétiti-ves… et je vis en permanence dans les douleurs.» Tout cela décrit méticuleu-sement, avec force détails et dans une logorrhée ne laissant que peu de place la réponse Enfin, je lui réponds que je ne suis pas médecin, qu’il est souhaita-ble qu’elle continue à suivre ses traite-ments et que je n’entends pas son at-tente. « Mon médecin m’a dit de venir vous voir pour m’aider à supporter mes douleurs… »

Je lui demande si elle a mal mainte-nant.

« Non, mais je la sens arriver… Vous savez, je vis pour mes petites filles. Elles sont adorables, vous savez. Et puis aussi pour ma fille et puis aussi pour mon mari (ce dernier attend dans la salle d’attente). Vous savez, je ne mérite pas ça ! … Personne n’a su calmer mes douleurs » Toujours dans cette logorrhée où les mots s’enchaî-nent les uns aux autres comme pour

r e m p l i r u n e s p a c e … . Je fais silence et la regarde dans les yeux. Je suis présent à elle dans ce si-lence. Je ne vois pas de solution. En-fin, je lui demande de me proposer quel travail veut-elle qu’on fasse en-semble. Elle semble déconcertée par la question. Je lui propose aussitôt de faire silence en elle. Je lui propose de prendre une position assise plus re-laxante pour elle. Elle accepte. J’attends. Elle attend. Silence. Présence. Elle rompt la première cette

attente : « Je vais vous dire ce que je n’ai ja-mais dit à personne, pas même à mon médecin, ni à ma fille. Seul, mon

mari est au courant. Un an après la naissance de ma fille (je n’ai qu’un seul enfant), nous avons décidé mon mari et moi d’aller, en Suisse, avorter d’un enfant que nous ne pouvions pas assumer. N’en dites rien à personne, s’il vous plaît ! » Crise de larmes. Laissez venir vos émotions, accueil-lez-les et dites-moi votre ressenti. Après un

court silence : « De la tristesse… et aussi de l’an-goisse. »

Quelque chose venait de se passer. Là, à cet endroit. Indéfinissable encore. La séance arrivait à son terme. . Je pen-sais à Françoise Dolto qui émettait l’hypothèse que la logorrhée peut être le représentée du fœ tus avorté qui s’en va dans un flux de sang et d’une re-naissance par le verbe… L’attente avait apporté du sens. Je lui dis que ses douleurs portent maintenant du sens et que nous pouvons travailler sur elles dans une alliance thérapeutique. … « Mon âme a plus de soif d’être étonnée que de toute autre chose. L’attente, le risque, un peu de doute, l’exaltent et la vivifient bien plus que ne le fait la possession du certain. »

Paul Valery Monsieur Teste

L’inattendu n’est pas ce qui n’a jamais été entendu par personne mais, tout au contraire, ce qui seul s’entend et s’at-tend. Ce qui, toujours, reste encore à venir. Ce qui tend à revenir toujours à nouveau comme du nouveau. L’attente semble tombée en oubli, c'est-à-dire du refoulé, précise Freud. Il y aurait donc et du refoulement et du défoulement. Ils ne sauraient d’ailleurs être conçus isolément. L’attente est aujourd’hui remplacée par tous les verbes d’action d’où surgit l’activisme. Ne cherche-t-on pas à réduire les délais d’attente et les temps d’attente contre productifs ? La mise en attente comme une mise en suspens, une mise en souffrance. La question est justement en attente. Elle n’a pas trop d’issue. On n’oublie un peu trop vite que l’attendu est l’inat-tendu et que l’inattendu est une attente

refoulée. Les juifs ne le savent que trop, eux qui attendent le Messie. À moins que vous-même vous n’atten-diez une vie meilleure ou une fin du monde délivrante… Ma salle d’attente recueille toutes les attentes des personnes. Elles sont en attente de désir, de plaisir. Mais de quel désir, de quel plaisir parle-t-on ? Pas de ce plaisir Kleenex que l’on jette après utilisation qui conduit à l’impa-tience voire à l’agressivité. N’y a-t-il pas de plaisir que dans l’attente, juste-ment ? Je pense aux couples qui s’en-gueulent et qui oublient d’attendre avant de passer à l’action. Qui peut, au mieux, vous parler de l’attente qu’une maman qui… attend son bébé ? Neuf mois d’attente. Le temps nécessaire pour qu’une relation se construise contre toute attente, mais tout contre d’ailleurs. L’attente comme extension permanente du champ des possibles ouverts vers l’espoir, l’espérance, l’a-mour, la création. Le peuple emmené par Moïse dans le Sinaï vécut cette ex-périence de l’attente (la tente) durant 40 années symboliques. Seulement après ce temps d’attente, de gestation, de formation, il reçut un territoire et une nouvelle identité. L’attente por-teuse en germe d’un résultat qui lui n’attend (Nathan = Dieu a donné) pas. La conclusion ? Attendez un peu elle vient… Qu’y aurait-il à comprendre de l’at-tente si ce que je comprends ne vient pas d’abord me sur-prendre ? Il n’y a de compréhension que d’une sur préhension, sinon il n’y aurait rien à comprendre ni à attendre.

Pascal FOUCAULT Psycho-somatothérapeute

Tél 0363083062 E-mail: [email protected]

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On ne peut voir la lumière sans l’ombre, on ne peut percevoir le silence sans le bruit, on

ne peut atteindre la sagesse sans la folie . Carl Gustave JUNG

Que sait du désert celui qui ne regarde qu’un grain de sable ? Erik ORSENNA

Vous ne pouvez rien apprendre à un homme, vous pouvez seulement lui apprendre à découvrir en lui-même ce qu’il sait déjà.

GALILEE

Ouvrir les yeux est un antidote au désespoir. Sylvain TESSON

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous

Paul ELUARD

Le Toucher met en jeu la relation avec l’autre. II s'agit de renouer un contact privilégié et instinctif, de retrouver un apaisement, une confiance et une harmonie intérieure. C'est aussi développer son écoute et sa présence dans le donner et le recevoir. Le massage s'adresse à l'Être tout entier. C'est un puissant outil de communication, de transforma-tion et d'épanouissement. II s'inscrit dans le cadre d'une relation d'aide tant physique que psycholo-gique dont les bienfaits se répercutent dans la vie quotidienne et dans la relation à l'autre.

- Massage Réflexe Des Mains : II présente l'avantage d'être utilisé comme technique de « pre-mier secours », à pratiquer sur soi comme sur les autres. C'est aussi une voie d'accès à un toucher d'une grande profondeur.

- Le Massage Assis : Issu de l'Art traditionnel japonais, ce massage agit directement sur les méridiens d'acupuncture, détend et réénergise dans un minimum de temps - 15 minutes

- Le sensitive gestalt Massage ce massage aux huiles est par excellence celui de la relaxation et de la détente. C'est une invitation à relier le toucher au cœ ur et à retrouver une unité inté-rieure.

- Réflexologie Faciale : C'est une technique simple, surprenante par ses résultats et qui favo-rise l'autorégulation du corps humain. Elle agit sur la détente du système nerveux, relance l'énergie et stimule les défenses immunitaires.

Conformément à la loi ces massages sont uniquement des massages de confort. Pour chacune de ces journées aucun pré-requis n'est demandé. Ils sont accessibles à tous, en Techniques corporelles de Relaxation, Ré-harmonisation Énergétique et Bien être.

Christine SALVADOR

Somatothérapeute Thérapeuthe psychocorporel

Tél. 04 90 72 20 51 E-mail : [email protected]

LE MASSAGE OU L’ART DU TOUCHER

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L e corps a sa sérénité. Il change. Il peut être comme une averse d'été, un orage de prin-

temps ou comme une plante chétive dans le vent. Il peut être comme un lac enchaîné par la glace qui rêve du dégel. Quand j'expose mon corps au soleil, au vent, à la rudesse du sable, à la « glissade » de la boue ou à la dureté des pierres – il change. Quand je marche sur le pavé dur de la ville, noyée dans la foule des gens et des voitures – il change aussi. L’environnement, l’ambiance, où et comment je vis, forme mon corps. Est-ce que je peux m'évader de mon corps ? Dans la mort ou la folie, seulement. Mon corps me vient de mes aïeux. Mes ancêtres humains : mère, père, grands-parents, arrière-grands-parents, arrière-arrière-grands-parents... Et de mes ancêtres animaux... Comment étaient ils ? Où est mon arrière-animal ? Dans le jardin du para-dis, dans l'horoscope chinois ou peut – être dans le traité scientifique de Darwin ? Non, il est beaucoup plus près, il vit profondément en moi; là, où s'éveil-lent la faim, la soif, l'instinct sexuel, la crainte et l'imagination. Et où est l'homme, ce principe humain en moi ? Etre serein en polonais signifie – être de bonne hu-meur et se sentir bien. Etre comme le ciel clair sans nuages. Quand je suis sereine et que je respire libre-ment, je ressens le ruisseau de vie couler en moi sans obstacles. Que veut dire pour moi, que mon corps ressent ? Et comment mon corps ressent-il ? Il y a des choses simples, telles que se chauffer au soleil, prendre un bain chaud ou froid, marcher pieds nus sur le sable, s'étendre ou se rouler dans l'herbe. Couper du bois et allumer le feu. Je vis en ville, est-ce que je peux me consacrer libre-ment aux choses simples ? Si non, pourquoi ? Que devient mon corps en ville ? Habituellement la folie est liée, au manque de sensa-tions corporelles. Celui qui souffre de graves trou-bles mentaux vit comme en marge de son corps... et, malheureusement, souvent en marge de la société. La ville, les rues sont remplies de gens et de machi-nes propulsées par la volonté humaine... Quand est-ce que mon corps perd son charme et tombe dans la routine urbaine ? Quand est-ce qu'il devient tel que le métal froid et mécanique ?

Mes animaux, deux chats. Saskia et Kru. L'infailli-ble source de contact quotidien avec la nature. En russe „zivotnyje”, ceux qui vivent et sont en vie. D'eux, je peux apprendre à respirer. C'est hiver maintenant et ils dorment près du poêle. Comme morts,. mais ce n'est qu'une illusion. Ils sont com-plètement détendus, leur respiration est si légère qu’elle est à peine visible. Dans une heure ou deux, ils vont s'étirer paresseusement, ils vont bâiller, manger et puis jouer. Leurs corps petits et souples vont vibrer de leur souffle. L'imagination les empor-tera. Ils chasseront une mouche, du papier qui frou-froute ou une souris, en fait un bouchon de liège. Au petit matin, dans une chambre encore sombre, ma Saskia, va lancer et porter d'un coin à l'autre sa « souris » . Le chant mélodieux de ma petite chatte me réveillera, mais je ne me fâcherai pas. Je prends très au sérieux sa passion de la chasse. Je crois que si on la lui interdit, la pauvre bête fera une déprime. Et ma passion ? Ma fantaisie ? Naît-elle dans ma tête ou dans mon corps ? Mais bien sûr, je sais que l'imagination naît dans le corps. Avec chaque souffle, portée par les pulsa-tions sanguines, elle coule vite, doucement, douce-ment, vite, doucement et à nouveau vite... En Orient, on considère le ventre comme le deuxième cerveau humain. Je ne peux pas l'oublier car mon ventre pense tout le temps à moi... Cela paraît ridicule, mais c'est vrai. Dans le ventre, j'éprouve la sensation de plaisir et d'assouvissement, mais aussi de douleur, de faim, de regret et de peur. La grande insatiabilité, c'est quoi ? Le besoin de contact physique avec l'autre ? Le désir de transmet-tre l'amour et la vie ? Ou peut-être quelque chose dont je n’ai aucune idée mais qui exige d'être accomplie ? C'est comme ça, que les idées vraies et profondes naissent dans mes entrailles. Nées ainsi, elles ont une grande chance de s‘accomplir. La tête et le cer-veau seuls ne suffisent pas. D'après la mythologie, Athéna est venue au monde comme une vraie déesse – de manière originale. Elle est tout simplement sortie de la tête de son père Zeus. Dès mon enfance, on m'a inculqué que la Grèce est le berceau de notre culture méditerra-néenne. Donc, en simplifiant, c'est le berceau de ce qu'on pourrait appeler le culte de la Tête et de la

DE LA SÉRÉNITÉ DU CORPS

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Raison. Rien de nouveau, je le sais. Toutefois, pour-quoi est-ce justement ce mythe, d'une fille sortant de la tête du père, qui prédomine dans notre imagination d’Européenne ? Et pourtant nous connaissons d'autres magnifiques mythes : ceux de Déméter et de Persé-phone, d'Eros et de Psyché. En tant que polonaise de « pure souche » je devrais rappeler ici le mythe de Prométhée. Mais je ne veux pas. Cet image horrible de l'homme enchaîné à un rocher et de l'aigle qui lui dé-vore le foie, sans cesse... J'espère que ce mythe a atteint son apogée là, dans ce pays où je vis. Les héros et les martyrs. Les grands et inhumains héros. Est-ce que nous nous libérerons un jour de leurs ombres ? Est-ce que nous nous libérerons de l'obligation d'être EMINENT ? Comment revenir à son corps ? Se fixer, s’enraciner, faire du feu et aimer la vie. La vie renaît toujours... et fort heureusement, dans le corps.

P.S. L'auteur du terme BODY WEATHER est Min Tanaka, remarquable artiste japonais, élève de Tatsumi Hijikata. J'ai eu l'honneur et la chance être sa stagiaire en 1999 à Body Weather Farm, dans un vil-lage japonais Hakushu. Le nom japonais de cette ferme „shin – tai – kisho – nojo” exprime en soi beau-coup plus que le nom anglais et il correspond à une profonde liaison entre le corps et le monde, la nature.

Justyna Jan. – Krukowska [email protected]

Texte préparé pour l'inauguration de l'Association « Assemblé de la Sérénité du Corps », Wroclaw 2003

texte traduit par Patrycja Humeniuk

Prométhée, fils du Titan Japet, frère d’Atlas et d’Épiméthée, père de Deucalion. Le mythe de Prométhée est lié à la création de l’homme et à l’apparition de la civilisation. D’après certaines légendes, l’homme serait en effet l’œ uvre de ce héros, qui aurait également dérobé le feu du Ciel pour l’apporter sur la Terre, permettant aux hommes de compenser les insuffisances de la nature. Dans sa colère Zeus affligea l’humanité des maux contenus dans la boite de Pandore * et fit attacher Prométhée par Héphaïstos sur la plus haute cime du Caucase, où un vautour lui dévorait le foie qui, sans cesse, repoussait. Persistant dans une attitude de défi à l’égard des dieux, Prométhée fut délivré trente ans plus tard par Héraclès. Pandore, la première femme selon Hésiode, elle reçut la vie d’Héphaïstos qui la façonna avec de la terre et de l’eau, afin qu’elle devint l’instrument de la vengeance divine. Épiméthée l’épousa malgré l’interdiction de son frère Prométhée. Lorsque Pandore ouvrit la jarre que Zeus lui avait confiée après y avoir enfermé tous les maux de l’humanité, ceux-ci se répandirent sur la Terre . Seule l’espérance resta au fond.

Dictionnaire Encyclopédique

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Introduction : La phylogenèse tente de nous apporter une connaissance sur le long développement humain. L’ontogenèse nous amène une autre connaissance sur le développement de l’homme. De ces connaissances avec toute leur com-plexité dépend le devenir de l’homme parce qu’elle est porteuse en germe de solutions ou de chemins qui mè-nent l’homme à son humanité. À travers différentes éta-pes de vie aussi naturelles que nécessaires, l’Homme se rajoute des fonctions complexes, des règles immanentes, des éthiques transcendantes et des responsabilités inter-personnelles. Entendons-nous bien, chaque étape de développement est autant une nécessité qu’une expé-rience. Il s’agit là d’une dimension anthropologique uni-verselle : c’est le cycle défini par Œ dipe quand il répond au Sphinx que l’animal à quatre pattes le matin, deux pattes à midi et trois pattes le soir, n’est autre que l’Homme. Ainsi, l’enfant à quatre pattes se redresse pour devenir adulte sur ses deux pattes, et se « retraite » bien plus tard sur trois pattes. Comprendre la lutte de pouvoir entre les sexes, c’est in-viter l’ontogenèse à la table du modèle développemental. Les positions de vie décrites par le psychiatre Richard Meyer vont nous servir de toile de fond. La bulle primitive : Cette bulle concerne la conception, jusqu’à quelques mois après la naissance. Il est le lieu du « deux ». Le « un » n’existe pas1. Le fœ tus et le bébé ne se construi-sent que dans la relation à l’Autre. À la mère bien évi-demment, en tout cas, dans un premier temps. L’Homme est donc d’abord « deux »2. Métaphoriquement, il a deux cerveaux, deux mains, deux pieds, deux yeux, deux oreilles, deux testicules ou deux ovaires, etc. Sur le plan comportemental, il est encore deux : le bébé et les bras de maman, le bébé et le sein de maman au début, puis après quelques jours le bébé et l’objet. Bébé et son biberon, bébé et sa doudou, bébé et son lit, bébé et son jouet, etc.. En tant que partenaire, bébé favorise et initie des interactions précoces. Ces interactions interperson-nelles plongent tout de suite bébé dans le bain social. Cette première étape pour bébé est fondamentale. Il y va de la qualité de son « deux », autrement dit de sa future altérité, de la qualité de la relation à l’Autre. Un mau-vais ancrage de son « deux » (mère anxieuse, qui n’al-

laite pas ou trop peu, qui ne s’investit pas dans la rela-tion),… et c’est le commencement de la mise en place de comportements inconscients réparateurs qui vont le me-ner, une fois adolescent, vers des attitudes phalliques voire violentes. L’initiation de la lutte pour un certain pouvoir n’est pas loin.

Que se passe-t-il lorsque bébé est violemment bousculé, du genre en le tenant à bout de bras et en lui disant de se taire si ce dernier a le malheur de hurler trop longtemps et trop fort ? La force du choc peut sectionner certains vaisseaux sanguins du cerveau et des yeux, ce qui en-gendre une hémorragie intracrânienne (saignement à l'in-térieur et autour du cerveau) et rétinienne (saignement dans la rétine de l'œ il). Les autres lésions caractéristi-ques de ce syndrome sont des fractures des côtes et de l'extrémité des os longs. Les conséquences psychologi-ques du syndrome du bébé secoué sont nombreuses sans que cette liste soit exhaustive : – perturbation des routines de repas / sommeil – retards de développement – comportements agressifs – surdépendance – anxiété

Le handling selon D.W.Winnicott est la façon adéquate qu'à une mère de soigner et de manipuler corporellement son enfant. C'est un apprentissage qui se déroule tout au long de l'enfance au travers la toilette, l'habillage… Le holding est la façon dont la mère porte et maintient son enfant physiquement et psychiquement. L'enfant et de surcroît le nourrisson sont en état de dépendance abso-lue. Dans la construction d'une personne, il est fonda-mental que ce processus se déroule dans un climat de sé-curité et de confiance entre la mère et l'enfant. C'est de là que D.W.Winicott introduit son concept de "mère suf-fisamment bonne". Cette mère présente des capacités d'écoute aux besoins de son enfant, elle ajuste ses com-portements et ses réactions dans une sécurité suffisante et permet ainsi progressivement l'émergence du Moi. L’échange du regard entre mère et son enfant est fonda-teur. La réponse, nous dit Spitz, par le sourire au visage humain de face et en mouvement c'est la conclusion du stade sans objet. Avec le sourire s'élabore la primauté de la perception externe (3 mois). Devant une mère très tendue voire agressive le bébé peut développer des réac-tions somato-psychiques. Et cette tension peut se dépla-cer sur tout être à proximité du bébé : le père, la fratrie, le médecin, etc.

Conséquences psychologiques de la violence domestique Colloque « les familles dans la tourmente »

organisé par l’UDAF 68 à Colmar le 19 novembre 2005 (extrait)

1 Didier DUMAS dans un entretien à propos e son livre l’ange et le fantôme 2 Cette thèse vient pour moi complémenter et non heurter la pédopsychiatrie de Lebovici, Stoléru,… Différents plans de lecture viennent enrichir cette approche Fondamentale.

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Voici quelques exemples d’attitude maternelle et de réaction possible de l'enfant : – Rejet primaire manifeste peut provoquer un coma

du nouveau-né. – Indulgence excessive et anxieuse peut provoquer

les coliques du 3e mois. – Hostilité déguisée en anxiété peut provoquer de

l’Eczéma infantile. – Oscillation entre hostilité et cajolerie peut provo-

quer de l’Hyper mobilité, des balancements. – Sautes d'humeur cycliques peuvent provoquer des

jeux fécaux. – Hostilité consciemment compensée peut provoquer

de l’hyperthymie agressive (humeur massacrante). Etc.

La matrice de l’altérité : Le bébé grandit. Il a trois mois et petit à petit s’aper-çoit qu’il est dépendant de la mère qui a son propre vouloir, son propre arbitraire, ses propres caprices et ses propres besoins. Même si bébé considère que sa mère est forcément bonne, il commence à distinguer ses besoins des besoins de l’autre. Le « deux » inconscient commence à devenir conscient. La mère lui apporte trop ou pas assez de nourriture. Lui apporte des gestes tendres ou bourrus, lui parle trop fort ou trop mielleu-sement… C’est la « catastrophe » pour bébé ! Il est dé-rangé dans son homéostasie, dans son équilibre, mais il réussira à s’adapter. Car l’adaptation est une question de survie pour lui. Si la catastrophe est trop brutale s’installe un symp-tôme en choc ou en stress. Si la catastrophe se répète trop souvent, il se constitue un syndrome spécifique. Par contre, si ces « catastrophes » sont bien négociées, en général par une présence de la mère, un « dialogue » avec celle-ci, bébé met en place un lien privilégié avec elle, un lien fusionnel. Tous ceux qui ont été amoureux connaissent cet état de tension, énergétique. La dynamique de socialisation : Le développement du bébé continue pour traverser les étapes suivantes. Il sort de sa capacité fusionnelle, mine de rien risquée et aléatoire, avec l’irruption du trois. L’entourage maternant du père joue souvent ce rôle, mais cela peut être le grand frère ou la grande sœ ur. Ils sont, au début, des substitutions au bonheur qui est dans le tout près d’avec la mère. Mais pourquoi pas ? La tentation est belle, la sécurité comme la pro-tection s’y trouve aussi !

Un peu plus tard, il doit se familiariser avec le reste de la famille, les proches, les voisins, les amis… Appren-dre à vivre avec les autres. Il doit accepter le fonction-nement de cette dynamique à plusieurs. Il fait l’apprentissage de la première communauté avec ses règles, ses us et coutumes, sa culture. Jusqu’à pré-sent, le bébé puis l’enfant est dans le « deux ». Il va faire très lentement à partir de cette position l’appren-tissage du « un ». Pour cela, il dispose d’un ou-til puissant : le mensonge. D’une psyché initiale com-munautaire se construit une psyché individuelle. C’est également à travers la liquidation du complexe d’Œ -dipe que l’enfant peut accéder à la sécurité. Regardez : un couple qui ne forme pas encore couple, donc au dé-marrage, est deux ; ensuite vient une phase de fusion où il cherche le « Un » et ensuite avec le recul et l’ex-périence de la relation, redeviennent « deux », deux êtres vivants côte à côte dans une relation protégée. Pendant ces trois phases, la violence envers un enfant n’est pas qu’un simple épisode critique momentané dans sa vie. La violence est à plusieurs niveaux : empê-cher l’enfant de constituer son « un », ou au contraire un « deux » qui dure trop longtemps à cause d’une « défusion » difficile à faire. Une sortie du « deux » mal négociée peut en faire des êtres dyssociaux. Même si l’enfant est retiré d’un milieu familial violant ou prend lui-même l’initiative de quitter la maison, les ef-fets de la violence subie pendant l’enfance, demeure-ront toute sa vie durant. La violence envers un enfant peut avoir des répercussions sur tous les aspects de sa vie et bouleverser à jamais l’équilibre psychologique de la victime. L’enfant qui s’est vu infligé des mauvais traitements peut présenter tout ou partie des problèmes suivants : – Des cauchemars intenses et répétitifs. – De l’anxiété. – Un niveau élevé de colère et d’agressivité. – Un sentiment de culpabilité et de honte (sentiment

habituel chez les victimes d’agression sexuelle qui ont éprouvé un « certain plaisir »).

– Des phobies soudaines comme la peur de l’eau, la crainte de l’obscurité, une peur liée à un objet re-présentant le souvenir de l’agression, …

– Une attitude craintive en général et plus particuliè-rement vis-à-vis d’un membre du même sexe, de la même race que l’agresseur ou ressenti comme tel.

– Des symptômes dépressifs, des épisodes prolongés de tristesse et un repli sur soi.

– Un sentiment d’isolement social et une impression de stigmatisation.

La dynamique du « un » :

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L’enfant commence à devenir un jeune adulte. N’ou-blions surtout pas qu’il y a peu de temps encore que les enfants partaient travailler dès l’âge de 14 ans. Mais cette étape pour notre jeune adulte va se tra-duire par le passage de trois épreuves : La première concerne les modifications de son propre corps en général et de sa sexualité en particulier. Sculpter d’abord son corps puis sculpter une relation sexuelle avec un ou une partenaire n’est pas chose fa-cile malgré les apparences. Là encore, de la qualité du « deux » permet un bon apprentissage du « un ». La deuxième épreuve est le test de sa volonté de puis-sance. Le milieu familial devient étriqué, surtout lors-qu’il y a conflit avec l’un des parents. La force du garçon commence à faire de l’ombre au père, la beau-té de la jeune fille commence à éclipser celle de la mère. Les autres empêchent l’avènement du « un », du moins c’est ce que croit le « un ». Vouloir quitter le cocon familial, c’est poser un acte de puissance. Cela peut se faire autant dans la ferme douceur que dans la violence. La troisième est ce départ vers une autre communauté que peut être le monde du travail ou la vie dans un nouveau couple. Apprentissage de nouvelles règles, retour du « un » vers le « deux », retour du soi vers les autres, retour de l’individualisme vers l’altruisme. A partir de là, l’expérience ou la non - expérience de-vient cumulative. Si l’entrée dans le « deux » est ca-tastrophique, si l’entrée dans le « un » est également catastrophique, à l’arrivée nous obtenons un cocktail explosif. Un sens de la communauté affaiblie, qui je le rappelle est fondateur chez l’Homme, additionnée d’un zest de Soi névrosé dans la culture violente d’au-jourd’hui, donne une répétition ou une amplification des actes de violence. Envers soi-même (l’autodestruction partielle ou totale), envers les au-tres (son conjoint, ses enfants, son patron… ) Des conséquences dramatiques. Au niveau du couple : Les conséquences psychologiques de la violence conjugale affectent plus souvent les femmes. Les fem-mes expriment plus facilement leurs émotions comme la colère, la honte, la peur, la tristesse parce qu’en gé-néral leurs émotions ont été moins réprimées que chez les garçons. C’est bien connu, un garçon, ça ne pleure jamais ! Quant aux hommes qui ont été violentés, ils parlent plutôt de bouleversement, de contrariété ou de frustration. Vous noterez que ces sentiments sont liés à de l’agressivité refoulée ou un déni de colère. La violence conjugale est associée à un éventail de

symptômes telle une peur accrue, des troubles du sommeil, l'anxiété et la dépression mais aussi des troubles de santé mentale, des troubles paniques, de la dissociation mentale, des troubles de l’alimentation, de la consommation d'alcool ou de drogues jusqu’à la possible apparition de syndromes de stress posttrau-matique (SSPT). Notez que l’ensemble de ces trou-bles se met en place dès la bulle primitive ou la ma-trice de l’altérité et vous renvoie donc au début de ce texte. Nous pouvons facilement croire que les femmes de-viennent plus craintives que les hommes à la suite d'un incident de violence. Elles sont assurément plus susceptibles d'avouer qu'elles connaissent des problè-mes de sommeil, sont en dépression ou subissent des attaques d'anxiété. Elles demeurent ensuite infiniment plus susceptibles face à leur estime d’elles-mêmes. Au niveau familial : Les enfants qui ont été témoins de la violence infligée à leur mère par leur père ou le partenaire de leur mère sont fréquemment atteints du syndrome de stress post-traumatique. Les symptômes de ce syndrome com-prennent notamment : le fait de revivre le traumatisme (sous forme de cauchemars, de pensées ou d'images importunes ou de flash-back); la peur, l'angoisse, la tension et le sentiment d'être toujours sur ses gardes ; l'irritabilité et les débordements de colère et d'agressi-vité ; les efforts en vue d'éviter tout ce qui pourrait rappeler les agressions. Lorsque la mère décide de quitter son partenaire en amenant les enfants, ceux-ci sont affectés par les per-turbations qui touchent leur foyer, leur routine, leurs amis et souvent leur école. Ces enfants peuvent avoir peur que la violence reprenne de plus belle et sont souvent conscients des menaces et des tentatives en vue de reprendre contact faites par leur père, ou du harcèlement exercé par celui-ci. En même temps, les enfants peuvent se sentir soulagés à l'idée de se trou-ver dans un endroit plus sûr. Au niveau social : La perte de l'emploi, perte des revenus, deuil, divorce, séparation, perte du logement ne sont pas les seules causes qui précipitent un individu ou une victime dans la rue. Il y a aussi la violence domestique. De cet en-chaînement résultent l'exclusion, la mise à l'écart de tout un réseau d'échanges sociaux et affectifs, une perte des repères, une incapacité à se projeter dans l'avenir. Ce sont ainsi que ceux que l'on appelle au-

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jourd'hui les "exclus" n'expriment plus ni demandes ni projets. Ils ne parviennent plus à faire valoir leurs droits, à exercer leurs responsabilités d'hommes et de citoyens. N'existant plus dans le regard des autres, ils finissent par ne plus exister dans leur propre regard. C'est pourquoi l'un des éléments dont ils souffrent le plus, est cette "maladie du lien" qui les mure dans le si-lence et qu'il est si difficile de soigner. Car nous en-trons là dans un véritable engrenage. Plus les liens sont brisés, plus les gens sont désocialisés, moins ils mani-festent le désir de se soigner et plus nos institutions sont, par un curieux paradoxe lié à leurs performances très "techniques", sourdes et aveugles à ce symptôme. Ces groupes d'exclus comptent aussi davantage de femmes, et bien souvent des femmes avec de jeunes en-fants. Ceci résulte aussi d'une évolution récente : de plus en plus de femmes rejettent les situations intoléra-bles ; quand elles sont brutalisées, battues, elles ne se sentent plus obligées de subir indéfiniment la violence et partent avec leurs enfants, même si c'est pour échouer dans la rue. Toutes ces évolutions accroissent, bien entendu, le coût pour la société : elle doit gérée des surcoûts liés au lo-gement, à la scolarisation, aux soins, au transport, etc. Aux dernières nouvelles aucune étude ne se penche sur les coûts directs et induits pour la société des situations provoquées par la violence domestique. Les conséquences comportementales. Chez l’enfant ou le jeune : Est généralement admis que les enfants maltraités pré-sentent les problèmes de comportement suivants : – des retards du développement, – le cramponnement, la timidité extrême et la peur

des étrangers, – des problèmes de socialisation avec les camara-

des – comportement belliqueux ou socialement in-désirable, comme une tendance à rudoyer, à taqui-ner ou à ne pas partager,

– la mésadaptation scolaire et un comportement dé-rangeant en classe.

Les chercheurs s’accordent de plus en plus pour dire que la violence envers les enfants est associée à une foule de problèmes de comportement qui se manifestent à l’adolescence : – la grossesse à l’adolescence, – les comportements autodestructeurs comme l’auto-

mutilation ou les brûlures volontaires, – l’absentéisme scolaire et les fugues,

– la délinquance et la prostitution, – la consommation de drogues ou d’alcool et la toxi-

comanie à un jeune âge, – les troubles alimentaires comme l’anorexie, la bou-

limie ou l’obésité – surtout chez les filles, – le suicide et les tentatives de suicide, – la non réussite à l’école, – sa perception de la sexualité qui peut conduire à

des comportements sexuels inappropriés, – des relations interpersonnelles difficiles avec perte

d’amis, – une perception de soi déformée ou extrêmement né-

gative, – une vie spirituelle absente, détruite ou perdue.

On pense généralement que plus l'enfant est jeune, plus les conséquences de la violence et de la négligence sont importantes. Les filles ont plus tendance à intérioriser leurs réactions, à souffrir de troubles de l'alimentation ou d'autres troubles psychologiques, à développer une mauvaise perception d'elles-mêmes et à avoir des idées suicidaires. Les garçons ont plus tendance à extériori-ser leurs réactions, à développer des comportements agressifs ou délinquants et à reproduire la violence au sein de leur propre famille. Chez l’adulte : Les recherches donnent à penser que bon nombre de ces problèmes persistent à l’âge adulte et deviennent des modes de comportement profondément ancrés chez la personne. On croit que ces comportements servent de stratégies d’adaptation aux enfants et aux jeunes qui doivent faire face au traumatisme de la violence et de la négligence. Bien que ces comportements finissent par devenir autodestructeurs, ils sont dans bien des cas très difficiles à abandonner. Des points communs chez les victimes : La transmission : Il faut encore citer, parmi les conséquences de la vio-lence éducative le fait qu’elle se reproduit d’elle-même. L’enfant frappé ne peut pas comprendre par lui-même qu’en réalité il est maltraité, puisque, dans les sociétés où la violence éducative est la règle, presque tous les enfants sont frappés. Il grandit donc avec l’idée qu’on l’a frappé pour son bien et que c’était bien de le frap-per. Il est donc convaincu qu’il faut à son tour frapper les enfants. C’est ainsi que la violence éducative se re-produit de génération en génération, de siècle en siècle depuis des millénaires. La psychanalyse a nommé cette reproduction : identifi-cation à l’agresseur. Une partie de notre psychisme se trouve colonisée, par identification à l’agresseur. Et ce

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colon interne se conduit envers nous-même comme l’a-gresseur opérait auparavant, et cela de façon incons-ciente. Il existe une limite à cette identification, il s’a-git des cas de torture qui ne font pas l’objet de notre débat, ici. L’inhibition : La victime peut voir son espace de fuite se restreindre et elle se sent enfermée dans une véritable impasse au bout de laquelle l'initiative individuelle est dérisoire. D'où une lassitude qui se traduit par un fatalisme gé-nérateur d'inhibition. Laissons Henri Laborit conti-nuer : « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je ne suis pas opposé à ce que on considère la réaction d'inhibition comportementale comme une réaction "adaptative" elle-même, bien qu'elle me paraisse être la source de la pathologie réactionnelle. En effet, elle constitue un moindre mal puisqu'elle évite la destruc-tion pure et simple de l'agressé par l'agresseur. Elle permet à l'agressé de se faire oublier, elle évite la confrontation. Ce qui fait son danger, c'est qu'elle est capable de durer si les conditions environnementales se prolongent sans changement. Capable d'assurer im-médiatement la survie, elle sera capable aussi de met-tre celle-ci en danger, si la solution qu'elle fournit, l'inaction, n'apporte pas une solution rapide au pro-blème posé par l'environnement. » Le refoulement : Le refoulement consiste en un double mouvement et d’attraction et de répulsion. Véritable mécanisme de défense décrit par Ferenczi et Anna Freud, on devient celui dont on avait peur, du même coup on le sup-prime, ce qui rassure. Refouler, c'est refuser de voir, ou rejeter, ou oublier, consciemment ou inconsciemment, des événements pé-nibles de la vie. Leur accumulation dans l'Inconscient constitue une véritable bombe prête à exploser à tous moments. Le refoulement peut concerner tous les évé-nements de la vie, et pas seulement les traumatismes et conflits de l'enfance. Le refoulement consommant de l'énergie, l'Esprit en est privé d'autant, jusqu'au blo-cage apparemment inexplicable. La dépendance : Cela n'empêche pas, le bourreau notamment, de vou-loir maintenir la culpabilité des victimes qui doivent être coupables pour que, lui, soit innocent et justifié dans sa position. Les gagnants ont toujours raison di-sait René Girard. Non seulement la victime doit être coupable mais dépossédée afin que ma jouissance soit légitime de l'appropriation de l'objet. On voit où se ré-fugie le sacrifice social, le nombre de sacrifiés est considérable. Sartre disait qu'on choisit ses morts ; beaucoup sont tombés sans étaler leurs souffrances. Malgré les droits de l'Homme, il y a encore tant de

victimes, de véritables sacrifices humains ou relation-nels, d'humiliations, et ce, y compris dans les chaumiè-res alsaciennes apparemment si accueillantes. Les relations de dépendance dans les couples où il y a de la violence sont excessivement complexes. Nous proposons de dégager deux dimensions de dépen-dance : matérielle et affective. La dépendance maté-rielle est liée à l’exploitation financière et renvoie di-rectement à la nature du pouvoir dans le couple. Par ailleurs, la dépendance affective pivote autour de : la relation « père-fille », la relation « mère-fils » et l’a-mour-fusion. Cette relation de dépendance s’explique par la recher-che d’effets positifs exportés (ce n’est pas de sa faute, il n’est pas méchant, il ne le fait pas exprès… ), d’ef-fets positifs introjectés (je peux encore plus mal tom-ber) d’effets négatifs (la peur de la solitude, de la confrontation à soi-même… ) L'approche par la psychopathologie fait référence à plusieurs types d'explication dans la genèse de la dé-viance : la perturbation de la relation mère - enfant dans la prime enfance, la défaillance de la fonction pa-ternelle dans l'introduction de la loi, et les difficultés d'adaptation devant les bouleversements de l'adoles-cence. Les non-dits : Il y a actuellement une évolution des mentalités par rapport à la parole et l'on a l’impression qu’on se dit plus de choses. Mais il ne s’agit pas de TOUT dire, il s’agit de savoir ce qu’on dit et à qui on le dit. Les non-dits sont les poisons de la communication. Ils créent des peurs, des suppositions, des interprétations erronées. Tout ce qui n’est pas exprimé sera imaginé avec parfois bien des malentendus. Ils sont la source d’un dysfonctionnement avec l’autre et générateur d’une grande violence. Les non-dits sont en relation avec : · des expériences douloureuses du passé. · des émotions réprimées (facteur culturel) · des secrets, · des croyances à propos de soi et des autres, concer-

nant ce que je crois pouvoir dire ou comment va ré-agir l’autre.

Le manque d’imagination : Le moteur est en panne. L’énergie ne circule plus, ni dans les relations, ni dans les corps, ni dans les af-fects. La stase énergétique ne permet pas de se tourner vers un réel inventif, qui le réinvente en même temps. Les images du possible sont devenues impossibles car cause d’une souffrance intérieure trop grande. Il ne suffit, hélas, plus de rêver à quelque chose pour que cela se produise. Mais qu’espère-t-on ? Un change-ment. Vouloir changer c’est imaginer avec une force

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intérieure puissante et confiante pour rendre du possi-ble bien réel. François Roustang, psychanalyste nous invite à imaginer de tout son corps, non en rêvassant mais bien en s’impliquant. Ainsi, le possible prend corps. La dissociation : La souffrance étant trop grande, la personne va réaliser une séparation entre un affect, un ressenti et une action ou une tension. Ce processus de clivage, introduit par le psychiatre E. Bleuler, en 1911 pour désigner un pro-cessus morbide primaire et fondamental à l'œ uvre dans la schizophrénie, se constate dans les cas de viol. Mais pas seulement. C’est ce processus que l’on observe dans le détachement, le repli sur soi et le désinvestisse-ment du monde extérieur, mais qui n'est pas de l'indif-férence affective. Dissocier c’est prendre de la distance avec l’objet de sa souffrance ou son représenté ; c’est également perdre de la distance afin d’être plus en présence devant les choses à vivre. Conclusion. Devant tant de violences, tant de souffrance, il ne s’a-git pas d’être paralysé. Bien au contraire, il faut avan-cer sur les sentiers de notre altérité, nos rapports aux autres. « Seules les idées que l’on a en marchant valent quelque chose » disait Nietzsche. L’apprentissage du « deux » commence tôt, d’abord dans les familles en-suite à la crèche enfin dans notre système scolaire. Et pourquoi ne pas réintroduire certaines valeurs fonda-mentales comme la gratuité, le respect, l’échange, le troc, l’amitié, la confiance… ainsi qu’une morale, non pas celle de grand papa, mais la morale dynamique celle qui permet de passer des contrats, et des éthiques de conviction, de responsabilité et aussi d’identité ? Abandonner cette humanité de compétition, notre para-digme actuel, qui nous amène à nous situer forcément en gagnant / perdant ou en situation établie / nomade : pour qu’il y ait des gagnants, il faut que certains ac-ceptent de perdre ; pour qu’il y ait des personnes éta-blies, il faut des personnes mobiles et souples (dans le couple, dans le travail, dans les habitudes… ). Cette di-chotomie aboutissant invariablement à la vengeance quand la coupe déborde. Les problèmes liés au « deux » ne peuvent trouver une solution que dans la communauté. Or, aujourd'hui, quelle réponse apportons-nous ? La construction d’un Soi fort et puissant, autrement dit, on apporte une solu-tion individualiste. Ne soyons pas étonnés que notre système génère encore et toujours de la violence ! Le système actuel produisant des individus puissants se complexifie de lui-même en fabriquant des individus qui veulent se différencier par la puissance ou le pou-voir. La lutte pour le pouvoir et le combat des sexes

sont bien à l’origine de cette débauche de violence que nous connaissons tous. Commençons par enseigner quelles sont les sources de l’Homme, nos sources !

Pascal FOUCAULT. Psycho-somatothérapeute - Besançon.

BIBLIOGRAPHIE : WINNICOTT, D W, "De la pédiatrie à la psychana-lyse", Paris, Payot, 1995. WINNICOTT, D W, "La consultation thérapeutique et l'enfant", Paris, Gallimard, 1995. WINNICOTT, D W, "Processus de maturation chez l'enfant, développement affectif et environnement", Pa-ris, Payot, 1978. SPITZ, RA, "De la naissance à la parole : la première année de la vie", Paris, PUF, 1995. KLEIN, M, "La psychanalyse des enfants", Paris, PUF, 1959. LEBOVICI, S, DIATKINE, R, SOULE, M, "Nouveau traité de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent", 4 to-mes, Paris, PUF, 1985. RUFO, M, "œ dipe toi-même ! Consultations d'un pé-dopsychiatre" , Paris, Anne Carrière, 2000. FERRARI, P, EPELBAUM, C, "Psychiatrie de l'en-fant et de l'adolescent" Paris, Médecine-Sciences/Flammarion, 1993. MEYER, R, "Freud encorps", Strasbourg, Editions Somatothérapies, 1995. DOLTO, F, "La cause des adolescents", Paris, R. Laf-font, 1988. DOLTO, F, DOLTO-TOLITCH, C, "Paroles pour adolescents ou le complexe du homard", Paris, Hatier, 1990. FREUD, Anna, "Le Moi et les mécanismes de défense" PUF, (1936).

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Clarissa Pinkola-Estes, dans son livre « Femmes qui courent avec les loups » écrit : « Dans son magnifique essai «La fonction transcendante», Jung effectue une mise en garde : certaines person-nes, dit-il, dans leur quête du Soi, pourrait sur es-thétiser l’expérience de Dieu ou du Soi, d’autres la sous-évaluer, d’autres encore être blessées par elle, faute d’être prêtes pour une telle expérience. Mais d’autres trouveront le chemin de ce que Jung ap-pelle « l’obligation morale » de vivre et d’exprimer ce qu’on a appris dans la descente ou l’ascension vers le Soi.» C G Jung précise : « Je mis le plus grand soin à comprendre chaque image, chaque contenu, à l’or-donner rationnellement autant que faire se pouvait, et surtout à le réaliser dans la vie… car quiconque ne ressent pas dans ses connaissances la responsa-bilité éthique qu’elles comportent succombera bien-tôt au principe de puissance ; des effets destructeurs peuvent en résulter pour les autres mais aussi pour le sujet lui-même qui sait. » Tout au long de notre vie, nous collectons ima-ges, événements, expérience, rencontres : « votre uni-vers » interagissant avec « mon monde ». Avant l’écriture, il y a la parole et avant le verbe, il y a l’image. L’image est un codage de la réalité ; elle doit être décodée par l’observateur ; c’est donc une question de perception et de réception. Il y a « des modes de représentation de la réalité du signifié, qui ne sont pas visuels et qui ne sont pas nécessairement fondés sur le principe de la ressemblance ou de l’ana-logie1 ». Magie de l’image et du verbe ! Est-ce une anamorphose2, une ecphrasis grecque3, une hypotypo-se4 ? En tout cas, c’est une expérience esthétique, le reflet du réel devient une illusion, une réalité virtuelle. Je deviens créateur… Jacques Attali écrit : « tout créateur a le sentiment qu’il n’est que le porte-plume de quelque chose qui le dépasse » c’est tentant en effet de se sentir relié, porté, emporté par le Souf-fle Créateur ; comment retrouver les intuitions de la cure chamanique selon laquelle il n’y a pas de rupture dans la création, traversée par LE seul souffle de no-tre histoire depuis les origines ? Je viens d’une famille à mythologie forte : pren-dre conscience de ce qui m’agit, des répétitions de mes actes souffrants, c’est retrouver la voix des ancê-tres qui parle à travers moi, et me mettre en résonance musicale de mon appartenance familiale, clanique et du rythme de l’Univers. Dans la forêt, l’arbre me parle de ma famille, de mes racines, du cycle de la nature, « betwin Father

Sky and Mother Earth » Dans un premier temps, sa beauté formelle capte mon attention ; dans un deuxième temps, le message fait collusion avec mon histoire personnelle et en-traîne un débordement émotionnel ; il est le fil que je déroule de ma biographie » personnelle et familiale ; de témoin il devient le guide qui me conduit dans les méandres de mon labyrinthe personnel. « Par des approches comme l’hypnose, le rêve chamanique ou d’autres méthodes d’explora-tion de l’inconscient, il est possible d’accéder à l’en-semble de la mémoire engrammée dans nos cellules, autrement dit non seulement aux quatre matrices pé-rinatales5 telles qu’elles ont été vécues pendant la naissance, mais aussi à celles issues d’autres mé-moires comme la mémoire génétique, la mémoire karmique ou encore celle qui porte l’empreinte de l’interaction avec l’inconscient collectif. C’est ainsi que nos cellules portent la mémoire de notre arrivée dans le monde, mais aussi celui des naissances de nos nombreux ancêtres, ainsi que ce que nous pui-sons dans l’inconscient collectif ou les vies antérieu-res, si l’on adhère à cette croyance. Le scénario de base qui se dégage de l’ensemble de ces mémoires va constituer le modèle de nos actions futures6 ». Dans le film « La foret d’émeraude » de John Boor-man, le héros, ingénieur, construit un barrage en fo-rêt amazonienne ; son fils est enlevé par une tribu iso-lée « les Invisibles » ; l’enfant est adopté puis ini-tié par le chaman de la tribu; dix ans plus tard, le jeune indien blanc retrouve son père et tous les deux s’efforcent de retrouver les femmes de la tribu enle-vées et asservies sexuellement par « les Féroces », tribu à la solde des spéculateurs et des financiers. En-semble, le fils « sauvage » et le père « établi » libèrent le féminin et rétablissent la vie dans la « Grande Mère- forêt ». Devant les obstacles, la férocité de la vie, il nous est demandé d’unir nos contraires, d’accueillir l’invisible, le chaman ou l’enchanteur et de mettre nos connaissances et nos techniques au service du « Tout- possible » et du Tout-hamonieux.

Pionnier de la mythanalyse, Claude Lévi-Strauss a ouvert la voie à l’utilisation des mythes en tant qu’outils de guérison modernes. Bien sûr, les contes, les paraboles, les histoires soufies de Farid Al-Din ATTAR et bien d’autres encore ont depuis des temps immémoriaux servi à guérir les hommes et à transmettre un enseignement. Avec Lévi-Strauss cette approche se structure, une méthode d’analyse émerge qui révèle le fil conducteur d’un scénario dont

RÊVES ET RÉALITÉS

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on connaît le début et la fin. Je connais mon début, c'est-à-dire mon entrée dans la vie, je connais mon pas-sé, je sais mon présent, mais mon avenir sera mon pré-sent de demain.

« Pour avancer, il faut prendre des déci-sions » dit le sage ÚQAM ; le langage, la temporalité la virtualité, la transmission, la réception et l'interactivi-té sont les conditions nécessaires à l’apprentissage tech-nique qui nous verticalise et nous permet d’expérimen-ter les différents champs ontologiques par la réalisation. Regard historique et critique sur soi (insight) i: repro-ductibilité, démocratisation, médiatisation, appropria-tion et distanciation ;

Il en est du dedans comme il en est du dehors : En analogie la Justice, L’arcane VIII nous met en présence d'une dimension universelle. Bien plus qu'un ordinaire et imparfait système de lois humaines, il représente la Loi fondamentale qui s'applique à tous les êtres de la créa-tion. Il décrit l'ordre des Choses, la manière dont l'Uni-vers est orchestré et organisé. Il n'est pas seulement question ici de la justice punitive, telle que les conscien-ces la définissent le plus souvent, mais plutôt de la loi de causalité qui régit toute chose ; Il en est de mes affai-res intérieures comme de la gestion du monde social : Le dialogue social est nécessaire ; La pensée Jungienne est en ligne directe avec la démocratie : laisser advenir

(intuition), observer (émotion), dialoguer (cognition) et appliquer (action)

Face à un monde désenchanté, ou les repères in-tellectuels et moraux sont mis à mal, la notion même du bien et du mal, héritée de la chevalerie, des croisades nous interroge sur notre responsabilité individuelle. La liberté et la capacité de discernement sont les fonde-ments de notre capacité à étayer notre pensée ; Edgar Morin écrit : « Travailler à bien penser est un enjeu vi-tal pour résister à la cruauté du monde et à la barba-rie humaine. » La pensée de l’éthique est un acte de re-liance. Miguel Ruiz nous guide sur le chemin du « guerrier impeccable » ; le Tao nous emmène sur « la voie du juste milieu »; tout est possible pour bâtir l’édi-fice de l’être : de marche méditative en présence juste, de chi Kong en danse cathartique, diététique, médecine globale, engagement professionnel et associatif, spiri-tualités, telles pourrait être le fondement de la cathé-drale dont la flèche s’élance vers notre ciel.

Françoise MAZZONI

Psycho-Somatothérapeute orientation Jungienne

06100 NICE Tél. 04 93 98 95 39

1 Dictionnaire international des termes littéraires 2 Anamorphose : Procédé optique ou géométrique transformant la vision d’un objet rendu méconnaissable sauf par l’utilisation d’un appa-reil optique restituant une perspective habituelle ou par une position particulière de l’observateur par rapport au tableau (point de vue ra-sant souvent).

3 Ecphrasis : Au sens large on entend généralement par ecphrasis toute description poétique de personnes, d’objets ou de lieux

4 Hypotypose : Figure littéraire qui regroupe l’ensemble des procédés permettant d’animer une description au point que le lecteur « voit » le tableau se dessinait sous ses yeux. 5 Matrices périnatales : concept de Stanislas GROF, elles constituent des matrices hypothétiques avec un contenu émotionnel, psychoso-matique et biographique spécifique, mais elles se comportent également comme des principes organisateurs des autres plans de l’incons-cient. (Actua-psy, le journal des psychothérapeutes) 6 Marie-Noëlle Anderson in « les chemins de sagesse »

BIBLIOGRAPHIE Femmes qui courent avec les loups

Clarissa Pinkola-Estes ed. Grasset Ma vie

C.G Jung éd. Gallimard, collection « Témoins » Pour une psychologie du futur

Stanislas Grof éd. Dervy L’œ uvre de Claude Levy-Strauss Vivre la magie des contes

Edouard Brasey Jean-Pascal Debailleul éd. Albin Michel Ethique (La méthode 6)

Edgar Morin Nov. 2004 éd. Seuil

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I – Introduction aux transferts relationnels A la suite de Freud, les Psychanalystes de quelques écoles que ce soit se sont beaucoup intéressés aux Transferts des patients sur le thérapeute. L’expression par la parole d’un moment actuel renvoie le sujet à un refoulement émotionno-affectif de situation du passé, le plus souvent en relation avec l’Œ dipe dans la triangu-lation familiale. Ce vécu difficilement ressenti avec l’un des deux parents, ou aussi avec les parents combi-nés entraîne des situations de refoulement qui pourront réapparaître dans la situation actuelle avec l’analyste en se projetant sur le thérapeute. Le transfert sera à la fois un moteur du vécu analytique, mais aussi un barrage aux changements plus actuels. Cette notion classique du transfert peut être aussi envi-sagée dans la relation nouvelle avec l’analyste, soit comme un besoin d’amour non obtenu dans le passé, mais aussi comme un besoin de satisfaction des pul-sions érogènes que nous retrouvons souvent dans les thérapies sexuelles, en particulier dans le contexte de l’Eros Relationnel. Dans ce concept, l’emploi de tech-niques mixtes, parole et expression érogène, prédispose par le regard, mais surtout le contact de la peau sensible à des émotions tantôt agréablement acceptées par le patient, mais aussi – à notre époque de grande répression à portée moralisante – à des inhibitions né-gatives, constituant des résistances pouvant bloquer les changements thérapeutiques et incitant le patient à quitter une thérapie à peine commencée. Il nous semble que ces aspects ont été peu mis en évi-dence en Somatothérapie, peut être parce qu’il s’agit le plus souvent de thérapie de groupe, diluant le transfert entre les participants peu fixés sur le contact du corps propre avec le thérapeute-animateur. Par contre, en entretiens individuels ce peut être un aspect difficile à réguler, plus particulièrement dans la relation du mas-culin au féminin. Les décharges émotionnelles qu’en-traînent le regard dans la proximité des corps, mais surtout le contact corporel, peuvent entraîner soit des élans de relation émotionno-affective intenses, soit des recherches de sensations essentiellement pulsionnelles dans la proximité de la mise en acte. Il n’y a plus de distance dans le désir d’incorporation avec l’autre. Ceci remet en jeu, évidemment, les structures psycho-pathologiques des Sujets en cause. Il sera nécessaire de respecter cette problématique. D’un autre côté, comme cela a été mis en valeur dans les pratiques corporelles actuelles, en particulier dans la notion de contre-transfert, l’émotion et les affects sont envisagés comme un but important pour atteindre

le changement. Il y a souvent dysharmonie et excès dans un sens ou dans l’autre. On croit au « Pur Amour » ou à la « Pure Sensation » dans un sens ou dans l’autre. Pur Amour Pure Sensation L’un nous semble trop dé-réalisé, l’autre trop pulsion-nel. Dans son contre-transfert, l’analyste peut se laisser entraîner par ses propres pulsions ou son idéal du Moi. Il nous reste à envisager la notion d’Insight d’origine Anglo-Saxonne, comme son nom l’indique. C’est une notion non analytique, mais relationnelle qui nous paraît faire le pont entre les notions transférentielles et les thérapies relationnelles. Ce serait une empathie visant à la compréhension totale de l’autre, en vivant ce qu’il ressent dans le cadre de la séance thérapeuti-que, mais aussi en mettant en jeu la distanciation suffi-sante pour éviter la totale incorporation et permettre une écoute compréhensive. Enfin, l’investissement chez le Somatanalyste, ou plus classiquement son contre-transfert, mettra en valeur son rapport affectif et émotionnel avec son patient, sa relation de rapprochement émotionnel, sans pour au-tant mettre en jeu les traces de son transfert personnel qu’il aura pu expérimenter dans sa propre somatogno-sie et ses expérimentations corporelles, mais aussi ne pas avoir totalement résolu dans la confrontation sa propre vie personnelle. Il devra se préserver de toutes les projections, introjections et incorporations, d’autant plus qu’elles le mettraient en rapport le plus souvent avec une demande autre du patient qui ne l’a pas, le plus souvent choisi au départ pour avoir avec lui une totale idéalisation amoureuse. Les techniques d’abord de changement devront s’adap-ter progressivement à l’évolution du patient à ne pas dépasser ses limites du moment. La relation devra prendre en compte une juste connaissance diagnostique de la structure psychopathologique du patient et s’adapter en conséquence. Il ne faudra pas juger l’évo-lution du patient d’après notre propre désir d’avance-ment, mais rester dans les limites et le cadre du moment. Dans la recherche de l’Eros et de l’expérience de la sexualité, ses difficultés seront décuplées, en particu-lier ans le cas de l’approche féminine par un analyste masculin. Les manifestations de séduction, d’exhibi-tions corporelles et de possessivité, auxquelles le déve-loppement de la sensorialité dans le cadre de l’Eros

Les Transferts en Somatanalyse

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pourraient nous confronter, devront être complètement évacuées pour éviter des mises en actes inappropriées et dangereuses dans le moment de la situation revécue. C’est cette partie émotionno-sensorielle qui nous sem-ble le plus apte à constituer des dérapages insolites, tant du côté du patient que de l’analyste. Dans ces der-niers cas, une longue série d’entretiens verbaux pour-ront mettre en jeu les associations d’images et d’affects nous paraissant nécessaires avant d’aborder en profon-deur la sensualité et la sexualité non encore advenues. Si nous sommes acculés aux résistances de la parole, il y aura également des résistances corporelles à vaincre progressivement. Il n’y a qu’un seul inconscient, même si il s’exprime de différentes façons.

A suivre …

BIBLIOGRAPHIE G. POMMIER L’amour à l’envers PUF 1995 M. NEYRAUT Le Transfert PUF 1974 J. G UILLAUMIN Transfert/Contre-Transfert L’Esprit du Temps 1998

DocteDocteur Pierre D A L E N S ur Pierre D A L E N S Sexoanalyste -Psychanalyste - Somatanalyste

25, Avenue de l'Entre Deux Mers 33370 FARGUES ST HILAIRE

Tél./ Fax 05 56 21 21 14 Portable : 06 07 91 11 27

E Mail [email protected]

Ce petit guide est la suite de conversations entreprises à l'EEPSSA avec des personnes désireuses de “monter leur cabinet ”. Il se veut pratique, complet mais non exhaustif surtout si vous pensez être dans un“ cas d'exception sociale ou fis-cale ”. Il ne vous exonère en rien de recourir aux services d'un expert soit juridique soit comptable. Je vous recommande même d'al-ler vous-même mettre à jour le contenu qui peut changer rapidement concernant les questions fiscales et sociales. Pour ce faire, ci-dessous, je vous indique quelques adresses à consulter. Mais, il répondra à 90% des cas de figure. Il est prévu une ac-tualisation annuelle. Je m'engage à répondre aux questions posées, concernant ce guide, dans la mesure où elles me seront adressées par mail: [email protected] et dans la mesure où je suis compétent (je suis un généraliste et non un expert). Vous retrouverez le contenu de ce guide dans les sites suivants : www.canam.fr www.urssaf.fr/profil/createurs_dentreprise/in dex.html www.apce.com www.travail.gouv.fr www.boutiques-de-gestion.com www.lentreprise.com www.cnavpl.fr/Cipav.htm Glossaire Cabinet: est un terme fonctionnel mais non juridique. Cette appellation, dans ce guide, correspond en fait soit à l'entreprise soit à l'établissement que vous allez créer ou reprendre. SS : Sécurité Sociale AFS : Association Française des Somatothérapies. Contact: Jérôme Chidharom CA : Chiffre d'affaires CGI : Code Général des Impôts Remarques Vous verrez de temps à autre une flèche “ ” ; elle indique une remarque toute personnelle mais terriblement pratique ! Votre avis Bien sur votre avis nous intéresse. Aidez-nous à rendre ce guide très pragmatique en nous proposant vos avis de modification ou des compléments d'information. Nous en tiendrons compte dans les prochaines mises à jour. Si une information majeure venait à manquer, elle pourrait être mise en ligne sur le site de l' AFS.

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Petit guide à l'usage du psycho-somatothérapeute qui veut ouvrir son cabinet.

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De l’importance du toucher pour les êtres humains

Le toucher affectif

Dès sa naissance l’amour qu’un enfant est en droit d’attendre de ses parents est intimement lié au besoin qu’il a d’être touché. L’un ne va pas sans l’autre. Instinctivement une mère ou un père qui aiment leur enfant le prennent dans leurs bras, le caressent, l’em-brassent, essaient de lui témoigner leur amour physi-quement de toutes sortes de manières, et pas seulement oralement. Cela est vraiment instinctif et se constate universellement chez les humains comme chez les ani-maux. Or l’enfant, comme l’adulte, sent tout. Il sent ce toucher aimant que l’on nomme affectif si ses parents l’aiment vraiment, et il se développe, sestructure, prend confiance en lui-même grâce à ce toucher, à cette qua-lité de toucher. Evidemment ce toucher possède certai-nes propriétés : il est doux, présent, respectueux et libérateur. Il n’est jamais brutal ni étouffant. Il doit faire du bien, pas du mal. Positif...

Paradoxalement plus cette dépendance au toucher est comblée plus l’autonomiede l’enfant peut s’affirmer. Les conséquences positives pour cet enfant sont im-menses car non seulement il développe cette confiance en lui-même, mais il développe aussi sa confiance dans les autres, d’abord dans ses parents, et ses frères et sœ urs, mais ensuite et progressivement c’est tout le monde extérieur qu’il appréhende avec le moins de crainte possible. Notamment il ne sera pas submergé par la peur, le monde extérieur ne lui apparaîtra pas trop agressif et ainsi il ne sera pas lui-même trop agressif. Il sera certainement gai, rira beaucoup et de proche en proche il se socialisera en douceur et pro-gressivement. Sa vie a de grandes chances d’être réus-sie grâce à cette socialisation réussie. Par ailleurs il n’aura pas non plus honte de son corps et sa sexualité se développera probablement normalement. Ajoutons, pour être complet, que beaucoup de parents, dans les générations précédentes, et peut-être encore mainte-nant, n’ont pas beaucoup touché leurs enfants, non pas

parce qu’ils ne les aimaient pas, mais parce que “ça ne se faisait pas” ou parce qu’ils ne savaient tout simple-ment pas le bienfait que cela pouvait leur procurer. Il est certain que dans ce cas leurs enfants peuvent ou ont pu se développer tout à fait normalement, l’essentiel par-delà le toucher étant l’amour, incontournable, qui sera toujours l’élément principal de ce développement. Mais cela n’enlève rien au fait que toucher l’enfant se-ra toujours mieux que si on ne le touche pas. .... ou négatif

Par contre si les parents n’aiment pas leur enfant ils s’en éloignent, ils le touchent le moins possible, juste pour les besoins de base, la toilette, le change, la pro-menade. Dans ce cas l’enfant sent qu’il lui manque quelquechose pour se développer harmonieusement, mais comme il ne peut pas imaginer que ses parents ne l’aiment pas il retourne cette violence contre lui, il se culpabilise, pense inconsciemment que si ses parents ne lui donnent pas ce dont il a tant besoin c’est de sa faute, c’est parce qu’il ne le mérite pas. Alors il déve-loppe en lui des sentiments désastreux, la peur ou la terreur selon le degré de mal aimance, peur de ses pa-rents mais ensuite peur de tout le monde, paralysante, sentiments d’impuissance, de désespoir, de timidité ex-cessive. Et par-dessus tout, il peut se sentir profondé-ment abandonné par des parents qui pourtant apparem-ment s’occupent de lui. En conséquence il peut se re-plier sur lui-même, devenir agressif et sa socialisation sera proche du néant avec tout ce que cela peut repré-senter de négatif : les portes qui se ferment ou qui ne s’ouvrent pas, le manque de gaieté, la tristesse et la so-litude, la dévalorisation, le manque de fierté, l’échec et le découragement. Enfin il aura très certainement honte de son corps et de sa nudité, et de ce fait son initiation à la sexualité pourra être un fiasco. Dans le meilleur des cas il vivra sa vie comme en décalage par rapport à lui-même et par rapport à la réalité, avec une sorte de nostalgie de ce qu’il n’a pas reçu mais dont il a néanmoins confusément une certaine cons-cience. Dans le pire des cas il risque de gâcher complè-tement sa vie.

Pierre Grimberg somatothérapeute et enseignant En Sensitive Gestalt Massage® (SGM) Et en Massage assis (Technique Margaret Elke) à Paris et à Montpellier

Association Le Toucher Sensible 1, rue Four des Flammes 34000 MONTPELLIER

Tél. 04 67 66 39 47 Site : http://www.touchersensible.com E-mail : [email protected]

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Y a-t-il une réparation possible?

Il n’y a pas vraiment de réparation possible dans l’ab-solu car la souffrance laissera toujours des traces. Néanmoins, à part les relations amoureuses et sexuel-les qui peuvent être effectivement très réparatrices si elles sont réussies, le massage de bien-être une alterna-tive peut être lui aussi très réparateur parce que le tou-cher utilisé dans ce cas est précisément ce toucher affectif et respectueux dont nous avons eu tellement

besoin dans notre enfance. Et la qualité de ce toucher fait ressurgir ce besoin, cette nostalgie. Bien sûr le sentiment sera différent selon que nous avons été bien ou mal aimés, bien ou mal ou trop peu touchés. Mais dans tous les cas nous prenons conscience de l’impor-tance du toucher pour l’être humain, qu’il soit bébé ou adulte, et cette prise de conscience est toujours théra-peutique.

Pierre GRIMBERG

Sommaire: AVANT DE S'INSTALLER 4 1. CHOIX DU LOCAL - 4 2. ACHAT OU LOCATION DU LOCAL ------------------------------------------------------------------------------ 4 2.1. Location de salle de travail -------------------------------------------------------------------------------------- 4 2.2. L' association ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 4 3. LE BAIL PROFESSIONNEL 4 4. LES AIDES A LA CRÉATION 5 5. QUELQUES REGLES LIEES A L'ASSEDIC -- 5

QUAND ON COMMENCE ......................................................................................................................6 1. LES STATUTS JURIDIQUES & FISCAUX-- 6 1.1 Statuts juridiques -------------------------------------------------------------------------------------------------- 6 1.2 Les coûts de constitution du cabinet---mm --------------------------------------------------------------------- 6 2.1 Le statut fiscal ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 7 2. LA TAXE PROFESSIONNELLE 11 2.1. Champ d'application de la taxe professionnelle -------------------------------------------------------------- Il 2.2. La base d'imposition de la taxe professionnelle -------------------------------------------------------------11 2.3. Le calcul de la base professionnelle ---------------------------------------------------------------------------11 2.4. L'établissement de l'imposition: le cabinet ---------------------------------------------------------------- l2 3. LA PROTECTION SOCIALE 13 3.1 La maladie (taux au 1.1.2005) ----------------------------------------------------------------------------------13 3.2. Les cotisations URSSAF m -------------------------------------------------------------------------------------14 3.3. Votre retraite (source la canam) -------------------------------------------------------------------------------14 3.3.1 La retraite de base -------------------------------------------------------------------------------------------15 3.3.2 La retraite complémentaire --------------------------------------------------------------------------------15 3.3.3 Le perp : ------------------------------------------------------------------------------------------------------17 4. RÉCAPITULATIF INDICATIF… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .....18 5. LA TENUE DE LA COMPTABILITÉ… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … .… .19 6. FORMATION PROFESSIONNELLE … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..20 6.1 LES FORMATIONS PRIORITAIRES:… … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … ..20 6.2 LES FORMATIONS NON PRIORITAIRES :

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Martine Cardona art-somato-psycho-thérapeute formée à l’EEPSSA spécialisée en Héraldique,Geste et Symbolisme, Psychogénéalogie.

Gabrielle Krau art-somato-psycho-thérapeute

formée à l’EEPSSA spécialisée dans le Masque, les Contes, la Mythologie,

les Constellations familiales.

Ensemble Gabrielle et Martine ont rêvé, conçu, créé Téthys, un Centre de Psychothérapie pluridisciplinaire d’accompagnement de jour à Jebsheim, petit Village Alsacien au cœ ur du Ried. Gabrielle et Martine, comme chacun d’entre nous ont leur parcours de vie, avec des moments de bonheur et de joie et des passages difficile, en tout cas leurs expérien-ces, heureuses et douloureuses leur ont ouvert les portes de la compréhension, de la compassion et de l’amour de l’autre. A la maturité c’est au cours de leur formation à l’EEPSSA – Ecole Européenne de Psychothérapie Socio- et Somato- Analytique qu‘elles se sont ren-contrées. Dans cette école dirigée par Richard Meyer, elles ont acquis leur formation de base, puis chacune s’est spécialisée et continue de le faire, toutes les deux, sont en supervision permanente. Leur projet est arrivé à terme et est en phase de réalisation. Elles se sont lancées et viennent d’ouvrir leur centre. Dire que cela a été facile sûrement pas. Dans un tel projet toutes les scènes de vie sont mises à contribution et souvent bousculées. Pour autant au-jourd’hui elles sont fières du travail accompli et heureu-ses d’avoir mené leur projet dans le bon sens. Leur bon-heur est proportionnel à l’effort fourni ! TETHYS CENTRE DE PSYCHOTHERAPIE ET DE MAIEUTHIQUE EN ECOLOGIE HUMAINE Objectifs et Buts : aide, accompagnement, information, formation, recherche et ouverture au service des person-nes, des groupes, des associations, des collectivités des ins t i tu t ions pr ivées e t publ iques , des entreprises etc. Martine et Gabrielle, se sont entourées d’une équipe composée de professionnels : Marie-Thérèse Engel, coordinatrice artistique, art-thérapeute formée à l’AFAR, artiste peintre, plasti-cienne.

Sabine Gauvrit, responsable des actions sociales, licen-ciée en sociologie et éducatrice spécialisée diplômée d’Etat. Simin Azami, docteur et enseignante en arts plastiques. Téthys est un lieu de vie, un endroit ou l’on réapprend à vivre, à soigner ses blessures et à se ré-concilier avec soi..Ce centre est particulièrement desti-née à des personnes qui ont des problèmes d’ordre rela-tionnel ou d’insertion sociale traduisant par là même des états psychiques ou somatologiques traumatisants inter-férant dans la vie privée, sociale ou professionnelle. Le centre reçoit, des enfants, des ados, des adultes en consultation individuelle ou en travail de groupe. L’équipe de Téthys proposera des groupes de parole sur la difficulté d’être parent, avec des partages d’expérien-ces transgénérationnelle : « Être parent de ses enfants -Être enfant de ses parents ! » Les techniques utilisées sont celles de tout somatothéra-peute, travaillant sur le corps. Corps dans lequel sont inscrits des attitudes comportementales. Un des canal privilégié sera sans doute l’art thérapie. Cependant leur boite à outil est suffisamment bien gar-nie pour leur permettre de répondre d’une manière juste et appropriée aux différents besoins. Dans le cadre du volet pédagogique Cette équipe mettra en place une « carte pass » de 10 séances qui donnera accès à tous les ateliers. Ce centre accueillera également des conférences, des ateliers, des séminaires . Martine et Gabrielle ont été suivi dans cette aventure par le CRES –Chambre Régionale d’Economie Sociale, elles ont aussi obtenu une subvention d’aide au démarrage du Fond Social Européen. L’encadrement et le suivi psychologique sont assurés par des psychothérapeutes diplômés, travaillant en exer-cice déclaré, pouvant justifier d’un travail d’analyse personnel et qui ont tous adhéré à la charte nationale d’éthique et de déontologie. Ils ont tous suivi une formation en accord avec les textes de la loi Accoyer, régissant la psychothérapie. Une démarche innovante pour chacun d’entre nous et qui prouve si nécessaire que bien des choses sont possi-bles lorsqu’on a un vrai projet, et qu’on décide de le mettre en place.

Elisabeth Lorrach

Le début d’une belle histoire...

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Que vois-tu, toi qui me soigne, que vois-tu ? Quand tu me regardes, que penses-tu ? Une vieille femme grincheuse, un peu folle Le regard perdu, qui n’est plus tout à fait, Qui bave quand elle mange et ne répond jamais, Qui, quand tu dis d’une voix forte « essayez » Semble ne prêter aucune attention à ce que tu fais Et ne cesse de perdre ses chaussures et ses bas, Qui, docile ou non, te laisse faire à ta guise Le bain et les repas pour occuper la longue journée grise. C’est ça que tu penses, c’est ça que tu vois ?

Alors, ouvre les yeux, ce n’est pas moi, Je vais te dire qui je suis, assise là si tranquille Me déplaçant à ton ordre, mangeant quand tu veux. Je suis la dernière de dix, avec un père et une mère, Des frères et des sœ urs qui s’aiment entre eux. Une jeune fille de seize ans, des ailes aux pieds, Rêve que bientôt elle rencontrera un fiancé. Mariée déjà à vingt ans, mon cœ ur bondit de joie Au souvenir des vœ ux que j’ai fait ce jour là. J’ai vingt cinq ans maintenant et un enfant à moi Qui a besoin de moi pour lui construire une maison. Une femme de trente ans, mon enfant grandit vite, Nous sommes liés l’un à l’autre par des liens qui dureront. Quarante ans, bientôt il ne sera plus là. Mais mon homme est à mes côtés qui veille sur moi Cinquante ans, à nouveau jouent autours de moi des bébés. Nous revoilà avec des enfants, moi et mon bien aimé. Voici les jours noirs, mon mari meurt.

Je regarde vers le futur en frémissant de peur, Car mes enfants sont occupés à élever les leurs Et je pense aux années et à l’amour que j’ai connu. Je suis vieille maintenant et la nature est cruelle Qui s’amuse à faire passer la vieillesse pour folle. Mon corps s’en va, la grâce et la force m’abandonnent. Et il y a maintenant une pierre là où jadis j’eus un cœ ur. Mais dans cette vieille carcasse la jeune-fille demeure. Le vieux cœ ur se gonfle sans relâche. Je me souviens des joies, je me souviens des peines Et à nouveau je revis ma vie et j’aime, Je repense aux années trop courtes et trop vite passées Et accepte cette réalité implacable que rien ne peut durer. Alors ouvres les yeux, toi qui me soigne, et regarde,

Non la vieille femme grincheuse, regarde mieux, tu me verras.

Service gériatrie CHG de Dieppe (poème trouvé dans les affaires d’une vieille dame

irlandaise après sa mort)

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, Accorde-moi seulement quelques instants, Accepte ce que je vis, ce que je sens, Sans réticence, sans jugement.

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, Ne me bombarde pas de conseils et d’idées, Ne te crois pas obligé(e) de régler mes difficultés, Manquerais-tu de confiance en mes capacités ?

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, N’essaie pas de me distraire ou de m’amuser, Le croirais que tu ne comprends pas L’importance de ce que je vis en moi.

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, Surtout, ne me juge pas, ne me blâme pas Voudrais-tu que ta moralité Me fasse crouler de culpabilité ?

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, Ne te crois pas non plus obligé(e) d’approuver, Si j’ai besoin de me raconter, C’est simplement pour être libéré(e)

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, N’interprète pas et n’essaie pas d’analyse, Je me sentirai incompris(e) et manipulé(e), Et je ne pourrai plus rien te communiquer.

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, Ne m’interromps pas pour me questionner, N’essaie pas de forcer mon domaine caché Je sais jusqu’où je peux et veux aller.

Ecoute-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de parler, Respecte les silences qui me font cheminer, Garde-toi bien de les briser C’est pas eux bien souvent que je suis éclairé(e) Alors, maintenant que tu m’as écouté(e), Je t’en prie, tu peux parler, Avec tendresse et disponibilité, A mon tour, je t’écouterai.

Auteur anonyme

Ecoute-moi, La vieille femme grincheuse,

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De la musique derrière les barreaux Michaël Andrieu (Editions L’Harmattan – Logiques Sociales)

J’ai lu, J’ai aimé… je partage...

Le moine et la psychanalyste Marie BALMARY Édité chez Albin Michel Lorsqu’un moine et une psychanalyste juive et agnos-tique s’interrogent ensemble non pas tant sur ce qui guérit mais sur ce qui pourrait « sauver que peut il naître de cette rencontre ? Mary Balmary, psychanalyste et auteur d’essais, s’inspire entre autres, du dialogue réel qu’elle eut avec le moine Marc-François, frère de Jacques Lacan..

Une Année de Créativité Brenda Mallon Éditions VEGA Chacun de nous est créateur et créatif, encore faut-il qu’il le découvre, qu’il s’en persuade et apprenne à se détourner de l’opinion des autres; qui bien souvent le condamnent à garder caché et endormi sa créativité. « dans un cœur plein, il y a de la place pour toutes choses, mais dans un cœur vide, il n’y a de place pour rien »

Antonio PORCHIA

«Lorsque les clés de sol croisent celles des serrures, lorsque les cellules rythmiques s’entremêlent à des lieux de vie, quel sens prend la pratique musicale en milieu carcéral ?». C’est ce que nous révèle l’auteur dans cette thèse qui tend à démontrer que la pratique musicale peut également être une prati-que «sociale». Michaël Andrieu est docteur en musicologie. Les ac-tions qu’il a menées pendant un certain nombre d’an-nées en tant que bénévole l’ont amené à s’intéresser au système pénitentiaire français. D’abord, simple in-tervenant (musicien), il a développé une réflexion ap-profondie sur la musique en prison. Son travail va d’ailleurs bien au-delà du simple domaine musical puisqu’il développe cette idée que le détenu-musicien occupe une fonction, un rôle. Les témoignages recueillis sont tout à fait révélateurs de la manière dont est perçue l’activité musicale dans la mesure où elle offre une socialisation aux individus allant dans le sens souhaité par les Institutions. Exem-ple : «le prof (… ) te considère comme un mec, pas comme un numéro d’écrou ». Elle est par ailleurs un moyen de libérer les tensions internes : «… c’est fou ce que ça défoule. En tapant sur un tambour, j’arrive à me vider, comme si j’avais toute une énergie en ré-serve et que je la faisais sortir… ». Egalement, dans un groupe musical, chacun écoute ce que les autres jouent : «j’ai compris que la musique … était des trucs à dire, à faire comprendre … et que tu donnes à ceux qui peuvent les partager».

La pratique musicale peut servir aux individus à mieux se connaître par une relation spécifique au corps. Certains détenus s’impliquent totalement, sans médiateur, puisqu’ils utilisent leur voix. Ils peuvent ainsi communiquer leur passion à d’autres détenus. Cette pratique constitue également une échappatoire aux nuisances sonores agressives subies chaque jour, chaque nuit, par les détenus (portes qui claquent, bruits des clés dans les serrures, verrous, etc.). Bien que Michaël Andrieu avoue ne pas savoir d’une manière tout à fait précise ce que la pratique musicale peut apporter aux détenus, il pense néanmoins qu’elle est socialisante et constructive. Elle peut également être considérée comme une soupape de sécurité néces-saire à l’acceptation des lois de l’institution : «Pratiquer de la musique en groupe fait prendre conscience au détenu de l’obligation qu’il a de tenir compte d’autrui pour arriver à effectuer son tra-vail». Cette étude de la musique en milieu carcéral est tout à fait passionnante. Elle ne laissera par ailleurs aucun lecteur indifférent aux témoignages touchants et par-fois très émouvants de certains détenus nous plon-geant ainsi au «chœ ur» de l’humain.

Résumé pour nous par : Chantal VINCENT

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Noëlle Châtelet aborde dans ce livre un thème tout à fait personnel puisqu’il s’agit de la mort «choisie» de sa propre mère. Seul le talent de l’auteur pouvait ren-dre lumineux et plein de vie un sujet aussi douloureux. Son style est émouvant. Son amour pour sa mère ido-lâtre. L’auteur nous fait part tout au long de ce livre des états d’âme qui ont été les siens à partir du moment où sa mère lui a annoncé, tranquillement et calmement, la date de sa mort par ces simples mots «ce sera donc le 17 octobre». Un effondrement pour Noëlle qui n’était pas prête à les entendre. Un couperet, une guillotine. Pourtant, c’est la force remarquable de cette femme de quatre-vingt douze ans qui va amener sa fille, petit à petit, à accepter l’inacceptable : la disparition de cette mère tant aimée qui avait été tout au long de sa vie une femme libre. Pour elle, l’autonomie avait toujours été un principe de vie. Alors, comment accepter l’u-sure de la machine humaine et aller jusqu’au bout du geste ? … en acceptant d’avoir perdu la bataille contre le temps ! S’avouer fatiguée lui semblait plus tragique que de disparaître. La fatigue était pour elle une forme de déshonneur, le choix de mettre fin à ses jours une récompense. Cette mère exemplaire va peu à peu insuffler à tout son entourage son formidable courage en anticipant ainsi le rituel du deuil.

Les dernières journées passées avec sa fille ont bien sûr été marquées par la nostalgie mais également par le partage de moments privilégiés, de moments de joie et même d’éclats de rire. Par exemple, un jour son four tombe en panne. Elle dit alors à sa fille «mon four m’a lâchée. Tu vois, tout lâche, tout se déglingue, comme moi» et toutes deux se mettent à rire ! Moment d’émotion également avec son petit fils qui l’appela au téléphone quelques jours avant sa dispari-tion. Celui-ci pleurait. Sentant sa peine, elle lui dit «Je ne veux pas que tu aies du chagrin». Celui-ci lui ré-pond : «je n’ai pas de chagrin, j’ai de l’émotion». L’un des aveux le plus touchant de l’auteur m’a sem-blé être celui où elle dit avoir gardé chez elle le télé-phone de sa maman parce que, dit-elle, un peu de sa voix est restée dedans … Cette dernière leçon, contrairement à ce que l’on pour-rait penser, n’est pas triste, encore moins sordide. C’est une leçon de vie, de partages et d’authenticité. En d’autres termes : une merveilleuse histoire d’amour filial.

Résumé pour nous par : Chantal Vincent

LA DERNIERE LEÇON Noëlle Châtelet (Editions du Seuil)

J’ai lu, J’ai aimé… je partage...

Qui ne connaît pas son passé n’a pas d’avenir

Victor Hugo

L’imagination est une force si puissante que, si nous en connaissions tout le pouvoir, nous en tirerions des merveilles

Montaigne

Il n’y a pas de méchants, il n’y a que des souffrants Milan Kundera

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ASSOCIATION FRANCAISE DE SOMATOTHERAPIE 6a rue Principale - 68210 HECKEN ? 03 89 25 91 03 - ? 03 89 25 37 90

www.somatotherapie.asso.fr - Émail : [email protected] Membre de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse F.F.2.P.

Membre de l’Association Internationale de Somatothérapie Somatanalyse et de Socio- et Somato- Psychothérapie A.I.S. SOM-PSY

Compte rendu du Conseil d’Administration de l’A.F.S. du 01 Octobre 2005

Présents : Excusés avec pouvoir Jérôme CHIDHAROM Dr Pierre DALENS Marie-France INCORVAIA Claudie DIEU Élisabeth LORRACH Chantal VINCENT Non excusée : Franck MORVAN-DENÈGRE Catherine MOURET Dr Alain DONNARS Iwona CICHALEWSKA Nombre de pouvoirs utilisés : 01 Le quorum de la moitié des membres est atteint, le CA peut avoir lieu. L’ordre du jour a été respecté. Mireille VALLEE – école INFOMECA - a demandé à assister au CA avant de poser sa candidature. .Sa demande a été acceptée tout en précisant qu’elle n’a pas le droit de vote. Prix Somato A ce jour il n’y a pas de réaction. Le but visé de cette action : Innovation – intégration. – développer la notion d’appartenance Se faire reconnaître au sein de l’association (ce que j’ai envie de faire connaître de moi). Il a été décidé de faire un courrier à l’ensemble des adhérents en donnant quelques explications complémentaires. N’TIC Le président nous fait part des problèmes rencontrés pour l’élaboration de ce nouveau site. Ce site sera mis en ligne début octobre. Nous expliquerons dans le prochain journal les avantages d’une communication par e-mail. Journal Somato Nous manquons d’articles. Nous devrions avoir quelques articles en avance pour les éditions suivantes. Mise en place d’une page « citation ». Mise en place d’un espace « renseignements pratiques » Peut-on envisager un numéro spécial sur le thème : « Sexe et Violence » VIèm Congrès International de Psychothérapie Socio-et Somato -Analytique Les renseignements concernant les différentes manifestations seront donnés dans le prochain journal. Divers Mireille Vallée nous invite au nom de INFOMECA pour faire notre prochain CA à Saint-Gaudens. C’est loin pour un CA. Nous conservons l’idée pour une prochaine rencontre Le président la remercie chaleureusement. Marie-France Incorvaia nous annonce que la FF2P a donnée un avis favorable pour l’obtention du CEP. Chantal Vincent nous parle de sa présence aux cessions de la FF2P. La FF2P a changé de nom et s’appelle maintenant « Fédération Française de Psychothérapie et de Psychanalyse » Nous réfléchissons à modifier notre Association en Fédération. Le président demande s’il est possible de modifier la date de la prochaine A.G. Elle a été fixée au 10 décembre 2005 Le CA s’est achevé à 13H.

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Bonjour chers amis et collègues, L’année 2005 est une année de stabilité et de développement. Le nombre de membres est stable, et nous comptons 140 membres à ce jour. Cette année, le week-end “ Rencontres de Partages ” fut riche en échanges et en démonstrations de différentes techniques et méthodes en somatothérapie. Ce fut un moment de joie et de convivialité où tous les participants furent contents et satisfaits. Notre revue Somato s'étoffe des articles intéressants et importants. Nous avons reçu beaucoup d'encouragements et de satisfaction concernant les thèmes traités. Comme vous avez constaté, le site Internet de l'association a été renouvelé. Je pense que ce nouveau site vous satisfait. Pour ma part, je le trouve plus clair, plus opérationnel. Il ne reste que quelques détails à rectifier pour le terminer. En 2005, l'événement important pour l'association, c'est la création du “ Prix Somato. ” Ce prix sera remis lors du VIém Congrès international de Paris en 2006. Comme vous le savez, la loi sur la psychothérapie a été votée. Les décrets d'application seront bientôt rédigés et votés. Sans doute, début de l'année 2006. Nous continuons à promouvoir la somatothérapie, à faire connaître notre sérieux et notre rigueur méthodologique. Je vous remercie de votre attention, et je vous souhaite un Joyeux Noël, une bonne et heureuse année 2006.

Le président, Jérôme Chidharom

Rapport Moral et Rapport Financier 2005

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PROCES VERBAL DE L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

DE L’ASSOCIATION FRANCAISE DE SOMATOTHERAPIE du 10 DECEMBRE 2005

Membres ayants droit de vote 96 Présents 10 droits de vote Pouvoirs 33

ORDRE DU JOUR Rapport moral du Président Selon document joint quitus est donné Rapport Financier Selon document joint quitus est donné Les commissaires aux comptes Gabrielle KRAU et Martine CARDONA ont donné quitus Election des nouveaux membres du Conseil d’Administration

Les membres sortant reconduits sont : Jérôme CHIDHAROM à l’unanimité

Nouveaux membres Rose DALENS à l’unanimité Mireille VALLEE à l’unanimité Laurent MALTERRE à l’unanimité

Composition du nouveau C.A.

Jérôme CHIDHAROM Marie France INCORVAIA Claudie DIEU Laurent MALTERRE- Elisabeth LORRACH Franck MORVAN--DENEGRE Pierre DALENS Mireille VALLEE Rose DALENS Chantal VINCENT Catherine MOURET

Projet d’Orientation 2006

Développer et clarifier les critères formels des somatothérapeutes professionnels. Favoriser et faciliter la mise en place des journées régionales. Recruter de nouveaux membres. Développer l’initiation à l’utilisation de l’Internet et des outils NTIC ( Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.)

Prix Somato Rappel des critères. Le délai de la remise des dossiers a été repoussé à fin février. Le comité de lecture sera composé de :

Docteur Pierre DALENS Docteur Richard MEYER Jérôme CHIDHAROM Josiane CAMILLI( à confirmer)

VIiém Congrès International de Psychothérapie et Somato-Analytique Le président rappelle que l’AFS participe à ce congrès et demande à ses membres de venir nombreux.

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Le président rappelle qu’aura lieu au cours du Congrès · la remise des “ Prix Somato ” · Le CA et l’AG de l’AIS. Il rappelle que tout membre de l’AFS est membre de l’AIS · Un dîner de rencontre “ Reconnaissances et Partages ”

Cotisation 2006 Les comptes de l’association étant positifs, il a été décidé de ne pas augmenter la cotisation 2006, bien que tous les membres soient répertoriés sur le site de l’Association.

La communication par les NTIC Le président confirme qu’une grande partie des membres de l’AFS étant équipé d’ordinateur, la communication se fera de plus en plus par e-mail.(rapidité, coût, convivialité). Il a été décidé d’organiser par région des journées d’initiation à l’Internet.

Journal SOMATOTHERAPIE En 2006 nous créerons une autre image. Le journal de juin ou de décembre traitera du thème de : “ Violences et Sexualités ”. Envoyez-nous tout de suite vos articles sur ce sujet. Nous ajouterons une “ PAGE DES LECTEURS ” qui reflètera le vécu de nos lecteurs.

Points divers Chantal Vincent nous a entretenu de sa participation à la FF2P* en tant que représentante de L’AFS. Aujourd’hui, elle est présidente de la Commission des Registres. *(FF2P :Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse)

Titularisations : Rose Dalens Laurent MALTERRE

Tous les points ayant été traités, l’Assemblée Générale s’est achevée à 17H

BON DE COMMANDE Nom : .................................................................... Prénom : ............................................................. Adresse : ............................................................................................................................................. Code Postal : ......................................... Ville : ................................................................................ Je souhaite commander les revues "Somato" : Les numéros suivants : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Prix d'un numéro : 4,00 Euros

Nombre de revues commandées : … … … … … … … … …

La somme à régler :

(Nbre de revues) … … X 4 € = … ..… Euros (Frais de port inclus)

Je joins une chèque de : … … … Euros Le lot complet de 12 numéros Je joins un chèque de 45,00 Euros à la commande (Frais de port inclus)

Date : ..............................................

Signature

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VIème CONGRES INTERNATIONAL de PSYCHOTHERAPIE

SOCIO- et SOMATO- ANALYTIQUE

“ L’OR et le CUIVRE “

Sigmund Freud, qui aurait 150 ans

L’INTEGRATION des PSYCHOTHERAPIES

Lesquelles ? Jusqu’où ? Comment ?

PARIS 2006

Palais des Congrès

samedi 29 avril – dimanche 30 avril – lundi 1er mai Comité Scientifique : appel à contribution Fédération Européenne de Psychothérapie Socio- et Somato-Analytique Prés. Dr. Richard MEYER (voir EEPSSA )

France, Belgique, Suisse, Allemagne, Pologne, Hongrie, Roumanie, Tunisie,

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Depuis une quinzaine d’années, un premier mouvement “éclectique et intégratif“ essaye de dépasser ce véritable scandale que constituent les douzaines - sinon les centaines - de méthodes psychothérapiques différentes et souvent ennemies. Relayant les oecuménismes et autres mondialisations très selectives, il ne s’intéresse qu’aux formes dites “respectables” de pratiques : cognitivo-comportementales, systémiques et psychanalytiques. Constituant des éclectismes circonstanciés et construisant des théories partielles, il crée de nouvelles méthodes qui ne font que... s’ajouter aux précédentes. C’est qu’on oublie qu’il y a encore d’autres dimensions humaines plus récemment exploitées en psy-chothérapie et qui, si elles ne sont pas encore respectées, sont tout aussi crédibles : le psycho-corporel, le groupal, l’artistique, l’humaniste, le spirituel (au sens large). Ce n’est qu’en envisageant ces dimensions aussi qu’on devient vraiment global, “pluri-global “ . Et c’est alors que les fondements communs à toutes les thérapies et analyses se dévoilent et s’impo-sent avec évidence. Le processus de guérison de base (et de changement) s’affiche. Un paradigme “hol-anthropique“ (de l’homme pris dans sa globalité) s’esquisse. Il n’est pas nécessaire d’expérimenter “ toutes “ les méthodes, un certain nombre suffit qui occupe tout le champs de “ la “ psychothérapie/analyse.

PROGRAMME

Samedi 29 avril 2006 de 9h30 à 12h et de 14h à 19h : conférences plénières Dimanche de 9h à 13h et de 15h à 19h : conférences, 10 tables rondes, 20 ateliers expérientiels Lundi 1er mai de 9h à 12h et de 13h30 à 17h : conférences, 8 tables rondes, 16 ateliers expérientiels Tarifs

Secrétariat et inscriptions EEPSSA Dr Richard MEYER 42 rue du Gal de Gaulle F-67640 LIPSHEIM tél : 03 88 68 56 54 Fax : 03 88 68 56 55 Email : [email protected] Site : www.eepssa.org Pour en savoir plus : www.hol-anthrop-inux.org

Organisation Collège Francilien de Somatanalyse : Rodolphe ROY LARENTRY 06 60 43 92 65 avec la collaboration de l’Association Internationale de Somatothérapie, Somatanalyse et Somato- psychothérapie, (AIS) Prés. Jérôme Chidharom

Le Programme Définitif, sera édité en mars 2006.

Un livret de 60 pages présentant “ l’intégration des psychothérapies “ est à votre disposition au secrétariat

Inscription Inscription Inscription Prise en charge avant le après le sur employeur

31/12/2005 01/01/2006 place et organisme Conférence du samedi : 1 jour 100 110 120 140 Conférences et ateliers : 2 jours 200 230 250 290 de dimanche et lundi Congrès complet : 3 jours 270 300 330 390

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ASSOCIATION FRANCAISE DE SOMATOTHERAPIE 6a rue Principale - 68210 HECKEN ? 03 89 25 91 03 - ? 03 89 25 37 90

www.somatotherapie.asso.fr Email : [email protected] Membre de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse F.F.2.P.

Membre de l’Association Internationale de Somatothérapie Somatanalyse et de Socio- et Somato- Psychothérapie A.I.S. SOM-PSY

La période de cotisation pour l'année 2006 débute le 01/01/06 et se termine le 31/12/06

BULLETIN D’ADHESION ANNUELLE à L’A.F.S.

et à l’A.I.S. SOM-PSY NOM :… … … … … … … … … … … … … … .. PRENOM :… … … … … … … … … … … .. VEUILLEZ REMPLIR CE BULLETIN EN MAJUSCULE RUE : CODE POSTAL : ......................VILLE : TEL :… … … … … ...… … … … .. FAX :… ..… … … … … … … … … … … … … … … … ..

E-MAIL : PROFESSION : PRATIQUES ET METHODES : 1 . ? Adhère à l’A.F.S. et à l’A.I.S. SOM-PSY en tant que :

? Ecole, Centre, Institut + cotisation du responsable : ..................237,00 €

Nom de l’école : ..................................................................................................... .............................................................................................................................. Nom du responsable : .............................................................................................

? Praticien Titulaire : .......................................................................183,00 € ? A titre individuel : .........................................................................138,00 € ? Praticien appartenant à un organisme membre de l’A.F.S. : ...... 84,00 €

(sur justificatif de l’école) ? Membre adhérent (sans droit de vote) : ...................................................69,00 € ? Elève en formation dans une école membre de l’A.F.S. : ...............30,00 € (sur justificatif de l’école – sans droit de vote – sans activité professionnelle de psychothérapie)

N.B. : Dans le cas d’une première adhésion, celle-ci ne sera définitive qu’après acceptation par le conseil d’admi-nistration du dossier d’admission. Celui-ci vous sera adressé par retour de courrier.

2 . ? Demande d’inscription sur le site Internet de l’A.F.S dans la rubrique « Activité des membres » : .......................................................................................... 31,00 € 3 . ? Demande le dossier de titularisation de l’A.F.S.

N.B. : Une somme de 77,00 € vous sera demandée pour frais de dossier lors du dépôt de candidature.

? Ci-joint un chèque de … … … … … … … … … .… à l’ordre de : A.F.S. … /…

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1. NIVEAU D'ETUDE ET DIPLOMES 2. PSYCHOTHERAPIE PERSONNELLE

- Nombres d'heures : - Méthodes :

3. FORMATION EN PSYCHOTHERAPIES

- Nombres d'heures : - Méthodes :

4. DUREE DE LA SUPERVISION

- Nombres d'heures : - Superviseur : - Méthodes :

Les statuts de l'association peuvent être fournis sur demande

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Les prix SomatoLes prix Somato

Les catégories et les critères pour les prix Somato.

L’association Française de Somatothérapie dont le but est de promouvoir, de développer la recherche dans ce domaine, par des écrits, colloques,

conférence… réalise un de ses objectifs principaux en proposant ces prix pour stimuler, motiver ses membres dans ses pratiques Somatothérapeutiques.

Première Catégorie : les professionnels membres titulaires en exercice : prix : 700€ Deuxième catégorie : les membres ni élèves, ni titulaires : prix : 700€ Troisième catégorie : les élèves en formation en troisième année de formation de base : prix : 500€

Les critères de sélection sont : 1.- apporter une innovation originale de la théorie pratique de la méthode somatothérapie 2.- apporter un modèle de synthèse des méthodes somatothérapies 3.- montrer un lien intégratif avec d’autres approches. La trame de rédaction présente un caractère scientifique à savoir : A. Description de la situation des expériences B. Analyse de la situation et des expériences C. Théorisation des expériences D. Modélisation. Le rapport doit comporter une trentaine de page au minimum. Taille d’écriture 10. Les membres du Jury seront composés des fondateurs des différentes écoles, et de quelques formateurs. Les fondateurs des méthodes ne peuvent pas participer à ces prix. Remise du dossier : au plus tard fin mars Les candidats primés seront prévenus courant avril Les prix seront remis lors du congrès 2006

« L’OR et le CUIVRE » L’INTEGRATION des PSYCHOTHERAPIES

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N ous nous convainquons que la vie sera mieux une fois que nous serons mariés, aurons un bébé, puis un autre.

Puis nous sommes frustrés parce que nos enfants ne sont pas assez vieux et tout ira mieux lorsqu’ils

seront plus grands.

Puis nous sommes frustrés parce qu’ils arrivent à l’adolescence et que nous devons traiter avec eux. Nous serons certainement heureux lorsqu’ils auront franchi cette étape.

Nous nous disons que notre vie sera comblée lorsque notre conjoint se reprendra en main, lorsque nous

aurons une plus belle voiture, lorsque nous pourrons prendre des vacances, lorsque nous prendrons notre retraite.

La vérité, c’est qu’il n’y a pas de meilleur moment pour être heureux que maintenant.

Sinon quand ?

Votre vie sera toujours remplie de défis. Il est préférable de l’admettre et de décider d’être

heureux malgré tout.

Pendant très longtemps, il me semble que ma vie allait commencer. La vraie vie. Mais il y avait toujours des obstacles le long du chemin, une épreuve à traverser, un travail à terminer,

du temps à donner, une dette à payer. Puis la vie commencerait.

J’ai enfin compris que ces obstacles étaient la vie. Cette perspective m’a aidé à voir qu’il n’y a pas de chemin vers le bonheur.

Le bonheur est le chemin.

Alors appréciez chaque instant.

Cessez d’attendre d’avoir fini l’école, de retourner à l’école, de perdre cinq kilos, de prendre cinq kilos, de commencer à travailler, de vous marier, à vendredi soir, à dimanche matin, d’avoir une nouvelle voi-

ture, que votre hypothèque soit payée, au printemps, à l’été, à l’automne, à l’hiver, au premier ou au quinze du mois, que votre chanson passe à la radio, de mourir, de renaître… . Avant de décider d’être

heureux.

Le bonheur est un voyage, pas une destination. Il n’y a pas de meilleur temps pour être heureux… QUE MAINTENANT !

Vivez et appréciez le moment présent.

Auteur inconnu Maintenant, réfléchis bien et essaie de répondre à ces 5 questions :

1- Nommer 5 personnes les plus riches sur terre ? 2- Nommer les 5 dernières gagnantes de Miss Univers ? 3- Nommer les 10 derniers gagnants des prix Nobel ? 4- Nommer les 10 derniers gagnants des Oscars du meilleur acteur ?

Tu n’y arrives pas ? C’est difficile, non ? Ne t’inquiète pas, personne ne s’en rappelle.

- Les applaudissements passent ! - Les trophées prennent la poussière ! - Les gagnants sont oubliés.

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Maintenant répond à ces questions : 1. Nomme 3 professeurs qui ont contribué à ta formation 2. Nomme 3 amis qui t’ont aidé(e) dans les moments difficiles 3. Pense à quelques personnes qui t’ont fait te sentir spécial(e) 4. Nomme 5 personnes avec qui tu aimes passer du temps.

Tu arrives ? C’est facile, non ? Les personnes qui ont un sens dans ta vie ne sont pas “cotées ” au maximum, avec le plus d’argent, avec les plus grands prix… Ce sont celles qui se font du souci pour toi, qui prennent soin de toi, celle qui, en toutes circons-tances, restent aux alentours de toi, Pense-y un moment ? La vie est très courte ! Toi, dans quelle liste es-tu ? Tu ne le sais pas… .. ? Laisse-moi te donner un coup de main. Tu n’es pas parmi les plus “ célèbre ”, mais parmi ceux dont je me souviens d’envoyer ce message… Il y a quelque temps, aux Olympiades de Seattles, 9 athlètes, des handicapés mentaux olympi-ques, étaient sur la ligne de départ pour la course de 100m. Au signalement du starter, la course commença. Tous ne courraient pas mais tous avaient le désir de participer et de gagner. Ils cour-raient par 3, un garçon tomba sur la piste, fit quelques tonneaux et commença à pleurer. Les 8 autres l’entendirent pleurer. Ils ralentirent et regardèrent en arrière. Ils s’arrêtèrent et retroussèrent chemin… Tous… Une fille avec le syndrome de Down s’assois à côté de lui, commença à la caresser et lui demanda : “ Ca va mieux maintenant ? ” Alors tous les 9 se prirent par les épaules et marchèrent ensemble vers la ligne du finish. Le stade entier se leva et applaudit. Et les applaudissements durèrent très longtemps… . Les personnes qui l’ont vu en parlent encore. Pourquoi ? Parce qu’au fond de nous, nous savons tous que la chose la plus importante dans la vie est bien plus que de gagner pour soi. La chose la plus importante dans la vie, c’est d’aider les autres à gagner. Même si cela implique ralentir et modifier notre course. Si tu envoies cette histoire à tes connaisances, peut-être réussirons-nous à changer notre cœ ur, peut-être celui d’autrui également…

“ Une bougie ne perd rien si elle sert à en allumer une autre ”

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Comme nous l’avions annoncé le ministère de la santé a réuni aujourd’hui des organisations du champ psy. Il leur a été remis notamment le texte d’un projet de décret d’application de l’article 52 de la loi du 9 août 2005 portant sur l’usage du titre de psychothérapeute. Ce “ document de travail ” est composé de trois sections : la première sur le registre national des psycho-thérapeutes, la deuxième sur la formation théorique et pratique minimum en psychopathologie clinique, la troisième sur les dispositions transitoire. . Jean-François Cottes Ministère de la Santé Ministère de l'Education Nationale et des Solidarités, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche DOCUMENT DE TRAVAIL Version 1 de l'Avant-projet de décret n° XXXX relatif à l'usage du titre de psychothérapeute Le Premier ministre, Sur le rapport du ministre de la Santé et des Solidarités et du ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Vu le code de la santé publique, notamment les articles L.111-1 et suivants ; Vu la loi n° 85-772 du 25 juillet 1985 modifiée portant diverses dispositions d'ordre social, notamment son article 44; Vu la loi n° 2004-806 du 9 août relative à la politique de santé publique, notamment son article 52 relatif à l'usage du titre de psychothérapeute; Vu le code de l'Education notamment ses articles L.331-1, L.613-3 et suivants (articles 28 et 29 de la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005 et article 137 de la loi n°2002-73 du 17 janvier 2002); Vu la loi n° 84-52 du 26 janvier 1984 modifiée sur l'enseignement supérieur; Vu le décret n° 90-255 du 22 mars 1990 fixant la liste des diplômes permettant de faire usage professionnel du titre de psy-chologue modifié; Vu l'avis du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche en date du XXXX; Le Conseil d'Etat (section sociale) entendu, DECRETE : “ Article 1- L'usage du titre de psychothérapeute nécessite une démarche volontaire de la part de professionnels pratiquant les psychothérapies. Pour user de ce titre, le professionnel doit s'inscrire sur une liste départementale. L'ensemble des listes départementales constituent le registre national des psychothérapeutes prévu à l'article 52 de la loi du 9 août 2004 susvisée. Section I : Le registre national de psychothérapeutes “ Article 2- L'inscription sur la liste départementale prévue au deuxième alinéa de l'article 52 est subordonnée à la fourniture des pièces justificatives suivantes : I- Pour les professionnels visés au troisième alinéa de l'article 52 : l'attestation de la certification de la formation en psychopathologie clinique prévue par l'article 7; l'attestation de l'obtention du diplôme de docteur en médecine ou de l'un des diplômes visés au décret n° 90-255 du 22 mars 1990 modifié ou de l'inscription à un annuaire d'associations de psychanalystes; II- Pour les autres professionnels : l'attestation de la certification de la formation en psychopathologie clinique prévue par l'article 7; le cas échéant, l'attestation de l'obtention d'un diplôme relatif à une profession réglementée dans le champs sanitaire et so-cial; une déclaration sur l'honneur faisant état des autres formations suivies dans le domaine de la pratique de psychothérapie, parmi les quatre approches suivantes : analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative. La déclaration sur l'honneur mentionne notamment l'intitulé et la date d'obtention du diplôme, la durée de la formation, le nom et les coordonnées de l'organisme de formation public ou privé qui a délivré le diplôme. Une déclaration sur l'honneur type est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé. ” “ Article 3- L'inscription sur la liste départementale est gratuite. Elle doit s'effectuer avant l'installation du professionnel, au-près des services du Préfet du département de sa résidence professionnelle principale. Dans le cas où le professionnel exerce dans plusieurs sites en tant que psychothérapeute, il est tenu de le déclarer et de men-tionner les différentes adresses des lieux d'exercice. En cas de changement de situation professionnelle, le professionnel en informe les services du Préfet du département. Le transfert dans un autre département ou l'interruption de l'activité professionnelle pendant deux ans, en tant que psychothé

Dernière minute : le titre de psychothérapeute

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rapeute, donne lieu à une nouvelle inscription, auprès du service de l'Etat compétent de la résidence professionnelle principale . “ Article 4 – L'inscription au registre national de psychothérapeute peut-être demandée sur place, par voie postale, par téléco-pie ou par courrier électronique ” “ Article 5- L'inscription est effective après vérification des pièces justificatives. ” “ Article 6- La liste départementale comprend l'identité, les lieux d'exercice du professionnel, la date d'obtention du diplôme en psychopathologie clinique ainsi que les autres pièces justificatives prévues à l'article 2 du présente décret. Cette liste est tenue gratuitement à la disposition du public qui peut la consulter sur place ou en obtenir des copies. Chaque année, un extrait de la liste départementale mentionnant le nom des professionnels usant du titre de psychothérapeute et leur formation en psychopathologie visée à l'article 7 est publiée au recueil des actes administratifs de la préfecture ” Section II : La formation minimale commune théorique et pratique en psychopathologie clinique pour user du titre de psycho-thérapeute “ Article 7- En application du dernier alinéa de l'article 52, les professionnels souhaitant user du titre de psychothérapeute doi-vent avoir validé une formation théorique et pratique en psychopathologie clinique, conforme au cahier des charges fixé par ar-rêté des ministres chargés de la santé et de l'enseignement supérieur et de la recherche. ” “ Article 8- Le cahier des charges susvisé définit les modalités de la formation en psychopathologie clinique, laquelle est d'un niveau master. Il vise à permettre au professionnel souhaitant user du titre de psychothérapeute d'acquérir : une connaissance du fonctionnement psychique ; une capacité de discrimination de base des situations pathologiques en santé mentale ; une connaissance de la diversité des théories se rapportant à la psychopathologie ; une connaissance des 4 principales approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative). Ce cahier des charges détermine pour chacune des catégories de professionnels visés aux alinéas 2 et 3 de l'article 52 de la loi du 9 août 2004 le poids et les lieux de stages ainsi que les pré-requis et conditions d'accès à la formation. En outre, il définit les modalités de la formation prévue au paragraphe I de l'article 10 ainsi que celles des validations prévues au paragraphe II de l'article 10. ” “ Article 9- Le liste des diplômes de formation en psychopathologie clinique répondant au cahier des charges prévu à l'article 8 est fixée par décret. ” Section III : Dispositions transitoires “ Article 10 - pour s'inscrire sur la liste départementale, les professionnels justifiant d'au moins cinq années d'expérience pro-fessionnelle en qualité de psychothérapeute à temps plein ou en équivalent temps plein à la date d'entrée en vigueur de la loi du 9 août 2004 et n'attestant pas de la formation prévue à l'article 7 du présent décret doivent : I- Pour les professionnels visés au troisième alinéa de l'article 52 de la loi précitée, justifier d'une formation complémentaire adaptée, dans le cadre de la formation continue, effectuée avant le 1er janvier 2009. A leur demande, ils sont inscrits à titre temporaire sur la liste départementale. A défaut d'avoir suivi la formation complémentaire adaptée avant le 1er janvier 2009, l'attestation de diplôme en psychopatho-logie clinique mentionnée au paragraphe I de l'article 2 du présent décret est obligatoire pour l'inscription. II- Pour les professionnels visés au second alinéa de l'article 52, répondre aux conditions de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels en vie de l'accès à la formation en psychopathologie définie par le présent décret avant le 1er janvier 2009. A défaut, l'attestation de diplôme en psychopathologie clinique mentionnée au paragraphe II de l'article 2 du présent décret est obligatoire pour l'inscription. Les conditions de mise en oeuvre du présent article sont fixées par arrêté. ” “ Article 11- Le ministre de la Santé et des Solidarités et le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent décret qui sera publié au Journal offi-ciel de la République française. ” Fait à Paris, le Par le Premier ministre Le ministre de la Santé et des Solidarités Le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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Édité par : l’ASSOCIATION FRANÇAISE de SOMATOTHERAPIE – 6a, rue Principale 68210 HECKEN Tél 03 89 25 91 03 – Fax 03 89 25 37 90 – E-mail [email protected] – Site web www.somatotherapie.asso.fr. – Directeur de publication : Jérôme CHIDHAROM – Dépôt légal : L101 – 414/01 – Déclaration CNIL N° 847827 – ISSN : 1768-6873

dates à retenir

C.A. de l’A.F.S. Le samedi 08 avril 2006 – à MULHOUSE

C.A. de l’A.F.S. Le samedi 23 septembre 2006 – à MULHOUSE

A.G. de l’A.F.S. Le samedi 04 Novembre 2006 – à MULHOUSE

VIèm CONGRES INTERNATIONAL de PSYCHOTHERAPIE SOCIO– et SOMATO– ANALYTIQUE

Paris du 29 Avril au 1er mai 2006

C.A. et l’A.G de l’A.I.S. Paris le samedi 30 avril 2006

(lors du congrès)

Soirée « Reconnaissances et Partages » Paris le 30 avril 2006

(lors du congrès)

Week-End « Reconnaissances et Partages » Montpellier 9 – 10 Juin 2007